Sihanouk

Sihanouk

Norodom Sihanouk

Images de Norodom Sihanouk à l'aéroport de Siem Reap

Norodom Sihanouk (né en 1922) est un homme politique cambodgien qui fut roi, président puis à nouveau roi du Cambodge. Il fut aussi poète (musicien), romancier, journaliste et cinéaste. Le nom dynastique Norodom dérive du sanskrit Narottama : "le meilleur (uttama) des hommes (nara)", épithète de Vishnu. Le prénom Sihanouk est issu du pâli Sihahanu : "à la mâchoire (hanu, cf. Hanuman) de lion (siha)", qui est une épithète du Bouddha et le nom du grand-père paternel de celui-ci.

Sommaire

Biographie

Norodom Sihanouk, né le 31 octobre 1922 à Phnom Penh, suit des études secondaires au Lycée Chasseloup Laubat de Saïgon au Vietnam, le Cambodge n'ayant pas d'écoles secondaires. C'est le gouverneur général de l'Indochine, l'amiral Decoux qui lui annonce au début 1941 que la France nourrit des ambitions politiques pour sa personne et lui remet quelques mois plus tard la couronne d'or des souverains d'Angkor.

Bouddhiste, considérant que « monogamie égale monotonie », il prend plusieurs épouses et leur fait de nombreux enfants. Au début de son règne, il s'occupe aussi beaucoup du Ballet royal.

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Carrière politique

Action politique

En soutenant l'accession de Norodom Sihanouk au trône, en 1941, la France aurait espéré qu'il serait aussi docile que l'empereur du Vietnam Bảo Đại.

Devenu Dieu Roi, il se fait appeler Samdedh'Euv (Monseigneur Papa) et exige que les paysans se prosternent à ses pieds, considérant que « c'est l'expression de l'unité du royaume ».

En mars 1945, l'Empire du Japon prend le contrôle de l'Indochine, détruisant l'administration coloniale française. Pressé par les Japonais, Norodom Sihanouk proclame l'indépendance du Cambodge, mais sans s'avancer dans la collaboration avec le Japon[1]. Toutefois, il est très vite mis sous la tutelle de Son Ngoc Thanh, un dirigeant nationaliste jusque-là en exil à Tokyo et qui, par sa francophobie, offrait de meilleures garanties de soutien aux autorités nipponnes. Son Ngoc Thanh, soutenu par les Japonais, s'auto-proclame chef du gouvernement dans la nuit du 8 au 9 août[2].Cette première indépendance, toute relative, sera de courte durée et prendra fin en octobre de la même année, avec le retour des Français et l'emprisonnement en métropole de Son Ngoc Thanh.

Le monarque prend alors goût à la politique et dirige même pendant un mois, le gouvernement en 1950.

Il reviendra à la tête du gouvernement en juin 1952 et se donnera trois ans pour obtenir une indépendance totale. Il va lancer sa "campagne royale pour l’indépendance". En 1953, il vient en France, puis se rend au Canada et aux Etats-Unis, s’exile en Thaïlande pour faire pression sur Paris avant de rentrer triomphalement chez lui en Novembre. Depuis le 17 octobre, le Cambodge est pleinement souverain.

Dès lors, le pouvoir appartient à Sihanouk. Il lance un mouvement – il insiste pour qu’on ne l’appelle pas "parti" -, le Sangkum Reastr Niyum, la communauté socialiste populaire.

En mars 1955, Sihanouk accompli un geste peu banal : il abandonne sa couronne au profit de son père, Norodom Suramarit pour pouvoir mieux se consacrer à la politique.

En 1956, il devient co-fondateur du Mouvement des pays non-alignés avec le président Yougoslave Josip Broz Tito, le président Égyptien Gamal Abdel Nasser, le président Indonésien Soekarno et le Premier ministre indien Jawaharlal Nehru.

En 1960, à la mort de son père, il ne reprend pas sa place de Roi. Il prend le titre de chef de l'État et laisse le trône vacant, l'institution monarchique étant incarnée dans la personne de la reine mère Kossamak.

Au début des années 1960, il se rapproche des pays de l'Est et le Cambodge accueille alors plus de mille experts soviétiques. Il permet aussi à quarante mille soldats nord-vietnamiens et vietcong de s'installer dans son pays. De fait sous couvert d'une neutralité officielle il choisit le camp communiste ce qui correspond à une déclaration de guerre contre les Américains. Plus tard il expliquera qu'il avait fait cette alliance pour sauver sa monarchie et museler les communistes cambodgiens.

Sa police continue à pourchasser les communistes khmers qu'il qualifie de « rouges » et qu'il accuse de conspirer contre lui. En 1967, il déclare se moquer de la Constitution et des lois du royaume, et il fait exécuter sans jugement des centaines de khmers.

À la fin des années 1960, il entreprend un rapprochement avec les Chinois exprimant sa vénération pour Zhou Enlai et Mao Zedong, qui savait le flatter en lui disant que s'il était Chinois, il serait l'empereur de Chine. Les Russes n'apprécient pas ce rapprochement qu'ils considèrent comme une trahison.

En août 1966, il reçoit à Phnom-Penh le Général De Gaulle, président de la république française, qui y prononce un discours clairement hostile à l'intervention américaine au Vietnam.

Au Cambodge même, de nombreux scandales financiers touchent la famille royale et la population commence à se fatiguer de ses facéties et de ses caprices. Une opposition se fait jour et le 6 janvier 1970, il se rend en France à Grasse, officiellement pour des problèmes neuro-psychologiques.

Le 18 mars 1970, alors que Norodom est en visite en URSS, le général Lon Nol, chef du gouvernement, le renverse. Immédiatement, le roi part à Pékin pour fonder un gouvernement en exil, et se range du côté du Nord Viêt Nam espérant du gouvernement de Hanoï de l'aide militaire pour lutter contre le gouvernement dissident du Cambodge. Le 23 mars 1970, il devient Président du FUNC (Front uni national du Cambodge) et en avril, à Canton il est l'initiateur de la Conférence au sommet des peuples indochinois regroupant le Premier ministre nord-vietnamien Pham Van Dong, le Président du Front national de libération du Sud-Vietnam Nguyen Huu Tho et le Président Souphanouvong du Neo Lao Haksat.

Le 17 avril 1975 : L'Armée populaire de libération nationale du FUNC remporte la victoire militaire. Le Kampuchea démocratique est fondé et Norodom Sihanouk en devient le Président. Cependant en avril 1976 il démissionne et devient l’otage des Khmers rouges. En 1979, à la chute des Khmers rouges, il fuit le Cambodge avant l’invasion vietnamienne. Il trouve refuge en Corée du Nord.

En 1982 il en redevient Président, rôle essentiellement honorifique, le prince restant en exil à Pékin, et il est aussi le chef de la Résistance nationale du Cambodge.

Le 17 juillet 1991, Norodom quitte la Présidence du Kampuchea Démocratique et de la R.N.C. pour se placer au-dessus des factions et partis politiques Cambodgiens. Les 11 membres du Conseil national suprême du Cambodge l'élisent Président.

Précédé par Roi du Cambodge Suivi par
Sisowath Monivong
Conseil de Régence
Royal Standard of the King of Cambodia.svg
Norodom Sihanouk
1941-1955
Norodom Suramarit
Précédé par Président du Cambodge Suivi par
-
Flag of Cambodia.svg
Norodom Sihanouk
1960-1976
1982-1989
1991-1993
Lon Nol
Coup d'état
Précédé par Roi du Cambodge Suivi par
Norodom Suramarit
Royal Standard of the King of Cambodia.svg
Norodom Sihanouk
1993-2004
Norodom Sihamoni

Livres

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Géographie
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Histoire
Histoire du Cambodge
Chronologie du Cambodge - Angkor - Cambodge colonial
Khmers rouges
Culture
Khmer
Société
Administration du Cambodge
  • Norodom Sihanouk: La CIA contre le Cambodge, éd. Maspero, 1974.
  • Norodom Sihanouk : Prisonnier des Khmers rouges , éd. Hachette, 1986.

Liens externes

Notes et références

  1. Pierre Montagnon, La France coloniale, t.2 : retour à l'Hexagone, Pygmalion-Gérard Watelet, 1990
  2. Pierre Montagnon, La France coloniale, t.2 : retour à l'Hexagone, Pygmalion-Gérard Watelet, 1990
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