Carin Fock

Carin Fock
Carin Göring
Carin Göring (à gauche) et sa soeur Lily.
Carin Göring (à gauche) et sa soeur Lily.

Nom de naissance Carin von Fock
Naissance 21 octobre 1888
Stockholm (Suède)
Décès 17 octobre 1931 (à 42 ans)
Nationalité Suédoise
Allemande

Carin Göring, première épouse Carin von Kantzow, née Carin Axelina Hulda von Fock 21 octobre 1888 à Stockholm (Suède-Norvège) et morte le 17 octobre 1931[1], est une aristocrate suédoise qui fut la première épouse d'Hermann Göring.

Sommaire

Biographie

Origines

La baronne Carin von Fock est la fille du baron Carl von Fock, colonel de l'armée royale suédoise, d'une famille noble dont les racines sont en Westphalie[2] et en Estonie[3]. Appauvrie[2], cette branche paternelle s'est installée en Suède au XIXe siècle. Sa mère, née Huldine Beamish, est issue d'une famille anglo-irlandaise protestante, fameuse pour être à l'origine des brasseries Beamish and Crawford de Cork et de sa célèbre bière noire. Son grand-père faisait partie des Coldstream Guards et sa grand-mère maternelle fonda une société protestante féminine, l’« union de l'Edelweiss ».

Carin von Fock est la quatrième des cinq filles de la famille[2]. Sa sœur Mary, épouse du comte Eric von Rosen, fonde à son tour, avec d'autres membres, une fraternité luthérienne, la Societas Sanctæ Birgittæ. Sa sœur Fanny (née en 1882) épouse le comte von Wilamowitz-Möllendorff. Ses autres sœurs se nomment Elsa et Lily[2].

Cette famille est marquée par des personnalités féminines à fort caractère, notamment Huldine, qui instille à sa fille Carin « ses idées romantico-religieuses ». Les autres filles de la famille sont aussi marquées par cet héritage romantique, comme il était parfois courant de le voir dans certaines familles de la noblesse européenne « au tournant du siècle »[2]. Dans la continuité de société fondée par leur grand-mère, les filles s’adonnent à des séances de spiritisme dans un lieu qu’elles appellent « chapelle Edelweiss », en fait une pièce que Mary avait aménagée dans une tour du château de son époux en y installant un autel[2]. Il s’agit d’une forme de « religion privée »[4].

Premier mariage et rencontre avec Hermann Göring

Le comte Eric von Rosen, en 1927.
Hermann Göring, en 1932.

Le 7 juillet 1910, Carin von Fock épouse le baron Niels Gustav von Kantzow et lui donne un fils, Thomas, né en le 1er mars 1913[5].

Le 20 février 1920, le beau-frère de Carin, Erich von Rosen cherche à effectuer le trajet entre Stockholm et le château de Rockelstad (soit une centaine de kilomètres[6]), après être revenu d’un voyage au Gran Chaco (en Amérique du Sud) : néanmoins, le temps (une tempête de neige) rend la navigation aérienne difficile, si bien qu'il doit faire appel à une compagnie aérienne privée, Svensk Lufttrafik, où, après le refus de trois pilotes de se charger de la course toujours en raison des conditions climatiques, le pilote allemand Hermann Göring accepte[7]. Célèbre et populaire as lors de la Première Guerre mondiale, il avait dû faire face à la dissolution de la Luftstreitkräfte, conséquence du traité de Versailles, aux restrictions de trafic de l’aviation privée allemande et à une déception amoureuse avec l’actrice Käthe Dorsch. Il travaille dès lors pour cette compagnie suédoise, et, confronté à des difficultés financières, ce vol apparaît donc comme une opportunité à saisir[7]. Anna-Maria Sigmund note que « dans la tempête, Göring perdit l’orientation. Plus tard, il raconta souvent qu’il avait derrière le vol le plus effroyable de sa vie quand il put enfin se poser sur la glace de Bavensee, devant le château »[6]. Le château de Rockelstad, bâtisse du XVIIe reconstruite au XIXe siècle dans un style moyenâgeux plaît d’emblée à Göring, dont les lieux lui rappellent les lieux de son enfance, dont le (de)château Veldenstein et celui de Mauterndorf[6].

Le château appartenant à la famille von Rosen, Carin von Kantzow ne s’y trouve que pour « tenir compagnie »[8] à sa sœur Mary, qui est l’épouse d’Erich. Anna-Maria Sigmund raconte leur rencontre : « tandis que l’on bavardait devant l’âtre, une jeune femme apparut soudain sur le palier et descendit le large escalier de la grande salle. Elle était grande et blonde et, selon les témoignages de l'époque, avait à la fois un « maintien gracieux et noble et une nature envoûtante ». Elle embrassa le comte von Rosen et sourit à l’étranger. À Göring, qui était convaincu que la « germanitude la plus pure » était en Suède, elle apparut comme une déesse nordico-germanique. Il se sentir toutefois - selon sa propre expression - comme « touché par l’éclair » de ses yeux bleus »[8]. Elle a trente-deux ans, lui vingt-sept[8] et passent toute la nuit avec le couple von Rosen à parler politique et à écouter les exploits aériens de l’ancien as, alors qu’Erich, muni d’un luth, chante des airs patriotiques suédois[8].

Carin von Kantzow, après dix ans de mariage remarque que la vie auprès de son époux n’est pas des plus palpitantes et voit ainsi l’arrivée de cet aventurier allemand comme un évènement qui ne la laisse pas insensible[5]. Göring quitte alors pour un temps le château après avoir passé la matinée avec Erich. Il envoie une lettre à Carin : « Je voudrais vous remercier pour les beaux moments passés dans la chapelle Edelweiss. Vous ne pouvez pas imaginer comment je me suis senti dans cette atmosphère merveilleuse. C’était si calme et si beau que j’ai oublié tous les bruits terrestres, tous les soucis m’ont abandonné »[4]. Le 24 février, elle retrouve Göring à Stockholm et le coup de foudre apparaît réciproque et évident : Carin déclare alors à sa sœur : « Il est l’homme dont j’ai toujours rêvé »[4]. Pendant l’été de la même année, elle s’envole pour Munich, afin d’être présentée à la mère de Göring. La liaison adultérine est fortement désapprouvée par Franziska Göring, la mère d’Hermann alors veuve, qui avait pourtant partagé dans le même château Veldenstein son affection entre son mari, et son amant annobli d'origine juive, le baron Hermann von Epenstein (le premier au premier étage, le second au second étage)[4]. Göring ne fait néanmoins que peu de cas des reproches de sa mère[9].

Le nouveau couple ne cache alors la réalité de leur relation. Alors qu’ils voyagent en Bavière et dans le massif alpin autrichien, Carin tient de son côté sa famille (et surtout sa mère) au courant, par des lettres et diverses cartes postales[9]. Ils vont même jusqu’à louer une maison typique de la région, dans le village de Hochkreutz (près de Bayrischzell) : elle devient une sorte de refuge amoureux, qu'ils surnomment d’ailleurs leur « maison en pain d’épice », et où ils séjournent régulièrement entre 1920 et 1923[2]. La maison reste louée jusqu’en 1930 mais le couple vit à Berlin ; elle existe toujours de nos jours[2]. Ils achètent également un appartement à Stockholm, au n°5, Karlavagen et continuent à voyager en Bavière, notamment dans les châteaux historiques du roi Louis II[10].

Après ces divers séjours, Göring commence à presser Carin de demander le divorce[10]. Elle craint cependant de ne plus avoir la garde son fils[10]. Nils von Kantzow de son côté espère arranger les choses : il organise ainsi un repas où Carin et Göring seraient conviés mais cela n’a pour résultat que de les mettre tous mal à l’aise[10]. Von Kantzow garde toujours espoir : par exemple, le couple installé en Bavière va jusqu’à lui demander une aide financière après diverses déconvenues, demande à laquelle il accède à cause de son amour qui demeure[10]. Carin de son côté est toujours plus amoureuse de Göring : le 5 mai 1922, elle écrit à ses parents : « La Bavière est une région merveilleuse, si riche, si chaude... si différente du reste de l’Allemagne. Je suis très heureuse ici et je me sens comme chez moi. Quand j’ai la nostalgie de la Suède, c’est seulement parce que je m’ennuie de maman, de Nils, du petit garçon et de ceux que j’aime. Mais, justement, ce manque douloureux, maladif, signifie que je suis presque toujours triste. Oh, ma chère maman, si seulement il n’y avait pas cet amour énorme pour lui »[11]. Les parents conseillent à leur, en vain, de revenir vivre dans leur résidence d’été à Engsholm (Drottningholm)[12].

Carin et son premier époux divorcent en décembre 1922[12]. Les sentiments de von Kantzow ne faiblissent pas, écrivant à ses anciens beaux-parents : « Je ne peux que l’aimer »[12].

Second mariage et décès

En 1921, Hermann Göring entreprend des études universitaires d’histoire et d’économie ; l’année suivante il rencontre Adolf Hitler, lequel le convainc de rejoindre le NSDAP, où il devient en 1923 Oberster SA-Führer des Sturmabteilung[12]. Alors que la dévotion de Göring pour Hitler est dès le départ totale, celle de Carin suit le même chemin : après l'échec du putsch de la Brasserie, elle déclare rêver que « le mouvement qui faisait naître de tels héros ne devait jamais mourir. […] Hermann et moi serions volontiers morts pour cela [Hitler et le parti] »[13].

Elle se remarie avec Göring le 25 janvier à Stockholm et le 3 janvier 1923 à Munich[13]. La seconde cérémonie, en comité plus restreint, à lieu dans leur résidence d’Obermenzig, près de Munich ; c'est le premier mariage de Göring : Anna-Maria Sigmund raconte : « Les camarades d’Hermann Göring de l’escadre Richthofen se mirent à disposition comme garde d'honneur et Carin apparut tout de blanc vêtue. Tout aussi blanches étaient les roses qui ornaient ses cheveux, tandis que son bouquet de mariée était composé des couleurs vert et blanc de la famille Fock. Le voyage de noces eut lieu en Italie et le couple partit ensuite pour quelques jours encore à Bayrisch-Zell »[14]. Elle écrit parallèlement à son fils, seulement âgé de dix ans, afin de lui expliquer la situation : « Cher Thomas ! Tante Mary t’a dit que je suis maintenant marée avec le capitaine Göring, que j’habite avec lui dans une villa. Tu sais bien que ma santé ne peut pas supporter le rude climat de Suède, et tu sais que c’est pour cela que je dois rester ici à la montagne. Nous connaissons le capitaine Göring, comme tu t’en souviens, depuis les journées à Stockholm, et il a été si gentil et si bon et si serviable pour ta mère quand elle était seule dans un pays étranger [la Bavière], et alors j’ai remarqué que je l’aimais tellement que je voulais l'épouser... Vois-tu chéri, il a rendu ta mère heureuse et tu ne dois pas être triste. Et cela ne doit pas altérer notre amour l’un pour l’autre. Vois-tu, je t’aime plus que tout au monde »[14].

Le couple emménage dans la campagne près de Munich à Hochkreuth. Ils doivent partir pour la Suède, après le putsch de la Brasserie du 8 novembre 1923, pour éviter la prison et pour soigner Göring blessé[15].

Une fois que Carin Göring adhère au NSDAP pour se conformer au début aux idées de son mari, elle en devient totalement partisane. Elle représente au départ une variante plus romantique du couple idéal allemand, que Joseph et Magda Goebbels tentent aussi de symboliser[16] ; sa sœur cadette note ainsi qu’elle disparaît alors que cela (leur influence et leur image) « avançait et montait »[17]. Elle participe aux discussions interminables qu'Hitler tient chez elle et dans des brasseries munichoises avant le putsch. Göring retourne en Allemagne en 1927 et entame son ascension politique. Sa femme tombe malade de tuberculose et se met en retrait. La mort inattendue de sa mère le 25 septembre 1931 lui cause un choc et elle meurt à Stockholm d'une attaque cardiaque le 17 octobre 1931, quatre jours avant son quarante-troisième anniversaire.

Hommage

Autel païen chez Hermann Göring, à Berlin, en 1931.
Transfert de la dépouille de Carin Göring à Carinhall (Shorfheide), le 20 juin 1934.

Hermann Göring donne son nom au luxueux pavillon de chasse qu'il fait construire en 1933, le Carinhall, dans la forêt de Schorfheide au nord de l'État actuel du Brandebourg, et c'est là qu'il fait transférer la dépouille de son épouse, le 20 juin 1934 lors d’une cérémonie funèbre organisée par Joseph Goebbels[1], en présence d'Hitler, après que sa tombe eut été profanée en Suède : en effet, Göring avait déposé une couronne de fleurs en forme de swastika sur sa tombe lors d'une visite en Suède pour le mariage de sa nièce. Ce geste avait été répercuté par la presse et en conséquence la tombe fut abimée et les fleurs enlevées par des adversaires du IIIe Reich païen, provoquant la colère de Göring et sa décision de l'enterrer à Carinhall. Le cercueil est en étain, et aucun prêtre n’assiste à la cérémonie[18].

L'historienne Anna-Maria Sigmund raconte l’évènement : « Tout d’abord, l’équipage d’un torpilleur allemand et des nationaux-socialistes suédois manifestèrent leur attachement sincère sur la tombe ouverte à Lovö, près de Drottningholm. Ensuite, un train spécial, décoré pour l’occasion, fut frété pour emmener la dépouille de Carin Cöring de Suède en Allemagne selon un rituel de deuil minutieusement planifié. Tout le long du trajet pour Eberswald, la gare proche du lieu de destination, Carinhall, régnait le deuil national, les drapeaux étaient en berne et les cloches sonnaient. Les Jeunesses hitlériennes faisaient la haie quand le train traversait les différentes gares, et une foule innombrable rendu les derniers honneurs à Carin Göring. La dernière étape à travers la Schoerfheide fut parcourue dans une voiture ouverte, sur laquelle le cercueil était flanqué d’obélisques noirs garnis de flammes du sacrifice, sous la garde d’honneur d'une escorte à cheval. Le cérémonial commença à Carinhall à midi pile, avec l’apparition de Hitler. Puis, au son de la marche funèbre du Crépuscule des dieux de Wagner, entre une haie de soldats, on porta le cercueil couvert d’un drapeau à croix gammée dans le mausolée souterrain. Des parents de Carin, des diplomates étrangers et tous les hommes politiques de haut rang du régime nazi l’accompagnèrent. Pour terminer, Hitler et Göring descendirent encore une fois dans le tombeau pour faire leurs adieux à la défunte »[19].

Lorsqu'il était en séjour à Carinhall, il se rendait tous les jours au mausolée qu'il avait fait construire, même après son remariage en 1935. Plus tard, comme le fait en juin 1934 le journal Völkische Frauenzeitung, la presse du régime continue de faire appel à sa mémoire, écrivant par exemple « Une Allemagne pour laquelle de telles femmes vivent, se battent et meurent doit exister. Que la vie de cette femme nordique soit un modèle pour nous ! »[16]. En 1933, sa sœur Fanny publie une biographie de Carin Göring qui devient rapidement un best-seller, est plusieurs fois réédité jusque 1943 et s’écoule à 900 000 exemplaires ; à côté de la vie de Carin, il constitue également une imixtion inédite du public dans la vie privée d’un dignitaire national-socialiste[17].

Le pavillon de chasse a été détruit sur ordre de Göring en avril 1945 et les ossements de Carin Göring retrouvés en 1950 furent transportés clandestinement dans un sac de pommes de terre en Allemagne de l'Ouest, puis enterrés à nouveau par la famille Fock au cimetière de Lovo, en Suède.

Articles connexes

Notes

  1. a et b Anna Maria Sigmund, Les femmes du IIIe Reich, 2004, p. 29.
  2. a, b, c, d, e, f, g et h Anna Maria Sigmund, Les femmes du IIIe Reich, 2004, p. 37.
  3. Une branche éloignée de la famille possède le château de Saggad en Estonie.
  4. a, b, c et d Anna Maria Sigmund, Les femmes du IIIe Reich, 2004, p. 38.
  5. a et b Anna Maria Sigmund, Les femmes du IIIe Reich, 2004, p. 36.
  6. a, b et c Anna Maria Sigmund, Les femmes du IIIe Reich, 2004, p. 34.
  7. a et b Anna Maria Sigmund, Les femmes du IIIe Reich, 2004, pp. 32-33.
  8. a, b, c et d Anna Maria Sigmund, Les femmes du IIIe Reich, 2004, p. 35.
  9. a et b Anna Maria Sigmund, Les femmes du IIIe Reich, 2004, p. 39
  10. a, b, c, d et e Anna Maria Sigmund, Les femmes du IIIe Reich, 2004, p. 40.
  11. Anna Maria Sigmund, Les femmes du IIIe Reich, 2004, pp. 40-41.
  12. a, b, c et d Anna Maria Sigmund, Les femmes du IIIe Reich, 2004, p. 41.
  13. a et b Anna Maria Sigmund, Les femmes du IIIe Reich, 2004, p. 42.
  14. a et b Anna Maria Sigmund, Les femmes du IIIe Reich, 2004, p. 43.
  15. C'est de cette époque que date son accoutumance à la morphine.
  16. a et b Anna Maria Sigmund, Les femmes du IIIe Reich, 2004, p. 31.
  17. a et b Anna Maria Sigmund, Les femmes du IIIe Reich, 2004, p. 32.
  18. Anna Maria Sigmund, Les femmes du IIIe Reich, 2004, p. 30.
  19. Anna Maria Sigmund, Les femmes du IIIe Reich, 2004, pp. 30-31.

Source

(de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article en allemand intitulé « Carin Göring » (voir la liste des auteurs)

  • Anna Maria Sigmund, chapitre 1, « Carin Göring, icône nordique et personnage culte » pp. 29-67, in Les femmes du IIIe Reich, 2004, 336 pages.

Bibliographie

  • Fanny Wilamowitz-Moellendorf (née Fock), Carin Görin, 1933 (plusieurs éditions ultérieures).

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Carin Fock de Wikipédia en français (auteurs)

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