Tour de France (cyclisme)

Tour de France (cyclisme)
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Tour de France
Tour de France logo.svg
Généralités
Sport cyclisme sur route
Création 1903
Organisateur(s) ASO
Éditions 98 (en 2011)
Catégorie UCI World Tour
Type / Format course à étapes
Périodicité annuel (juillet)
Lieu France et pays avoisinants
Participants 198 (2011)
Statut des participants professionnels
Directeur Christian Prudhomme
Site web officiel www.letour.fr
Palmarès
Tenant du titre Drapeau : Australie Cadel Evans (2011)
Plus titré(s) Drapeau : États-Unis Lance Armstrong (7)
Pour la compétition à venir, voir :
Tour de France 2012
Pour la dernière compétition, voir :
Tour de France 2011

Le Tour de France est une compétition cycliste par étapes créée en 1903 par Henri Desgrange et le journal L'Auto. Elle se déroule chaque année en France, au mois de juillet.

Elle se tient actuellement sur plus de 3 000 kilomètres et est organisée par ASO (Groupe Amaury). « Le Tour » ou encore « la Grande Boucle », tel qu'on le nomme aussi en France, est considéré comme la plus prestigieuse épreuve cycliste du monde. En 2009, exactement 78 chaînes de télévision retransmettent le Tour de France dans 170 pays. C'est, d'après son organisateur, la plus grande compétition sportive mondiale annuelle[1].

Sommaire

Histoire

Article détaillé : Histoire du Tour de France.

Création et histoire du Tour de France

À la fin du XIXe siècle, en France, il n'existe qu'un quotidien sportif, Le Vélo. Son rédacteur en chef, Pierre Giffard[2], intervenant dans ses colonnes pour soutenir Dreyfus, déplaît aux industriels du cycle et de l'automobile (pour la plupart antidreyfusards). Or, ceux-ci financent son journal par la publicité. En 1900, par leur représentant, le comte de Dion, ils choisissent Henri Desgrange pour créer un journal concurrent, L'Auto-Vélo. Alors que Le Vélo est publié sur papier vert, Desgrange fait éditer son quotidien sur papier jaune (quelques années plus tard, c'est cette couleur qui donnera naissance au maillot jaune)[3]. Or le titre choisi porte le terme Vélo. Le directeur du Vélo, Paul Rousseau, intente un procès. Le 16 janvier 1903, de Dion le perd et se trouve contraint de renommer L'Auto-Vélo en L'Auto. Comme le cyclisme est alors important en termes économiques et sportifs, cette perte d'appellation pourrait affecter les ventes du journal[3]. Desgrange doit trouver une riposte. Il s'avère que son collaborateur, le journaliste Géo Lefèvre, lui a proposé d'organiser une course cycliste susceptible d'augmenter son lectorat : le Tour de la France. Le 19 janvier 1903, L’Auto annonce la création de « la plus grande épreuve cycliste jamais organisée » : le Tour de France[3].

La course étant lancée en juillet, les ventes de L'Auto s'accroissent au détriment de celles du Vélo. Celui-ci cesse sa publication l'année suivante[3].

De 1903 à la Première Guerre mondiale

Le premier Tour de France (1903) fut remporté par Maurice Garin.

1918-1939

Après cinq ans d'interruption, le Tour reprend en 1919. À cette occasion, il finit de former le « chemin de ronde » commencé avant-guerre, en faisant étape à Metz et Strasbourg[4]. Seuls onze coureurs terminent ce Tour difficile, sur des routes peu entretenues durant le conflit mondial[5], remporté par le Belge Firmin Lambot. Eugène Christophe devient le premier coureur à revêtir le maillot jaune.

Les premières éditions d'après-guerre ne rencontrent pas le même succès qu'auparavant. Les quatre succès des Belges de 1919 à 1922, dont Philippe Thys qui devient le premier coureur à gagner trois Tours en 1920, sont certes bien accueillis dans leur pays. L'image du Tour pâtit cependant de ces « champions peu charismatiques » et des entorses au règlement de courses. Bien que Desgrange soit resté intransigeant sur le caractère individuel de la compétition, les victoires doivent beaucoup aux ententes entre coureurs du consortium La Sportive, puis Peugeot en 1922. Le Tour connaît un éphémère regain d'enthousiasme en 1923 avec la victoire d'Henri Pélissier, l'un des coureurs français les plus populaires de l'époque[6].

Après la guerre, le comte de Dion cède ses actions de L'Auto à Victor Goddet. À la mort de celui-ci en 1926, son fils aîné Maurice Goddet se voit léguer la majorité des actions du journal. Desgrange reste cependant le patron du Tour. Il prend sous son aile le deuxième fils de Victor Goddet, Jacques, qui suit son premier Tour en 1928 après être entré au journal L'Auto, afin de l'amener à prendre sa succession[7].

L'emprise de Desgrange sur la course n'est pas appréciée de tous, et est même une cause de la dégradation de l'image du Tour de France à la fin des années 1920. En 1924, les frères Francis et Henri Pélissier ont abandonné pour protester un règlement jugé trop sévère. Ils se livrent au journaliste Albert Londres, qui couvre le Tour pour Le Petit Journal. Il lui décrivent les difficultés et la souffrance des coureurs du Tour de France, « en accentuant le côté dramatique de l'épreuve ». En titrant son article « Les forçats de la route », Londres rend cette expression et l'image qu'elle véhicule durablement populaires et fait découvrir au public une réalité peu connue[8]. Henri Pélissier poursuit dans sa protestation contre Desgrange et son réglement trop strict en envoyant un courrier à différents journaux. L'Humanité s'en saisit et suit pour la première fois le Tour de France[9].

Le Tour de France s'élance pour la première fois hors de la région parisienne en 1926. Il part d'Évian, effectue une boucle similaire à celle des éditions précédentes. Desgrange souhaite ainsi « réduire le temps entre la sortie des Alpes et l'arrivée à Paris. Les promenades en groupe ne signifient rien et finissent par lasser le public ». Ce nouveau parcours, le plus long de l'histoire du Tour (5 745 km), n'a pas l'effet escompté, car un grand nombre d'étapes se terminent par un sprint massif du peloton. Afin d'y remédier, Desgrange invente l'année suivante une nouvelle formule : lors des étapes de plaine, les équipes partent séparément. Les spectateurs ne comprennent pas l'enjeu et le déroulement de cette course. En 1928, il met en œuvre une nouvelle idée : le recomplètement des équipes, qu'il considère désorganisées après les Pyrénées, afin de leur permettre de concurrencer l'équipe Alcyon qui domine la course. Chaque équipe est autorisée à faire appel à trois remplaçants. Six coureurs entrent ainsi en course à Marseille, et font l'objet d'un classement général séparé[10]. En d'autres occasions, Desgrange renonce à son idéal sportif pour maintenir l'intérêt de la course. Il paie par exemple des coureurs pour qu'ils accélèrent lorsqu'il estime que le peloton est trop lent[11]. En 1929, le Belge Maurice De Waele, malade, s'impose grâce à l'aide de ses coéquipiers de l'équipe Alcyon. Pour Desgrange, « on fait gagner un cadavre ». Le Tour et son réglement, qui interdit l'entraide, sont définitivement discrédités[12].

Henri Desgrange doit repenser le déroulement de sa course. Il bouleverse le mode de participation au Tour de France. Les marques de cycles sont supprimées. Désormais, les coureurs contractent directement avec le Tour et sont regroupés par équipes nationales, L'Auto paye leurs frais et leur fourni un vélo jaune sans marque. Pour cette édition de 1930, cinq équipes nationales sont présentes, regroupant 40 coureurs : l'Allemagne, la Belgique, l'Espagne, la France et l'Italie. Depuis 1928, une partie des touristes-routiers sont groupés en équipes régionales et courent à leurs frais. Desgrange semble favoriser une victoire française. Il parvient certes à convaincre le campionissimo Alfredo Binda, peu enthousiaste, de participer, moyennant une prime de départ, mais refuse la participation de Maurice De Waele et de Costante Girardengo qui, associé à Binda, aurait formé un duo invincible[13]. L'adhésion à cette formule est générale. Elle suscite un regain d'intérêt du public, enthousiasmé par les victoires de l'équipe de France. Celle-ci projette l'image d'une France unie et s'impose cinq fois de 1930 à 1934, alors qu'Henri Pélissier avait été le seul vainqueur français depuis 1919. De nouvelles sources de revenus sont nécessaires pour organiser ce Tour. C'est dans ce contexte qu'est créée la caravane publicitaire. Son idée originale est attribuée à Marc Thevenin, directeur de la publicité des chocolats Menier, qui lance un véhicule de la marque sur les routes du Tour de France 1928. Accompagné d'autres véhicules, il suit le peloton et distribue des produits au public. La caravane lancée en 1930 est composée de six véhicules qui précèdent la course. Les entreprises y participant payent L'Auto, notamment via des prix et des primes. C'est ainsi qu'est créé un « embryon » de grand prix de la montagne : les chocolats Menier attribuent 5 000 francs au coureur passant le premier au sommet des sept grands cols. En 1931, Desgranges décide d'organiser lui-même cette caravane publicitaire[14]. Elle s'intègre rapidement dans le Tour de France et se développe. Elle « préfigure […] l'idéal social de la consommation de masse » et transforme de le Tour des années 1930 en « un véritable défilé de véhicules[15] ».

Les équipes nationales sont créées dans un contexte de montée des nationalismes en Europe et accroissent les enjeux nationaux et le chauvinisme dans le Tour de France[13]. Après les cinq victoires françaises de 1930 à 1934, les Belges Romain Maes et Sylvère Maes s'imposent en 1935 et 1936. Afin de contrer l'équipe belge, jugée supérieure aux autres lors des contre-la-montre par équipes, les étapes disputées sous cette forme sont moins nombreuses en 1937. La rivalité entre Belges et Français lors de cette édition se conclut par le retrait de l'équipe belge à la suite de son agression par le public à Bordeaux. Le Belge Sylvère Maes, porteur du maillot jaune, a été pénalisé dans la journée car il a été attendu et aidé par des individuels belges lors d'un crevaison[16]. En Italie, Mussolini suit avec intérêt les succès des champions italiens. Sa participation à un cadeau offert à Ottavio Bottecchia, premier vainqueur italien du Tour en 1924 et 1925, suscite des manifestations antifascistes durant la course. Par crainte de représailles, Bottecchia ne porte pas le maillot jaune lors d'une étapes entre Toulon et Nice. En 1937, Mussolini pousse Gino Bartali à participer au Tour de France, à des fins de propagande pour son régime. Bartali, qui gagne l'épreuve en 1938, n'est cependant pas fasciste et se fait cependant plus connaître pour sa foi catholique, au point d'être surnommé « Gino le pieux » ou « le mystique[17] ». Alors que les journaux de la SFIO et du Parti communiste, Le Populaire et L'Humanité, étaient jusque là « peu favorables » au Tour, ils s'y intéressent à partir de 1936, tandis que des grévistes du Front populaire saluent le passage de la course[18]. La guerre d'Espagne rejaillit également sur le déroulement du Tour. En 1937 et 1938, six coureurs espagnols s'engagent dans la compétition afin d'y représenter la République espagnole, dont Julian Berrendero et Mariano Canardo, vainqueurs d'étapes dans les Pyrénées en 1937[19].

Durant cette période, le Tour de France voit sa popularité croitre. Avec le développement de sa couverture médiatique, le Tour de France devient le « pain quotidien médiatique au mois de juillet pour les Français[20] ». Alors que dans la décennie précédente, le public se concentre dans les villes et les sommets, le Tour dans les années 1930 attire sur l'ensemble de son parcours une foule importante, qui pourrait représenter la quart de la population d'alors, soit 10 millions de spectateurs[21]. Ce regain de popularité profite en premier lieu à l'Auto, dont les ventes augmentent et atteignent un maximum en 1933[22]. Durant les années 1930, L'Auto n'est cependant plus seul à profiter du succès du Tour. Après les niveaux records de 1933, les ventes du journal baissent. Toute la presse consacre une ou plusieurs pages au Tour. Le principal concurrent de L'Auto est Paris-Soir, qui s'est développé en publiant des reportages photographiques. Grâce à sa vitesse de parution, Paris-Soir paraît le soir et relate la course avant L'Auto, qui ne paraît que le lendemain matin. Cet aspect de la concurrence des journaux est à l'origine en 1933 du décalage des arrivées d'étapes, du début à la fin d'après-midi[23]. En 1929, le journaliste de L'Intransigeant Jean Antoine, avec le soutien de la revue de sport Match, est le premier à réaliser des reportages radiodiffusés en dehors des studios. En 1930, l'ensemble des réseaux de radiodiffusion français retransmettent les quatre émissions quotidiennes. « Radio-course » apparaît en 1936, grâce au développement de la technologie sans fil : une voiture émettrice à l'arrière de la course annonce la position de la course aux spectateurs[24]. Le Tour de France fait également l'objet de premiers reportages d'actualité filmés en 1931. Leur projection quotidienne à Paris commence en 1932[25].

La Seconde Guerre mondiale

Desgranges envisage toujours l'organisation du Tour en 1940. Il doit cependant renoncer en raison des zones militaires. Il donne rendez-vous à l'été 1941, mais malade, il meurt le 16 août 1940.

Pendant l'Occupation, les Allemands souhaitent que le Tour de France soit de nouveau organisé, afin de « rallier tout le peuple français » et de « légitimer leur pouvoir en autorisant à nouveau une grande manifestation publique », ce que Jacques Goddet refuse. Ce projet est confié au journal collaborationniste La France socialiste et à son chef des sports, Jean Leulliot, ancien journaliste de l'Auto et directeur de l'équipe de France pendant le Tour 1937. Jacques Goddet ayant interdit l'usage du nom « Tour de France », une course appelée « Circuit de France » est disputée du 28 septembre au 4 octobre 1942, en sept étapes. Le Belge François Neuville sort vainqueur de ce « fiasco sportif », récupéré par le gouvernement de Vichy. En 1943, les industriels, déjà réticents en 1942, n'apportent pas leur soutient à la France socialiste et le Circuit de France n'est plus organisé. En 1943, Goddet crée le Grand Prix du Tour de France, qui regroupe neuf épreuves (dont Paris-Roubaix). À la fin de la saison, le vainqueur se voit remettre un maillot jaune.

Comme les autres journaux ayant paru pendant l'Occupation, l'Auto voit ses biens confisqués et n'est plus publié à partir du 17 août 1944[26].

Reprise du Tour à la Libération

Jacques Goddet, avec le soutien d'Émilien Amaury (créateur du Parisien Libéré), obtient néanmoins le droit de relancer un journal sportif mais sous un autre titre. L'Équipe paraît à partir du 28 février 1946. En juillet 1946, des journaux « sympathisants » du PCF lancent la Ronde de France (le journal Sports, avec l'aide de Miroir Sprint et Ce soir), une course en 5 étapes de Bordeaux à Grenoble. Quelques jours plus tard, L'Équipe et Le Parisien Libéré (du groupe Amaury, alors proche de la démocratie chrétienne et du général de Gaulle) donnent naissance à la Course du Tour, reliant Monaco à Paris[réf. nécessaire]. Sur fond de politique, chacun espère pouvoir reprendre l'organisation du Tour de France, dès que l'état du pays le permettra. En juin 1947, alors que les ministres communistes ont quitté le gouvernement un mois plus tôt, l'État confie au Parisien Libéré et à L'Équipe le soin d'organiser le Tour de France. Le Tour de France reprend donc en juillet 1947. Jacques Goddet est désigné directeur de course et Félix Lévitan (chef des sports au Parisien) directeur-adjoint.

Le Tour de France pendant les 30 glorieuses

En mai 1965, L'Équipe est absorbée par les Éditions Amaury, qui devient alors l'unique propriétaire de la course.

L'« extension mondialisée » du Tour de France

Les années 1980 et 1990 sont une période d'internationalisation et de croissance du Tour de France.

Au début des années 1980, l'organisation du Tour de France cherche à élargir son audience et à trouver de nouveaux adversaires aux coureurs d'Europe de l'Ouest (les vainqueurs du Tour de France ne sont alors tous issus que de sept pays de cette région), et particulièrement à Bernard Hinault qui domine la compétition. L'idée d'un Tour « open », c'est-à-dire ouvert aux amateurs, est lancée par Félix Lévitan en 1982. Elle se réalise l'année suivante, moins ambitieuse toutefois que ce qu'imaginait ce dernier. Alors que le but de ce projet est de faire participer les coureurs d'Europe de l'Est, ceux-ci en sont empêchés par leurs dirigeants politiques. Une seule équipe amateur participe finalement au Tour de France 1983 : l'équipe de Colombie, qui révèle le grimpeur Luis Herrera, deux fois vainqueur du classement de la montagne. Au lieu de s'ouvrir à l'Est, le Tour élargit son horizon à l'ouest, avec l'arrivée en 1986 d'une équipe américaine, et d'un premier vainqueur américain, Greg LeMond. Si aucun coureur amateur d'Europe de l'Est ne participe au Tour, l'ouverture progressive de certains pays permet à des athlètes de devenir professionnel en Europe de l'Ouest. En 1987, le Tour fait un pas vers l'Est en partant de Berlin-Ouest. Cette édition marque tout de même la volonté d'internationaliser le Tour. Il faut attendre la chute du mur de Berlin puis la fin du pacte de Varsovie pour voir participer en nombre des coureurs d'Europe de l'Est[27],[28].

La période voit le Tour de France devenir une « gigantesque machine économique[29] ». Son suivi médiatique, ses recettes, son budget croissent, et sa place dans le cyclisme devient hégémonique. Ces évolutions sont pour partie liées à une stratégie des organisateurs du Tour. Ceux-ci changent d'ailleurs à la fin des années 1980. En 1988, Jean-François Naquet-Radiguet remplace Félix Lévitan, avec l'objectif de « moderniser » le Tour. Il signe des contrats avec de nouveaux diffuseurs et insuffle une nouvelle stratégie commerciale, poursuivie par son successeur Jean-Marie Leblanc, qui le remplace dès l'année suivante. Il s'agit de débarrasser le Tour de son image de « foire commerciale », et de s'appuyer sur un nombre restreint de sponsors plus importants, formant un « club des partenaires ». Ces politiques permettent au Tour de tripler son budget entre 1988 et 2003, grâce à une forte augmentation des droits télévisés et des recettes publicitaires. La Société du Tour de France devient en 1993, une filiale d'Amaury Sport Organisation[30].

Le Tour de France, déjà doté d'un prestige plus importants que les autres courses depuis plusieurs décennies, acquiert une position hégémonique. Certains coureurs axent leur saison sur le Tour de France, et délaissent d'autres compétitions majeures du calendrier. Cette stratégie est initiée par Greg Lemond. Il est ensuite imité par Miguel Indurain, quintuple vainqueur entre 1991 et 1995, Lance Armstrong, détenteur du record de victoire avec sept succès de 1999 à 2005, ainsi que d'autres coureurs ayant eu l'objectif de gagner le Tour. Bernard Hinault est ainsi le dernier lauréat de la « grande boucle » à compter au moins une victoire sur une classique dite « monument[31] ». Les championnats du monde et les Tours d'Italie et d'Espagne souffrent aussi de la concurrence du Tour. La simple participation au Tour devient une motivation essentielle pour les sponsors d'équipe. Le nombre d'équipes candidates au Tour de France est croissant. En 1989, l'Union cycliste internationale instaure un système de sélection, basé sur le classement mondial par équipes, permettant aux mieux classées d'entre elles de participer automatiquement. Le nombre d'invitations laissées à la discrétion des organisateurs est faible, et les déceptions sont fréquentes, avec des conséquences sur le financement voire la survie des équipes écartées[32].

Le Tour de France face au dopage

Affiche de spectateurs sur le Tour de France 2006
Article détaillé : Dopage sur le Tour de France.

Le dopage est présent dans le cyclisme depuis la fin du XIXe siècle[33]. Jusqu'aux années 1950, il n'est pas un sujet d'inquiétude majeur et est « traité de façon cursive ou humoristique », bien que Desgrange s'en émeuve. Les consommation de produits par les coureurs a été décrite par Albert Londres en 1924 dans son article Les forçats de la route. La lutte antidopage commence sur le Tour de France en 1966, après plusieurs incidents durant les années précédentes. Après le décès de Tom Simpson sur les pentes du mont Ventoux en 1967, des coureurs tirés au sort sont contrôlés à chaque fin d'étape à partir de 1968.

L'« affaire Festina » qui ébranle le Tour de France 1998 constitue un tournant dans la perception du dopage par le public[34] et dans l'image du Tour de France[35]. Elle révèle l'« ampleur du dopage[36] » et le passage « d'un dopage artisanal à un dopage industriel, avec pour produit-phare l'EPO[37] ». Depuis, des affaires de dopage touchent le Tour et ses principaux coureurs chaque année. En 2006, Floyd Landis est le premier vainqueur du Tour à être déclassé pour dopage. Les exploits de Lance Armstrong, qui remporte sept fois le Tour de 1999 à 2005 en écrasant la concurrence, sont l'objet d'une « suspicion permanente ». En 2011, Alberto Contador prend le départ du Tour alors que le Tribunal arbitral du sport n'a pas encore statué sur le contrôle antidopage positif dont il a fait l'objet lors de l'édition précédente qu'il a remportée.

Médiatisation du Tour de France

Créé en 1903 par le quotidien sportif parisien L'Auto, le Tour est un excellent laboratoire pour les médias hors presse du XXe siècle. Le premier reportage radiophonique en direct a été réalisé par Jean Antoine et Alex Virot en 1930. Dès lors, la radio s’impose sur le journal, qui ne peut donner les résultats que le lendemain matin. Les actualités cinématographiques ne furent jamais de véritables concurrents, car elles diffusaient toujours les étapes avec plusieurs jours de décalage. La télévision est présente sur la route du Tour dès la fin des années 1940 mais doit expérimenter toutes sortes de moyens afin d’assurer un reportage correct de la course. Le premier reportage en direct d’un sommet alpin se limita en effet à un plan fixe du passage du col. Le reportage reprit deux heures plus tard avec un plan fixe de la ligne d’arrivée. Il faut attendre les années 1960 pour assister à des reportages télévisés en direct faisant véritablement pénétrer le téléspectateur au cœur de la course, grâce à des caméras embarquées sur des motos relayées par avion ou hélicoptère. Ainsi, on peut définir trois âges médiatiques pour le Tour : le journal papier de 1903 aux années 1920, puis la radio des années 1930 au début des années 1960, enfin la télévision depuis la fin des années 1960. Les journaux papier, L’Équipe en tête, n’abdiquèrent évidemment pas face à la montée en puissance de la radio et de la télévision, mais la description pure de l’étape laissa progressivement la place à des points de vue décalés. Antoine Blondin excellait dans ce genre.

Palmarès récent du Tour de France

Article détaillé : Palmarès du Tour de France.
Date (nationalité) Vainqueur (équipe) Étapes Distance Vitesse Classement de la montagne Classement par points
1985 (72e) Drapeau : France Bernard Hinault (La Vie Claire) 23 4 109 36,232 km/h Drapeau : Colombie Luis Herrera Drapeau : Irlande Sean Kelly
1986 (73e) Drapeau : États-Unis Greg LeMond (La Vie Claire) 24 4 094 36,645 km/h Drapeau : France Bernard Hinault Drapeau : Belgique Eric Vanderaerden
1987 (74e) Drapeau : Irlande Stephen Roche (Carrera) 26 4 231 36,645 km/h Drapeau : Colombie Luis Herrera Drapeau : Pays-Bas Jean-Paul van Poppel
1988 (75e) Drapeau : Espagne Pedro Delgado (Reynolds) 23 3 286 38,909 km/h Drapeau : Pays-Bas Steven Rooks Drapeau : Belgique Eddy Planckaert
1989 (76e) Drapeau : États-Unis Greg LeMond (ADR) 22 3 285 37,487 km/h Drapeau : Pays-Bas Gert-Jan Theunisse Drapeau : Irlande Sean Kelly
1990 (77e) Drapeau : États-Unis Greg LeMond (Z) 22 3 504 38,621 km/h Drapeau : France Thierry Claveyrolat Drapeau : Allemagne de l'Est Olaf Ludwig
1991 (78e) Drapeau : Espagne Miguel Indurain (Banesto) 22 3 914 38,747 km/h Drapeau : Italie Claudio Chiappucci Drapeau : URSS Djamolidine Abdoujaparov
1992 (79e) Drapeau : Espagne Miguel Indurain (Banesto) 23 3 983 39,504 km/h Drapeau : Italie Claudio Chiappucci Drapeau : France Laurent Jalabert
1993 (80e) Drapeau : Espagne Miguel Indurain (Banesto) 22 3 714 38,709 km/h Drapeau : Suisse Tony Rominger Drapeau : Ouzbékistan Djamolidine Abdoujaparov
1994 (81e) Drapeau : Espagne Miguel Indurain (Banesto) 22 3 978 38,383 km/h Drapeau : France Richard Virenque Drapeau : Ouzbékistan Djamolidine Abdoujaparov
1995 (82e) Drapeau : Espagne Miguel Indurain (Banesto) 22 3 635 39,193 km/h Drapeau : France Richard Virenque Drapeau : France Laurent Jalabert
1996 (83e) Drapeau : Danemark Bjarne Riis (Telekom)[38] 22 3 907 39,227 km/h Drapeau : France Richard Virenque Drapeau : Allemagne Erik Zabel
1997 (84e) Drapeau : Allemagne Jan Ullrich (Telekom) 21 3 950 39,237 km/h Drapeau : France Richard Virenque Drapeau : Allemagne Erik Zabel
1998 (85e) Drapeau : Italie Marco Pantani (Mercatone Uno) 22 3 850 39,983 km/h Drapeau : France Christophe Rinero Drapeau : Allemagne Erik Zabel
1999 (86e) Drapeau : États-Unis Lance Armstrong (US Postal Service) 21 3 870 40,276 km/h Drapeau : France Richard Virenque Drapeau : Allemagne Erik Zabel
2000 (87e) Drapeau : États-Unis Lance Armstrong (US Postal Service) 21 3 662,5 39,545 km/h Drapeau : Colombie Santiago Botero Drapeau : Allemagne Erik Zabel
2001 (88e) Drapeau : États-Unis Lance Armstrong (US Postal Service) 21 3 453 40,070 km/h Drapeau : France Laurent Jalabert Drapeau : Allemagne Erik Zabel
2002 (89e) Drapeau : États-Unis Lance Armstrong (US Postal Service) 21 3 276 39,909 km/h Drapeau : France Laurent Jalabert Drapeau : Australie Robbie McEwen
2003 (90e) Drapeau : États-Unis Lance Armstrong (US Postal Service) 21 3 426 40,956 km/h Drapeau : France Richard Virenque Drapeau : Australie Baden Cooke
2004 (91e) Drapeau : États-Unis Lance Armstrong (US Postal Service) 21 3 391 40,563 km/h Drapeau : France Richard Virenque Drapeau : Australie Robbie McEwen
2005 (92e) Drapeau : États-Unis Lance Armstrong (Discovery Channel) 21 3 608 41,654 km/h Drapeau : Danemark Michael Rasmussen Drapeau : Norvège Thor Hushovd
2006 (93e) Drapeau : Espagne Óscar Pereiro (Caisse d'Épargne)[39] 21 3 657,1 40,784 km/h Drapeau : Danemark Michael Rasmussen Drapeau : Australie Robbie McEwen
2007 (94e) Drapeau : Espagne Alberto Contador (Discovery Channel) 21 3 569,9 39,226 km/h Drapeau : Colombie Mauricio Soler Drapeau : Belgique Tom Boonen
2008 (95e) Drapeau : Espagne Carlos Sastre (Team CSC-Saxo Bank) 21 3 558,5 40,492 km/h Drapeau : Espagne Carlos Sastre[40] Drapeau : Espagne Óscar Freire
2009 (96e) Drapeau : Espagne Alberto Contador (Astana) 21 3 445 40,310 km/h Drapeau : Italie Franco Pellizotti[41] Drapeau : Norvège Thor Hushovd
2010 (97e) Drapeau : Espagne Alberto Contador (Astana) 21 3 642 39,596 km/h Drapeau : France Anthony Charteau Drapeau : Italie Alessandro Petacchi
2011 (98e) Drapeau : Australie Cadel Evans (BMC Racing) 21 3 430 39,788 km/h Drapeau : Espagne Samuel Sánchez Drapeau : Royaume-Uni Mark Cavendish

Classements et maillots

Maillot jaune

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Maillot jaune
Article détaillé : Maillot jaune.

Le maillot jaune du leader du classement général est l’un des plus emblématiques symboles du Tour de France. La couleur jaune rappelle celle du journal L'Auto, créateur de l’épreuve. La signature d’Henri Desgrange, le fameux HD, orne ce maillot après une parenthèse de quelques années seulement où cet usage fut oublié.

Ce maillot distinctif est créé en 1919, en plein Tour. C’est au départ de Grenoble (11e étape), le 19 juillet 1919, qu’Eugène Christophe est revêtu du tout premier maillot jaune de l’histoire.

Le classement général au temps étant le classement le plus important, le cycliste y occupant la première place, même s'il est également en tête d'autres classements, porte le maillot jaune. Le second du classement de la montagne ou des sprinteurs porte alors, par délégation, le maillot à pois ou vert.

Classement par points

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Ce classement consistait initialement en l’attribution d’un nombre de points décroissants aux premiers coureurs de chaque étape. C’est de cette façon que le classement général était fait lors des premiers tours, avant le classement au temps.

Le classement par points est recréé en 1953. Il met l’accent sur les arrivées aux sprints. Afin d’étoffer ce classement, des sprints intermédiaires ponctuent les étapes. Ces sprints intermédiaires donnaient quelques points aux trois premiers, jusqu'en 2011 où il n'y a qu'un sprint intermédiaiaire par étape récompensant les 15 premiers coureurs. Les étapes de montagne n’attribuent que peu de points pour ce classement, tandis que les étapes de plaine, avec arrivée fréquente au sprint, sont plus richement dotées. C’est bien un classement du meilleur sprinteur et pas un classement par points en usage lors des premières éditions du Tour. Un maillot vert identifie dans le peloton le leader de ce classement, ou le second, au cas où le leader de ce classement est également le porteur du maillot jaune. Le maillot vert spécifique est en usage depuis la création du classement par points, en 1953, sauf lors du Tour de France 1968 où il fut rouge.

Grand Prix de la Montagne

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Article détaillé : Classement de la montagne du Tour de France.

Le classement du meilleur grimpeur est créé en 1933. Chaque col, selon sa difficulté, rapporte des points, que l’on additionne afin de dresser ce classement. Les cols les plus difficiles sont classés « hors catégorie », les autres en 1re, 2e, 3e puis 4e catégorie. Un maillot blanc à gros pois rouges identifie dans le peloton le leader de ce classement, ou le second, au cas où le leader de la montagne est également le porteur du maillot jaune. Si le grand prix de la montagne est créé dès 1933, le maillot spécifique à pois rouges n’apparaît qu’en 1975.

Meilleur jeune

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Les plus jeunes coureurs (25 ans maximum) se disputent le maillot blanc du meilleur jeune au classement général. Il fut créé en 1975, et fut supprimé de 1989 à 1999, puis réapparaît dans les pelotons depuis 2000.

Autres classements

Classement par équipes

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Un classement par équipes prenant en compte les temps des trois premiers arrivés à l’étape. Ce challenge était jadis signalé par le port d’une casquette jaune par tous les membres de l’équipe. Cet usage de la casquette jaune est aujourd’hui perdu à cause de l'obligation du port du casque, mais depuis le Tour 2006 la meilleure équipe est signalée par un dossard jaune.

Prix de la combativité

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Un challenge de la combativité, aux règles de classements mouvantes, récompense à chaque étape le coureur le plus combatif. Un jury décerne ce challenge. Le combatif du jour précédent est signalé en course par un dossard rouge. En fin de Tour, un Super combatif (c'est-à-dire le coureur ayant été le plus combatif pendant tout l'épreuve) est désigné.

Classement du centenaire

Un classement du centenaire fut mis en place en 2003 en additionnant des places obtenues lors des étapes de 1903, c’est-à-dire : Lyon, Marseille, Toulouse, Bordeaux, Nantes et Paris. Il fut remporté par Stuart O'Grady.

Anciens classements

Maillot rouge

En vigueur dans les années 1980, il servait à distinguer le leader des sprints catchs. Il a été porté entre 1983 et 1990. Certains grands noms l'ont porté, comme Gilbert Duclos-Lassalle et Jacques Hanegraaf.

Maillot mondrian

Il était porté par le leader du classement combiné, qui combinait les classements par points et de la montagne. Il a été en vigueur entre 1983 et 1989.

Parcours du Tour de France

Les cols et sommets du Tour

Le premier petit col du Tour fut le Pin Bouchain, gravi dès 1903, au cours même de la première étape Paris-Lyon. Il est situé sur la route nationale 7, entre Roanne et Tarare. Un autre col fut escaladé au cours de ce Tour 1903, celui du Grand-Bois (1 161 m), dit aussi col de la République, à la sortie de Saint-Étienne, dans l’étape Lyon-Marseille. Il devient ainsi le premier col référencé de l'épreuve[42] et le premier de plus de 1000 mètres.
Dans la progression altimétrique vinrent ensuite le Ballon d'Alsace (1 178 m) et le Col Bayard (1 245 m) en 1905. Le Col de Porte (1 326 m) en 1907. Puis les Pyrénées sont au programme avec Peyresourde (1 569 m) et le Tourmalet (2 115 m) (premier à plus de 2000 mètres) dans la même étape en 1910 ! Les Alpes seront gravies l'année suivante avec le terrible Galibier (2 645 m), en 1911. Puis c'est le col de l'Iseran (2 770 m) en 1938. Depuis 1962, la Cime de la Bonette est la plus haute route jamais empruntée par le Tour avec (2 802 m)[43]. La plus haute arrivée d'étape (2645 m) a eu lieu en 2011 au sommet du col du Galibier, à l'issue de la 18e étape, entre Pignerol et le col du Galibier Serre-Chevalier. Elle a vu la victoire du Luxembourgeois Andy Schleck, après une échappée au long cours.

Typologie des étapes

Article détaillé : Villes-étapes du Tour de France.

Étape de montagne

Profil de la montée vers L'Alpe d'Huez

La montagne fait progressivement son apparition sur la route du Tour. Le Ballon d’Alsace, dès 1905, puis le Col du Tourmalet et le Col de l’Aubisque en 1910, imposent rapidement la montagne comme juge de paix incontournable du Tour. Bon nombre de cyclistes du Tour redoutent les étapes de montagne en raison des délais d’arrivée au-delà desquels ils risquent l'élimination. Afin d’éviter cette dernière, les coureurs peu à l’aise en montagne se regroupent en vaste peloton, qu'on appelle communément l'autobus, ou gruppetto.

Étape de plaine

Les étapes de plaine, parfois appelées étapes de transition, constituent le royaume des rouleurs, ces cyclistes puissants capables de soutenir un effort prolongé sur terrain plat. Ces rouleurs ont pour rôle de préparer l'arrivée pour le meilleur sprinter de l’équipe.

Ces étapes sont souvent marquées par des échappées au long cours (record du genre : 253 km en solitaire). Le peloton gère plus ou moins ces échappés, surtout en fin d’étape. Un peloton de rouleurs derrière une échappée peut reprendre environ une minute sur 10 kilomètres. Ainsi, avec deux minutes d’avance à dix kilomètres de l’arrivée, une échappée est (quasi) certaine de gagner sa course contre le peloton. C’est le fameux « théorème de Chapatte ».

Étape contre-la-montre

Thor Hushovd contre la montre

Trois types d’étapes contre-la-montre existent sur le Tour : le prologue (première étape du Tour, un contre la montre individuel court), le contre la montre par équipe et les contre la montre individuels (généralement deux sur le Tour). Les coureurs utilisent à l’occasion de ces étapes un matériel spécifique très règlementé. Le contre la montre par équipes se tient parmi les premières étapes du Tour (avant les premières étapes de montagne) afin que toutes les formations puissent aligner un maximum de coureurs.

Le contre la montre en montagne, épreuve particulièrement redoutable, n’est que rarement programmé.

Pays et régions visitées

Les premières éditions du Tour de France avaient effectivement l'apparence d'une boucle, la course effectuant plus ou moins le tour du pays. Le départ était alors donné de Paris, qui était également l'arrivée finale de la course.

En 1907, le Tour de France s'arrête à Metz, en Alsace-Lorraine, alors territoire Allemand. C'est la première étape du Tour à l'étranger. Lors de cette même édition, le Tour de France passe également en Suisse.

En 1914 le Tour de France s'arrête en Suisse, avec une étape à Genève.

En 1926, pour la première fois, le Tour de France ne s'élance pas de Paris, mais d'Évian. Cela sera toutefois la seule ville à connaître un tel honneur jusqu'à Metz en 1951.

Après la seconde guerre mondiale, la nouvelle équipe dirigeant du Tour de France va prendre plus de liberté avec le parcours de la Grande Boucle. D'abord, en n'hésitant pas à visiter les pays voisins.

En 1947, le Tour fait étape pour la première fois en Belgique (arrivée à Bruxelles) mais également au Luxembourg. En 1948, le Tour fait étape pour la première fois en Italie. En 1949, le Tour fait étape pour la première fois en Espagne.

En 1950, mais surtout à partir de 1951, le Tour de France va perdre sa forme de boucle. Le parcours délaisse le littoral pour s'aventurer dans le centre du pays, visitant Clermont-Ferrand et le Massif central.

En 1952, le Tour fait étape pour la première fois à Monaco.

En 1954, les coureurs s'élancent d'Amsterdam. C'est le premier départ depuis l'étranger.

En 1964, le Tour fait étape pour la première fois en Andorre.

En 1974, le peloton prend le bateau pour se rendre à Plymouth en Angleterre.

En 1987, le départ du Tour est donné à Berlin-Ouest, au pied du mur.

En 1990, le Tour de France fait étape au Mont-Saint-Michel.

En 1992, le Tour traverse les 6 pays fondateurs de la CECA, pour célébrer la création de l'Union Européenne.

En 1994, de nouvelles étapes ont lieu en Angleterre, profitant du Tunnel sous la Manche qui vient d'être inauguré.

En 1998, le Tour de France part de Dublin, en Irlande.

En 1999, 2005 et 2011, le Tour de France emprunte le passage du Gois, chaussée submersible qui relie l'île de Noirmoutier au continent.

En 2013, il est prévu que le Tour de France s'élance de Corse, seule région de France métropolitaine à n'avoir jamais été visitée par la course.

Principales difficultés en montagne

Alpes

     

Pyrénées

     

Massif central

 

Vosges

 

Provence

Jura

Les principaux records

(En gras coureurs actif en 2011)

Raymond Poulidor.
Répartition des vainqueurs par pays.
Évolution de la vitesse moyenne des vainqueurs.

Victoires au classement général

Podiums

Deuxième place

Troisième place

Classement général (par pays)

Remise du maillot jaune (demi-étapes incluses)

Meilleur grimpeur

Classement par points

Collections de maillots

  • Eddy Merckx est le seul coureur à avoir remporté lors du même tour de France, le maillot jaune, le vert et le grand prix de la montagne (son équipe avait même gagné le classement par équipes). C’était en 1969. Si le trophée de meilleur jeune avait existé cette année, il l'aurait également remporté.
  • Avec le « cannibale » Eddy Merckx, deux coureurs français sont arrivés à Paris avec le maillot vert et le maillot à pois, mais pas lors de la même édition du Tour. Bernard Hinault remporte ainsi le maillot à pois en 1986 et le maillot vert en 1979. Laurent Jalabert arrive en Vert à Paris en 1992 et 1995 et rallie Paris avec le maillot à pois du meilleur grimpeur en 2001 et 2002.

Victoires d’étapes

Victoires d’étapes sur un même Tour

Victoires individuelles d’étapes par nations

Record de participations

Les écarts les plus serrés à l'arrivée du Tour

Vainqueur le plus jeune dans un Tour

Vainqueur le plus âgé dans un Tour

Numéro de dossard du vainqueur au départ

  • dossard n°1 : 24 vainqueurs
  • dossard n°11 : 5 vainqueurs
  • dossard n°21 : 4 vainqueurs
  • dossard n°51 : 4 vainqueurs

Us et coutumes du Tour de France

  • Environ une heure avant le passage des coureurs, la caravane du Tour passe et distribue des objets en tout genre. Les véhicules sont le plus souvent insolites et décorés avec de la publicité. Ce défilé publicitaire est créé en 1930 et connaît toujours un immense succès auprès des spectateurs.
  • Radio-Tour informe spectateurs, journalistes et directeurs sportifs de tous les évènements ponctuant la course en temps réel. Malgré la multiplication récente des moyens de communications, « Radio-Tour » est aujourd’hui encore essentielle pour tous les intervenants du Tour.
  • L’ardoisier, qui dispose d’une ardoise et d’une craie, suit à moto les coureurs et leur transmet les écarts communiqués par radio-Tour.
  • La Lanterne rouge désigne le dernier du classement général. C’est une référence aux feux rouges qui signalent l’arrière d’un véhicule. Ce « trophée » était jadis recherché car il permettait à son « vainqueur » d’obtenir de meilleures primes à l’occasion des critériums d’après-Tour. Parfois, mais c’est plus rare aujourd’hui, le dernier du classement général s’affuble lui-même d’une lanterne rouge. On a dans le passé assisté à des duels entre cyclistes qui flirtent avec les délais d'élimination afin d'obtenir la dernière place du Tour, tout simplement parce qu'on se souvient plus facilement du dernier coureur classé que de celui qui le précède.
  • Créée dès 1906[45], la flamme rouge désigne la banderole placée au-dessus de la route au niveau du dernier kilomètre de chaque étape. Tout le long de l’étape, le kilométrage est indiqué par des banderoles (25, 20, 15, 10, 5, 4, 3, 2, et 1). La banderole du dernier kilomètre est néanmoins très différente des autres : il s’agit d’un énorme boudin gonflable alors que toutes les autres ne sont que de simples banderoles en toile.
  • Les spectateurs sont estimés à 100 000 lors de la première édition ; ils sont plus de 10 millions aujourd’hui aux bords des routes du Tour. Le Tour est, il est vrai, un spectacle gratuit qui va au-devant de son public. Ce dernier s’est enflammé pour l’épreuve dès la première édition, et les incidents violents sont nombreux jusqu’aux années 1950. Eddy Merckx est même victime d’un coup de poing dans le foie en pleine ascension du puy de Dôme. Ces incidents spectaculaires restent isolés et aujourd’hui, c’est plutôt l’esprit festif du public du Tour qui est vanté. Cependant, la forte concentration de spectateurs le long des routes où passent de nombreux véhicules n’est pas sans danger : plusieurs enfants ont été percutés par des véhicules ces dernières années. Tourisme oblige, les spectateurs présents le long des routes ne sont plus seulement Français. La montée de certains cols donne lieu à des scènes surréalistes où les coureurs doivent se frayer un chemin à travers une foule exubérante massée sur la chaussée. Ainsi, en 1999, à un kilomètre de l'arrivée au sommet de l'Alpe d'Huez, l'Italien Giuseppe Guerini chute après avoir été percuté par un spectateur qui s'était mis au milieu de la route pour le photographier (il remporte malgré tout l'étape). L'étape dont l'arrivée est située à l'Alpe d'Huez regroupe le plus de spectateurs.
  • Depuis 1987, après chaque étape, le leader du classement général se voit remettre, en plus du maillot jaune, un lion en peluche. Ce lion était à l'origine un clin d'œil du sponsor : le Crédit Lyonnais. La tradition perdure, même si la banque française a depuis changé de nom pour devenir LCL.
  • La Poste fait suivre le courrier des coureurs sur le Tour. Ainsi, il est possible, et même recommandé aux supporters, d’écrire à leur coureur préféré durant l’épreuve en indiquant en guise de destinataire « Coureur x, Equipe, Tour de France - Dynapost ». Chaque jour, le facteur du Tour fait sa tournée et, d’étape en étape, délivre le courrier des fans aux coureurs. Dynapost publie un classement des coureurs recevant le plus de lettres de fans durant l’épreuve.
  • Voir également l’article sur la voiture balai.

Les directeurs du Tour

Henri Desgrange vers 1922.

Le Tour et les arts

La Grande boucle donna naissance à des dizaines de chansons. Parmi celles qui ont été enregistrées, citons : Les Tours de France (Boyer, Lelièvre fils, 1927) ; P'tit gars du Tour (Dufas, Gardoni et Cazalis, 1932), Le Maillot jaune (Gardoni, Jardin et Charlys, 1936), Faire le Tour de France (Lepère et Muscat, 1950), Il a le Mailot jaune (Romat et Dréjac, 1965), "Tour de France (Kraftwerk). S'il est une compilation des plus représentatives, il faut alors citer : Le Vélo en chansons (Radio-France, 1995), un CD où se logent vingt titres consacrés au seul Tour[46].

Dès sa période muette, le cinéma s'intéressa au Tour avec Le Roi de la pédale (1925), réalisé par Maurice Champreux, dans lequel s'illustra le comique Biscot. Les mêmes se retrouvèrent pour un film cette fois parlant, Hardi les gars ! (1931). Un réalisateur se signale alors, Jean Stelli, avec Pour le maillot jaune (1939) dont le héros est incarné par Albert Préjean, puis avec Cinq tulipes rouges (1949), une intrigue policière dans laquelle est assassiné le maillot jaune. S'il est un film d'animation à citer, c'est bien Les Triplettes de Belleville (2003) de Sylvain Chomet. Le Tour de France des années soixante en constitue une partie de la trame. En ce qui concerne les téléfilms, se signale Chacun son Tour (1996) de Patrick Le Gall. Au plan des documentaires, se relèvent Pour un maillot jaune (1965) de Claude Lelouch, Vive le Tour (1966) de Louis Malle, La Course en tête (1974) par lequel Joël Santoni suit Eddy Merckx toute une saison, et Autour du Tour (1975) de Jacques Ertaud.

La bande dessinée s'inscrit désormais parmi les arts. Pellos, avec ses deux séries, Le Tour a 50 ans (L'Équipe, 1953) et Le Roman du Tour (L'Intrépide, 1961), l'a magistralement servie. Parmi la vingtaine de titres publiés en albums, il faut citer L'inconnu du Tour de France (Graton, 2003), une aimable compilation des récits complets de Jean Graton parus dans Tintin, de 1954 à 1964. Mais aussi : La prodigieuse épopée du Tour de France, due à Duval, Ardan et Hardy (Arts et Voyages, 1973), Les plus belles histoires du Tour de France, 1903-1996, illustrées par Nando et Letoct (Connivence, 1997), L'Aigle sans orteils, dû à Lax (Dupuis, 2005), Les Forçats de la route, tracés par Serres (Le Parisien Éditions, 2007).

Primes

Le vainqueur final reçoit un vase de la manufacture de Sèvres[47], au nom de la présidence de la République française[48].

Les primes allouées depuis l'édition 2007 :

  • 450 000 € : somme allouée au vainqueur final.
  • 25 000 € : somme allouée au vainqueur final du classement par points (maillot vert) et du grand prix de la montagne (maillot à pois).
  • 20 000 € : somme allouée au vainqueur final du classement général du meilleur jeune (maillot blanc).
  • 8 000 € : prix remis au vainqueur de chaque étape.
  • 800 € : prix remis au vainqueur d'un sprint intermédiaire.
  • 350 € : prime quotidienne remise au porteur du maillot jaune (classement général).
  • 300 € : prime quotidienne remise au porteur du maillot vert, du maillot à pois et du maillot blanc.
  • 20 000 € : somme allouée pour le prix de la combativité à la fin de l'épreuve au « super-combatif » du Tour.
  • 2 000 € : prime quotidienne remise pour le prix de la combativité au terme de chaque étape.

Notes et références

  1. Interview de Christian Prudhomme
  2. Jacques Seray. Pierre Giffard, précurseur du journalisme moderne. Le Pas d'oiseau, 2008.
  3. a, b, c et d Coll., Tour de France, 100 ans, 1903-2003, Paris, L’Équipe, 2003, p. 16-17
  4. Lagrue 2004, p. 51
  5. Seuls dix coureurs figurent cependant au classement général final car Paul Duboc est mis hors course à l'issue de la dernière étape pour avoir été aidé par un automobiliste.
  6. Lagrue 2004, p. 55-57
  7. Viollet 2007, p. 88
  8. Viollet 2007, p. 79, 81-84, 87
  9. Viollet 2007, p. 85-86
  10. Viollet 2007, p. 88-89
  11. Viollet 2007, p. 94
  12. Viollet 2007, p. 95-96
  13. a et b Lagrue 2004, p. 64-65
  14. Lagrue 2004, p. 64
  15. Viollet 2007, p. 105-108
  16. Lagrue 2004, p. 68
  17. Viollet 2007, p. 124-125
  18. Viollet 2007, p. 127-128
  19. Viollet 2007, p. 130-132
  20. Viollet 2007, p. 109
  21. Viollet 2007, p. 117-120
  22. Lagrue 2004, p. 67
  23. Viollet 2007, p. 113-115
  24. Viollet 2007, p. 110-113
  25. Viollet 2007, p. 115-116
  26. Viollet 2007, p. 133-150
  27. Lagrue 2004, p. 166-169
  28. Viollet 2007, p. 215-222
  29. Lagrue 2004, p. 178
  30. Viollet 2007, p. 212-228
  31. Sont appelées « Monuments du cyclisme » les classiques Milan-San Remo, le Tour des Flandres, Paris-Roubaix, Liège-Bastogne-Liège et le Tour de Lombardie.
  32. Lagrue 2004, p. 177-187
  33. Jean-Pierre de Mondenard, Dopage : L'imposture des performances, Paris, Chiron, juin 2006, 3e éd., 288 p. (ISBN 2702706398), p. 10-12 
  34. Viollet 2007, p. 240
  35. Bœuf 2003, p. 183
  36. Lagrue 2004, p. 187
  37. Bœuf 2003, p. 185
  38. Le Danois Bjarne Riis, de l'équipe Telekom, fut déchu de son titre le 7 juin 2007 après qu'il eut avoué avoir pris de l'EPO. Mais finalement le 4 juillet 2008 il est réhabilité par les organisateurs du Tour de France pour sa franchise.
  39. Victoire après disqualification de Floyd Landis contrôlé positif à la testostérone lors du Tour.
  40. (en) Union cycliste internationale, « 05 Jul-27 Jul 2008 - General classification: Brest - Paris ». Mis en ligne le 2008, consulté le 26 octobre 2009
  41. Les résultats de Franco Pellizotti sont annulés pour violation des règles antidopage.
  42. Mémoires du cyclisme Le tour 1903
  43. Le col de Bonette Resytefond
  44. a et b « 10 anecdotes sur le Tour de France », linternaute.com, juillet 2007.
  45. Jean-Paul Brouchon : Histoires merveilleuses du Tour de France,Jacob-Duvernet Eds, 2007
  46. Pour une discographie cycliste à vocation exhaustive, lire : Jacques Seray. La Reine bicyclette. Le Pas d'oiseau, 2009.
  47. Sauvons le Tour ! de Xavier Louy
  48. David Caméo, directeur de la Manufacture nationale de Sèvres depuis 2003

Voir aussi

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Bibliographie

  • Henri Desgrange, La Vie sportive (Tours de France 1911, 1912 et 1913), Paris, Librairie de L'Auto, 1913.
  • Antoine Blondin, Sur le Tour de France, Paris, 1977.
  • Pierre Chany, La fabuleuse histoire du Tour de France, Paris, O.D.I.L., 1983.
  • Henri Quiqueré, Tour de France 1903-1987, les vainqueurs, Paris, Messidor, 1988.
  • Jacques Goddet, L'Équipée belle, Paris, Robert Laffont,1991.
  • Jacques Seray, 1904. Ce Tour de France qui faillit être le dernier, Vélizy, Seray, 1994.
  • Albert Londres, Les forçats de la route & Tour de France, tour de souffrance, coll. « Motifs », Paris, Le serpent à plumes, réed. 1996 (recueil d’articles de 1924).
  • Jacques Augendre, Tour de France 2000 : le livre officiel, 2000.
  • Jean-Paul Ollivier, Le Tour de France, la Bretagne et les Bretons, Éditions du Layeur, 2002.
  • coll., Tour de France, 100 ans, 1903-2003, Paris, L’Équipe, 2003.
  • Raphaël Géminiani et Claude Dubois, Mes 50 Tours de France, Paris, Éditions du Rocher, 2003.
  • Pierre Lagrue Le Tour de France. Reflet de l'histoire et de la société Paris, L'Harmattan, 2004.
  • Nicolas Moreau-Delacquis Grands cols. Les montagnes du Tour de France à vélo, Paris, Éditions Tana, 2005.
  • Jacques Seray et Jacques Lablaine, Henri Desgrange, l'homme qui créa le Tour de France, Saint-Malo, Éditions Cristel, 2006.
  • Jacques Seray, Tours de manivelles (Le Tour de France sur grand écran), Vélizy, Seray, 2006.
  • Jean-Emmanuel Ducoin, Le Tour de France, une belle histoire ?, Paris, Michel de Maule, 2008.
  • Philippe Gaboriau, Le Tour de France et le vélo : Histoire sociale d'une épopée contemporaine, L'Harmattan, 1995, 217 p. (ISBN 2738435076) 
  • Pierre Lagrue, Le Tour de France : Reflet de l'histoire et de la société, L'Harmattan, 2004, 300 p. (ISBN 2747566757) 
  • Sandrine Viollet, Le Tour de France cycliste : 1903-2005, L'Harmattan, 2007, 256 p. (ISBN 9782296025059) 
  • Pierre Chany, La fabuleuse histoire du cyclisme : Des origines à 1955, Nathan, 1988, 539 p. (ISBN 2092864300) 
  • Jean-Pierre de Mondenard, 36 histoires du Tour de France, Hugo & Cie, 2010, 308 p. (ISBN 9782755605792) 
  • Jean-Luc Bœuf et Yves Léonard, La République du Tour de France, Seuil, 2003 (ISBN 202058073X) 
  • Roland Barthes, Mythologies, Seuil, 1957 (ISBN 2020005859) 

Articles connexes

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