Theodore Nicolas Gobley

Théodore Nicolas Gobley

Theodore (Nicolas) Gobley, découvreur de la lécithine, et pionnier de l’étude chimique des constituants du tissu cérébral, est né à Paris le 11 mai 1811 et décédé le 1er septembre 1876 à Bagnères-de-Luchon.

Parcours

Sa famille est originaire de l’Yonne (plus précisément à Fulvy), son père Henry Gobley s’était établi à Paris comme marchand de vins en gros et s’était marié dans la profession, avec une demoiselle du nom de Sophie Boutron, issue d’une ancienne famille de marchands de vins, établie depuis le XVIIeme siècle dans cette corporation à Paris. Cette profession était l’antichambre des distillations, des Guérin alliés aux Boutron sont distillateurs, parfumeurs (et plus tard des chocolatiers de renom) et c’est cet environnement qui amène Théodore vers des études de pharmacie.

L'étude de P. et C.Chatagnon en 1957 sur les pionniers de l'étude chimique des constituants du tissu cérébral mentionne d’ailleurs un stage comme apprenti pharmacien entre 1832-1835, chez un parent du nom de Guérin (sans doute en fait distillateur).

Il étudie la pharmacie comme interne ^[1] dans un hôpital parisien auprès du pharmacien, grand chimiste, chercheur reconnu, membre de l’Académie de Pharmacie, et enfin membre de l’Institut Pierre-Jean Robiquet (14 janvier 1780 à Rennes, 29 janvier 1840 à Paris). Reçu pharmacien en 1835, il épouse le 26 septembre 1837 Laure Robiquet, une des filles de son mentor, achète la même année une pharmacie (60 rue du Bac dans le 7eme); en 1861, il devient Président de l'Académie Nationale de Pharmacie et entre à l'Académie de Médecine; de 1842 à 1847, il est professeur agrégé à l'école de Pharmacie, et membre associé de l'Académie Nationale de Pharmacie à partir de 1843, c'est l'âge d'or de ses travaux.

Travaux

En 1843, Théodore Gobley met au point une méthode pour établir la pureté des lipides en mesurant leur densité et il décrit le principe du premier instrument destiné à ces mesures, qu’il baptise "élaïomètre" (J Pharm Chim 1843, 4, 285)..

Au cours de la première moitié du XIXème siècle, plusieurs chimistes avaient obtenu par dissolution alcoolique chaude de matière cérébrale une substance diversement appelée matière blanche, cérébrote, acide cérébrique. En 1847 Théodore Gobley prolongeant ces travaux publie une étude par laquelle il identifie dans le jaune d’œuf comme dans le cerveau une fraction contenant du phosphore, dans laquelle il met en évidence par hydrolyse la présence des acides oléïques, margarique et phosphoglycérique (J Pharm Chim 1847, 12, 5); ce dernier acide n'était connu jusqu’alors que comme produit de synthèse chimique; la même année il confirme dans le jaune d’oeuf la présence de cholestérol mentionnée précédemment par Lecanu et isolé des cailloux biliaires par Chevreuil.

En 1850 Théodore Gobley isole du jaune d’oeuf un lipide phosphoré, qu’il appelle “Lécithine”, du grec “lekithos”, jaune d’oeuf (J Pharm Chim, Paris, 1850, 17, 401), et démontre que l’acide glycérophosphorique peut être obtenu à partir de la lécithine.

Ces travaux font de lui le découvreur des phospholipides.

Quelques années plus tard, Strecker (Ann Chem Pharm 1868, 148, 77) démontrait la présence de choline dans la bile.

Théodore Gobley couronne cette longue série de travaux par une proposition de structure pour la lécithine, qu’il décompose en acide oléïque, acide margarique, acide phosphoglycérique et choline (Gobley J Pharm Chim 1874, 19, 346).

En parallèle, il travaille avec JLM Poiseuille sur l'étude de l'urée dans le sang et l'urine, et il isole les premiers cristaux de vanilline naturelle en 1858. Cette première ouvrit la voie quelques années plus tard à l’obtention de la vanille artificielle à partir de glycosides extraits de la résine de pins (1874) et conduisit à l’extraordinaire extension de l’usage de cet arôme (et accessoirement à l’écroulement de l’industrie de la vanille naturelle).

Notes et références

1. ↑ source www.acadpharm.org

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

• Dossier de Légion d'Honneur (base LEONORE des Archives Nationales, cote L1157072)
• Dossier biographique à la bibliothèque interuniversitaire de pharmacie.
• Eloge funèbre par Mr Jean Baptiste Chevallier (1793-1879), membre de l'Académie de Pharmacie

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