Villefranche-de-Conflent

Villefranche-de-Conflent
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42° 35′ 17″ N 2° 22′ 07″ E / 42.5880555556, 2.36861111111

Villefranche-de-Conflent
Administration
Pays France
Région Languedoc-Roussillon
Département Pyrénées-Orientales
Arrondissement Prades
Canton Prades
Code commune 66223
Code postal 66500
Maire
Mandat en cours
Huguette Teulière
20092014
Intercommunalité Communauté de communes du Conflent
Site web Villefranche-de-Conflent (site officiel)
Démographie
Population 235 hab. (2007)
Densité 53 hab./km²
Gentilé Villefranchois(e)
Géographie
Coordonnées 42° 35′ 17″ Nord
       2° 22′ 07″ Est
/ 42.5880555556, 2.36861111111
Altitudes mini. 390 m — maxi. 1 395 m
Superficie 4,46 km2

Voir la carte physique

Voir la carte administrative

Villefranche-de-Conflent (Vilafranca de Conflent en catalan) est une commune française, située dans le département des Pyrénées-Orientales et la région Languedoc-Roussillon.
Ses habitants sont les Villefranchois et les Villefranchoises.
La cité construite en marbre rose (dit de Villefranche car extrait de carrières des environs) est toujours entourée par son enceinte fortifiée, d'origine médiévale et grandement remaniée au fil des siècles, notamment au XVIIe siècle par Vauban, qui fait bâtir le fort Libéria qui domine toujours la ville. Ses rues ont conservé leur caractère médiéval, avec de nombreux bâtiments remontant à cette période.
Elle a développé une activité touristique essentiellement estivale. On y trouve ainsi de nombreuses échoppes d'artisans, présentant des produits locaux (poterie, pâtisserie et savons entre autres). Le village est classé parmi les plus beaux de France.
La gare de Villefranche est le point de départ du train jaune.

Sommaire

Géographie

Villefranche-de-Conflent est située en Conflent, au confluent de la Têt et du Cady.
La ville est desservie par la route nationale 116, qui la relie à Prades et Perpignan à l'est et à la Cerdagne et Andorre à l'ouest.
De plus, c'est à la gare de Villefranche - Vernet-les-Bains que s'effectue le changement entre la ligne à voie normale venant de Perpignan et la voie métrique du Train Jaune (ligne de Cerdagne). La ville est donc reliée par un service de TER (Train Express Régional) à la Cerdagne et à la plaine littorale.

Histoire de Villefranche-de-Conflent

La capitale du Conflent

Signalisation bilingue en français et en catalan à l'entrée de la ville et du fort Libéria.

Villefranche est fondée par une charte octroyée par le comte de Cerdagne Guillem Ramon le 9 avril 1091[1] (ou 1090[2] ou 1092[3] selon les sources). Le comte avait alors sa résidence à Corneilla-de-Conflent et voulait faire de Villefranche sa nouvelle capitale. Le site est d'ailleurs particulièrement bien choisi : au fond du défilé de la Têt, à la confluence de celle-ci avec le Cady, la ville contrôle alors l'accès aux terres principales du Conflent[3]. La ville devient effectivement la capitale du Conflent (et siège d'une viguerie) au plus tard en 1126. Elle le reste jusqu'au XVIIIe siècle[4].

En septembre 1263, le roi d'Aragon Jacques Ier ordonne la construction de trois ponts sur la Têt. Ces trois constructions furent sévèrement endommagées, voire détruites, par la terrible inondation de 1421, et seul le pont Saint-Pierre fut rétabli[5].

Au cours des XIIIe siècle, XIVe siècle et XVe siècles les fortifications de la ville sont sans cesse remaniées et complétées. L'ensemble est reconstruit au XIVe siècle d'après de nouveaux plans, comme l'atteste un texte de 1411 rapportant cette reconstruction[6],[7].

La forteresse Vauban

Le fort Libéria vu de la gare.

La ville est assiégée et prise par les Français en 1654 ; les fortifications sont alors démantelées pour qu’elles ne puissent pas servir aux Espagnols. La construction de nouvelles fortifications est entreprise à partir des plans de Vauban en 1669, qui visite le chantier dix ans plus tard[8]. Le Fort Libéria est alors construit à flanc de montagne, dominant la ville au nord. Les travaux se poursuivent pendant tout le XVIIIe siècle (porte de France en 1783, porte d'Espagne en 1791)[9].

Chemin de fer

Le chemin de fer arrive à Villefranche en 1885 : la ville est alors reliée à Perpignan et Prades par une voie à écartement normal. Il faut attendre 1909 pour que le premier tronçon de la ligne à voie métrique de Cerdagne soit mise en service jusqu'à Mont-Louis, puis 1911 jusqu'à Bourg-Madame et enfin 1927 jusqu'à Latour-de-Carol, où la ligne est en correspondance avec la ligne internationale transpyrénéenne (dite Transpyrénéen oriental)[10].

Administration

La ville est membre du Réseau des sites majeurs de Vauban et est classée dans la prestigieuse liste des Plus Beaux Villages de France.

Le 7 juillet 2008, le Comité du Patrimoine mondial de l'UNESCO a inscrit au Patrimoine Mondial de l'Humanité son ensemble fortifié, comprenant l'enceinte, la citadelle du fort Liberia et l'ensemble des grottes Cova Bastera, créés grâce au génie du maréchal de Vauban dans la seconde moitié du XVIIe siècle.

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1965 1995 Jean-Pierre Lannelongue ... ...
1995 2001 Jean Cambou ... ...
2001 2002 François Galte[11] ... ...
2003 2008 Rose-Marie Soria ... ...
2008 2009 Guy Raffalli[12] ... ...
2009 en cours Huguette Teulière ... ...

Population et société

Démographie

Évolution démographique
Années 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 -
Population 580 507 435 294 261 225 237 235 -
Notes, sources, ... Population sans doubles comptes de 1962 à 1999 ; population municipale depuis 2006
Sources : Insee[13]

Enseignement

Santé

Personnalités liées à la commune

Plusieurs empoisonneuses impliquées dans l'affaire des poisons, dont Anne Guesdon, la femme de chambre de la marquise de Brinvilliers, furent enfermées au fort Libéria, qui surplombe Villefranche[14].

Économie

Culture et patrimoine

L'église paroissiale Saint-Jacques

Dès la fondation de la ville, ou dans les années qui ont suivi, l'autorisation est donnée par l'évêque d'Elne aux habitants de procéder à la construction d'une église[15].
La partie la plus ancienne de l'édifice remonte au début XIIe siècle : il s'agit de la nef septentrionale. Lors de la deuxième moitié de ce même siècle, l'augmentation de la population rend nécessaire l'adjonction d'un nouveau vaisseau plus vaste au sud du premier.
L'ensemble est remanié au XIIIe siècle : allongement à l'est avec création de l'actuel chevet plat, création des chapelles latérales et construction de l'actuel clocher sur l'angle nord-ouest[1].
A la fin du XVIIe siècle, lors du remodelage des fortifications de la ville, les abords de l'église paroissiale sont totalement modifiés. Le cloître, qui flanquait l'église à l'ouest, est rasé (il n'en reste que les rangées de corbeaux sur lesquels s'appuyaient la charpente des galeries)[16]. Le portail occidental est supprimé ; son encadrement de marbre rose, constitué de deux colonnes chacune surmontées de chapiteaux sculptés (apparentés à la sculpture du cloître et de la tribune de Serrabone) supportant une voussure sculptée, a été transféré sur le mur septentrional, à gauche de l'entrée d'origine. Ces sculptures sont datées du milieu du XIIe siècle[17],[18].
À l'angle nord-ouest, sous la tour clocher, se trouve le portail d'origine de l'église, et est lui aussi construit en marbre rose. Il est encadré par quatre colonnes (deux de part et d'autre de la porte), supportant des chapiteaux ornés de feuillages (chapiteaux extérieurs) et de lions et de singes (chapiteaux intérieurs). Ces colonnes supportent les voussures ornées (tore en spirale, têtes humaines et animales) qui encadrent le tympan et le linteau. Cette ornementation est comparable à celle du cloître de l'abbaye Saint-Michel de Cuxa[17].

Les fortifications

La ville est entourée d'une enceinte de forme rectangulaire allongée, intégralement conservée. Elle présente des éléments médiévaux mêlés aux reconstructions et adjonctions des XVIIe siècle et XVIIIe siècles.
De l'époque médiévale subsiste notamment la tour du Diable, attenante à l'église (angle sud-est). Elle porte par ailleurs l'inscription "Elle fut commencée l'an 1441 et finie l'an 1454" (inscription originale : catalan : Comensada fo lany MCCCCXXXXI he finida lany MCCCCLIIII). De plus il reste la majeure partie de la courtine sud, flanquée de deux tours semi-circulaires (du XIVe siècle, antérieures à la tour du Diable). Cette courtine et ces tours furent renforcées au XVIIe siècle par l'installation de trois bastions et d'un nouveau chemin de ronde. La première de ces tours est englobée dans le bastion de Corneilla (angle sud-est), la deuxième est quant à elle entre la tour du Diable et le bastion de la Reine (angle sud-ouest). Une troisième tour de même plan s'élève à l'angle nord-ouest, englobée dans le Bastion du Roi.
De cette période subsistent également la porte du Roussillon et la porte de France (la nouvelle porte du XVIIIe siècle a été construite à sa gauche, respectant ainsi l'édifice médiéval), de même qu'une partie de la porte ouvrant sur le Pont Saint Pierre.
Au XVIIe siècle, Vauban fait donc reconstruire et renforcer les fortifications médiévales, il fait notamment édifier un fort détaché communiquant par un souterrain. De nouveaux bastions sont édifiés (notamment ceux cités ci-dessus) : le bastion du Roi (angle nord-ouest), le bastion de la Reine (angle sud-ouest), le bastion du Dauphin (angle nord-est), le Bastion de Comellà (angle sud-est) et le bastion de la Boucherie (courtine nord, sur le pont Saint-Pierre).
À la fin du XVIIIe siècle on reconstruit la Porte de France (en 1783, sur le front est) et la Porte d'Espagne (en 1791), située à l'ouest de la ville, à l'emplacement de l'ancienne tour-porte[19],[20].

La ville

Outre l'église Saint-Jacques et les fortifications, la ville possède plusieurs bâtiments dignes d'intérêt, notamment de remarquables exemples de l'architecture civile médiévale.
L'espace urbain à l'intérieur de l'enceinte est organisé autour de deux rues parallèles est-ouest : la rue Saint-Jacques au sud et la rue Saint-Jean au nord.
L'ancienne viguerie[21], aujourd'hui siège de l'hôtel de ville, est sise rue Saint-Jean, à l'angle avec la place de l'église. Le bâtiment remonte au XIIe siècle, de même que la tour-beffroi qui le flanque[22], surmonté par une pyramide en maçonnerie en 1623[6].
L'hôpital de Villefranche (rue Saint-Jean), fondé par Pons de Sarabeu en 1225, comporte un corps de logis remanié surmonté de merlons, et une haute tour quadrangulaire dont le sommet est surmonté de corbeaux[22].
Presque toutes les maisons remontent au Moyen Âge. La plupart ont été remaniées et présentent donc des traces, des empreintes des différentes époques. Au rez-de-chaussée, elles comportent quasiment toutes une ou plusieurs grandes arches en plein cintre. Certaines façades présentent encore des fenêtres géminées, comme par exemple la demeure sise au 75 rue Saint-Jean (deuxième moitié du XIIIe siècle) ou des fenêtres à meneaux, comme aux 24-26 rue Saint-Jean (vers 1500)[22].

Vue panoramique du village fortifié de Villefranche-de-Conflent.

Autres curiosités

Le petit train jaune au départ de Villefranche-de-Conflent
  • Dominant la ville au nord, le fort Libéria, construit par Vauban, fait partie intégrante du système de défense de la ville. L'escalier souterrain dit "des mille marches" (en fait il n'en compte pas mille) qui le relie à la ville, au niveau du pont Saint-Pierre, n'a été bâti qu'au XIXe siècle. Entre fort Libéria et la ville de Villefranche, on peut noter la présence de casemates Haxo, malheureusement pas entretenues.
  • À proximité immédiate de la ville se trouvent la grotte des Grandes Canalettes, fameuse pur ses draperies calcaires. Elle se situe toutefois sur la commune de Corneilla-de-Conflent.
  • L'ermitage de Notre-Dame-de-Vie (ou Saint-Pierre de la Roca), à l'ouest de la ville, est localisé sur la commune de Fuilla.
  • C'est de la gare de Villefranche - Vernet-les-Bains (en fait sur la commune de Corneilla-de-Conflent) que part le Train Jaune (ligne de Cerdagne).

Gastronomie

Signalons que la spécialité culinaire de la ville est la "bougnette" (ou "bunyete" en catalan) qui se présente comme une crêpe solide ou un beignet très fin et sucré.[réf. nécessaire]

Voir aussi

Liens internes

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Liens externes

Sources

Bibliographie

Notes

  1. a et b Géraldine Mallet, Églises romanes oubliées du Roussillon, Ed. Les Presses du Languedoc, 2003, page 208
  2. Lucien Bayrou, Entre le Languedoc et le Roussillon, 1258-1659, fortifier une frontière ?, Ed. Amis du Vieux Canet, 2004, page 273
  3. a et b CAZES Albert (abbé), Villefranche-de-Conflent, Guide Touristique Conflent, page 3
  4. Albert Cazes (abbé), Villefranche-de-Conflent, Guide Touristique Conflent, page 5
  5. Albert Cazes (abbé), op. cit., page 4
  6. a et b CAZES Albert (abbé), Villefranche-de-Conflent, Guide touristique Conflent, page 6
  7. BAYROU Lucien, Entre le Languedoc et le Roussillon, 1258-1659, fortifier une frontière ?, Ed. Amis du Vieux Canet, 2004, page 273
  8. Lucien Bayrou, op. cit., 2004, page 273.
  9. Albert Cazes (abbé), page 9
  10. Piere Cazenove, Le Train Jaune de Cerdagne, Ed. Loubatières, 1992, pages 5-7
  11. F. Galte a parrainé la candidature de Jean-Pierre Chevènement à l'élection présidentielle de 2002, cf. Liste des citoyens ayant présenté les candidats à l'élection du Président de la République de 2002
  12. Préfecture des Pyrénées-Orientales, Liste des maires élus en 2008, consultée le 22 juillet 2010
  13. Insee, Historique des populations par commune depuis le recensement de 1962 (fichier Excel), mis à jour en 2010, consulté le 21 juillet 2010
  14. LEBIGRE Arlette, 1679-1682, l'affaire des poisons
  15. CAZES Albert (abbé), Villefranche-de-Conflent, Guide touristique Conflent, page 19
  16. CAZES Albert (abbé), Villefranche-de-Conflent, Guide touristique Conflent, page 8
  17. a et b MALLET Géraldine, Églises romanes oubliées du Roussillon, Ed. Les Presses du Languedoc, 2003, page 209
  18. CAZES Albert (abbé), Villefranche-de-Conflent, Guide touristique Conflent, page 45
  19. CAZES Albert (abbé), Villefranche-de-Conflent, Guide touristique Conflent, pages 6-8
  20. BAYROU Lucien, Entre le Languedoc et le Roussillon, 1258-1659, fortifier une frontière ?, Ed. Amis du Vieux Canet, 2004, pages 273-275
  21. TOSTI Jean, Villefranche-de-Conflent, (page consultée le 27 décembre 2007). < http://jeantosti.com/villages/villefranche.htm >
  22. a, b et c GARRIGOU-GRANDCHAMP Pierre, Inventaire des édifices domestiques des XIIe, XIIIe et XIVe siècles à Villefranche-de-Conflent, (page consultée le 27 décembre 2007). <http://www.societes-savantes-toulouse.asso.fr/samf/grmaison/geomm/france/66/vilfrcfl/vilfr01.htm >

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