Uskub

Uskub

Skopje

Скопје
Shkup
Skopje
Highrises in Skopje.JPG
Panorama urbain de Skopje

Blason
Drapeau
Héraldique Drapeau

Latitude
Longitude
42° 00′ 00″ Nord
       21° 26′ 00″ Est
/ 42, 21.433333
 
Pays Macédoine Macédoine
Région Skopje
Municipalité Skopje
Code Postal 1000
Altitude 240
Superficie 571,46 km2
Population (2007) 700 000 hab.
Densité de population 1 224,9 hab/km2
Gentilité Skopiote
Maire
Mandat en cours
Koce Trajanovski
Divers Saint Patron : Clément d'Okhrid
Site Web www.skopje.gov.mk
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Municipalité de
Superficie
Population
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Maire
Mandat en cours

Site Web [http:// ]

Skopje (en macédonien Скопје, prononcé [ˈskopje], Shkup ou Shkupi en albanais) est la capitale et la plus grande ville de la République de Macédoine ; elle compte aujourd'hui un peu moins de 700 000 habitants, soit environ le tiers de la population totale du pays. Skopje concentre la majeure partie des fonctions administratives, politiques, économiques et culturelles de Macédoine.

La ville existe depuis l'Antiquité romaine, durant laquelle elle est appelée Scupi. Après avoir fait partie de l'Empire byzantin et de l'Empire ottoman sous le nom d'Uskub, elle a été intégrée à la Yougoslavie puis est devenue la capitale officielle de la Macédoine. Skopje s'est ensuite particulièrement développée après la Seconde Guerre mondiale, sous Tito. Depuis 1963, Skopje est tristement célèbre pour le tremblement de terre qui la détruisit presque entièrement, et offre aujourd'hui un urbanisme marqué par l'architecture communiste et contemporaine. La chute du régime yougoslave et l'indépendance de la Macédoine ont entraîné de nombreuses fermetures d'usines et la ville peine encore aujourd'hui à s'inclure dans les réseaux économiques européens.

Sommaire

Géographie

Généralités

Skopje vu par le satellite Spot

Skopje (42°0′N 21°26′E / 42, 21.433) se trouve sur le cours supérieur du Vardar, principal fleuve de Macédoine et qui se jette dans la mer Égée. La ville est au nord du pays, au cœur des Balkans et à mi-chemin entre Belgrade et Athènes.

En 2002, Skopje comptait 506 926 habitants[1], appelés Skopiotes. La ville couvre 571,46 km² et se situe à une altitude d'environ 245 m[1]. La vallée du Vardar est environnée par de nombreuses collines et montagnes ; la plus proche de Skopje est le mont Vodno.

La ville s'étend sur une moyenne de 23 km d'est en ouest et 9 km du nord au sud. Néanmoins, la ville possède des contours très irréguliers ; elle est étroite en son centre mais largement étalée à l'est et à l'ouest.

Urbanisme

La vaste place de Macédoine, au centre de la ville

Skopje possède un urbanisme plutôt lâche et désordonné, qui porte la trace profonde du tremblement de terre qui détruisit à 80 % la ville en 1963.

Le centre-ville est ainsi formé de deux ensembles totalement distincts. Les vieux quartiers de la rive nord du Vardar, majoritairement épargnés par la catastrophe, s'opposent aux quartiers sud du centre-ville, entièrement reconstruits. Ces derniers se caractérisent par de larges boulevards et regroupent la plupart des immeubles administratifs. Le centre névralgique de la ville, la place de Macédoine, date de la reconstruction et se trouve directement sur la berge sud du Vardar, relié aux anciens quartiers turcs par un pont.

L'église Saint-Démétrius, dans un quartier périphérique

La reconstruction après le tremblement de terre a été en grande partie orchestrée par Kenzō Tange[2], architecte et urbaniste japonais, qui avait notamment dessiné les plans d'Hiroshima en 1949. La plus significative de ses réalisations est la gare, qui, en étant construite en hauteur et sur des ponts, permet de dissocier trafic automobile et piéton. Sa planification de la rive sud du Vardar a été conçue pour pouvoir abriter 1 800 foyers[2].

Le relief assez prononcé ne permet pas une urbanisation régulière, les collines et les montagnes sont donc soit laissées à l'état sauvage, soit aménagées en parcs.

L'urbanisme skopiote est également marqué par une certaine anarchie, car il existe bon nombre de maisons ou d'immeubles dont la construction n'a pas été déclarée[3] et certains quartiers périphériques ressemblent fortement à des bidonvilles[4].

Hydrographie

Le Vardar et le vieux pont turc, symbole de la ville

Le Vardar, à Skopje, n'est qu'à une soixantaine de kilomètres de sa source, près de Gostivar. Néanmoins, son débit dans la ville est presque équivalent à celui qu'il a à son embouchure, près de Thessalonique. En dépit de sa latitude, Skopje est en fait une ville au climat assez humide et pluvieux, de plus, elle reçoit les eaux qui ruissellent des montagnes alentours.

Le Vardar est un fleuve à crues, ainsi, ses abords ne sont que très peu aménagés. Il forme à Skopje quelques larges méandres et est traversé par quelques ponts, au nombre de cinq dans le centre.

Plusieurs rivières se jettent dans le Vardar à Skopje. La plus longue est la Treska, qui fait 130 km de long et forme près de la ville un canyon ; les autres, la Lepenec, la Pchinja, la Kadina Reka, la Markova Reka et la Pateška Reka, font moins de 70 km de long[1].

Skopje compte deux lacs artificiels, les lacs Matka et Treska, approvisionnés par les rivières éponymes et situés en périphérie du centre[1]. Sur la chaîne Jakupica se trouve un lac glaciaire[1].

Géologie

Skopje et le mont Vodno

La proximité de la faille entre les plaques tectoniques eurasienne et africaine fait de Skopje une ville à risque sismique.

Les mouvements sismiques ont formé un environnement de moyennes montagnes. La ville de Skopje est ainsi bordée à l'ouest par les monts Šar, au sud par la chaîne Jakupica, qui culmine à 2 533 m[1], et à l'est par des collines qui forment le début des monts Osogovo, qui marquent la frontière entre la Macédoine et la Bulgarie.

Le mont Vodno, point culminant du centre de Skopje, s'élève à une altitude de 1 066 mètres. Il est largement dépassé par les monts Osoj, Zeden et Crna Gora qui font respectivement 1 506, 1 260 et 1 561 mètres d'altitude[1].

Certaines rivières, comme la Matka, ont creusé quelques ravins autour du centre. Le canyon de la rivière Treska est environné de quelques grottes[1].

Climat

La ville connaît un climat continental, proche de celui de Sofia. Les étés sont chauds, les hivers doux et les précipitations relativement abondantes et réparties tout au long de l'année[5]. Le climat skopiote possède des caractéristiques assez complexes car il résulte de la rencontre d'une influence de la mer Noire et une influence méditerranéenne dans un contexte flou de montagnes et de plaines. En hiver, l'air est réchauffé par le vardarec, un vent qui remonte la plaine du Vardar et apporte de la pluie. Le climat de la plaine du Vardar est par ailleurs différent de celui que connaissent les autres régions du pays, qui sont beaucoup plus froides et abondamment enneigées en hiver[6].

Mois J F M A M J J A S O N D
Températures maximales (°C) 5 10 13 18 23 28 31 30 26 20 10 7
Températures minimales (°C) -5 2 5 7 12 16 18 18 15 11 6 -2
Précipitations (hauteur moyenne en mm) 100 103 113 175 201 123 132 102 109 127 124 141

Toponymie

Au cours de son histoire, Skopje fut occupée par de nombreux peuples, qui chacun la baptisèrent avec un nom différent. Le premier nom connu de la ville, Scupi, date de l'occupation romaine. Il semble venir du mot grec « skopein » (σκοπεύω) qui signifie observer de loin, épier[7]. Cette dernière origine rappelle l'ancienne fonction de place forte de la ville, et l'importance de sa forteresse.

Les Bulgares succédèrent aux Romains et appelèrent la ville Skopie (Скопие). Plus tard, ce furent les Turcs qui entrèrent en possession de Skopie et ils traduisirent ce toponyme en Üsküb ; les habitants du reste de l'Europe adaptèrent à leur tour le nom ottoman en Uskub ou Uskup. Ces deux appellations restèrent usitées durant toute l'existence de l'Empire ottoman.

Lorsque la Macédoine échut au Royaume de Serbie, en 1912, Uskub devint officiellement Skoplje (Скопље). Ce toponyme fut repris par la plupart des autres langues n'ayant pas d'appellation propre pour désigner la ville.

La ville pris son nom actuel, Skopje (Скопје), au début des années 1950, lorsque les dialectes macédoniens furent unifiés et l'orthographe réformée, sous l'impulsion de la politique titiste. La minorité albanaise continue d'appeler la ville Shkupi.

Histoire

Antiquité

Scupi est vite acquise par les Romains et leur reste fidèle jusqu'au déclin de l'Empire      République romaine      Empire romain      Empire romain d'Occident      Empire romain d'Orient

Après des installations préhistoriques à partir de 5000 av. J.-C.[8], Scupi est envahie au IIIe siècle av. J.-C. par les Dardaniens. La ville tombe ensuite aux mains des Romains lorsque Quintus Caecilius Metellus Macedonicus vainc Andriskos, roi thrace de Macédoine, en 148 av. J.-C.[9].

Scupi est d'abord incluse dans la province romaine de Macédoine puis la conquête du nord des Balkans au Ier siècle av. J.-C. permet la création de la Mésie, à laquelle Scupi est rattachée. À cette époque, l'historien Tite-Live mentionne pour la première fois Scupi[9].

En 86, la Mésie est divisée par Domitien ; Scupi reçoit le statut de colonie et fait partie de la nouvelle Mésie supérieure[9].

Dioclétien puis Constantin Ier réformèrent à nouveau le découpage administratif balkanique et créèrent la Dardanie, dont Scupi devint le centre administratif[10]. Sous le règne de Constantin Ier apparaît à Scupi la première église ; l'Édit de Milan, signé en 313, qui légalise le christianisme, permet à Scupi de devenir un siège épiscopal. Le premier évêque de la ville, Perigorius, participe au Concile de Serdica, qui se tient en 343[9].

Moyen Âge

En 395, l'Empire romain d'Orient est créé et Scupi en fait partie. Au cours du IVe siècle, du Ve siècle et du VIe siècle, la ville connaît une longue période de paix et d'essor. Un théâtre est construit, ainsi que des églises, des thermes, des palais, un système de distribution d'eau, des fortifications[9]... La tranquillité de la région est néanmoins troublée par quelques attaques des Huns, des Arabes et des Goths.

L’empereur Justinien triomphant, ivoire du VIe siècle

En 518, alors que Scupi a vaillamment résisté à toutes les invasions, elle est très durement touchée par un séisme qui bouleverse toute la Macédoine[10]. Les destructions sont très importantes et les morts nombreux ; la catastrophe plonge durablement la ville dans l'ombre. Peu de temps après, Scupi est envahie par les Avars. La ville est progressivement reconstruite grâce à l'aide de l'empereur Justinien Ier, qui naquit en 483 à Taor, dans les environs, mais elle ne retrouve jamais son faste d'avant[9].

La Macédoine est à nouveau bouleversée au VIIe siècle par les invasions slaves. Les Slaves, venus d'Ukraine, s'installent définitivement dans la région et fondent un premier État macédonien, culturellement proche de l'Empire byzantin, qui ne tarde pas à le dominer[9].

Aucun écrit ne mentionne la ville au cours des trois siècles suivants[9]. Au Xe siècle, le gouverneur byzantin fait creuser le lit du Vardar, fleuve tumultueux qui inondait jusqu'alors fréquemment la ville[10]. Il faut ensuite attendre la fin de ce siècle pour que Scupi redevienne une ville de pouvoir. À cette époque, le tsar Samuel Ier de Bulgarie crée le Royaume bulgare, et libère une partie des Balkans de l'influence byzantine. Scupi profite du nouvel État, dont elle devient un grand carrefour commercial, entre Sofia, les cités voisines et les villes de la côte adriatique[9].

Le royaume de Samuel Ier ne résiste cependant pas longtemps à la force militaire byzantine et, en 1004, la bataille de Scupi s'avère décisive pour la survie du royaume. La trahison du commandant de la ville, Roman, entraîne la victoire de l'empereur byzantin Basile II[9]. Ce dernier met définitivement fin au royaume lors de la bataille de Belasica, en 1014, lors de laquelle le tsar est tué.

Skopje n'a pas de rôle dans le découpage administratif de Basile II

Scupi se trouve, après la défaite des Bulgares, à nouveau dans une période sombre, durant laquelle elle est livrée aux pillages et aux destructions[9].

Les habitants tentèrent vainement de s'animer face à la domination byzantine et à l'oubli de leur ville. Ainsi, le premier soulèvement, conduit par le petit-fils de Samuel Ier, Pierre Deljan, en 1040, puis le second, animé par Georgij Vojtech en 1072, furent tous deux réprimés dans le sang[9].

D'autres mouvements, de moindre ampleur, continuèrent à secouer Scupi pendant tout le reste du XIe siècle, jusqu'à ce que les Normands envahissent la ville en 1088. En 1093, un chef serbe, Vukan, délogea les Normands de Macédoine, mais ces derniers reprirent le territoire de Polog, dont faisait partie Scupi, en 1097[9]. En 1097 et 1190, la ville est traversée par les combattants occidentaux en route pour les Croisades[10].

L'empereur Stefan Uroš IV Dušan de Serbie

Le XIIe siècle ne fut marqué par aucun événement décisif, le déclin de l'Empire byzantin permettant tout de même aux Serbes d'asseoir leur puissance. Ceux-ci possèdent définitivement Scupi au XIIIe siècle ; la ville, qui devient Skopije, connaît alors une période de prospérité, particulièrement sous la dynastie Nemanjić. Le roi de Serbie Stefan Uroš IV Dušan, qui conquit le reste de la Macédoine actuelle, s'y fait couronner en 1346 « Empereur des Serbes et des Grecs »[9].

À cette époque, Skopije s'étend vers l'est et dépasse le Vardar ; les quartiers turcs actuels reçoivent leurs premières constructions. La ville, qui est la capitale du nouvel Empire serbe, profite de l'installation de marchands venus de Venise, Dubrovnik...[9] et du passage des caravanes qui relient le nord au sud et apportent des denrées parfois venues de très loin.

Empire ottoman

la mosquée Aladija, témoin de l'époque ottomane

Après la mort de Stefan Uroš IV Dušan en 1355, Skopije ne reste que peu de temps serbe. En effet, les États balkaniques cèdent peu à peu à la nouvelle puissance ottomane. Ainsi, la ville tombe aux mains des Turcs le 19 janvier 1392[9].

Sous la domination ottomane, la nouvelle Üsküb subit d'importantes transformations. L'extension de l'empire vers le nord permit tout d'abord à la ville de conserver son statut de carrefour commercial et les Turcs lui attribuèrent de nouvelles fonctions administratives[10]. Les Turcs firent notamment d'Üsküb la capitale du vilayet du Kosovo[11], province qui correspond à l'actuel Kosovo, mais aussi au sud de la Serbie, au nord de la Macédoine et à une partie du Monténégro.

Les Turcs construisirent à Üsküb de nombreux monuments, comme des mosquées, des caravansérails et des hammams[10], dont certains existent toujours, mais le chantier le plus significatif qu'ils entreprirent est sans doute celui du grand marché couvert. Achevé en 1469, il abritait de nombreux magasins et un caravansérail qui accueillit vite des marchands venus de toute la Turquie et des Balkans.

En 1555, un séisme toucha durement Üsküb et détruisit une grande partie de la ville médiévale ; cependant, la ville reprit rapidement son essor[10].

Skopje en 1594

La prospérité de la ville se traduisit par une croissance démographique continue et par l'augmentation de la diversité ethnique et culturelle des habitants. Üsküb était en effet habitée par d'importantes communautés orthodoxes et musulmanes, mais également par des Juifs, venus pour la plupart d'Espagne, d'où ils avaient été chassés. L'écrivain et voyageur turc du XVIIe siècle, Evliya Çelebi, comptabilisa 10 160 maisons vers 1670[9]. La population de l'époque est estimée entre 30 000 et 60 000 habitants[9].

Un autre écrivain, Dulgar Dede, écrivit à propos d'Üsküb « J'ai voyagé pendant des années d'un bout à l'autre de la Roumélie ; j'ai vu une multitude de villes magnifiques et j'ai été stupéfié de la bénédiction d'Allah, mais aucune de ces villes ne m'a autant impressionné et enchanté que la ville paradisiaque d'Üsküb, à travers laquelle passe le Vardar »[12].

Üsküb est cependant meurtrie lors de la Deuxième guerre austro-turque. En 1689, l'armée autrichienne arrive en Macédoine après avoir remporté le siège de Vienne. Après la reddition d'Üsküb le 25 octobre, le général Engelberto d'Ugo Piccolomini la fait incendier, soit-disant pour prévenir les risques de choléra. Üsküb continue de brûler pendant encore deux jours ; par chance, tous les habitants avaient fui avant l'arrivée des Autrichiens[9].

Des Janissaires au siège de Vienne

La ville est évidemment très gravement endommagée par l'incendie et ce sont les quartiers juifs qui ont le plus souffert de l'attaque. Néanmoins, la présence autrichienne satisfait de nombreux chrétiens de Macédoine, pour qui elle signifie la fin de l'hégémonie musulmane. Les Autrichiens quittent la Macédoine peu de temps après et les Turcs écrasent rapidement les rebelles chrétiens. Bon nombre de ceux-ci quittent définitivement Üsküb et trouvent refuge dans le nord des Balkans[9].

Üsküb connaît après la Guerre austro-turque une longue période de récession. Les habitants de la ville, comme tous les Macédoniens, furent décimés à plusieurs reprises par des épidémies de peste et de choléra, l'Empire ottoman était secoué par de graves crises qui le conduisaient à l'anarchie et des rebellions éclataient un peu partout en Macédoine. Ces rebellions étaient généralement conduites par des hors-la-loi turcs, qui profitaient de la faiblesse de la Sublime Porte pour piller les villages, mais aussi par des Janissaires ou des chrétiens, qui réclamaient plus de droits ou de pouvoir[9].

La récession se poursuit tout au long du XVIIIe siècle puis au cours des premières décennies du XIXe siècle. Vers 1836, Üsküb ne comptait que 10 000 habitants[9], soit à peine le tiers de sa population du XVIe siècle. Cependant, l'industrialisation progressive et l'exode rural gonflèrent rapidement la croissance démographique ; Üsküb comptait 20 000 habitants en 1852[9].

De 1850 à 1913

Durant la deuxième moitié du XIXe siècle, Üsküb poursuivit son industrialisation. La construction d'une première ligne de chemin de fer en 1873 fut significative pour le développement de la ville[10]. Cette ligne, qui la reliait à Thessalonique, en Grèce, fut prolongée l'année suivante jusqu'à Kosovska Mitrovica, ville du nord du Kosovo[9].

Le nouvel essor de la ville, l'émergence d'une classe aisée macédonienne et les idées nouvelles de nationalisme permirent l'émergence à Üsküb d'une première conscience identitaire. Les propriétaires macédoniens les plus riches se placèrent en chefs de file de la contestation de l'autorité ottomane et grecque en construisant des églises et des écoles slaves. Les premières, l'église de l'Ascension, l'église de la Sainte-Mère et l'école municipale ouvrirent en 1835 et en 1836. Plus tard, en 1850, fut ouverte une autre école, qui pouvait accueillir environ 180 élèves, puis une bibliothèque[9].

En 1896, fut créé à Thessalonique le premier organisme nationaliste macédonien, l'Organisation révolutionnaire macédonienne. Cet organisme avait pour but la création d'une entité macédonienne indépendante. Il s'appuyait principalement sur les écoles et les églises macédoniennes pour se faire connaître et trouver des sympathisants. Üsküb était un des cinq foyers principaux du mouvement[9].

Le clergé macédonien luttait lui aussi activement contre l'hégémonie grecque, et l'Église orthodoxe macédonienne commença bientôt à se libérer de l'autorité du Patriarcat de Constantinople et à se rapprocher de l'Église bulgare. Certains prêtres d'Üsküb souhaitaient même recréer l'archevêché d'Ohrid, depuis longtemps supprimé par les Turcs. Teodosij Gologanov, le maître-à-penser des prêtres macédoniens, fut cependant contraint à quitter la ville en 1892, après avoir été démis de ses fonctions religieuses[9].

La désagrégation progressive de l'Empire ottoman à cette époque et l'indépendance de la Bulgarie, de la Serbie, du Monténégro ou encore de la Roumanie furent néanmoins la cause de fréquents soulèvements nationalistes en Macédoine, notamment en 1878, lors de la signature du traité de Berlin. Ce texte, qui fixait les nouvelles frontières de l'Empire ottoman, laissa tout de même la Macédoine aux Turcs[9].

L'indépendance de la Serbie et de la Bulgarie s'accompagna du départ massif des musulmans qui vivaient autrefois dans ces pays. Beaucoup d'entre-eux choisirent de s'installer en Macédoine, et notamment à Üsküb. Ces musulmans étaient pour la plupart turcs ou albanais, et ceux qui s'installèrent à Üsküb créèrent un nouveau quartier, Madžir Maalo. Ils furent rejoints quelques années plus tard par des réfugiés bosniaques, leur pays étant occupé par les Autrichiens[9].

Le vieux pont turc en 1909

Même si leur pouvoir en Macédoine faiblissait d'année en année, les Turcs avaient toujours une certaine emprise sur la vie d'Üsküb. Ainsi, après avoir fait de la ville le chef-lieu du nouveau vilayet du Kosovo, les Turcs changèrent significativement son visage. De 1900 à 1908, le gouverneur turc de la ville, Afuz Mehmed Paşa, fit construire à Üsküb une école pour enfants pauvres, un lycée, fit réguler les eaux du Vardar et fit planter le grand Parc, au nord du centre-ville. En 1906, fut construit le premier théâtre[9].

L'avènement des Jeunes-Turcs après le renversement du sultan en 1909 permit une première démocratisation de la Turquie, et donc de la Macédoine. C'est à cette époque que la plupart des partis politiques macédoniens furent créés. Le plus grand, l'Organisation social-démocratique d'Üsküb devint une branche locale du Parti social-démocrate ottoman. Un important courant socialiste émergea également dans la ville[9].

De 1913 à 1963

Les deux Guerres des Balkans (1912-1913) mirent définitivement fin à l'occupation turque d'Üsküb et à la Macédoine historique. celle-ci fut en effet partagée entre la Grèce, la Bulgarie et la Serbie, cette dernière entrant en possession d'Üsküb, qui redevint officiellement Skoplje. La partition fut suivie de nombreuses migrations humaines, principalement en direction de la Macédoine grecque[9].

Carte postale française de Skopje datant de la Première Guerre mondiale ; elle représente le fort de la ville, transformé en hôpital militaire

La Première Guerre mondiale fut ressentie en Macédoine serbe dès 1914, puisque la Serbie était entrée en guerre contre l'Autriche-Hongrie cette année-là. Mais les premiers combats sur le sol macédonien eurent lieu à partir de 1915, lorsque la Bulgarie tenta d'envahir la Serbie. Cette dernière étant alliée à la Triple-Entente, elle est rapidement aidée par les Alliés, principalement des Français, qui stationnent en grand nombre à Skoplje. De nombreux soldats français morts au combat en Macédoine furent d'ailleurs enterrés dans un cimetière militaire de la ville[9].

Le 26 décembre 1918, les Bulgares demandent l'armistice et la guerre s'achève en Macédoine serbe. Cette dernière est incluse la même année dans le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes, successeur de la Serbie, et qui devient en 1929 le Royaume de Yougoslavie[13].

La Seconde Guerre mondiale s'annonce bientôt dans les Balkans et en 1941, Adolf Hitler pose un ultimatum au roi Pierre II. Soit il signe le traité d'alliance qu'ont déjà signé l'Allemagne, l'Italie et le Japon, soit les nazis envahissent le pays. Le roi attend pour ratifier le traité et des soulèvements populaires ont lieu un peu partout. Finalement, les nazis attaquent la Yougoslavie et la Grèce sans déclaration de guerre et envahissent rapidement ces deux pays[9].

Une jeune résistante lors de la libération de la ville

Les nazis remportent Skoplje le 8 avril 1941, après deux jours de bombardements[13]. Ils n'occupent pas longtemps la ville, puisqu'ils la cèdent à la Bulgarie fasciste avec le reste de la Macédoine. Les Bulgares firent de Skoplje leur centre de commandement pour toute la Macédoine. Parmi les habitants de la ville, des résistants constituèrent rapidement des réseaux antifascistes et anti-bulgares. Le plus puissant de ces réseaux était celui du Parti communiste de Macédoine. La plupart des actions de résistance furent des actes de sabotage, visant notamment l'aéroport, les industries ou le chemin de fer. De nombreux résistants, devenus héros nationaux, furent cependant capturés et moururent en prison ou finirent exécutés[9]. Le 11 mars 1943, les 3 286 Juifs de Skopje sont arrêtés puis envoyés par les soldats bulgares au camp d'extermination de Treblinka[13].

L'Armée nationale de libération de Macédoine, constituée majoritairement par des communistes, mena en automne 1944 une bataille acharnée contre l'envahisseur dans les rues de Skoplje. La ville fut libérée à l'issue de ces combats, le 13 novembre 1944[9][13].

En 1945, la République fédérale socialiste de Yougoslavie est créée par Josip Broz Tito, qui reçoit l'appui des anciens résistants communistes et des antifascistes. Un an plus tard, six républiques fédérées sont créées ; elles ont l'objectif de correspondre chacune à un peuple yougoslave. L'ancienne Macédoine serbe et le peuple macédonien sont pour la première fois internationalement reconnus. Skoplje, dont l'écriture macédonienne Skopje est mondialement officialisée, devient la capitale de la République socialiste de Macédoine[9].

Skopje retrouve rapidement sa stature de grande ville industrielle et profite de son nouveau statut de capitale. À la fin de l'année 1946, elle compte 102 600 habitants et 197 300 en 1961[14]. En 1962, la ville subit néanmoins une première catastrophe, le Vardar déborde et cause une gigantesque inondation[13].

Le tremblement de terre de 1963

L'armée américaine dans la ville ravagée par le tremblement de terre

Le 26 juillet 1963, à cinq heures dix-sept du matin, la ville fut violemment secouée par un séisme de magnitude de 6,9 sur l'échelle de Richter. Il dura 20 secondes et fut ressenti surtout dans la vallée du Vardar[15].

Le tremblement de terre tua plus de 1 000 personnes, fit 3 500 blessés et mit à la rue plus de 120 000 habitants. La ville fut détruite à 80 % en moins d'une minute, perdant une grande part de sa richesse historique et culturelle[16].

L'évènement, retransmis par les médias dans le monde entier, engendra une grande générosité[13]. Skopje reçut ainsi de l'aide de 78 États, sous forme d'argent, de médecins, d'équipes de reconstruction… La catastrophe émut également des artistes, comme Jean-Paul Sartre ou Pablo Picasso, qui offrit à la ville son tableau Tête de Femme, exposé depuis au Musée d'art contemporain, lui-même construit par le gouvernement polonais en 1963[17].

Depuis 1963

Immeubles de l'époque communiste

La reconstruction fut rapide, privilégiant l'architecture communiste et délaissant la restauration des édifices historiques. La gare fut néanmoins laissée extérieurement en ruines, afin de devenir un monument de commémoration et accueillit ensuite le Musée national d'histoire. Une grande partie du vieux quartier turc, sur la rive nord du Vardar, plutôt épargnée par le séisme, fut quant à elle conservée et rénovée constamment depuis.

Skopje, une fois reconstruite, renoue rapidement avec la croissance. Sa population augmente rapidement, en 1981, elle compte 408 100 habitants, alors que dix ans auparavant, elle en comptait 312 300[18]. Cette forte croissance démographique entraîne l'ouverture de nombreux chantiers, la banlieue de Skopje s'étalant d'année en année sur la campagne environnante.

Siège de l'Union européenne

En 1991, Skopje est tout naturellement devenue la capitale de la République de Macédoine, pour la première fois indépendante. Cependant, la ville et le pays ont connu de graves difficultés, qui ont beaucoup nui à leur développement. Tout d'abord, la fin de la paix ethnique de Tito a fait naître des tensions entre les différentes communautés, notamment entre les Macédoniens et les Albanais ; ensuite, le pays s'est confronté à la Grèce, hostile à son indépendance ; et enfin, les Macédoniens ont dû quitter le système communiste pour entrer dans la mondialisation.

De nombreuses usines de Skopje ont dû fermer leurs portes et le gouvernement a eu, dans un premier temps, beaucoup de mal à attirer les investissements. Depuis quelques années, grâce à la stabilisation du pays, la ville manifeste un certain renouveau[19].

Héraldique

Blason de Skopje

Les armes de la ville furent adoptées dans les années 1950 et officialisées à nouveau en 1997. Elles reprennent les symboles de la ville ; le Vardar, le pont turc, la forteresse et la montagne[20].

Elles se blasonnent ainsi:

D'argent ; en pointe, une onde d'azur baignant le pont à deux arches du lieu de carnation maçonné, surmontant trois monts de sinople eux-mêmes surmontés à dextre d'un autre mont au naturel enneigé et à sénestre du fort du lieu ombré de carnation.

Le drapeau de Skopje utilise ces armes en ombre d'or sur fond de gueules.

Administration

Découpage administratif

La ville de Skopje forme une des des 84 municipalités (en macédonien oпштина, opština) de Macédoine.

En tant que capitale et ville la plus peuplée, la municipalité de Skopje a un statut particulier, régi par une loi spécifique. Skopje est ainsi, selon l'article 117 de la Constitution, une « unité particulière d'autogestion locale »[21]. La principale différence entre Skopje et les autres municipalités macédoniennes consiste en sa division en 10 municipalités spéciales. La municipalité qui correspond au cœur historique est appelée Tsentar (le centre).

Skopje administrative division numbered1.png

1 . MMCA(Centar).png Tsentar (Центар)
2 . MMCA(Gazi Baba).png Gazi Baba (Гази Баба)
3 . Grb aerodrom.png Aerodrom (Аеродром)
4 . Tchaïr (Чаир)
5 . MMCA(Kisela Voda).png Kisela Voda (Кисела Вода)
6 . Butelski grb.jpg Boutel (Бутел)
7 . MMCA(Shuto Orizari).png Chouto Orizari (Шуто Оризари)
8 . MMCA(Karposh).png Karpoch (Карпош)
9 . MMCA(Gjorche Petrov).png Guiortche Petrov (Ѓорче Петров)
10 .Sarajski grb.png Saraï (Сарај)


La municipalité de Skopje fait partie de la région statistique de Skopje, qui regroupe également les municipalités de Tchoutcher-Sandevo, Aratchinovo, Ilinden, Petrovets, Zelenikovo, Stoudenitchani et Sopichte. Les régions statistiques de Macédoine n'ont aucun rôle politique ou administratif.

Organisation administrative

L'administration de Skopje est gérée par un conseil municipal. Celui-ci est constitué de 45 membres élus au suffrage universel direct pour une période de quatre ans. Ce conseil s'occupe principalement des décisions budgétaires, des grandes orientations et assure les rapports entre le gouvernement national et la ville. Plusieurs commissions se répartissent les tâches plus concrètes. Il y a ainsi la commission des finances, du développement local, de l'urbanisme, de l'environnement[22]...

Le président du conseil municipal est élu par ce dernier. Les dernières élections du 21 janvier 2008 ont permis la nomination de Blagoj Corevski, autrefois comédien au Théâtre national, puis membre du Ministère de la Culture[22].

Maire

Le maire de Skopje est lui aussi élu au suffrage universel direct, il se charge de superviser toutes les décisions administratives. Le maire actuel est Trifun Kotovski, grande figure de l'industrie macédonienne et propriétaire du club de football FK Vardar, entre autres.

Économie

Une rue du centre-ville

Bien que Skopje abrite des usines depuis le XIXe siècle, c'est le régime communiste yougoslave qui permit la transformation de la ville en un centre industriel important. Elle est depuis longtemps le premier centre économique et industriel de Macédoine, mais la fermeture de la frontière grecque et le changement de régime économique après l'indépendance du pays ont gravement touché les secteurs secondaire et tertiaire.

En effet, le port de Thessalonique, en Grèce, exportait autrefois une part importante des produits macédoniens, et l'abandon du système communiste a précipité les fermetures et les faillites des entreprises autrefois nationales. Les conflits ethniques entre Macédoniens et Albanais fragilise encore l'économie du pays et de sa capitale ; en 2001, les affrontements étaient tels qu'ils ont totalement bloqué l'économie nationale pendant plusieurs jours. Les industriels macédoniens et skopiotes attendent par ailleurs avec beaucoup d'impatience l'admission du pays dans l'Union européenne.

La ville souffre encore majoritairement du manque d'investissements étrangers, de la fuite des cerveaux vers des pays plus riches, de l'obsolescence des infrastructures et de la mauvaise coordination des services publics et des entreprises[3].

Le taux de chômage de la ville s'élevait à 14,07 % en 2002. Elle obtenait un meilleur résultat que le pays entier, dont le taux de chômage s'élevait à environ 19 %. La même année, la ville comptait environ 64 000 entreprises sur les 175 000 entreprises macédoniennes[3].

Afin de résoudre ses problèmes, la ville compte sur son intégration dans des espaces économiques privilégiés, notamment grâce à l'Union européenne, sur la dépollution des usines et de la ville, sur l'éducation et la mise en place de programmes touristiques[3].

Outre les services, qui sont, comme dans toutes les capitales, très importants, notamment dans le secteur financier, Skopje compte de nombreuses usines. Les activités les plus importantes sont le traitement des métaux, la chimie et notamment l'industrie pharmaceutique, le textile et le cuir, l'imprimerie[23].

Population

Données générales

Selon le recensement de 2002[24], la population de Skopje s'élevait à 506 926 habitants.

La municipalité de Gazi Baba est la plus peuplée, avec 72 617 habitants. La seconde est celle d'Aerodrom, qui en compte 72 009. Suit ensuite celle de Tchaïr, avec 64 773 habitants, puis celle de Karpoch, 59 666 habitants, ensuite la municipalité de Kisela Voda, 57 236. La municipalité de Tsentar compte 45 412 habitants, celle de Guiortche Petrov 41 236, celle de Boutel 36 154, celle de Saraï 35 408 et enfin, la municipalité de Chouto Orizari, 22 017 habitants[1].

Densité

la municipalité de Skopje a une densité totale de 3 603,94 habitants par kilomètre carré. Ce chiffre est très proche de ceux des autres capitales européennes. Par exemple, Belgrade compte 3 561 habitants par kilomètre carré et Londres 4 700. Skopje possède néanmoins un urbanisme bien plus lâche que Paris, qui a une densité de 20 433 habitants par kilomètre carré.

Diversité ethnique

Ensemble folklorique de Tanec

Les Macédoniens forment le principal groupe avec 338 358 personnes, soit 66,75% de la population. Ils sont suivis par les Albanais, qui représentent, avec 103 891 habitants, 20,49% de la population totale. Viennent ensuite les Roms, 23 475 habitants, soit 4,63% des Skopiotes[25].

La ville compte également une minorité serbe, 14 298 habitants soit 2,82% ; turque, 8 595 habitants, soit 1,70% ; bosniaque, 7 585 habitants soit 1,50% ; et aroumaine (valaque), 2 557 habitants soit 0,50% de la population totale. Les 1,61% restants correspondent aux 8 167 habitants qui se sont déclarés ne correspondant à aucun des groupes précédents[25].

La principale minorité, albanaise, possède quelques libertés. Par exemple, les Albanais de Skopje, parce qu'ils représentent plus de 20% de la population totale, peuvent faire usage de leur langue dans l'administration locale et les écoles primaires. Néanmoins, leur intégration est souvent difficile et provoque parfois quelques heurts ; de plus, beaucoup d'Albanais, réfugiés du Kosovo, n'ont pas le statut de citoyen, car la nationalité macédonienne n'est accordée qu'après 15 ans de résidence sur le territoire national[26].

Les Roms, qui repésentent environ 4,5 % des Skopiotes, connaissent une intégration différente. La plupart appartiennent au groupe Arlije, sédentaire, et à la communauté Topanlije, qui n'existe qu'à Skopje[27]. Ils sont arrivés pour la plupart lorsque la ville était ottomane et se sont installés massivement dans le quartier Topana, où ils fabriquaient de la poudre à canon pour les Turcs[28].

Le séisme de 1963, qui détruisit presque totalement ce quartier, occasionna la construction d'une ville nouvelle, Šuto Orizari (ou Šutka), aujourd'hui municipalité de Skopje, qui devint rapidement la capitale des Roms de Yougoslavie et permit la création de nombreux organismes de défense de la culture roma. Bien que beaucoup de Roms aient émigrés en Allemagne, surtout au cours des années 1980[29], ils occupent une place privilégiée dans la société macédonienne, surtout sur le plan culturel[30]. À Skopje, considérée comme la ville la plus peuplée de Tsiganes au monde[27], ils sont toujours intégrés et tolérés[30].

Démographie

Évolution démographique
(Source : [31])
1948 1953 1961 1971 1981 1994 2002
102 600 139 200 197 300 312 300 408 100 448 200 506 926


Skopje resta jusqu'à la moitié du XXe siècle une petite ville au rôle variable, mais généralement peu important. Son statut de capitale de république fédérée yougoslave et le système communiste lui permirent une industrialisation rapide et donc une forte croissance démographique.

Le tremblement de terre de 1963, qui détruisit la ville à 80% et tua plus de 1 000 personnes, n'anéantit Skopje que peu de temps, car elle fut rapidement reconstruite, grâce à l'aide internationale, et la croissance démographique reprit vite. Alors qu'elle ne comptait que 102 600 habitants en 1948, Skopje en compte 408 100 en 1981.

Les troubles que connut la Yougoslavie durant les années 1980 freinèrent la croissance, et les problèmes qui suivirent l'indépendance de la Macédoine en 1991 plus encore. Ainsi, entre 1981 et 1994, Skopje gagna seulement 40 100 habitants, alors qu'elle en avait gagné 95 800 entre 1971 et 1981.

Depuis la fin des années 1990, la ville a oublié bon nombre de ses problèmes et la croissance économique permet à nouveau la croissance démographique.

Santé

La ville compte plusieurs hôpitaux, publics ou privés. Le grand hôpital public, crée en 1944, peut héberger 11 000 patients[32]. Il est suivi par l’Institut de radiothérapie et d'oncologie, ouvert en 1960[33], l’hôpital Philippe II, spécialisé en cardiologie et inauguré en 2000[34] et par la clinique de Centar, créée en 2004[35].

En 2003, le taux de natalité de la ville était de 10,6 ‰ et le taux de mortalité de 7,7 ‰[36]. Le premier chiffre est assez différent de la moyenne nationale, qui indique un taux de natalité macédonien de 13,14 ‰, mais le taux de mortalité en est très proche puisque la Macédoine obtenait en 2003 7,83 ‰[37]. La mortalité infantile est également très semblable au niveau municipal et national, car le pays obtenait en 2003 un taux de 11,74 ‰ et Skopje un taux de 11,18 ‰[36]. Cette même année à Skopje, 99,5 % des accouchements ont eu lieu en milieu hospitalier ; ce taux dépasse légèrement la moyenne nationale, de 98,6 %[36].

Éducation

Le recensement de 2002 a permis de déterminer que la majorité des Skopiotes, c'est-à-dire 193 425 habitants, avait arrêté ses études après l'école secondaire. Le seconde groupe, 107 408 personnes, avait arrêté après l'école primaire. 14 194 personnes étaient allées à l'université, 49 554 avaient obtenu l'équivalent du baccalauréat, 1 777 l'équivalent de la maîtrise et 1 682 l'équivalent du doctorat. Enfin, 11 259 personnes n'avaient aucune éducation et 28 292 une éducation incomplète. La ville comptait en 2002 508 étudiants[3]. La population de la ville au-dessus de dix ans est lettrée à 97,5 %[38] ; ce chiffre est légèrement supérieur à la moyenne nationale, de 96,1 %[39]. D'une manière générale, les Skopiotes ont plus facilement accès à l'éducation que les autres Macédoniens[40].

Entrée de l'Université Saints-Cyrille-et-Méthode

La ville compte plusieurs universités. La plus grande et la plus ancienne est l’Université Saints-Cyrille-et-Méthode de Skopje. Cette université publique a été créée en 1949 et comptait alors 3 facultés. Depuis, elle s'est agrandie et regroupe 23 facultés, 10 instituts et plus de 36 000 étudiants[41]. Depuis l'indépendance de la Macédoine, de nouvelles universités, privées et qui suivent souvent des standards américains, ont été ouvertes. L’Université européenne de la République de Macédoine a été établie en 2001 et compte des facultés d'économie, d'informatique, de droit, de sciences politiques et d'art et de design[42]. L’Université FON, créée en 2003, regroupe des facultés de droit, de sciences politiques et relations internationales, de langues étrangères appliquées, d'investigation et sécurité, de gestion de l'environnement, d'économie, des technologies de communication et d'information, de sport, de design et multimédia et de philosophie[43]. L’Université américaine a été ouverte en 2005 et possède des facultés d'administration des affaires, de sciences politiques, de langues étrangères, d'architecture et de design, de sciences informatiques et de droit[44]. Ouverte en 1996, l’Université Yahya Kemal porte le nom d'un poète turc né à Skopje ; elle possède des annexes à Gostivar et à Struga[45].

En 2008, Skopje compte 21 écoles supérieures, dont les spécialisations sont assez variées (langues, ingénierie, architecture...)[46].

Transports

Routes

Circulation automobile devant la mosquée Mustafa Paşa

La vallée du Vardar est un des axes naturels principaux de Macédoine, elle est empruntée par la plus grande autoroute du pays, la E 75. Cette route relie Vardø, au nord de la Norvège, à Sitía, en Grèce. Elle permet surtout de relier Skopje à Belgrade ou Athènes et dessert en Macédoine Koumanovo, Veles et Gevgelija. La portion qui va de Skopje à Ljubljana, autrefois baptisée Bratstvo i Jedinstvo (« fraternité et unité ») et construite sous le régime communiste, a grandement contribué à l'ouverture économique de la Macédoine[2].

Skopje est également sur l'autoroute E 65, qui va de Malmö, en Suède, à La Canée, en Grèce. Cette route dessert Kitchevo, Ohrid et Bitola, autres grandes villes macédoniennes.

Ces deux autoroutes sont très importantes pour l'économie macédonienne et skopiote, mais le gouvernement n'ayant pas les moyens d'entretenir ces infrastructures, qui datent de la période yougoslave, c'est l'Agence européenne pour la reconstruction qui finance les travaux de voirie. Cette agence, qui s'occupe exclusivement de l'ex-Yougoslavie, a par ailleurs ouvert un bureau à Skopje[47].

Skopje ne possède pas de périphérique ; les deux autoroutes s'unissent lorsqu'elles pénètrent dans l'agglomération et longent le nord du centre-ville. Cet axe est composé de huit voies.

Voie ferrée

La gare vue depuis le mont Vodno

Skopje est le principal nœud ferroviaire de Macédoine. La ville est située sur la ligne Belgrade - Thessalonique, une des plus fréquentées des Balkans. Skopje est aussi reliée à Pristina et Sofia. Skopje est reliée à Thessalonique depuis 1873.

La principale compagnie macédonienne, Makedonski Železnici, a hérité de bonnes infrastructures construites au temps de la Yougoslavie et d'un réseau dense. Skopje est reliée notamment à Tetovo, Gostivar, Kitechvo, Koumanovo, Tabanovtsi, Sveti Nikole, Chtip, Kotchani, Veles, Negotino, Gevgelija, Bogomila, Prilep et Bitola.

La gare de Skopje est située à la bordure sud-est du centre-ville. Elle compte quatre voies et a été construite après le tremblement de terre de 1963 ; les ruines de l'ancienne gare ont été converties en Musée national d'histoire. La gare actuelle, qui semble aujourd'hui plutôt décrépie, était à l'époque de son inauguration un des monuments les plus modernes de la ville ; sa situation en hauteur par rapport aux axes routiers permet aux piétons de circuler en sécurité et d'accéder facilement aux quais[48].

Transports en communs

Skopje possède deux réseaux de bus, tenus par une compagnie privée et une compagnie nationale[49]. Les lignes intra-urbaines sont distinguées des lignes suburbaines, qui relient le centre aux villages des environs. Si les lignes sont plutôt nombreuses, leur emprunt n'est pas facilité par l'absence de plans avec des horaires[48].

Une ligne de tramway est en projet et les travaux devraient commencer en février 2009[50].

La gare routière est ouverte depuis 2005. Elle peut accueillir 450 autocars en une journée et environ 60 000 personnes par mois l'ont empruntée en 2005[51].

Aéroport

Statue d'Alexandre le Grand dans le hall de l'aéroport

Skopje est desservie par l'aéroport Alexandre le Grand, situé à 22 kilomètres du centre-ville, à Petrovets. Il dispose d'un terminal de 3 600 m² et il peut accueillir 550 000 passagers par an. Skopje est reliée par avion à Copenhague, Hambourg, Berlin, Amsterdam, Bruxelles, Prague, Paris, Bratislava, Zurich, Milan, Budapest, Ljubljana, Zagreb, Rome, Split, Belgrade et Istanbul[52].

Culture

Lieux et monuments

Malgré les lourdes destructions occasionnées par le tremblement de terre de 1963, Skopje a gardé quelques traces remarquables de son passé. Le quartier turc est sans doute l'endroit de la ville le plus pittoresque et le plus riche en patrimoine, puisqu'il a été en grande partie épargné par la catastrophe et par les plans d'urbanisme modernes. Ses ruelles et ses murs épais suivent un tracé vieux de deux mille ans. La ville renferme également quelques édifices contemporains intéressants.

Édifices religieux

fresque de la Lamentation, monastère Saint-Panteleimon

La ville conserve d'assez nombreux édifices religieux : des mosquées, héritées de l'époque ottomane, et des églises orthodoxes.

La mosquée Mustafa Pacha est la plus célèbre de la ville et est réputée pour être un des plus beaux édifices islamiques du pays. Elle a été construite au début du XVIe siècle et est entourée d'une roseraie. Plus vieille, la mosquée Hyunkar date de 1435. Dans le quartier turc se dresse également la mosquée Murat Pacha, élevée au début du XIXe siècle. En dehors du centre-ville, se trouve la mosquée Isa Bey, construite en 1476[53].

La Croix du Millénaire

Les édifices chrétiens sont moins nombreux et moins vastes que les mosquées, à cause notamment de la loi ottomane qui interdisait tout monument se dressant plus haut que les mosquées. Ainsi, l’église de l'Ascension est à demi enterrée[53]. Elle conserve par ailleurs plusieurs icônes anciennes. L’église Saint-Clément-d'Ohrid fut quant à elle construite en 1926, après que les Turcs eurent quitté la ville. L’église Saint-Dimitri, construite au XIXe siècle[53], est une autre église remarquable, tout comme l'audacieuse cathédrale Saint-Clément, construite en 1990. Cette dernière est un subtil exemple de fusion de l'architecture contemporaine avec le style byzantin.

Dans les environs, à Gorno Nerezi, se trouve le monastère Saint-Panteleimon, magnifique exemple d'art byzantin. Il fut construit en 1164 par la famille Comnène, issue de la noblesse byzantine[54].

Également en dehors de la ville, sur le mont Vodno, a été construite en 2002 la Croix du Millénaire, le plus grand calvaire du monde. Il mesure 66 mètres de haut et 20 mètres de large. Le monument fut financé par l'Église orthodoxe macédonienne à l'occasion des 2000 ans du christianisme[55].

Patrimoine civil et musées

Le caravansérail Suli An, aujourd'hui Galerie nationale d'art

Le patrimoine civil ancien se concentre dans le quartier turc, situé sur la rive nord du Vardar. Le lieu le plus pittoresque est sans doute le bazar, appelé Carsija. Délabré mais toujours en activité, on peut y acheter toutes sortes de produits traditionnels[53]. Aux alentours se trouvent des caravansérails et des hammams, construits vers le XIVe siècle, témoins de la richesse de la ville à cette époque.

Les caravansérails sont remarquablement conservés et typiques de l'architecture ottomane dans les Balkans. Celui de Karpan An, qui date du XVe siècle, est impressionnant par ses dimensions, il couvre environ 11 000 m². Non loin, se dressent ceux de Kuršumli An, qui est devenu un vaste complexe de loisirs et reçoit les collections lapidaires de la ville[56], et de Suli An, élevé au XVIe siècle au cœur du Grand Bazar, et qui est aujourd'hui un musée de peinture[53].

Le hammam Daut Paşa, le plus grand de la ville, date du XVe siècle. Il abrite aujourd'hui sous ses quinze coupoles en cuivre la Galerie nationale d'art, un des grands musées de Macédoine[57]. Plus petit, le hammam Cifte, construit au XVe siècle, a été en partie détruit par le tremblement de terre, mais soigneusement rénové. Il accueille lui aussi une galerie d'art contemporain[53][58].

Le pont turc la nuit

Le Bezisten est un ancien marché couvert, dont les origines remontent au XVe siècle. Les murs actuels datent du début du XXe siècle. Bitbazar, un autre marché, est célèbre pour la Tour de l'Horloge (Saat Kula) qui le surmonte. Cette tour circulaire, élevée en 1570, fut endommagée lors de l'incendie de la ville en 1689, puis lors du séisme en 1963. Ses cloches sonnent toujours les heures et peuvent être entendues de loin. La tour est accolée à la mosquée Hyunkar[53].

Le pont turc (Kameni Most), est sans conteste le monument le plus célèbre et le plus emblématique de Skopje. Ses douze arches furent construites au XVIe siècle, mais l'origine de l'édifice remonte vraisemblablement au VIe siècle. Long de 215 mètres et légèrement arqué, il est aujourd'hui interdit à la circulation et est réservé aux promeneurs et aux petits commerces[53].

L'ancienne gare

Le patrimoine moderne se concentre plutôt de l'autre côté du Vardar. Centre névralgique de Skopje, la vaste place de Macédoine, est entourée de la plupart des grands magasins et des bars de la ville. Non loin se trouvent la salle de concert et le Parlement, tous deux représentatifs de la reconstruction après 1963. Souvenir de la catastrophe, l'ancienne gare est encore debout, et présente sa façade mutilée. Elle est convertie en Musée national d'histoire.

Le Musée national d'art contemporain est lui aussi un souvenir du séisme, mais il n'évoque pas les destructions, puisqu'il a été construit par le gouvernement polonais et ses collections enrichies grâce à l'aide internationale. Les collections présentent des créations nationales et internationales, parmi lesquelles des œuvres de Fernand Léger, André Masson, Pablo Picasso, Hans Hartung, Victor Vasarely, Alexander Calder, Pierre Soulages, Alberto Burri, Christo[59]...

Le monument le plus vieux de Skopje encore debout est l'aqueduc, dernier vestige de l'occupation romaine. Il fut néanmoins probablement reconstruit par les Byzantins et sauvé plus tard de la ruine par les Turcs, qui s'en servirent notamment pour alimenter en eau les hammams. La portion aujourd'hui visible est portée par 55 arches[60].

Monuments commémoratifs

Le monument aux Libérateurs

La ville possède quelques monuments commémoratifs, disséminés dans le centre. Ils datent principalement du XXe siècle.

Le plus majestueux est sans doute la statue de Gjergj Kastriot Skanderbeg, grand seigneur albanais du XVe siècle. Elle fut élevée au cœur du bazar et mesure près de quatre mètres de haut[61].

Parmi les autres monuments bien connus des Skopiotes, on peut citer aussi celui qui marque l'emplacement de la maison natale de Mère Teresa, sa statue, le monument qui représente les libérateurs de la ville en 1944, et la statue de Krste Misirkov, philologue et publiciste macédonien du XIXe siècle.

Patrimoine militaire

Skopje est dominée par la forteresse de Kala, qui est, avec le pont turc, un symbole de la ville. Aujourd'hui constituée de trois tours carrées et massives et d'une double enceinte, elle était autrefois plus vaste. L'édifice actuel date du XIe siècle, mais son emplacement est occupé depuis le IIe siècle[53]. Le lieu est aujourd'hui aménagé pour la promenade.

1 500 militaires français victimes de la Première Guerre mondiale reposent dans un cimetière de 1923[53]. Ce lieu témoigne de l'alliance franco-serbe pendant cette guerre.

Espaces verts

Le lac Matka

Le Grand Parc est le plus vieux de Skopje. Il a été aménagé par les Turcs au début du XXe siècle et accueille depuis le grand stade de la ville.

Le mont Vodno et la colline de la forteresse sont également des parcs agréables qui aèrent efficacement la ville. Mais l'endroit sauvage le plus beau des environs est l'ensemble constitué par le lac et le canyon Matka, qui se trouvent à une quinzaine de kilomètres du centre. Le lac est alimenté par la Treska, une rivière qui forme également le canyon. Le lieu, protégé, est habité par de nombreuses espèces animales et végétales et on y trouve aussi des grottes et trois petites églises byzantines[62].


Festivals

Plusieurs festivals se succèdent à Skopje au cours de l'année. Le plus important d'entre eux est le Skopje Jazz Festival (Скопје џез фестивал). Cet événement, lancé en 1981, grandit d'année en année et est devenu une institution pour les amateurs de jazz de tous les Balkans. Le festival a notamment accueilli Ray Charles, Youssou N'Dour, Tito Puente, Sierra Maestra, Rabih Abou-Khalil, Gotan Project[63]...

Le Festival international de folklore pour les enfants « Oro Bez Granici » (Интернационален фолклорни детски фестивал « Оро Без Граници ») existe depuis 1992. Il a lieu en automne dans le hall de l'université Saints-Cyrille-et-Méthode et fait participer des enfants venus de toute la Macédoine et de l'étranger[64]. Le Festival international de théâtre pour la jeunesse, qui se tient également en automne, existe depuis 1975[65].

Le Festival du film de Skopje (Скопје Филм Фестивал) a lieu tous les ans en mars et une cinquantaine de films sont présentés. Ces films sont principalement macédoniens et européens[66]. Le festival Kota 2023 (Кота 2023), lancé en 2008, est un autre concours cinématographique, axé sur les courts-métrages irréels et minimalistes. La première sélection aura lieu en avril 2009[67].


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Sports

Drapeau géant de la Macédoine sur les gradins du Boris Trajkovski Sports Arena

La ville est le siège de nombreux petits clubs de football, comme le Makedonija GP Skopje, le Sloga Jugomagnat Skopje ou le FK Madžari Solidarnost, qui jouent en deuxième ou troisième ligue nationale.

Le FK Vardar et le Rabotnički Kometal sont les deux grandes équipes de la ville ; elles jouent en première ligue nationale. Les entraînements ont lieu au Stade Gradski, le plus important de la ville.

Chaque municipalité possède un ou plusieurs stades ; parmi les plus grands se trouve le Boris Trajkovski Sports Arena, qui est couvert et peut accueillir différents sports.

Jumelages

La ville de Skopje a conclu ses premiers jumelages en 1961, avec Bradford, au Royaume-Uni, et Dijon, en France, alors que la Yougoslavie avait rompu ses relations avec l'URSS. Jusqu'à la chute du bloc de l'Est et l'indépendance de la Macédoine, elle crée des partenariats avec plusieurs villes de l'Ouest ; seules Dresde et Nanchang, respectivement en RDA et en Chine, sont des villes communistes. Après l'indépendance, la municipalité marque une pause dans ses jumelages et ne signe des partenariats qu'à partir de 2001. Elle se rapproche alors de grandes villes, comme Pittsburg et Istanbul, et de capitales de l'ex-Yougoslavie[68]. Des jumelages sont en préparation avec Belgrade[69] et Saragosse[70].

Année Ville Pays
1961 Bradford Royaume-Uni Royaume-Uni
1961 Dijon France France
1967 Dresde Allemagne Allemagne
1971 Tempe Arizona Arizona (États-Unis États-Unis)
1973 Roubaix France France
1974 Waremme Belgique Belgique
1982 Nuremberg Allemagne Allemagne
1983 Chlef Algérie Algérie
1985 Nanchang République populaire de Chine Chine
1985 Manisa Turquie Turquie
1985 Suez Égypte Égypte
2001 Pittsburg États-Unis États-Unis
2003 Istanbul Turquie Turquie
2007 Ljubljana Slovénie Slovénie
2007 Sarajevo Bosnie-Herzégovine Bosnie-Herzégovine[71]
2008 Podgorica Monténégro Monténégro

Personnalités

Voir aussi

Bibliographie

  • Le Petit Futé Macédoine, Dominique Auzias et Jean-Paul Labourdette, 2008.
  • La République de Macédoine : Nouvelle venue dans le concert européen, sous la dir. de Christophe Chiclet et Bernard Lory, Les Cahiers de Confluences, éd. L'harmattan, 1998.
  • Un pays inconnu : la Macédoine, Georges Castellan, éd. Arméline, 2003.

Liens externes

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Notes et références

  1. a , b , c , d , e , f , g , h  et i (en)Site officiel de la ville - Chiffres
  2. a , b  et c La Yougoslavie, Mondes et Voyages, Larousse, 1989, p. 115
  3. a , b , c , d  et e (en)Stratégie pour le développement économique local de la Ville de Skopje
  4. Un pays inconnu : la Macédoine, Georges Castellan, éd. Arméline, 2003, p. 14
  5. (fr)Météolaflèche - Climat de Skopje (Macédoine)
  6. Op. cit., Georges Castellan, éd. Arméline, 2003, p. 13
  7. Grand Dictionnaire Grec-Français, Anatole Bailly, 1901, p. 793
  8. Le Petit Futé Macédoine, Dominique Auzias et Jean-Paul Labourdette, 2005, p. 70
  9. a , b , c , d , e , f , g , h , i , j , k , l , m , n , o , p , q , r , s , t , u , v , w , x , y , z , aa , ab , ac , ad , ae , af , ag , ah , ai , aj  et ak (en)Site officiel de la ville - Histoire
  10. a , b , c , d , e , f , g  et h op. cit., Dominique Auzias et Jean-Paul Labourdette, 2005, p. 74
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  12. (en)www.spiritus-temporis.com - Skopje
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