Trone

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Page d'aide sur l'homonymie Pour l'ordre des anges en religion, voir Trônes (hiérarchie angélique).

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Voir « trône » sur le Wiktionnaire.

Les trônes (en arrière-plan) de la reine Élisabeth II, reine du Canada et du prince Philippe, duc d'Édimbourg au Sénat du Canada à Ottawa sont d'ordinaire occupés par le/la gouverneur(e) général(e) du Canada et son époux(se) lors de la cérémonie d'ouverture du Parlement. Le siège au premier plan est pour le président du Sénat.

Un trône est un siège, une chaise ou un fauteuil sur lequel un souverain est assis dans les circonstances solennelles.
Le trône, au sens figuré du terme, désigne aussi la monarchie ou la Couronne elle-même ; un exemple de métonymie.

Sommaire

Les trônes dans l’Antiquité

Trône impérial dans le palais de l’Harmonie Suprême , Cité interdite, Pékin, Chine
Salle du trône,résidence de Munich, Bavière

Depuis l'Antiquité, les trônes sont le symbole des monarques et des dieux. Dans certaines cultures, une forme primitive de trône était utilisé dans les cérémonies de couronnement ou pour lever le monarque au-dessus du commun des mortels. Depuis, les trônes sont associés au pouvoir royal.

D'après Homère, les Grecs plaçaient dans les temples des trônes supplémentaires où les dieux pouvaient siéger quand ils le souhaitaient.

Les Romains avaient aussi deux types de trônes : l'un pour les empereurs et l'autre pour la déesse Roma, dont des statues étaient placées au dessus des trônes afin qu'on leur rende culte.

Les Hittites considéraient le trône comme un dieu à part entière.

Les trônes et la Bible

Le mot trône apparaît 176 fois dans la Bible (trônes au pluriel, 9 fois). ).[1] Dieu y est décrit comme assis sur un trône à la manière des rois comme signe de sa souveraineté sur la Génèse.

Dans l’Ancien Testament, Le roi David et le roi Salomon sont représentés sur des trônes : « Le roi fit faire un grand trône d'ivoire, et le couvrit d'or pur. » (La Bible - 1 Rois 10.18)

Isaïe mentionne le même trône : « Car un enfant nous est né, un fils nous est donné, Et la domination reposera sur son épaule; On l'appellera Admirable, Conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince de la paix. Donner à l'empire de l'accroissement, Et une paix sans fin au trône de David et à son royaume, L'affermir et le soutenir par le droit et par la justice, Dès maintenant et à toujours : Voilà ce que fera le zèle de l'Éternel des armées. » (La Bible - Esaie 9.6-7)

Vision de Saint-Jean l'évangéliste à Patmos, Livre des révélations, la Bible -Apocalypse de Jean 4.4, « Autour du trône je vis vingt-quatre trônes, et sur ces trônes vingt-quatre vieillards assis, revêtus de vêtements blancs, et sur leurs têtes des couronnes d'or »

Dans le Nouveau Testament, l'Ange Gabriel mentionne aussi ce trône dans l'Évangile selon Saint-Luc ; la Bible - Luc 1.32-33 : « Il sera grand et sera appelé Fils du Très-Haut, et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père. Il régnera sur la maison de Jacob éternellement, et son règne n'aura point de fin. »

Jésus promit à ses Apôtres qu'ils s'assiéraient sur douze trônes pour juger les douze Tribus d'Israël : « Jésus leur répondit : Je vous le dis en vérité, quand le Fils de l'homme, au renouvellement de toutes choses, sera assis sur le trône de sa gloire, vous qui m'avez suivi, vous serez de même assis sur douze trônes, et vous jugerez les douze tribus d'Israël. », la Bible - Matthieu 19.38. Saint-Jean dans le Livre des Révélations déclare : « Puis je vis un grand trône blanc, et celui qui était assis dessus. La terre et le ciel s'enfuirent devant sa face, et il ne fut plus trouvé de place pour eux. », la Bible - Apocalypse de Jean 20.11.

Saint-Paul parle de trônes dans la Bible - Colossiens 1.16 : « Car en lui ont été créées toutes les choses qui sont dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, trônes, dignités, dominations, autorités. Tout a été créé par lui et pour lui. »
Denys l'Aéropagite, dans son travail, De Coelesti Hierarchia (Hiérarchie ecclésiastique) (VI.7) considère que trône correspond à une des hiérarchies des anges (correspondant aux Aralim dans la Kabbale). Cette idée fut développée par Thomas d'Aquin dans son ouvrage Summa Theologica (I.108), où les trônes sont chargés d'appliquer la justice divine.

Au Moyen Âge, on a associé à la Sainte-Vierge le trône de Salomon décrit comme le trône où Jésus s'assoira. L'ivoire dans la description biblique du trône de Salomon représente la pureté, l'or symbolise la nature divine et les six marches du trône représentent les six vertus. On associe également les psaumes 45 (La Bible - Psaumes 45) à la Sainte-Vierge ; le psaume complet décrivant une salle de trône.

Les trônes ecclésiastiques

Les cathèdres ou trônes épiscopaux

Trône du Patriarche de Constantinople dans le quartier du Phanar à Istamboul. Sur l'estrade, les Évangiles posés sur un trône et plus bas le trône du patriarche.

Depuis toujours, les évêques de l'Église catholique romaine, de l'Église orthodoxe, de l'Église anglicane et de toutes les autres Églises possédant des évêchés s'installent sur un trône, appelé une cathèdre ou cathedra (du grec : κάθεδρα, siège). Traditionnellement placé dans un lieu saint (église ou cathédrale), la cathèdre symbolise l'autorité épiscopale de l'évêque à prêcher la foi (d'où l'expression ex cathedra) et à guider ses ouailles.

Ex cathedra se réfère à un enseignement du pape dont on considère qu'il a l'intention d'invoquer l'infaillibilité, dogme de l'Église catholique romaine. Dans plusieurs langues, le mot « chaire » dérivant de ex cathedra signifiant littéralement « de la chaire » est communément appliqué au professorat.

Par la présence de cette cathèdre (trône), qui peut être comparable par sa facture à ceux des princes laïcs (même si un prélat n'est pas un prince de l'Église au sens laïc du terme prince), l'église d'un évêque ou d'un cardinal est appelée cathédrale. Dans l'Église catholique romaine, une basilique (du grec basilikos 'royal') est personnifiée par la présence du pavillon pontifical ou ombrellino (un des symboles de la papauté). Mais, le terme de basilique peut s'appliquer de manière générale à toutes les cathédrales ou églises d'importance et/ou de splendeur similaires. Ainsi, ce terme s'applique aussi à des églises construites à partir des basiliques romaines antiques qui, dans l'Antiquité étaient des lieux publics laïcs. En outre, la plupart des églises construites par les empereurs romains Constantin et Justinien ont été inspirées de ces basiliques civiles.

Outre les évêques, certains prélats sont autorisés à utiliser un trône ; par exemple, les abbés et abbesses. Leurs trônes sont souvent plus simples que ceux des évêques et certaines restrictions quant à leur style ou décoration, fonction des usages et règles régissant l'ordre auquel ils appartiennent, peuvent être apportées.

Les évêques et autres hauts prélats de l'Église ont droit, à des fins de distinction, à un dais au dessus-de leur trône lors de certaines de leurs fonctions liturgiques. Ce privilège est parfois accordé temporairement aux prélats de rang inférieur dans le respect des symboles liturgiques. Ainsi, les couleurs du dais doivent correspondre à celle de leurs vêtements. De même, quand un monarque régnant assiste à une célébration religieuse, ils peut s'installer sur un trône couvert d'un dais, mais ce trône ne peut être situé près de l'autel. [2]

Dans l'Église grecque orthodoxe, le trône de l'évêque mêle souvent les caractéristique des stalles du monastère à des accessoires hérités de la cour byzantine, tels qu'un couple de lion assis aux pieds du trône. Le terme « trône » est souvent utilisé en référence aux Patriarches pour désigner leur autorité ecclésiastique ; par exemple, le "Trône œcuménique" désigne l'autorité du Patriarche œcuménique de Constantinople en tant que juridiction autocéphale de l'Église orthodoxe sur « l'ensemble du monde connu ».
Les évêques de l'Église d'Orient peuvent aussi utiliser un trône pliant pour remplir ses devoirs liturgiques dans les cathédrales autres que celle de leur évêché.

Le trône papal

Cathedra Sancti Petri, derrière l'autel de la basilique Saint-Pierre de Rome


Dans l'Église catholique romaine, le pape est un « monarque élu », étant d'une part, de part le droit canon le chef spirituel des catholiques romains et d'autre part, selon le Droit international, le chef temporel de l'État du Vatican (état souverain enclavé dans la ville de Rome, Accords du Latran, 1929). Jusqu'en 1870, le pape est le souverain des États pontificaux, et possède depuis des siècles une importante autorité politique sur l'Italie divisée. Depuis, le Saint-Père conserve un statut diplomatique reconnu officiellement et légats et nonces apostoliques sont délégués à travers le monde pour des missions diplomatiques.


Le trône, sur lequel le pape est traditionnellement assis en tant qu'évêque de Rome (le Cathedra Romana), est situé dans l'abside de l'archibasilique Saint-Jean de Latran à Rome, sa cathédrale. Le trône sur lequel il s'assoit en tant que pape est situé dans l'abside de la basilique Saint-Pierre de Rome. Au-dessus de ce trône, un fauteuil dont on croit qu'il a appartenu à saint Pierre, premier pape. Cette relique est connue sous le nom de trône de Pierre (Cathedra Sancti Petri).


Dans le passé, le pape était aussi transporté sur un trône mobile, appelé Sedia gestatoria. A l'origine, le sedia était utilisé pour entourer le faste ostentatoire des cérémonies papales. On y adjoignait alors de chaque côté du trône une paire de flabella (éventails faits de plumes d'autruche). Paul VI fut le premier à abandonner son utilisation mais, plus tard le pape Jean-Paul Ier a réutilisé le sedia lors de son bref pontificat afin d'être plus facilement vu par la foule sans rétablir toutefois les flabella. Le sedia fut abandonné à nouveau par le pape Jean-Paul II en faveur de la papamobile. À la fin de son pontificat, on a fabriqué pour le pape Jean-Paul II un trône à roulettes.

Avant 1978, lors du conclave, chaque cardinal était assis sur un trône pendant les votes dans la chapelle Sixtine. Chaque trône était surmonté d'un dais. Après le tour de scrutin désignant le pape, et une fois que le nouvel élu avait accepté la mission et choisi son patronyme, les cardinaux abaissaient leur dais, laissant seul le dais du nouveau pape élu. C'était le premier trône du nouveau pape. La scène fut théâtralement dépeinte dans le film de 1968 Les Souliers de Saint-Pierre réalisé par Michael Anderson

Les trônes au Moyen Âge

Dans l'Europe féodale, les souverains étaient souvent assis sur des trônes comparables, selon toute vraisemblance, aux sièges des magistri Romains. Ces trônes étaient, à l'origine, assez simples, comparativement à leurs équivalents en Asie. L'un des plus importants et des plus grandioses était le trône de Charlemagne au Kaiserdom (cathédrale impériale) d'Aix-la-Chapelle, lieu de couronnement de 30 rois et empereurs du Saint-Empire romain germanique.

Les empereurs byzantins utilisaient des trônes plus recherchés, souvent gardés par des lions en pierre. On apercevait l'empereur derrière une série de voiles en soie, qui pouvaient être ouverts si le visiteur étranger était suffisamment d'importance. Quand ce dernier approchait du trône, le lion rugissait et des orgues jouaient. Au pied du trône, le suppliant était forcé de se prostrer jusqu'à poser la tête sur le sol. Le trône s'élevait alors dans les airs afin que le visiteur qui relevait la tête fut complètement abasourdi.[3]

Les tsars du Moyen-Age se servaient également du cérémonial byzantin pour ce qui concerne l'étiquette de la salle du trône. Le trône le plus célèbre de Moscou était le Trône d'Ivoire d'Ivan le Terrible. Datant du milieu du XVIe siècle, il avait la forme d'une chaise à haut dossier avec accoudoirs et il était orné de plaques faites d'ivoire et de défenses de morse et copieusement sculptées de scènes mythologiques ou champêtres, d'armoiries. Les plaques sculptés de scènes bibliques concernant la vie du roi David témoignent parfaitement que les souverains chrétiens avaient David en idéal.[4]

Aux Indes, le terme gaddi (prononcé /gəd̪d̪iː/, aussi appelé rājgaddī) était réservé aux souverains hindous des États princiers des Indes tandis que leurs homologues musulmans trônaient sur un musnad (prononcé /məsnəd̪/), même si tous deux avaient la forme d'un divan. Au temps de l'Empire moghol, le trône était appelé Shāhī takht (prononcé /ʃaːhiː t̪əxt̪/), alors que le nom en Sanskrit était singhāsana (littéralement, siège d'un lion).

Le bey de Tunis (nommément une province de l'Empire Ottoman, mais de facto un royaume quasi-indépendant) avait un trône appelé kursi.

Du temps de la Russie impériale, le trône de la Grande Salle du Trône du palais d'Hiver à Saint-Pétersbourg était considéré comme le trône de Russie. Il était posé sur une estrade de 7 marches avec un proscenium en forme d'arche au-dessus et le symbole de la famille impériale derrière (l'Aigle à deux têtes). La salle Pierre Ier de Russie (la « petite Salle du Trône ») est modeste en comparaison à la précédente. Ce trône fut réalisé pour l'impératrice Anna de Russie à Londres. Il existe aussi un trône dans la Grande Salle du Trône du Peterhof.

Les trônes de nos jours

De nos jours, dans les quelques pays où subsiste un régime monarchique, le trône est toujours utilisé lors des cérémonies à dessein symbolique.

Parmi les trônes les plus connus encore en usage, on compte le trône du roi Édouard sur lequel le monarque britannique est couronné ainsi que les trônes utilisés par les monarques lors des cérémonies d'ouverture des parlements, entre autres, au Royaume-Uni, au Danemark, aux Pays-Bas, au Canada ou en Australie.

Certains régimes républicains utilisent des sièges qu'on peut apparenter à des trônes lors des cérémonies officielles. Le président des États-Unis s'installe devant les caméras dans son Bureau ovale sur un siège-trône à haut dossier tapissé d'un tissu blanc quand il reçoit à la Maison blanche des hôtes de marque (eux-mêmes assis sur un siège équivalent). En Irlande, le président, lors de la cérémonie, de son investiture prend place sur le trône utilisé jadis par le vice-roi d'Irlande. De même, nombre de maires britanniques et irlandais président souvent leur conseils municipaux sur des sièges ressemblant à des trônes.

Quelques exemples de trônes

Trône d'ivoire du tsar Ivan IV de Russie

Europe

Afrique et Moyen-Orient

Asie

Galerie photos

Trônes des rois ou empereurs

Trônes pontificaux

Autres définitions

  • En argot, une toilette est aussi appelé un trône.
  • En musique, le tabouret utilisé pour s'asseoir derrière une batterie est souvent appelé un trône.

Notes et références

  1. Strong's Expanded Exhaustive Concordance of the Bible, James, Nashville, Thomas Nelson Publishers, 2001, ISBN 0-7852-4539-1
  2. cite encyclopedia, "Canopy", The Catholic Encyclopedia, volume III, New York: Robert Appleton Company, 1908
  3. Byzantium, Cunnan. Consulté le 2007-07-12
  4. Throne of Ivan IV the Terrible, Regalia of Russian Tsars, The Moscow Kremlin. Consulté le 2007-07-12

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  • trône — (trô n ) s. m. 1°   Siége où les rois, les empereurs s asseyent dans les fonctions solennelles de la souveraineté. •   Autour de ce même trône il y en avait vingt quatre autres, sur lesquels étaient assis vingt quatre vieillards vêtus de robes… …   Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré

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