Chemin de fer des forges d'Allevard

Chemin de fer des forges d'Allevard
Carte postale ancienne montrant l'entrée des Forges d'Allevard et sa voie à l'écartement de 1.10m. Comme de nombreux réseaux secondaires, joua un rôle de transport de marchandises important
L'entrée des Forges d'Allevard, au début du XXe siècle.
De nombreux réseaux secondaires avaient un rôle important dans le transport de marchandises.

Le Chemin de fer des forges d'Allevard , appelé familièrement le Tacot est un chemin de fer industriel, construit dans le département de l'Isère par la société Schneider, en service de 1877 à 1968. Utilisé à l'origine exclusivement pour le transport vers les forges du Creusot puis celles d'Allevard du minerai de fer spathique des mines de Saint-Pierre-d'Allevard, ainsi que les matériaux nécessaires à son extraction et la houille pour les fours à griller, il s'ouvrit occasionnellement au transport des marchandises et des voyageurs, devenant un véritable lien social entre les villages qu'il traversait[1].

Sommaire

Historique

La ligne est concédée à la société Schneider le 29 décembre 1875[2] et mise en service en 1879 entre Le Cheylas et Saint-Pierre-d'Allevard, puis vers Allevard à partir de 1881.

Le 17 mai 1900, la concession est rétrocédée à la Société Pinat et Compagnie[3], du nom de Charles Pinat, le gérant des Forges d'Allevard.

Le chemin de fer a essentiellement le rôle de transporter le minerai de fer venant de la montagne de Saint-Pierre d'Allevard dans deux directions :

- Allevard et les gorges du Bréda , lieu où se trouve l’'usine de la Gorge' et les hauts fourneaux.
- Le Cheylas où le minerai est transbordé dans les wagons du réseau du PLM, pour rejoindre Le Creusot et les usines Schneider.

Tracé et matériel

Viaduc du chemin de fer à Allevard, rue de la Gorge.

La ligne part des forges d'Allevard situées dans la vallée du Bréda (tronçon Charrière). Elle quitte ensuite cette vallée pour atteindre le site industriel de Champ-Sappey, à Saint-Pierre-d'Allevard, où est chargé le minerai, acheminé par une succession de plans inclinés depuis les mines de La Taillat. Par un tracé en corniche, elle contourne la montagne de Brame-Farine jusqu'à la gare de Marabet où un plan incliné descend les wagons dans la vallée de l'Isère, vers la gare de transbordement du Cheylas (tronçon Schneider).

La voie est construite à l'écartement de 1,10 m. Elle est entièrement en site propre. Elle traverse de nombreuses propriétés agricoles et viticoles à flanc de coteau, et coupe plusieurs chemins vicinaux.

Un certain nombre d'ouvrages d'art sont construits.

  • le viaduc d'Allevard
  • le pont supérieur de la route du Montouvrard
  • le pont supérieur d'un chemin particulier
  • le pont supérieur de la route du Cheylas
  • le grand remblai pour franchir le ruisseau du Catus,.

La traction à vapeur, utilisée au début de l'exploitation est abandonnée en 1904 pour la traction électrique[4]. En 1963 deux locotracteurs diesel remplacent les locomotives électriques, à la suite de l'incendie de la station électrique de Champ-Sappey survenu le 28 janvier.

L'activité cesse progressivement en 1968 pour la section comprise entre Saint Pierre d'Allevard et le Cheylas. La section restante vers Allevard ferme à son tour à la fin de 1968.

L'écartement inhabituel des voies, les nombreuses pannes du matériel roulant et du plan incliné, le renchérissement du coût du transport rendaient la ligne trop peu rentable[5]. La voie entre Champ-Sappey et l'usine de la Gorge, à Allevard, ferme en 1968. La voie est déposée en 1969.

La ligne est progressivement démantelé, les voies démontées, l'emprise vendue. Les terrains sont acquis par les riverains. Une partie de tracé disparait lors de la réalisation du lac de retenue de Saint Pierre.

Une partie du tracé, restée dans le domaine public, est accessible en chemin piétonnier sur deux kilomètres environ entre les communes de Saint-Pierre-d'Allevard et Morêtel-de-Mailles[6].

Rôle social

Les ouvriers et les employés des forges utilisaient régulièrement le chemin de fer pour rejoindre leur lieu de travail. Les ménagères, les agriculteurs, les vignerons l'empruntaient pour aller aux marchés et aux foires, transporter des chars de foin, du raisin, des pommes de terre[7].Tant que le transport de marchandises n'en était pas affecté, les Forges fermaient les yeux sur la présence de voyageurs ou de produits agricoles.

Notes et références

Bibliographie

  • Collectif dirigé par F. Pluchard (préf. Guillaume Pepy), Le Tacot, histoire d'un chemin de fer industriel, Éditions du musée d'Allevard, 2010, 68 p. (ISBN 978-2-9532894-2-8) 
  • Jean Lambert-Dansette, Histoire de l'entreprise et des chefs d'entreprise en France, vol. 5, Editions L'Harmattan, 2009, 632 p. (ISBN 9782296093027) [lire en ligne] 

Liens externes


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