Théodore Botrel

Théodore Botrel
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Théodore Botrel
Théodore Botrel.jpg
Nom de naissance Jean-Baptiste-Théodore-Marie Botrel
Naissance 14 septembre 1868
Dinan
Décès 26 juillet 1925
Pont-Aven
Lieux de résidence Paris
Activité principale auteur-compositeur-interprète
Style Chanson réaliste, folklore
Lieux d'activité Paris
Années d'activité 1886-1925
Éditeurs Georges Ondet
Œuvres principales
  • La Paimpolaise
  • Le Mouchoir rouge de Cholet
  • Le Grand Lustukru
  • Ma p'tite Mimi

Jean-Baptiste-Théodore-Marie Botrel est un auteur-compositeur-interprète français né le 14 septembre 1868 à Dinan, mort le 26 juillet 1925 à Pont-Aven en Bretagne où il est inhumé. Il est l'auteur de La Paimpolaise.

Sommaire

Biographie

Il vécut à Saint-Méen-le-Grand au Parson, chez sa grand-mère Fanchon jusqu'à l'âge de sept ans, puis rejoignit ses parents à Paris. Originaire du pays gallo (la partie de la Bretagne où l'on parle le gallo, une langue romane), il n'apprit le breton que sur le tard, et la quasi-totalité de son œuvre est en français.

Vers l'âge de 16 ans, il fait partie d'une troupe de théâtre amateur où il fait jouer sa première pièce Le Poignard. Il commence à écrire quelques chansons et sort sa première imprimée Le Petit Biniou à dix-huit ans. Elle n'eut aucun succès, un autre Biniou étant déjà sorti quelques années auparavant.

Il s'engage alors pour cinq ans dans l'armée et à son retour travaille à la Compagnie des Chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée (PLM). Il joue en parallèle dans une petite troupe de théâtre, auprès, entre autres, de celui qui allait devenir le chanteur-fantaisiste Dranem et continue d'écrire quelques chansons, qui n'obtiennent que peu de succès.

Mais un soir, dans un café-concert[réf. nécessaire], il remplace un chanteur absent et chante quelques-unes de ses œuvres dont La Paimpolaise créée en 1895 au Concert parisien sur une musique d'Émile Feautrier[1]. Ce sera la gloire. Cette chanson reste au répertoire de Félix Mayol jusqu'à sa mort en 1941. On remarquera que dans cette chanson, il chante « J'aime Paimpol et sa falaise », alors qu'à Paimpol même il n'y a pas de falaise[2].

En créant sa chanson Le Mouchoir rouge de Cholet et en la chantant dans cette ville en 1900, Botrel inspira un patron-tisseur, Léon Maret, à créer ce mouchoir qui est devenu le symbole de la ville. Lors de la fermeture en 2004 du dernier tissage de Cholet, la municipalité a racheté un métier à tisser pour fabriquer le mouchoir rouge dans l'enceinte du Musée du textile.

On retiendra ses chansons patriotiques pendant la Grande Guerre dont la célèbre Ma p'tite Mimi reprise par Pierre Desproges.

Théodore Botrel s'est marié deux fois. Sa première épouse, Hélène Lugton, dit Léna, meurt à Pont-Aven le 11 juillet 1916. Avec sa deuxième épouse, Mailissa, il a deux filles dont l'ainée, Léna, épouse l'écrivain Émile Danoën, et la cadette, Janick, est la mère du chanteur Renaud Detressan. Ce dernier a d'ailleurs repris certaines chansons de son grand-père dans l'enregistrement Airs de famille, paru en 2009.

Principales chansons

La PaimpolaisePrononciation du titre dans sa version originale[3]
Quittant ses genêts et sa lande,
Quand le Breton se fait marin,
En allant aux pêches d'Islande
Voici quel est le doux refrain
Que le pauvre gâs
Fredonne tout bas

« J'aime Paimpol et sa falaise,
Son église et son grand pardon ;
J'aime surtout la Paimpolaise
Qui m'attend au pays breton. »

Le Petit Grégoire Sur le thème de la Chouannerie.

Refrain
Prends ta gourde pour boire !
Prends ta vierge d'ivoire
Nos Messieurs sont partis
Pour chasser la perdrix !

Le Mouchoir rouge de Cholet
Sur le thème de la Chouannerie.
J'avais acheté pour ta fête,
Trois petits mouchoirs de Cholet,
Rouges comme la cerisette,
Tous les trois,
Ma mie Annette,
Ah qu'ils étaient donc joliets,
Les petits mouchoirs de Cholet.

Les a vus monsieur de Charette,
Les voulut, je les lui donnai...

La Chanson du patour
L'amour impossible d'un berger pour une belle dame de la ville.

Fleur de blé noir
Refrain
Non, nulle bretonne n'est plus mignonne à voir
Que la belle que l'on appelle Fleur de blé noir
Non, nulle bretonne n'est plus mignonne à voir
Que ma fleur de blé noir

La Cruelle Berceuse
Une femme berce son dernier-né, qui lui sera enlevé par la mer cruelle, comme avant lui son père et son frère aîné.
Berce, disait la mer perverse
Berce-le bien dans tes deux bras
Berce, berce, berce ton gâs
Berce, berce, berce ton gâs

Le Vœu à saint Yves
Une veuve fait comme ex-voto un navire, avec comme matériaux un de ses sabots, son tablier de mariage... pour demander à Saint Yves de lui ramener son fils.

La Ronde des châtaignes
Une fête dansante, « en mangeant des châtaignes avec du cidre doux ».

Le Couteau[4]
Pardon Monsieur le métayer,
Si de nuit vous dérange,
Mais j'aimerais bien sommeiller,
Au fond de votre grange.
Mon bon ami la grange est pleine,
Du blé de la moisson,
Donne toi donc plutôt la peine,
D'entrer dans la maison.

Kenavo ![5]
Refrain
Kénavo ! Kénavo !
Puisque mon grand bateau
Doit m (t)'emporter bientôt
Kénavo ! Kénavo ! Kénavo !
Dans un grand sanglot
Quittons nous sur ce mot
Kénavo

Botrel et sa femme Léna

Lilas Blanc

Le Grand Lustukru
Chanson pour enfants, sur le thème du Croquemitaine (et non du père Lustucru).[6]
C'est le grand Lustrukru qui passe
Qui repasse et s'en ira
Emportant dans sa besace
Tous les petits gars
Qui ne dorment pas
Lon lon la, lon lon la
Lon lon la lire la lon la

Par le petit doigt[7]
Par le petit doigt
Par le petit doigt, lonla, lonlère,
Par le petit doigt, lonla,
Par le petit doigt, lonla.

Le Tricot de laine
Une autre chanson sur la souffrance de la femme de marin.
Malgré le grand vent
Qui gronde sans trève,
Léna Le Morvan
S'en vient à la grève.
S'en vient en chantant
Une cantilène
Tout en tricotant
Un beau gilet de laine

Au Parson
Chanson poignante, sur le retour au pays le lendemain du décès de sa « Grand Maman Fanchon ».

Goélands, goélettes
Oiseaux et bateaux dans le bassin de Paimpol.

La Fanchette
L'infidélité d'une femme de marin attirée par les lumières de Paris.

Jésus chez les bretons
Si Jésus revenait au monde,
Le doux sauveur à barbe blonde,
Le charpentier aux grands yeux doux,
Jésus devrait venir au monde,
Chez nous.
You, you, you,
Sonnez les binous,
Car Jésus peut-être va renaître,
You, you, you,
Sonnez les binous,
Car Jésus peut-être va revenir chez nous.

Monsieur de Kergariou
Le noble breton, pauvre mais fier et courageux.

Le Diable en bouteille
Chanson anti-alcoolique, et humoristique : tous les animaux passent sans boire.
Oh la la, qué qu'c'est qu'ça
Jamais je n'boirais d'ça"
Seul l'homme succombe
L"Oh la la, qué qu'c'est qu'ça
J'ai l'Diabl' dans l'estomac

Marie ta fille
De la difficulté de marier une fille dans la Bretagne de l'époque.
Youp youp youp larirette ô gué !
Marie ton gâs quand tu voudras,
Ta fille... quand tu pourras !

Ma p'tite Mimi
Sur l'air de La Petite Tonkinoise
Quand ell' chante à sa manière
Taratata, taratata, taratatère
Ah que son refrain m'enchante
C'est comme un z-oiseau qui chante
Je l'appell' la Glorieuse
Ma p'tit' Mimi, ma p'tit' Mimi, ma mitrailleuse
Rosalie me fait les doux yeux
Mais c'est ell' que j'aim' le mieux...

Publications

Théodore Botrel

Georges Ondet était l'éditeur-propriétaire des œuvres de Botrel.

  • La Bonne Chanson, revue mensuelle sous la direction de Théodore Botrel.
  • Chansons de chez nous (Chansons Bretonnes), préface d'Anatole Le Braz, couverture, aquarelles hors texte et dessins de E.-H. Vincent, éd. Georges Ondet, Paris, 1898 (première édition), éd. Georges Ondet, Paris, 1923. Édition définitive, revue et corrigée, éd. Georges Ondet, Paris, 1926
  • Chansons de « La Fleur-de-Lys », Préface de Georges d'Esparbès, couverture-aquarelle et quinze lithographies hors texte, sur velin de E. Hervé Vincent, éd. Georges Ondet, Paris, 1899
  • Contes du Lit-Clos - Récits et Légendes Bretonnes en vers suivis de Chansons à dire, éd. Georges Ondet, Paris, 1900.
  • Les Chansons des Petits Bretons (3 vol.), Fortin, Paris, 1901
  • Les Chansons de Jean-qui-chante, romances à chanter et poésies à dire illustrées de 45 compositions de Jean Balluriau, musique de André Colomb, P. Rueff, et Gallet, 1907
  • Chansons en sabots, éd. Georges Ondet, Paris, 1911
  • Chansons des Clochers-à-jour suivies de Chansons en marge (suite des Chansons de chez nous et des Chansons en sabots), éd. Georges Ondet, Paris, 1912 - 1926
  • Coups de clairon, éd. Georges Ondet, Paris, 1912.
  • Les Alouettes - Poésies 1903-1912, éd Bloud et Gay, 1912. Nouvelle édition augmentée des Chansons de l'Alouette
  • Les Chants du bivouac. 1er août - 31 décembre 1914. Refrains de guerre. Librairie Payot, Paris, 1915
  • Une heure de musique avec Théodore Botrel, éditions cosmopolites, Paris, 1930
  • Chansons sur la Bombarde mises en musique et précédées d'un « hommage au barde » par P. Danjou, Lyre chansonnière, 1932.
  • La Paimpolaise, épilogue du roman de Pierre Loti Pêcheur d'Islande, en un acte et en vers. Paris, SPES, 1932
  • Le Mystère de Kéravel. Drame en 3 actes. I. Le Diamant noir. - II. L'Étranger III. La Voix du mort. Niort, Boulord.
  • Les Mémoires d'un barde Breton, P. Lethielleux, 1933.
  • Souvenirs d'un barde errant, éditions Brittia, 1946.
  • Les Souvenirs d'un barde errant Vezin-le-Coquet, Yves Salmon, 1988. Préface de Charles Le Goffic. Reprint de l'édition de 1926.
« Théodore Botrel, excellent chansonnier, avait repris en l'élargissant et en l'adaptant aux conditions modernes, la tradition des vieux bardes gyrovagues de Basse-Bretagne, coureurs de veillées, de foires, de pardons ; on peut dire que sa vie, à partir de 1895 fut un perpétuel vagabondage, une manière d'apostolat mélodique aux quatre coins du monde. D'où le titre donné à ses mémoires. » d'où vient cette phrase ?[réf. nécessaire]
  • Le Poignard, éditions André Lesot, 1939.

Bibliographie

  • Jean-François Botrel, « Théodore Botrel, chansonnier politique », in D. Leloup, M.-N. Masson (dir.), Musique en Bretagne. Images et pratiques. Hommage à Marie-Claire Mussat, PUR (Rennes), 2003, p. 149-159 (en ligne)
  • Jean-Nicolas De Surmont, La Bonne Chanson ; le commerce de la tradition en France et au Québec dans la première moitié du XXe siècle, Montréal [Canada], Triptyque, 2001, [219] p.

Notes

  1. S'inspirant à l'origine de Pêcheur d’Islande, le livre à succès de Pierre Loti, Théodore Botrel transpose le sujet à la ville de Paimpol, faisant de cette musique et de la simplicité de ses tournures le type même de la chanson folklorique.
  2. Les plus proches sont situées sur la commune limitrophe de Plouézec. Botrel aurait avoué n'être allé à Paimpol que bien plus tard après avoir écrit sa chanson (« Falaise » rime avec « Paimpolaise »).
  3. Le fichier comprend paroles et musique au format .kar. Le texte synchronisé avec la musique est affiché par les applications lisant les fichiers karaoké. L'extension .kar, peut être nécessaire sur certains logiciels. Il faut alors renommer le fichier en La Paimpolaise.kar.
  4. Chanson reprise en 2005 par le groupe Mes souliers sont rouges, dans leur album Une heure déjà.
  5. « Au revoir ! » en breton
  6. Repris par Kurt Weil dans Marie-Galante (1934)
  7. Une référence à certaines danses bretonnes (l'an dro par exemple) où les danseurs se tiennent par un doigt.

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Théodore Botrel de Wikipédia en français (auteurs)

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