Société Vicat

Société Vicat

Vicat (société)

Vicat
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Création 1857 (société centenaire)
Dates clés 1817,1922,1965,1974,1991,1999
Personnages clés Louis Vicat, Joseph Vicat, Joseph Merceron-Vicat, Guy Sidos
Forme juridique S.A. Cotée en bourse
Siège social Tour Manhattan, Paris La Défense et L'Isle d'Abeau
Actionnaires Famille Merceron-Vicat (24ème fortune française)
Activité(s) Ciment et matériaux de construction
Produit(s) Ciments, Béton, Granulats, Chimie du bâtiment, Papier, Préfabrication béton, Transports et grands travaux
Effectif 6700 Salariés (mars 2007)
Site Web http://www.vicat.fr
Fonds propres 1.7 Milliards d'Euros (2006)
Dette 245 Millions d'Euros (2006)
Chiffre d'affaires 2.137 Milliards d'Euros (2007)
Résultat net 299 Millions d'Euros (2007)
Principaux concurrents
Lafarge, Italcementi, Buzzi Unicem

La Société des Ciments Vicat est une société cimentière fondée par Joseph Vicat, fils de Louis Vicat, en 1853 à Vif (près de Grenoble, dans le département de l'Isère), aujourd'hui cotée en bourse mais dont le capital est toujours contrôlé par la famille Merceron-Vicat.

La société Vicat a toujours eu une importante activité de recherche et, maîtrisant parfaitement les processus de fabrication, elle s'est spécialisée dans les travaux importants avec des ciments de haute technicité comme le Double Artificiel Vicat élaboré en 1857.

Son activité s'est rapidement développée ; son attitude sous l'Occupation est controversée.

Elle est aujourd'hui présente en France (numéro 3 du marché derrière Lafarge et Ciments français/Italcementi, en Suisse (numéro deux du marché), aux États-Unis, en Turquie, en Italie, en Égypte, au Sénégal, au Mali, au Kazakhstan et en Inde.

Le groupe Vicat a fabriqué, en 2007, 14 M de tonnes de ciment. Son activité d'incinération de déchets provoque des réactions hostiles des écologistes et des riverains des cimenteries.

Sommaire

Dates-clefs

Des inventions à l'entreprise familiale

Premier pont réalisé en béton par Joseph et Louis Vicat, au Jardin des plantes de Grenoble, en 1855.

1817 : Découverte des principes d'hydraulicité des liants (chaux et ciment naturel par Louis Vicat.

1836 : Découverte des éléments constitutif des ciments à forte résistance (ciments portland actuels) : cuisson à 1 450° C et clinker.

1853 : Joseph Vicat, fils de Louis crée une cimenterie industrielle à Vif.

1875 : La société Vicat créé l'usine de ciment prompt naturel à La Pérelle, Isère.

1907 : Fondation d'un "syndicat libre" en Isère avec la participation de Solange Merceron-Vicat, membre de la Ligue iséroise des femmes françaises pour la défense des jaunes[1].

1909 : La société Vicat rachète les ciments Berthelot à Vif.

1922 : Le groupe Vicat ouvre à Montalieu (Isère) et à La Grave de Peille (Alpes-Maritimes) les deux plus grandes cimenteries de France

Dans la tourmente

1936 (octobre) : Les usines Vicat de l'Isère sont occupées par les grévistes[2].

1941 : Sous l'Occupation, Joseph Merceron-Vicat est nommé membre du Conseil national instauré par Vichy[3]. Il y propose un « Schéma d'organisation corporative », dans une vision très pétainiste des rapports sociaux[4].

1942 : Joseph Merceron-Vicat déclare le 27 juin 1942 : « Suivons le maréchal et le chef du gouvernement. L'Empire français prendra dans l'Europe nouvelle la place que lui confère son passé garant de si riches promesses pour l'avenir. »[5]. Il passe ainsi du pétainisme au soutien à Pierre Laval et à l'Europe nouvelle des nazis[6]. Les liens de son entreprise avec les commandes allemandes se renforcent.

1941-1942 : Les bénéfices du groupe Vicat sont très supérieurs à ceux de 1940 et l'entreprise renoue avec les dividendes, après la crise de la fin des années 1930[7].

1944 : Le 8 août 1944, le cours des valeurs Ciments Vicat est passé à 5350 F. (contre 270 F. au 1er janvier 1939) soit un coefficient de hausse de 19,81. Bien que gênée par le manque de charbon et de main d'œuvre, Vicat a bénéficié des commandes allemandes (mur de l'Atlantique...)[8].

1945 : A la Libération, menacé d'être fusillé, Joseph Merceron-Vicat aurait payé pot-de-vin versé aux autorités françaises[9]. Joseph Merceron-Vicat est finalement incarcéré jusqu'en 1953.

Croissance

1965 : Une vague de restructuration intense parcourt le secteur, le Groupe Vicat n'est pas en reste et acquiert les Ciments de Voreppe et Bouvesse, Ciments Chiron...

1968 : Le groupe Vicat acquiert les ciments de Xeuilley au groupe Heidelberg en échange d'action Vicat.

1974 : Premier investissement aux États-Unis (premier marché mondial): achat de la cimenterie de Ragland en Alabama.

1975 : Rachat des Ciments de la Porte de France à Grenoble et Saint-Egrève.

1986: Nouvel investissement aux États-Unis via le rachat de la cimenterie de Lebec, près de Los Angeles en Californie.

1991-1994 : Arrivée en Turquie par le rachat des cimenteries de Konya Çimento en Anatolie Centrale et de Baştaş Başkent Çimento près d'Ankara.

1996 : Guy Sidos que les écologistes considèrent comme proche, par sa famille (celle de Pierre Sidos), des milieux d'extrême-droite[10], futur directeur général de la société Vicat, se marie avec Sophie Merceron-Vicat[11].

1999 : Acquisition de Sococim à Rufisque, près de Dakar, au Sénégal, permettant de profiter et de développer ses parts de marchés dans les pays voisins.

2001 : Acquisition du Groupe Vigier en Suisse et de ses filiales de préfabrication béton.

2003 : Acquisition de Cementi Centro Sud sur le côte sud-ouest de la Sardaigne et prise de participation dans Sinaï Cement Company en Égypte.

Toutes ses acquisitions ainsi qu'une politique d'accroissement des capacités de productions internes ont fait passer la production de 2 millions de tonnes de ciments en 1965 à plus de 15 millions de tonnes en fin 2003. Soit un accroissement annuel continu de 18 % des capacités de production sur la période considérée.

Une entreprise contestée

1994 : Pour avoir enfreint les règles de la concurrence européenne, la société Vicat est condamnée, avec 33 autres cimentiers européens, à une amende record (cartel européen du ciment).</ref> http://archives.lesechos.fr/archives/1994/LesEchos/16783-26-ECH.htm </ref>.

1996 : Pour avoir enfreint les règles de la concurrence française dans le BPE/Béton Prêt à l'Emploi, la société Vicat est condamnée à une amende record (cartel français du béton).

1998 : Plusieurs centrales à béton toulonnaises de la société Vicat (Béton 83) sont plastiquées par la mafia varoise pour envoyer un message.[réf. nécessaire]

2002 : Les autorités françaises décident d'intervenir en Afrique pour empêcher la société Vicat de passer à l'acte. </ref> BULLETIN D'ETUDES DE LA MARINE n°39, septembre 2007,pages 71/2ème colonne et 73/2ème note bas de page[www.cedoc.defense.gouv.fr/IMG/pdf/BEM_39_web_1_.pdf]</ref>.

2005 : Le CNIID, Pour La Terre et les comités de riverains organisent un cycle de conférences intitulé Les cimenteries, une zone de non-droit. Le docteur Neil Carman, biologiste, inspecteur de fours d’incinérateurs ou de co-incinérateurs et conseiller à l’Agence de protection de l'environnement des États-Unis, y intervient. Ces organisations dénoncent des pratiques qu'elles estiment illégales dans l'incinération des déchets par Vicat.

2006 : La société Vicat est incriminée par la DDE (Direction Départementale de l'Equipement) de Savoie dans un sinistre mettant gravement en cause le professionalisme de ses laboratoires BPE/Béton Prêt à l'Emploi (malfaçons en série dans la vallée de la Maurienne suite béton friable de mauvaise qualité). La société Vicat peine à éteindre la mèche...[12].

2007 : La société Vicat et les ciments Lafarge sont condamnés pour entente illégale[13] et abus de position dominante collective sur le marché de gros de l'approvisionnement de la Corse en ciment[14].

2008 : Guy Sidos devient directeur général de la société Vicat[15].

2008 (26 novembre) : Nouvelle manifestation à Nice contre le projet d'incinération de 105 000 tonnes de déchets organisée par le Collectif d’opposition au projet de co-incinération de VICAT[16].

Répartition des activités

Ciment

12 usines : 5 en France (Xeuilley, Crechy, Montalieu, Saint-Egrève, La Grave de Peille), 2 aux États-Unis, 2 en Turquie, 1 au Sénégal, 1 en Suisse, 1 en Égypte et 3 stations de broyage, 2 en France et 1 en Italie. Capacité : 21 000 000 de tonnes à l'issue de la réalisation du programme d'investissements. Effectif: 2 309 personnes. Part du chiffre d'affaires 2006 générée par cette activité : 45.3 %

Béton

226 centrales en France, aux États-Unis, en Turquie et en Suisse. Production : 9 739 000 de mètres cubes.

Granulats

70 sites en France, en Turquie, au Sénégal et en Suisse. Production : 20 915 000 de tonnes. Effectif Béton et Granulats: 2 897 personnes.

Part du chiffre d'affaires 2006 générée par les activités Béton et Granulats : 40.3 %

Autres produits et services

  • Chimie du bâtiment
  • Papier, sacs et impression-écriture
  • Transport et grands travaux
  • Préfabrication de produits en béton
  • Effectif: 1 436 personnes.
  • Part du chiffre d'affaires 2006 générée par cette activité : 14.4 %

Stratégie

Pour répondre à la demande croissante des marchés, le groupe Vicat a engagé un programme d’augmentation de ses capacités de production ciment de 50% d’ici à fin 2010.

Il se fixe d’autre part pour objectif prioritaire la réalisation d’acquisitions.

Contestation par les écologistes et les riverains

L'usage des cimenteries pour l'incinération est l'objet d'une contestation de la part d'associations écologiques et de riverains. Ainsi, à Bouvesse-Quirieu où une association de riverains[17] s'oppose au préfet[18] sur l'usage polluant de la cimenterie et à Nice où une manifestation est organisée en 2008 contre le projet d'incinération de 105 000 tonnes de déchets par Vicat[19].

Notes et références

  1. Martine Ratto et Andrée Gautier, « Les syndicats féminins libres de l'Isère 1906-1936 », article paru sur le site de la revue Clio : [1]
  2. « C’était le 17 octobre 1936, L’Isère ouvrière en grève », article disponible sur l'espace documentaire du Conseil Général de l'Isère: [2]
  3. Arnaud Berthonnet, docteur en histoire économique et sociale, Université de Paris-Sorbonne (Paris IV), « L’histoire d’une épuration : l’industrie du bâtiment et des travaux publics en région parisienne (1944-1949) » article paru sur le site du CAIRN : [3].
  4. Michèle Cointet, Le Conseil national de Vichy: vie politique et réforme de l'état en régime autoritaire 1940-1944, Paris, Aux amateurs de livres, 1989, p. 85.
  5. Le Petit dauphinois, 29 juin 1942.
  6. André Gueslin, Les facs sous Vichy: étudiants, universitaires et Universités de France pendant la Seconde guerre mondiale, Actes du colloque des universités de Clermont-Ferrand et de Strasbourg, Publication de l'Institut d'Études du Massif Central, 1994, p. 126.
  7. Pauline Destrem et Dominique Destrem, A la botte: la bourse sous l'occupation, L'âge d'homme, 2003, p.258.
  8. Pauline Destrem et Dominique Destrem, A la botte: la bourse sous l'occupation, L'âge d'homme, 2003, p.260.
  9. André Kaspi, La Deuxième Guerre mondiale: Chronologie commentée, Éditions Complexe, 1999, p. 195-198 (ISBN 2870275919).
  10. [4]
  11. Biographie officielle de Guy Sidos sur le site de Vicat : [5]
  12. [6].
  13. Les Échos, 13 mars 2007.
  14. Concurrence - Distribution - Abus de position dominante collective - Comportement indépendant. Cour de Cassation, com., 7 juillet 2009, n°08-15.609 (n°706 FS-P+B) Sté Vicat c/ Ministre de l’économie, des finances et de l’emploi. Analyse de la décision sur le site Newsletter des avocats Amado, août-sept. 2009, Droits des affaires, concurrence, distribution et consommation : [7]
  15. Le Moniteur, « Guy Sidos, nouveau directeur général de Vicat », 10 mars 2008 : [8]
  16. Information sur le site du Mouvement démocrate niçois : [9] et sur le site du PCF niçois : [10].
  17. Tract de l'association sur le site : [11]
  18. Réponse du préfet sur l'émission de CO² par Vicat : [12]
  19. Sur le site du Mouvement démocrate niçois, déjà cité.

Annexes

Bibliographie

  • Michèle Cointet, Le Conseil national de Vichy : vie politique et réforme de l'état en régime autoritaire 1940-1944, Paris, Aux amateurs de livres, 1989.

Liens externes

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