The God Delusion

The God Delusion

Pour en finir avec Dieu

Pour en finir avec Dieu
Auteur Richard Dawkins
Genre essai
Version originale
Titre original The God Delusion
Éditeur original Houghton Mifflin Company
Langue originale anglais
Pays d'origine Royaume-Uni Royaume-Uni
Lieu de parution original New York
Date de parution originale 2006
ISBN original 978-0-618-68000-9
Version française
Traducteur Marie-France Desjeux-Lefort
Lieu de parution Paris
Éditeur Robert Laffont
Date de parution mars 2008
Nombre de pages 423
ISBN 978-2-221-10893-2
Chronologie
Il était une fois nos ancêtres : une histoire de l'évolution
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Pour en finir avec Dieu (The God Delusion dans sa version originale, Dieu, la tromperie) est un essai à succès paru en 2008 (2006 dans sa version originale) du biologiste britannique Richard Dawkins, détenteur de la chaire Charles Simonyi à la Public Understanding of Science de l'université d'Oxford.

Dans Pour en finir avec Dieu, Dawkins soutient qu'un créateur surnaturel n'existe probablement pas et qualifie cette croyance en un dieu personnifié de délire qu'il définit comme une croyance fausse et persistante se maintenant face à l'évidence la contredisant. Il s'accorde avec l'observation de Robert M. Pirsig disant que « quand une personne souffre de délire, on appelle cela de la folie. Quand un grand nombre de personnes souffrent de délire, on appelle cela une religion »[1].

Sommaire

Contexte

Dans son livre précédent traitant de l'évolution, Dawkins avait déjà argumenté à propos des explications créationnistes sur les origines de la vie. Le thème de L'Horloger aveugle, publié en 1986, est l'évolution comme explication possible du dessein apparent de la nature. Dans Pour en finir avec Dieu il met l'accent directement sur un plus grand nombre d'arguments utilisés en faveur ou à l'encontre de la croyance en l'existence de Dieu.

Dawkins a attendu longtemps avant d'écrire un livre critiquant ouvertement la religion, son éditeur l'en avait dissuadé. En 2006 son éditeur le mit en garde, mais Dawkins attribue son changement d'avis par quatre années de gouvernement Bush.[2] À cette époque d'autres auteurs, dont Sam Harris et Christopher Hitchens qui avec Dawkins ont été appelés la non-Sainte Trinité par Robert Weitzel, avaient déjà écrit des livres s'en prenant ouvertement à la religion.[3]

Contenu

Le livre contient dix chapitres. Les premiers développent l'idée que Dieu n'existe probablement pas, tandis que les autres parlent de religion et de morale. Il est dédié à la mémoire d'un vieil ami de Dawkins, Douglas Adams,[4] accompagné de la note « Ne suffit-il pas de voir qu'un jardin est beau, sans qu'il faille aussi croire à la présence des fées au fond de ce jardin ? » (tirée du Guide du voyageur galactique).

Dawkins écrit que Pour en finir avec Dieu cherche à « éveiller les consciences » sur quatre points :

  1. Les athées peuvent être heureux, équilibrés, moraux et intellectuellement accomplis.
  2. La sélection naturelle et les théories scientifiques similaires sont supérieures à l'hypothèse d'un Dieu — l'illusion d'un dessein intelligent — pour expliquer le monde du vivant et le cosmos.
  3. Les enfants ne devraient pas être endoctrinés par la religion de leurs parents. Des termes comme « enfant catholique » ou « enfant musulman » devraient nous hérisser.
  4. Les athées devraient être fiers de ce qu'ils pensent, et non s'en excuser, car leur athéisme est un signe de santé mentale et d'indépendance d'esprit (l'auteur fait ici surtout référence aux États-Unis où le statut d'athée est source de discrimination, à l'égal de celle exercée à l'encontre des homosexuels il y a cinquante ans selon lui).

L'hypothèse de Dieu

Puisqu'il existe plusieurs idées théistiques relatives à la nature de(s) Dieu(x), Dawkins au début du livre définit le concept de Dieu dont il souhaite faire part. Il forge l'expression de religion einsteinienne, faisant référence à l'utilisation qu'a fait Einstein de Dieu comme métaphore de la nature ou des mystères de l'univers.[5] Il fait une différence entre cette religion einsteinienne et les idées déistes générales d'un Dieu créateur de l'univers nécessitant un culte.[6] Ceci devient un thème important du livre qu'il appelle l'hypothèse de Dieu.[7] Il maintient que cette idée de Dieu est une hypothèse recevable, ayant des effets dans l'univers physique, et comme toutes hypothèses peut être testée et falsifiée.[8] Ce faisant, Dawkins rejette l'idée répandue que les sciences et la religion auraient des magistères qui ne se recouvreraient pas.

Dawkins étudie brièvement les principaux arguments philosophiques en faveur de l'existence de Dieu. De toutes les nombreuses preuves philosophiques dont il discute, il choisit de développer une critique de l'argument théologique. Dawkins conclut que la sélection naturelle peut expliquer l'apparent dessein de la nature.

Il écrit qu'un des plus grands défis de l'intelligence humaine est d'expliquer comment l'agencement complexe et peu probable de l'univers advient et propose deux explications concurrentes :

  1. Une théorie faisant appel à un créateur et qui postule un être complexe pour justifier la complexité que l'on observe.
  2. Une théorie expliquant comment, avec des origines et des principes simples, quelque chose de plus complexe peut émerger.

C'est l'assomption principale de son argumentation contre l'existence de Dieu, l'"ultime Boeing 747 gambit", selon lequel la première tentative se contredit, et la seconde approche est au contraire logique.

A la fin du chapitre 4, "Pourquoi il n'y a pas presque certainement pas de Dieu", Dawkins résume son argument et explique "la tentation (d'attribuer l'apparence d'un design au design lui-même) est fausse, parce que l'hypothèse du designer pose immédiatement le plus grand problème de qui créa le designer. Le problème fondamental avec lequel nous avons débuté était le problème d'expliquer une improbabilité statistique. Ce n'est évidemment pas une solution de postuler quelque chose d'encore plus improbable".

Dawkins ne prétend pas prouver la non-existence de Dieu comme une certitude absolue. Cependant, il suggère comme principe général que les explications plus simples sont préférables (principe du Rasoir d'Occam) et que l'existence d'un Dieu omnipotent et omniscient doit être extrêmement complexe. Ainsi, la théorie d'un univers sans Dieu est préférable à la théorie d'un univers avec un Dieu.

Religion et morale

La seconde partie du livre commence par explorer les racines de la religion et cherche une explication pour son ubiquité dans les cultures humaines. Dawkins supporte la théorie de la religion comme étant un sous-produit accidentel (un coup manqué de quelque chose d'utile), comme par exemple l'emploi par l'esprit de l'"Intentional stance" (notion de Daniel Dennett selon laquelle l'esprit suit un certain degré d'abstraction qui nous amène à penser le comportement d'un objet suivant une logique réfléchie). Dawkins suggère que la théorie des mèmes, et la susceptibilité humaine aux mèmes religieux en particulier, peuvent expliquer comment les religions ont pu se développer comme des "virus mentaux" au travers des sociétés.

Il se tourne alors vers le sujet de la morale, affirmant que nous n'avons pas besoin de la religion pour être bon. Au contraire, la morale a une explication darwinienne : les gènes de l'altruisme, sélectionnés par le processus de l'évolution, donnent aux gens de l'empathie naturelle. Il demande ainsi : "commettriez-vous un meurtre, un viol ou un vol si vous saviez que Dieu n'existe pas ?" Il explique ainsi que peu de gens répondraient "oui", mettant en cause l'argument selon lequel on a besoin de religion pour se comporter moralement. Soutenant cette position, il détaille l'histoire de la moralité, expliquant qu'il y a un "Zeitgeist" moral qui évolue continuellement dans les sociétés. En progressant, le consensus moral influence comment les leaders religieux interprètent les écrits "sacrés". Ainsi, selon Dawkins, la morale n'a pas pour origine la Bible, mais plutôt notre progrès moral nous informe sur quelles parties de la Bible les chrétiens sont d'accord et lesquels ils rejettent.

"Pour en finir avec Dieu" n'est pas seulement en défense de l'athéisme, mais va à l'offensive contre les religions. Dawkins voit les religions comme une menace qui détruit la science, encourage le fanatisme, l'intolérance vis-à-vis des homosexuels, et influence la société de diverses négatives manières. Il est particulièrement scandalisé par l'endoctrinement des enfants. Il compare l'endoctrinement religieux des enfants par les parents et professeurs des écoles religieuses à une forme d'abus mental. Dawkins considère que les labels d'"enfant musulman" ou d'"enfant catholique" sont aussi mal placés que de décrire un "enfant marxiste" ou un "enfant Tory", considérant qu'un jeune enfant ne peut être considéré comme suffisamment développé pour avoir un point de vue indépendant sur le cosmos et la place de l'humanité.

Le livre se conclut sur la question de la religion, malgré ces problèmes, remplit un vide, donnant de la consolation et de l'inspiration aux gens qui en ont besoin. Selon Dawkins, ces besoins peuvent être remplis plus efficacement par des moyens non-religieux tels que la philosophie et la science. Il suggère qu'un point de vue athéiste est plus positif pour la vie que les religions, avec leurs "réponses" insatisfaisantes, ne pourront jamais l'être. Une annexe donne des adresses pour ceux qui "ont besoin d'aide pour s'échapper de la religion".

Réception

En novembre 2007 la version anglaise dépasse les 1,5 millions d'exemplaires vendus et le livre est traduit en 31 langues[9]. Il est classé n° 2 dans la liste des meilleures ventes d'Amazon.com en novembre 2006[10],[11]. Début décembre 2006, il atteint le 4e rang de la liste des meilleures ventes des essais selon le New York Times au bout de neuf semaines sur cette liste.[12]. Il resta sur cette liste pendant 51 semaines jusqu'au 30 septembre 2007[13].

Il a suscité de nombreux commentaires et de nombreux livres ont été publiés en réponse.[14] Selon le site amazon.co.uk, le livre a fait grossir de 50 % le département religion et spiritualité (dont les livres critiques envers la religion comme Pour en finir avec Dieu et Dieu n'est pas grand : comment la religion empoisonne tout) et a fait croître les ventes de la Bible de 120 %.[15]

Critiques

Notes et références

  1. (en) Dawkins, Richard, The God Delusion, Houghton Mifflin, Boston, 2008 (ISBN 978-2-221-10893-2), p. 4é" ,Pdf on-line
  2. Richard Dawkins explains his latest book
  3. Weitzel, Robert : Hitchens, Dawkins, Harris: The Unholy Trinity... Thank God., Atlantic Free Press. Consulté le 2007-09-14.
  4. “Douglas, tu me manques. Tu es mon converti le plus malin, le plus drôle, le plus spirituel, le plus grand, à l'esprit le plus ouvert, et peut-être le seul. J'espère que ce livre t'aurait fait rire, mais peut-être pas autant que tu m'as fait rire.” (Pour en finir avec Dieu, p. 125)
  5. Randerson, James : Childish superstition: Einstein's letter makes view of religion relatively clear, The Guardian (13 mai 2008). Consulté le 2008-05-14. « Dans la lettre il déclare : « le mot dieu n'est pour moi rien de plus que l'expression et la production de la faiblesse humaine, la Bible une collection de légendes respectables bien que toujours primitives qui sont cependant bien puériles. Aucune interprétation, rien d'aussi subtile soit il ne peut (pour moi) changer cela. » »
  6. The God Delusion, page 13
  7. The God Delusion, page 31
  8. The God Delusion, page 50.
  9. Richard Dawkins - Science and the New Atheism, 8 décembre, 2007, Richard Dawkins at Point of Inquiry
  10. Amazon.com book page - search for sales rank for current position
  11. Atheists top book charts by deconstructing God, 29 octobre 2006
  12. Hardcover Nonfiction - New York Times
  13. The God Delusion One-Year Countdown
  14. The Fleas Are Multiplying!
  15. Smith, David : Believe it or not: the sceptics beat God in bestseller battle, The Observer. Consulté le 2007-10-05.
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