École de Pont-Croix

École de Pont-Croix
Style architectural
dit de l'École de Pont-Croix
Image illustrative de l'article École de Pont-Croix
Chapelle de Penhors en Pouldreuzic
Extension géographique
Pays Drapeau de France France
Région Bretagne
Domaine historique Basse-Cornouaille
Cible et chronologie
Edifices concernés Eglises et chapelles
Epoque XIIIe - XIVe siècles


Sommaire

Avant-propos

L'École de Pont-Croix, un terme bien connu, une réalité et une histoire qui le sont moins...

Né en ce qui est aujourd'hui la pointe du Finistère (ar Pen ar Bed, le Bout du Monde, en langue bretonne), en Basse-Cornouaille, en Bretagne, ce style a marqué et marque encore profondément l'architecture religieuse de la région.

Le concept recouvert par ce vocable d'École de Pont-croix est souvent mal compris, mal interprété, mal utilisé, le plus souvent par méconnaissance de ce qui définit ce style, parfois aussi par excès dans ce qu'on lui rattache...

Les édifices témoignant, à un degré divers, de ce style sont encore assez nombreux au sud-ouest de la Basse-Cornouaille mais d'importance et d'intérêt inégal. Ils ont subi l'outrage du temps et de ses modes et ont tous été remaniés, parfois profondément, durant les siècles qui ont suivi. Il en découle que l'importance des parties réellement rattachables à l'École de Pont-Croix est assez variable pour chacun des édifices témoignant de ce style et est, pour certains édifices, secondaire voire marginale ou témoigne seulement d'une influence tardive. L'École de Pont-Croix ne constitue donc pas toujours l'intérêt premier de certains édifices mais il en constitue toujours un intérêt certain, du fait de la caractérisation, de la durée dans le temps et de l'influence qu'a eu ce style local, de son empreinte culturelle, pourrait-on dire.


Que recouvre ce vocable ?

Que recouvre le vocable "École de Pont-croix" ou plutôt ce vocable et ses diverses déclinaisons ?


Les variantes

On peut trouver différentes formulations, toutes synonymes, pour désigner un seul et même ensemble, ou, plus exactement, un seul et même concept :

"École de Pont-croix"
"Atelier de Pont-Croix"
"Groupe de Pont-Croix"
"École du Cap-Sizun et du Cap-Caval"

Ces termes sont les noms donnés au début du XXe siècle, soit sept siècles après son apparition, à un style architectural retrouvé de manière assez constante dans de nombreuses églises bretonnes de Basse-Cornouaille pour leurs parties datant d'une période couvrant approximativement les XIIIe et XVe siècles. Cette période correspond donc à la période de l'explosion du gothique dans le domaine royal français, période de l'érection de la plupart des grandes cathédrales du Bassin parisien.

Pourquoi ce vocable ?

L'originalité, la relative homogénéité, la fréquence de ce style et sa persistance au fil du temps dans une zone géographique bien délimitée incitent à...

... l'individualiser, et donc à lui donner un nom, suivant le principe que l'on ne connaît et reconnaît que ce que l'on sait nommer.
... à penser que son origine est liée sinon à un atelier local du moins à un groupe d'ateliers en relation étroite entre eux, d'où l'utilisation de ce terme d'école, fréquent en architecture et dans le domaine artistique en général.

Attention, le terme d'École de Pont-Croix a également parfois été utilisé dans le domaine de la peinture et n'a évidemment aucun rapport avec l'école architecturale qui nous intéresse ici. Sans précision de contexte, c'est son sens architectural qui prime largement et il n'y a donc que peu d'ambiguïté à son utilisation sans précision du contexte.


Valeur de ce vocable

La dénomination d'école architecturale appliquée à l'École de Pont-Croix ne doit pas masquer l'échelle à laquelle se situe cette notion, et la nature même de cette notion d'école.

Il s'agit ici d'une "école" régionale, très localisée, qui ne peut donc être comparée aux quelques grands courants ou "écoles" qui ont profondément marqué et influencé l'architecture de la fin du Roman et du début du Gothique. Ainsi, lorsqu'on parle d'École de Pont-Croix et d'École bourguignonne, par exemple, il ne faut pas perdre de vue que l'on ne se situe pas du tout à la même échelle. On pourrait donc dire que l'École de Pont-Croix désigne une petite école régionale, mais la connotation péjorative de "petite" serait à la fois déplaisante et masquerait l'importance locale de ce mouvement stylistique.

Pour en terminer avec cette dénomination traditionnelle d'école, il faut aussi préciser que ce terme est avant tout une facilité de langage, voire une vue de l'esprit...

D'ailleurs ces "écoles" architecturales traditionnellement reconnues sont largement remises en cause aujourd'hui. L'organigramme de l'histoire de l'architecture et des diverses influences qui la parcourent est en effet plus proche du plat de spaghettis que du meuble à tiroirs !

Il ne faut donc pas faire dire à ce terme d'école plus qu'il ne signifie. Il s'agit ici d'un groupe d'édifices présentant entre eux des rapports morphologiques, stylistiques, géographiques et historiques qui font que les caractéristiques de ce groupe sont aujourd'hui individualisées sous le vocable habituel d'École de Pont-Croix, mais on pourrait très bien en choisir un autre, c'est sans importance, ce vocable étant un simple IDENTIFIANT et non une catégorie de classification ou une échelle de valeur.


Historique du concept

Tout vocable est indissociable du concept qu'il recouvre, l'historique du vocable École de Pont-croix est donc celle de la reconnaissance du concept et de ses limites.

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Il est à noter que, comme on le verra plus bas, les caractéristiques inhabituelles de la nef et du chœur de la collégiale Notre-Dame de Roscudon à Pont-Croix ont été remarquées et décrites avant que le concept (et donc le vocable) d'École de Pont-Croix ne soit développé. Or, sans ce concept, l'interprétation et le classement de cet édifice atypique et longtemps considéré "de transition" s'avéra difficile...

De même, une parenté stylistique fut vite remarquée entre la collégiale de Pont-Croix et quelques édifices environnants.

Voici donc les principales étapes de l'histoire de ce concept, c'est-à-dire l'histoire de la reconnaissance, de la formalisation et de l'interprétation de ce style.


Le trouble

Les documents les plus anciens décrivant de manière suffisamment détaillée les caractéristiques architecturales d'un édifice de ce groupe, en l'occurrence Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix, semble être ceux de Pol de Courcy et de Charles de la Monneraye, publiés parallèlement en 1849.

De Courcy décrit l'édifice en signalant :

"[les travées de la nef et du bas du chœur] se distinguent par une fusion bizarre et anormale de formes empruntées au style roman et au style ogival."

Puis il signale :

"Ajoutons que des travées moitié romanes, moitié ogivales que nous avons signalées, se rencontrent dans d'autres édifices de la même contrée, parmi lesquels nous citerons la chapelle de Kérinec, en la commune de Poullan, et l'église paroissiale de Landudec".

Quant à de la Monneraye, il accompagne sa description de l'édifice de cette remarque :

"Les détails, non moins que l'ensemble du monument de Pont-Croix, étonnent et embarrassent l'archéologue."

Il conclut son étude par une analyse qui est toujours d'actualité :

"Nous sommes réduits à une hypothèse sur l'origine du remarquable monument de Pont-Croix. On n'aura pas omis de remarquer le mélange étonnant qu'il offre des formes et des ornements du style roman, avec les formes, le groupement des colonnes et les archivoltes déjà compliquées du style ogival.
Pont-Croix appartient, pour ses parties anciennes, à une époque très avancée de la période de transition.
"

Les prémisses

Abgrall dans une monographie consacrée à Notre-Dame de Roscudon (1894) considère le style de l'intérieur de cet édifice comme purement roman, mais il reconnaît son originalité par rapport aux autres édifices représentatifs du roman en Bretagne :

"Il est vrai que le style roman employé à Pont-Croix offre des différences très notables avec le style usité dans d'autres monuments presque contemporains comme Kernitron de Lanmeur et Sainte-Croix de Quimperlé."

Cet auteur insiste ensuite sur le caractère local du style de Notre-Dame de Roscudon :

"Dans ce cas, les deux premiers édifices auraient été le résultat d'une influence étrangère, tandis que l'église de Pont-Croix serait le produit naturel du sol, une idée née dans le pays même et exploitée conformément aux propriétés des matériaux qu'on avait entre les mains."

Et il constate que ce style n'est pas isolé mais concerne un groupe d'édifices dans une unité géographique :

"On doit noter cependant que les mêmes caractères se retrouvent dans d'autres édifices de second ordre, tous dans le rayon de ce monument principal. La belle chapelle de Kerinec, en Poullan, une travée dans l'église de Mahalon, le chœur de l'église de Peumerit, la chapelle de Penhors, en Pouldreuzic, et la chapelle maintenant en ruine de l'ancien prieuré de Languidou ou de Saint-Guy, en Plovan, semblent avoir été dessinés par le compas du même architecte."

Puis il définit ce style sans le formaliser:

"[Ces édifices] ayant très peu de rapports avec les autres églises romanes de la même époque, ils ont entre eux beaucoup de point de ressemblance, et paraissent sortir du même moule. Ce sont partout les mêmes piles légères, le même groupement des colonnettes, le même agencement des archivoltes."

Et enfin, il y rattache d'autres édifices à son avis moins bien caractérisés :

"D'autres églises présentent les mêmes caractères, mais avec des imperfections, la nef de Plozévet, les chœurs de Pouldergat et de Pluguffan, trois travées de l'ancienne église de Penhars, Lambour à Pont-L'abbé et Notre-Dame de Châteaulin, le chœur de Tréffiagat, sans compter quelques piles et travées de Cléden-Cap-Sizun, Landudec, Pouldreuzic, Tréogat et Languivoa, en Plonéour."


Tous les éléments permettant de définir ce qu'on appellera plus tard l'École de Pont-Croix étaient donc désormais reconnus et décrits. Il restait juste à individualiser et à donner un nom à ce corpus.

_____
Nb : dans les écrits qui précèdent, quand il est question des églises de Landudec, Penhars et Tréffiagat, il s'agissait encore des anciennes église de ces paroisses, toutes les trois sont aujourd'hui remplacées par de médiocres édifices modernes néo-gothiques.


La naissance du concept

La paternité de l'expression "École de Pont-Croix" revient à Charles Chaussepied dans le Bulletin de la Société archéologique du Finistère en 1909. Cet auteur va utiliser pour la première fois ce terme pour conceptualiser ce qu'Abgrall avant lui avait reconnu et décrit, il se réfère d'ailleurs explicitement au travail de son prédécesseur.

Chaussepied commence par fixer le cadre géographique de cette école :

"L'école que nous voulons étudier étendit son action dans toute la partie sud-ouest du Finistère, de Pont-L'abbé à Châteaulin en passant par le Cap et Douarnenez pour venir jusqu'aux portes de Quimper."

Puis il insiste sur son originalité :

"Dans nos voyages à travers la France et à l'étranger nous n'avons rencontré nulle part les caractères qui distinguent cette petite école de ses voisines du XIIe siècle."

Chaussepied définit ainsi le style de l'École de Pont-Croix :

"Ce qui caractérise nettement l'architecture de cette école ce sont : la forme de ses piliers grêles, formés de faisceaux de colonnes cantonnées sur un plan en étoile ou en rosace, la disposition des bases et des chapiteaux, mais surtout la retombées des archivoltes en encorbellement sur les côtés des tailloirs, et les petites colonnettes qui surmontent et séparent ces arcades en recevant, soit un bandeau dans la nef, soit les maîtresses poutres des charpentes dans les bas-côtés."

A noter que, comme Abgrall avant lui, Chaussepied considère ce style comme purement roman.

Chaussepied décrit ensuite les édifices qu'il rattache à cette école en commençant par les édifices qu'il considère comme les témoins d'un style naissant : Meilars, puis Plozévet et Plovan, ensuite Tréogat et Pluguffan, Pouldreuzic, Languivoa, Penhars, Peumerit, Mahalon, Pouldergat, Lambour, Châteaulin, le style prenant progressivement de la maturité pour exprimer sa plénitude à Pont-Croix, Kerinec et Languidou. Cet auteur n'est cependant pas très clair quant à savoir s'il considère cette succession dans l'expression stylistique comme chronologique ou non.


La réaction

Le concept d'une École de Pont-Croix, à peine né, sera nié par certains. Ainsi, Lefèvre-Pontalis et Lécureux (1909) avec une vision très extensive de l'École poitevine de l'art roman, sans réellement y intégrer les édifices du type Pont-Croix, les considèrent du moins sous influence directe des édifices poitevins, en se basant essentiellement sur la présence de piliers en faisceau de colonnes. Ils voient aussi de possibles influences angevines à Kérinec voire cisterciennes à Pont-Croix, en s'appuyant seulement sur la forme de l'amortissement des tores de l'intrados des arcs (sur une extension du tailloir à Kérinec, sur un cône en encorbellement à Pont-Croix), mais on peut toujours trouver des influences de n'importe où quand on isole un caractère ponctuel de son contexte...

Néanmoins, et c'est en cela que leur travail, en dépit de quelques faiblesses, est intéressant et précurseur, ces auteurs insistent sur le fait que le style de ces édifices n'est pas purement roman et ils donnent une interprétation plus réaliste de sa genèse que celle, nimbée de régionalisme, donnée par leurs prédécesseurs qui y voyaient surtout une expression du "génie breton" :

"Au contraire, ces deux types de piliers [en quatre-lobes et en faisceau de colonnes] s'implantèrent si bien en Bretagne, qu'ils y persistèrent pendant toute l'époque gothique."
(...)
"Les édifices étudiés par M. Chaussepied, qui renferment peut-être un ou deux piliers primitifs, ne sont pas des églises romanes, mais des églises gothiques d'un style archaïque qui sont des répliques de celle de Pont-Croix."
(...)
"Les constructeurs bretons mélangèrent délibérément les deux styles, usant parfois d'expédients pour les combiner. Sur de grêles colonnes romanes couronnées de chapiteaux étroits, ils montèrent des archivoltes gothiques en plein cintre, à boudins multiples, dont certaines retombées durent être portées par des culots placés au-dessus des chapiteaux, la surface des tailloirs étant trop restreinte.
Cet expédient, comme tant d'autres, paraît avoir créé une mode. Il semble bien qu'après avoir compliqué d'éléments gothiques des églises destinées d'abord à être purement romanes, on ait pris du goût à ce mélange et que des églises, à une date assez avancée, peut-être même en plein XIIIe siècle, aient été bâties de parti pris dans un style mixte.
"
(...)
D'autre part, l'arc en plein cintre des archivoltes gothiques primitives n'avait aucune raison de céder la place à l'arc en tiers-point dans un pays où les églises n'étaient pas voûtées, l'emploi de l'arc brisé étant, comme l'on sait, lié essentiellement à certaines nécessités de la construction des voûtes. Ainsi, le type de la nef sans voûte, avec des grands arcs en plein cintre dont l'archivolte centrale porte sur un culot, est resté habituel dans la Cornouaille jusqu'à une époque avancée."


La confirmation

Couffon publie en 1951 une monographie consacrée à l'École de Pont-Croix, qu'il préfère appeler "Atelier de Pont-croix" (avant lui, Pérennes en 1928 avait utilisé une autre variante pour désigner ce concept : "École du Cap-Sizun et du Cap-Caval"). Il y reprend à son compte les remarques de Lefèvre-Pontalis et Lécureux (1909) sus-mentionnées, hormis en ce qui concernent les influences poitevines invoquées par ceux-ci.

Cet auteur ajoute :

"Notre-Dame de Roscudon est ainsi un monument profondément original et ne présente aucun rapport avec les grands édifices [romans] antérieurs subsistants en Cornouaille : Locmaria, Plouguer, Perguet, Loctudy, Fouesnant, Sainte-Croix de Quimperlé.
Il est donc certain que son architecte a été un novateur, mais a-t-il créé là une œuvre entièrement nouvelle ou s'est-il inspiré de modèles antérieurs et dans quelle mesure, c'est ce qu'il convient d'examiner maintenant.
"

Couffon analyse ensuite les influences ayant eu un rôle dans la genèse de ce style, il les situe en Grande-Bretagne. (Voir aussi : Origine et influences de l'École de Pont-Croix). Au contraire de ses prédécesseurs, cet auteur s'appuie sur de nombreux éléments étudiés dans une longue liste d'édifices plus que sur des opinions basées sur quelques détails convergents ici et là...

Il en tire la conclusion suivante :

"Le fait de retrouver à Pont-Croix les mêmes éléments qu'en Grande-Bretagne, joint à l'ornementation de certains chapiteaux montre qu'il convient de classer Notre-Dame de Roscudon, non parmi les édifices de l'école romane poitevine, ainsi qu'il est répété, mais parmi les édifices gothiques anglo-normands dont le plan avec chevet plat est par ailleurs si semblable."

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À partir de là, on peut considérer que le concept d'une École de Pont-Croix était défini et accepté. Restait à se mettre d'accord sur ses éventuelles influences et à situer ce style local parmi les grands mouvements stylistiques de l'époque, cela ne fut pas simple et n'est toujours pas consensuel...


Caractérisation de l'École de Pont-Croix

Comment reconnaître le style de l'École de Pont-Croix ? Sur quels critères le définit-on ?


Caractères fondant le style

Collégiale Notre-Dame de Roscudon à Pont-Croix
Les grandes arcades nord de la nef.

Le style de l'École de Pont-Croix se définit essentiellement par les caractères suivants :

IMPORTANT :
Aucun de ces éléments ne peut caractériser l'École de Pont-Croix à lui seul ; seule leur association, plus ou moins complète, caractérise ce style et le rend aisément reconnaissable, même pour le non-spécialiste.

La présence de tous ces éléments n'est pas nécessaire au rattachement à ce style. Un seul de ces éléments peut être considéré comme quasi constant : les piliers polylobés (leur absence actuelle dans certains édifices apparentés est soit le témoin d'une influence tardive soit la conséquence de remaniements ou de remplois).

  • Piliers polylobés minces et élancés, formés de colonnettes disposées en rosace régulière et dont l'agencement est sans rapport avec l'ordonnancement des retombées sur le chapiteau du pilier.
  • Intrados des arcs orné d'une épaisse nervure ou d'un faisceau de tores, retombant en encorbellement au-dessus du chapiteau ou sur une extension de celui-ci.
  • Grandes arcades d'assez faible portée, souvent en plein cintre.
  • Archivoltes richement ornées de fines voussures toriques.
  • Alternance de plusieurs profils de piliers dans une même rangée d'arcades (avec symétrie nord-sud si deux rangées d'arcades).
  • Chapiteaux presque cubiques, larges et bas, décorés sobrement, aux tailloirs carrés saillants / ou / chapiteaux décorés d'une frise de feuillages gras.
  • Fines colonnettes verticales engagées au-dessus des chapiteaux, continuant l'axe des piliers et se terminant en console, console qui supporte soit un élément de charpente (collatéraux) soit un cordon horizontal purement décoratif (côté nef/chœur).
  • Naissance des grandes arcades sur une étroite colonne engagée dans un pilier carré lui-même engagé, la colonne étant couronnée d'un large chapiteau à profil triangulaire aplati.

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Pour simplifier, on pourrait dire que l'École de Pont-croix consiste en l'utilisation d'arcades d'allure souvent faussement romane associée à une recherche d'affinement maximal des piliers tout en utilisant une modénature purement gothique.

Couffon (1951) a bien résumé ce style de la façon suivante :

"Mais, ce qui distingue particulièrement l'atelier de Pont-Croix et fait son originalité, c'est l'emploi de supports complexes d'une extrême légèreté et l'adoption de proportions telles qu'elles rendent ses œuvres homothétiques d'édifices beaucoup plus importants, leur donnant ainsi un cachet profondément monumental."
(homothétique : identique, à la proportion près)


Caractères complémentaires

La définition de ce style repose essentiellement sur l'aspect des grandes arcades des nefs et des chœurs, et surtout sur leurs piliers. Certains autres caractères des bâtiments peuvent néanmoins y être associés.

Nombre de ces caractères secondaires sont également présents dans les églises cornouaillaises (et basses-bretonnes en général) avant et surtout après l'époque de l'École de Pont-Croix (et dans ce cas cela n'est peut-être pas fortuit !). Ils ne caractérisent donc pas ce style à eux seuls mais renforcent la caractérisation des édifices présentant les caractères précédents et donc la singularité de ce style.

Ces caractères sont :

  • Les bases des piliers reposant fréquemment sur des socles-bancs carrés ou circulaires.
  • Le chevet plat (qui rompt avec le style roman local antérieur).
  • La nef et le chœur aveugles.
  • La large toiture en bâtière unique reposant sur de bas murs collatéraux.
  • Les ouvertures latérales peu nombreuses et de petite taille.
  • Le clocher central sur arc diaphragme, parfois sur croisée.

Une mention particulière est à faire pour les vaisseaux aveugles sous une unique toiture en bâtière. Ce caractère pourrait fort bien être placé dans les caractères définissant le style de Pont-Croix car il est constant. Mais il est si commun en Basse-Bretagne qu'il n'est en aucun cas par lui-même un indice de ce style, mais il n'est pas impossible qu'il en soit le principal héritage. (voir : l'héritage de l'École de Pont-Croix).

Remarques :

- La conséquence de ce qui précède est que ces édifices étaient initialement fort sombres et éclairés principalement par leur chevet. Du fait qu'aucune raison structurale des édifices ne s'opposait à un meilleur éclairage latéral de ceux-ci, on peut en déduire que cela n'était probablement pas fortuit et s'intégrait dans une volonté d'axialisation symbolique de la lumière. La nef (domaine des fidèles) se devait d'être éclairée par le chœur (domaine de l'Église) et essentiellement par le chevet de celui-ci (le sanctuaire, domaine du Christ). Il est donc probable que, dans l'esprit de ses concepteurs, ce type d'édifice symbolisait fortement le Christ éclairant les fidèles par l'entremise de l'Église.

- La finesse des piliers ainsi que la présence de fines colonnettes terminées en encorbellement continuant l'axe des piliers (colonnettes destinées à supporter des sablières hautes ou des entraits des charpentes dans les collatéraux) ou de vides de maçonnerie au-dessus des chapiteaux (recevant de même des entraits) montrent que ces édifices n'ont jamais été destinés à être voûtés mais uniquement couverts en charpente. La présence de ces supports d'entraits indiquent que cette charpente était probablement apparente à l'origine puisque la paroi supportée par l'arcade et les arcs eux-mêmes se prolongent en appareil soigné généralement bien au-dessus de la ligne formée par les chapiteaux des colonnettes ou des vides de maçonnerie. Les rares reliquats de charpentes anciennes restant dans la région (mais qui sont tous postérieurs à l'École de Pont-Croix) peut laisser supposer que ces charpentes apparentes étaient richement sculptées et peintes. Hélas l'humidité du climat breton n'a pas permis leur conservation et leur aspect réel nous restera à jamais inconnu.


Un cadre géographique et humain bien précis

Carte de répartition des édifices témoignant du style de Pont-Croix proprement dit ou témoignant de l'influence plus ou moins directe de ce style. Les édifices ne présentant que de réminiscences tardives, voire discutables, de ce style ont été omis, pour des raisons de lisibilité. (cliquez pour agrandir)

La zone de répartition des édifices témoignant du style de l'École de Pont-Croix a des limites assez précises, qui correspondent assez bien aux limites de deux anciens doyennés du diocèse de Quimper : le doyenné de Cap Sizun et le doyenné de Cap Caval. Rappelons qu'un doyenné était une subdivision administrative et honorifique d'un diocèse, puis avec le temps cette distinction devint surtout honorifique.

Comme bien souvent en Bretagne, les doyennés de l'ancien diocèse de Quimper correspondait chacun à un ancien "pagus", un "pays", regroupement de paroisses (les plou...) ayant une certaine unité culturelle, bien souvent issue des premiers temps des implantations celtiques venues par vagues d'outre-Manche lors de et après la chute de l'Empire Romain.

Si l'ancien pagus de Cap Sizun est toujours désigné ainsi, par contre l'ancien pagus de Cap-Caval est aujourd'hui mieux connu sous son nom moderne de "Pays Bigouden" (ar Vro Vigoudenn). A noter que "Cap Caval" est la francisation du latin Caput caballi, "tête de cheval", ce qui se dit "Pen marc'h" en Breton. Penmarc'h désigne toujours aujourd'hui une conglomération d'anciens bourgs au sud-ouest du Cap Caval. Le terme "bigouden" lui est moderne et d'étymologie incertaine.

A l'époque de l'émergence du style de l'École de Pont-Croix (XIIIe siècle), le doyenné de Cap Sizun avait son siège à Primelin et celui de Cap-Caval avait son siège à Beuzec-Cap-Caval. Les églises paroissiales de ces deux bourgs, bien que très remaniées voire mutilées, témoignent encore aujourd'hui de l'influence de ce style.

Les édifices situés en dehors de ces deux anciens doyennés sont rares et témoignent d'une influence plus tardive de ce style. Les édifices se rattachant au style de l'École de Pont-Croix stricto sensu sont tous situés dans ces deux doyennés, particulièrement le doyenné de Cap Caval.


Origines, influences et parentés de l'École de Pont-Croix

Tout style architectural, aussi original et en rupture soit-il, reste le fruit d'un certain contexte et se nourrit d'influences diverses.


Le prototype

Languidou, modeste chapelle ?
L'argument classique qui fait de Pont-Croix le modèle de Languidou et non l'inverse est que celle-ci n'est qu'une "modeste" chapelle.
Ces grandes arcades au décor riche et soigné et à la mise en œuvre parfaite puis, plus tardive, cette grande rose de chevet, sont-ils les attributs habituels d'une "modeste" chapelle ou ceux d'un sanctuaire localement prestigieux ? Poser la question, c'est y répondre...

Traditionnellement, le bâtiment fondateur de ce style est considéré être Notre-dame de Roscudon à Pont-Croix, d'où l'appellation d'École de Pont-Croix.

Cet édifice est en effet le plus vaste et le plus prestigieux de ceux ayant adopté ce style et, par voie de conséquence, il est certain que son rayonnement a participé pour une part essentielle à la diffusion de ce style dans toute cette région du sud-ouest de la Basse-Cornouaille.

Dire que Notre-dame de Roscudon fut à l'origine de la diffusion de ce style est une chose, dire qu'elle est à l'origine de ce style en est une autre...

En effet, il n'est pas certain que Notre-dame de Roscudon soit le premier bâtiment dans lequel a été formalisé et mis en œuvre ce style. Celui-ci est peut-être né, sous sa forme achevée, avec la chapelle de Languidou (en Plovan). A noter que Languidou est située au cœur géographique de la zone de diffusion de ce style dit "de Pont-Croix" alors que Pont-Croix lui-même en est nettement excentré, mais cela ne peut suffire à argumenter cette hypothèse.

La chapelle de Languidou a probablement été édifiée aux alentours de 1260, peut-être avant, par le maître d'œuvre Auffray Gurriec (un chapiteau porte cette mention). Les arcades du chœur de Languidou et celles de Notre-Dame de Roscudon sont quasi identiques et visiblement issues du même atelier et peut-être sous la direction du même maître d'œuvre.

Mais comme aucun document ne permet de dater avec précision Notre-dame de Roscudon [on a cru y lire l'inscription "1202" (Gargadennec 1979), mais cette lecture est très incertaine et ne correspond pas avec les caractères paléographiques de l'inscription et cette dernière est de plus localisée dans une zone remaniée] et que, d'autre part, la datation de Languidou n'est qu'une déduction peut-être hasardeuse à partir de critères paléographiques et du libellé d'une inscription mentionnant le prénom d'un chanoine de Quimper dont il existe des homonymes, il est bien difficile de savoir lequel de ces deux édifices a servi de modèle à l'autre...

La logique voudrait que la grande et prestigieuse église de Pont-Croix ait servi de modèle à la modeste chapelle de Languidou plutôt que l'inverse mais la réalité fait souvent peu de cas de la logique... De plus, cette chapelle certes modeste par la taille et le plan général, ne l'est pas par sa décoration qui est aussi soignée et ornée que celle des grands édifices (cf. les arcades puis plus tard la superbe rose du chevet). Comme il semble que cette chapelle, actuellement en ruine, était celle d'un prieuré, et que son implantation soit fort ancienne comme en témoigne son toponyme en "Lan-", il est possible qu'elle bénéficiât autrefois d'un rayonnement et d'un prestige dont nous ignorons tout aujourd'hui. Le préfixe toponymique "Lan-" signifie "monastère", "ermitage" en vieux breton. L'hypothèse la plus souvent retenue est que ces "Lan-" désignent généralement d'anciens lieux d'implantations monastiques issues d'outre-Manche au Haut Moyen Âge (cf. Landévennec, etc.).

D'ailleurs Ritalongi notait en 1894 : "La tradition rapporte que les moines de Languideau étaient si savants en toutes choses, que monseigneur de Quimper les consultaient fréquemment. ...". Hélas cet auteur ne cite pas ses sources, mais comme il a parcouru et étudié le Pays Bigouden à une époque où les traditions orales étaient encore très actives, on peut supposer qu'il s'agit du report de traditions anciennes recueillies directement auprès des habitants du cru et non d'un report bibliographique.

Non, Languidou n'était certainement pas autrefois une simple chapelle rurale et sa candidature au titre d'édifice princeps de l'École de Pont-Croix ne doit pas être écartée, même si rien ne peut le prouver.


Datation des édifices

Initialement, les édifices de l'École de Pont-Croix furent considérés comme plus anciens qu'ils ne le sont au vu des conceptions actuelles. On les a d'abord considérés comme datant du début du XIIe voire du XIe siècle. Actuellement, on les considère plutôt du XIIIe voire du XIVe siècle (cf. les notices des édifices).

Cette datation initiale certainement trop ancienne s'explique en partie par l'image qu'avait la Bretagne au début du XXe siècle, celle d'une région attardée et passéiste, souvent à l'écart et toujours à la traîne des grands mouvements artistiques. Cette affirmation peut paraître paradoxale, car cette vision d'une Bretagne en retard stylistiquement aurait du rajeunir les datations. Le paradoxe s'explique facilement : il était difficile pour certains auteurs, empreints de régionalisme, d'admettre l'idée même d'un quelconque retard et qu'on ait pu continuer à bâtir en Bretagne des édifices romans (du moins les considéraient-ils comme tels) à une époque où le gothique s'était déjà imposé partout ailleurs...

La datation précise de cet ensemble d'édifices est hélas difficile du fait de l'absence de dates gravées sur les parties les plus anciennes de ceux-ci et de la rareté des noms et autres inscriptions gravées (seule Languidou comporte des inscriptions explicites, mais ne permettant néanmoins pas une datation précise). On manque également cruellement de documents anciens les mentionnant et permettant des recoupements de datation. Aucun édifice de l'École de Pont-Croix ne pouvant être daté de façon précise, il est donc impossible de se référer à l'un d'entre eux pour dater approximativement les autres par la comparaison stylistique.

En fait, il existe un seul édifice daté avec précision, il s'agit de Notre-Dame des Carmes à Pont-l'Abbé (1383-1406) mais cet édifice est un édifice visiblement très tardif par rapport aux autres édifices de l'École de Pont-Croix. Il n'appartient plus vraiment à ce style stricto sensu. Néanmoins, sa nette appartenance sensu lato est la preuve de la persistance des influences de ce style à la fin du XIVe siècle. Comme il est peu concevable que le style de l'École de Pont-Croix ait pu s'étaler du début du XIIe siècle jusqu'à la fin du XIVe siècle, l'existence même de Notre-Dame des Carmes est un argument supplémentaire et un point chronologique pour "rajeunir" les autres édifices témoignant de ce style.

Cette difficulté de datation est aggravée par le fait que les édifices originels ont le plus souvent été profondément remaniés durant les époques successives, au XVe et surtout au début du XVIe siècle, période faste et prospère de la Bretagne ducale, durant laquelle l'on modifia tout autant que l'on construisit un nombre considérable d'édifices religieux (après les destructions et les saccages de la Guerre de Succession de Bretagne au milieu du XIVe siècle et avant les nouvelles destructions des Guerres de la Ligue à la fin du XVIe siècle) puis à la première moitié du XVIIe siècle, qui fut aussi une période de grande prospérité et donc de grand activité de construction et de remaniement des bâtiments existants. Les éléments de l'École de Pont-Croix ne sont donc plus aujourd'hui que des parties, parfois très réduites, d'édifices globalement postérieurs.

De plus, certains de ces éléments que l'on considère aujourd'hui comme témoignant du style de l'École de Pont-croix sont des remplois probables ou avérés dans des édifices plus tardifs qui leur ont succédé, ce qui empêche toute datation, même approximative, des édifices les ayant employés originellement.

La datation précise de l'École de Pont-Croix reste donc largement du domaine de l'estimation et cet aspect un peu énigmatique n'est finalement pas étranger au charme de ce style.


Influences possibles et probables

Les diverses influences stylistiques invoquées

Les influences stylistiques de l'École de Pont-Croix ont donc d'abord été recherchées dans des édifices du roman poitevin (Lefèvre-Pontalis 1909), ainsi que dans diverses autres écoles du roman, le roman angevin, cistercien... mais rien de bien probant à l'appui de toutes ces relations supposées. Elles sont possibles mais sans doute pas essentielles.

En fait, les principales influences de ce style de Basse-Cornouaille paraissent plutôt à rechercher dans le gothique d'outre-Manche [comme l'a bien montré Couffon 1951]. On retrouve en effet de nombreux éléments caractéristiques du style de Pont-Croix (hormis l'arc en plein cintre), plus ou moins identiques et associés dans un nombre considérable d'édifices de Grande-Bretagne du XIIIe siècle. Notons que tous ces édifices sont indiscutablement gothiques.

D'autre part, comme le fait remarquer Waquet (1951) le développement roman poitevin s'inscrit dans le domaine des Plantagenêt et donc l'influence du roman poitevin avancé par Lefèvre-Pontalis (1909) aurait fort bien pu s'exercer sur l'École de Pont-Croix mais de manière indirecte via une influence du premier sur le gothique insulaire naissant.

La lecture du travail mentionné [Couffon 1951] est toutefois trompeuse si l'on examine pas conjointement les édifices concernés. Certes, des éléments de parenté morphologique se retrouvent çà et là dans de nombreux édifices d'outre-Manche mais aucun de ces édifices ne les met en œuvre ou ne les associent de manière évoquant un lien plus ou moins direct avec l'École de Pont-Croix. De nombreux mots du vocabulaire de l'École de Pont-Croix se trouvaient ici et là outre-Manche, c'est un fait, mais des mots aux phrases il y a justement ce qui constitue l'originalité du style de l'École de Pont-Croix.


Le domaine anglo-normand continental et insulaire

Article détaillé : Influences de l'École de Pont-Croix.

Les influences locales

Article détaillé : Influences de l'École de Pont-Croix.


L'initiateur

Le style dit de Pont-Croix représente une rupture dans l'évolution de l'architecture locale de Base-Cornouaille. Il y a donc certainement eu un responsable à cette rupture, quelqu'un qui a su tirer parti d'influences certainement multiples pour concevoir quelque chose de nouveau et d'original et dont le succès et la persistance dans le temps prouveront a posteriori la pertinence des choix en fonction des goûts et de la sensibilité locale.

Ce personnage fut probablement le maître d'œuvre de Pont-Croix ou celui de Languidou. On pourrait même dire sans grand risque d'erreur, celui de Pont-Croix ET de Languidou, tant la facture des deux édifices est proche, voire identique.

Nous ne connaissons rien de sa vie, mais à l'examen de son œuvre, une chose peut être avancée :

Loin d'être un artisan local isolé des grands courants et attaché au passé, le maître d'œuvre de Pont-Croix et de Languidou semblait au contraire fort bien connaître les édifices contemporains du domaine anglo-normand !

Certains (Grand 1958) ont même évoqué la possibilité qu'il puisse s'agir d'un maître d'œuvre venu d'outre-Manche, et particulièrement du Pays de Galles où l'on a érigé durant la même période des édifices dont les piliers et les voussures sont de style assez similaire. Bien que les relations étroites entre le duché de Bretagne et le royaume d'Angleterre soit un fait avéré à cette époque, cela reste parfaitement spéculatif. De plus, ce serait négliger la possibilité que le maître d'œuvre de Languidou et de Pont-Croix soit le même. Rien ne le prouve formellement, mais les grandes similarités des arcades de ces deux édifices géographiquement proches en sont un indice fort. Or le nom du maître d'œuvre de Languidou est connu par une inscription sur un chapiteau : Auvredus Gurreu, forme latinisée pour Auffray Gurriec, ce qui est un patronyme indiscutablement local.


Comment classer l'École de Pont-Croix ?

Depuis la création de ce terme, le classement de l'École de Pont-Croix fait débat. Roman ou Gothique ? Où situer le style de l'École de Pont-croix par rapport à ces deux grands mouvements stylistiques du Moyen Âge de l'Europe occidentale.

Rappelons tout d'abord le côté un peu artificiel de toute classification binaire en ce domaine. Roman et Gothique sont non seulement des qualificatifs mais des notions anachroniques, forgés au XIXe siècle, soit bien postérieurement à leur réalité. Ce sont donc plus des commodités de langage qu'autre chose.

Il n'existe pas de rupture entre ces deux mouvements mais un continuum stylistique. Par contre, il serait faux de conclure que ce continuum stylistique est la marque d'un continuum chronologique, ces deux conceptions stylistiques ont longtemps été contemporaines, ainsi que leurs formes intermédiaires, et la période des débuts du Gothique ne marque pas le déclin du Roman mais au contraire la période de son plein épanouissement et de l'édification de ses principaux chef-d'œuvre !

Donc, savoir s'il faut considérer le style de l'École de Pont-Croix comme une expression du Roman ou une expression du Gothique, y reconnaître une variante tardive de l'un ou une forme primitive de l'autre, ou s'il faut y voir un style de transition, tout cela est d'importance très relative...


Style roman ?

L'École de Pont-Croix fut considérée par les auteurs l'ayant initialement décrite comme appartenant au style roman, au sens large. Ces auteurs se basaient, d'une part, sur la fréquente utilisation des arcades en plein cintre dans ce style et, d'autre part, sur l'age supposé des édifices concernés.

Cette conception ancienne ne repose sur aucune base solide car...

... résumer le roman au plein cintre est un peu réducteur et totalement erroné, en tout cas dépassé.
... la datation des édifices de l'École de Pont-Croix est incertaine mais certainement à rajeunir par rapport aux estimations anciennes, parfois d'un siècle, ce qui n'est pas rien, pour les quelques édifices ou la datation peut s'appuyer sur des arguments sérieux (Languidou, Pont-Croix)


Style gothique ?

La vision actuelle porterait à considérer cette "école" comme se rattachant plutôt au style gothique, bien que ce qui caractérise fondamentalement le gothique, c.à.d. la recherche de la lumière et de l'élancement vertical, soit ici absent.

Pour ce qui est de l'absence de recherche de la lumière dans les édifices de l'École de Pont-Croix, c'est indiscutable. Au contraire, il semble qu'il y ait eu une volonté d'assombrir les nefs et d'en minimiser les ouvertures bien au-delà de ce qu'aurait justifié la solidité des murs (volonté d'axialisation de la lumière venant du seul chevet).

Pour l'élancement vertical, c'est moins vrai. Certes il est vrai qu'il n'y a aucune recherche d'élancement vertical physique, hormis à Saint-Magloire de Mahalon et dans une moindre mesure à Saint-Annouarn de Peumerit, qui sont des exceptions en ce qui concerne ce critère parmi les édifices qui nous sont parvenus, dont les arcades sont toutes assez basses voire très basses. En fait, cet élancement vertical est autre, il réside dans les proportions plus que dans l'élévation, dans le fait d'affiner les piliers et de les structurer en fines colonnettes ce qui, associé aux portées modérées des arcades, fait que visuellement ces arcades paraissent plus hautes qu'elles ne le sont en réalité. Rappelons, à ce propos, que Couffon (1951) parlait de "l'adoption de proportions telles qu'elles rendent ses œuvres [les œuvres de l'École de Pont-Croix] homothétiques d'édifices beaucoup plus importants."

À une époque où les lois de la perspective étaient pourtant plus que balbutiantes, les maîtres d'œuvre de nombre d'arcades de l'École de Pont-Croix, semblent avoir voulu donner l'impression visuelle qu'elles étaient plus éloignées de l'observateur qu'elles ne l'étaient en réalité, donnant ainsi à leur vaisseaux une largeur et une hauteur apparentes bien supérieures à leurs dimensions physiques souvent bien modestes. Bien qu'il soit difficile de savoir ce que ces maîtres d'œuvre avaient réellement en tête, on peut cependant avancer qu'en cela l'École de Pont-Croix s'inscrit pleinement dans l'esprit du courant dit gothique.


Style de Pont-Croix et style de transition

Le style de Pont-Croix peut difficilement être assimilé à une simple persistance locale du style dit "style de transition" ou du "gothique de transition" (style plus ou moins bien défini, plutôt mal que bien, marquant le passage du roman au gothique)

En effet, le "style de transition" s'exprime généralement par l'adoption plus ou moins marquée du style gothique naissant en ce qui concerne le traitement des arcades, des voûtes et des ouvertures avec une persistance nette d'éléments romans pour ce qui concerne la décoration (style des piliers et des chapiteaux, etc.). Pour les édifices de l'École de Pont-Croix, on constate plutôt l'inverse.

De plus, si on observe les édifices purement romans de la zone ou s'est développée l'École de Pont-Croix (il en reste relativement peu, seulement quatre édifices sont aujourd'hui suffisamment bien préservés pour en tirer quelques conclusions : église de Fouesnant, Chapelle du Perguet à Bénodet, église de Loctudy, église de Locmaria à Quimper), on constate que ces édifices sont structurés très différemment : nef à clair-étage au-dessus des collatéraux, chevet parfois en abside, piliers massifs à colonnes engagées. La typologie des églises de l'École de Pont-Croix marque donc une rupture brutale avec le type roman local antérieur et n'a donc rien d'un style de transition. Seule la nef de Meilars présente, avec ses gros piliers rectangulaires, un aspect transitionnel entre le roman et le style de Pont-Croix proprement dit, mais la facture rustique de ce petit édifice ne permet pas d'affirmer qu'il le soit vraiment.

Enfin, la relativement bonne homogénéité de ce style, sa persistance dans le temps et le nombre important d'édifices le présentant ou en gardant des traces (plus d'une vingtaine encore conservés à ce jour), montre qu'il s'agissait d'un réel canon stylistique local et non d'une suite d'hésitations et d'imperfections dans l'adoption progressive de solutions venues d'ailleurs.

Le style de l'École de Pont-Croix, même s'il utilise souvent certains éléments pouvant apparaître comme "archaïques", ne peut donc être assimilé au gothique de transition ni être considéré comme un style de transition à moins de considérer tout style architectural comme étant un style de transition (ce qui n'est pas faux).


Qu'en conclure au sujet du classement

Un auteur contemporain définira ainsi L'École de Pont-Croix :

"... un ensemble d'œuvres purement gothiques, marqué seulement d'un esprit d'archaïsme un peu précieux" (Déceneux 1998)

Ce point de vue se rapproche ainsi de certaines opinions initiales :

"[Ces églises] ne sont pas des églises romanes, mais des églises gothiques d'un style archaïque." (Lefèvre-Pontalis 1909).

En fait, cela est vrai et faux. Tout dépend de la connotation donnée au terme "archaïsme".

Si on interprète "archaïsme" comme la persistance figée d'éléments formels antérieurs par méconnaissance ou non-compréhension des diverses évolutions de ces éléments dans les autres régions, alors ces édifices sont tout sauf archaïques.

Si on interprète "archaïsme" comme la marque d'un attachement à certaines formes qui plaisaient localement et n'avaient donc pas besoin d'être modifiés mais seulement affinées et perfectionnées, alors oui ces édifices sont, par certains aspects, archaïques.

Ces édifices ont donc été réalisés en adéquation avec les goûts locaux (leur abondance et leur homogénéité en témoignent) et non pour satisfaire le désir de faire "comme les autres en mieux" et cette liberté de réalisation a été possible du fait de l'absence des contraintes techniques imposées par l'usage de lourdes voûtes, qu'aucun de ces édifices n'eut jamais à supporter.

Les querelles de clochers (sans jeu de mots) ne mènent jamais loin. Roman ou gothique, peu importe car il est illusoire de vouloir faire rentrer à tout prix ce courant architectural local dans des boîtes à tiroir toutes faites. On conclura simplement ce point en disant que, du fait de ses probables influences anglo-normandes, l'École de Pont-Croix paraît être plus une interprétation locale et originale du premier Gothique anglo-normand qu'une expression du Roman tardif ou un hypothétique style "de transition".


L'héritage de l'École de Pont-Croix

Chapelle Saint-Vio en Treguennec
Edifiée probablement au XVe siècle, cette modeste chapelle est donc très postérieure à l'apogée de l'École de Pont-Croix et ne peut y être rattachée. Elle en conserve pourtant l'organisation générale à un point tel qu'on se surprend à chercher des piliers à colonnettes quand on pénètre à l'intérieur !

Tout style, comme toute mode, ne dure qu'un temps. Certains disparaissent sans laisser de trace, d'autres perdurent de manière détournée et bien souvent là on ne les attendait pas.

Quel héritage a bien pu laisser le style de l'École de Pont-Croix après qu'il eut disparu en tant que tel ?

Rappelons tout d'abord que ce style exerça localement une influence directe prolongée bien après son apogée. Ainsi Notre-Dame des Carmes (à Pont-l'Abbé) dont l'édification débuta à la fin du XIVe siècle, bien que nettement différent des premiers édifices de ce style, se rattache encore indiscutablement à ce mouvement architectural apparu un siècle et demi plus tôt. Or, un siècle et demi en matière de style architectural c'est long, très long. Les édifices tardifs témoignant de ce style furent donc son premier héritage, son héritage direct.

Mais l'héritage principal de l'École de Pont-Croix n'est pas à rechercher dans ses beaux piliers à colonnettes, qui font aujourd'hui encore notre admiration, car l'époque flamboyante les a par la suite rangés au rang des souvenirs. Il n'est pas non plus dans ces belles nervures aux retombées en encorbellement ni dans aucun autre élément du même type. En fait, cet héritage n'est dans aucun des éléments cités comme caractéristiques du style de l'École de Pont-Croix !

Non, cet héritage est ailleurs. Il est plus méconnu car plus discret et plus discret car omniprésent !

Quel est donc cet héritage ? Formulée ainsi, peu sauront répondre à cette question et pourtant beaucoup en connaissent la réponse. Il suffit de formuler la question différemment : "A quoi ressemble une église typique de Basse-Bretagne ?". On vous décrira alors, ou on vous dessinera, une église basse à nef aveugle et à large toiture en bâtière unique.

Le vaisseau aveugle à collatéraux, non voûté, et à chevet plat sous une large toiture en bâtière est probablement le principal héritage de l'École de Pont-Croix dans l'ensemble de l'architecture religieuse de Basse-Bretagne. Cette École (ou peu importe le vocable sous lequel on la désigne) n'a certes pas inventé ces éléments mais elle les a regroupés et systématisés en un ensemble stable et cohérent. En effet, les édifices romans bas-bretons antérieurs, quand ils possédaient des collatéraux, étaient organisés avec des fenêtres hautes et bien souvent des chevets en abside. À partir de l'École de Pont-Croix et bien après son époque et bien au-delà de sa zone d'influence, l'église basse à nef aveugle et à chevet plat deviendra l'archétype de l'église basse-bretonne et le reste toujours dans l'esprit des observateurs du XXIe siècle. En cela, l'héritage culturel de cette "petite école régionale" est considérable.

On pourra bien sûr objecter que des édifices bretons étrangers à l'École de Pont-Croix mais contemporains de celle-ci ont pu, ici et là, présenter parallèlement le même type d'organisation de l'édifice. Cela ne contredit en rien l'influence qu'ont pu avoir les édifices de l'École de Pont-Croix en ce domaine. Ces autres édifices sont seulement la preuve que le terreau était là, que toutes les conditions étaient réunies pour assurer la diffusion et le succès rapide de cette typologie en Basse-Bretagne. Si le mouvement dit de l'École de Pont-Croix ne fut certes pas le seul responsable de l'éclosion de ce type d'édifice il en fut certainement l'un des moteurs majeurs.


Les édifices

École de Pont-Croix, stricto sensu

Cette section regroupe les édifices présentant des témoignages de l'École de Pont-Croix, dans ce que ce style a de plus caractérisé. C'est principalement à partir de ces édifices que ce style a pu être décrit et individualisé.

Trois édifices doivent être cités en premier car ils sont fondateurs sinon du style lui-même, du moins du concept d'École de Pont-Croix :

(puis, par ordre alphabétique des communes)

École de Pont-Croix, évolution

Cette section regroupe un ensemble d'édifices témoignant de l'évolution secondaire du style de l'École de Pont-Croix à partir du style originel. Cette évolution tend à une relative perte d'originalité de ce style, mais son individualité reste quand même bien nette.

A noter que cette évolution stylistique ne préjuge pas d'une évolution chronologique, même si le lien semble exister.

(par ordre alphabétique des communes)

École de Pont-Croix, édifices particuliers

Cette section regroupe un ensemble d'édifices possédant des témoignages ou des influences plus ou moins nets de l'École de Pont-Croix, mais dont ceux-ci présentent certaines particularités originales ou difficiles à classer dans le cadre de l'évolution de ce style.

Le lien de la plupart de ces édifices avec l'École de Pont-Croix ne peut se comprendre, s'interpréter et se justifier qu'en comparaison et à la lumière des édifices présentés dans les deux sections précédentes.

(par ordre alphabétique des communes)


École de Pont-Croix, édifices aujourd'hui détruits

Certains édifices aujourd'hui détruits sont connus comme ayant contenus des éléments de l'École de Pont-Croix. Ils ont hélas été victimes de la volonté, à la charnière entre XIXe et XXe siècle, de certaines paroisses de disposer d'églises à la monumentalité bien affichée et toujours plus grandes que celles de leurs voisins... Le résultat en est, d'une part la multiplication d'édifices néo-gothiques mal proportionnés, ridicules et sans âme et d'autre part la disparition définitive d'un patrimoine inestimable.

Les édifices suivants sont attestés comme comportant, avant leur destruction, des éléments se rapportant à l'École de Pont-Croix.

Nul doute qu'il en a existé d'autres, qui nous resteront inconnus à jamais.

(par ordre alphabétique des communes)


École de Pont-Croix, les ultimes traces

Fin d'un style, début d'une histoire...

L'influence du style de l'École de Pont-Croix s'est faite sentir jusqu'à très tardivement après son apparition à la seconde moitié du XIIIe siècle.

Les quelques édifices ci-dessous en témoignent. Ils ne peuvent en aucun cas être considérés comme appartenant à ce style et, si on les examine isolément du contexte et qu'on les compare directement aux archétypes de ce style que sont Languidou, Pont-Croix ou Kérinec, il peut paraître "tiré par les cheveux" d'établir un rapport stylistique direct entre eux.

Néanmoins, si on prend en compte tous les autres édifices, on réalise alors qu'il n'y a pas de solution de continuité mais au contraire un relatif continuum entre les archétypes et leur cousinage, puis leurs évolutions secondaires et enfin ces ultimes traces, qui bien que discrètes témoignent d'une remarquable continuité de ce style jusqu'aux époques tardives, ou, plus exactement, d'une remarquable continuité d'un goût local pour certaines formules architecturales.

Nb : les édifices suivants ne sont pas inclus dans la carte de répartition des édifices (voir plus haut).

(par ordre alphabétique des communes)

Références bibliographiques

(La bibliographie de l'École de Pont-Croix étant pour une grande part la somme des bibliographies propres à chaque édifice concerné, voir les notices de chacun de ceux-ci)

  • Abgrall J.-M. (1904), Architecture bretonne, étude des monuments du diocèse de Quimper, cours d'archéologie professé au grand-séminaire, ed. Impr. de Kerangal, Quimper : 24-27, 85, 217-221.
  • Abgrall J.-M. (1894), Église de Pont-Croix, in Bull. Société Archéologique du Finistère 21: 213-235.
  • Abgrall J.-M. (1897), Les grandes époques de l'architecture religieuse en Bretagne, in Bull. Société Archéologique du Finistère 24: 369-381.
  • Bigot J. (1858), in Bulletin Archéologique de l'Association Bretonne // et Mémoire sur les clochers du Finistère, in Bull. Société Archéologique du Finistère 21: 355-376 (1894)
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  • Castel Y.P. (1991), Églises et chapelles en Cornouaille, ed. Yves Salmon
  • Chaussepied C. (1909), Étude sur l'Architecture romane du Finistère, École régionale de Pont-Croix, in Bull. Société Archéologique du Finistère 36: 58
  • Couffon R. (posthume)& Le Bars A., Nouveau Répertoire des églises et chapelles du diocèse de Quimper et Léon, ed. Association Diocésaine de Quimper (1988) + addenda & corrigenda (1993)
  • Couffon R. (1951), Notre-Dame de Roscudon et l'atelier de Pont-Croix, in Mémoires de la Société d'Histoire et d'Archéologie de Bretagne // et Tiré-à-part.
  • Courcy P. Potier de (1849), Procès-verbaux du Congrès de Quimper 1847, in Bull. archéologique de l'Association Bretonne 1: 24,65-67,79.
  • Déceneux M. (1998), La Bretagne Romane, ed. Ouest-France, Rennes : 112-113.
  • Gargadennec R. (1979), Contribution à la datation de l'église de Pont-Croix, in (collectif) Monuments et objets d'art du Finistère. Études, découvertes, restaurations (année 1979), in Bull. Société Archéologique du Finistère 107: 336-337.
  • Gauthier J. (1930), Chapelles et petites églises du Finistère, ed. Calavas, Paris // reed. La Découvrance, Bouhet (2003)
  • Grand R. (1958), L'Art Roman en Bretagne, ed. Picard, Paris.
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  • Waquet H. (1951), Les vieilles églises de l'école de Pont-Croix, in Bull. Société Archéologique du Finistère : 28-.. // et Tiré-à-part : 7 pp.
  • Waquet H. (1920), Vieilles pierres bretonnes, ed. Le Goaziou & Le Guennec, Quimper : 81-96, 140-141.




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