Zaporogue

Zaporogue

Le terme cosaque zaporogue (de l'ukrainien : Запорожці, Zaporojtsi) est l'appellation francophone d'une cosaquerie installée dans la région de Zaporijia, dans l'actuel sud de l'Ukraine, au bord du Dniepr.

Sommaire

Le mot zaporogue

Il s'agit d'une translittération francophone du terme désignant les cosaques de la région de Zaporijia dans l'ancienne langue régionale de la Rus' de Kiev. Cette translittération n'est pas officielle et se retrouve surtout dans des traductions d'ouvrages slaves. On peut parfois trouver le terme « zaporogue » sans le nom « cosaque » en tant que substantif :

« Un noceur, rien qu'à voir son visage ! Un pantalon rouge vif, comme de la braise, un caftan bleu, une ceinture bariolée, un sabre au côté, et une pipe attachée à une chaînette de cuivre qui lui battait les talons — le vrai Zaporogue quoi. »

— Nicolas Gogol

La première organisation cosaque d'Ukraine

Les Cosaques zaporogues écrivant une lettre au Sultan Mahmoud IV de Turquie
Ilya Repine
Cosaques ukrainiens.

La cosaquerie des Zaporogues ou Zaporizka Sich d'après sa capitale fortifiée, est une organisation politique, sociale, militaire, de Cosaques du XVIe au XVIIIe siècle.

Les Zaporogues vivaient au sud de l'Ukraine actuelle, dans un territoire appelé Zaporijia auprès des cataractes du Dniepr, soit au nord de la mer Noire et jusqu'à ses rives, à l'emplacement de la ville actuelle de Zaporojia.

Il s'agit d'une des premières organisations cosaques, née lors de l'écroulement de la Rous' de Halytch, parfois appelée la principauté de Galicie Volhynie au milieu du XIVe siècle. Avant eux, les premiers Cosaques attestés, entre autres par le Codex Cumanicus, antique lexique latin, persan et couman dont la copie la plus ancienne que nous connaissions date de 1330, firent leur apparition aux alentours de la ville russe de Riazan, puis le long de la Volga. Ensuite, après avoir réalisé leur premier établissement fixe dans les faubourgs de Riazan pour protéger la ville à la demande de ses habitants, ils se fixèrent durablement entre le Don et le Dniepr, où les Cosaques du Don et les Zaporogues apparurent presque en même temps au début du XVIe siècle.

L'armée zaporogue, née d'une volonté de repousser les invasion tatares, a installé divers sotnia, tout d'abord dans le nord de la Russie kiévienne (l'actuelle Ukraine), puis vers le Grand Duché de Moscovie.

L'apparition des Cosaques défia l'autorité des différents États : le grand-duché de Varsovie, la Russie moscovite, l'Empire ottoman, qui tous voulurent les soumettre. Ils furent tout d'abord sous la protection du Grand Duc de Lituanie. Après guerres et alliances diverses avec la Pologne, le khanat de Crimée ou la Russie, ils se placèrent sous la protection du tsar après le traité de Pereïaslav en 1654, comme la plupart des autres groupes cosaques par ailleurs.

Le tout premier otaman zaporogue fut le prince Dmytro Vyshnyvetsky[1]. Il crée un camp principal sur l'île de Khortitsa Dniepr, au-delà des rapides de celui-ci. Le camp zaporogue, appelé aussi Sietch en russe, fut plusieurs fois déplacé, puis supprimé par Catherine II en 1775, à la suite de la révolte de Pougatchev. Les Zaporogues dissous se noyèrent dans les communautés de la mer Noire et du Kouban, avant d'avoir le droit, sous Paul Ier, de recomposer une Nouvelle Sietch pour quelques années.

Les deux faits les plus marquants de l'histoire des Zaporogues :

Spécificités zaporogues

Par rapport aux Cosaques de Russie, qui furent rapidement intégrés à l'armée impériale, les Zaporogues restèrent libres jusqu'à leur dissolution, en 1775, même s'ils furent eux aussi progressivement récupérés par l'État russe à mesure que ce dernier gagnait son bras de fer contre la Pologne pour la possession de l'Ukraine.

Autre spécificité, les Zaporogues semblent avoir été les seuls Cosaques à compter dans leur rang une catégorie de guerrier-chamans assez particuliers appelés kharakterniks. Ils sont aussi réputés pour avoir été particulièrement incontrôlables par rapport à leurs « collègues » russes, comme en témoignent leurs multiples alliances, parfois antinomiques, par exemple avec la Pologne ou le khanat de Crimée, pourtant ennemis jurés.

Possibles origines du mot « Zaporogue »

Le dictionnaire Bouillet[2] donne l'étymologie : de za, « près derrière, au-delà », et porohy, « cataractes ». En accord donc avec la localisation géographique de ces cosaques installés aux environs derrière (en aval) des cataractes du Dniepr.

Dans les publications

Attesté dans :

  • Les « Lettres du prince de Ligne à la Marquise de Coigny : pendant l'année 1787 », disponible auprès de la BNF [1]
  • La traduction du roman Tarass Boulba de Gogol
  • Traduction de « La dépêche disparue » dans Les Soirées du hameau de Gogol (traduction de 1966 des éditions Gallimard)
  • « Histoire du règne de Pierre le Grand » dans Journal des savants par Mérimée, 1864-1868, p. 673.
  • « Réponse des Cosaques Zaporogues au Sultan de Constantinople » dans Alcools de Guillaume Apollinaire.

Bibliographie

Liens externes

  1. Michaud, Louis-Gabriel, Biographie universelle ancienne et moderne (1843), 45 volumes.
  2. Dictionnaire universel d'histoire et de géographie



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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Zaporogue de Wikipédia en français (auteurs)

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