Azouz Begag

Azouz Begag
Azouz Begag
MoDem regional elections 2010-01-24 n19.jpg
Azouz Begag à la Maison de la Chimie, le 24 janvier 2010, lors d'un meeting du Mouvement démocrate

Mandats
Ministre délégué
à la Promotion de l'égalité des chances
2 juin 20055 avril 2007
Président Jacques Chirac
Gouvernement Dominique de Villepin
Biographie
Date de naissance 5 février 1957 (1957-02-05) (54 ans)
Lieu de naissance Drapeau de la France Lyon, Rhône
Nationalité Française
Parti politique MoDem, RS
Profession Écrivain
Chercheur

Azouz Begag (né le 5 février 1957 à Lyon, Rhône) est un homme politique, écrivain et chercheur français en économie et sociologie. Il est chargé de recherche du CNRS à l'université Paris-IV.

Il a été ministre délégué à la Promotion de l'égalité des chances du 2 juin 2005 au 5 avril 2007 dans le gouvernement Dominique de Villepin, fonction qu'il quitte afin de prendre une part active dans la campagne présidentielle de François Bayrou.

Sommaire

Biographie

Enfance et intégration

Azouz Begag est né à Lyon en 1957 de Messaouda et Bouzid Begag. Ses parents sont originaires d'Algérie, ex-ouvriers agricoles à Sétif et émigrés en France en 1949. Azouz Begag est père de deux filles.

Il passe les dix premières années de sa vie à Villeurbanne. Quand il a six ans, il rêve de devenir professeur. Il veut aussi être comédien, ou encore « président comme Nasser ». Son père lui répète toujours : « Moi, je travaille à l'usine, ton unique devoir est d’apprendre à l’école. Tu dois être le meilleur des meilleurs[1]. » À l’école, il connaît le racisme : « Les Arabes devaient travailler plus que les autres enfants, s’ils voulaient être appréciés[2]. » Comme ses parents ne parlent que très peu le français, ils ne savent pas que leurs enfants sont discriminés : « Ils ne nous expliquaient rien, car ils ne comprenaient rien de tout ce qui se passait autour de nous. C’était nous qui leur expliquions la réalité en France[3]. »

Entré au collège Saint-Exupéry de la Croix-Rousse en 1967, il déménage deux ans plus tard, avec sa famille, en HLM à la cité de la Duchère à Lyon.

Azouz et ses frères passent chaque été en Algérie. Ils étudient des filières techniques pour devenir ingénieurs. Ils pensent que la situation en Algérie va s’améliorer, et qu’ils pourront y « retourner ». Mais à mesure qu’ils grandissent, ils ont toujours moins envie de quitter la France : « Nous aimions de plus en plus la France et nous ne voulions plus quitter la vie que nous menions ici[4]. » Mais l’intégration dans la société française n’était pas facile pour autant : « À 16 ou 17 ans, j’ai cherché à entrer dans la société française – ce que je n’avais pas fait dans le bidonville, puisque c’était comme si j’avais été en Algérie – parce que j’ai commencé à chercher à draguer les filles. C’est là que je me suis heurté à cette société qui, justement, protège ses femmes contre l’invasion des étrangers. C’est toujours par la femme que la société se mélange. À l’âge de 16 ou 17 ans ont commencé les humiliations dans les discothèques où j’essayais d’aller avec les copains. Là j’ai compris que c’était l’Afrique du Sud, l’apartheid, le handicap d’avoir une peau noire, une peau bronzée[5]. »

Avec ses parents, il visite l’Algérie à la fin des années 1970, et manque de se faire enrôler dans l’armée algérienne: « À l’époque, j’étais en plein cycle d’études universitaires, et ne pouvais m’offrir le luxe de m’absenter deux longues années pour effectuer un service militaire dans une caserne au fin fond du Sahara, à Tindouf ou à Tamanrasset, à apprendre le maniement de la kalachnikov, le pilotage du Mig 21 soviétique, tout en dormant la nuit d’un seul œil pour surveiller les scorpions sahariens amateurs de chair fraîche immigrée[6]. »

Dans les années 1980, Azouz Begag se rend compte qu’il ne veut plus « retourner définitivement » en Algérie: « Oui, jusqu’à l’âge de vingt-cinq, vingt-sept ans je voulais un jour retourner en Algérie, construire l’Algérie und so weiter, mais maintenant c’est fini. Alors, maintenant, je me considère comme un Français d’origine maghrébine en France, et je veux ouvrir la signification du être français heute[7]... »

Qu’est-ce qui lui manquait en Algérie ? « La mentalité occidentale, la liberté, les dollars. Et le plus important, la liberté individuelle. En France, elle est absolue ; en Algérie, elle n’existe pas. Je suis un écrivain, un artiste, et aussi un peu un anarchiste. J’aime le désordre, tout ce qui n’est pas normal. En Europe, j’ai les conditions idéales pour mon travail. Mon cœur choisirait peut-être la vie en Algérie, mais ma raison choisit la France[8]. »

Azouz Begag, de nationalité algérienne, n'a pas à effectuer son service national en France. Cela lui permet de bénéficier immédiatement d'une allocation de recherche pour intégrer, en 1984, le Laboratoire d’économie des transports de l’université Lyon 2 où il se spécialise dans la sociologie des transports, en travaillant essentiellement sur « les difficultés des jeunes d’origine maghrébine[9] ».

Il renouvelle son choix de la nationalité algérienne en 1986[10]. Cependant il retourne en Algérie seulement en 2002, pour y enterrer son père.

En 1987, il demande la nationalité française qu'il obtient en 1989[11].

Dans les années 1990, il parle lors d'un discours de son identité: « J’aimerais bien être marié à plusieurs femmes, cela me plaît. Je dis cela pour dire qu’il y a un Arabe très traditionnel, très macho et dur, qui existe en moi. Il ne demande qu’à se réveiller. Tous les jours il frappe à ma porte pour sortir, pour s’exprimer. Mais je suis intelligent, cultivé, né à Lyon et je me suis frotté à la société française depuis plusieurs dizaines d’années, je lui dis : “Reste où tu es.“[12] »

Agnostique, Azouz Begag respecte néanmoins le ramadan[13].

En décembre 2009, Azouz Begag indique: « Dans 10 ans, on sera entourés de Chinois, alors il faudra que l’on se serre les coudes, les Français, les Arabes et les Africains, afin de protéger notre identité[14]. »

Le 2 mars 2010, en visite à la Courneuve, « chez le boucher, Begag fait mine en souriant de poser devant l’inscription “boucherie halal” écrite en arabe. Au commerçant, il explique se battre “contre ces gens qui veulent faire croire que le problème en France, ce sont les minarets, la burqa, les burgers halal et pas l’emploi“ » [15].

Le 31 octobre 2010, Azouz Begag considère que l'«une des meilleurs idées, consciemment et sérieusement, dans la nouvelle génération d'immigrants est de leur donner une conscience politique, de les pousser à s'engager dans les questions actuelles, de défendre leurs chances au sein du parlement, puis de faire passer les projets qui serviront l'Algérie» [16].

Le 19 novembre 2010, Azouz Begag regrette qu'il y ait trop de femmes parmi les ministres issus de la diversité: «au sein de la population arabo-musulmane de France, cette féminisation exclusive de l'intégration des minorités passe mal. Elle a un goût amer de provocation. Elle symbolise aux yeux de beaucoup une émasculation, une volonté de créer une image qui vous paralyse, qui vous fait honte de ce que vous êtes, tellement elle est mauvaise (...). Cette féminisation de l'élite politique issue de la diversité a accru le sentiment d'éviction des jeunes Arabes, alors que depuis trois décennies ce sont eux qui subissent la plus grosse charge des vexations, des humiliations et des violences sociales et économiques» [17].

Études supérieures et vie professionnelle

Azouz Begag obtient un doctorat en économie à l'université Lyon 2 sur le thème « L'Immigré et sa ville ». Il combine ensuite des fonctions de chercheur au CNRS et à la Maison des sciences sociales et humaines de Lyon depuis 1980, et d'enseignant à l’École centrale de Lyon. Son travail de chercheur porte largement sur la mobilité des populations immigrées dans les espaces urbains. En 1988, il est visiting professor (professeur invité) à l’Université Cornell durant une saison universitaire, chargé d'un cours semestriel sur les immigrations en Europe de l'Ouest. Il est depuis 2000 membre du laboratoire « Espace et culture » (Paris-4 - CNRS).

Il est membre du Conseil économique et social en 2004, au titre des personnalités qualifiées dans le domaine économique, social, scientifique ou culturel, désigné sur proposition du Premier ministre (2004 – 2005) après une mission sur l’égalité des chances (mai 2004).

Du 2 juin 2005 au 5 avril 2007, il est ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de la Promotion de l'égalité des chances, dans le gouvernement Dominique de Villepin.

Il est l'auteur de plus de vingt livres, dont plusieurs romans s'inspirant de son enfance comme Le Gone du Chaâba ou encore l'hommage rendu à son père dans le livre Le Marteau pique-cœur. Le titre du premier cité est un jeu de mot révélateur de son intérêt pour le métissage culturel. Il s'agit en effet d'un mélange entre un terme du dialecte lyonnais, langue de sa région de naissance, et d'un terme algérien signifiant tribu.

Pourquoi a-t-il écrit Le Gone du Chaâba ?

« Une raison psychologiquement très forte me pousse à le faire. C’est l’histoire d’un enfant qui sort du bidonville et qui réussit à l’école, donc dans la société. Seulement, dans ce bidonville, sur les quarante enfants il n’y en a qu’un qui s’en sort et c’est moi. Et ça c’est difficile à vivre. Les trente-neuf autres restent derrière toi et tu te dis : pourquoi moi ? Tu vis mal ton succès, ta réussite ! Les trente-neuf autres se disent d’ailleurs la même chose : pourquoi lui[18] ? »

Il est aussi parolier de chansons et le scénariste du film Camping à la ferme où il expose sa vision d'une France multi-ethnique qui se mélange à une France historiquement et naturellement multiculturelle, que ce soit de par sa construction même et la richesse de ses langues et cultures régionales ou de par les vagues migratoires qu'elle a accueillies avec succès auparavant. Le mélange de ces trois niveaux de richesses culturelles françaises est souvent traité dans son travail.

En octobre 2007, Azouz Begag est le président du 18e Festival international de géographie (FIG) de Saint-Dié-des-Vosges.

Depuis le mois de septembre 2008, il est professeur invité à l'Université de Californie à Los Angeles.

Azouz Begag aurait confié à Dominique de Villepin son rêve de devenir ambassadeur. « J’aime découvrir l’autre, aller à sa rencontre. Il n’ y a pas de plus somptueux que de constater la rencontre magique de Taj Mehal, entre la culture des musulmans Mongoles et des Hindous » [19].

Vie politique et expérience ministérielle

Parti socialiste

Azouz Begag a proposé au PS de figurer dans la liste pour les régionales de 1992, en Rhône-Alpes, mais sa candidature a été rejetée. En 1995, il a souhaité être tête de liste PS aux municipales dans le 1er arrondissement de Lyon, mais s'est heurté à un refus de Gérard Collomb, cet arrondissement étant réservé aux Verts[20].

RPR

Azouz Begag croise Jacques Chirac en 1995 et discute avec lui, à Vaulx-en-Velin, lors d’une table ronde sur « le mal des banlieues », un sujet que le président entendait alors mieux comprendre deux semaines après la mort, en région lyonnaise, du terroriste islamiste d'origine algérienne Khaled Kelkal[21].

Invité à plusieurs reprises à l'hôtel Matignon par Alain Juppé à déjeuner, en compagnie de Philippe Sollers ou d'Alain Touraine, Azouz Begag exprime l'ambition d'être candidat au titre du RPR pour devenir « le premier représentant des banlieues à l’Assemblée nationale ». Matignon donne son aval en 1997, mais la droite lyonnaise renâcle et désignera un élu local, Marc Fraysse.

Divers gauche

Azouz Begag annonce alors sa candidature comme « divers gauche » lors de l'élection législative qui a eu lieu les 25 mai et 1er juin 1997 dans la 2e circonscription du Rhône et se retrouve aussitôt accusé, par la gauche locale, d’être un « sous-marin de la droite ».

Azouz Begag se retire avant le début du scrutin mais, par décision n° 97-2327 du 29 janvier 1998 parue au JO/LD Numéro 27 du 1er Février 1998 (page 01641), le Conseil constitutionnel décide que « Considérant que le compte de campagne de M. Begag, candidat dans la 2e circonscription du Rhône, déposé à la préfecture le 7 juillet 1997, ne retrace ni les recettes perçues ni les dépenses engagées par le candidat en vue de son élection […] M. Azouz Begag est déclaré inéligible, en application de l'article LO 128 du code électoral, pour une durée d'un an à compter du 29 janvier 1998 ».

Parti communiste

En 1999, le Parti communiste lui propose d’être candidat sur sa liste aux élections européennes mais il refuse, n’étant pas en position éligible.

Divers droite

« Militant de la cause des cités », Azouz Begag espère ensuite être candidat aux élections municipales de 2001 mais, à nouveau, la droite locale se méfie de lui.

Dominique de Villepin, Premier ministre sous Jacques Chirac, dont il avait fait la connaissance au salon du livre de Brive-la-Gaillarde, lui commande en 2004 un rapport intitulé « La République à ciel ouvert »[22]. Azouz Begag y dresse un bilan de vingt années de politique d'intégration et présente un état des lieux au sein des métiers du ministère de l'intérieur. Puis il propose une dizaine de mesures de discrimination positive parmi lesquelles « l'adaptation des méthodes de recrutement en ciblant les jeunes issus de l’immigration visible, d’origine maghrébine et africaine ». Le rapport note ainsi que « des questions tirées des programmes de terminales générales désavantagent à l’évidence les candidats non issus de ces filières ». La seconde partie consiste à apporter des réponses courtes à différentes questions portant surtout sur la connaissance des institutions politiques et judiciaires. S'agissant du racisme, Azouz Begag propose également « de reprendre à notre compte la définition anglaise suivante : " un incident raciste est un incident qui est perçu comme raciste par la victime ou toute autre personne "»[23].

Azouz Begag s'intéresse également à l’enquête de moralité pour les concours, qui doit compléter la procédure de recrutement et note que si un candidat a des amis ou sa compagne qui sont connus des services de police pour des activités illicites (la « fréquentation de dealers » dans les cités tel qu’il peut ressortir d’un rapport des Renseignements Généraux), cela peut être un motif de rejet de sa candidature et propose de supprimer cette enquête.

Du 2 juin 2005 au 5 avril 2007, il est ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de la Promotion de l'égalité des chances, dans le gouvernement Dominique de Villepin.

Azouz Begag est au centre d'un incident diplomatique entre la France et les États-Unis en octobre 2005. Bien que citoyen et ministre français, détenteur d'un visa diplomatique A1 et d'une immunité diplomatique, il est contrôlé par les services de douane américains à l'aéroport d'Atlanta pour un interrogatoire qu'Azouz Begag qualifiera de poussé. Coutumier de ce genre de tracas, Azouz Begag parlera de délit de faciès. L'incident dure 15 minutes environ, le quai d'Orsay interviendra et le département d'État présentera ses excuses et reconnaitra une faute professionnelle des douanes[24].

En octobre 2005, Azouz Begag indique qu'« il faut traverser le périphérique, aller chez les indigènes là-bas, les descendants de Vercingétorix… Il faut casser les portes, et si elles ne veulent pas s'ouvrir, il faut y aller aux forceps. Partout où la diversité n’existe pas, ça doit être comme une invasion de criquets, dans les concours de la fonction publique, dans la police nationale … Partout de manière à ce qu’on ne puisse plus revenir en arrière » [25].

Azouz Begag est progressivement entré en conflit ouvert avec Nicolas Sarkozy, qui le surnomme « Vidéo Begag », selon Libération. Le conflit prend de l'ampleur, en octobre 2005 quand Azouz Begag réagit contre l'emploi du terme « racaille » par Nicolas Sarkozy [26].

Concernant l'élection présidentielle française, il déclare en novembre 2006 : « Je voterai Dominique de Villepin, même s'il ne se présentait pas ».

MoDem

Finalement, le 13 mars 2007, au lendemain du ralliement de Villepin à Sarkozy, Azouz Begag déclare qu'il ne votera pas pour Nicolas Sarkozy et que la candidature de François Bayrou est « salutaire pour la démocratie ». Il précise sa position le 16 mars sur France 2 en étant le premier ministre du gouvernement à soutenir officiellement François Bayrou, « le seul candidat qu'[il] puisse soutenir », qualifiant d'« amalgame indécent » la proposition de Nicolas Sarkozy concernant la création d'un ministère de l'immigration et de l'identité nationale[27].

Le 5 avril 2007, il démissionne du gouvernement pour, dit-il, « reprendre sa liberté de parole ». Le 11 avril 2007, Azouz Begag fait paraître un nouvel ouvrage intitulé Un mouton dans la baignoire (titre qui reprend des propos de Nicolas Sarkozy fustigeant les pratiques de certains musulmans). Dans ce livre consacré à la politique et aux agissements de Nicolas Sarkozy, Azouz Begag accuse ce dernier de l'avoir insulté et menacé. Il explique aussi comment, selon lui, Dominique de Villepin a cédé devant le candidat de l'UMP. Nicolas Sarkozy nie ces accusations et affirme même qu'il n'a jamais rencontré Azouz Begag, alors que des photos, prises notamment à l'assemblée nationale, démontrent le contraire.

Dans une interview publiée le 18 avril 2007 dans le quotidien espagnol El Pais, Azouz Begag accuse Nicolas Sarkozy « d'insulter les musulmans et les arabes ». Il indique également « Tous les Arabes et tous les Noirs […] détestent Sarkozy »[28].

Azouz Begag considère que le fait qu’il s’oppose à Sarkozy a entraîné son exclusion des médias lourds qui « refusent de le recevoir ». Il indique que même l’ambassadeur d’Algérie en France aurait rompu tout contact avec lui, « comme s’il ne m’avait jamais connu !» [29],[30].

Azouz Begag participe à la campagne présidentielle de François Bayrou. À l'issue du premier tour, le 24 avril 2007, il déclare sur RMC : « Je sais pour qui je ne voterai pas. Je ne voterai pas, je ne voterai jamais pour Nicolas Sarkozy, c'est clair ». Interrogé sur son vote éventuel pour Ségolène Royal le 6 mai 2007, il répond : « Franchement, c'est un truc secret. »[28]

Azouz Begag se présente aux élections législatives françaises de 2007 sous l'étiquette Mouvement démocrate dans la troisième circonscription du Rhône, face notamment à Jean-Michel Dubernard (UMP, sortant) et Jean-Louis Touraine (PS, élu). Il est battu au 1er tour avec 14.74 % des voix et appelle à voter "contre Jean-Michel Dubernard" lors du deuxième tour.

Suite au forum des démocrates de Seignosse, Azouz Begag est investi pour se présenter aux municipales de Villeurbanne, ville à laquelle il a déclaré être sentimentalement très attaché.

Toutefois, suite au retrait de la vie politique d'Anne-Marie Comparini, Azouz Begag se porte dans un premier temps candidat à l'investiture démocrate pour les municipales à Lyon puis renonce le 6 décembre 2007, ne bénéficiant d'aucun soutien politique[31]. Azouz Begag ne bénéficiait pas du soutien du sénateur Michel Mercier, président de la fédération UDF-MoDem du Rhône, ni de celui de François Bayrou, tous deux n'appréciant guère son caractère "incontrôlable" [32].

Azouz Begag soutient ensuite officiellement Gérard Collomb[33],[34].

En janvier 2009, Azouz Begag se déclarait candidat à la candidature pour mener la liste Sud Est du Modem aux élections européennes. Il « dit avoir fait part de cette candidature à François Bayrou qui, selon lui, l'aurait pris comme un "cadeau". "Il faut que le MoDem joue cette carte. C'est l'hypothèse gagnante". Il assure qu'il peut faire "mieux" que Jean-Luc Bennahmias, actuel député européen » [35].

Après avoir assuré qu'il tentait sa dernière chance en politique pour les élections Européennes de 2009 [35], Azouz Begag est la tête de liste du MoDem pour la région Rhône-Alpes dans les élections régionales des 14 et 21 mars 2010. Le quotidien El Watan souligne que « Le Lyonnais apparaît ainsi comme le seul Franco-algérien à accéder à cette haute candidature, et le seul représentant de la "diversité" à ce niveau » [36]. Confronté à des rancœurs locales, Azouz Begag considère que : « Des primaires, c'est un luxe que peuvent se permettre des partis structurés, en forme. Ce n'est pas le cas du MoDem. Si on ne veut pas faire 5%, faut partir tout de suite en campagne» [37]. Azouz Begag se moque de ceux qui le croient « incapable de faire 15% à 18% » [38]. Il indique « Il n’y a aucune raison de dissoudre l’identité du Modem dans ce qui reste du PS. […] Si je suis choisi comme tête de liste, moi, je vise un score à deux chiffres ! » [39] et ajoute « A l'évidence, nous allons avoir beaucoup d'élus à l'issue de ce scrutin » [40].

Azouz Begag réalise un score de 4,33% le soir du premier tour, sans aucun élu.

République solidaire

Le 21 juin 2010, Azouz Begag rejoint le mouvement de Dominique de Villepin, République solidaire.

Malgré ce choix, le 9 octobre 2011, il se déplace pour voter François Hollande à la primaire citoyenne organisée par le Parti socialiste et le Parti radical de gauche[41].

Engagement

Azouz Begag est parrain de l'ONG Bibliothèques Sans Frontières qui œuvre pour l'accès au savoir et l'appui aux bibliothèques en France et à travers le monde.

Littérature

En 1989, le roman de sa jeunesse paraît : Béni ou le Paradis privé (Nagel & Kimche, Zurich 2000). Il y décrit, entre autres, la discrimination que subirait une partie de la population non-blanche au milieu des années soixante-dix.

Œuvres

  • Dites-moi bonjour, Fayard, (2009)
  • La Guerre des moutons, Fayard, (2008)
  • Un mouton dans la baignoire, Fayard, (2007)
  • Le Marteau pique-cœur, Éditions du Seuil, (2004)
  • Ahmed de Bourgogne, (avec Ahmed Beneddif), Seuil, 2001
  • Un train pour chez nous, Magnier, 2001
  • Le Passeport, Seuil, 2000
  • Tranches de vie, Stuttgart, Klett Verlag, (1998)
  • Dis Oualla, Éditions Fayard, Collection Libres, (1997)
  • Zenzela, Éditions du Seuil, (1997)
  • Les Chiens aussi, Éditions du Seuil, Collection Points Virgule, (1995)
  • L'Ilet-aux-vents, Éditions du Seuil, Collection Points Virgule, (1992)
  • Béni ou le Paradis privé, Éditions du Seuil, Collection Points Virgule, (1989)
  • Le Gone du Chaâba, Éditions du Seuil, Collection Points Virgule, (1986)
Pour la jeunesse
  • Les Voleurs d'écriture, Éditions du Seuil, Collection Points, (1990)
  • La Force du berger, La Joie de lire, (1991)
  • Jordi et le rayon perdu, La Joie de lire, (1992)
  • Les Tireurs d'étoiles, Éditions du Seuil, Collection Points, (1993)
  • Le Temps des villages, La Joie de lire, (1993)
  • Une semaine de vacances à Cap maudit, Éditions du Seuil, Collection Points, (1993)
  • Mona ou le bateau-livre, Chardon Bleu, (1994)
  • Quand on est mort, c'est pour toute la vie, Gallimard, (1995)
  • Ma maman est devenue une étoile, La Joie de lire, (1996)
  • Le théorème de Mamadou, Ill. Jean Claverie, Éditions du Seuil, (2002)
  • La leçon de francisse, Gallimard, (2007)
Essais, Publications scientifiques
  • L'Immigré et sa ville, Presses universitaires de Lyon, (1984)
  • La banque mondiale et le financement des transports dans les pays en voie de développement, Al Mayadine - revue universitaire des études juridiques, économiques, économiques et politiques Faculté d'Oujda Maroc, (1990)
  • Écarts d'identité, Seuil, (1990)
  • « The Beurs, Children of North-African Immigrants in France. The issue of Integration », The Journal of Ethnic Studies, Washington, (1990)
  • The French-Born Youths Originating in North African Immigration : From Socio-Spacial Relagation to Political Participation, International Migrations, Belgique, (1990)
  • North-African Immigrants in France : The Socio-Spacial Representation of "here" and "there", Loughborough University of Technology, England, (1990)
  • La Révolte des lascars contre l'oubli à Vaux en Velin, Les Annales de la recherche urbaine, (1990)
  • La Ville des autres. La Famille immigrée et l’espace urbain, Presses universitaires de Lyon, (1991)
  • Voyage dans les quartiers chauds, Les Temps Modernes, (1991)
  • La pauvreté comme terrain, Métropolis, (1991)
  • Rites sacrificiels des jeunes dans les quartiers en difficulté, Les Annales de la Recherche Urbaine, (1991)
  • Entre rouiller et s'arracher, réapprendre à flâner, Les Annales de la recherche Urbaine, (1993)
  • Quartiers sensibles (en collaboration avec Christian Delorme), Seuil, (1994)
  • Éléments de discrimination positive en France, revue Esprit libre, (1995)
  • Place du Pont ou la médina de Lyon, Autrement, (1997)
  • Espace et exclusion. Mobilités dans les quartiers périphériques d'Avignon, L'Harmattan, (1998)
  • Du bon usage de la distance chez les sauvageons (en collaboration avec Reynald Rossini), Seuil, (1999)
  • Les Dérouilleurs : ces Français de banlieue qui ont réussi, Mille et une nuits, (2002)
  • L’Intégration, Le Cavalier Bleu, (2003)
  • C’est quand il y en a beaucoup..., Belin, (2011)

Distinctions

Voir aussi

Liens externes

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Notes et références

  1. (sk)« Vždy mi hovorieval: Ja chodím do fabriky, tvojou jedinou úlohou je učiť sa. Byť najlepší z najlepších. » Kúdelová, Kristína. Je Zem guľa alebo doska?. SME. 22.11.2003. entretien avec Begag
  2. (sk)« Ak Arabi chceli dostať pochvalu, museli pracovať viac ako ostatné deti. » Kúdelová, Kristína. Je Zem guľa alebo doska?. SME. 22.11.2003. SME.sk | Je Zem gu¾a alebo doska?
  3. (sk)« Nič nám nevysvetľovali, vôbec nechápali, čo sa okolo nás deje. To my sme im vysvetľovali, ako to vo Francúzsku je. » Kúdelová, Kristína. Je Zem guľa alebo doska?. SME. 22.11.2003. Entretien
  4. (sk)« Ale nám sa vo Francúzsku začalo stále viac páčiť, a už sa nám nechcelo opúšťať život, ktorý sme tu viedli. » Kúdelová, Kristína. Je Zem guľa alebo doska?. SME. 22.11.2003. SME.sk | Je Zem gu¾a alebo doska?
  5. Terrasse, Jean Marc. Génération beur, etc. La France en couleurs. Paris. 1989. p. 135.
  6. Begag, Azouz. Le marteau pique-cœur. Paris. 2004. p.135.
  7. Siffert, Bernadette. L’œuvre romanesque d’Azouz Begag: autobiographie et roman social?. Mémoire, Université de Vienne. 1999. p.136-7.
  8. (sk)« Západná mentalita. Sloboda. Doláre. A to najdôležitejšie osobná sloboda. Vo Francúzsku je absolútna, v Alžírsku neexistovala. Som spisovateľ umelec a tak trochu aj anarchista. Mám rád neporiadok, všetko čo nie je normálne. V Európe mám na svoju prácu ideálne podmienky. Moje srdce by si možno vybralo život v Alžírsku, rozum však volí Francúzsko. » Kúdelová, Kristína. Je Zem guľa alebo doska?. SME. 22.11.2003. SME.sk | Je Zem gu¾a alebo doska?
  9. Le Monde
  10. Azouz Begag : situation de déséquilibre - Archives pour tous
  11. Archives INA
  12. Begag, Azouz. La place de l’immigré dans la société française. In: Ruhe, Ernstpeter (ed.). Die Kinder der Immigration = Les enfants de l’immigration. Würzburg. 1999. 21-25. p.22.
  13. Azouz Begag, notable lyonnais
  14. http://www.letemps.ch/Facet/print/Uuid/653d4860-edaf-11de-a8f4-337535916795/Identit%C3%A9_nationale_les_le%C3%A7ons_de_fran%C3%A7ais_dAzouz_Begag
  15. http://regionsdemocrates.fr/2010/03/02/alain-dolium-et-azouz-begag-a-la-courneuve-pour-une-reelle-egalite-des-chances/
  16. http://www.elkhabar.com/ar/index.php?news=233903
  17. http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/01/05/2010-une-mauvaise-annee-pour-les-femmes_1461136_3232.html
  18. Terrasse, Jean Marc. Génération beur, etc. La France en couleurs. Paris. 1989. p.135.
  19. http://www.fmes-france.org/base-documentaire/documentation/portraits/azouz-begag-sociologue-ecrivain-et-politicien-mais-aussi-trublion/ Les erreurs du texte initial ont été maintenues dans la citation
  20. http://www.mediapart.fr/club/blog/jerome-triaud/080509/azouz-begag-revenant-politique-professionnel
  21. http://www.lexpress.fr/actualite/societe/justice/itineraire-d-un-terroriste_497993.html
  22. [PDF] Rapport : La République à ciel ouvert
  23. Même rapport, page 39
  24. lemonde.fr : Le ministre français Azouz Begag a fait l'objet d'un contrôle « poussé » à l'aéroport d'Atlanta
  25. Entretien in Respect Magazine - Oct/Dec-2005 N°8
  26. permanent.nouvelobs.com
  27. Le Monde, 16/03/2007, "Azouz Begag soutient officiellement François Bayrou"
  28. a et b Actualités en temps réel - journal d'information - Nouvelobs.com
  29. http://www.echoroukonline.com/fra/index.php?news=5253
  30. http://www.echoroukonline.com/ara/interviews/43790.html
  31. Azouz Begag n'est plus candidat à la mairie de Lyon Le Monde du 5 décembre 2007,
  32. http://www.lepoint.fr/actualites-politique/2007-12-05/municipales-lyon-le-retrait-d-azouz-begag/917/0/213111
  33. Azouz Begag soutient désormais officiellement Gérard Collomb. Lyon : Azouz Begag candidat à l'investiture du MoDem, Municipales
  34. http://www.rue89.com/municipales-2008/explosion-du-modem-a-lyon-suite-begag-soutient-collomb
  35. a et b http://libelyon.blogs.liberation.fr/info/2009/01/europnnes-azouz.html
  36. http://www.elwatan.com/Rhone-Alpes-Azouz-Begag-candidat
  37. http://www.libelyon.fr/info/2009/10/elections-r%C3%A9gionales-pagaille-autour-de-begag-au-modem.html
  38. Azouz Bégag : "Nous allons créer la surprise au premier tour". Azouz Bégag : "Nous allons créer la surprise au premier tour"
  39. http://www.mag2lyon.com/article/10438/Azouz-Begag--Je-ne-suis-pas-un-blagueur-
  40. http://www.lemonde.fr/politique/article/2010/01/20/azouz-begag-xenophobie-et-islamophobie-deguisees-sont-les-thematiques-electorales-de-sarkozy_1294472_823448_1.html
  41. Tweet d'Azouz Begag reproduit par Libération.fr



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