Tannhauser

Tannhauser

Tannhäuser (opéra)

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Tannhäuser Tannhäuser und der Sängerkrieg auf Wartburg
Le Wartbourg, à Eisenach
Le Wartbourg, à Eisenach

Genre opéra
Nb. d'actes 3
Musique Richard Wagner
Livret Idem
Langue
originale
Allemand
Durée
approximative
3 h 20 mn
Dates de
composition
1845
Création 19 octobre 1845
Königlich Sächsischen Hoftheater, Dresde Allemagne Allemagne
Création
française
13 mars 1861
Opéra Le Peletier, Paris
Personnages
Airs
  • Le chœur des pélerins Acte III, scène 1
  • O du mein holder Abendstern, acte III
Tannhäuser, 1845

Tannhäuser et le tournoi de chant de la Wartburg est un opéra de Richard Wagner.

C'est son cinquième opéra et le deuxième de ses dix opéras principaux. Il porte la référence W W V 70 du catalogue de ses œuvres. Ce « grand opéra romantique en trois actes » dure trois heures vingt.

L'argument est tiré de deux légendes germaniques, celle du tournoi de chant à la Wartburg avec comme protagonistes les Minnesingers Wolfram von Eschenbach et Heinrich von Ofterdingen, d'une part et la Ballade de Tannhäuser, d'autre part, avec insertion du concours de chant entre le retour de Tannhäuser du Venusberg et sa visite au pape. Les thèmes-clés sont l’opposition entre l’amour sacré et l’amour profane, ainsi que la rédemption par l’amour, thème qui traverse l’ensemble de l’œuvre de Wagner.

L'opéra fut créé en 1845 à Dresde sous la direction de Wagner, avec sa nièce Johanna Wagner dans le rôle d’Elisabeth.

Wagner le révisa pour une production en 1861 à l'Opéra de Paris, production qui eut lieu grâce à la princesse autrichienne Pauline von Metternich. Mais, en raison d'une violente opposition de la part des habitués du Jockey Club, il n'y eut que trois représentations. Cette version est davantage donnée aujourd’hui.

Sommaire

Fiche technique

Ouverture

L'ouverture est un résumé de l'opéra : d'abord, exposition Andante maestoso de la mélodie du chœur des pèlerins en crescendo, qui s'éteint ensuite progressivement. Sans transition, un Allegro expose le leitmotiv du Venusberg. Puis, de plus en plus théâtralement, résonne le leitmotiv du chant passionné de Tannhäuser, accompagné par la musique exprimant les menaces des chevaliers, pour atteindre son apogée dans un mouvementé Molto vivace.

Version de Dresde : l'ouverture se termine avec le choeur des pélerins, qui revient majestueusement Assai stretto en crescendo (exprimant le pardon final accordé enfin au héros) pour déboucher sur une brêve et magistrale coda Più Stretto.
Version de Paris : l'ouverture est suivie par un ballet, la Bacchanale du Venusberg.

Argument

L'action se situe près d'Eisenach au début du treizième siècle.

Acte I

La scène se passe au Venusberg.

Tannhäuser y est un captif volontaire de la déesse Vénus. Son amour pour elle s'est tari, et il aspire de nouveau à la liberté, la nature et l'amour de Dieu. Dans un air fameux, Tannhäuser exprime son désir à Vénus, qui réagit violemment et lui déclare que jamais plus il ne trouvera le salut. Tannhäuser dit alors que son salut viendra de Marie, provoquant ainsi son départ magique du Venusberg.

Tannhäuser se retrouve soudainement dans la campagne près de la Wartburg ; c'est le printemps, un jeune berger chante à la gloire de la belle saison qui s'annonce et des pèlerins qui reviennent de Rome. En entendant leur chant, Tannhäuser est pris de profonds remords pour ses actions et d'un grand désir de rédemption.

Tannhäuser est découvert par le landgraf et ses chevaliers Wolfram von Eschenbach, Walther von der Vogelweide, Biterolf, Reimar et Heinrich. Ils accueillent avec joie le retour du jeune chanteur, qui autrefois avait fui la cour de la Wartburg.

Acte II

Dans la grande halle de la Wartburg.

Elisabeth, la fille du landgraf, accueille avec joie Tannhäuser et lui exprime le malheur dans lequel elle a vécu depuis son départ. Les chants de Tannhäuser étaient en effet très émouvants pour elle. Tannhäuser dit qu'elle doit remercier Dieu d'avoir permis le miracle de son retour.

Le landgraf accueille les invités pour le concours de chant, dont le thème sera l'éveil de l'amour. Elisabeth accordera un vœu au vainqueur, quel qu'il soit. Wolfram est le premier à chanter; il décrit l'amour comme un sentiment pur qui ne doit jamais être troublé. Tannhäuser réplique en vantant l'amour sensuel, ce qui provoque l'ire de Biterolf et Walther qui soutiennent le sentiment de Wolfram.

Tannhäuser, au comble de l'extase, finit par chanter une louange à Vénus et déclarer qu'il a passé tout le temps de son absence avec elle dans le Venusberg.

Thumb

Les chevaliers tirent l'épée pour sommairement exécuter Tannhäuser, qui ne doit son salut qu'à la pitié d'Elisabeth, et à la décision du landgraf de l'envoyer à Rome demander son pardon au Pape.

Acte III

La vallée de la Wartburg.

Elisabeth, accompagnée de Wolfram, tombe à genoux en prières pour le salut de Tannhäuser. Elle retourne ensuite le cœur brisé vers la Wartburg, tandis que Wolfram, animé d'un amour dévoué pour elle, pressent sa mort prochaine et chante la louange de l'étoile du soir. Il voit alors un pèlerin qui s'avère être Tannhäuser de retour de Rome. Celui-ci lui décrit comment le Pape lui refusa son pardon aussi sûrement que son bâton de bois ne pourra jamais reverdir. Désespéré, Tannhäuser s'en retourne au Venusberg, d'où Vénus l'appelle et l'accueillerait volontiers de nouveau dans sa caverne. A ce moment, une procession funéraire apparaît, portant le corps d'Elisabeth. Tannhaüser meurt à son tour. Les jeunes pèlerins arrivent alors et décrivent le miracle divin signifiant le salut de Tannhäuser : le bâton du Pape a reverdi.

Sources de l'argument

Dans son autobiographie, Ma Vie, Wagner a décrit les lectures qui sont à l'origine du livret.

Distributions

Les types de voix et les distributions pour les premières des versions de Dresde ou de Paris sont les suivantes :

Rôle Voix Création à Dresde
19 octobre 1845
Chef d'Orchestre: Richard Wagner
Première de la version de Paris
13 mars 1861
Chef d'Orchestre: Pierre-Louis Dietsch
Tannhäuser, un troubadour ténor Joseph Tichatschek Albert Niemann
Elisabeth, nièce d'Hermann soprano Johanna Wagner Marie Sax[1]
Venus mezzo-soprano ou soprano Wilhelmine Schröder-Devrient Fortunata Tedesco
Wolfram, baryton Anton Mitterwurzer Ferdinand Morelli
Hermann, basse Georg Wilhelm Dettmer Cazaux
Walther von der Vogelweide, ténor Max Schloss Aimes
Biterolf, basse Johann Michael Wächter Coulon
Heinrich der Schreiber, ténor Anton Curty König
Reinmar von Zweter, basse Karl Risse Freret
Jeune berger soprano Anna Thiele Reboux
Quatre nobles pages soprano, alto

Critiques

  • Franz Liszt publie un article sur Tannhäuser dans Le Journal des Débats politiques et littéraires le 18 mai 1849. C'est la première publication révélant l'importance de Wagner aux Français. Voir texte de l'article sur wikisource.
  • Gérard de Nerval, qui a assisté à la première de Lohengrin à Weimar, le 28 août 1850, publie un compte rendu dans la presse : « C'est un talent original et hardi qui se révèle à l'Allemagne et qui n'a encore dit que ses premiers mots ». Voir Lorely, sur Gallica.
  • Théophile Gautier va en 1857 à Wiesbaden en compagnie de plusieurs écrivains et musiciens français, notamment Ernest Reyer. Il évoque ce voyage dans L'Artiste, 11 ocobre 1857. C'est lors de ce voyage qu'il assiste à une représentation de Tannhäuser, à la suite de laquelle il écrit l'article Richard Wagner et Tannhäuser, publié dans Le Moniteur Universel le 29 septembre 1857.
  • Un exemple de réaction de la critique musicale dans la presse parisienne, dans la seconde quinzaine de mars 1861 : voir la boîte déroulante ci-dessous.

Traduction du livret en français

  • 1860. Traduction de Charles Nuitter, par révision complète d'une traduction de Roche et Lindau. Elle fut utilisée pour les représentations de mars 1861 à Paris.
  • 1861. Traduction par Challemel-Lacour[2] ; dans Quatre Poèmes d'opéras traduits en prose française, précédés d'une lettre sur la musique, A. Bourdilliat et Cie
  • 1896. Traduction par J. Arthur Delpit, Librairie Fishbacher. [2]

Enregistrements

Quelques enregistrements :

Notes et références

  1. Marie-Constance Sasse (1834-1907), dite Marie Sax, puis Sass. [Source : [1]]
  2. Wagner et la France, p. 153.

Bibliographie

  • Richard Wagner, Ma Vie, tr. N. Valentin et A. Schenk, 3 vol., Librairie Plon, 1911-12.
  • Gaston Paris, Légendes du moyen âge, 3e édition, Hachette, 1908. Chapitre La Légende du Tannhauser, p. 111. Texte sur Gallica : [3].

Liens externes

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