Cathédrale Saint-Pons de Saint-Pons-de-Thomières

Cathédrale Saint-Pons de Saint-Pons-de-Thomières
Cathédrale Saint-Pons de Saint-Pons-de-Thomières
Image illustrative de l'article Cathédrale Saint-Pons de Saint-Pons-de-Thomières
Vue du sud, montrant la restauration de la façade est
Présentation
Culte Église catholique
Type cathédrale
Début de la construction 2e moitié XIIe siècle
Fin des travaux XVIIIe siècle
Style(s) dominant(s) Roman
Protection  Classé MH (1840)
Géographie
Pays Drapeau de France France
Région Languedoc-Roussillon
Département Hérault
Ville Saint-Pons-de-Thomières
Coordonnées 43° 29′ 20″ N 2° 45′ 32″ E / 43.48889, 2.7588943° 29′ 20″ Nord
       2° 45′ 32″ Est
/ 43.48889, 2.75889
  

La cathédrale Saint-Pons-de-Cimiez de Saint-Pons-de-Thomières est une ancienne cathédrale catholique française, dans le département de l’Hérault.

Elle était le siège de l’évêché de Saint-Pons de Thomières[1], créé en 1318 par détachement du diocèse de Narbonne et supprimé à la Révolution pour être intégré au diocèse de Montpellier (devenu par la suite archidiocèse).

La cathédrale fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1840[2].

Sommaire

Historique

L’abbaye bénédictine de Saint-Pons est fondée en 936 par le comte de Toulouse, Raymond III Pons et son épouse Garsinde. L’abbatiale romane remonte à la fin du XIIe siècle lors de la reconstruction de l’abbaye pillée et en partie ruinée par le vicomte de Béziers Roger II Trencavel en 1170, puis fortifiée au XIIIe siècle. Seul le côté nord conserve aujourd’hui les vestiges de cette époque : deux tours crénelées sur les quatre tours d’angle de l’enceinte avec une rangée de meurtrières courant au-dessus des fenêtres.

L’abbaye est érigée en évêché par une bulle du pape Jean XXII le 18 février 1318[réf. nécessaire][3], consacrée tout comme l’abbatiale et la ville à saint Pons de Cimiez. L’abbatiale devient donc cathédrale, le père abbé Pierre Roger le premier évêque et les moines constituent le chapitre cathédral.

À la fin du XVe siècle, un chœur de style gothique est mis en chantier pour remplacer le chœur roman, mais les travaux ne seront jamais terminés à cause de la destruction du cloître et de la cathédrale par les huguenots en 1567.

Restée en partie ruinée pendant plus de 150 ans à cause des guerres de religion, l’intégrité de la cathédrale n’est rétablie qu’au XVIIIe siècle et c’est en 1711 que l’actuelle façade néoclassique est érigée à l’emplacement du chœur détruit et donc l’orientation traditionnelle de la nef, avec chœur à l’est, inversée. À l’opposé, donc à l’ouest, on obture le triple portail d'entrée primitif, et un nouveau chœur est créé, . Ce chœur est enrichi en 1768 d’un luxueux décor en marbre de Caunes-Minervois et d’Italie, puis clos en 1771 par de magnifiques grilles en fer forgé et doré et enfin pourvu de l’orgue exceptionnellement parvenu jusqu’à notre époque quasiment dans son état d’origine.

À la Révolution, la cathédrale est déclassée en simple église paroissiale.



Architecture

Construite comme une forteresse avec des murs de 2,45 mètres, la nef romane est flanquée de chapelles gothiques.

La façade Est, par laquelle on pénètre aujourd’hui dans l’église, a été reconstruite dans le style classique en 1711 à la place du chœur gothique du XVIe siècle.

La façade Ouest, dans laquelle était autrefois percée l’entrée principale, est remarquable pour les bas-reliefs sculptés de ses deux tympans, malheureusement peu visibles : à gauche, la Cène avec le Lavement des pieds et au-dessus l'Ascension; à droite, la Crucifixion : à côté du Christ, on distingue la Vierge et saint Jean ; la représentation du supplice des deux larrons est singulière, leurs bras tordus étant engagés dans des trous percés sur la traverse de la croix.

Le fond du chœur est adossé au mur comblé fermant le narthex originel qui abrite désormais la sacristie qui, non plafonnée, permet d'admirer les magnifiques voutes romanes.

La façade Nord, flanquée des deux tours crénelées, vestiges de l'enceinte fortifiée du XIIIe siècle, est greffée d'un portail couvert datant du XIIe siècle, appelé Porte des Morts, à fronton unique avec de part et d'autre deux bas-reliefs représentant à gauche le Soleil, à droite la Lune.


Intérieur

L’intérieur, de dimensions importantes, a donc été plusieurs fois modifié. Les stalles en bois sont du XVIIe siècle. Le chœur, fermé par une grille élégante, est orné de nombreuses et fastueuses décorations en marbre de Caunes-en-Minervois (rouge et veiné de rouge) et d’Italie (Carrare), notamment les angelots et le Christ en médaillon au-dessus de l’autel.


L’orgue Jean-Baptiste Micot

Orgue de St Pons de Thomières05.jpg

Construit en 1772 par les facteurs d’orgues Jean-Baptiste Micot père & fils, comme le prouve la signature apposée dans les layes du Grand-orgue et du Positif, il est un des deux instruments de ces organiers parvenus jusqu’à nous proches de leur état originel avec l’orgue Micot de l’ancienne cathédrale Saint-Sauveur-et-Saint-Pierre de Vabres-l'Abbaye. Il est aussi un des trois orgues de l'Ancien Régime authentiquement historiques de l'Hérault avec celui de Jean-Pierre Cavaillé à l'abbaye de Gellone de Saint-Guilhem-le-Désert et celui de Louis Peyssy à l'église Notre-Dame-de-la-Barthe à Saint-Chinian, à quelques kilomètres de là.

Les cloches

La cathédrale est dotée de 5 cloches[4]. Quatre d'entre-elles sont installées dans la chambre des cloches au sommet de la tour-clocher :

  • le bourdon a été fondu en 1827 par Louis Decharme (diamètre 114cm, note Mi3)
  • la seconde cloche a été fondue en 1873 par Lévêque-Amans (diamètre 94cm, note Sol3)
  • la troisième cloche a été fondue en 1660 par C. de Besse (diamètre 85cm, note La#3), classée monument historique en 1942
  • la quatrième cloche a été fondue en 1941 par Joseph Granier (diamètre 71cm, note Ré4)

Ces quatre cloches ont la particularité de ne pas être électrifiées et sont toujours sonnées manuellement avec des cordes, ce qui est très rare pour une cathédrale.

Une 5ème cloche (un "braillard") est située sur le toit du côté de la façade et sert uniquement de tintement pour l'horloge et les angélus sonne en Fa3, elle est classée monument historique depuis 1959.

Notes et références

  1. Voir la liste des évêques de Saint-Pons-de-Thomières.
  2. Ministère de la Culture, base Mérimée, « Notice no PA00103707 » sur www.culture.gouv.fr.
  3. Les articles Liste des bulles pontificales et Saint-Pons-de-Thomières laissent penser 1317.
  4. Chants des cloches, voix de la terre, Les Presses du Languedoc (page 215)

Voir aussi

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Bibliographie

Liens externes


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Cathédrale Saint-Pons de Saint-Pons-de-Thomières de Wikipédia en français (auteurs)

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