William Jefferson Clinton

William Jefferson Clinton

Bill Clinton

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Bill Clinton
42e président des États-Unis d'Amérique
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Actuellement en fonction
Mandats
20 janvier 1993 - 20 janvier 1997
Depuis le 20 janvier 1993
20 janvier 1997 - 20 janvier 2001
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Élu(e) le 3 novembre 1992
Réélu(e) le 5 novembre 1996
Parti politique Parti démocrate
Vice-président Albert A. Gore, Jr.
Prédécesseur George H. W. Bush
Successeur George W. Bush
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Autres fonctions
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Biographie
Nom de naissance William Jefferson Blythe III
Naissance 19 août 1946
États-Unis d'Amérique Hope, Arkansas
Décès {{{décès}}}
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Nature du décès {{{nature}}}
Nationalité {{{nationalité}}}
Conjoint(s) Hillary Rodham Clinton
Enfant(s) Chelsea Clinton
Diplômé Université de Georgetown
University College (Oxford)
Université Yale
Profession Juriste
Homme politique
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Religion Southern Baptist Convention
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Présidents des États-Unis d'Amérique

William Jefferson "Bill" Clinton, né William Jefferson Blythe III le 19 août 1946, est le quarante-deuxième président des États-Unis d'Amérique. Il a été élu pour deux mandats de 1993 à 2001.

Symbole des Nouveaux démocrates, ouvert à la déréglementation dans les secteurs de l'agriculture et des télécommunications, son mandat est marqué par la plus longue période d'expansion économique en temps de paix de l'histoire moderne américaine[1], par la ratification de l'ALENA (Accord de libre échange nord-américain)[2], par l'intervention de l'armée américaine en Haïti, par les accords d'Oslo, par l'intervention des troupes de l'OTAN dans la guerre du Kosovo, par le premier attentat contre le World Trade Center à New York (1993) et par les attentats contre les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie. Il est aussi marqué par un certain nombre d'affaires comme le Scandale Whitewater et celui de l'affaire Lewinsky, qui lui vaut d'être l'objet devant le Congrès d'une procédure d'impeachment qui n'aboutit pas.

Sa présidence s'est déroulée avec un Congrès dominé par les Républicains à partir de janvier 1995.

Le 19 mai 2009, il est nommé par Ban Ki-moon, émissaire spécial de l'ONU pour Haïti.

Sommaire

Biographie

Bill Clinton en 1950

Clinton naît le 19 août 1946 à Hope, dans l'Arkansas. Il s’appelle initialement William Jefferson Blythe III, le même nom que son père, un voyageur de commerce tué dans un accident de voiture trois mois avant sa naissance. Sa mère se remarie avec Roger Clinton et William adoptera ce nom à l’âge de 15 ans. Il grandit dans un milieu difficile puisque son beau-père est joueur, buveur et bat sa femme.

Bill Clinton est un bon élève et un bon joueur de saxophone. Il pense même devenir musicien professionnel. Alors qu’il est au lycée, il fait partie d'une délégation d’élèves sélectionnés pour leur mérite et invitée à la Maison Blanche. Il y rencontre le président John Fitzgerald Kennedy et on dit que cet événement est le catalyseur de son envie d’entrer en politique. Pendant sa jeunesse, il était brièvement membre de DeMolay, qui est une organisation de jeunesse maçonnique [3].

Bien qu’originaire d’une famille pauvre, il réussit à obtenir son diplôme de politique internationale à l'université de Georgetown. Il reçoit une bourse Rhodes qui lui permet d’aller étudier à l’université d'Oxford au Royaume-Uni pendant deux ans, et revient à l'université Yale pour y faire ses études de droit. C’est là qu’il rencontre Hillary Rodham avec qui il se marie en 1975 ; ils auront une fille Chelsea Clinton, née en 1980.

Carrière politique

Le président Jimmy Carter et Bill Clinton en 1978

Clinton commence par être professeur de droit à l’université d'Arkansas et tente, sans succès, d’être élu à la Chambre des représentants.

Il est élu procureur général de l'Arkansas en 1976 puis gouverneur de l'Arkansas en 1978. À 32 ans, il est alors le plus jeune gouverneur d’un État. Son premier mandat n’est pas facile, car il fait adopter une loi impopulaire créant une vignette sur les automobiles et doit gérer la crise causée par la fuite de prisonniers cubains, immigrés illégaux détenus dans une prison de l’État. Sa femme décide aussi de conserver son nom de jeune fille dans un État plutôt conservateur, alors qu’elle doit remplir le rôle d’hôtesse dans les réceptions officielles. Toutes ces raisons font que Clinton n'est pas réélu en 1980 pour un second mandat de 2 ans et laisse son poste à Frank D. White, un républicain.

Clinton comprend ses erreurs et renoue de bonnes relations avec les entrepreneurs et les politiciens en place. Sa femme porte son nom et adopte une attitude plus traditionnelle, tout en continuant à s’intéresser à la politique au travers de son emploi d'avocat. En 1982, Bill Clinton se présente de nouveau et prend sa revanche sur Frank D. White. Il est ensuite réélu en 1984 et 1988 pour des mandats de 4 ans. Grâce à ses contacts amicaux avec les entrepreneurs, il réussit à amadouer ses critiques. Il a pour priorité l'éducation dont il augmente le budget. Sous sa gouvernance, le chômage baisse et l'Arkansas se développe. Les résultats de l'Arkansas en matière de santé, de réduction de la pauvreté, d'éducation, d'emploi et de développement dépassent la moyenne nationale.

Présidence

De gauche à droite : Yitzhak Rabin, Bill Clinton et Yasser Arafat, le 13 septembre 1993, pendant les accords d'Oslo.

Désigné candidat du parti démocrate à l'élection présidentielle de 1992 contre le président républicain sortant, George H. W. Bush, il choisit Al Gore comme co-listier, bien que ce dernier soit aussi un politicien issu d’un État du Sud. La campagne électorale est pleine d’attaques personnelles, car Clinton s’est fait réformer pour ne pas accomplir son service militaire, admet avoir fumé de la marijuana mais sans en avoir avalé la fumée, aurait eu plusieurs aventures avec des femmes de son entourage et aurait conclu quelques contrats douteux.

En novembre 1992, il est élu président avec une large majorité des grands électeurs (370 contre 168) mais seulement 43% des suffrages contre 37,4 % à George Bush. Cette élection est en effet marquée par le score important d'un troisième candidat, l'homme d'affaire conservateur, Ross Perot, qui remporte 19% des voix et prive Bush de majorité dans de nombreux états de l'Ouest et du Midwest. Bill Clinton est élu en promettant de réformer l'État providence, de réduire les impôts pour la classe moyenne, de réduire les impôts pour 90% des petits entrepreneurs[4], de les augmenter pour les 1,2% des contribuables les plus aisés[5], d'étendre le crédit d'impôt sur les revenus pour les travailleurs pauvres. Son élection marque ainsi l'arrivée au pouvoir des Nouveaux démocrates, un courant centriste du Parti démocrate, pronant des positions sociales et culturelles plutôt conservatrices et des politiques fiscales proche des néo-libéraux, assez éloignées des prises de positions de George McGovern (en 1972) ou de Walter Mondale (en 1984).

La mise en place de son gouvernement est assez chaotique, notamment dû au fait qu'il a nommé nombre de ses collaborateurs plus ou moins au dernier moment et que certains ne se sont pas révélés adapté au poste, comme son Chef de cabinet Mack McLarty, un ami très proche, qui est remplacé un an plus tard. La nomination de l'Attorney General des États-Unis est également difficile, où les deux premiers choix de Clinton, Zoë Baird et Kimba Wood, ont toutes les deux dû renoncer à la nomination pour avoir employé des étrangers en situation irrégulières [6].

Le début de son mandat est marqué par plusieurs lois symboliques comme celle autorisant les salariés des grandes entreprises à s’absenter pour des motifs familiaux ou en cas d’urgence médicale et l'admission des homosexuels dans l’armée, en dépit de longues tergiversations avec le Pentagone[7].

Au début de son mandat, Clinton adopte un mode de gouvernement très personnel ; alors que ses prédécesseurs déléguaient leur autorité et travaillaient par la voie hiérarchique, Clinton s’appuie sur un nombre de confidents restreints, dont sa femme Hillary. C’est elle qui prépare un projet de loi sur la sécurité sociale et l’assurance maladie, qui aurait assuré à tous les Américains une couverture maladie. Mais le projet est bloqué par le Congrès à majorité démocrate en partie en raison de sa complexité et de son aspect institutionnel[8]. L’une des conséquences de cette politique est néanmoins le renversement de majorité dans les 2 chambres du Congrès lors des élections de mi-mandats en novembre 1994.

Les disputes entre le président et le Congrès, désormais à majorité républicaine, à partir de janvier 1995, se traduisent par des retards dans le vote du budget et le gouvernement se trouve dans l’obligation de fermer tous les ministères pendant plusieurs jours. En effet, Clinton refuse de céder aux Républicains sur le budget et ces derniers finiront par adopter le budget proposé par Clinton.

En 1996, Clinton réussit toutefois à se faire réélire, bien que la majorité républicaine du Congrès soit renforcée. Ce dernier l’obligera à adopter un budget en équilibre pour la première fois depuis 1969, du temps du président Nixon. De plus, il fait voter une loi interdisant la vente d'armes d'assaut. Il augmente le nombre de policiers afin d'assurer la sécurité et crée un service civil volontaire. De plus, il fait voter la loi sur les congés parentaux et engage une lutte contre la drogue et la criminalité.

Cabinet du président Bill Clinton et du vice-président Al Gore

Nom du département Nom du secrétaire du département Termes du mandat
Département d'État (Department of State) Warren Christopher 1993–1997
Madeleine Albright 1997–2001
Département du Trésor (Department of the Treasury) Lloyd Bentsen 1993–1994
Robert E. Rubin 1995–1999
Lawrence Summers 1999–2001
Département de la Défense (Department of Defense) Les Aspin 1993–1994
William Perry 1994–1997
William Cohen 1997–2001
Département de la Justice (Department of Justice) Janet Reno (Attorney Général) 1993–2001
Département de l'Intérieur (Department of the Interior) Bruce Babbitt 1993–2001
Département de l'Agriculture (Department of Agriculture) Mike Espy 1993–1994
Dan Glickman 1994–2001
Département du Commerce (Department of Commerce) Ron Brown 1993–1996
Mickey Kantor 1996–1997
William M. Daley 1997–2000
Norman Y. Mineta 2000–2001
Département du Travail (Department of Labor) Robert B. Reich 1993–1997
Alexis M. Herman 1997–2001
Département de la Santé et de l'Action Sociale (Department of Health and Human Services) Donna E. Shalala 1993–2001
Département de l'Éducation (Department of Education) Richard Riley 1993–2001
Département de l'Habitat et du Développement Urbain (Department of Housing and Urban Development) Henry G. Cisneros 1993–1997
Andrew Cuomo 1997–2001
Département des Transports (Department of Transportation) Federico F. Peña 1993–1997
Rodney E. Slater 1997–2001
Département de l'Énergie (Department of Energy) Hazel O'Leary 1993–1997
Federico F. Peña 1997–1998
Bill Richardson 1998–2001
Département des Anciens Combattants (Department of Veterans Affairs) Jesse Brown 1993–1997
Togo D. West, Jr. 1997–2000
Hershel W. Gober 2000–2001

Politique extérieure

Bill Clinton au Parlement britannique à Londres, le 29 novembre 1995.

Clinton fait intervenir les forces armées des États-Unis à plusieurs reprises et en même temps réduit drastiquement le budget de la Défense et les effectifs. Depuis fin 1992, des troupes américaines sont engagées en Somalie dans le cadre de l'opération Restore Hope et tentent de ramener la stabilité dans le pays ; une opération visant à arrêter un chef de guerre local s'opposant aux actions de l'ONU tourne mal les 3 et 4 octobre 1993 et 18 soldats américains sont tués. Face à de violentes critiques à propos de ces morts, Clinton décida de retirer tous les militaires américains du pays.

L'armée intervient aussi à Haïti pour aider le président Jean-Bertrand Aristide, victime d’un coup d’État.

Les troupes américaines participent aussi aux missions de l'OTAN dans les guerres de Yougoslavie et de maintien de la paix au Kosovo.C'est sous l'impulsion de Clinton que l'OTAN organisera des frappes aériennes,dite Bombardements humanitaires, sur la Serbie pour empêcher le "nettoyage ethnique" des musulmans bosniaques.Il fera reculer le président serbe Milosevic et sera à l'origine du plan de paix dans les Balkans. Il est à l'origine de l'armement illégale des forces paramilitaires croate et bosno-musulmane, en compagnie de François Léotard, lors de l'éclatement de l'ex Yougoslavie protégé par son armée régulière, la JNA. En 1995, lors de l'attaque croate sur la région de Krajina (à majorité Serbe)protégé par l'ONU, l'armée américaine apportera son aide logistique et stratégique lors de cette opération baptisé "Oluja" (Tempête comme Tempête de désert)qui fera des milliers de civils morts et provoquera le plus grand exode (250 000 personnes expulsés) humain depuis 1945. Il avouera dans son auto-biographie qu'il fut pendant cette guerre "supporter" de la Croatie. Enfin, plusieurs raids sont effectués sur l’Irak en punition des violations des sanctions imposées par l’ONU après la Guerre du Golfe.

Clinton sera particulièrement fier des accords d'Oslo entre les Israéliens et les Palestiniens. Toutefois malgré toute sa volonté il ne parviendra pas à faire accepter à Yasser Arafat et a Yitzhak Rabin un plan de paix qui aurait pu mettre fin au conflit.

Il admettra qu’il n’aura pas réussi à empêcher les massacres du Rwanda. C’est aussi pendant ses mandats que des terroristes liés au mouvement Al-Qaida tenteront de détruire le World Trade Center à New York, détruiront les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie et réussiront à endommager l'USS Cole en escale au Yémen.

Pendant sa présidence il entretiendra d'excellentes relations avec le président Jacques Chirac ; ce dernier apportera son soutien à Clinton lors de l'affaire Lewinsky. Les deux présidents resteront amis à partir de ce moment là et s'entendront politiquement dans plusieurs domaines, ce qui explique en partie les relations tendues entre Jacques Chirac et les conservateurs américains dont le successeur de Clinton, George W. Bush.

Politique intérieure : l’économie

Conformément à ses engagements de campagne, Clinton équilibre le budget et tente de contrôler le taux d'inflation. Il réussit à combler un déficit record de 400 milliards de dollars laissé par les Républicains. Pendant son mandat, les États-Unis bénéficient d’une économie en expansion, d’une baisse du chômage et d’une augmentation de la richesse nationale due à la montée de la bourse. Il promulgue le Gramm-Leach-Bliley Act Financial Services Modernization Act de 1999, qui met fin à la distinction en vigueur depuis 1933 entre les banques de dépôt, les banques d'investissement et les compagnies d'assurance (et permet ainsi la fusion menant à la création du conglomérat Citigroup), et le Commodity Futures Modernization Act de 2000, deux lois importantes de dérégulation financière.

En quittant la présidence, Clinton laisse une économie en bien meilleur état qu'à son arrivée. Il a réussi à :

  • créer plus de 22 millions d’emplois ;
  • permettre à un nombre record d’Américains d’être propriétaires de leur maison (en obligeant les banques à accorder les fameux "subprime") ;
  • abaisser le chômage au taux le plus bas depuis 30 ans ;
  • augmenter les salaires à tous les niveaux ;
  • rembourser 360 milliards USD de la dette nationale ;
  • convertir un déficit budgétaire record en un surplus budgétaire record ;
  • ramener les dépenses fédérales à leur plus bas niveau depuis 30 ans ;
  • augmenter le taux maximum d'imposition de 31% à 40%.
  • diminuer les impôts pour les entreprises et la classe moyenne ;
  • permettre à un nombre record d’Américains de posséder des actions boursières.

Le 22 août 1996, à la fin de son premier mandat, il signe le Personal Responsibility and Work Opportunity Act (« loi sur la responsabilité individuelle et le travail ») qui selon le sociologue Loïc Wacquant « instaure le dispositif social le plus régressif promulgué par un gouvernement démocratique au XXe siècle »[9].

Clinton et l’opinion publique

Bill Clinton, Al Gore et Newt Gringrich en 1997

Premier président appartenant à la génération de l’après-guerre, Clinton apparaît comme différent de ses prédécesseurs. Il se conduit comme un homme du commun et le fait qu’il soit souvent client du McDonald's le rend sympathique auprès des couches populaires. Ses options politiques se traduisent par des phrases courtes semblables à des couplets de chansons à la mode et ses détracteurs l’appellent « le président MTV ». Il réussit toutefois à faire voter un grand nombre d’électeurs de la jeune génération, dont beaucoup lui donnent leur voix. Il est aussi très populaire auprès des Afro-Américains qui le considèrent comme l’un d’entre eux : « Sa mère l’a élevé seule, il est né pauvre dans une famille ouvrière, il joue du saxophone et il adore les sandwiches à la McDo ».

Sa femme Hillary joue un grand rôle dans son gouvernement et est vivement critiquée. Beaucoup de gens considèrent le couple comme des partenaires politiques et certains pensent même que c’est Hillary qui « porte la culotte ».

La bonne société, conservatrice, a du mal à accepter les frasques de Clinton dans les années 1960, l’ère hippie. Clinton avait réussi à ne pas être appelé sous les drapeaux en allant étudier à l’étranger pendant la Guerre du Viêt Nam et, s’il a admis avoir essayé la marijuana, il affirme « ne pas avoir avalé la fumée ». Pourtant, il se situe plutôt à droite des démocrates, car il est favorable à la peine de mort, à l’interdiction de laisser les adolescents traîner dans la rue, aux uniformes dans les écoles et à d’autres lois que les jeunes n’acceptent pas ; il intensifie aussi la lutte contre la drogue. Politiquement c'est un homme de centre-droit qui a recentré le parti démocrate. On parle alors de Nouveau Démocrate. Ainsi lors du discours de l'état de l'Union de 1994 le président Clinton se prononce en faveur de la prière à l'école et à la suppression de l'intervention de l'Etat dans plusieurs domaines. Il en résulte que depuis les années 1990, le parti démocrate devient un parti de centre-droit (les seuls représentants de l'aile gauche du parti sont Ted Kennedy et Howard Dean ; quant à Hillary Clinton, elle se recentre politiquement depuis 2004). La gauche américaine étant alors représentée par le parti de Ralph Nader.

Les blancs du sud considèrent que Clinton les a trahis, car s’il appartient à la classe populaire, il a fait des études dans les meilleures universités et a adopté des idées libérales. Il n’est pas conforme au modèle des politiciens du sud même si, au même moment, d’autres conservateurs tels que Newt Gingrich, président de la Chambre des représentants, ont à faire face à des accusations similaires à celles de Clinton. En fait, ce n’est pas tellement sa morale qui est en question, mais plutôt son anti-conformisme.

Dès le début de la campagne électorale de 1992, des rumeurs courent sur les liaisons extraconjugales de Clinton. L’une de ses anciennes collaboratrices, Paula Jones, l’accuse de harcèlement sexuel et d’autres aventures sont rendues publiques, en particulier lorsque l’enregistrement d’une conversation téléphonique entre Monica Lewinsky et Paula Jones révèle qu’elle aurait pratiqué des fellations alors qu’elle était stagiaire à la Maison-Blanche.

Accusations, scandales et tentative de destitution

Dès le début de sa présidence, Clinton fait face à de nombreuses attaques personnelles de la part de ses adversaires politiques. On l’accuse d’avoir bénéficié de donations illégales pendant sa campagne électorale, en particulier en provenance de la Chine communiste. On ressort des dossiers sur des contrats douteux qu’il aurait passés pendant ses mandats de gouverneur en Arkansas. L’une de ses anciennes collaboratrices, Paula Jones, l’accuse de harcèlement sexuel. Ces accusations sont tellement nombreuses que ses partisans sont persuadés qu’il s’agit d’une conspiration nationale menée par les républicains à des fins purement politiques. C'est lors des interrogatoires lors de ce procès, qui va jusqu'à la Cour suprême en mai 1997, que Clinton fait ses déclarations concernant Monica Lewinsky, une stagiaire de la Maison-Blanche, avec qui il nie avoir eu quelque relation que ce soit, ce qui lui vaudra l'accusation de parjure par le procureur Kenneth Starr. Dans Clinton v. Jones (en), la Cour juge qu'un président en exercice peut être poursuivi au civil pour des actes commis avant sa prise de fonction et sans rapport avec celle-ci. Sur le fond, Jones perdit toutefois son procès ; en appel, elle passa un accord négocié hors-tribunal avec Clinton en novembre 1998, celui-ci acceptant en de lui payer 850 000 dollars contre l'abandon des charges [10].

Mais l'accusation de parjure et d’obstruction de l’instruction permit au Congrès d’entamer une procédure d' impeachment. Le vote est strictement politique, beaucoup de sénateurs et de représentants rendant publique leur intention de vote avant que le procès ait lieu. Le 19 décembre 1998, les républicains voteront pour la destitution et les démocrates contre (accusé de parjure par 228 voix contre 206, et d'obstruction par 221 voix face à 212). En janvier 1999, il passe en procès devant le Sénat, mais la condamnation d'impeachment n'est pas votée par la majorité requise des deux-tiers.

A la fin de son mandat, son innocence sera déclaré dans plusieurs affaires, notamment sur des contrats passés lorsqu'il était gouverneur. De plus, il était accusé d'avoir encouragé plusieurs personnes à mentir sous serment ; son innocence a toutefois été prouvée. De plus, le procureur chargé d'enqueter sur Clinton n'a pas hesité à mettre en prison plusieurs personnes proche des Clinton qui refusaient de témoigner contre eux. Kenneth Starr était aussi connu pour être un Républicain ultra-conservateur.

Retraite

Les anciens présidents Bill Clinton, George Bush père, George W. Bush et Silvio Berlusconi, le 7 avril 2005 lors des funérailles du pape Jean-Paul II.
Rencontre à la Maison blanche le 8 janvier 2009 entre tous les présidents des États-Unis encore vivants : George H. W. Bush, Barack Obama, George W. Bush, Bill Clinton et Jimmy Carter.

Comme beaucoup d’anciens présidents, Clinton, après son mandat, est devenu un conférencier recherché ; ses interventions lui auraient rapportées plus de 40 millions de dollars (de 200 000 à 475 000 dollars par conférence) depuis qu'il a quitté la Maison Blanche[11]. Il discourt sur les problèmes politiques d’actualité et il a soutenu la candidature de sa femme au siège de sénateur de l’État de New-York en ouvrant son bureau à Harlem, le quartier noir de Manhattan.

En juin 2004, Clinton publie ses mémoires dans un livre intitulé Ma vie. Ce livre reste longtemps en tête des meilleures ventes, en particulier sur les sites Internet, lui rapportant au total 12 millions de dollars[11].

Le 26 juillet 2004, il s’adresse à la Convention nationale du parti démocrate, pour la cinquième fois de suite, en soutien du candidat John Kerry. De nombreux critiques considèrent son discours comme l’un des meilleurs. Il y critique le candidat républicain George W. Bush en ces termes « l’utilisation de la force et de l’intelligence ne sont pas forcément exclusives l’une de l’autre ».

En septembre 2004, pendant la campagne électorale, il subit une intervention à cœur ouvert et les chirurgiens affirment qu’il aurait subi une attaque cardiaque majeure à brève échéance s’il n’avait pas été opéré.

Peu de temps après le tremblement de terre du 26 décembre 2004, il est nommé émissaire spécial de l'ONU pour l'aide humanitaire aux pays frappés par les raz de marée.

Depuis la fin de sa présidence, Clinton dirige une fondation, la Clinton Foundation et préside la Clinton Global Initiative, une ONG vouée à combattre la pauvreté en Afrique, la malaria et le sida.

La William Jefferson Clinton library à Little Rock

En 10 ans, la fondation Clinton a levé plus de 500 millions de dollars, grâce à des donations provenant essentiellement de contributeurs étrangers, notamment de la famille royale saoudienne, du roi du Maroc et de plusieurs monarchies pétrolières du Moyen-Orient[12]. La Fondation a cependant été critiquée pour son manque de transparence. En novembre 2008, alors que le nouveau président élu Barack Obama envisage de nommer Hillary Clinton à un poste de son administration, l’équipe de transition doit s’assurer que les activités lucratives de son mari ne présentent pas un «Conflit d'intérêts»[13]. Par ailleurs, l'ancien président siège au conseil d'administration de plusieurs entreprises et est également associé à un fonds d'investissement qui gère des avoirs de Dubaï et place des capitaux en Chine[14].

Bill Clinton a en outre érigé à Little Rock, la William J. Clinton Presidential Center and Park pour 500 millions de dollars comprenant une bibliothèque présidentielle, les locaux de sa fondation et la Clinton School of Public Service, école rattachée à l'université de l'Arkansas.

Les rumeurs continuent à courir sur son futur politique. Certains le voient au poste de Secrétaire général des Nations unies.

Le 8 janvier 2009, il participe à la rencontre à la maison blanche réunissant tous les présidents des États-Unis encore vivants : George H. W. Bush, Barack Obama, George W. Bush, Bill Clinton et Jimmy Carter, à l'initiative du président élu, Barack Obama.

Divers

Voir aussi

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Références

  1. April 2, 1999: The Longest Peacetime Expansion in History
  2. Livingston, C. Don, Kenneth A. Wink; "The Passage of the North American Free Trade Agreement in the U.S. House of Representatives: Presidential Leadership or Presidential Luck?" Presidential Studies Quarterly, Vol. 27, 1997
  3. Order of DeMolay
  4. Presidential Press Conference - 08/03/1993
  5. 1994 State of the Union Address
  6. (fr) Hélène Vissière, « Bush-Obama : l'interrègne », 13 novembre 2008, Le Point. Mis en ligne le 13 novembre 2008, consulté le 13 novembre 2008
  7. Cette politique du « on ne vous pose pas de questions, vous n’affichez pas vos convictions » ("don't ask, don't tell") est encore en vigueur
  8. Philippe Valode les présidents des Etats-Unis, 2008, L'Archipel, p194
  9. Loïc Wacquant, « La "réforme" de l’aide sociale comme instrument de discipline », Agone, n° 31/32, 2004, p. 177-196.
  10. Jones v. Clinton finally settled, CNN, 13 novembre 1998.
  11. a  et b Sophie Gherardi, Les anciens présidents parlent d'or, Le Monde, 19 mai 2007.
  12. Clinton Vetting Includes Look at Mr. Clinton, New York Times, 16 novembre 2008
  13. Obama convoite Hillary mais se méfie de son mari, Libération, 19/11/2008
  14. Obama face au casse-tête de son futur cabinet, Philippe Gélie, Le Figaro, 19/11/2008

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