Statue de la Liberté

Statue de la Liberté
Monument national de
la statue de la Liberté
Estatua de La Libertad.jpg
Présentation
Architecte Frédéric Auguste Bartholdi
Date de construction 1886
Propriétaire National Park Service
Protection  Patrimoine mondial (1984)
Monument national (1924)
National Register of Historic Places (1966)
New York City Landmark (1976)
Géographie
Pays Drapeau des États-Unis États-Unis
État Drapeau de l'État de New York New York
Coordonnées 40° 41′ 21″ N 74° 02′ 40″ W / 40.689167, -74.04444440° 41′ 21″ Nord
       74° 02′ 40″ Ouest
/ 40.689167, -74.044444
  

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Monument national dela statue de la Liberté

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Monument national dela statue de la Liberté

La Liberté éclairant le monde (Liberty Enlightening the World), plus connue sous le nom de statue de la Liberté (Statue of Liberty), est l'un des monuments les plus célèbres des États-Unis. Elle est située à New York, sur l'île de Liberty Island au sud de Manhattan, à l'embouchure de l'Hudson et à proximité d'Ellis Island. Elle fut offerte par la France, en signe d'amitié entre les deux nations, pour célébrer le centenaire de la déclaration d'indépendance américaine. La statue fut inaugurée le 28 octobre 1886 en présence du président des États-Unis, Grover Cleveland. L'idée vient du juriste et professeur au Collège de France, Édouard de Laboulaye, en 1865. Le projet est confié, en 1871, au sculpteur français Frédéric Auguste Bartholdi. Pour le choix des cuivres devant être employés à la construction, l'architecte Eugène Viollet-le-Duc eut l'idée de la technique du repoussé. En 1879, à la mort de Viollet-le-Duc, Bartholdi fit appel à l'ingénieur Gustave Eiffel pour décider de la structure interne de la statue. Ce dernier imagine un pylône métallique qui supporte les plaques de cuivre martelées et fixées. La statue fait partie des National Historic Landmarks depuis le 15 octobre 1924 et de la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1984[1].

La statue de la Liberté, en plus d'être un monument très important de la ville de New York, est devenue l'un des symboles des États-Unis et représente de manière plus générale la liberté et l'émancipation vis-à-vis de l'oppression. De son inauguration en 1886 au Jet Age[2], la statue a ainsi été la première vision des États-Unis pour des milliers d'immigrants, après une longue traversée de l'océan Atlantique. Au plan de l'architecture, la statue rappelle le Colosse de Rhodes qui était l'une des sept merveilles du monde antique. Elle constitue enfin l'élément principal du Statue of Liberty National Monument qui est géré par le National Park Service.

Sommaire

Histoire

Un cadeau pour les États-Unis

Auguste Bartholdi, concepteur de la statue de la Liberté.
Édouard de Laboulaye

L'idée d'un présent en gage de l'amitié franco-américaine et pour le centenaire de l'indépendance du pays est due au politicien et historien Édouard de Laboulaye, auteur de Paris en Amérique et des Contes Bleus. Bartholdi aurait confié à ce dernier :

« Je lutterai pour la liberté, j'en appellerai aux peuples libres. Je tâcherai de glorifier la république là-bas, en attendant que je la retrouve un jour chez nous[3]. »

À cette époque, les États-Unis sortaient de la guerre de Sécession qui avait duré de 1861 à 1865, et le pays était en pleine période de reconstruction et à l'aube du Gilded Age, c'est-à-dire de la « période dorée ». Le sculpteur alsacien Frédéric Auguste Bartholdi fut ainsi engagé pour imaginer une statue qui devait être achevée en 1876, date du centenaire de la déclaration d'Indépendance.

En 1870, Bartholdi sculpta une première ébauche en terre cuite et en modèle réduit[4] aujourd'hui exposée au musée des Beaux-Arts de Lyon. La même année, la France entrait en guerre contre la Prusse et devait capituler. Le 10 mai 1871, elle cédait l'Alsace-Moselle à l'Empire allemand. L'opinion publique et le gouvernement français furent déçus de la sympathie des États-Unis pour les Allemands, dont le nombre était important sur le sol américain. Le projet commémoratif fut temporairement écarté en raison des troubles politiques que connaissait la Troisième République. En effet, la plupart des Français pensaient alors que cette république n'était qu'une solution temporaire qui laisserait place à la monarchie, ou à un régime semblable à celui de Napoléon Ier. L'idée d'offrir une représentation de la liberté à une république sœur située de l'autre côté de l'Atlantique joua alors un rôle important dans la lutte pour le maintien de la république[réf. nécessaire].

En juin 1871, Bartholdi partit pour les États-Unis où il repéra le site de Bedloe's Island, future Liberty Island, et tenta de gagner des partisans. Il rencontra le président américain Ulysses S. Grant le 18 juillet 1871 à New York[5].

Les modèles de la statue

Isabella Eugenie Boyer (1841-1904) épouse de l'inventeur milliardaire Isaac Merritt Singer, qui aurait servi de modèle pour la statue de la Liberté.

Quel visage choisir ?

Des sources diverses mettent en avant différents modèles qui auraient servi à déterminer le visage de la statue. Cependant, les historiens en sont réduits à des hypothèses et aucune proposition n'est véritablement fiable et authentique[6]. Parmi les modèles proposés, on trouve Isabella Eugenie Boyer, veuve du milliardaire du monde de la couture, Isaac Singer[7].

Selon certaines sources, Bartholdi se serait inspiré du visage de sa mère, Charlotte Bartholdi (1801-1891), dont il était très proche, pour donner à la statue son visage sévère[8]. Le National Geographic Magazine appuie cette hypothèse, en précisant que le sculpteur n'a jamais expliqué ni démenti cette ressemblance avec sa mère[9]. C'est également la thèse soutenue au Musée Bartholdi de Colmar où l'on peut admirer de nombreuses ébauches de la statue. D'autres modèles ont été avancés sans faire l'unanimité : Bartholdi aurait voulu reproduire le visage d'une jeune fille juchée sur une barricade et tenant une torche, au lendemain du coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte[10]. Il a peut-être réalisé une synthèse de plusieurs visages féminins, afin de donner une image neutre et impersonnelle de la Liberté.

D'où provient cette inspiration ?

Représentation du colosse de Rhodes de 1880

Lors d'une visite en Égypte, Auguste Bartholdi fut inspiré par le projet du canal de Suez dont la construction allait être entamée sous la direction de l'entrepreneur et diplomate français Ferdinand de Lesseps, qui devint par la suite l'un de ses plus grands amis. Il imagina ainsi un immense phare qui serait situé à l'entrée du canal et dont il dessina les plans. Le phare serait à l'image de la déesse Libertas du panthéon romain, divinité de la liberté, mais sa représentation devait être modifiée afin de ressembler à une paysanne égyptienne en robe (une fallaha). La lumière du phare devait resplendir à travers un bandeau placé autour de la tête du phare, ainsi qu'au sommet d'une torche maintenue en l'air, en direction des cieux. Bartholdi présenta ses plans au Khédive Isma'il Pasha en 1867 puis de nouveau en 1869, mais le projet ne fut jamais retenu[11]. Les dessins de ce projet intitulé L'Égypte apportant la lumière à l'Asie ressemblent fortement à la statue de la Liberté, même si Bartholdi a toujours affirmé que le monument new-yorkais n'était pas un réemploi, mais bien une œuvre originale[4].

Cette statue rappelle également des représentations du Grand Colosse de Rhodes de la même époque. Ces représentations ont également pu être inspirées par la statue de la Liberté. La position du colosse, les jambes écartées autour de l'entrée, étant différente de celle de la Liberté.

L'assemblage de la structure

L'armature de la statue selon des plans de 1885.

D'un commun accord, il fut convenu que les États-Unis se chargeraient de la construction de la base de la statue, alors que les Français seraient responsables de la construction de la statue puis de son assemblage une fois les pièces arrivées sur le sol américain. Cependant, des problèmes financiers survinrent des deux côtés de l'Atlantique.

En France, la campagne de promotion pour la statue débuta à l'automne 1875[12]. C'est l'Union franco-américaine, fondée en 1874, qui se chargea d'organiser la collecte des fonds pour la construction de la statue. Tous les moyens de l'époque furent utilisés à cette fin : articles dans la presse, spectacles, banquets, taxations publiques, loterie, coupe-papier à l'effigie de la statue, etc. Plusieurs villes françaises[13], des conseils généraux, des chambres de commerce,par le Grand Orient de France mais aussi des milliers de particuliers firent des dons. Le nombre de 100 000 souscripteurs fut annoncé[14]. Dès la fin de l'année 1875, les fonds rassemblés se montaient déjà à 400 000 francs, mais le devis passa par la suite à un million de francs de l'époque[15]. Ce n'est qu'en 1880 que la totalité du financement fut assurée en France. Parallèlement, aux États-Unis, des spectacles de théâtre, des expositions d'art, des ventes aux enchères ainsi que des combats de boxe professionnels furent organisés pour recueillir de l'argent.

Pendant ce temps, en France, Bartholdi avait besoin d'un ingénieur pour se charger de la structure interne d'une telle statue en cuivre. C'est Gustave Eiffel qui fut engagé pour réaliser le pylône métallique massif qui soutient la statue, ainsi que le squelette secondaire interne qui permet à la « peau » en cuivre de la statue de tenir d'elle-même en position verticale. Les pièces de cuivre furent fabriquées dans les ateliers de la société « Gaget-Gauthier », en 1878. Les feuilles de cuivre furent données par Pierre-Eugène Secrétan. Les travaux de précision furent ensuite confiés par Eiffel à Maurice Koechlin, l'un de ses proches avec qui il travailla aussi sur la Tour Eiffel.

Bartholdi avait espéré que la statue serait terminée et assemblée pour le 4 juillet 1876, date précise du centenaire de l'indépendance, mais un départ différé puis quelques soucis durant la période de construction retardèrent les travaux : le plâtre de la main se brisa en mars 1876[16]. Cette dernière fut tout de même exposée en septembre 1876 à la Centennial Exposition (exposition du centenaire) de Philadelphie[17]. Les visiteurs pouvaient grimper sur une échelle qui menait au balcon situé autour de la torche, moyennant 50 cents. Des photographies, des affiches et des maquettes de la statue furent vendues pendant l'Exposition. L'argent récolté put être utilisé pour terminer les travaux. Deux années plus tard, en juin 1878, la tête de la statue fut révélée au public dans les jardins du Champ de Mars à l'occasion de l'exposition universelle de Paris de 1878 : les visiteurs pouvaient pénétrer dans la tête jusqu'au diadème au moyen d'un escalier de 43 mètres[18].

L'obtention du brevet

Le brevet de la statue, obtenu par Bartholdi en 1879.

Le 18 février 1879, Bartholdi obtient un brevet pour sa statue, le brevet D11,023[19].

Ce dernier la décrit en ces termes :

« Une statue représentant la Liberté éclairant le monde, qui consiste, fondamentalement en un personnage féminin drapé, avec un bras levé, portant une torche, alors que l'autre tient une tablette gravée, et avec un diadème sur la tête, en substance comme indiqué plus avant[20]. »

Le brevet précise aussi que le visage de la statue possède des « traits classiques mais graves et calmes »[21], et note que le corps de la statue est légèrement penché sur la gauche afin de reposer sur la jambe gauche, de telle sorte que le monument tienne en équilibre[22]. Il est en outre précisé que la statue est interdite de reproduction « de toute manière connue en art glyphique sous forme de statue ou statuette, ou en haut-relief ou bas-relief, en métal, pierre, terre cuite, plâtre de Paris ou autre composition plastique[23]. »

L'acquisition de l'île

La statue est située sur l'île de Liberty Island, dans le port de New York. À l'origine, l'île était connue sous le nom de Bedloe's Island, et servait de base militaire. Elle abritait le Fort Wood, bastion d'artillerie construit en granit et dont les fondations en forme d'étoile à onze branches servirent de base pour la construction du socle de la statue. Le choix du terrain et son obtention demandèrent plusieurs démarches. En 1877, le Congrès des États-Unis donna son accord pour la construction de la statue et W. T. Sherman fut nommé pour désigner le terrain où le monument serait bâti. Il choisit le site de Bedloe's Island[24]. Quinze ans avant l’inauguration, Bartholdi avait déjà envisagé de construire son bâtiment sur l’île de Bedloe. Dans son esprit, elle y était déjà construite et tournée vers son continent d'origine, l'Europe dont elle accueillait et allait continuer d'accueillir les immigrants[25]. Ce n'est qu'en 1956 que le Congrès décida du changement du nom de l'île en Liberty Island, c'est-à-dire « île de la liberté ».

Les dernières étapes de la construction, puis l'assemblage

Le socle

Le socle, avant d'accueillir Miss Liberty.

La réalisation de l'immense socle de la statue avait été confiée par Bartholdi aux Américains, alors que les Français devaient se charger de la construction de la statue puis de son assemblage. La collecte des fonds nécessaires à la réalisation de l'ouvrage fut placée sous la responsabilité du procureur général, William M. Evarts. Mais comme elle avançait très lentement, Joseph Pulitzer[26] accepta de mettre à la disposition des responsables de la construction les premières pages du New York World afin de récolter de l'argent. Le journal fut également utilisé par son créateur pour critiquer les classes aisées, étant donné leur incapacité à trouver les fonds nécessaires, ainsi que les classes moyennes, qui comptaient sur les plus riches pour le faire. Les critiques acerbes du journal eurent alors des effets positifs, en incitant les donneurs privés à se manifester, tout en procurant au journal une publicité supplémentaire, puisque 50 000 nouveaux abonnés furent enregistrés pendant cette période. Les fonds nécessaires à la construction du socle imaginé par l'architecte américain Richard Morris Hunt et réalisé par l'ingénieur Charles Pomeroy Stone, furent toutefois rassemblés en août 1884. La première pierre du piédestal fut posée le 5 août 1884, et le socle, majoritairement composé de pierre de Kersanton provenant des carrières de Loperhet et de Logonna-Daoulas (deux communes de Finistère), fut construit entre le 9 octobre 1883 et le 22 août 1886[27]. Lorsque la dernière pierre de l'édifice fut posée, les maçons prirent plusieurs pièces d'argent dans leur poche, et les jetèrent dans le mortier. Les participants à la cérémonie déposèrent leurs cartes de visite, des médailles et des journaux dans un coffret de bronze, déposé dans le socle[28]. Au cœur du bloc qui compose le socle, deux séries de poutres rattachent directement la base à la structure interne imaginée par Gustave Eiffel de façon que la statue ne fasse qu'un avec son piédestal. En outre, la pierre de parement du socle de la statue de la Liberté provient des carrières d'un petit village de France, Euville dans la Meuse, réputé pour la blancheur de sa pierre, dite « d'Euville » et pour ses qualités de faible érosion à l'eau de mer.

La traversée de l'Atlantique, l'assemblage et l'inauguration

La tête de la statue à l'atelier.

Les différentes pièces de la statue furent terminées en France dès 1884. La statue reçut alors plusieurs visiteurs de marque tels que le président de la République Jules Grévy et l'écrivain Victor Hugo[29]. Le démontage commença en février 1885.

La statue fut envoyée à Rouen par le train, puis elle descendit la Seine en bateau[30] avant d'arriver au port du Havre. Elle entra dans le port de New York le 17 juin 1885, à bord d'une frégate française, l'Isère, et reçut un accueil triomphal de la part des New-Yorkais[31]. Afin de rendre la traversée possible à bord d'un tel navire, la statue fut démontée en 350 pièces, réparties dans 214 caisses, en sachant que le bras droit et sa flamme étaient déjà présents sur le sol américain, où ils avaient été exposés une première fois lors de la Centennial Exposition, puis à New York. 36 caisses furent réservées aux rondelles, rivets et boulons nécessaires à l'assemblage[32]. Une fois arrivée à destination, la statue fut réassemblée en quatre mois, sur son nouveau piédestal. Les différentes pièces furent jointes par des rivets en cuivre et le drapé permit de résoudre les problèmes de dilatation[33].

Le 28 octobre 1886, la statue de la Liberté fut inaugurée en présence du président de l'époque, Grover Cleveland, ancien gouverneur de New York, devant 600 invités et des milliers de spectateurs[34]. C'est Frédéric Desmons, alors vice-président du Sénat, qui représenta la France lors de l'inauguration[35]. Ferdinand de Lesseps et de nombreux francs-maçons étaient également présents. Le monument représentait ainsi un cadeau célébrant le centenaire de l'indépendance américaine, livré avec dix années de retard. Le succès du monument grandit rapidement : dans les deux semaines qui suivirent l'inauguration, près de 20 000 personnes s'étaient pressées pour l'admirer[36]. La fréquentation du site passa de 88 000 visiteurs par an, à un million en 1964 et trois millions en 1987[37].

Le phare du port de New York

La statue fonctionna comme phare entre la date de son montage, en 1886, et 1902[38]. À cette époque, c'est l'U.S. Lighthouse board qui était chargé d'assurer son fonctionnement. Un gardien de phare avait même été assigné à la statue et la puissance du faisceau lumineux était telle qu'il était visible à une distance de 39 kilomètres[39]. Un générateur d'électricité avait alors été installé sur l'île afin de faire fonctionner la structure.

Évolution de la statue

Dégâts en 1916

La statue fut endommagée lorsque, le 30 juillet 1916, le réseau d'espionnage de l'Empire allemand, dirigé par Franz von Rintelen (en), fit sauter le dépôt de munitions de Black Tom Island à Jersey City pour empêcher la livraison de celles-ci à l'Entente.

La déflagration fut suffisante pour briser les vitres sur une distance de 40 kilomètres ; on estime généralement sa force à 5,5 sur l’échelle de Richter et l’explosion endommagea la Statue de la Liberté. Une centaine de rivets cédèrent, entre autres dégâts. Depuis, la visite du bras et de la torche de la statue est interdite. Les réparations coûtèrent 100 000 dollars de l'époque (environ 2 millions en dollars 2010)[40].

L'accès de l'île fut interdit les dix jours suivant l'explosion et, pour réparer le flambeau, le gouvernement engagea le sculpteur Gutzon Borglum, qui plus tard conçut le mont Rushmore[41].

Les rénovations

« Peau neuve » pendant les années 1980

La statue de la Liberté a été l'un des premiers monuments à bénéficier de ce que l'on appelle en Amérique une campagne de cause marketing. En effet, en 1983, le monument fut placé au cœur d'une opération promotionnelle menée par American Express, visant à récolter des fonds pour entretenir et rénover l'édifice. Il fut convenu que chaque achat fait avec une carte American Express entraînerait un don d'un cent par l'entreprise bancaire. La campagne permit ainsi de réunir 1,7 million de dollars. En 1984, la statue fut fermée afin que des travaux, d'un montant total de 62 millions de dollars, puissent être menés à l'occasion de son centenaire. Le président de Chrysler, Lee Iacocca, fut nommé par le président Ronald Reagan à la tête de la commission responsable de la supervision des œuvres, mais il fut plus tard destitué pour « éviter tout conflit d'intérêts »[42].

La torche

La flamme actuelle reprend le modèle original de Bartholdi alors que depuis l'inauguration elle avait été remplacée par un phare, qui n'a d'ailleurs pas fonctionné longtemps (1886-1891). Le flambeau a été entièrement restauré et la flamme est en métal recouverte de feuilles d'or, éclairée par des lampes placées sur le balcon qui l'entoure. En 1985, pour rénover le flambeau de la statue, les États-Unis, à l'initiative de Jacques Graindorge directeur de l'artisanat français et de sa chargée de mission pour les métiers d'art Catherine de Logères, ont fait appel à une entreprise de Bezannes, près de Reims, où travaillent des artisans experts en ferronnerie d'art : les Métalliers Champenois. La dorure de la flamme a été réalisée par une autre entreprise française: les Ateliers Gohard. Une équipe de Rémois a donc remis à neuf la torche rongée par la rouille. L'ancienne torche est aujourd'hui exposée dans le musée situé dans le hall de la structure.

La torche originale, remplacée en 1986.

Les ouvriers chargés des travaux érigèrent un échafaudage autour de l'édifice, dont la vue fut occultée jusqu'à la cérémonie du centenaire le 4 juillet 1986. La statue, entourée de son échafaudage, apparaît d'ailleurs dans le film Remo sans arme et dangereux, sorti en 1985. Le travail à l'intérieur de la structure débuta par l'emploi d'azote liquide afin d'enlever les différentes couches de peinture appliquées à l'intérieur de la carcasse en cuivre pendant plusieurs décennies. Une fois ces couches de peinture éliminées, il ne resta plus que les deux couches de goudron d'origine qui servaient à prévenir les fuites et éviter la corrosion. Le goudron fut ensuite à son tour éliminé grâce à du bicarbonate de soude, sans que la structure en cuivre subisse de quelconques dommages. Les plus gros trous présents dans le cuivre furent quant à eux lissés, avant d'être obstrués par de nouvelles plaquettes.

Chacune des 1 350 pièces métalliques soutenant la « peau » dut être ôtée puis remplacée. Le fer avait subi une forte corrosion galvanique, partout où il était en contact avec le cuivre, avec pour effet une diminution de moitié de son épaisseur. Bartholdi avait pourtant anticipé ce phénomène et prévu une combinaison d'amiante et de poix pour séparer les deux métaux, mais l'isolation s'était détériorée plusieurs décennies auparavant. De nouvelles barres en acier inoxydable modelées remplacèrent les barres de fer, avec un film de Téflon les séparant du cuivre pour protéger de la corrosion, pour une meilleure isolation et une réduction des frottements[43]. Puis de l'hydrogène liquide fut à nouveau introduit par un processus cryogénique confié à l'entreprise du Michigan CryoTech (aujourd'hui disparue), afin de s'assurer que certaines parties de la statue soient renforcées, et résistent longtemps après les travaux.

La structure interne du bras droit fut elle aussi retravaillée. Lors de la construction de la statue, le membre avait été décalé de 46 centimètres sur la droite, et en avant par rapport à la structure centrale d'Eiffel. La tête avait été décalée de 0,61 centimètre sur la gauche, ce qui faussait la charpente. Bartholdi aurait pris cette décision sans le consentement d'Eiffel en se rendant compte que le bras et le visage étaient trop proches. Les ingénieurs considérèrent les travaux de renforcement de 1932 comme insuffisants, et ajoutèrent une écharpe diagonale en 1984 et 1986 pour rendre la structure plus solide.

En plus du remplacement de la plus grosse partie du fer de la charpente par de l'acier inoxydable et du renforcement de la structure même de la statue, la restauration du milieu des années 1980 concernait aussi le remplacement de la torche originale par une réplique, la rénovation des escaliers internes, l'installation d'un ascenseur dans le socle et l'amélioration du système de climatisation. La statue fut rouverte au public le 5 juillet 1986, le lendemain du Liberty Weekend.

Les festivités du Liberty Weekend pour le centenaire de la statue

Ronald Reagan prononçant un discours lors du Liberty Weekend, le 4 juillet 1986.

La statue fut déclarée monument national le 15 octobre 1924 et fut confiée au National Park Service le 10 juin 1933. En 1986, le centenaire de la statue de la Liberté fut marqué par quatre jours de festivités appelés « Liberty Weekend »[44]. Celles-ci commencèrent le 3 juillet par une cérémonie d'ouverture sur Governors Island, et s'achevèrent le 6 juillet dans le Giants Stadium de New York. Ces quatre jours de fête marquèrent la fin des restaurations de l'édifice menées depuis le début des années 1980, sous la tutelle de la fondation Statue of Liberty-Ellis Island. Ces restaurations, dans lesquelles Chrysler fut partie prenante, furent terminées juste à temps pour la cérémonie du centenaire du monument, c'est pourquoi les différents acteurs des travaux rendirent hommage à la statue lors de ce Liberty Weekend.

La cérémonie d'ouverture, qui se tint le jeudi 3 juillet dans le port de New York et sur Governors Island, attira de nombreuses célébrités, comme Gene Kelly, Gregory Peck et Steven Spielberg. Le président de la République française de l'époque, François Mitterrand, fut quant à lui l'invité d'honneur de la cérémonie. Après plusieurs chansons interprétées par Debbie Allen, Neil Diamond et Frank Sinatra, le président de l'époque, Ronald Reagan prononça deux discours : le premier au milieu de la cérémonie pour dévoiler les travaux sur la statue, et le second à la fin, au moment d'allumer la torche de la statue, puis de déclencher les feux d'artifice. Le 4 juillet, jour de fête nationale fut quant à lui célébré, toujours en présence du président américain, par un déploiement naval de navires de ligne et de grands voiliers dans le port de New York. Reagan aurait alors dit que le cortège auquel le public allait assister était aussi coloré que des feux d'artifices, et que Lady Liberty elle-même[45]. Un concert fut donné plus tard dans la soirée, avec notamment la participation du compositeur John Williams. Le lendemain matin, l'épouse du président, Nancy Reagan prononça un discours marquant la réouverture de la statue au public, et le soir, un opéra fut joué à Central Park. Le 6 juillet, les cérémonies de clôture eurent lieu dans le Giants Stadium situé dans le New Jersey, mais géographiquement proche de la statue.

En prélude à ces festivités, le 6 février 1986, jour de l'anniversaire de Ronald Reagan pour ses 75 ans, l'ambassadeur de France à Washington, Emmanuel de Margerie, accompagné de Catherine Deneuve, avait remis au Président américain une statuette de cristal de 35,5 cm de haut et pesant près de 3 kg, réplique de la statue.

Les conséquences du 11 septembre

Article détaillé : Attentats du 11 septembre 2001.
La statue de la Liberté et, au second plan, les tours jumelles du World Trade Center sur le point de s'écrouler.

Autrefois, il était possible de visiter l'intérieur de la statue. Les visiteurs arrivaient par ferry, le plus souvent en provenance de Battery Park, et avaient la possibilité de grimper l'unique escalier en colimaçon au cœur de la structure métallique. La statue étant très exposée au soleil, il n'était pas rare que la température à l'intérieur du monument soit très élevée. Environ trente personnes à la fois pouvaient grimper les 354 marches conduisant à la tête de la statue et à sa couronne. De là, il était possible d'apercevoir le port de New York, mais pas la skyline[46] de Manhattan contrairement à une croyance répandue. Cela s'explique par le fait que le visage de la statue est orienté en direction de l'océan Atlantique et de la France, vers l'est. En outre, ce même panorama était relativement restreint étant donné que les 25 fenêtres de la couronne sont plutôt petites, la plus grande d'entre elles atteignant 46 centimètres de hauteur. Toutefois, cela ne décourageait pas les touristes, qui devaient en moyenne attendre trois heures pour pénétrer dans l'enceinte de la statue, sans compter l'attente au ferry et au guichet pour les billets.

Après les attentats du 11 septembre 2001, l'île de Liberty Island fut fermée, avant d'être à nouveau ouverte au public en décembre de la même année. Le monument en lui-même ne rouvrit que le 3 août 2004, mais l'accès à l'intérieur de la statue demeure fermé depuis les attentats. À l'heure actuelle, seuls le socle de dix étages et le musée qu'il abrite sont ouverts aux touristes, à condition que ceux-ci possèdent le Monument Access Pass (passe d'accès au monument). Il est possible de l'obtenir après une réservation deux jours au moins avant la visite, puis de le récupérer avant d'emprunter le ferry. En outre, bien que l'intérieur de la statue soit inaccessible, une baie vitrée située à l'intérieur du socle permet de voir la structure interne réalisée par Gustave Eiffel. Tous les visiteurs qui désirent se rendre sur Liberty Island sont contrôlés de la même manière que dans les aéroports.

Le 6 août 2006, la directrice du National Park Service, Fran Mainella annonça dans une lettre adressée à Anthony Weiner, représentant de l'État de New York, que l'intérieur de la statue resterait fermé indéfiniment. Mainella déclare dans sa lettre que « l'actuelle réglementation des accès reflète une stratégie de gestion responsable dans l'intérêt de tous nos visiteurs »[47].

À partir du 4 juillet 2009, l'accès du public à l'intérieur de la tête de la statue de la Liberté est rétabli pour deux ans avant une nouvelle fermeture devant permettre une rénovation totale[48].

Caractéristiques

Description et symbolique

Buste d'Hélios, divinité solaire de l'Antiquité. Détail d'un sarcophage romain du IIIe siècle. Les rayons de son diadème rappellent ceux de la statue de la Liberté

La statue représente une femme en station verticale, vêtue d'une robe ample et coiffée d'une couronne comportant sept pointes, symbolisant les « Sept Continents » (Amérique du Nord, Amérique du Sud, Europe, Asie, Afrique, Océanie et Antarctique)[49]. Cependant, les sept pointes pourraient également évoquer les sept océans (Arctique, Antarctique, Atlantique nord et sud, Pacifique nord et sud et Indien)[50]. Le diadème fait aussi penser à celui que portait le dieu du soleil Hélios. En tout cas, Bartholdi n'a pas retenu l'idée du bonnet phrygien, symbole de liberté depuis l'Antiquité. La statue tient dans sa main gauche une tablette, qu'elle garde près de son corps, alors que sa main droite brandit une torche enflammée, maintenue en hauteur. La tablette évoque la loi ou le droit, alors que la torche renvoie aux Lumières. Certains y ont vu un symbole maçonnique[51]. La structure est recouverte d'une fine couche de cuivre, qui repose sur une énorme structure en acier (à l'origine en fer puddlé), à l'exception de la flamme qui est recouverte de feuillets d'or. La structure repose sur un premier socle de forme carrée, lui-même posé sur un autre socle en forme d'étoile irrégulière à onze pointes. La hauteur de la statue de la Liberté est de 46,5 mètres, hauteur qui est portée à 92,9 mètres entre la base du piédestal et la torche[52]. La tablette tenue dans la main gauche est gravée de la date d'indépendance des États-Unis, écrite en chiffres romains : JULY IV MDCCLXXVI. Les vingt-cinq fenêtres symbolisent quant à elles vingt-cinq pierres gemmes trouvées sur la terre et les rayons du ciel qui brillent sur le monde[53]. Au pied de la structure se trouvent des chaînes brisées qui symbolisent la liberté. La statue est tournée vers l'est, c'est-à-dire vers l'Europe, avec laquelle les États-Unis partagent un passé et des valeurs.

The New Colossus, poème d'Emma Lazarus

Sur sa base, une plaque de bronze porte, gravée, une partie (la fin) du poème de la poétesse américaine Emma Lazarus, intitulé « The New Colossus » (« le nouveau colosse »). La plaque de bronze n'est pas d'origine, elle a été ajoutée en 1903[54]. Voici les derniers vers du poème, tel qu'écrit sur le socle, dans sa version originale puis traduit en français :

Give me your tired, your poor,
Your huddled masses yearning to breathe free,
The wretched refuse of your teeming shore.
Send these, the homeless, tempest-tost, to me,
I lift my lamp beside the golden door !

Garde, Vieux Monde, tes fastes d'un autre âge,
Donne-moi tes pauvres, tes exténués,
Qui en rangs pressés aspirent à vivre libres,
Le rebut de tes rivages surpeuplés,
Envoie-les moi, les déshérités, que la tempête m'apporte
De ma lumière, j'éclaire la porte d'or !

Répliques et produits dérivés

Réplique d'Odaiba dans la baie de Tōkyō, au Japon. On aperçoit au second plan le Rainbow Bridge.

En raison de son statut de monument universel, la statue de la Liberté a été copiée et reproduite à différentes échelles et en divers endroits du globe[55]. Ces reproductions vont des simples miniatures souvenirs vendues dans la boutique du musée aux reproductions à grande échelle qui siègent à l'entrée de certaines villes, soit parce qu'elles sont liées à l'histoire du monument ou de l'un de ses créateurs, soit parce que l'original constitue un symbole majeur de la Liberté à travers le monde[55].

Les premières miniatures de la statue, réalisées par l'entreprise Gaget Gautier (dont le nom pourrait avoir donné le mot « gadget » en anglais), commercialisées et distribuées aux nombreuses personnalités présentes lors de la cérémonie d'inauguration du 28 octobre 1886, ont servi de modèles aux diverses répliques construites par la suite. On en trouve surtout en France ou aux États-Unis[56], mais aussi en Autriche, en Allemagne, au Brésil, en Chine, en Italie, au Japon, au Viêt Nam, ancienne colonie française.

Parmi les répliques françaises du monument, la plus connue est celle, haute de 11,50 m, qui se dresse à l'extrémité aval de l'île aux Cygnes à Paris, à la hauteur du pont de Grenelle, près de l'ancien atelier de Bartholdi. Une autre réplique, érigée en 2004 à l'entrée nord de Colmar[57] pour marquer l'année du centenaire de la mort de Frédéric Auguste Bartholdi, se dresse comme une vigie au sommet du tertre d'un carrefour giratoire, d'où elle accueille les visiteurs entrant en ville. Avec ses trois tonnes pour douze mètres de haut, elle dépasse de cinquante centimètres son aînée parisienne du pont de Grenelle, jusque-là la plus grande en France, et est aussi la plus grande copie authentique de la « Liberté éclairant le monde ».

À Barentin (Seine-Maritime), une copie en polyester de 13,5 m et d'un poids de 3,5 tonnes, utilisée dans le film Le Cerveau de Gérard Oury (1969), qui devait être détruite, faute de dédouanement, après avoir séjourné dans les locaux de la douane de Saint-Maurice, a été conservée grâce à l'action de Paul Belmondo (le père de Jean-Paul Belmondo), du maire André Marie et de Gérard Oury. Il existe d'autres répliques, une à Lunel (Hérault), une réalisée dans les années 1900 sur la place du village de Saint-Cyr-sur-Mer (Var), une en fonte, datée de 1906, sur un monument dédié à Henri Saint-Romme sur la place centrale du village de Roybon (Isère), une sur la place centrale de Gourin (Morbihan), coulée en 1875 en l'honneur du Maréchal des logis Pobeguen dans le cadre de l'opération de financement du cadeau de la France aux États-Unis. Une réplique en bronze, élevée par souscriptions sur l'initiative des loges maçonniques de Poitiers et Neuville, trône au milieu de la place de la Liberté à Poitiers. Inaugurée le 14 juillet 1903, elle présente une torche singulière, différente de l'originale, et une couronne qui compte seulement 6 flèches[58].

Ailleurs dans le monde, les répliques les plus célèbres sont celles du casino New York - New York à Las Vegas et celle de l'Odaiba à Tōkyō. Durant les manifestations de la place Tian'anmen en 1989 à Pékin, les manifestants exhibèrent une statue baptisée Goddess of Democracy[59], qui s'inspirait très largement de la statue de la Liberté ; son sculpteur, Tsao Tsing-Yuan, déclara avoir volontairement changé son apparence pour ne pas paraître trop pro-américain[60].

En 1989, une réplique de la flamme, la Flamme de la Liberté, réalisée par deux entreprises françaises ayant participé à la restauration à New-York en 1985-86, "offerte par les États-Unis" grâce à une souscription lancée par l'International Herald Tribune, a été installée à Paris place de l'Alma. Elle est devenue depuis 1997 un monument commémoratif "spontané" de l'accident mortel de la princesse Diana, survenu juste au-dessous.

La statue de la Liberté dans la culture populaire

Affiche de propagande soviétique pendant la Guerre froide : Efim Dolgorouki, Liberté à l'américaine, 1949

La statue est très rapidement devenue une icône populaire, figurant sur de nombreuses affiches et images, dans divers films et livres. En 1911, l'écrivain américain O. Henry faisait dialoguer Miss Liberty avec une autre statue. En 1918, le monument figurait sur l'affiche du Victory Loan (prêt de la victoire) accordé par les États-Unis à l'Europe. Dans les années 1940 et 1950, de nombreux magazines à sensation dépeignaient la statue entourée de ruines et de sédiments. Pendant la Guerre froide, la statue était figurée sur les affiches de propagande comme symbole de la liberté ou des États-Unis. Les dessinateurs américains en ont fait l'incarnation de New York au moment des attentats du 11 septembre 2001. La publicité l'a aussi utilisée pour mettre en valeur des produits tels que le Coca-Cola ou le chewing-gum[37]. La statue a également inspiré des peintres du XXe siècle comme Andy Warhol[37].

Dans le cinéma, la statue a fait de très nombreuses apparitions. La toute première remonte à 1917, dans le film de Charlie Chaplin L'Émigrant. En 1942, elle apparaît dans le film d'Alfred Hitchcock, Cinquième Colonne lors de la scène finale[37]. À la fin de la première version de La planète des singes, elle se trouve en partie ensevelie sous le sable d'une plage. Dans S.O.S. Fantômes 2, Miss Liberty prend vie et s'anime pour vaincre les ennemis. Elle est également filmée dans d'autres blockbusters[61] comme Le Cinquième Élément, Le Jour d'après, A.I. Intelligence artificielle, ainsi que dans des cut-scenes de séries télévisées comme Sex and the City ou Les Experts : Manhattan. Dans Cloverfield, film catastrophe réalisé par Matt Reeves, un monstre sème la destruction dans New York. On voit une scène où la tête de la statue de la Liberté s'écrase brutalement en pleine rue.

La statue de la Liberté, submergée dans le lac Mendota à Madison (Wisconsin) en 1979 : un canular grandeur nature...

En 1978, la statue est au cœur d'un canular imaginé à l'université du Wisconsin-Madison. Plusieurs étudiants reproduisent les parties hautes de la statue pour les placer dans un lac gelé de la région, ce qui donne l'impression qu'elle est submergée. Le monument figure en outre sur les plaques d'immatriculation de l'État de New York ainsi que sur celles du New Jersey. Dans le milieu du sport, Lady Liberty sert de logo à l'équipe de la LNH des Rangers de New York, et à l'équipe de basket-ball des Liberty de New York, qui évolue en WNBA. Pour célébrer le centenaire du monument, la Poste française crée en 1986 un timbre représentant le visage de la statue et intitulé « Liberté ». En 2000, le monument fait partie des propositions pour désigner les « sept nouvelles merveilles du monde » (New7Wonders), projet lancé par le réalisateur suisse Bernard Weber. Le logo de l'Université de New York reprend la torche de la statue de la Liberté pour montrer qu'elle est au service de la ville de New York. La torche apparaît à la fois sur le sceau et sur le logo de l'université, dessiné par Ivan Chermayeff en 1965. Il existe également une torche en argent réalisée par Tiffany & Co (un don d'Helen Miller Gould en 1911).

Faits et anecdotes

Sauts en parachute, escalade, paramoteur et sauts à l'élastique

Le 2 février 1912, le réparateur de clochers Frederick R. Law réussit un saut en parachute depuis le balcon entourant la torche de la statue. L'autorisation lui avait été donnée par le capitaine d'armée chargé de Liberty Island. Selon un article du New York Times, le cascadeur « serait tombé comme un poids d'une hauteur de 23 mètres, alors que le parachute ne montrait aucune intention de s'ouvrir au départ », avant de descendre « gracieusement » mais d'atterrir durement pour enfin s'éloigner en boitillant[62].

La statue sur une pièce commémorative de l'État de New York, « portail de la liberté ».

En 2000, le pacifiste Tito Kayak, de son vrai nom Alberto de Jésus, escalada la statue de la Liberté et y déploya un drapeau portoricain, afin de réclamer la pleine indépendance de l'île[63].

Les suicides

Le premier suicide enregistré sur la statue de la Liberté remonte au 13 mai 1929. Au Times qui l'interrogeait, un témoin expliqua que celui qu'on allait identifier comme étant Ralph Gleason, avait rampé à l'extérieur depuis l'une des fenêtres de la statue avant de se retourner, comme pour rentrer, puis avait semblé glisser avant de tomber, rebondissant sur la poitrine de la structure dans sa chute. Le corps avait atterri sur un bout de pelouse au pied de la statue, à quelques pas d'un employé en train de tondre[64]. Six ans plus tard, en 1935, Jeffery Magee et Theodore Benz tentèrent de se suicider mais survécurent tous les deux, malgré de graves blessures.

La légende du mot gadget

Le jour de l'inauguration de la statue de la Liberté, le 28 octobre 1886, l'entreprise Gaget Gauthier aurait distribué des miniatures de la statue aux personnalités présentes pour la cérémonie. Les invités se seraient ainsi demandé entre eux, et avec l'accent américain : « Do you have your Gaget? », c'est-à-dire « Avez-vous votre Gaget ? » ce qui aurait donné naissance au mot aujourd'hui très employé dans la langue française gadget[65].

Citations

  • « Je ne sais pas trop pourquoi on a choisi ce sujet. Le Nouveau Monde, à ce qu’on prétend, possède toutes les libertés et, par conséquent, il n’a pas besoin d’être éclairé davantage[66] ». Jacques Offenbach
  • « La dernière fois que j'ai pénétré une femme, c'était la statue de la Liberté. » Woody Allen.

Chiffres

Statue liberté animation.gif
46,07 m. La hauteur du sol au sommet de la base
92,99 m. La taille totale de la structure, socle compris
5 m. La taille de la main
2,44 m. La taille de l'index
4,40 m. La hauteur de la tête
3,05 m. La largeur de la tête
0,76 m. La largeur d'un œil
1,37 m. La taille du nez
12,8 m. La longueur du bras droit
7,19 m. La longueur de la tablette
4,14 m. La largeur de la tablette
3,5 m. La longueur du plus grand rayon de la couronne
225 En tonnes, la masse de la structure (dont 125 d'acier et 31 de cuivre)
40 Le nombre de personnes qui peuvent tenir dans la tête
3,5 Le nombre de mois nécessaires à l'assemblage de la structure
2,37 L'épaisseur en millimètres des plaques de cuivre
210 Nombre de caisses utilisées pour transporter la statue, démontée, de la France vers les États-Unis
343 000 Le coût estimé, en euros à la construction
12/07/1886 La date du premier rivet posé
04/07/1776 La date inscrite en chiffres romains sur le livre

Galerie de photos

Le monument

Les répliques

Voir aussi

Bibliographie

Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article : Ouvrage utilisé comme source pour la rédaction de cet article

  • (en) Leslie Allen, Liberty: The Statue and the American Dream (ASIN:B000HMACQI)
  • (en) Moreno Barry, The Statue of Liberty Encyclopedia, New York, Simon & Schuster, 2000, (ISBN 978-1-59764-063-3)
  • (en) Serge Hochain, Building Liberty: A Statue is Born, (ISBN 978-0-7922-6765-2)
  • (en) Betsy Maestro, Giulio Maestro, The Story of the Statue of Liberty, (ISBN 978-0-688-08746-3)
  • (en) Marc Tyler Nobleman, The Statue of Liberty (First Facts: American Symbols), (ISBN 978-0-7368-4703-2)

Articles connexes

Liens externes

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Notes et références

  1. (fr) Statue de la Liberté, 2007. Consulté le 24-06-2007
  2. Littéralement ère des avions. Il s'agit de la période où les avions et les vols transatlantiques ont commencé à se démocratiser, notamment à partir des années 1950.
  3. (fr) La Statue de la Liberté, 2007. Consulté le 24-06-2007
  4. a et b R. Belot, D. Bermond, Bartholdi, 2004, p.237
  5. R. Belot, D. Bermond, Bartholdi, 2004, p.255
  6. R. Belot, D. Bermond, Bartholdi, 2004, p.399
  7. Ruth Brandon, Singer and the Sewing Machine: A Capitalist Romance, p. 211
  8. Leslie Allen, Liberty: The Statue and the American Dream, p. 21
  9. Alice J. Hall, Liberty Lifts Her Lamp Once More, juillet 1986
  10. R. Belot, D. Bermond, Bartholdi, 2004, p.400
  11. (en) American Parks Network, « Statue of Liberty : History », 2007. Consulté le 2007-02-07
  12. R. Belot, D. Bermond, Bartholdi, 2004, p. 279-281
  13. Le Havre offrit 1 000 francs, le conseil municipal de Paris, 10 000 francs ; R. Belot, D. Bermond, Bartholdi, 2004, p.295
  14. Chiffre invérifiable : R. Belot, D. Bermond, Bartholdi, 2004, p.295
  15. Jacques Betz, « Frédéric-Auguste Bartholdi, sa vie et son œuvre », dans Annuaire de la Société d'histoire et d'archéologie de Colmar, 1979, p.128
  16. R. Belot, D. Bermond, Bartholdi, 2004, p.299
  17. R. Belot, D. Bermond, Bartholdi, 2004, p.300
  18. R. Belot, D. Bermond, Bartholdi, 2004, p.329
  19. (en) s9.com Biography, « Bartholdi-Frederic, Auguste », 2006. Consulté le 12-05-2007
  20. Extrait du brevet : « a statue representing Liberty enlightening the world, the same consisting, essentially, of the draped female figure, with one arm upraised, bearing a torch, and while the other holds an inscribed tablet, and having upon the head a diadem, substantially as set forth. »
  21. Extrait du brevet: « Classical, yet severe and calm, features »
  22. Extrait du brevet : « Thrown slightly over to the left so as to gravitate upon the left leg, the whole figure thus being in equilibrium. »
  23. (en) Extrait du brevet : « In any manner known to the glyptic art in the form of a statue or statuette, or in alto-relievo or bass-relief, in metal, stone, terra-cotta, plaster-of-paris, or other plastic composition. »
  24. (en) Gary Feuerstein, « LIBERTY ISLAND CHRONOLOGY », 2007. Consulté le 25-06-2007
  25. (fr) Histoire et Patrimoine, « BARTHOLDI - un livre de Robert Belot et Daniel Bermond », 2007. Consulté le 23-05-2007
  26. qui donna son nom au prix Pulitzer
  27. R. Belot, D. Bermond, Bartholdi, 2004, p.348
  28. R. Belot, D. Bermond, Bartholdi, 2004, p.350
  29. R. Belot, D. Bermond, Bartholdi, 2004, p.344
  30. Yvon Pailhès, Rouen : un passé toujours présent… : rues, monuments, jardins, personnages, Luneray, Bertout, 1994, 285 p. (ISBN 2-86743-219-7) (OCLC 466680895), p. 238-239 
  31. R. Belot, D. Bermond, Bartholdi, 2004, p.370
  32. R. Belot, D. Bermond, Bartholdi, 2004, p.363
  33. R. Belot, D. Bermond, Bartholdi, 2004, p.337
  34. François Weil, Histoire de New York, Paris, Fayard, 2005, (ISBN 978-2-213-61856-2), p.103
  35. (fr) M. Méric, « Frédéric DESMONS », 2007. Consulté le 23-05-2007
  36. R. Belot, D. Bermond, Bartholdi, 2004, p.394
  37. a, b, c et d R. Belot, D. Bermond, Bartholdi, 2004, p.409
  38. (en) National Lighthouse Museum, « Lighthouses of New York Harbor. Statue of Liberty », 2001. Consulté le 14-05-2007
  39. (en) lighthousefriends, « Statue of Liberty, NY », 2007. Consulté le 14-05-2007
  40. (en) Black Tom Explosion, FBI
  41. (en) When Liberty trembled, Frank Warner, 4 juillet 2009, Morning Call
  42. (en) Robert Pear, « Iacocca and Secretary of Interior Clash Over Statue Panel Ouster », The New York Times, 14/2/1986. Consulté le 11-10-2008
  43. Téflon Société chimique de France, Polytétrafluoroéthylène (PTFE) et résines fluorocarbonées, 8e Édition : 2009
  44. (en) The National Park Service, « Statue of Liberty History », 2006. Consulté le 15-05-2007
  45. (en) Site des archives de Ronald Reagan, « Remarks During Operation Sail in New York, New York, July 4, 1986 ». Consulté le 15-05-2007
  46. Terme commun désignant la ligne d'horizon de Manhattan, caractérisée notamment par des nombreux gratte-ciel
  47. (en) Statue of Liberty's crown to stay closed, USA Today (en publiant une nouvelle de Associated Press), 10/8/2006. Consulté le 16/10/2008
  48. (fr) New York : la couronne de la Statue de La Liberté rouvre ses portes, Tourmagazine, 14 mai 2009. Consulté le 14 mai 2009
  49. (en) Vincent Dipietro, « Statue of Liberty National Monument », National Park Service. Consulté le 17-05-2007
  50. (en)Divers sur la Statue (consulté le 7 juin 2007).
  51. Bartholdi était franc-maçon ; R. Belot, D. Bermond, Bartholdi, 2004, p.405
  52. (fr) La Statue de la Liberté, Insecula, 2007. Consulté le 12-05-2007
  53. (en) Statue of Liberty National Monument, National Park Service. Consulté le 19 octobre 2008
  54. François Weil, Histoire de New York, Paris, Fayard, 2005, (ISBN 978-2-213-61856-2), p.104 ; R. Belot, D. Bermond, Bartholdi, 2004, p.406
  55. a et b (en) Exhibitions: Replica of the Statue of Liberty, Brooklyn Museum. Consulté le 19-06-2007
  56. (en) Replica Statue of Liberty Search, Troop 101, 2007. Consulté le 25-06-2007
  57. La statue de la Liberté de Colmar
  58. Poitiers (Vienne), place de la Liberté, Monument commémoratif dit " la Liberté "
  59. Déesse de la démocratie, Marie-Claire Bergère, La Chine de 1949 à nos jours, Paris, Armand Colin, 2000, p.220
  60. Tsao Tsing-yuan, « The Birth of the Goddess of Democracy », in Popular Protest and Political Culture in Modern China, Jeffrey N. Wasserstrom, Elizabeth J. Perry, 140-7, Boulder, Col.: Westview Press, 1994.
  61. Production cinématographique à gros budget
  62. Information provenant du New York Times du 3 février 1912, page 4: "Parachute Leap Off Statue of Liberty; Steeplejack Had First Thought of Jumping Off the Singer Building. Steers With His Arms And Lands Safely on Stone Coping 30 feet from Water's Edge—He Won't Talk About It."
  63. George Rishmawi et Jenka Soderberg, « Bilin : 22 blessés dont la lauréate du Prix Nobel de la Paix, Mairead Corrigan Maguire, Tito Kayak a été arrêté », dans Résister ! du 22/04/2007, [lire en ligne]
  64. Extrait du New York Times du 14 mai 1929, page 1: Youth Plunges Off Statue of Liberty Crown, 200 Feet High, in First Suicide at That Spot.
  65. voir La Liberté éclairant le monde et Gaget-Gauthier
  66. Notes d'un musicien en voyage, Jacques Offenbach, 1877
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