Rangifer tarandus

Rangifer tarandus
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Caribou, Renne

Aide à la lecture d'une taxobox Renne ou caribou
 Un renne (ou caribou) dans son habitat naturel en Suède
Un renne (ou caribou) dans son habitat naturel en Suède
Classification
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Mammalia
Sous-classe Theria
Infra-classe Eutheria
Ordre Artiodactyla
Famille Cervidae
Sous-famille Capreolinae
Genre
Rangifer
(Smith, 1827)
Nom binominal
Rangifer tarandus
(Linnaeus, 1758)
Statut de conservation UICN :

LC  : Préoccupation mineure
Schéma montrant le risque d'extinction sur le classement de l'UICN.

Répartition géographique
Rangifer tarandus map.png

     /    renne
     /    caribou

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Appelé au sein de la francophonie renne ou caribou, Rangifer tarandus est un cervidé des régions arctiques et subarctiques de l'Europe, de l'Asie et de l'Amérique du Nord. Plusieurs milliers de rennes ont été également introduits dans l'archipel sub-antarctique des îles Kerguelen où ils vivent désormais à l'état sauvage.

Il est appelé caribou en Amérique du Nord. Les plus grandes hardes de caribous sauvages se trouvent en Alaska et dans le nord du Québec et du Labrador. Le renne a été domestiqué, notamment dans le Nord de l'Europe où il sert d'animal de trait et de bât.

Sommaire

Description de l'espèce

Le renne, ou caribou, est un animal robuste pouvant peser jusqu’à 180 kg pour un mâle adulte pour une taille moyenne de 1,30 m au garrot, les femelles font un poids moyen d'environ 100 kg pour une taille au garrot de 1,10 m environ. Son pelage peut être brun ou gris, sa queue est courte. Les poils sont creux comme un tube et l'aident à nager en plus de l'isoler du froid. Mâles et femelles portent des bois (panache) recouverts d'un velours[1] l'été, qu'ils perdent à l'automne. Les bois prennent alors une teinte rouge, puis brun foncé. Les vaisseaux sanguins des bois, qui assurent leur croissance, contribuent à cette coloration. Le panache des mâles tombe au début de l'hiver et celui des femelles plus tard au printemps. Les sabots sont larges, adaptés à la marche dans la neige ou la boue des sols qui dégèlent, ainsi qu'à la nage et au pelletage de la neige pour atteindre la nourriture l'hiver.

Le renne est adapté à des environnements extrêmes, froids, acides et pauvres (en termes de productivité biologique)

Le renne se nourrit d'herbes, de buissons, d'écorces et de lichens, qu'il doit parfois chercher sous la neige. En fonction des saisons, il doit effectuer de longues migrations dans la toundra pour survivre, n'hésitant pas à traverser fleuves et bras de mer.

C'est un animal doué d'une adaptation au fil du temps qui a su survivre aux différents changements climatiques car le renne a côtoyé le mammouth et le rhinocéros laineux. Ceci grâce à ses faibles exigences alimentaires, et à ses multiples adaptations pour pouvoir survivre en fonction du climat, comme l'absence d'horloge circadienne[2]. Sa dépendance vis-à-vis du lichen n'est pas un problème car cette nourriture est présente sur Terre depuis très longtemps. Le lichen est une nourriture riche qui va fermenter dans le rumen de l'animal ce qui va dégager de la chaleur et réchauffer le renne ; ainsi il n'aura pas besoin d'avoir une activité physique pour se réchauffer, ce qui limite ses dépenses énergétiques.

Le principal prédateur est le loup qui suit de près les troupeaux. Les ours noirs, bruns et polaires représentent aussi une menace. Cependant, les rennes en bonne santé sont bien plus rapides à la course que la plupart de leurs prédateurs. Ce sont surtout les individus, faibles, malades, jeunes ou âgés qui succombent aux prédateurs. Le renne peut facilement courir à près de 70 km/h en cas de danger. De plus, les bois des grands mâles font une arme redoutable pour affronter les loups ou un ours seul.

Le fait de limiter ses dépenses énergétiques lui permet de survivre l'hiver en grande partie sur les réserves qu'il a accumulées durant l'été. Il s'économise lors de ses déplacements grâce à des raquettes naturelles, ses sabots, qui sont très larges, pourvus d'une touffe de poils entre les doigts sur le dessous et qui s'enfoncent peu. Les femelles en gestation et les jeunes conservent leur bois durant l'hiver pour avoir plus de facilités pour accéder à la nourriture car ils ont moins constitué de réserves que les mâles.

La période de rut se situe en octobre et occasionne des luttes entre mâles pour obtenir un harem de femelles. La gestation, qui a lieu durant tout l'hiver, va durer entre sept et neuf mois. Les deux mois sont en fait deux mois durant lesquels les mères peuvent stopper le développement du fœtus: si la nourriture disponible ne permet pas à la fois la survie de la mère et la croissance du fœtus, le développement de ce dernier est mis entre parenthèses et la mise bas sera décalée. Lorsque le petit arrive à maturité, la mère peut retarder de quelques jours la mise bas afin d'attendre des conditions climatiques idéales, pas trop de chaleur ni de pluie, pour augmenter les chances de survie du petit.

Sous-espèces

Répartition approximative des sous-espèces de caribou en Amérique du Nord. Le chevauchement est possible pour les aires contiguës. Groenlandicus et pearyi se côtoient sur certaines îles arctiques.

Amérique du Nord

Eurasie

Les caribous

Il subsiste quatre sous-espèces de caribou en Amérique du Nord : le caribou de Peary (Rangifer tarandus pearyi), le caribou de Grant (Rangifer tarandus granti), le caribou de la toundra (Rangifer tarandus groenlandicus) et le caribou des bois (Rangifer tarandus caribou).

Environ un million de caribous des bois vivent dans deux grandes hardes au Nord du Québec et au Labrador et traversent environ 2 000 kilomètres chaque année pour se nourrir. Un peu plus d'une centaine de bêtes survivent sur les hauts plateaux du Parc National de la Gaspésie, constituant la population la plus méridionale de l'espèce. Leurs passages détériorent la disponibilité alimentaire rapidement et ils doivent se déplacer constamment. Le caribou des bois sédentaire vit dans la forêt boréale, de l'Alaska jusqu’à Terre-Neuve.

Au cœur de l'été, près de 400 000 caribous broutent dans les plaines côtières gorgées d'eau qui bordent la mer de Beaufort, tout au nord de l'Amérique. Les femelles s'y rendent sans les mâles. Elles font ainsi leurs petits loin de la plupart des loups qui craignent les sols détrempés. Leur cycle est synchronisé par celui de la toundra.

Sitôt que son petit est né, généralement unique, la mère dévore avidement le placenta qui l'enveloppait. Elle récupère ainsi des éléments nutritifs et des hormones qui vont déclencher sa lactation. Elle passe les premiers jours en tête à tête avec le nouveau-né, le léchant et l'allaitant à l'écart du troupeau. Dans la toundra, une escorte de séducteurs accompagne le retour des génitrices.

Au début de l'hiver, des montagnes à l'océan glacial, le troupeau fuit chaque année la faim et les loups par les mêmes sentiers battus.

Les Gwich’in tuent les caribous et en tirent 75% de leurs protéines.

Répartition géographique

Renne domestique en Laponie

De nombreuses sous-espèces sont réparties d'une manière étendue dans l'hémisphère nord sachant que la variété la plus septentrionale se trouve dans l'île Svalbard.

On en trouve aussi des populations en Asie centrale et orientale (Yakoutie) où il est utilisé comme bête de trait, comme en Laponie) ainsi qu'au Canada dont le climat lui convient parfaitement.

Écologie des populations, menaces

Le caribou n'est pas considéré comme menacé, mais des chercheurs craignent que les changements climatiques observés dans l'Ouest du Groenland puissent indirectement l'affecter. En effet, des chercheurs[4] ont constaté en étudiant l'évolution des données de calendrier de mise bas des caribous qu'elles coïncident de moins en moins avec l'apparition et la croissance des végétaux de cette partie du monde; Alors que les plantes à fleurs ont déjà adapté leur cycle annuel à l'élévation de température, les dates de vêlage n'ont pas suivi. Les animaux auraient accès à une nourriture moins riche, ce qui expliquerait un taux anormalement élevé de mortalité chez les jeunes caribous (les chercheurs craignent aussi une réduction d'un facteur 4 du nombre de naissances).

Les lichens et champignons absorbent fortement le césium radioactif. Les rennes européens ont donc été fortement touchés par les retombées de la catastrophe de Tchernobyl[5]. Le lait des rennes est aussi devenu radioactif, source de risque de mutation délétères de l'ADN pour ses consommateurs humain ou pour les rennes en allaiement. Des milliers d'animaux ont du être abattus et les éleveurs ont ensuite du ajouter des produits chimiques (agents complexants[6],[7]) et/ou minéraux (Zéolite, bentonite, vermiculite..) à la nourriture des rennes.

Article détaillé : Césium 137.

Comportement

Les rennes domestiqués ont conservé une grande partie des instincts de leurs ancêtres : ils fuient leurs prédateurs et s'en protègent en groupe. Ils se mettent instinctivement en file indienne pour traverser les lacs ou fleuves gelés ou pour nager; ils préfèrent marcher sur la neige que la glace, ils savent trouver leur nourriture sous la neige. Ils n'évitent cependant pas toujours les accidents. Ainsi en 2009, alors que 3 000 rennes traversaient un fleuve gelé, les animaux de tête, peut-être en pressentant que la glace était trop fine ont fait demi-tour. Sous leur poids, la glace s'est rompue et presque tous les animaux sont tombés à l'eau. 200 n'ont pas réussi à regagner la glace ferme et se sont noyés[8].

Le renne et l'homme

Perçoir en bois de Renne Magdalénien Ariège
Préhistoire

Le renne constituait déjà une proie de choix pour l'homme de Néandertal, puis pour l'Homme de Cro-Magnon. Ce dernier le représente parfois dans les peintures pariétales ainsi que sur les outils et les objets du Paléolithique supérieur. Les bois ont été très utilisé pour la confection de nombreux outils, du Magdalénien jusqu'au Néolithique récent.

De nos jours

Aujourd'hui encore, les rennes sont chassés dans de nombreuses régions du monde, notamment pour leur viande et pour leur fourrure. Dans les régions où les gros animaux sauvages, les plantes à fibres et les matériaux de construction font défaut, les hommes ont longtemps utilisé presque toutes les parties du renne, y compris les os comme outils.

On ne sait pas quel peuple a commencé à domestiquer le renne. Ce savoir-faire a été transmis de la Sibérie à la Scandinavie autour de l'an 1 000 avant Jésus-Christ. Ce sont les Sames qui ont pratiqué l'élevage du renne en Scandinavie, et le font d'ailleurs encore aujourd'hui. Pour les Sames, que certains appellent « Lapons », l'élevage du renne est une activité ancestrale fondamentale. En Norvège et en Suède, c'est un privilège des Sames, alors que les Finlandais le font aussi en Finlande. Les rennes peuvent aller et venir librement, ce sont les hommes qui les suivent. Les bêtes sont rassemblées quelquefois au cours de l'année pour marquer les jeunes ou tuer quelques animaux. Le rassemblement des troupeaux est pratiqué aujourd'hui à l'aide d'hélicoptères et de motoneiges.

La domestication du renne a été introduite au Groenland, en Alaska et au Canada au cours du vingtième siècle seulement. Dans ces régions, les rennes avaient été uniquement chassés jusque là. La Géorgie du Sud ou les îles Kerguelen abritent aujourd'hui également des populations acclimatées de rennes, retournées à la vie sauvage.

Selon la tradition populaire, le traineau du Père Noël est tiré par des rennes (dont Rudolphe, le renne au nez rouge).

Le caribou apparaît sur une face de la pièce de monnaie canadienne de 25 cents.

Le problème de rennes des îles Kerguelen

Dix rennes de Suède appartenant à la sous-espèce R. tarandus tarandus ont été introduits en 1955-1956 sur l'île Haute dans l'archipel français des îles Kerguelen. En 1981, ils se sont échappés à la nage sur la Grande Terre. Cette petite population d'origine a été renforcée par les descendants de trois rennes suédois introduits en 1957 sur l'île Haute avec les mouflons.

Comptant une centaine de têtes chacune à la fin des années 60, les deux populations sont entrées en compétition pour l'espace et la nourriture de cette petite île (6,5 km2), et les rennes ont fini par gagner l'île principale à la nage, jusqu'à totalement disparaître de l'île Haute.

Il n'existe actuellement aucune estimation de la taille de la population. Leur impact est négatif pour certaines espèces végétales, en particulier les lichens, dont la croissance est très lente, et sur lesquels ils exercent une forte pression. Ils n'ont aucun prédateur aux îles Kerguelen.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • (de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Ren  » (voir la liste des auteurs) Cela concerne le chapitre consacré au renne et à l'homme.

Liens externes

Liens de référence

Notes et références

  1. Le « velours » est en zoologie, un tissu tégumentaire qui assure la protection, la vascularisation et l'innervation des bois chez la plupart des cervidés
  2. W. Lu et al., A circadian clock is not required in an arctic mammal, Current Biology, 2010.
  3. (fr)Caribou de la sous-espèce dawsoni sur le site de COSEPAC
  4. (en)Eric Post (Penn State), Mads Forchhammer, University of Aarhus cité par le NY Times, rubrique science, 2008 05 02
  5. Mathiesen, S . D., Nordøy, L. M. & Blix, A. S. 1990. Elimination of radiocesium in contaminated adult female Norwegian reindeer. - Rangifer Special Issue No. 3: 39 (Abstract).
  6. Hove, K., Staaland, H. & Pedersen, 0. 1988. Effects of ammoniumiron-hexacyanoferrate on the accumulation of radiocesium in reindeer. - Rangifer Special Issue 2: 32 (Abstract).
  7. Giese, W. 1988. Ammonium-ferric-cyanoferrate (II) (AFCF) a s an effective antidote against radiocaesium burdens in domestic animals and animal derived foods. - British Veterinary Journal 144: 363-369
  8. (fr)Brève de RTL info


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Rangifer tarandus de Wikipédia en français (auteurs)

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