École du service de santé des armées de Lyon-Bron

École du service de santé des armées de Lyon-Bron
École du service de santé des armées de Lyon-Bron
Insigne de l'école
Devise Pro patria et humanitate
Informations
Fondation 1888
Dissolution 2011
Type Grande Ecole de la Défense
Localisation
Coordonnées 45° 43′ 52″ N 4° 55′ 34″ E / 45.7309735, 4.925984145° 43′ 52″ Nord
       4° 55′ 34″ Est
/ 45.7309735, 4.9259841
  
Ville Bron
Pays Drapeau de France France
Divers
Affiliation CGE
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École du service de santé des armées de Lyon-Bron

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École du service de santé des armées de Lyon-Bron

L'École du service de santé des armées de Lyon-Bron a formé de 1888 à 2011 les médecins des armées françaises (armée de terre, armée de l'air, marine nationale, et gendarmerie nationale), conjointement avec l'École du service de santé des armées de Bordeaux. L'École de Lyon a eu la particularité de former aussi des pharmaciens, des dentistes et des vétérinaires des armées. Elle a également abrité depuis le 3 novembre 2003, le centre de préparation aux opérations extérieures du service de santé (CPOPEX).

Sa mission a été reprise par l'Ecole de Santé des Armées.

Sommaire

Historique

Les origines

Le service de santé des armées est créé par un édit royal en 1708, mais il ne bénéficie pas à l'origine d'un enseignement spécifique. Pour l'armée de terre, l'ordonnance de 1747 officialise l'enseignement médical dans les Hôpitaux Militaires des places. Recrutés parmi des bacheliers, formés dans les hôpitaux militaires d'instruction de Lille, Metz et Strasbourg, devenus Écoles du second degré en 1836, les futurs médecins sont envoyés au Val-de-Grâce, « Hôpital de perfectionnement ».

Les événements de 1848, dégradant les conditions de fonctionnement de ces écoles, entraînèrent leur fermeture en 1850. Le recrutement se fit alors à partir de médecins civils thésés, qui sont initiés aux règlements militaires et professionnels par un enseignement complémentaire dispensé au Val de Grâce. La guerre de Crimée (où le corps expéditionnaire français perdit près de 80 000 hommes) décime le corps médical : 120 médecins et pharmaciens y meurent, surtout en raison d'épidémies. Le déficit en médecin impose d'abandonner le mode de recrutement de 1850 et de revenir à la formation des élèves dans une école préparatoire. C'est Strasbourg qui est choisi pour accueillir le nouvelle école.

L'École impériale du service de santé militaire de Strasbourg

Façade de l'ancienne École impériale du service de santé militaire

Le 12 juin 1856, Napoléon III signe le décret impérial instituant deux écoles : l'une préparatoire à Strasbourg, l'autre d'application à Paris, près du Val de grâce. Le 3 novembre 1856, l'école accueille ses premiers élèves. Cependant, de nombreuses discussions avaient été préalablement nécessaire. Tout d'abord, l'école assurerait-elle la totalité de la formation des élèves, ou serait-elle associée à la faculté de médecine ? Le deuxième solution étant retenue, le faculté de médecine de Strasbourg offrit d'instruire jusqu'à 240 étudiants. Mais elle rejette le casernement, le port de l'uniforme ainsi qu'un enseignement complémentaire et une école d'application, craignant de voir « à l'intérieur de l'Université un esprit de ségrégation ». Un accord se fait sans que le port de l'uniforme et le discipline ne soient remis en cause. De même, à le suite d'incidents, le casernement est rétabli en 1860.

À le tête de cette nouvelle école, résolument placée sous le signe de l'avant-garde médicale, est nommé un des plus célèbres chirurgiens de l'époque, Sédillot, précurseur de l'asepsie opératoire et inventeur du mot « microbe ». L'École du Service de Santé Militaire instituée près la faculté de médecine de Strasbourg, qui devient dès 1864 l'École impériale du service de santé militaire, forme ainsi près de 1 000 médecins et 90 pharmaciens (recrutés à partir de 1864). Le population adopte vite ces jeunes soldats dont le grand uniforme est à l'origine de l'appellation affectueuse de « carabins rouges ». Logés dans l'hôpital militaire jusqu'en 1861, date de l'ouverture des bâtiments de l'école, ils bénéficient d'un enseignement complémentaire assurés par des répétiteurs ainsi que par des professeurs militaires. Après quatre années d'étude, les élèves militaires deviennent docteur en médecine au même titre que leurs condisciples civils.

Déclarée le 19 juillet 1870, la guerre modifie l'enseignement de l'école, les élèves en dernière année d'étude rejoignant l'armée du Rhin. Cependant, contre toute attente, l'ennemi va encercler Strasbourg pendant un mois et demi, et lui faire subir un bombardement meurtrier. L'école reçoit le baptême du feu, sur ses bâtiments mais aussi dans le personne de ses élèves, qui se couvriront de gloire et dont plusieurs verseront leur sang au service des blessés ; enfin, l'école sombre dans le capitulation de Strasbourg et l'annexion de l'Alsace. Malgré se courte durée de vie (14 ans) cette école forme 1 054 médecins dont certains appartiennent à l'histoire de le médecine, notamment Alphonse Laveran qui découvrit à Constantine l'hématozoaire du paludisme et est en 1907 le premier Prix Nobel de médecine français. L'École de Lyon conserve pieusement les reliques de cette école originelle dans sa Salle de Tradition.

L'École du service de santé militaire de Lyon

Ancienne école du Service de santé Militaire de Lyon

Après la fermeture de l'École de Strasbourg, la nouvelle école est construite à Lyon, la ville offrant de nombreux avantages comme l'importance de son système hospitalier. La municipalité prend en outre les frais liés à la construction de l'école. La première promotion de Santards arrive à l'école le 10 mars 1889 ; dès octobre 1889, les élèves sont logés à l'hôpital militaire Desgenettes, alors situé sur les quais du Rhône à proximité de l'hôpital de la Charité.

Construite sur l'avenue des Ponts (devenue en 1907 avenue Berthelot), proche de la faculté de médecine alors située quai du Rhône, l'école est composée de plusieurs bâtiments. La façade, sur l'avenue des Ponts, contient le bâtiment principal dit de l'administration, ainsi que les logements du directeur, sous-directeur, major et trésorier de l'école. L'entrée principale s'ouvre sur un large vestibule, conduisant à une cour carré plantée d'arbres et encadrée de trois autres bâtiments, baptisés Percy (au fond), Larrey (à l'est) et Desgenettes (à l'ouest). Une annexe située en arrière de Percy, reliée par un pont fermé (rapidement baptisé pont des soupirs) au-dessus de le rue Méditerranée comprend infirmerie, gymnase, douches ... Les bâtiments sont terminés pour le rentrée de 1894 seulement. Les fréquentes inondations des cuisines situées en sous-sol amènent les Santards à se nourrir en ces occasions à la Brasserie Georges. De même, l'école ne permette d'accueillir que 260 élèves ; les élèves les plus anciens sont invités à se trouver un logement en ville, d'autres sont hébergés à l'hôpital militaire Villemanzy.

En 1914, l'école devient hôpital complémentaire. Les Santards font leur devoir : lorsque les portes se rouvrent aux élèves en octobre 1919, quarante-cinq d'entre eux sont tombés au champ d'honneur. Quatre-vingt-neuf sont décorés de le Légion d'honneur, quatre-vingt-douze de la médaille militaire, plus de quatre cents cités une ou plusieurs fois.

Le rentrée de 1919 marque aussi la réouverture du recrutement des pharmaciens. Peu après, en 1925, est créé une section coloniale, qui perdurera jusqu'en 1956. En 1928, l'école se voit remettre un drapeau, ainsi que la croix de guerre qui lui a été décerné en 1926. En 1935, l'école reçoit place Bellecour le croix de chevalier de le Légion d'honneur, décernée en 1933 pour le comportement des élèves au front mais aussi en Algérie et au Maroc. Le durée des études continue de se rallonger : de 5 ans depuis 1911, elle passe en 1934 à 6 ans. Enfin, c'est à cette époque qu'est créé le premier insigne de l'école. C'est également durant l'entre-deux guerres qu'est créée le section d'« élèves coloniaux » (en 1925) ; chaque promotion en compte vingt à trente jusqu'en 1956. Plusieurs des grands noms de le médecine coloniale, devenue le médecine d'outre-mer, sont issus de l'École de Berthelot.

L'École du service de santé sous l'occupation

En 1939, les élèves de l'école sont envoyés au front, avec le grade de médecin auxiliaire. Cependant, quelques mois plus tard, ils sont invités à renoncer à leurs galons pour pouvoir rester à l'école. En 1940, le mot « militaire » est supprimé de l'appellation de l'école. Les élèves sont mis en tenue civile, sans insigne ni attribut. Ils partagèrent l'école avec deux promotions de polytechniciens repliés à Lyon.

En 1942, la Wehrmacht occupe le zone libre. L'année suivante, les élèves sont dispersés : ils rejoignent les chantiers de jeunesse, relèvent les médecins prisonniers, ou entrent dans le résistance. La Gestapo s'installe à l'école. Elle y torture, notamment avec Klaus Barbie, dans les sous-sols de nombreux prisonniers. Jean Moulin et Lise Lesèvre font partie des victimes. Le 26 mai 1944, un bombardement allié détruit la façade de l'école. Pendant le durée de le guerre, que ce soit pendant le campagne de 1940, celle d'Alsace et d'Allemagne, dans la Résistance ou à la libération, quatorze élèves sont tués au combat, souvent dans l'accomplissement héroïque de leur devoir, comme le médecin auxiliaire Louis Hébrard, tombé à la Rochelle, qui était parti volontaire au front, et avait répondu à qui s'en étonne : « à l'école, nous avons des traditions ».

L'après-guerre à la vieille "boîte" de Berthelot

Entrée de l'actuel Centre Berthelot sur l'avenue Berthelot

L'école rouvre ses portes en 1945. Elle reçoit en 1946 le croix de Guerre 1939-1945 avec palme. En 1947, l'insigne actuel de l'école est créé. C'est à partir de cette année que les promotions sont baptisés du nom d'un ancien de l'école (auparavant, deux promotions seulement avaient été baptisée : « Croix du drapeau » en 1936, et « Médecin capitaine Jean Vial » en 1942). En 1946 est créé une section d'élèves vétérinaires, ainsi qu'une section d'élèves officiers d'administration qui restera à l'école jusqu'en 1985. En 1952, les premières filles intègrent l'école. Leur recrutement est pourtant interrompu en 1957, et ne reprend qu'en 1973. Les élèves étrangers sont accueillis à l'école depuis 1894. En 1956, l'école reçoit le croix de Guerre des T.O.E. avec palme. La reconstruction des bâtiments détruits ne se termine qu'en 1962, la façade étant remplacé par deux immeubles réunis par un péristyle.

En 1971, les quatre services de santé fusionnent. À la formation traditionnelle des médecins de l'armée de terre, d'outre-mer et de l'armée de l'air, s'ajoute celle de le marine, conséquence de l'homogénéisation avec l'École de Bordeaux. En contrepartie, les élèves doivent abandonner leur képi rouge contre une tenue bleue inter-arme, mais aussi leur tenue de cérémonie, dite « tenue Pinder ». Héritée de Strasbourg, si elle est plusieurs fois abandonnée, elle est à chaque fois remise à l'ordre du jour. L'École de Berthelot, chroniquement trop petite, déjà agrandie depuis se création, est devenue peu apte à remplir se mission. En 1970, la reconstruction est officiellement décidée et le terrain choisi sur l'ancienne base aérienne de Bron. Les élèves ont gardés de l'ancienne école de nombreux souvenirs : plaques commémoratives, photos, le monument aux morts et son inscription « Souviens-toi », le cloche fondue dans les canons d'Alger portant l'inscription « Hier canons d'Alger, aujourd'hui airain sacré, je bénis le souffrance et pleure le trépas des braves ». Après plusieurs semaines de déménagement, un adieu ému au cinéma « Le Comœdia », au « quartier latin », ayant rendu leur vieille école et l'hôpital Villemanzy à la ville, les Santards entrent le 10 juillet 1981 au 331 avenue Franklin-Roosevelt à Bron.

L'École du service de santé des armées de Lyon-Bron

Le nouvelle « Boîte », qui doit en théorie accueillir les deux écoles de Lyon et de Bordeaux, couvre trente hectares. Les trois bâtiments principaux, rebaptisés Percy, Larrey et Desgenettes à le demande des élèves abritent les logements des élèves, ainsi que les amphithéâtres, la bibliothèque, des salles de cours, et le musée de tradition sur lequel veille Anatole, le vénérable squelette de la « bibal » amené pieusement à Bron. Les anciennes fresques du foyer des élèves dans les caves de Berthelot, peintes à même le mur par Fourcade et Délivré, sont refaites par Dordain notamment, et ornent le nouveau foyer ainsi que l'infirmerie. Le poste de sécurité a remplacé le « sphincter », c’est-à-dire l'ancien concierge de l'école. Le poste de commandement, rapidement rebaptisé « l'aquarium » par les élèves, domine le place d'arme. Il abrite l'essentiel des autorités, mais aussi la salle d'honneur dite « Salle Du Barry » en mémoire de la comtesse qui a offert sa bibliothèque à l'Hôpital militaire du Gros Caillou (qui est remplacé par le Val-de-Grâce). Cette bibliothèque contient les livres du médecin principal Rouis, commandant en second l'École Impériale du Service de Santé Militaire de Strasbourg. Les « boumesses » maternelles qui astiquent les chambres des élèves ne résistent plus qu'au fond de quelques couloirs à l'assaut des entreprises de nettoyage qui font reluire les vastes surfaces de l'école.

Les études de médecine se sont encore rallongées : neuf ans.

L'École de santé des armées

Le 1er juillet 2011, l'École est dissoute et voit naitre sur son site l'École de Santé des Armées, héritière des deux Écoles de Lyon et Bordeaux.

Promotions

Promotions de l'ESSM de Lyon

Promotions de l'ESSA de Lyon

Promotions de l'ESSA de Lyon-Bron

Voir aussi

Liens externes


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