Dépénalisation de l'aide à l'entrée et au séjour irréguliers des étrangers en France

Dépénalisation de l'aide à l'entrée et au séjour irréguliers des étrangers en France

Le terme « délit de solidarité » est l'expression popularisée par un groupe d'associations françaises, emmenées par le GISTI (organisation de défense des droits des étrangers en France) pour désigner de manière péjorative la répression de l'aide au séjour des étrangers en situation irrégulière.

Sommaire

Le délit d'aide au séjour irrégulier

Le délit d'aide à l'entrée, à la circulation et au séjour d'un étranger en situation irrégulière trouve son origine, comme beaucoup de réformes profondes, dans les ordonnances passées en 1945 au sortir de la Seconde Guerre mondiale. Au fur et à mesure des évolutions les peines encourues ont été aggravées, par exemple en 1991. Selon le GISTI l'analyse des travaux préparatoires montre cependant clairement que l'objectif du législateur était alors de permettre la lutte contre les réseaux organisés (les « passeurs ») qui organisent l'immigration clandestine contre des sommes importantes (parfois sous forme de « dette » et de travail forcé).

Campagne autour du « délit de solidarité »

Selon les organisations de défense des migrants, le durcissement de la politique des gouvernements successifs et les réformes législatives (particulièrement celles de 1994 et de 1997) ont cependant modifié l'utilisation de ce délit qui ne vise plus particulièrement la criminalité organisée, et ce malgré des immunités partielles prévues pour les familles (1986) et les associations spécialisées.

La mise en garde à vue de gérants de foyers qui se refusent à dénoncer des étrangers en situation irrégulière ou de militants s'opposant à l'expulsion manu militari de ces étrangers inquiète ces organisations qui y voit une mise en danger des droits fondamentaux de la personne humaine puisque l'assistance juridique (qui seule garantit une procédure équitable) ou l'accès au soins de ces personnes seraient dans ces conditions, selon elles, compromis.

Face à ce qu'ils perçoivent comme une évolution dangereuse, de nombreuses associations (notamment la Cimade, Emmaüs, le Secours catholique et France terre d'asile[1]) ont lancé en avril 2009 une campagne et une pétition sur le thème du « délit de solidarité », revendiquant notamment que la loi intègre le critère des « fins lucratives » dans la constitution du délit.

Suite à la sortie du film Welcome de Philippe Lioret, le député Daniel Goldberg a déposé une proposition de loi visant à dépénaliser le délit de solidarité, très médiatisée, débattue mais rejetée à l'Assemblée Nationale le 30 avril 2009[2]. Une autre proposition de loi a été déposée par le groupe communiste du Sénat. Le 15 mai 2009, la conférence des évêques de France se prononce elle aussi, refusant que le « climat de suspicion démobilise ceux pour qui la solidarité n’est pas un vain mot » et appelle à la fraternité avec les clandestins et les réfugiés[3],[4].

Les associations continuant de protester contre ce délit nié par Eric Besson, le ministre concède en juillet 2009 être prêt à des modifications législatives[5].

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Notes et références


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Dépénalisation de l'aide à l'entrée et au séjour irréguliers des étrangers en France de Wikipédia en français (auteurs)

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