Église Saint-Victor de Guyancourt

Église Saint-Victor de Guyancourt
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Église Saint-Victor
Image illustrative de l'article Église Saint-Victor de Guyancourt
Présentation
Culte Catholique romain
Type Église
Rattaché à Diocèse de Versailles
Début de la construction XV siècle
Fin des travaux consacrée le 25 juin 1533 par Guy de Montmirail.
Style(s) dominant(s) gothique
Protection  Inscrit MH (1951)
Géographie
Pays Drapeau de France France
Région Île-de-France
Département Yvelines
Ville Guyancourt
Coordonnées 48° 46′ 17″ N 2° 04′ 13″ E / 48.77139, 2.0702848° 46′ 17″ Nord
       2° 04′ 13″ Est
/ 48.77139, 2.07028
  

Géolocalisation sur la carte : France

(Voir situation sur carte : France)
Église Saint-Victor

L'église Saint-Victor est un église gothique construite dans le centre ville de Guyancourt. Elle fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 11 janvier 1951[1].

Certains éléments de l'église seraient antérieurs au XIIIe siècle ainsi les sarcophages mérovingiens, découverts en 1998, laissent penser à la présence sur cet emplacement d'un lieu cultuel dès le VIe siècle.

La cloche de 1557, refondue en 1900 est classée depuis le 27 avril 1944. L'église est dédiée à Saint-Victor, soldat romain, martyr, mort le 21 juillet 303[2] à Marseille.

Sommaire

Origines de la paroisse

Les travaux de restauration de l'église en 1998, destinés à réaliser des gaines de chauffage dans le sol, ont mis au jour des sarcophages datant de l'ère mérovingienne (fin VIe ou début VIIe siècle). L'église Saint-Victor a été construite sur un ancien cimetière, témoin d'une communauté installée dans le village.

La création de la paroisse serait dû à Guy de Chevreuse[3] selon l'abbé Jean Lebeuf (1687 - 1760), historien et érudit, membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres fondée par Colbert en 1663. Guy de Chevreuse a bâti en 1065 le village "Guidonis Curtis", c'est-à-dire la cour, le terrain, la culture de Guy. Mais aucun texte écrit ne vient conforter cette analyse de l'abbé.

L'alternative, plus crédible, à la théorie de Jean Lebeuf est une origine germanique qui se traduit par la "cour de Guyan" (ferme ou village de Widan) ou du germain Wido (wid c'est le bois).

Le nom s'est ensuite contracté en « Guidoncourt », « Guyoncourt », « Guyencourt »[4] et enfin « Guyancourt » sur le cadastre napoléonien de 1811.

Jean Lebeuf indique que les reliques nécessaires à la création de l'église aurait été obtenues par Guy de Chevreuse auprès des chanoines de l'abbaye de Saint-Victor de Paris[5].

La fête de la paroisse est le 21 juillet, date du décès de saint Victor.

La construction de l'église

L'église fut consacrée le 25 juin 1533 par Guy de Montmirail (1492-1538), Évêque de Megare, qui y bénit six autels[6]. Jean Lebeuf signale en 1757, une décoration originale de certains supports des vôutes de la nef qui sont des têtes de bœufs sculptées. L'origine de ces sculptures seraient les marchands de bœufs qui demeuraient au hameau tout proche de Bouviers et qui auraient largement contribué au financement de la construction de l'église. Ces décorations apparaissent toujours malgré l'érosion due aux siècles.

Selon l'abbé Jean Lebeuf, les habitants de Bouviers, éloignés de l'église Saint-Victor, obtinrent le 2 mai 1553 du curé Geoffroy Barbereau, de construire à leur frais une chapelle[7]. Celle-ci sera consacrée à Sainte Barbe. Geoffroy Barbereau donna son accord sous réserve d'une part de n'y chanter l'office que le jour de la Sainte Barbe et d'autre part que les habitants de Bouviers viennent à l'église Saint Victor, lors des grandes fêtes religieuses. L'abbé Lebeuf signale qu'il ne reste que des ruines de cette chapelle, et un lieu dit "le clos de la chapelle".

Commentaires architecturaux

L'église est construite en calcaire et en meulière. Elle présente une nef à cinq travées ceinturée de deux collatéraux occupés en partie par des chapelles, le tout complété par le chœur situé à l'est.

L'extérieur

Initialement le cimetière était situé autour de l'église Saint-Victor jusqu'au milieu du XIXe siècle. C'est un décret du 14 juin 1854, signé par Napoléon III, qui autorisa la commune à déplacer le cimetière rue de la Rigole

L'intérieur

L'entrée de l'église s'effectue sous un arc tendue inscrit dans un arc brisé réalisé en pierre meulière grossièrement taillée, par une porte de grosses planches similaires aux portes des granges. La simplicité du décor de la nef et sa proportion ramassée presque aussi haute que large, confirme le caractère rural de l'ouvrage[8].

Croix des Templiers

On retrouve dessiné sur le haut des piliers la Croix-Rouge Pattée qui est l'emblème de l'ordre du temple[9]. Ces croix de consécration de l'église, ont été apposée au pochoir sur chaque colonne. Cet ordre était très implanté sur l'actuel territoire de Saint-Quentin-en-Yvelines, où de nombreuses commanderies étaient installées. Ce type de croix est repris dans les armoiries des seigneurs Piedefer, propriétaires à Guyancourt. Jusqu'au début du XIXe siècle, une ferme dite « de la Commanderie » était en exploitation dans le quartier de Villaroy, mais aucun lien n'a été établi entre celle-ci et la famille Piedefer. Le cadastre de Guyancourt a conservé ce lieu dit. L'Ordre du Temple était un ordre religieux et militaire issu de la chevalerie chrétienne du Moyen Âge, ses membres étaient appelés les Templiers. Devenu trop puissant, l'ordre sera dissous au début du XIVe siècle sous le règne de Philippe le Bel.

Dans le clocher on retrouve deux cloches. La première est installée en l’an 1506, une inscription en lettres gothiques y était gravée : Ai été nommée Louise par les habitants de Guyencourt, un nom sans doute porté en l’honneur du roi régnant alors sur la France : Louis XII. Louise a été remplacée en 1557 par une nouvelle cloche : Marie. Mais une fêlure qui en altéra la sonorité contraignit la commune et le Conseil de fabrique (association paroissiale de l'époque) à entreprendre sa refonte. Ainsi naquit une nouvelle cloche fondue à Louviers. Elle a été baptisée le 28 octobre 1900 en présence de son parrain M. Henri Besnard, ancien député et de sa marraine, Mme Besnard-Dufrenay, femme de l’ancien notaire de Versailles[10].

La deuxième cloche est installée en mai 2000 dans l’église Saint Victor en mémoire de Leslie, Jean-Damien, François victimes d'une avalanche le 22 janvier 1998 lors d'un séjour en montagne. “Leslie, Jean-Damien, François” a été baptisée le 6 mai 2000 par Mgr Jean-Charles Thomas évêque de Versailles en présence de Roland Nadaus maire de Guyancourt.

Plaques commémoratives

Plaque commémorative de la guerre 14 -18.
  • A droite de l'entrée de l'église une plaque de marbre blanc présente les morts de Guyancourt pendant la Première Guerre mondiale de 1914 - 1918. Les morts et disparus sont classés par année.
  • Sur le même mur un peu plus loin, une plaque indique que l'abbé Chaude a élevé deux autels en 1854, l'un à sainte Julienne et l'autre à sainte Geneviève à titre d'ex-voto contre l'épidémie de choléra qui frappa la commune de Guyancourt en 1850. Aujourd'hui ces autels sont supprimés.
  • Toujours sur le même mur, on retrouve une dalle d'environ deux mètres carrés (2 m X 1 m), la gravure d'un homme grandeur nature y est inscrite. Son visage, ses cheveux sa barbe (taillée comme au XVe siècle) et ses mains jointes sont en marbre blanc incrusté dans la pierre. Cependant les inscriptions sont effacées, impossible de connaître le nom de ce personnage.
  • Sur le côté gauche, la pierre tombale de Robert Piedefer est maintenant fixé au mur. Ce seigneur de Guyancourt est décédé en 1627. Les inscriptions de la pierre tombale sont :
CY DESSOULZ GIST LE CORPS DE MESSIRE ROBERT DE PIEDEFER
CHEVALLIER SEIGNEUR DE GUYENCOURT DE TURNY ET DE
BOULEY EN CHAMPAGNE, ESCUYER DE LA PETITE ESCURIE DU
ROY, QUI DECEDA LE 13 ième JOUR DE JUIN 1627
  • Sur le pilier de gauche, on retrouve la plaque mémoriale de Jeanne Jarderon décédée le 4 octobre 1617, gouvernante des enfants du seigneur du château fort de Guyancourt.
CY GIST JEANNE JARDERON VIVANT
GOUVERNANTE DES ENFANTS DE MONSIEUR
DE GUYENCOURT LAQUELLE A DONNE A
L'EGLISE DE CEANS LA SOME DE DEUX
CENS LIVRES A LA CHARGE QUE LES
MAGLERS FERONT DIRE A PERPETUE POUR
LE SALUT DE SON AME DEUX OBITZ
COMPLETZ PAR CHACUN AN DE TROIS
HAUTES MESSE VIGILES ET COMMENDACES,
LIBERA, DE PROFONDIS ET SAUVE REGINA,
A SCAVOIR L'UN LA VEILLE DE SAINT JEAN
BAPTISTE ET L'AUTRE LE JOUR DE SAINT FRANCOIS
4 D'OCTOBRE AUQUEL SERVICE SERA PORTE
PAIN ET VIN A L'OFFRANDE ET Y AURA
DEUX POINTES DE CIERGES SUR L'AUTEL
QUATRE AUTOUR DE LA REPRESENTATION
ET UN DEVANT L'IMAGE DU CRUCIFIX
AVEC LA HERSE DE TREIZE PETITES POINTES
LE TOUT COMME IL EST PLUS AMPLEMENT
PORTE PAR LE TESTAMENT DE LA DITE
JARDERON LAQUELLE DECEDEE AU CHASTEAU
DE GUYENCOURT LE 4eme JOUR D'OCTOBRE
1617.
PRIEZ DIEU POUR SON ÂME.

Les chapelles

Saint-Victor
  • La chapelle Saint-Victor est située près du chœur sur le bas côté gauche. Saint Victor est représenté, dans une statue en plâtre peint placé sur un cul-de-lampe. Il est dans une tenue de soldat romain, debout appuyé sur un bouclier, il tient dans sa main droite une croix, signe de son appartenance à la communauté chrétienne. La bénédiction de la chapelle a eu lieu le 20 juillet 1884 par l'abbé Maxime Caron, supérieur du petit séminaire de Versailles[10].
  • L'autel de Jeanne d'Arc est situé à droite de l’entrée à côté de la plaque commémorative des morts de la Grande Guerre. Surnommée « la Pucelle d'Orléans », Jeanne d'Arc est une figure emblématique de l'histoire de France. Elle mena victorieusement les troupes françaises contre les armées anglaises, levant le siège d'Orléans, conduisant le dauphin Charles VII au sacre à Reims, contribuant ainsi à inverser le cours de la guerre de Cent Ans. Elle fut finalement capturée par les Bourguignons à Compiègne, vendue aux Anglais et mise au bûcher après un procès en hérésie. Ce procès est cassé par le pape en 1456 et un second procès en réhabilitation conclut à son innocence et l'élève au rang de martyr. Elle est béatifiée en 1909 et canonisée en 1920. Au-dessous de sa statue, l’autel est de pur style gothique flamboyant du XVIe siècle. On peut aussi admirer le tabernacle qui est de la même époque.

Personnages célèbres

Pour approfondir

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Articles connexes

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Bibliographie

  • Histoire du diocese de Paris Tome VIII, publié en 1757 par l'abbé Jean Lebeuf chez Prault père, Quay de Gêvres, au Paradis. Avec approbation et privilège du Roi.
  • Bulletin paroissial concernant l'église Saint-Victor publié en juin 2000 : rédacteurs Josette Hameroux, Valérie Guilbot et Robert Guilbot.
  • Journées du Patrimoine, exposition Ville de Guyancourt en 2003 réalisée par l'archiviste communal : Isabelle Gourmelin.
  • Mon nom est Guyancourt, publié en 2006 par Jean et Liliane Gex publié par Yvelinédition ISBN 2-84668-129-5
  • Guyancourt : l'aventure urbaine, publié en janvier 2009 Édité par le musée de la ville de Saint-Quentin-en-Yvelines

Notes et références

  1. Ministère de la Culture, base Mérimée, « Notice no PA00087450 » sur www.culture.gouv.fr.
  2. La vie de saint Victor sur le site de l'abbaye Saint-Victor Marseille : [1]
  3. Source : Histoire du diocese de Paris, tome VIII publié en 1757 par l'abbé Jean Lebeuf[2]
  4. Source carte de Cassini : [3]
  5. [4]
  6. http://www.google.fr/books?id=K2vbim7g4IEC&pg=PA450&dq=guyencourt#PPA448,M1
  7. [5]
  8. F. Lacoste et W. Thieulin architectes du Patrimoine DPLG - Diagnostic juin 2010
  9. Histoire et mystere de l Ordre du Temple et des Chevaliers Templiers
  10. a et b Source : Bulletin paroissial paru en juin 2000 : rédacteurs Josette Hameroux, Valérie Guilbot et Robert Guilbot
  11. Source Joconde : [6]

Glossaire de l'architecture


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