Flexblue

Flexblue

Flexblue serait une unité immergée de production d’énergie nucléaire de petite puissance (50 à 250 MWe), mesurant une centaine de mètres de long pour environ 14 mètres de diamètre. Le concept est le fruit de plus de 2 ans d’études, menées par DCNS depuis 2008 et devrait faire l'objet d'études de validation dans les deux prochaines années, en partenariat avec AREVA, le CEA et EDF[1]. Cette unité de production est présentée par ses promoteurs comme un outil modulaire de développement, qui pourrait être choisie par des pays en développement et des zones des pays développés qui ont besoin de compenser un déficit énergétique.

Sommaire

Objectifs

DCNS indique avoir imaginé la solution Flexblue afin de répondre aux besoins énergétiques mondiaux[2] en s’appuyant sur les chiffres émis par l’Agence Internationale de l’Energie (AIE). Celle-ci prévoit dans le scénario de référence de son rapport World Energy Outlook 2010[3], une augmentation de la demande mondiale d’énergie de 36% entre 2008 et 2035. Les pays hors-OCDE représentent 93% de cette croissance. Améliorer l’approvisionnement énergétique des régions en développement sera la condition sine qua non de leur expansion économique et du bien-être de leurs populations.

DCNS indique que la solution Flexblue pourrait ainsi répondre à la demande en énergie :

  • de certains pays primo-accédants au nucléaire civil ;
  • des pays en développement à faible consommation électrique par habitant et réseau électrique de faible capacité ;
  • dans les pays développés, de zones spécifiques (îles, presqu'îles et régions qui ont besoin de compenser des déficits énergétiques).

Description

Les unités Flexblue mesureraient une centaine de mètres de long pour environ 12 à 15 mètres de diamètre et une masse d’environ 12 000 tonnes[4]. Flexblue serait ancrée dans un environnement sous-marin extrêmement stable par 60 à 100 mètres de fond et à distance de 5 à 15 kilomètres des côtes. Un système de ballasts permettrait le déplacement vertical aisé de Flexblue dans les phases d’installation, d’entretien et de démantèlement. Chaque unité de production d’énergie Flexblue permettrait d’alimenter une zone de 100 000 à 1 000 000 d’habitants[2] – selon la puissance de l’unité Flexblue et le niveau de vie de la population servie (industries incluses). Flexblue viendrait en complément et non en remplacement des centrales nucléaires terrestres existantes.

Modularité

Compactes et transportables par voie maritime, les unités pourraient être déployées au plus près des zones de besoin.

Compatibilité

La modularité de Flexblue lui permettrait d’intégrer différents types de chaudières nucléaires de petite puissance, actuelles ou à venir. A ce stade, DCNS indique que l’option la plus naturelle serait d’intégrer dans Flexblue des modèles de chaudière dérivés de celles utilisées dans les sous-marins à propulsion nucléaire. Ces chaudières seraient conçues et réalisées par le Commissariat à l'énergie atomique (CEA), Areva-TA et DCNS. Par rapport aux sous-marins, les spécifications de la chaudière de Flexblue seraient adaptées puisqu’il s’agira de produire une énergie continue et non de répondre aux besoins de manœuvrabilité d’un navire.

Caractéristiques techniques

La solution Flexblue ferait appel à des modules de production nucléaires standardisés, assemblés en chantier naval au sein d’une coque submersible.

Exploitation et assemblage

Le design standardisé serait indépendant du site d’implantation finale. Chaque unité serait fabriquée, montée et essayée sous maîtrise d’œuvre de DCNS, en usine et en chantier naval. Les différents éléments et équipements de l’unité Flexblue seraient fabriqués en usine, dans les sites de DCNS et de ses partenaires, avant d’être acheminés jusqu’au centre DCNS de Cherbourg. DCNS assemblerait ensuite les unités Flexblue. Les unités pourraient être acheminées et installées tout autour de la planète par des navires spéciaux de même nature que ceux actuellement employés pour le déploiement des plateformes off-shore. Ces navires achemineraient également les unités Flexblue vers un site de DCNS pour qu’elles y soient rechargées en combustible nucléaire, entretenues, modernisées ou démantelées[5].

Poste de contrôle

Le local abriterait le système de commande où pourrait intervenir un équipage réduit pour les phases clés du fonctionnement de l’unité telles que le démarrage et certaines opérations de maintenance.

Chaudière nucléaire

Le compartiment comprendrait le réacteur nucléaire, isolé au sein d’un caisson étanche à haute sécurité. Le réacteur produirait par fission nucléaire de la chaleur.

Usine électrique

La chaleur produite par la réaction nucléaire créerait de la vapeur dans un générateur de vapeur. Cette vapeur ferait tourner une turbine qui entraînerait un alternateur de production d’électricité.

Liaison par câbles sous-marins

Des câbles sous-marins achemineraient l’électricité produite par l’alternateur de Flexblue vers la côte et relieraient Flexblue à un réseau de distribution – comme n’importe quelle centrale électrique classique.

Sûreté

Les unités Flexblue proposeraient un dispositif de sûreté conforme aux normes mondiales les plus exigeantes : le niveau de sûreté de Flexblue serait équivalent à celui des centrales nucléaires terrestres de 3ème génération. Par exemple, le coeur du réacteur de Flexblue, à l'instar de ceux des sous-marins à propulsion nucléaire actuellement en activité, serait confiné, rendant impossible tout contact entre les éléments nucléaires et le milieu marin. Comme dans les centrales nucléaires terrestres, le cœur du réacteur serait protégé par trois barrières : dans le cas de Flexblue, la gaine du combustible, le circuit primaire et la coque.

Polémique sur la protection par l'immersion

Certains détracteurs[Qui ?] du projet signalent qu'en vertu du deuxième principe de la thermodynamique, le rendement global de 25% est à prévoir dans le meilleur des cas, c'est-à-dire qu'au moins trois fois la puissance développée (150MW à 750MW) sera utilisée à réchauffer de l'eau de mer. Si l'on considère une centrale par million d'habitant, il pourrait y avoir à terme 70 fois cette puissance rien que pour la France. Selon ces mêmes personnes, l'impact sur le réchauffement de la mer au voisinage des cotes serait considérable.

Si DCNS considère que l’immersion présente des garanties de sûreté et de sécurité, certains détracteurs[Qui ?] précisent qu'elle représente aussi une interdiction d'intervention dans les cas les plus graves.

L'unité Flexblue en projet

DCNS va engager, en partenariat avec AREVA, EDF et le CEA[6] une nouvelle phase de développement de la solution en réalisant des études complémentaires nécessaires à la validation du concept, qui devrait durer deux ans.
DCNS indique que ces études approfondiront notamment les thèmes suivants :

• Options techniques et industrielles du concept.
• Marché potentiel.
• Conditions de la compétitivité économique de ce type d'unité par rapport à d'autres sources de production d'énergie.
• Problématique de la lutte contre la prolifération.
• Spécificité, eu égard à la sûreté et à la sécurité, d'installations immergées en démontrant un niveau de sûreté homogène avec celui des réacteurs de troisième génération.

DCNS et ses partenaires pourraient ensuite réaliser un prototype d’unité Flexblue, dont la construction durerait environ quatre ans[7].

Les détracteurs du projet font remarquer que la liste ci-dessus, liste fournie par DCNS, ne contient aucune amorce de projet d'étude d'impact environnemental, que ce soit sur la faune, la flore, le plateau continental ou l'impact sur l'alimentation humaine.

Notes et références

Voir aussi

Liens connexes

Liens externes


Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Flexblue de Wikipédia en français (auteurs)

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