Trèves (Maine-et-Loire)

Trèves (Maine-et-Loire)

Chênehutte-Trèves-Cunault

Chênehutte-Trèves-Cunault
Administration
Pays France
Région Pays de la Loire
Département Maine-et-Loire
Arrondissement Saumur
Canton Gennes
Code Insee abr. 49094
Code postal 49350
Maire
Mandat en cours
Jacques Retif
2008-2014
Intercommunalité C. C. de Gennes

Pays Loire, Layon, Lys, Aubance

Site internet www.chenehutte-treves-cunault.fr
Démographie
Population 1 057 hab. (2006[1])
Densité 38 hab./km²
Gentilé Cunaldien, Cunaldienne
Trèvois, Trèvoise
Chênehuttois, Chênehuttoise
Géographie
Coordonnées 47° 18′ 33″ Nord
       0° 09′ 09″ Ouest
/ 47.3091666667, -0.1525
Altitudes mini. 20 m — maxi. 96 m
Superficie 27,61 km²

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Chênehutte-Trèves-Cunault est une commune française, située dans le département de Maine-et-Loire et la région Pays de la Loire.

Sommaire

Géographie

Histoire

L'église Notre-Dame à Cunault

La commune de Chênehutte-Trèves-Cunault est formée par la réunion de plusieurs communes : Chênehutte-les-Tuffeaux et Trèves-Cunault, toutes deux formées par la réunion de deux villages.

Histoire de Trèves

Origine du nom

En 769, les archives de Saint-Aubin appellent « Clementiniaeum » (sans doute du nom d’un Romain ou Gallo-romain nommé Clément ou Clémentin, possesseur d’une villa) le pays appelé aujourd’hui Trèves. Comme les autres villages de la rive gauche de la Loire, Clementiniaeum avait essaimé sur la rive droite et formait avec cet essaim une seule population[réf. nécessaire]. Le Clementiniaeum de la rive droite conserva son nom transformé en celui de Saint-Clément, sans doute parce que l’église paroissiale qui y fut fondée en même temps que celle des Rosiers, fut, pour se conformer au vocable primitif, dédiée à saint Clément. Mais depuis longtemps, le Clementiniaeum de la rive gauche avait échangé son premier nom contre celui de Trèves que Célestin Port fait dériver du nom breton « tref ou treb[réf. nécessaire] » qui veut dire chapelle succursale ou fillette ; ce qui tendrait à prouver que les moines de Saint-Philbert venus à Cunault édifièrent à Clementiniaeum une chapelle succursale[réf. nécessaire], une « tref », d’où l’usage aurait imposé ce nom nouveau.

La légende cite une autre origine à cette dénomination. Jusqu’au Xe siècle, quoique dépendant du pagus (pays) angevin, Clementiniaeum reste soumis au comte de Blois et en particulier sous la domination du château de Saumur qui s’étendait jusqu’à Gennes et où commandait le terrible Gelduin, chef normand passé à la solde du comte de Blois. Surpris un jour par l’approche imprévue d’une armée angevine, Gelduin envoya au-devant du comte Foulques Nerra pour lui proposer de faire accord et trêve. « Trêve, soit, dit le comte, et je veux la faire ici » et prit pied sur le terrain ennemi en élevant là même où il campait, pour tenir en bride le Saumurois, un château fort qui garda le nom. Ainsi du moins le raconte le chroniqueur, moine de Saint-Florent, presque contemporain de l’histoire.

Le château de Trèves

Ce premier château-fort a été fondé peu avant 1026 par Foulque Nerra en vue de la prise de Saumur qui, à l'époque, était une possession du comte de Blois. Cette fondation fut comprise dans un programme logistique d'ensemble, car elle fut à peu près contemporaine de celle de Montreuil-Bellay. Le fief a été confié au comte de Sablé, Herbert le Rasoir, qui servait Foulques dans sa guerre de Touraine.

La forteresse fut prise par le comte Foulques Réchin en 1068, détruite par son ordre et reconstruite par ses soins vers 1091. Entre-temps, le marché et le port qui existaient à Trèves furent transportés à Cunault. Mais en 1091, marché et port furent restitués à Trèves. Avant les évènements de 1068, l'église n'avait pas son emplacement actuel entre le château et la Loire. Selon le cartulaire de Saint-Aubin d'Angers, elle se trouvait dans le château. Le fief est donné à Geoffroy Fulcrade, chevalier, qui se fit ensuite moine à Saint-Florent, et dont le fils augmenta considérablement le bourg où il fonda les deux prieurés.

En 1147, le seigneur de Trèves est Renaud le Roux, qui part à la croisade avec Louis VII et sa suzeraine directe, Aliénor d'Aquitaine.

En 1206, le château de Trèves soutient victorieusement une attaque de l’armée de Jean sans Terre. Enfin, de possesseurs en possesseurs cités par Célestin Port le château devient la propriété du chancelier de France, Robert le Maçon, en 1416 par achat.

En reconnaissance et récompense des services ci-dessus signalés et constatés dans ses lettres patentes du 7 novembre 1420, le Dauphin confirme à Lemaçon tous les droits antérieurs de la baronnie, ajoute ceux de « tribut et péage sur chaque pipe de vin passant la dite rivière de Loire en dévalant ou en montant par battel ou batteaux devant ledit chastel de Trèves ou traversant par charroi ladite châtellerie la somme de 10 deniers ; sur chaque muid de vin, 5 deniers, de même un minot de sel sur chaque muid de sel ».

En 1424, le Dauphin devenu roi accordait de plus à son chancelier, outre les trois anciennes foires qui se tenaient dans le bourg à la Saint-Luc, à la Saint-Matthieu, à la Sainte-Catherine, 3 nouvelles foires à tenir les mardis après l’Ascension et la Saint-Jean-Baptiste, avec marchés et assemblées tous les mardis, qui furent transférés à Cunaud ainsi que les foires en décembre 1762.

En 1435, ces privilèges royaux qui enrichissaient le pays (sans doute aux dépens des anciens marchés de Gennes) et qui rapportaient surtout au seigneur de beaux droits de prévôté, permirent au chancelier Lemaçon d’entreprendre et d’achever la reconstruction de son manoir et surtout du principal donjon. Le bourg qu’il abritait était devenu un véritable centre d’activité. Ses foires, ses péages, son port, l’importance de ses seigneurs y attiraient des populations de tout genre et avec elles aussi plus d’une misère. Il y existait, vers le XIVe siècle, une Maison-Dieu et une aumônerie, et quand Lemaçon mourut, il venait d’y « établir une maladrerie pour ladres, parce qu’il y est survenu pauvres gens mallades d’icelle maladie ».

Le tombeau de Lemaçon existe encore dans l’église de Trèves avec sa statue.

En 1616, Pierre de Laval capitaine de 50 hommes d’armes et baron de Lezay, agrandit et embellit de nouveau le château de Lemaçon.

Aux deux corps distincts et anciens du logis, Pierre de Laval fait ajouter un pavillon neuf d’habitation desservi par un grand jardin en terrasse. Devant le pont-levis, s’élevait encore au XVIIe siècle une motte (monticule) dite la motte de Monsoreau qui avait sans doute porté le manoir primitif et qui, restée nue et vide jusqu’au XVIe siècle, fut alors chargée d’un corps de logis adossé à la chapelle reconstruite. Vers l’est était une autre motte, dite Barbacane (ouvrage de défense en avant du pont-levis). Vers la rivière et devant la tour qu’en séparait seulement un second jardin bas planté en verger, des Halles logeaient les marchands venus aux foires et les bouchers détaillants. Au haut des halles se tenait l’auditoire où le sénéchal rendait tous les quinze jours la justice pour les tenanciers de 17 paroisses. Tout auprès, dans la vallée, vers le coteau, s’étendaient autrefois deux étangs dont un seul était encore conservé au XVIIe siècle. Celui-ci alimentait à travers le jardin par un canal en pierres de taille un moulin banal qu’y avait construit Lemaçon et où le seigneur prélevait le vingtième du blé apporté. Sur un des quatre îlots de la Loire dépendants du domaine étaient plantés les piliers de justice. Le seigneur avait le droit de prélever sur les pêcheurs le premier saumon pris. Il donnait cinq sous à qui le lui apportait. Par contre, les autres pêcheurs ne devant pas de saumon payaient en monnaie au seigneur le surplus de cinq sous que leur premier saumon pris pouvait valoir. En plus chaque filet devait au château une nuit de travail. Le mardi-gras de chaque année, près de la borne qui séparait le fief de la baronnie et celui du prieuré de Cunaud, on voyait venir le cuisinier et le boulanger du prieur, l’un « garny de sa lardouère », l’autre « garny de son bluteau » avec leurs aides portant une pièce de bœuf d’un pied carré, trois pintes de vin dans un baril et une miche. Le seigneur de Trèves se trouvait là, et avec lui, sans doute, des pauvres pour en profiter.

Le maréchal de France, Maillé de Brezé, fit intervenir la haute influence du cardinal de Richelieu, son beau-frère, pour violenter les refus persistants d’Hilaire de Laval. Le cardinal ministre, en son propre nom, par acte du 8 mars 1642, se porta acquéreur, moyennant 200 000 livres dont 114 000 étaient déjà réclamées par les créanciers, et transmit le 16 la baronnie au maréchal dont la fille unique Claire-Clémence de Maillé venait d’épouser le Grand Condé.

À peine entré en possession, le maréchal de Maillé, pour empêcher Hilaire de Laval de bénéficier du privilège de retrait lignager qui permettait à une famille seigneuriale de recouvrer son domaine vendu, moyennant restitution du prix payé, se hâta de démolir une grande partie des travaux de Pierre de Laval et d’abandonner le reste à la destruction du temps, de telle sorte que quelques années après Rigaud, régisseur des châteaux de Trèves et de Milly pour le compte de Mlle de Clermont, fille du Grand Condé et de Claire-Clémence, lui écrivait dans un rapport que les habitations étaient en ruine et que d’immenses travaux seraient nécessaires pour les rendre habitables.

Devaient hommage à Trèves :

  1. Le fief de la Harielle, possédé par M. de Joreau.
  2. Le fief de l’Étang de Gennes, possédé par M. de Rochefort.
  3. Le fief de la Gennevraie, possédé par M. Buvau.
  4. Le fief de Sarré, possédé par M. de Neuville.
  5. Le fief de Lignières en Sarré, possédé par M. de Maurepas.

Le fief de Lignières en Sarré pourrait bien avoir été le manoir situé à Bouchette près de la maison Cahu.

A propos des rentes dues à Trèves, Rigault, partant du principe que la levée de la Loire est construite sur le vrai fond de la baronnie, des rentes afférentes lui sont dues sur les deux rives, depuis Pocé, en la paroisse de Distré, jusqu’à Coutures.

En 1747 par échange du 23 mars, la terre de Trèves passa de la famille des Condé au comte Louis César d’Estrées et au maréchal Adrien Maurice de Noailles qui quatre jours après en firent cession pour la somme de 510 000 livres à Jean de Stapleton, seigneur irlandais, un des compagnons du roi Jacques, avec les châtellenies de Milly, Pocé, Villeneuve-Maillard, Sourches, Mardron, la Tour Ménives, toutes celles de Gennes que nous venons d’énumérer plus haut. C’est en faveur de ce nouveau venu que Louis XV, par lettres du 23 août 1747, érigea la baronnie en comté, en ajoutant aux seigneuries ci-dessus nommées les terres de Laillou, Baucheron, Virollais, Saugré, la Mimerolle, les Noyers Aménard et Laleau. Dès 1750, il fait abattre le château de Trèves, n’en conservant que le donjon. Un immense escalier monumental y donne accès. L’escalier intérieur dessert diverses salles voûtées, nues et désertes. Des cuisines occupent le soubassement ; plus bas encore sont les prisons.

Le domaine de Clementiniaeum avait été primitivement donné par les rois Pépin et Charlemagne à l’abbaye de Saint-Aubin d’Angers qui en fit une paroisse. Les moines de cette abbaye établirent deux prieurés : celui de Saint-Aubin et celui de Saint-Macé, chacun avec leur chapelle. Les gens de Trèves ne devaient à leur seigneur que le service militaire, sous les ordres d’un agent de l’abbaye, pour le compte des barons. Ils étaient exempts de toutes les autres redevances féodales.

Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
1995 René Foulon Champignonniste retraité
Toutes les données ne sont pas encore connues.

Démographie

Évolution démographique
1962 1968 1975 1982 1990 1999
995 1.024 1.008 1.135 1.153 1.102
source : http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/psdc.htm (Population sans doubles comptes).

Lieux et monuments

  • Donjon : Il date du XVe[2].
  • Église :
En 1106, Geoffroy Foulcrade, sénéchal du Réchin et nouveau maître du château, fit don de terrains à Saint-Aubin d'Angers pour la construction du prieuré et donne la date de 1106 comme la plus haute pour le début de la construction de l'église[3]. La petite église de Trèves (XIe - XIIe) se dresse au pied du donjon. La chapelle fut construite en 1106. On ajoute un clocher au XIIIe siècle. Au XVe siècle, les murs latéraux sont renforcés et la nef couverte d'un beau berceau en charpente. La paroisse de Trèves est supprimée en 1809 et réunie à celle de Cunault. Abandonnée et en mauvais état, l'église est restaurée au milieu du XIXe siècle par Monseigneur Maupoint, originaire de Chênehutte.
L'intérieur de l'église, dépouillé, a gardé son aspect primitif. Les murs de la nef unique sont décorés de grandes arcades à cintres brisés reposant sur des colonnes. A la croisée du transept, une belle voûte sur trompe[4] amorce une tour carrée surmontée d'une toiture en pavillon. La base du clocher, face à l'entrée, à droite, est ornée d'un grand arc plein cintre à la manière poitevine, atténuant ainsi l'austérité du mur. On remarquera un baptistère en porphyre orné de quatre masques en saillie, dont un à figure humaine avec une barbe taillée en carré à la romaine. Près de la croisée se trouve l'ancien tabernacle, lanterne en pierre blanche de style flamboyant de la fin du XVe siècle. Au fond du transept droit, sous une arcade se trouve le tombeau avec épitaphe et gisant de Robert le Mazcon, seigneur de Trèves et chancelier du roi Charles VII de France, qui mourut le 2 janvier 1443.
A l'extérieur, la façade, très simple, est ornée de trois arcs entre deux contreforts d'angle. Sous l'arcade centrale, la porte en plein cintre est décorée de petites dents de scie. Les murs présentent de grandes arcades en cintre brisé qui semblent avoir été ouvertes au XIIIe siècle pour donner peut-être accès à de grandes galeries latérales détruites aujourd'hui. On peut voir encore la trace des petites fenêtres du XIe siècle, celles que l'on voit datent du XIXe siècle. Le clocher-tour est sobre et massif, couronné d'une flèche de pierre de tuffeau du XVe siècle cantonnée de quatre lanternons.

Personnalités liées à la commune

Notes et références

  1. populations légales 2006 sur le site de l’INSEE
  2. Illustration
  3. Voir illustration
  4. Trompe : petite voûte, généralement construite dans un angle rentrant, formant support sous un pan de mur et permettant un changement de plan.

Voir aussi

Liens externes

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