Georges Viau

Georges Viau, né en 1855, mort à Paris en 1939, était un chirurgien-dentiste, collectionneur d'art, mécène, proche de la famille des Rouarts. Ami personnel de la plupart des artistes auquel il achetait directement les tableaux, il a dû vendre la plus grande partie de sa collection en plusieurs ventes très fournies, dont les témoignent les archives des catalogues Durand-Ruel. Après chaque vente, il a recommencé de nouvelles collections jusqu'en 1939. Les ventes posthumes ont achevé la dispersion de l'ensemble des œuvres rassemblées par le docteur Viau dans les musées du monde entier et les collections privées. En France, le Musée du Louvre et le Musée d'Orsay en possèdent une partie.

Le collectionneur

Claude Monet : 'La Seine à Vétheuil

Fils d'un stomatologue de la cour impériale russe, le docteur Viau fréquente dans sa jeunesse le comte Armand Doria^[1], grand collectionneur d'art qui a été le premier acquéreur d'un Cézanne^[2]. Viau a rassemblé dès 1894 une des plus importante collections de tableaux pre-impressionnistes et impressionnistes. Il avait assez d'influence auprès d'Ambroise Vollard pour lui recommander Camille Pissarro qui se chargera ensuite d'emmener le médecin chez Claude Monet, au moment où le peintre est en train d'achever ses cathédrales.

Les noms les plus prestigieux figurent dans la première collection collection Viau qui est vendue les 4, 21 et 22 mars 1907. La vente du 4 comprend entre autres : cinq Monet, dix-neuf Pissarro, quinze Renoir, douze Sisley et quantité d'autres toiles d'artistes pas encore célèbres^[3].

Les ventes des 21 et 22 mars 1907 présentent, des Caillebotte, des Pissarro (parmi lesquels dont le portrait d'Eugène Murer), Signac, Toulouse-Lautrec, Gauguin ^[4].

Après ces premières ventes, le docteur Georges Viau constitue de nouvelles collections avec des œuvres gravées, (en particulier celles de Toulouse Lautrec), et des estampes de Mary Cassatt, Félix Vallotton Whistler^[5]. Ce qui donnera lieu à une deuxième vente les 6 et 7 décembre 1909.

Son histoire de mécène est jalonnée de collections sans cesse recommencées après les ventes. Une nouvelle collection fait l'objet d'une vente en 1925, puis une autre en 1930. En 1925 le critique d'art Waldemar George écrit un grand article dans la revue L'Amour de l'art : «  Viau préfère aux tableaux de musée, des œuvres de premier jet exceptionnelles dans la production d'un artiste. Il se complait avec une rare patience à ce genre de recherches^[6]. » Les ventes posthumes disperseront en décembre 1942, février 1943 et juin 1948 l'intégralité de l'ensemble où s'était concentrée toute l'histoire du pré-impressionnisme et de l'impressionnisme^[6].

L'ami des peintres

Viau accueille les peintres dans son appartement du boulevard Haussmann, puis du boulevard Malesherbes ou dans sa maison de Villennes-sur-Seine^[5].

Il est particulièrement bon pour Sisley qu'il encourage en achetant ses tableaux, parce que l'artiste vend beaucoup moins bien que ses camarades, et il l'aide à supporter les souffrances sa dernière maladie. Il soutient aussi Eugène Murer quand celui-ci est délaissé de tous, achetant une grande partie des Renoir que le peintre-pâtissier-restaurateur a été obligé de vendre^[5]. La négociation à l'amiable avec le docteur sera très favorable à Murer^[7].

Le Musée d'Orsay possède Le docteur Georges Viau dans son cabinet dentaire soignant Annette Roussel, 1924, par Édouard Vuillard^[8]

Trois Renoir appartenant à la collection de Georges Viau ont été présentés à l'Exposition universelle de 1905 à Liège^[9].

Bibliographie

• Sophie Monneret, L'Impressionnisme et son époque, vol. 2, t. I, Paris, Robert Laffont, 1987, 997 p. (ISBN 978-2-221-05412-3) 
• Sophie Monneret, L'Impressionnisme et son époque, vol. 2, t. II, Paris, Robert Laffont, 1987, 1185 p. (ISBN 978-2-221-05413-0) 
• Christine Renardy, Liège et l'exposition universelle de 1905, Paris, La Renaissance du Livre-Luc Pire, 2005 (ISBN 978-2-87415-495-9) (LCCN 2007475709) [lire en ligne (page consultée le 25 septembre 2010)] 
• François Auffret, Jongking, Paris, Maisonneuve et Larose, 2004, 368 p. (ISBN 978-2-87415-495-9) 

Notes et références

1. ↑ Auffret, p. 94
2. ↑ Monneret T.I, p. 203
3. ↑ Monneret T.II, p. 71
4. ↑ [1]
5. ↑ ^{a, b et c} Monneret T.II, p. 72"
6. ↑ ^{a et b} Monneret T.II, p. 73
7. ↑ Monneret T.I, p. 611
8. ↑ Georges Viau par Vuillard
9. ↑ Renardy, p. 168

Liens externes

• Paul Durand-Ruel, vente des 21 et 22 mars 1907 de la collection Viau