Claude Baccarit

Claude Baccarit

Claude Baccarit[1] est un architecte français du XVIIIe siècle mort en 1785. Il fut architecte de l'Hôtel-Dieu de Paris, de la Grande Écurie du Roi et de la Vénerie royale, expert-juré des Bâtiments du Roi. Il est surtout connu pour la mise au goût du jour, très décriée par la suite, du chœur de Saint-Germain-l'Auxerrois à Paris qui entraîna la destruction du magnifique jubé de Pierre Lescot et Jean Goujon.

Sommaire

Biographie

Architecte de l'Hôtel-Dieu de Paris, de la Grande Écurie du Roi et de la Vénerie royale, expert-juré des Bâtiments du Roi, Baccarit fut chargé, sous le contrôle de Michel-Barthélemy Hazon, contrôleur général du château de Choisy, d'aménager la forêt de Sénart pour les chasses de Louis XV. Il construisit à cet effet les écuries de Villeneuve-Saint-Georges et, probablement, le pavillon de Verrières.

Architecte de la fabrique Saint-Germain-l'Auxerrois, il fut chargé en 1756, avec son beau-frère, le sculpteur Louis-Claude Vassé, de moderniser l'église, détruisant le magnifique jubé de Pierre Lescot et Jean Goujon pour agrandir le chœur, faisant canneler les piliers couronnés de chapiteaux circulaires agrémentés de décors de guirlandes dans le goût classique, toutes transformations qualifiées au XXe siècle de vandalisme. Les figures d'anges qu'il fit sculpter plus haut ont été malencontreusement remplacées par de simples corbeaux au XIXe siècle. « Pour ces embellissements, Baccari avait reçu les conseils d'une commission d'académiciens. Son ouvrage fut signalé avec éloges dans le Mercure d'octobre 1762 et approuvé par l'abbé Laugier dans ses Observations sur l'architecture[2] ; mais Didron, dans les Annales architecturales (sic) de 1846 a déploré cette intervention[3]. Par chance, un dessin de Slodtz (B.N., Est., Va 223a) montre le chœur de Saint-Germain tel qu'il sortit des mains de Bacari. »[4]

À la mort de Baccarit, Nicolas-Claude Girardin fut proposé pour lui succéder comme architecte de la Grande Écurie, mais en raison de la mort prématurée de ce dernier, ce fut Labrière qui recueillit en définitive la charge.

Réalisations et principaux projets

  • Château de Buzancy à Buzancy (Ardennes), 1756 (détruit) : Construit par Baccarit pour Pierre-Guillaume Tavernier de Boullongne, trésorier de l'Extraordinaire des guerres et secrétaire du roi, acquéreur de la seigneurie de Buzancy en 1756[5]. Celui-ci fit aussitôt raser l'ancien château-fort dont il ne conserva que les fossés, les fondations et les caves, pour faire construire un château moderne, dont subsistent les communs, en forme de fer à cheval. Le reste de la demeure a brûlé en 1784. Le château fut alors reconstruit par l'architecte Bélanger pour le fermier général Augeard. Ce château a lui-même été détruit par un incendie.
  • Château de Bois-Préau à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine), av. 1770[6] : Transformation du château pour le marquis de Prie, propriétaire entre 1765 et 1774. Il ne reste rien de cette intervention, le château ayant été entièrement reconstruit au XIXe siècle.

Notes et références

  1. On trouve également l'orthographe Baccari.
  2. « À Saint Germain l'Auxerrois, on a tiré un parti excellent de l'architecture gothique de cette église. Ici on ne voit ni marbre, ni bronze, ni dorure, et la décoration est d'un goût infiniment plus sage et plus pur. Les piliers gothiques métamorphosés en colonnes cannelées font l'effet le plus grand et le plus agréable. Aucun des percés n'est offusqué , les formes sont perfectionnées, l'ornement est semé avec modération. Tout est assujetti à l'architecture du bâtiment, et ce morceau est digne de servir de modèle. Si la Paroisse pouvoir faire la dépense de décorer de la même manière la nef et tous les bas-côtés, cette église, l'une des plus médiocres de Paris, deviendrait certainement une des plus belles. On n'a pu éviter de faire porter à faux les petites colonnes d'en-haut dont le chapiteau reçoit la retombée des nervures de la voûte. Leur base est assise sur la tête d'un chérubin en encorbellement. Ce défaut est sensible et choquant. Mais il n'y avait pas moyen de le sauver et on le pardonne en faveur des heureux changements que le décorateur a faits et de la grande amélioration qui en résulte. » (Marc-Antoine Laugier, Observations sur l'architecture, La Haye et Paris, Saillant, 1765, 326 p. [lire en ligne (page consultée le 9 janvier 2010)], p. 134 )
  3. « Baccarit qui a commencé dans Saint-Germain-l'Auxerrois les tristes mutilations qui se poursuivent encore sous nos yeux [...] C'est l'architecte Baccarit, le Monsieur Godde du XVIIIe siècle, qui a créé, accompli et perfectionné cet odieux système de décoration loué si mal à propos par l'abbé Laugier. » (Adolphe Napoléon Didron, « Ameublement et décoration des églises », dans Annales archéologiques, vol. 4, 1846, p. 3 et 6, note [texte intégral (page consultée le 16 janvier 2010)] )
  4. Michel Gallet, Les Architectes français du XVIIIe siècle, p. 37
  5. Gabriel Caix de Saint-Aymour (préf. André Michel), Une famille d'artistes et de financiers aux XVIIème et XVIIIème siècles, les Boullongne, Paris, H. Laurens, 1919, XI-340 p. [lire en ligne], p. 165 
  6. En 1770, on trouve Baccarit créancier du marquis de Prie (Michel Gallet, Les Architectes français du XVIIIe siècle, p. 37).

Voir aussi

Sources

  • Michel Gallet, Les Architectes parisiens du XVIIIe siècle : Dictionnaire biographique et critique, Paris, Éditions Mengès, 1995, 494 p. (ISBN 978-2-85620-370-5), p. 260-261 

Bibliographie

  • Robert de Courcel, La Forêt de Sénart : Étude historique, Paris, Champion, 1930, 439 p. 
  • (en) W. Herrmann, Laugier and Eighteenth Century French Theory, Londres, 1962 
  • Jean Stern, À l'ombre de Sophie Arnould. François-Joseph Bélanger, architecte des Menus-Plaisirs, premier architecte du comte d'Artois, Paris, Plon, 1930 



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