Yves citton

Yves citton

Yves Citton

Yves Citton
Théoricien de la littérature et philosophe occidental
Philosophie et littérature contemporaines
Naissance : 30 septembre 1962 à Genève
Principaux intérêts : philosophie morale, philosophie politique, ontologie herméneutique, problématiques contemporaines de la théorie littéraire, biopolitique, capitalisme cognitif et économie des affects
Idées remarquables : Affects anti-rationnels, Affects pré-rationnels, Lectures actualisantes
Œuvres principales : L’Envers de la liberté. L’Invention d’un imaginaire spinoziste dans la France des Lumières. Lire, interpréter, actualiser. Pourquoi les études littéraires ?
Influencé par : Spinoza, Gilles Deleuze, Alain Badiou, Roland Barthes, Jacques Derrida, Michel Foucault, Luis Jorge Prieto, André Wyss

Yves Citton (né le 30 septembre 1962 à Genève) est un théoricien de la littérature et un penseur [1] suisse.


Sommaire

Aperçu biographique

Yves Citton[2]est l’auteur de livres et de nombreux articles consacrés à l’imaginaire politique de la modernité occidentale, se situant généralement à l’articulation entre une lecture des textes du XVIIIe siècle et des questions de philosophie politique contemporaine.

Il est aussi conseiller pédagogique pour le programme « Indisciplinary Studies » à l’Institut d'études politiques de Paris (Sciences-Po) (depuis 2001), et a enseigné à l’Université de Pittsburgh (Pennsylvanie, États-Unis) de 1992 à 2003, à Yale University (Connecticut, États-Unis) en 1988-1989 et à l’Université de Genève de 1987 à 1992. Depuis 2003, il enseigne la littérature française à l'Université Stendhal-Grenoble 3.

Il est membre de l'Unité de recherche L.I.R.E. du CNRS et des Universités (Lyon, Grenoble, Saint-Étienne), du comité et du secrétariat de rédaction de la revue Multitudes, du secrétariat de rédaction de la revue Dix-huitième siècle, animateur de l’émission hebdomadaire Zazirocratie (free jazz et indie rock) sur Radio Campus Grenoble et un critique aux mardis littéraires[3]. Yves Citton est également un collaborateur régulier de La Revue internationale des livres et des idées. Avec Laurent Bove et Frédéric Lordon, il a lancé, en 2006, la collection « Caute ! »[4].

Après des travaux consacrés à l’histoire du discours économique, ses recherches l’ont dirigé vers l’étude de l’imaginaire spinoziste des Lumières, ainsi que vers la théorie littéraire, mais aussi vers le jazz, l’économie des affects, le pouvoir de scénarisation ou encore des auteurs comme Charles-François Tiphaigne de la Roche, Jean-Jacques Rousseau, Denis Diderot, Jean Potocki, André Chénier, Isabelle de Charrière ou Léger-Marie Deschamps.

Portées de certaines de ses œuvres

Impuissances. Défaillances masculines et pouvoir politique de Montaigne à Stendhal

Michel de Montaigne

Le point du départ de ce livre est l’interrogation des discours (émis en France) sur l’impuissance sexuelle et cela dès le début de l’époque moderne jusqu’en 1830. À son point d’arrivée, Yves Citton présente une mise en perspective du sentiment d’impuissance politique qui obsède les sociétés occidentales en cette fin du XXe siècle. Des défaillances (individuelles) du passé à la paralysie du présent, le chemin proposé met en lumière le « complexe d’impuissance » qui concerne de multiples niveaux de l’existence de chacun.
Ainsi, après avoir analysé l’angoisse spécifiquement masculine qui impose la narration ainsi que l’explication des fiascos sexuels (comme un moyen de s’en défaire), Yves Citton se penche sur trois corpus littéraires ayant un trait commun qui n’est que le fait de faire entrer la défaillance virile en résonance intime avec un sentiment de dépossession affectant la noblesse de l’époque. On remarque que, de Montaigne à Crébillon fils et à Stendhal, l’impuissance réfléchit (tel un miroir), et fait apparaître trois portraits illustrant parfaitement le cheminement de la conscience de soi nobiliaire. Et bien au delà des archétypes historiques assidûment reconstitués, Yves Citton raconte une réflexion éthique directement liée aux « apories » de notre présent : pour l’homme d’aujourd’hui, comme pour les marquis d’hier, l’impossibilité d’agir à sa source dans une incapacité à gérer le privilège dont on est destiné à jouir. C’est ainsi que l’impuissance atteste à la fois et contredit le privilège.

« Derrière ce geste de libération qui n’ébauche que pour se figer aussitôt, derrière cette insuffisance qui se nourrit de sa déploration, on retrouve – au terme de notre parcours – cette parole qui se perpétue à répéter qu’au commencement était l’action. C’est en voulant sortir de soi que la littérature est au plus proche d’elle-même. »

— (Impuissances. Défaillances masculines et pouvoir politique de Montaigne à Stendhal, p. 383)

Portrait de l’économiste en physiocrate. Critique littéraire de l’économie politique

Statue de Turgot (Hôtel de Ville de Paris)

C’est parce que l’économie a un rôle prépondérant dans l’imaginaire politique de notre siècle, qu'Yves Citton cherche dans ce livre à saisir son fonctionnement. Comprendre ce rôle exige qu’on le resitue dans le contexte historique de sa naissance. Les seize brefs chapitres, qui constituent cet ouvrage, présentent ainsi aux lecteurs les débats émanant de l’émergence du concept d'économie politique dans la France des années 1760-1780. Cette œuvre est traversée par deux dialogues : le premier confronte la construction théorique étayée par les physiocrates aux critiques suscitées dès l’époque par les tendances « despotiques » de leur méthode. Quant au deuxième, il fait ressortir les résonances des querelles du XVIIIe siècle à la lumière des rixes qui font actuellement rage autour du « tout marché », de la « pensée unique » et de la mondialisation. La singularité de l’approche choisie par l’auteur, consistant à esquisser une critique littéraire de l’économie politique, éclaire l’interprétation de la rhétorique du discours économique qui est aujourd’hui aussi importante que l’analyse de son contenu « scientifique ».
Ce livre est un ouvrage de vulgarisation qui, au-delà des historiens des Lumières et des spécialistes de la pensée économique, s’adresse à toute personne qui désire réfléchir sur le fonctionnement de nos sociétés (qui visent à la fois la compétitivité et la justesse).

« De Paris à Pittsburgh, en passant par Bornéo, la fable de l’économiste débouche-t-elle sur une morale autre que ce vide central autour duquel s’affairent de plus en plus frénétiquement nos sociétés de consommation ? Faut-il incriminer la mauvaise foi du marchand si les biens qu’il nous prodigue échouent à satisfaire notre soif de sens ? Faut-il voir en la logique économiste l’imposture centrale de la modernité, ou au contraire l’accomplissement de sa rationalité la plus avancée ? Les deux à la fois. »

— (Portrait de l'économiste en physiocrate. Critique littéraire de l'économie politique, p. 318)

L’Envers de la liberté. L’invention d’un imaginaire spinoziste dans la France des Lumières

Cet ouvrage (récompensé du Prix Rhône-Alpes du Livre dans la collection « essais » en 2007)[5] pose la question de savoir ce qu’est cette liberté à laquelle nos sociétés modernes – « libérales » – font si souvent référence. Que penser des « préférences » des électeurs et des consommateurs, dans un monde baigné de conditionnements publicitaires et médiatiques ? Le livre invite à réévaluer de telles questions à partir d’un double décalage. Un décalage conceptuel, qui approche la liberté à partir de son envers : le déterminisme. Un décalage temporel, qui recadre les problématiques « libérales » dans le contexte de leur émergence historique à l’époque des Lumières. Pour définir les bases d’une liberté qui ne s’aveugle pas aux conditionnements naturels et sociaux, l’ouvrage se propose d’explorer la tradition de pensée qui a été tenue pour l’ennemi le plus radical du libre arbitre, le spinozisme, tel qu’il s’est développé en France entre 1670 et 1790.
D’où une seconde ligne de questionnement, parallèle à la première : qu’est-ce donc que ce spinozisme des Lumières qu’évoquent tant d’études dix-huitiémistes sans véritablement préciser à quelle réalité elles font référence ? Le livre pose le problème non en termes d’influence de Spinoza sur les philosophes, mais en termes de réinventions permanentes, que les découvertes scientifiques, les urgences politiques, le goût du scandale ou le génie singulier des écrivains font résonner avec le cadre général posé par l’Éthique.
Les quinze chapitres de l'ouvrage proposent une reconstruction méthodique de l’ensemble du système spinoziste, depuis ses fondements métaphysiques jusqu’à ses conséquences esthétiques, en passant par ses implications épistémologiques, psychologiques, éthiques et politiques — le livre constituant une introduction très accessible à la pensée de Spinoza, traduite de son latin géométrique dans le beau français des salons.

« La fin des sociétés politiques apparaît bien comme une libération non seulement de la crainte (d'être tué, d'avoir faim), mais aussi de la monotonie mécanique de la vie moutonnière (des bestia) ou de la prédictibilité mécanique (des automata). [...] Aux yeux des spinozistes modernes – contemporains de la socialité raffinée des salons, de l'engouement de plus en plus intense et de plus en plus répandu pour le roman, le théâtre ou la musique, contemporains aussi de Baumgarten – la finalité des sociétés politiques relève non seulement de la liberté qu'apporte la raison, mais aussi (voire surtout) de la production d'affects et de percepts dont participe l'expérience esthétique. »

— (L'Envers de la liberté. L'invention d'un imaginaire spinoziste dans la France des Lumières, p. 412-413)

« Professeur de littérature française du XVIIIe siècle à l’université Stendhal de Grenoble, Yves Citton vient de signer sur Spinoza une étude d’une ampleur qui étonnera bien des philosophes chevronnés. »

— (Par Daniel Bougnoux qui est professeur émérite de Philosophie à l’Université Stendhal de Grenoble, in la revue Médium, n°14, Lire en ligne commentaire qui reproduit partiellement sa critique du livre dans Prix Rhône-Alpes du livre 2007)

Lire, interpréter, actualiser. Pourquoi les études littéraires ?

Cette réflexion part de la réfutation d’une déclaration du candidat-président français Nicolas Sarkozy et se confronte à cette interrogation de savoir « Pourquoi étudier aujourd’hui des textes littéraires rédigés il y a plusieurs siècles ? Pour quoi faire ? »
Le livre répond à cette question en proposant un plaidoyer pour les lectures actualisantes, qui cherchent dans les textes d’hier de quoi faire réfléchir sur les problèmes d’aujourd’hui et de demain. Ce plaidoyer se compose en réalité de cinq livres tissés en un seul : une théorisation des méthodes, des enjeux et des limites du geste actualisateur ; un essai d’ontologie herméneutique, qui fait de l’activité de lecture le modèle de constitution de notre réalité humaine et sociale ; une cartographie de quelques changements sociétaux en cours, destinée à situer le rôle nouveau que sont appelées à jouer les activités d’interprétation ; une prise de position politique dénonçant les angles morts et les perspectives étriquées du néo-travaillisme dominant ; un ouvrage de vulgarisation, visant à faciliter l’accès aux problématiques actuelles de la théorie littéraire, de la réflexion herméneutique et des multiples nœuds qui unissent biopolitique, capitalisme cognitif et économie des affects.
Cette démonstration, articulée en 14 chapitres et scandée par 58 thèses succinctes, invite son lecteur à considérer que, loin d’être condamnées à rester une discipline poussiéreuse, les études littéraires peuvent devenir le lieu d’une indiscipline exaltante, en plein centre des débats les plus brûlants de notre actualité : tout au contraire d’un exutoire parasitaire, le jeu de la lettre relève d’un travail, qui se trouve être à la fois plaisamment ludique, toujours quelque peu hypocrite, mais néanmoins essentiellement productif. L’expérience littéraire, telle que l’envisagent les lectures actualisantes, apparaît comme la mieux à même de nous apprendre à vivre-ensemble au sein d’une société multiculturelle nourrie de ses diversités, en même temps qu’elle nous sensibilise à ce que l’auteur présente comme l’impératif catégorique de notre époque : « agis en toutes circonstances de façon à ne pas devenir ton propre exploiteur ni ton propre oppresseur ! »

« En nous frottant à des maîtres-artificiers de l'expression langagière, la pratique de l'interprétation textuelle produit en nous des étincelles créatives qui nous mettent non seulement en position de revendiquer une partie prise de l'éclat de ce qui brille dans le texte, mais qui nous donnent surtout l'expérience la plus authentique de la vie humaine, en tant que celle-ci n'est qu'un fragile (et finalement vain) feu d'artifice des plus éphémères. S'enfermer avec un texte, pour apprendre à vivre enfermé avec autrui dont on doit apprendre à négocier la différence au sein d'un espace clos, n'a pas donc seulement une vertu socialisante, nécessaire à la poursuite de la collaboration entre les individus et des cultures dont on veut cultiver la diversité. S'enfermer avec un texte, pour apprendre à devenir soi par l'imitation critique d'autrui, c'est d'abord "collecter une moisson cognitive et tactile" qui nous fait gagner plus, par sa vertu propre, qu'aucun travail salarié. Telle est du moins la conviction que ce livre, à travers ses con-dictions éclectiques, a essayé de faire partager à propos de la condition littéraire contemporaine. Sans espoir vraiment ferme, mais sans pessimisme non plus. »

— (Lire, interpréter, actualiser. Pourquoi les études littéraires ?, p. 320-321)

« Enfin, à chaque page, on entend un amour de la littérature, prise dans sa version vivante et dynamique, et un bonheur à partager. L’auteur reprend dans sa conclusion la belle phrase de Stanley Fish : « l’interprétation littéraire, comme la vertu, est sa propre récompense ». A lire donc, absolument, pour le bonheur, pour la connaissance (tous les étudiants des études littéraires devraient l’avoir comme livre de chevet), pour la pensée, pour la vie.. »

— (par Anne-Marie Mercier-Faivre qui est professeur à l'IUFM de Lyon et à l'Université Lumière-Lyon 2, mars 2008 Lire en ligne)

Spinoza et les sciences sociales : de la puissance de la multitude à l’économie politique des affects

Dans sa contribution à Spinoza et les sciences sociales : de la puissance de la multitude à l’économie politique des affects[6], qu’il a co-édité avec Frédéric Lordon, Yves Citton tente de poser les bases d’une économie politique des affects. Comment repenser les phénomènes sociologiques et politiques contemporains en y reconnaissant le rôle central que jouent les « affects ». À partir d’une lecture croisée de Spinoza et du sociologue Gabriel Tarde, cette longue contribution essaie tout à la fois de proposer des outils d’analyse dont pourraient se servir des chercheurs en sciences sociales, et de proposer un cadre de réflexion générale pour penser la politique comme relevant de flux d’affects, de circulations de croyance et de phénomènes de « modes » plutôt que de rationalité communicative ou d’idéologies substantielles.

« En luttant activement contre l'invasion d'images et d'affects anti-rationnels occupant actuellement la médiasphère, il s'agirait donc d'ouvrir un espace capable d'accueillir les images et les affects pré-rationnels qui émanent constamment de la rationalité pratique des multitudes que nous formons, dès lors que nos automatismes mentaux ne sont pas empêchés de suivre leurs cours par diverses armes de distraction massive. Autant dire que concevoir une telle logique relevant de phénomènes de modes impliquerait à la fois une meilleure compréhension et une acceptation de l'importance centrale qu'est appelée à jouer l'économie des affects dans le développement de nos formes sociales. »

— (Spinoza et les sciences sociales : de la puissance de la multitude à l’économie politique des affects, p. 123)


Éclairage sur ses idées remarquables

« Idiolecte » utile à la compréhension de l'idée de « Lectures actualisantes » :
La lecture actualisante est « une lecture d'un texte passé peut être dite ACTUALISANTE dès lors que (a) elle s'attache à exploiter les *virtualités *connotatives des signes de ce texte, (b) afin d'en tirer une *modélisation capable de *reconfigurer un problème propre à la situation historique de l'interprète, (c) sans viser à correspondre à la réalité historique de l'auteur, mais (d) en exploitant, lorsque cela est possible, la différence entre les deux époques pour apporter un éclairage dépaysant sur le présent.[7] »

Bref arrêt sur son style

Dans sa critique et sa présentation du livre L’Envers de la liberté. L’invention d’un imaginaire spinoziste dans la France des Lumières, Daniel Bougnoux décrypte ainsi le style de l'essayiste et philosophe Yves Citton :

« Cette liberté est rendue palpable, et contagieuse, dans la passion d’écrire d’Yves Citton, docteur en oxymores, en passages secrets, en étymologies baroques et en objets biscornus, statues élastiques, harpes éoliennes… Ainsi déployé, le scandaleux spinozisme, ce corps de doctrine dont son auteur lui-même mesura mal toute la portée (car nous ne savons pas a priori “ce que peut un corps”), cascade, rebondit, infiltre notre modernité ; il est désormais partout. »

— (Par Daniel Bougnoux, extrait de sa critique du livre in op. cit.)


Publications

Ouvrages personnels

  • Impuissances. Défaillances masculines et pouvoir politique de Montaigne à Stendhal, Paris, Aubier, 1994, 418 p.  (ISBN 2-7007-1664-7).
  • Portrait de l'économiste en physiocrate. Critique littéraire de l'économie politique, Paris, L'Harmattan, 2001, 348 p.  (ISBN 2-7384-9996-1).
  • L'Envers de la liberté. L'invention d'un imaginaire spinoziste dans la France des Lumières, Paris, Éditions Amsterdam, 2006, 585 p.  (ISBN 2-915547-26-2).
  • Lire, interpréter, actualiser. Pourquoi les études littéraires ?, Préface de François Cusset, Paris, Éditions Amsterdam, 2007, 364 p.  (ISBN 978-2-35480-004-8). Introduction en-ligne.

Ouvrages collectifs

  • Les Frontières littéraires de l’économie XVIIe ‑ XIXe siècles, avec Martial Poirson et Christian Biet, Desjonqueres, août 2008 (ISBN 2843211085).
  • Spinoza et les sciences sociales : de la puissance de la multitude à l’économie politique des affects, co-éditeur avec Frédéric Lordon, Paris, Éditions Amsterdam, 2008 (ISBN 978-2-35480-014-7).
  • Mémoires secrets (dits de Bachaumont), vol. IV (1768-1769), dans le cadre de l’édition scientifique dirigée par Suzanne Cornand et Christophe Cave, Champion, 2007.
  • Les Doctrines orthographiques du XVIe siècle en France (en collaboration avec André Wyss), Genève, Droz, 1989, 157 p. 
  • « Les Frontières littéraires de l’économie », co-éditeur avec Martial Poirson et Christian Biet, à paraître dans la Revue d’Histoire Littéraire de la France en 2008.
  • « Individus et communautés dans les pensées et les sociétés des Lumières », co-éditeur avec Laurent Loty, dossier du n° 41 (2009) de La Revue du Dix-huitième siècle.

Articles[8]

Spinozisme des Lumières

  • « Concaténations : l’écriture du corps globalisé dans la tradition spinoziste », Textuel, n° 44, 2004, p.  85-107.
  • « Études littéraires et constitution des multitudes en communautés : les conséquences de Diderot», Multitudes, n° 15, hiver 2004, Paris, Exils, p. 123-134.
  • « L’invention du spinozisme dans la France du XVIIIe siècle », in Laurent Bove, Catherine Secretan et Tristan Dagron, Qu’est-ce que les Lumières radicales ?, Paris, Éditions Amsterdam, 2007, p.  309-324.
  • « ConcateNations. Globalization in a Spinozist Context », in Diane Morgan et Gary Bantham (éd.), Cosmopolitics and the Emergence of a Future, London/New York, Palgrave Macmillan, 2007, p.  91-117.
  • « From Raison to Réson : Three Fringe Voices of the Eighteenth Century (Spinoza, Deschamps, Tarde) », in Être dix-huitiémiste, II, édité par Carol Blum, Ferney, Centre International d’Études du XVIIIe siècle, 2007, p.  71-82.
  • « Réagencer des systèmes d’impression. Le cadrage ontologique de l’esthétique diderotienne », in Méthode, n° 9, Vallongues, 2007, p.  163-176.
  • « Lumières consensuelles ou Lumières corrosives ? », in Nicolas Weill (éd.), L’Esprit des Lumières est-il perdu ?, Presses Universitaires de Rennes, 2007, p.  157-166.
  • « Un devenir spinoziste des sciences sociales », co-rédigé avec Frédéric Lordon, in Yves Citton et Frédéric Lordon, Spinoza et les sciences sociales : de la puissance de la multitude à l’économie politique des affects, Paris, Éditions Amsterdam, 2008, p.  15-44.
  • « Jacques le fataliste : une ontologie de l’écriture pluraliste », à paraître en 2008 dans le dossier « Diderot Philosophe » coordonné par Colas Duflo pour Archives de la philosophie.

Pensée politique

  • « Pourquoi punir ? Utilitarisme, déterminisme et pénalité (Bentham ou Spinoza). À propos de Xavier Bébin, Pourquoi punir ? L’approche utilitariste de la sanction pénale », in La Revue internationale des livres et des idées, n° 3, janvier-février 2008 [9].
  • « Universités : une réforme à inventer » (coordonné pour le comité de rédaction de Multitudes), in Multitudes, n° 32, mars 2008,p.  5-14.
  • « De la voyance à la contre-scénarisation », in Alain Jugnon (éd.), Une Révolution nécessaire, Paris, éditions du Grand Souffle, 2008.
  • « Switzeurolandia : une monstruosité en devenir ? », in Multitudes, n° 33, printemps 2008.
  • « Travail et réformes néolibérales. Apprendre à concevoir nos sociétés comme polyphasées », in Raison présente, avril 2008, n° spécial « Critiques de l'orthodoxie économique libérale » édité par Roland Pfefferkorn.
  • « Le percept noise comme registre du sensible », in Multitudes, n° 28, 2007.
  • « Puissance des communautés interprétatives », préface à Stanley Fish, Quand lire, c’est faire, Paris, éditions des Prairies ordinaires, 2007, p.  5-27.
  • « Droites nouvelles, gauches vieillissantes ? Autre chose ! » , en collaboration avec Judith Revel, in Multitudes, n° 30, 2007, p.  6-17.
  • « Projectiles pour une politique post-radicale. À propos de L’Instant d’après. Projectiles pour une politique à l’état naissant de Bernard Aspe, de L’Insurrection qui vient du Comité invisible et de Micropolitiques des groupes. Pour une écologie des pratiques collectives de David Vercauteren », in La Revue internationale des livres et des idées, n° 2, novembre-décembre 2007, p.  17-21 [10].
  • « Créolectures et politiques membraniques », in Multitudes, n° 22, septembre 2005, p.  159-166.
  • « Sept résonances de Simondon », in Multitudes, n° 18, automne 2004, p. 25-31.
  • « L’utopie Jazz entre liberté et gratuité », in Multitudes, n° 16, printemps 2004, p.  131-144.
  • « Vers une Europe post-identitaire », in Multitudes, n° 14, octobre 2003, Paris, Exils, p.  61-72.

Musicologie-politique: Jazz et Noise rock

  • « Jazz : Puissance de l’improvisation collective », dossier publié dans la revue Multitudes n° 16 (2004).
  • « Noise : sensibilités du bruit querelleur », dossier publié dans la revue Multitudes n° 28 (2007).
  • « L'utopie Jazz entre gratuité et liberté », in Multitudes, n° 16, printemps 2004, p. 131-144.
  • « Le percept noise comme registre du sensible » [11].

Place de la Littérature et des littéraires dans la société contemporaine

L'article fait dialoguer les ouvrages suivants : Jacques Bouveresse, La Connaissance de l'écrivain. Sur la littérature, la vérité et la vie, Tzvetan Todorov, La Littérature en péril, Pierre Piret (éd.), La Littérature à l’ère de la reproductibilité technique. Réponses littéraires aux nouveaux dispositifs représentatifs créés par les médias modernes, Emmanuel Le Roy Ladurie, Jacques Berchtold & Jean-Paul Sermain, L’Événement climatique et ses représentations (XVIIe ‑ XIXe siècles)

Quels sont les impacts de la pensée pluridisciplinaire sur la société du XXIe siècle?

  • « Gillesdeleuzerolandbarthe. Cours croisés, pensées parallèles », par Yves Citton et Philip Watts [à propos de : Les cours de Gilles Deleuze en ligne ([1]), de François Dosse, Gillesdeleuzefélixguattari. Biographie croisée, et de Roland Barthes, Le Discours amoureux : Séminaire de l’École pratique des hautes études 1974-1976, Comment vivre ensemble : Cours et séminaires au Collège de France 1976-1977, Le Neutre : Cours au Collège de France 1977-1978, La préparation du roman I et II : Cours et séminaires au Collège de France 1978-1980], in La Revue internationale des livres et des idées, n° 6, juillet-août 2008 (en ligne sur le site de Fabula)

Conte merveilleux du XVIIIe siècle et Tiphaigne de la Roche

  • « Les comptes merveilleux de la finance. Confiance et fiction chez Jean-François Melon », in Féeries, n° 2, 2005, p.  125-160[12].
  • « Merveille littéraire et esprit scientifique : une sylphide spinoziste ? » paru sur le site de Fabula, dans les actes du colloque Poétiques des fictions d’Ancien Régime : Site de Fabula colloques document 145.php, mai 2006.
  • « Éditer un roman qui n'existe pas. À propos de Manuscrit trouvé à Saragosse de Jean Potocki », in La Revue internationale des livres et des idées, n° 1, sept.-oct. 2007 (en ligne).
  • « Nouvel esprit utopique et non-lieux des esprits chez Tiphaigne de la Roche », à paraître dans le dossier « Utopie » de la revue Europe (2008).

Économie politique du XVIIIe siècle[13]

  • « L'école physiocratique au cœur ou dans les marges des Lumières ? », in Les marges des Lumières françaises (1750-1789) , actes du colloque, 6-7 décembre 2001, Université de Tours organisé par le groupe de recherches Histoire des représentations (EA 2115), sous la direction de Didier Masseau, Genève, Droz, Coll. Bibliothèque des Lumières, 2004, 286 p. . (ISBN 2-600-00961-2) p. 251-262[14].
  • « L’Ordre économique de la mondialisation libérale : une importation chinoise dans la France des Lumières ? », n° spécial « La mondialisation. Un point de vue philosophique », (éd.) Philippe Norel, in Revue Internationale de Philosophie, 2007-1, p.  9-32.
  • « L’économie morale du bon ménage. Chagrins domestiques et soucis éthiques autour d’Isabelle de Charrière » à paraître in Catherine Mariette et Damien Zanone, Romancières des XVIIIe et XIXe siècles.
  • « Turgot, poéticien et théoricien de l’invention : économie du discours et discours de l’économie », à paraître dans les actes du colloque Turgot notre contemporain, éditrice Jacqueline Hecht, INED, 2007.

Notes et références

  1. Philippe Mouillon : « Ce n’est pas tant une exposition sur la précarité que sur notre précarité aux uns et aux autres. Le philosophe Yves Citton a une remarque très étrange, il dit que l’art du vingtième siècle est un art de la désécurisation esthétique, qui est apparu à un moment où l’Occident vivait dans une situation de sécurité matérielle inégalée. Effectivement, beaucoup de civilisations ont refusé l’art moderne parce qu’elles vivaient dans des situations d’insécurités matérielle et sociale terrifiantes, elles n’avaient pas besoin de se désécuriser mentalement, au contraire, elles se raccrochaient à un discours sécuritaire. Exposure démarre par une citation, un crâne, qui évoquait en art classique la fragilité existentielle due à notre mortalité – le précaire commence déjà à s’ancrer dans cette angoisse qui a été déclinée tout au long de l’histoire de l’art. L’exposition va chercher des représentations anciennes, réactive les projets dans du contemporain et essaie d’utiliser tous les outils de représentations disponibles (cinéma, photo, écriture, philosophie), mais aussi de trouver des représentations inédites. Exposure est un travail d’interrogation de l’époque et invite à en montrer les limites, montrer à quel point nous croyons comprendre le monde alors que nous ne disposons que d’une petite fenêtre de représentation du réel. » (Philippe Mouillon , « L’INSTINCT PRÉCAIRE ? » Avec l’installation Exposure, le groupe Laboratoire poursuit sa démarche d’exploration de l’espace urbain, sous l’angle d’une précarité détournée de ses représentations contemporaines. Propos recueillis par François Cau, Publié dans le n°675 - mis en ligne : 09/2008 en ligne). Richard Abitbol : « Alors, avec quelle prudence faudrait-il limiter les propos critiques contre l’islam ? Nulle loi ne saurait fixer cette limite. Et nous n’allons pas nous mettre à évaluer le sacrilège commis par Mozart, Voltaire ou Molière, à l’aune de ce que pourraient en juger les intégristes. On ne peut davantage limiter par décret la bêtise, l’intolérance ou l’ignorance, ni du provocateur ni de celui qui s’estime insulté, même si, comme le souligne le philosophe Yves Citton, « le but, et le bienfait principal, de la liberté de parole n’est pas de voir chacun s’égosiller publiquement en vociférant tout ce qui peut lui passer par la tête […], mais de répandre et d’approfondir le travail de rationalisation et de sensibilisation collectives qui définit les Lumières » (L’Envers de la liberté, éd. Amsterdam) » (Richard Abitbol, « La liberté d'expression doit-elle accommoder les « mais » ? » Analyses, publié le 29 novembre 2006 Lire en ligne)
  2. Il a fait ses études à l'Université de Genève, cf.Malaise dans la littérature : enquête sur la figure dégradée de l'écrivain dans les écrits poétiques du XVIe siècle, Genève, Mémoire de licence, Lettres Genève, 1985.
  3. Les Mardis littéraires sur France culture
  4. Voir l'article Éditions Amsterdam.
  5. Prix Rhône-Alpes du livre 2007
  6. Voir aussi l'art. de Cécile Nicco-Kerinvel, « Spinozisme et sciences sociales », in la revue La vie des idées publié en ligne le 28 avril 2008
  7. Lire, interpréter, actualiser. Pourquoi les études littéraires ?, Préface de François Cusset, Paris, Éditions Amsterdam, 2007, Lexique, p.  344
  8. Certains de ses articles, qui ne sont pas mentionnés dans cette page, se trouvent dans les articles cités dans Articles connexes
  9. [lire en ligne (page consultée le 10 octobre 2008)]
  10. [lire en ligne (page consultée le 10 octobre 2008)]
  11. [lire en ligne (page consultée le 10 octobre 2008)]
  12. Lire en ligne (site de la revue Féeries)
  13. La page Yves Citton, rubrique : Équipe: section Articles
  14. Livre consultable en ligne

Voir aussi

Articles connexes

Sources

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