Villa gallo-romaine de Montmaurin

Villa gallo-romaine de Montmaurin
Villa gallo-romaine de Montmaurin
Galerie du Nymphée, dans l'aile thermale
Galerie du Nymphée, dans l'aile thermale
Présentation
Période ou style Antiquité
Type Villa gallo-romaine
Date de construction Ier siècle ap. J.-C.
Protection Ce monument fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis 1949[1].
Géographie
Pays Drapeau de France France
Région Midi-Pyrénées
Localité Montmaurin
Coordonnées 43° 12′ 59″ N 0° 38′ 44″ E / 43.21639, 0.6455643° 12′ 59″ Nord
       0° 38′ 44″ Est
/ 43.21639, 0.64556
  

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Villa gallo-romaine de Montmaurin

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Villa gallo-romaine de Montmaurin

La villa gallo-romaine de Montmaurin est située sur la commune française de Montmaurin (département de la Haute-Garonne), dans le Comminges et la région Midi-Pyrénées.

Elle est l'une des plus vastes villas gallo-romaines de la Gaule Aquitaine. Ses dimensions et son luxe illustrent la prospérité économique exceptionnelle que connut le Sud-Ouest de la Gaule entre le IVe et le VIe siècle. L'exploitation agricole fut implantée durant la Pax Romana, au Ier siècle. Ses terres couvraient une superficie de plus d'un millier d'hectares. À partir du IVe siècle, la résidence du maître fut transformée en un palais s'étendant sur 5 800 mètres carrés. La villa fut habitée jusqu'à la fin du Ve siècle ou au début du VIe.

Sommaire

Situation géographique

Les bâtiments de villa gallo-romaine de Montmaurin sont implantés dans le piémont Pyrénéen, à un kilomètre environ au sud de l'entrée des gorges de la Save : à cet endroit (le lieu-dit Lassalles), la vallée en se rétrécissant avant d'entrer dans les gorges forme une petite plaine.

Histoire

Vers le milieu du Ier siècle après J.-C., une gigantesque exploitation agricole est implantée à Montmaurin, au pied des Pyrénées : le terrain exploité couvre plus d'un millier d'hectares, les employés sont au nombre de cinq cents. Plusieurs dizaines de constructions, logements des ouvriers et bâtiments agricoles (pars rustica), sont regroupés en bord de rivière (la Save) autour de la maison du maître (pars urbana). Un mur d'enceinte clôt l'ensemble sur une superficie de 18 ha.

La villa semble connaître une période d'abandon ou de semi-abandon, peut-être consécutive à une crue de la Save, fin IIe ou IIIe siècle[2].

À la fin du IVe ou au début Ve[3], deux campagnes d'importants remaniements sont entreprises : elles vont transformer l'exploitation agricole en une résidence extrêmement luxueuse, un somptueux palais à deux péristyles dans le genre gréco-romain.

La villa fut abandonnée postérieurement au Ve siècle[3],[4].

Fouilles archéologiques

Le site était connu dès la fin du XIXe siècle[5]. On y voyait un ancien « couvent des Templiers » jusqu'à ce que l'archéologue Anthyme Saint-Paul reconnaisse en 1865 le caractère romain des vestiges[6].

Entre 1879 et 1881, Isidore Miro acheta les parcelles pour soustraire les ruines au pillage[7]. Puis avec l'abbé Jean-Marie Couret, ils firent les premiers sondages entre 1879 et 1882. Un plan général de la villa, très correct, fut publié par l'abbé Couret en 1903[8]. Mais ce n'est qu'à partir de fin 1946 que l'archéologue Georges Fouet commença à mener des fouilles exhaustives ; ses campagnes se poursuivirent jusqu'en 1962.

La villa gallo-romaine de Montmaurin a été classée « monument historique » le 5 décembre 1949[9]. En 2010, elle est gérée par le Centre des monuments nationaux. Le site est ouvert au public et de nombreux objets retrouvés lors des fouilles (statues, monnaies, etc.) sont exposés au musée de Montmaurin.

Architecture

Corps de logis central, aile sud

L'état actuel des vestiges reflète le dernier état de construction, à partir du IVe siècle.

La villa est orientée sud-ouest / nord-ouest. Dans sa plus grande longueur, la façade mesure 117 mètres.

On entre par une cour d'honneur en forme de demi-cercle : bordée de colonnades, elle inclut un temple hexagonal de type gaulois. Depuis la cour, un vestibule d'apparat permet d'accéder au corps de logis central. Les quartiers d'habitation sont organisés autour d'une série de cours et de jardins intérieurs. Des vues sont aménagées pour contempler le panorama pyrénéen. Un premier péristyle, vaste, est entouré de chambres ; au nord-est de celui-ci, le logis se prolonge par un second péristyle, plus petit ; au nord-ouest, une aile thermale comprend un nymphée et une piscine de plein air.

La villa compte environ deux cents pièces d'habitation : elles étaient décorées de colonnades, de portiques, ornées de de peintures murales et de collections de sculptures de marbre et de bronze, dallées de mosaïques ou de marbre de Saint-Béat blanc ou bleu-gris ; les fenêtres étaient vitrées, le corps de logis disposait d'un système de chauffage par le sol et les murs (hypocauste) ainsi que l'eau courante. Dans le logis d'été, six viviers d'eau de mer permettent de conserver les huîtres ainsi que vingt-deux autres espèces de coquillages transportés de l'Atlantique et de la Méditerranée.

Les dépendances incluaient des forges, une tuilerie-briqueterie et un atelier de tissage.

Images

Notes et références

  1. Ministère de la Culture, base Mérimée, « Notice no PA00094397 » sur www.culture.gouv.fr.
  2. Georges Fouet donnait en 1969 pour cette inondation une fourchette située entre 285 et 325. La Carte Archéologique de la Gaule parle seulement de la fin du IIe.
  3. a et b La chronologie proposée par Georges Fouet en 1969 a été remise en cause par les études plus récentes de Catherine Balmelle ou celles de Marc Gauthier : la rénovation daterait au plus tôt du dernier quart du IVe, voire du début du Ve ; la destruction finale se situerait postérieurement au Ve siècle (Lea Margaret Stirling, The Learned Collector: Mythological Statuettes and Classical Taste in Late Antique Gaul, University of Michigan Press, 2004 (ISBN 0472114336), p. 48-49 ).
  4. On ne reconnaît plus la théorie de Georges Fouet concernant l'incendie final : « L'anéantissement de la villa de Montmaurin par « un grand incendie final » situé […] à la charnière des IVe-Ve siècles par G. Fouet dans la publication de 1969 a rejoint le musée des fantasmes historiographiques » (Carrié Jean-Michel, « Catherine Balmelle : Les demeures aristocratiques d'Aquitaine. Société et culture de l'Antiquité tardive dans le Sud-Ouest de la Gaule, Annales », dans Histoire, Sciences Sociales, vol. 57, no 5, 2002, p. 1392-1394 ). S'il existe bien quelques traces de foyers épars, un incendie généralisé aurait très abîmé les mosaïques, ce qui n'est pas le cas (Catherine Balmelle, Les demeures aristocratiques d'Aquitaine. Société et culture de l'Antiquité tardive dans le Sud-Ouest de la Gaule, Bordeaux-Paris, Ausonius-Aquitania, coll. « Mémoires », 2001, p. 119 ).
  5. Avant même que des fouilles soient menées, le site était très visible : « À Montmaurin, sur la rive gauche de la Save, les ruines d'une grande villa romaine constituent un ensemble imposant […] dont les murs s'élèvent encore par endroits à plus de 2 mètres au-dessus du sol (Georges Fouet, Michel Labrousse, « Découvertes archéologiques en Nébouzan (Haute-Garonne) de 1945 à 1948 », dans Gallia, vol. 7, no 1, 1949, p. 23-54 [texte intégral (page consultée le 10 décembre 2010)] ).
  6. Anthyme Saint-Paul, « Excursion archéologique dans le pays de Comminges », dans Bulletin monumental, Société Française d'Archéologie, 1re série, vol. XXXI, no 1, 1865, p. 135-151 [texte intégral (page consultée le 17 décembre 2010)] , p. 139.
  7. Georges Fouet, « La villa gallo-romaine de Montmaurin vers le milieu du IVe siècle », dans Revue de Comminges, vol. LXXVI, 1963, p. 121-133  (réédité dans Revue de Comminges, tome CVIII (1993-3), p. 315-326).
  8. Son interprétation était moins bonne : l'abbé Couret croyait avoir affaire à un temple (Robert Sablayrolles et Argitxu Beyrie, Le Comminges (Haute-Garonne) - 31/2, Paris, Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, coll. « Carte archéologique de la Gaule », 2006 (ISBN 2-87754-101-0), p. 198-218 ).
  9. Notice no PA00094397, sur la base Mérimée, ministère de la Culture

Voir aussi

Bibliographie

  • Georges Fouet, La villa gallo-romaine de Montmaurin (Haute-Garonne), XXe supplément à Gallia, Paris, Édition du C.N.R.S., 1969, 392 p. 
  • Catherine Balmelle, Les demeures aristocratiques d'Aquitaine. Société et culture de l'Antiquité tardive dans le Sud-Ouest de la Gaule, Bordeaux-Paris, Ausonius-Aquitania, coll. « Mémoires », 2001, 497 p. 
  • Robert Sablayrolles et Argitxu Beyrie, Le Comminges (Haute-Garonne) - 31/2, Paris, Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, coll. « Carte archéologique de la Gaule », 2006, 515 p. (ISBN 2-87754-101-0) .

Articles connexes

Liens externes


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