Ustaše

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Oustachis

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Les Oustachis (en croate : Ustaše - les Insurgés) étaient un mouvement nationaliste et fasciste croate fondé en 1929 par Ante Pavelić. Le mouvement avait comme objectif de renverser la monarchie et de contrer la prédominance serbe sur le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes fondé en 1918. Il exerça le pouvoir en Croatie durant la Seconde Guerre mondiale avec l'aide de troupes de Hitler, après l'occupation de la Yougoslavie par les forces du Reich au printemps 1941. Durant cette période, les oustachis pratiquèrent une violente politique de génocide caractérisée par une purification ethnique, religieuse et politique qui mena à la mort de centaines de milliers de Serbes, de Juifs, de gitans et de Croates communistes.

Oustachis à l'entraînement.

Le mouvement a été fondé le 7 janvier 1929, le lendemain de la dissolution du parlement et de l'instauration de la «dictature royale» par Alexandre Ier de Yougoslavie. Le mouvement est d'abord aidé par la Hongrie de l'amiral Horthy, et l'Italie de Mussolini, à qui Pavelić promet de laisser la Dalmatie en échange de son aide. Dès le début des années 1930 les membres de l'organisation sont impliqués dans de nombreux attentats. Pendant l'été 1932, plusieurs centaines d'Oustachis tentèrent une insurrection armée dans la province de Lika, avec le soutien du parti communiste yougoslave. En 1933, le premier attentat contre le roi est un échec.

Le 9 octobre 1934 Alexandre Ier de Yougoslavie est assassiné à Marseille par des activistes oustachis alliés à des Macédoniens de l'ORIM. Le ministre français Louis Barthou sera également tué lors de cet attentat.

L'État indépendant de Croatie rejoint officiellement l'Axe Rome-Berlin-Tokyo le 15 juin 1941.

Les Oustachis et leur régime sont anéantis lors du retrait Allemand de Yougoslavie en 1945.

Sommaire

Symboles

Le symbole des Oustachis est un large U majuscule avec un empattement prononcé. Une variation de ce symbole inclus un plus symbolisant une croix chrétienne. Dans certaine communication, le symbole « ==U== » est utilisé. Comme pour la plupart des mouvements fasciste, les oustachis ont simplement ajouté leur propre symbolique a d'autre symbole nationaux existant. L'insigne oustachis sur les bérets était ainsi le blason croate, ou šahovnica, surmonté du U oustachi.

Le drapeau de l'État indépendant de Croatie était un drapeau tricolore rouge-blanc-bleu avec l'échiquier croate au centre et le U oustachi au coin supérieur gauche. Sa monnaie était le Kuna. L'échiquier du blason du NDH est d'argent et de gueules, il commence par un carré blanc en haut à droite, à la différence du blason croate actuel de gueules et d'argent. Parmi les explications possible, le premier carré blanc signifierait la nationalité croate, par opposition à l'État croate ou le carré blanc serrait utilisé sur les « drapeau de guerre », ou simplement la volonté de l'État croate actuel de se différentier de l'État fasciste de la seconde guerre mondiale.

Le salut oustachis était « Za dom - spremni ! », « - Pour la patrie - Prêt !». Bien que le salut ait été inventé au XIXe siècle par le Ban Josip Jelačić, il est aujourd'hui associé au sympathisant oustachi par les Serbes mais associé à la droite conservatrice par le Parti croate du droit. Certain Croates voient toujours ce salut comme un simple symbole patriotique du fait de son utilisation antérieur à celle faite par les oustachis. Il est parfois abrégé par « ZDS ».

Victimes

Enfants serbes trouvés dans le camp lors de la libération.

Les Oustachis ont tenté de convertir au catholicisme les Serbes; ceux qui restaient chrétiens orthodoxes étaient exterminés avec les Juifs et les Tsiganes, comme tous ceux qui s'opposaient a eux, notamment les partisans communistes Croates. Ils créèrent plusieurs camps de concentration, dont notamment celui de Jasenovac. Le ministre oustachi de la culture, Mile Budak, affirma lors d'un discours qu'un tiers des Serbes devaient être convertis, un tiers exterminés et un tiers chassés de l'État indépendant croate.

Le nombre exact de victimes, spécialement de victime serbe n'est pas connu, seules des estimations existent, mais il est certain que plusieurs centaines de milliers de personnes furent tuées dans les camps de concentration et en-dehors. Les livres d'histoires de la République Fédérale socialiste de Yougoslavie parlaient de 1 700 000 victimes pour l'ensemble de la Yougoslavie, chiffre calculé en 1946 sur la base de la perte démographique de population (La différence entre le nombre actuel de personnes après la guerre et la population qu'aurait compté le territoire si la croissance démographique d'avant guerre s'était poursuivie). C'est le nombre qui fut utilisé par Edvard Kardelj et Moše Pijade pour la demande de réparation de guerre faite à l'Allemagne.[1].

Une étude de la fin des années 1980 du Croate Vladimir Šerjavić et du Serbe Bogoljub Kocovic, Gubici stanovnistva Jugoslavije u drugom svjetskom ratu, estime à 550 000 Serbes, 20 000 Croates, 90 000 Bosniaques, 60 000 Juifs, 50 000 Montenegrins et 30 000 Slovènes le nombre de victimes du régime oustachis[2],[1]

Serbes

Selon le dossier du président Roosvelt, en vu de la conférence de Téhéran 1943, 744 000 serbes furent exterminés dont 600 000 exclusivement par les oustachis, le rapport précise qu'il ne tient pas compte des pertes militaires des résistants ni des pertes civiles du au bombardement[3].

Les sources serbes officielles quant à elles estiment à 700 000 le nombre de serbes exécutés par les oustachis[4],

Juifs

Sur les 35 000 juifs vivants sur le territoire, seuls 20 % (environ 6 000) survécurent à la guerre[5]. Selon le démographe croate Vladimir Zerdajic, 19 800 Juifs ont été tués dans les camps croates, dont treize mille dans celui de Jasenovac[6]. Des milliers d'autres Juifs furent déportés vers les camps d'extermination nazis à partir de 1942, avec l'approbation du gouvernement croate, qui laisse également les dizaines de Croates juifs vivant en Allemagne être déportés[7].

Les victimes juives seraient, selon le dossier du président Roosvelt cité plus haut, de 63 200 victimes dont 24 000 hors de Yougoslavie dans les camps et de 39 000 en Yougoslavie[3].

Tsiganes

De même, on dénombra 40 000 Tsiganes de moins après la fin du conflit.

Jasenovac

Selon l'étude du Croate Vladimir Zerjavic, dont les résultats concordent avec ceux du Serbe Bogoljub Kocovic le nombre réel de victimes à Jasenovac est de 85 000, dont 50 000 Serbes, 13 000 juifs, 12 000 Croates et 10 000 Tsiganes[8]. Le 20 avril 1998 lors du procès, en Croatie, du criminel de guerre Dinko Šakić, responsable du camp en 1944, l'acte d'accusation a retenu le chiffre de 50 000 victimes.

Selon le United States Holocaust Memorial Museum :

« Due to differing views and lack of documentation, estimates for the number of Serbian victims in Croatia range widely, from 25,000 to more than one million. The estimated number of Serbs killed in Jasenovac ranges from 25,000 to 700,000. The most reliable figures place the number of Serbs killed by the Ustaša between 330,000 and 390,000, with 45,000 to 52,000 Serbs murdered in Jasenovac. »
« À cause des différences de point de vue et du manque de sources, les estimations du nombre de victimes serbes en Croatie varient largement, de 25 000 à plus d'un million. Les estimations de Serbes tués à Jasenovac varient de 25 000 à 700 000. Les sources les plus fiables estiment que le nombre de Serbes tués par les Oustachis varie entre 330 000 et 390 000, dont 45 000 à 52 000 Serbes assassinés à Jasenovac » ;[9]

Bibliographie

  • V. Dedijer, The Yugoslav Auschwitz and the Vatican. The Croatian Massacre of the Serbs during World War II, Prometheus Books Buffalo-New York and Ahriman Verlag Freiburg Germany, 1992
  • Carlo Falconi, Le Silence de Pie XII. Essai fondé sur des documents d'archives recueillis par l'auteur en Pologne et en Yougoslavie, éd. du Rocher, 1965
  • Ladislaus Hory et Martin Broszat, Der Kroatische Ustacha-Staat. 1941-1945, Stuttgart, 1964
  • Zdenko Löwenthal, The Crimes of the Fascist Occupants and their Collaborator against the Jews in Yougoslavia, Belgrade, 1957
  • Edmond Paris, Genocide in Satellite Croatia. A Record of Racial and Religious Persecutions and massacres, Translated from the French by Louis Perkins, American Institute for Balkan Affaires, Chicago 1961

Références

  1. a  et b (en) (en) John R. Lampe, Yugoslavia as History: Twice there was a Country, Cambridge University Press, Cambridge, 28 mars 2000, 487 p. (ISBN 0521774012) 
  2. Catherine Lutard, "Géopolitique de la Serbie Monténégro", éditions Complexe (ISBN 2870276478), page 43
  3. a  et b Catherine Lutard, "Géopolitique de la Serbie Monténégro", éditions Complexe (ISBN 2870276478), page 42
  4. Catherine Lutard, "Géopolitique de la Serbie Monténégro", éditions Complexe (ISBN 2870276478), page 42
  5. Raul Hilberg, La Destruction des Juifs d'Europe, éd. Gallimard, 2006, tome II, pp. 1317 et 1331.
  6. Josip Kolanovic, « La Shoah en Croatie. Documents et perspectives de recherche », dans Jacques Fredj (dir.), Les Archives de la Shoah, éd. de L'Harmattan, 1998
  7. Raul Hilberg, op. cit.
  8. Le Monde du 06.10.99 et du 16.03.99
  9. Site du United States Holocaust Memorial Museum

Liens externes

Points de vu neutre

Point de vue croate

Point de vue serbe


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