Charles Harouys

Charles Harouys

Charles Harouys ou Charles de Harouys, né vers 1550[1], mort en 1612 à Nantes[2], est un juriste et un dignitaire français de Bretagne, adversaire de la Ligue pendant les guerres de religion, maire de Nantes de 1588 à 1589 et de 1598 à 1599.

Il fait partie d'une dynastie municipale nantaise, puisque son père, Guillaume, deux de ses fils, Louis et Jean, et un de ses gendres, Pierre Bernard ont aussi été maires de Nantes.

Sommaire

Biographie

Présentation

Il est le fils de Guillaume Harouys, seigneur de la Seilleraye, maire de Nantes en 1571, et d’Anne Dupin[3], dame de Saint-Michel[4] en Touraine.

Titres : écuyer ; seigneur de Lespinay (à Carquefou[5]), de la Rivière (à Couëron), de la Seilleraye (à Carquefou) ; docteur en droit.

Fonctions : conseiller du Roi, président du présidial.

Maire de Nantes, premier mandat (1588-1589)

Il est élu le 28 décembre 1587 et installé le 4 janvier 1588. Il est réélu le 28 décembre 1588. Le sous-maire est Jean Fourché (maire en 1597-1598).

Le mandat de Charles Harouys se situe dans une période politique troublée, celle de la radicalisation du conflit entre la Ligue et le pouvoir royal, avec l'assassinat du duc de Guise (1588) et la perspective de l'avènement du protestant Henri de Navarre.

Le duc de Mercoeur, un des chefs du parti catholique, est gouverneur de Bretagne depuis 1582, installé au château de Nantes. Très indépendant vis-à-vis du pouvoir royal, il entre en sécession ouverte durant l'année 1589[6], avec le soutien de la masse de la population de Nantes.

L'arrestation et l'incarcération de Charles Harouys (1589-1591)

Il se trouve en position délicate, étant sur des positions loyalistes.

Le 7 avril 1589, il est arrêté par des hommes du duc de Mercoeur et incarcéré dans la prison du château.

Il reste deux ans en prison ; il est libéré après paiement d’une somme de 3000 écus. Durant cette période, ses biens ont subi des atteintes graves, évaluées par la suite à 8000 écus, qu’un jugement condamnera la ville de Nantes et la famille Mercoeur à lui rembourser. En 1619, Louis XIII demandera aux États de Bretagne de payer 3000 écus à sa famille en récompense de son dévouement à la cause royale[7].

Maire de Nantes : second mandat (1598-1599)

Nantes est la dernière grande ville ligueuse à reconnaître l'autorité d'Henri IV. C'est donc là que s'achève la dernière campagne militaire des guerres de religion, avec la reddition de la ville, négociée par Jean Fourché, et la signature de l'Edit de Nantes (13 avril 1598).

A l'occasion de son séjour à Nantes, le roi établit une nouvelle procédure pour la mairie de Nantes : il choisira le maire dans une liste de trois personnes et les 6 échevins dans une liste de 18 personnes, le changement étant fixé au 1° mai.

Une assemblée des principaux notables a lieu le 26 avril. Les trois candidats proposés au roi sont : Charles Harouys (à l’unanimité), le procureur du roi, de la Bouexière, et le sénéchal de Nantes. Le 27, Henri IV désigne Charles Harouys comme maire ; il entre en fonctions le 1° mai. Le sous-maire est Pierre Blanchet, conseiller au présidial ; le procureur syndic : Guillaume Dachon ; le miseur : Jacques Merceron.

Postérité

Il se marie avec Françoise de Lesrat, fille de Guillaume de Lesrat, maire d’Angers (1547), veuve de Guillaume Le Maire, sénéchal de Nantes. De ce mariage, naîtront 4 enfants :

  • Charles (prêtre) ;
  • Louis (maire de Nantes), infra ;
  • Jean (maire de Nantes), infra ;
  • Françoise, épouse de Pierre Bernard (maire de Nantes)

Petits-enfants (enfants de Louis Harouys) :

  • Guillaume (infra) ;
  • Nicolas : entre dans l'ordre des Jésuites et devient supérieur de la maison des Jésuites de Nantes) ;
  • Louis : devient aussi Jésuite ;
  • Louise : épouse de Jean-Baptiste de Becdelièvre, transmet l'ensemble des propriétés des Harouys à ses descendants.

Une grande famille nantaise

Louis de Harouys (1583-1656), maire de Nantes

Louis, né le 19 octobre 1583 à Nantes[8], est écuyer, seigneur de la Rivière et de la Seilleraye, président de la Chambre des comptes, conseiller d'Etat, intendant de justice.

Maire de Nantes installé le 10 juillet 1623, suite au mandat de Jacques Raoul de La Guibourgère, il est renouvelé en 1624 (sous-maire : Jacques de Bourgues (maire en 1647-1648), puis Pierre Despinoze ; procureur syndic : Jean Lyrot des Chastelliers ; miseur : Jean Fachu). Son successeur est Jean de Harouys.

Epoux de Simone Boutru[9] : de ce mariage naîtront 11 enfants.

Il meurt le 15 mars 1656 à Nantes[10].

Jean de Harouys (né en 1588), maire de Nantes

Jean, né le 25 mars 1588 à Nantes[11], est seigneur de Lespinay, procureur des Etats de Bretagne (1616), conseiller du roi, président du présidial (1620).

Maire de Nantes installé le 25 août 1625, il est renouvelé en 1626 (sous-maire : Pierre Madeleneau, puis Olivier du Breil ; procureur syndic : Jean Lyrot ; miseur : Jean Fachu). Son successeur est René Mesnardeau le 26 juillet 1627.

Il se marie avec Charlotte Goddet, puis avec Anne Madeleineau, qui apparaît comme veuve en 1668[12].

Guillaume de Harouys, seigneur de la Seilleraye

Guillaume, fils de Louis de Harouys, né le 11 décembre 1618[13], est chevalier, trésorier des Etats de Bretagne.

A Carquefou, il fait construire l'actuel château de la Seilleraye (Carquefou) en 1671 (architecte : Delahaye[14], sur un plan de François Mansart). Il y reçoit à plusieurs reprises Mme de Sévigné, qui évoque les lieux dans sa correspondance.

On lui attribue aussi la construction de l'actuel château de l'Epinay/Lespinay (Carquefou) (architecte : François Mansart), généralement daté de 1650[15].

En 1687, il est emprisonné pour dilapidation dans sa charge de trésorier, sans malversations. Il semblerait que le montant des sommes en jeu ait été de 5 millions de livres[16].

Il meurt en 1699 à la Bastille[17].

Voir aussi

Bibliographie

  • Alexandre Perthuis et Stéphane de La Nicollière-Teijeiro, Le Livre doré de l’hôtel-de-ville de Nantes, Tome I, Imprimerie Grinsard, 1873, pages 177-179 et 191-193 (Charles Harouys) ; 231-233 (Louis) ; 234-236 (Jean).Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • "Carquefou", dans Le Patrimoine des communes de Loire-Atlantique), Flohic éditions, Charenton-le-Pont, 1999, tome 1, pages 214-215.

Liens externes

Notes et références

  1. Selon site généalogique [1].
  2. En septembre ou octobre, selon le Livre doré, page 192.
  3. Livre doré I, page 189.
  4. Saint-Michel-sur-Loire (Indre-et-Loire).
  5. Une seigneurie de Lespinay se trouve à Plessé, mais celle des Harouys correspond plutôt à celle de l'Epinay (château) à Carquefou.
  6. Chronologie à préciser, mais de toute façon, Henri III n'était plus considéré comme un soutien du parti catholique, d'où son assassinat en août 1589.
  7. Livre doré, page 178.
  8. Livre doré I, page 232. Baptisé à Ste-Croix.
  9. Simone Boutru est en 1623 la marraine de Michel Raoul, fils de Jacques Raoul de la Guibourgère, cf. cette page.
  10. Louis meurt dans l'hôtel de Harouys, près de la place des Jacobins.
  11. Livre doré I, page 235. Baptisé à Ste-Croix.
  12. Site Infobretagne Harouys.
  13. Selon site Infobretagne : Harouys. Baptisé le 7 janvier 1619 (Nantes, paroisse St-Denis.
  14. Le nom "Delahaye", sans prénom, "architecte parisien", se trouve sur plusieurs sites en relation avec le château de la Seilleraye. Une première approche sur Internet n'en fournit pas d'autres attestations.
  15. Chronologie à mettre au point. Cf. site Infobretagne Carquefou, pas très clair sur ce point.
  16. D'après les Mémoires du marquis de Dangeau, citées par Infobretagne, "Harouys".
  17. Livre doré I, page 232.


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Maire de Nantes
1588 - 1589
Pierre André
Jean Fourché
1598 - 1599
Gabriel Hus

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