Siège de Ciudad Rodrigo (1812)

Siège de Ciudad Rodrigo (1812)
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Siège de Ciudad Rodrigo
Donjon du château d'Enrique II, Ciudad Rodrigo
Informations générales
Date 8 janvier 1812-19 janvier 1812
Lieu Ciudad Rodrigo
(Espagne)
Issue Victoire anglo-portugaise
Belligérants
Drapeau de l'Empire français Empire français Drapeau du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande Royaume-Uni
Flag Portugal (1707).svg Royaume de Portugal
Commandants
Jean Léonard Barrié Arthur Wellesley de Wellington
Forces en présence
1 900 27 canons de siège
Pertes
600 morts ou blessés
1 300 prisonniers
1 100 morts ou blessés
Guerre d'indépendance espagnole
Batailles
Campagne de Castille (1811-1812)

Badajoz (1erGebora) – Campo Maior (en) – Albuera – Usagre (en) - Fuentes de Oñoro – Arroyo dos Molinos (en) – Tarifa – Navas de Membrillo – L'Orbigo – El Boden - Ciudad Rodrigo (2e) – Badajoz (3e) – Villagarcia (en) – Almaraz (en) – Maguilla (en) - Arapiles – Garcia Hernandez (en) – Majadahonda (en) – Burgos – Villodrigo – Venta del Pozo (en) 

Murailles de la Ciudad Rodrigo

Le siège de Ciudad Rodrigo, du 8 au 19 janvier 1812, est la bataille de la Guerre d'indépendance espagnole où les forces anglo-portugaises de Wellington reprennent la ville de Ciudad Rodrigo à la garnison française. Il ne doit pas être confondu avec le siège de 1810 qui a vu les Français prendre la ville aux espagnols.

Sommaire

Contexte

En 1810, les Français avaient pu prendre la place lors d'un premier siège après avoir installé leurs batteries de siège sur le Grand Teson, une colline située au nord ouest de la ville, surplombant les fortifications. Conscients de cette faiblesse dans le dispositif de défense de la ville, les Français avaient construit un fort sur cette colline afin d'en interdire l'accès aux assaillants.

De 1810 à 1812, les troupes britanniques et portugaises seront bloquées à la frontière à 27 km de Ciudad Rodrigo, et ceux malgré leurs victoires à Fuentes de Onoro et à El Bodon le 25 septembre 1811 (14 km de Ciudad Rodrigo).

En 1812, Wellington veut prendre la ville rapidement car il craint qu'elle ne reçoive les secours de l'armée de Marmont et de celle du général Jean Dorsenne.

Le siège

Le siège commença le 8 janvier 1812 par une attaque surprise du fort du Grand Teson, qui est enlevé par la division légère britannique. Cette prise permet de creuser le premier parallèle[1] où furent installées les batteries de siège. Le pilonnage des remparts commença le 13 janvier.

Sur une colline moins élevée (le Petit Teson) mais située entre le Grand Teson et les remparts, Le couvent de Santa Cruz, qui commande le Petit Teson est pris par les Britanniques, repris par les Français et finalement reste aux mains des Britanniques après d'âpres combats. Les Britanniques creusent alors un second parallèle. Le 19 janvier, une grande brèche est ouverte à l'angle nord-ouest de la ville et une autre plus petite à 200 m à l'Est de la première.

Les Français renforcent le sommet de la grande brèche avec des chevaux de frise et minent les éboulis qui y donnent accès. Ils creusent une tranchée de cinq mètres de profondeur et trois mètres de large sur le terre plein autour du sommet de la brèche. Deux canons de 24 livres sont placés sur les côtés afin de balayer la brèche. Le fond de la tranchée est semé de quadripointes[2] et de chevaux de frise. Des fagots de combustible sont prévus pour éclairer les approches de la brèche en cas d'attaque nocturne.

Les Français n'ont pas le temps de disposer des chevaux de frise et de creuser des tranchées pour renforcer la petite brèche, car celle-ci est ouverte au dernier moment. Un canon hors service est placé en travers du sommet et un autre balaye la pente de la brèche.

L'assaut est prévu dans la nuit du 19 janvier. La 3e division est assignée à la brèche principale, la petite brèche est attribuée à la division légère. Trois attaques de diversion ont été planifiées. Un bataillon de chasseurs portugais doit traverser le pont et prendre quelques redoutes près de la porte principale, qui protège les défenseurs des fossés[3]. Le 5e régiment doit attaquer depuis le couvent de Santa Cruz et nettoyer le parapet entre les fossés de tous défenseurs, et le 94e régiment doit nettoyer le fossé en avant du parapet.

A 7 heures du soir l'attaque commence avec les chasseurs portugais qui foncent sur le pont et prennent les postes avancés. Les deux autres régiments accomplissent rapidement leur mission. La voie est libre pour l'attaque principale. Celle-ci est menée par la brigade du général McKinnon, précédée de 150 hommes portant des sacs de foin[4]. À peu près au même moment les 5e et 95e régiments terminent le nettoyage des parapets et dans leur enthousiasme poursuivent jusqu'à la brèche principale qu'ils atteignent avant la force d'assaut principale ! La brigade de McKinnon les suit de près, mais tous sont arrêtés par la tranchée creusée au sommet de la grande brèche. À ce moment ils subissent le feu meurtrier des deux canons qui balayent à bout portant avec de la mitraille. Alors que les Britanniques tournoient en désordre, les Français mettent à feu une mine enterrées sous des décombres. Cette explosion massive assomme les assaillants et provoque de lourdes pertes parmi les chefs. Les Britanniques parviennent bientôt à se reformer et par des efforts héroïques réduisent au silence les deux canons et prennent la brèche. La voie vers l'intérieur de la ville était ouverte !

La division légère se rassemble derrière le couvent de San Francisco avant son assaut vers la petite brèche. Malgré le grand nombre d'officiers supérieurs, cette attaque est mal menée depuis le départ. Les troupes portant les sacs de foin se perdent et la première vague d'assaut[5] attaque le parapet entre les deux fossés, pensant qu'il s'agit du rempart. Une fois que la brèche localisée, la force d'assaut principale rencontre peu de résistance et progresse vers le haut. Les défenseurs battent en retraite jusqu'à la place principale où bientôt ils se rendent.

La ville est maintenant aux mains des Britanniques, et rien ne peut arrêter les troupes victorieuses. Les 12 heures suivantes sont marquées par une orgie sauvage de pillage, de viols et de beuveries. Des fortunes sont faites en une nuit et aussitôt dissipées en boissons. Personne n'est en sécurité, pas même les officiers britanniques. Au matin les soldats sont repris en main et commencent les travaux de réparation.

Bilan de la bataille

Les pertes britanniques pendant tout le siège furent d'environ 1 100 morts ou blessés. Au cours de l'assaut lui-même, les pertes dans la troupe ne furent pas particulièrement lourdes avec environ 100 morts et 400 blessés. Cependant, les pertes parmi les officiers, et particulièrement les officiers supérieurs, furent très lourdes avec 59 morts ou blessés. Le général Craufurd, commandant de la division légère fut mortellement blessé, alors que le général McKinnon, commandant de la force d'assaut fut tué dans l'explosion de la mine qui ébranla la grande brèche. Le général Vandeleur, commandant de la brigade qui donna l'assaut à la petite brèche fut aussi grièvement blessé.

Des 1 900 hommes de la garnison française, environ 600 furent tués ou blessés pendant le siège.

Sources

  • Lien externe:The siege of Ciudad Rodrigo by Robert Burnham[1]
  • Lien externe:The Peninsular War[2]
  • Lien externe: Carte du siège de Ciudad Rodrigo [3]

Notes et références

  1. Tranchée parallèle aux remparts de l'assaillant, et donc protégée des tirs ennemis en enfilade
  2. Pièces d'acier forgées présentant quatre pointes, orientées de telle sorte qu'une pointe est toujours dirigée vers le haut, ces "accessoires" étaient prévus pour être utilisés en rase campagne autour des points à protéger contre les charges de cavalerie ennemie, en particulier, autour des batteries de canon de campagne.
  3. La ville était entourée de deux fossés, entre lesquels s'élevait un mur avec parapet d'où les défenseurs pouvaient couvrir d'un feu de mousquèterie le fond des fossés qui étaient hors ligne de tir depuis le haut des remparts
  4. Ces sacs devaient être jetés dans le fossé au pied du mur extérieur afin d'amortir la chute des assaillants qui devaient sauter dans le vide d'une hauteur de 6 mètres
  5. En anglais "The forlorn hope", ce qui donne une idée sur les chances de survie de la première vague d'assaut, qui selon l'expression française attaque en "enfants perdus".

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Siège de Ciudad Rodrigo (1812) de Wikipédia en français (auteurs)

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