WALL.E

WALL.E

WALL•E

WALL•E
Image associée au film
Logo de Wall•E

Titre original WALL•E
Réalisation Andrew Stanton
Scénario Andrew Stanton
Musique Thomas Newman
Décors Ralph Eggleston
Animation Voir texte
Production Jim Morris
Société de production Drapeau des États-Unis Pixar Animation Studios
Société de distribution Drapeau des États-Unis Walt Disney Pictures
Drapeau de la France Walt Disney Studios Motion Pictures France
Budget 180 000 000 $[1]
Durée 98 minutes
Sortie 23 juin 2008
Langue(s) originale(s) Anglais
Pays d’origine États-Unis États-Unis
Principale(s) récompense(s) Voir les récompenses

WALL•E est un film d'animation en images de synthèse américain, réalisé par Andrew Stanton et sorti sur les écrans en 2008. C'est le neuvième long-métrage du studio Pixar.

Sommaire

Synopsis

Au début du XXIIe siècle, la compagnie Buy n Large monopolise l'économie de la Terre et devient un gouvernement mondial. La surconsommation a tôt fait de transformer le monde en un dépotoir et, dans une tentative de préserver l'humanité, la société commandite un exode massif à bord de vaisseaux spatiaux. Durant les cinq ans que doit durer l'exode, la compagnie envoie des milliers de WALL·E (Waste Allocation Load Lifter Earth-Class) pour nettoyer la Terre. Après 700 ans, il ne reste plus qu'un unique WALL·E. Sa solitude prend fin lorsqu'un jour une fusée dépose une sonde robotisée immatriculée EVE (Extraterrestrial Vegetation Evaluator, littéralement Évaluatrice de la végétation extraterrestre), chargée de ramener aux humains une preuve de vie sur Terre. WALL·E tombe amoureux d'EVE, et lui offre une plante qu'il a découverte lors de ses opérations de nettoyage. La fusée qui a déposé EVE revient la chercher et WALL E accourt pour ne pas la laisser partir. L'appareil embarque EVE puis décolle mais il emmène aussi WALL E accroché à sa coque. WALL E découvre que les humains ont survécu dans un gigantesque vaisseau. Toutefois, AUTO, le pilote automatique du vaisseau, fait tout pour se débarrasser de la plante, puis de WALL·E et d'EVE, car des instructions secrètes lui interdisent de permettre aux humains de regagner un jour la Terre.

Fiche technique

  • Titre original : WALL•E
  • Titre français : WALL•E
  • Réalisation : Andrew Stanton
  • Scénario : Andrew Stanton
  • Musique :
  • Décors : Ralph Eggleston
  • Animation : Frank Aalbers, Jeremy Birn, Brian Boyd, Stephan Vladimir Bugaj, Dovi Anderson, Brett Coderre, Arik Ehle, Mark Cordell Holmes, George Hull, Todd Krish, Bruce Kuei, Victor Navone, Raphael Suter, Rob Duquette Thompson, Jeremy Vickery, Stephen L. Wong, Gordon D.B. Cameron, Jiayi Chong, Trent Crow, Simon Dunsdon, Christopher Lee Fowler, Sarah Fowler Deluna, Diego Garzon, Patrick Guenette, Christopher James Hall, Andrew Jimenez, Jason Johnston, Fran Kalal, Paul Kanyuk, Tom Nixon, Brandon Onstott, Evan Pontoriero, Afonso Salcedo, Suzanne Slatcher, Keith Stichweh, Eunkyoung Lee Swearingen, Gaston Ugarte, Bill Watral
  • Son : Ben Burtt, Michael Semanick, Tom Myers, Matthew Wood
  • Producteurs :
  • Société de production : Drapeau des États-Unis Pixar Animation Studios
  • Distribution :
  • Budget : 180 000 000 $[1]
  • Pays d'origine : États-Unis États-Unis
  • Durée : 98 minutes
  • Dates de sortie :

Distribution

Voix originales

Voix françaises

Voix québécoises

Sortie cinéma

D'après IMDB[4] :

Distinctions

Personnages

  • WALL·E (Waste Allocation Load Lifter Earth-Class) : compacteur à déchets mobile, le dernier robot opérationnel d'une vaste quantité produite par l'entreprise Buy'n Large pour ramasser et compacter les déchets accumulés par les humains. WALL·E fonctionne à l'énergie solaire et remplace constamment ses pièces usagées par d'autres récupérées sur des robots WALL·E hors d'usage. Il peut rétracter ses membres et sa tête dans son corps pour former un cube quand il se sent en danger ou lorsqu'il veut dormir. La longue existence solitaire de WALL·E lui a permit de développer une conscience et des émotions. L'ingénieur du son Ben Burtt a créé sa voix, ainsi que celle du robot M-O (Microbe Obliterator). WALL·E n'est qu'une déclinaison de nombreux engins de compactage car lors des scènes se déroulant dans les soutes du vaisseau spatial, on peut voir deux énormes robots avec l'inscription "WALL·A"(Waste Allocation Load Lifter Axiom-Class).
  • EVE (Extraterrestrial Vegetation Evaluator — Évaluatrice de Végétation Extraterrestre) : sonde chargée de découvrir une source de vie potentielle sur Terre. Elle est tout le contraire de WALL·E : blanche et fuselée, ses formes sont épurées et lisses et lui permettent une grande fluidité aérodynamique. Tête brûlée et ayant mauvais caractère, elle se montre peu démonstrative envers le petit robot. Au fil de l'aventure, elle semble éprouver de l'affection pour lui, voire de l'amour.
  • Le capitaine B. McCrea : Chef de bord de l'Axiom, il se laisse cependant influencer par Auto. Comme les autres humains à bord de son vaisseau, il est devenu si obèse qu'il se déplace en fauteuil volant et passe sa vie à ne rien faire. Il est cependant le seul à vraiment désirer retourner sur Terre, et le premier à découvrir la machination de Forthright. Avec l'aide de WALL-E et EVE, il combattra Auto de façon plutôt héroïque, et deviendra le chef des humains qu'il ramènera sur Terre. Son nom n'est jamais mentionné, mais on peut le lire sur son portrait à coté de ceux de ses prédécesseurs.
  • Auto-Pilote : Puissant Ordinateur de contrôle du vaisseau. Il influence le capitaine et commande à sa place. Il est en fait programmé par Forthright pour garder les humains à bord de l'Axiom, ce qui en fait l'antagoniste du film. Il est pratiquement copié sur l'Hal 9000 de 2001 : L'Odyssée de l'espace.
  • Shelby Forthright : président-directeur-général de Buy n Large. Dans le film, un projet de nettoyage à l'échelle planétaire est organisé par Shelby Forthright tandis que les humains sont évacués dans l'espace. Le projet est annulé lorsque la plupart des unités WALL·E périssent, le forçant à perdre espoir. Le personnage est incarné par Fred Willard, seul personnage réel de ce film d'animation, pour la première fois dans l'histoire du studio Pixar.

Analyse et production

Histoire

Le concept de WALL·E a été trouvé lors d'une séance de travail organisée pour Toy Story 2 (1999) au cours de laquelle un des participants a demandé incidemment[5] : « Et si les humains quittaient la Terre et oubliaient de déconnecter le dernier robot ? » Andrew Stanton et Pete Docter ont continué à travailler sur cette idée pendant des semaines[5] : « On se disait que nous le tournerions dans la langue de R2D2, le robot de La Guerre des étoiles, mais nous avons arrêté, persuadés qu'on ne nous laisserait jamais faire un film pareil. Pete est passé à Monstres et Cie. Après Le Monde de Nemo, j'ai repensé à cette histoire de robot. » Je me suis dit[5] : « Ce robot est seul. Et la seule réponse à cette solitude est l'amour. J'ai mis quinze ans pour trouver le déclic qui permettait au film de se réaliser. »

Thèmes

Le film offre plusieurs niveaux de lecture[6].

Un des thèmes principaux du film est l'effet de la surconsommation. Le premier élément est l'état de la planète Terre. Les hommes ont dû quitter la Terre pour habiter dans l'espace tandis que des robots nettoient la planète. [7]

La population humaine restante habite dans des vaisseaux spatiaux, dont un seul est montré dans le film, l'Axiom. À son bord, les humains sont représentés inactifs et obèses. Ils sont servis par des robots et n'effectuent presque aucun mouvement. La société Buy n Large est un monopole-oligopole. Elle est représentée comme fournissant tout ce qu'il est possible depuis la construction, les transports, la nourriture, les chaînes de distribution jusqu'aux vaisseaux spatiaux ayant servi à l'exil des hommes. Dans leur vie quotidienne, des panneaux publicitaires sont installés partout au sein du vaisseau, et les humains sont régulièrement représentés avec une boisson ou de la nourriture à la main. Ce n'est qu'à la toute fin du film que tous se redressent sur leurs jambes, pour repeupler et refertiliser la Terre, encouragés par le capitaine McCrea.

Un autre thème découlant du précédent est l'écologie. Le fait que les humains aient créé les WALL·E pour nettoyer à leur place la Terre est une vision particulière de la préservation de l'écosystème planétaire. En abandonnant la surface terrestre à des nettoyeurs, les hommes permettent à la Terre de se régénérer en attendant la réapparition de la vie, ici symbolisée par une fleur. Avec le message de préservation de la Terre en filigrane, le film est régulièrement associé à une fable écologique[8].

Dans un article publié par le New York Times, Frank Rich expose ces points et les met en perspective par rapport à la situation de la société américaine en 2008, en pleine campagne électorale[9]. Le film se distingue de la plupart des œuvres de science fiction dont l'histoire se déroule dans un monde post-apocalyptique, par sa vision très optimiste : le pire arrivera, mais l'humanité sera capable de retrouver ses racines[10].

Éléments de production

Peter Gabriel chante la chanson du générique de fin. D'après le site Cinema Blend, il aurait été approché par le studio dès 2005. La musique du film a été composée par Thomas Newman[11], à qui l'on doit aussi Le Monde de Nemo.

Le générique de fin de Wall-E utilise un principe graphico-narratif dans lequel des œuvres d'art sont présentées de manière chronologique, à la fois par leur représentation et leur style graphique, pour présenter une succession d'événement. Il présente la reconstruction de l'humanité sur terre, aidée des robots, sous la forme d'une succession de scènes typiques de certaines étapes de l'histoire humaine et présentées en reprenant le style graphique associé à l'époque considérée comme les peintures rupestres de la préhistoire, la peinture l'Égypte antique, les mosaïques romaines ou la Renaissance.

Le personnage de WALL•E

La source d'inspiration principale pour le personnage de WALL•E a été l'objectif binoculaire, à partir duquel le reste du personnage s'est construit. Le but de Stanton était de créer un personnage robotique que le public identifie vraiment comme un robot, et non comme un être humain dans une coque métallique. Le personnage Johnny 5 du film Short Circuit pourrait être une référence inconsciente, mais Stanton précise qu'il n'a vu ce film qu'une seule fois et qu'il tentait plutôt de créer un personnage proche de Luxo the Lamp, du film Luxo Jr., le premier court-métrage de Pixar sorti en 1986 [12].

WALL•E regarde régulièrement une vidéocassette du film Hello, Dolly !, notamment les numéros musicaux Put On Your Sunday Clothes et It Only Takes A Moment.

Ed Gonzalez, de Slant Magazine, estime que le personnage de WALL•E invite à la comparaison avec le E.T. de Steven Spielberg, Numéro 5, R2D2 de Star Wars, et le Charlot de Charlie Chaplin[13]. Le réalisateur Andrew Stanton précise avoir puisé son inspiration pour ce film chez Charlie Chaplin[14]. Ben Burtt, l'ingénieur du son pour WALL•E, indique dans une interview à Libération que WALL•E débute par des bruitages comme le robot R2D2 de la saga Star Wars, puis apprend au fur et à mesure du film, un langage lui permettant de communiquer par exemple avec EVE[2].

Les traditions Pixar

  • Dans la tradition de Pixar, un court-métrage est présenté avant chaque film. Cette fois-ci, c'est Presto, mettant en scène un prestidigitateur (ressemblant beaucoup au personnage de l'avocat Talon Labarthe dans Ratatouille), son chapeau magique et son lapin[7].
  • À l'instar de ce qui a été fait dans les génériques de fin de 1001 Pattes, Toy Story 2 et Le Monde de Nemo, ou dans le film Monstres et Cie, des personnages des autres productions Pixar ont servi dans une bande-annonce pour le film diffusée pendant le Super Bowl dans laquelle Buzz et Woody, héros de Toy Story, regardent le match à la télévision tout en discutant de WALL•E.
  • Dans WALL•E le code de pilotage automatique pour le robot central du vaisseau Axiom est A-113. À l'origine ce chiffre est le numéro d'une classe de CalArts. Brad Bird l'a utilisé parfois sous la forme A1-13 dans la plupart des productions auxquelles il a participé, que ce soit Les Simpsons ou les films de Pixar[15].

Références culturelles

Le film WALL•E est émaillé d'allusions ou références à de nombreux éléments culturels des sociétés contemporaines.

Le film emprunte deux thèmes musicaux à 2001 : l'odyssée de l'espace de Stanley Kubrick[16],[17] : Le Beau Danube bleu lorsque le capitaine McCrea utilise une machine pour prendre un café, et Ainsi parlait Zarathoustra lorsqu'il se relève et marche pour la première fois. De plus, le pilote automatique possède un « œil unique rouge » semblable à celui de HAL, l'ordinateur central du vaisseau dans le film de Kubrick.

Dans le film une phrase de présentation de l'Axiom Space, the last fun-tier qui est assez proche des premiers mots du générique de la série Star Trek : Space, the final frontier.

Lorsque WALL·E s'accroche à la fusée emportant EVE, il est percuté par un satellite ayant la forme d'un Spoutnik ;

Le vaisseau Axiom est caché derrière un nuage stellaire évoquant les « Piliers de la création » de la Nébuleuse de l'Aigle.

La vidéocassette que regarde Wall-E a plusieurs reprises est le film Hello, Dolly !.

Références à Apple

Plusieurs éléments du film empruntent à l'esthétique des produits de la société Apple. Le co-fondateur de cette société, Steve Jobs[18], est aussi le co-fondateur de Pixar société créée en 1986[19], à partir de la Lucasfilms Computer Division. Steve Jobs a depuis revendu Pixar à Disney, dont il est le premier actionnaire individuel[20]. D'autres éléments plus tangibles existent :

  • Andrew Stanton, le réalisateur du film, désirait un design compact et sans discontinuité pour le personnage d'EVE ; l'analogie avec le design du playbook d'Apple le frappa et le designer de la firme, Jonathan Ive, fut consulté pour la création de ce personnage[21].
  • Le son qu'émet WALL·E, une fois sa recharge énergétique terminée, est similaire à celui des ordinateurs Macintosh lors de leur mise en route[22], et WALL·E utilise un iPod pour regarder des vidéos. Pendant ses temps libres, il joue à Pong, un des premiers jeux vidéo édité par Atari, entreprise qui fut le premier employeur de Steve Jobs[23].
  • Le capitaine McCrea déconnecte le pilote automatique de l'Axiom d'une manière rappelant le geste de l’actrice dans la publicité de lancement du premier Macintosh, lorsqu'elle projette un marteau dans l'écran du Big Brother.

Accueil du film et controverses

  • Greg Pollowitz dans un billet publié par la revue conservatrice NRO, estime qu'il est assez paradoxal que Disney fasse l'apologie de la protection de la planète dans WALL•E quand, en parallèle, Disney continue à faire fabriquer en Chine nombre d'objet en plastique dans des usines polluantes[26].
  • En France, une erreur s'est glissée sur les DVD du film : en effet, au lieu du doublage réalisé en France, c'est la version québécoise qui est présente[27], privant les spectateurs français de la version qu'ils ont pu voir au cinéma. Après avoir été contacté par plusieurs acheteurs mécontents, Buena Vista a annoncé qu'un nouveau pressage du DVD avec la version française sera effectué lorsque le stock actuel de DVD sera épuisé uniquement pour les personnes les contactant, ce remplacement sera fait gratuitement. À noter que le Blu-ray du film n'est pas touché par cette erreur.

Liens externes

Notes et références

  1. a  et b Budget
  2. a  et b « On donne à ces robots nos propres personnalités », interview de Ben Burtt par Sébastien Delahaye, Libération du 30 juillet 2008
  3. (fr) Pascale Clark chez Pixar sur AlloCiné, 15 juillet 2008
  4. (fr+en) WALL•E - Release dates sur l’Internet Movie Database
  5. a , b  et c (fr)Pixar, les magiciens du scénario , Le Monde du 25 Juillet 2009
  6. (fr)Le monde merveilleux de Pixar par Sébastien Delahaye, Libération du 30 juillet 2008
  7. a  et b (fr) « Wall-E », robot pour être vrai par Olivier Séguret, Libération du 30 juillet 2008
  8. L'écologie à la mode par Michel Coulombe, Radio Canada
  9. (en) A Wall•E for president
  10. (en) Article de Variety, Todd McCarthy
  11. Unification France
  12. (en)Article d'Alex Billington sur FirstShowing.net
  13. (en) Article de Slant Magazine
  14. (fr)Phénomène par Fabrice Rousselot, Libération du 30 juillet 2008
  15. (en) Iron without irony, Michael Sragow, 1999-08-05. A113 was our classroom number. On "Family Dog" I put it on the license plate of the thieves' car. And I put it into every single one of my films ...
  16. (fr)Phénomène par Fabrice Rousselot, Libération du 30 juillet 2008
  17. (fr) Critique du film sur France 2.fr
  18. (en) Bio de Steve Jobs sur le site Apple
  19. (en) Histoire de Pixar
  20. (en) article de CNN Money
  21. article Apple and Eve, Richard Siklos, CNNmoney
  22. Los Angeles Times
  23. Le générique du film contient pour cette raison le copyright Atari
  24. (en) Right-Wing Apoplectic Over Pixar’s WALL-E, Think Progress, 1e juillet 2008
  25. (fr) « Wall-E », gauchiste ou patriote ? par Philippe Grangereau, Libération du 30 juillet 2008
  26. (en) The Hypocrisy of WALL-E par Greg Pollowitz sur NRO Online, 29 juin 2008
  27. Le DVD de Wall-E livré en version... canadienne !
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