Système nerveux autonome

Système nerveux autonome
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Le système nerveux autonome (aussi appelé système nerveux (neuro-)végétatif ou système nerveux viscéral) est la partie du système nerveux responsable des fonctions automatiques, non soumise au contrôle volontaire. Il contrôle notamment les muscles lisses (digestion, vascularisation...), les muscles cardiaques, la majorité des glandes exocrines (digestion, sudation...) et certaines glandes endocrines. Le système nerveux autonome ou viscéral contient des neurones périphériques mais aussi centraux (cf plus bas).

Le maintien de l’équilibre du milieu intérieur, ou homéostasie, implique des interactions complexes entre des aspects physiologiques et comportementaux. C'est Langley qui, en 1903, introduit la notion de système nerveux autonome pour décrire la composante du système nerveux en charge de cette fonction, en opposition à des neurones contrôlant volontairement ou consciemment des fonctions telles que le mouvement d’un membre. Langley décrivait le système nerveux autonome comme essentiellement moteur, régulant les glandes sécrétrices, les muscles cardiaques et les muscles lisses des viscères et des vaisseaux sanguins. Il n’y intégrait pas les fibres afférentes qu’il considérait comme mineures et purement somatiques (relayant principalement les sensations comme la douleur).

Cette vision ancienne d’un système nerveux autonome principalement moteur persiste encore. On sait cependant aujourd’hui que la majorité des fibres contenues dans le nerf vague, par exemple, sont sensorielles et relaient les sensations viscérales impliquées dans l’homéostasie. Cette nomenclature a de plus été remise en cause, au profit du terme de système nerveux viscéral (Blessing, 1997). Ce terme de système nerveux viscéral est plus approprié car il caractérise fonctionnellement les neurones qui le composent.

Le système nerveux autonome contrôle en effet les fonctions respiratoire, digestive et cardiovasculaire : il agit sur la motricité et les sécrétions viscèrales, les glandes exocrines et endocrines et la vasomotricité. Son territoire moteur inclut donc l'ensemble des muscles lisses. Sur le plan sensoriel, il traite les informations en provenance de la sensibilité viscérale (pression sanguine, dilatation des intestins...).

Il est composé de voies afférentes (composées par les ganglions sensoriels crâniens) relayant les informations sensorielles, comme les mesures de la pression artérielle ou de la teneur en oxygène du sang. Ces informations convergent au niveau d'un centre intégrateur, le noyau du tractus solitaire, situé dans le système nerveux central. Celui-ci envoie des informations dans les voies efférentes pour modifier par exemple la dilatation des bronches ou la libération de sucs digestifs.

Le dérèglement du système nerveux autonome ou viscéral entraine une dystonie ou dysautonomie neurovégétative.

La partie efférente du système nerveux autonome ou viscéral est divisée en trois composantes : le système nerveux entérique et deux systèmes aux fonctions antagonistes, le système nerveux orthosympathique et le système nerveux parasympathique.

Sommaire

Structure du système nerveux autonome

Le SNA est composé des systèmes sympathique et parasympathique. Leur rôle sont différents : ils exercent généralement des effets antagonistes sur les mêmes organes cibles. Leur organisation ainsi que les neurotransmetteurs libérés sont également différents.

Organisation topographique

La voie efférente du SNA (celle qui innerve les différents organes) est constituée de deux neurones en série, c'est-à-dire l'un à la suite de l'autre. Le corps cellulaire du premier neurone est situé dans la substance grise du système nerveux central, ou SNC (cerveau ou moelle épinière), il s'agit du neurone préganglionnaire. Son axone sort du SNC pour rejoindre un ganglion (amas de neurones hors du SNC) dans lequel il entre en contact avec un second neurone. Ce neurone, dit postganglionnaire envoie son axone vers l'organe cible.
La localisation de ces neurones est variable entre le systèmes sympathiques et parasympathiques. Les neurones préganglionnaires parasympathiques sont situés dans le tronc cérébral et la moelle sacrée, les neurones préganglionnaires sympathiques sont situés dans la moelle épinière thoracique et lombaire. Les neurones postganglionnaires parasympathiques sont situés en périphérie de l'organe cible (dans un ganglion dit intramural), tandis que les neurones postganglionnaires sympathiques sont situés dans des ganglions dits rachidiens, de chaque côté de la colonne vertébrale, ils forment ainsi ce qu'on appelle la chaîne paravertébrale des ganglions sympathiques .

Neurotransmetteurs utilisés

Au niveau des neurones préganglionnaires

Toutes les fibres préganglionnaires, du système parasympathique et du système sympathique, sont cholinergiques, c'est-à-dire qu'elles vont libérer de l'acétylcholine (ACh) au niveau du ganglion (de la synapse). Les récepteurs au niveau de ces ganglions sont des récepteurs nicotiniques, ils sont dits nicotiniques car la nicotine est une substance qui va mimer l'action de l'ACh. Une fois libérée dans le ganglion, l'ACh sera dégradée très rapidement et aura donc une action courte.

Le neurotransmetteur utilisé pour les relais préganglionnaires, qu'on soit au niveau du système parasympathique ou du système sympathique, est donc le même : l'acétylcholine. Elle agit sur des récepteurs nicotiniques, situés au niveau du ganglion. En revanche, les neurotransmetteurs des neurones postganglionnaires ne seront pas les mêmes si l'on se trouve au niveau du système parasympathique ou du système sympathique, et ils ne vont pas agir sur les mêmes récepteurs.

Au niveau des neurones postganglionnaires

Dans le cas du système parasympatique, les neurones postganglionnaire libère aussi de l'ACh, mais elle va agir cette fois-ci sur un autre type de récepteur qui sont les récepteurs muscariniques, situés au niveau de l'organe cible. Les récepteurs muscariniques ont deux types d'effets possibles : soit un effet inhibiteur (inhibition avec les PPSI), soit un effet excitateur (facilitation avec les PPSE).
Au niveau du système sympathique, les neurones postganglionnaires vont libérer de la noradrénaline (ils ne libèrent pas d'adrénaline), la noradrénaline va agir sur des récepteurs adrénergiques.

C'est cette libération dans les récepteurs postganglionnaires (muscariniques ou adrénergiques) qui va agir sur les différents organes cibles (vessie, poumon, œil...) avec des actions différents (cf. tableau).

Effets du SNA sur différents organes[1]

Organe cible Effet de la stimulation sympathique Effet de la stimulation parasympathique
Cœur Augmentation de la fréquence et de la force de contraction Diminution de la fréquence, diminution de la force de contraction de oreillettes uniquement
Vaisseaux sanguins Constriction Dilatation des vaisseaux péniens et clitoridiens
Poumons Dilatation des bronches Constriction des bronches, sécrétion de mucus
Tube digestif Diminution de la motricité, contraction des sphincters, inhibition des sécrétions digestives Augmentation de la motricité, relaxation des sphincters, stimulation des sécrétions digestives
Vessie Relâchement Contraction (évacuation)
Œil Dilatation de la pupille (mydriase), accommodation pour la vision a distance Contraction de la pupille (myosis), accommodation pour la vision de près
Foie Glycogénolyse Pas d'effet
Adipocytes Lipolyse Pas d'effet
Pancréas exocrine Inhibition de la sécrétion exocrine Stimulation de la sécrétion exocrine
Glandes sudoripares Sécrétion de la plupart de glandes Sécrétion de quelques glandes
Glandes salivaires sécrétion d'un faible volume de salive, riche en mucus Sécrétion d'un grand volume de salive, riche en enzymes
Médullosurrénale Sécrétion d'Adrénaline et de Noradrénaline Pas d'effet
Pancréas endocrine Inhibition de la sécrétion d'insuline, stimulation de la sécrétion de glucagon Stimulation de la sécrétion d'insuline et de glucagon
Organes génitaux Orgasme, éjaculation Erection (suite à l'action sur les vaisseaux péniens et clitoridiens)
Activité cérébrale Augmentation de la vigilance Pas d'effet

Exemples d'actions

Le système sympathique est associé à la mobilisation de l'énergie en période de stress. Les effets sympathique sont la dilatation de pupilles et des bronchioles, l'augmentation du rythme cardiaque et respiratoire et de la pression sanguine. L'action du système sympathique est permanente mais primordiale en situation d'urgence.

Le système nerveux parasympathique (repos et digestion) économise l'énergie et maintient les activités de base à leurs niveaux copilotes.

Notes et références

  1. Sherwood L., Physiologie humaine 2eme édition, éditions de boeck, 2006



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