Shark finning

Shark finning
Nageoire dorsale d'un requin à pointes noires.

Le shark finning est une activité consistant à pêcher spécifiquement des requins pour leur couper uniquement les nageoires qui serviront à la préparation d'une soupe traditionnelle chinoise. Pratiquée essentiellement par les pêcheurs des pays en développement mais très répandue, notamment en Extrême-Orient, cette pêche n'est ni gérée ni surveillée. Le finning a considérablement augmenté au cours des dix dernières années du fait de la demande croissante d'ailerons, de l'amélioration des techniques de pêche et du développement de l'économie de marché.

Certains chercheurs supposent que de 1996 à 2000, 26 à 73 millions de requins ont été pêchés annuellement. La médiane annuelle pour cette période a été de 38 millions de requins, valeur presque quatre fois plus importante que les estimations de l'ONU, mais nettement inférieure à celles de nombre des défenseurs de l'environnement. C'est l'un des produits de la pêche les plus chers au monde. Cette industrie pèse ainsi plusieurs centaines de millions de dollars dans la balance économique et entretient des relations avec la corruption, le braconnage et le crime organisé.

Les scientifiques, les écologistes et les défenseurs des animaux condamnent avec ferveur cette pratique et la considère comme la principale cause du déclin mondial des requins. La mauvaise réputation de ces derniers et l’absence de données internationales fiables ralentit la prise de conscience de ce déclin et la protection des populations de requins, notamment dans les eaux internationales. Toutefois, certains États mettent fin à cette pratique dans leur zones de pêche, et même interdisent la pêche au requin.

Sommaire

Appellation

L'expression provient de la langue anglaise : « shark » signifie « requin », et « fin » signifie « nageoire » ou « aileron ». L'expression n'a pas vraiment d'équivalent littéral en français. On pourrait traduire shark finning, d'une manière non littérale, par : prélèvement des ailerons de requin[1].

Exploitation

Motivations

Une soupe aux ailerons de requin.
Des ailerons de requins dans une pharmacie traditionnelle à Hong Kong.
Article détaillé : soupe aux ailerons de requin.

En Extrême-Orient, la soupe aux ailerons de requin est un plat de la médecine traditionnelle chinoise, associé au danger et à la jeunesse, préparée depuis l'époque de la dynastie Song (960-1280 après J.C.)[2]. Elle était réservée à l'empereur et aux nobles en raison de son prix élevé, de son goût et de ses vertus thérapeutiques supposées. Durant la dynastie Ming (1368–1644), les ailerons de requins sont devenus un élément traditionnel des banquets officiels, prouvant le respect de l’hôte envers ses invités, mais c'est réellement à partir de la dynastie des Qing (1644–1911) que la recette de la soupe aux ailerons de requins fut inventée[3]. À la fin du XVIIIe siècle et au début du XXIe siècle, la soupe a commencé à se démocratiser avec l'amélioration du niveau de vie. Mais c'est à la fin du XXe siècle, que la demande a explosé grâce à l'élévation du niveau de vie de la classe moyenne et de la baisse du prix[4]. Ce plat, très prisé en gastronomie, est devenu un important marqueur social ; au même titre que la voiture de luxe, elle symbolise la richesse, la puissance, le prestige et l'honneur[5]. La présence de ce plat en tant que symbole dans les menus de mariage, ou d'autres célébrations importantes, est une tradition désormais fortement ancrée, et son absence y est particulièrement mal vue. Ainsi, la saison des mariages coutumiers et des autres fêtes avec un pic pour le Nouvel An chinois, s'étendant d'octobre à février, enregistre la plus forte consommation de soupe. Au contraire, les chinois n'en consomment pas pendant les mois d'août et de juillet considérés comme peu propices[6].

De l'aileron de requin, il ne reste dans la soupe que les rayons cornés externes, les cératotriches, formant de fines lanières molles, jaunes et transparentes, semblables à des nouilles. La consistance si particulière de la soupe est surtout due aux propriétés physico-chimiques des cératotriches. L'élastoïdine, une scléroprotéine soufrée uniquement présente dans les nageoires, confère aux rayons une meilleure résistance à la cuisson[7].

Les anciens ouvrages de la médecine traditionnelle chinoise accordent aux ailerons de requin de nombreuses vertus thérapeutiques : le rajeunissement, l'amélioration de l'appétit, de la mémoire et du désir sexuel, nourrissant pour le sang, bénéfique pour l'énergie vitale, les poumons, les reins, les os et beaucoup d'autres parties du corps[6]. Pourtant, la valeur nutritionnelle et gustative de la soupe aux ailerons de requin est très limitée, voire nulle. Ce sont surtout les épices et le bouillon de poule dans lequel baigne le cartilage qui lui donne un goût si apprécié. Quant à ses vertus supposées, elles n'ont jamais été démontrées scientifiquement[8]. Elle est même dangereuse pour la santé à forte dose[9]. Les ailerons étaient également supposés prévenir et guérir certains types de cancers, grâce à la présence d'une protéine bloquant l'angiogenèse, ce qu'une étude a clairement démenti en 2007 ; la protéine, AE-941, est dégradée avant de pouvoir avoir un quelconque effet sur les tumeurs[10],[11].

Espèces exploitées

Les ailerons du requin mako sont très prisées.
Choix Espèces
Premier choix

Requin bleu
Requin océanique
Requin de sable
Grande raie guitare
Requins-marteaux
Requin mako

Deuxième choix

Requin à pointes noires
Grand requin blanc
Requin-citron
Carcharhinidés
Requin-marteau halicorne
Requin féroce
Requin épée
Requin renard
Requin tigre
Requin-hâ

Troisième choix

Requin-pèlerin
Aiguillat commun
Requin-baleine

Tous les grands requins de plus de 1,5 m de longueur sont exploités, qu'ils soient benthiques ou pélagiques, carnivores ou planctophages. À l'exception des ailerons du requin dormeur Ginglymostoma cirratum et les nageoires pectorales du requin-scie. Généralement, les ailerons les plus appréciés sont ceux des requin mako, requin marteau, requin bleu, requin sombre et requin gris de récif. Mais les préférences varient selon les pays et les personnes. Certaines espèces sont davantage convoitées en raison du nombre de leurs filaments cartilagineux, de leur texture ou de leur apparence, mais aussi en raison de leur prix bas et de leur disponibilité. Ainsi, les ailerons de certaines espèces, comme ceux du requin bleu, sont très populaires[6].

Les Squaliformes, majoritairement de petite taille et vivant dans les eaux profondes sont relativement épargnés, en dehors de l'aiguillat commun et de l'aiguillat coq[12]. Les roussettes ne sont pas exploitées.

Lorsque l'occasion se présente, les raies sont également capturées, plus particulièrement les poissons-scie et les poissons-guitare qui ont des allures de requin.

Principales pêcheries

Les principales pêcheries spécialisées dans le finning sont aussi bien présentes dans les pays en développement que dans les pays développés. Plus de 85 pays exportent des ailerons séchés, la plupart transitent par les États-Unis, pour être envoyés vers le marché Chinois. Les 20 premiers représentent 80 % des prises, on compte les Émirats Arabes Unis, l’Espagne, l’Indonésie, l'Inde, Taïwan[13].

Dans chaque cas, on constate une diminution spectaculaire des populations de requins. Les pêcheries fournissent dans la plupart des pays des donnés parcellaires ou sous-estimées, notamment le Japon et Taïwan qui n'enregistrent pas les espèces pêchées. Quant à la Chine, elle ne publie ni le poids, ni l'espèce et la quantité pêchée[14].

À Al Hudaydah, au Yémen, le plus grand port de pêche de la mer Rouge est spécialisé dans le commerce d'ailerons depuis une cinquantaine d'années. Les îles Galápagos, qui abritent de grandes populations de requins, sont particulièrement visées, notamment à cause de la pêche illégale. Le Costa Rica est victime d'un braconnage intensif depuis une dizaine d'années. Au japon, 90 % des prises de requin se font au port de Kesennuma, surnommé la « capitale japonaise des ailerons de requins », avec plus de 14 000 tonnes en 2009 (pour 28 millions dollars USD)[15].

Mode opératoire

Un bateau de pêche artisanal pêchant les nageoires de requins au large des Galápagos, Équateur.

Ce commerce très lucratif attire aussi bien les pêcheries industrielles qu'artisanales. Ainsi les petites embarcations côtoient les grands navires de pêche et effectuent une pêche ciblée. Le requin est le plus souvent pêché aux lignes à main, aux sennes tournantes, à la ligne, aux filets maillants ou aux palangres.

Dans la forme la plus barbare de la pratique, le requin pêché est hissé sur le pont, les pêcheurs tranchent à l'aide d'un grand couteau la nageoire dorsale, les nageoires pectorales et le lobe inférieur de la nageoire caudale. Le reste du corps ayant une moindre valeur commerciale, le requin souvent encore vivant est rejeté à la mer, amputé de ses nageoires donc incapable de se mouvoir afin d'oxygéner ses branchies, et périt d'une lente asphyxie[16]. Cette pratique engendre un « gaspillage considérable » étant donné que seulement 7 % de la masse totale du requin est exploitée[17].

Conservation et transformation

Les ailerons se consomment aussi bien dans les restaurants qu'en boîte de conserve.

La préparation des ailerons de requin ne nécessite aucun traitement complexe, mais pour ne pas perdre de leur valeur, elles doivent faire l'objet d'un prélèvement et d'un séchage de qualité. Les amateurs de soupe d'ailerons de requins sont en effet extrêmement soucieux de la qualité, sous peine de ne pas pouvoir bénéficier de ses vertus supposées [6]. Certains pays, comme l'Australie, le Japon, l'Espagne, le Mexique et d'autres pays des Amériques, sont réputés pour leurs ailerons de qualité. Ils possèdent généralement des navires de pêche suffisamment équipés pour garder les ailerons au frais, propres et non salés avant séchage. Tandis que les pays bordant l'océan Indien utilisent des méthodes traditionnelles et ne possèdent pas de chambre froide. Ils utilisent donc du sel pour conserver le produit avant le séchage, en conséquence les ailerons affichent un taux d'humidité élevé affectant la qualité du produit. Malgré cette pratique, les ailerons se vendent, empêchant un véritable changement. Toutefois, le Sri Lanka fait figure d'exception en alliant tradition et conservation[18].

Les pêcheurs doivent minimiser la quantité de chair coupée avec l'aileron, car elle donne souvent une mauvaise odeur et altère la couleur, diminuant ainsi la qualité du produit. La base épaisse des grosses nageoires rend la coupe difficile, au risque d'altérer les rayons de l'aileron. La « coupe en clair de lune » est plus fastidieuse, mais elle est plus appréciée par les négociants que la « coupe droite » et la « coupe irrégulière » qui laisse trop de chair. Les ailerons sont ensuite bien nettoyés, ils subissent un brossage à l'eau douce ou l'eau de mer pour les débarrasser de toutes saletés. Dès le retour au port, les nageoires sont posées sur des toits, des séchoirs ou à même le sol pour les faire sécher au soleil. Déshydratées, elles peuvent se conserver très longtemps. Elles sont ensuite placées dans de grands sacs contenant plusieurs centaines de nageoires, puis conservées dans de grands entrepôts. Les ailerons seront exportés sous cette forme, ils seront traités ultérieurement par les commerçants. Les ailerons de requin sont transformés et commercialisés sous de nombreuses formes[6] : ils peuvent être conservés « humides », c'est-à-dire frais, réfrigérés et non transformés ou simplement congelés, conservés dans la saumure, laissé crus et séchés, pour conserver les denticules et les plaquettes cartilagineuses qui confèrent une rugosité au produit. Plusieurs transformations peuvent être menées : la préparation en filet, qui consiste à cuire les rayons des nageoires séchées, puis à les séparer, les re-sécher et les emballer en vrac ; l'aileron directement prêt à être consommé ou cuisiné se décline sous forme de boîte de conserve ou en sachets et en poudre de soupe instantanée ; la transformation semi-préparée est certainement la plus onéreuse : la peau est enlevée, mais les fibres sont encore intactes garantissant une apparence propre ; les petites nageoires peuvent être préparées de cette manière en un seul morceau, mais les nageoires pectorales et dorsales doivent être scindées en deux. Enfin la transformation totale consiste à séparer individuellement les épines cartilagineuses de l'aileron. Ils sont ensuite emballés dans des boîtes en carton ou dans de la viscose[19].

Classification et valeur commerciale

Schéma de coupe des ailerons.

Les ailerons sont généralement classés en fonction de leur taille, leur type, leur couleur, leur découpe et leur état.

La taille d'un aileron est mesurée soit du centre de la base à l'extrémité de la nageoire ou par la longueur de sa base. Ils sont ensuite classés comme extra-larges (40 cm et plus), grands (30 à 40 cm), moyens (20 à 30 cm), petits (10 à 20 cm) ou très petits (4 à 10 cm) (notamment les nageoires ventrales et anales).

Les ailerons peuvent aussi être classés selon l'espèce à laquelle ils appartiennent, mais il est généralement difficile de déterminer celle-ci pour un aileron séché, sauf pour les espèces possédant une coloration ou des denticules particuliers comme c'est le cas pour le requin tigre, le requin bleu, les centrines, le requin-pèlerin ou le requin-baleine[12]. La plupart des négociants sont capables d'identifier les ailerons en fonction de leur taille et de leur emplacement sur le corps, ils sont toutefois incapables de l'identifier seulement à partir des cératotriches, hormis celles de grande taille.

Les ailerons de requin sont parfois classés selon leur couleur, sombre ou pâle. Cette classification varie selon les commerçants et sert soit à différencier les espèces vivant en eaux profondes et en eaux peu profondes, soit leur rendement et leur goût, ou bien le type de requins. Cependant tous s'accordent à dire que les ailerons clairs possèdent plus de cératotriches et une meilleure saveur, augmentant leur valeur par rapport aux noirs. Cette classification est néanmoins très variable et dépend des différentes autorités, les ailerons de requin tigre étant considérés comme clairs par certains et sombres par d'autres.

La qualité et le nombre de cératotriches étant variables selon la nageoire d'un requin, les négociants n'accordent pas la même valeur à tous les ailerons. Les ailerons les plus prisés sont la première dorsale, les nageoires pectorales et le lobe inférieur de la caudale. Sur le marché asiatique, les ailerons de requins sont commercialisés sous forme de jeux de nageoires, complets ou assortis. L'ensemble complet se compose de deux nageoires pectorales, la première nageoire dorsale et le lobe inférieur de la caudale. Tandis que les petites nageoire, comme la deuxième nageoire pectorale, les nageoires anales et les pelviennes, ont une faible valeur commerciale. Elles seront vendus dans les assortiments ou en filet à bas prix. Dépourvu de cératotriches, le lobe supérieur de la nageoire caudale de tous les requins a également très peu de valeur commerciale.

Le marché

Un entrepôt d'ailerons de requin à Hong Kong.

Entre 2000 et 2005, le shark finning représentait 40 % de la valeur rapportée des produits de requins, s'échelonnant entre 237 millions de dollars (156 millions d'euros) en 2002 et 310 millions de dollars (204 millions d'euros) en 2005. Pour cette même période, le poids des ailerons de requins ne représentait que 7 % du poids des produits commercialisés[20]. Les ailerons ont une valeur d’environ 700 dollars le kilo. Le prix du bol de soupe varie entre 15 et 150 dollars US, ce qui en fait l'un des produits de la pêche les plus chers au monde[6]. Le prix varie considérablement selon le classement de la nageoire, allant de 300 à 3 000 dollars pour 600 g à Hong Kong. Il n'est pas rare de voir de petits ailerons plus chers que des grands, même si certains grands ailerons peuvent coûter plusieurs milliers de dollars[21].

La plupart des études estiment que le nombre de requins tués pour leurs ailerons serait de 38 à 100 millions chaque année dans le monde entier[21],[22]. Ce nombre est presque trois fois plus élevé que les estimations de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture[23], qui estime que le prélèvement serait passé. Les importations déclarées mondiales de nageoires de requins entre 2004 à 2007 ont fluctué entre 13 800 et 17 126 tonnes, tandis que les exportations déclarées mondiales ont fluctué entre 9 911 et 15 598 tonnes[24].

L'essentiel des ailerons de requins alimente le marché asiatique et plus particulièrement le marché chinois[25]. Hong Kong est le premier centre mondial du commerce des ailerons, tout le quartier Sai Yun Pun, sur l'île de Hong Kong, est dédié à ce commerce. C'est aussi la plaque tournante d'Asie, les gros négociants se retrouvent lors de grandes ventes aux enchères[26]. En 1982, Hong Kong a importé 2 200 tonnes de nageoires séchées de requins. En 2003, pas moins de 4 000 à 5 000 tonnes ont été importés. La Chine a importé plus de 12 000 tonnes d'ailerons en 2009. Lorsque la Chine a rejoint l'Organisation mondiale du commerce en 2001, les commerçants ont commencé à négocier directement avec les marchés de la Chine continentale, sans passer par l'intermédiaire de Hong Kong[26]. La partie continentale étant desservie par plusieurs ports, il est difficile d'avoir les données exactes de l'importation, d'autant plus que la Chine a permis l'assimilation des ailerons de requins congelés à de la « viande de requin congelé », faussant ainsi les statistiques.

L'augmentation de l'offre a provoqué une baisse significative du prix moyen, portant le produit à des prix de plus en plus attractifs. Mais la diminution des populations de requins se fait sentir, obligeant les pêcheurs à pêcher de plus en plus loin. De plus, bon nombre d'ailerons négociés proviennent de requins immatures et sont donc de petite taille, ce qui signifie que les populations ne parviennent pas à se renouveler[15].

Impacts environnementaux et humains

La pêche au requin a triplé entre 1950 à 2004.

Conséquences environnementales

Le shark finning est la principale cause du déclin mondial des requins[27],[28]. Les requins étant des superprédateurs, ils ont un long cycle de croissance, une fécondité limitée et une maturité sexuelle tardive, ce qui les rend particulièrement vulnérables à la surpêche[29]. En effet, les populations de requins ont diminué de plus de 90 % dans les zones exploitées, et l’UICN considère qu'un tiers des espèces de requins serait menacées de disparition[16]. Les requins sont au sommet des réseaux trophiques marins, ce sont donc des espèces clés qui jouent un rôle important dans la stabilité de l’écosystème. Il régulent de nombreuses populations de poissons et de mammifères marins, en éliminant les individus vieux ou malades. Ils limitent ainsi la propagation des maladies au sein d'une population et permettent ainsi de renforcer le pool génétique des populations[21].

Qu'il soit légal ou illégal, le shark finning menace de disparition le tiers des espèces de requins qui passent la plupart de leur temps dans les couches supérieures de l'océan[30].

Conséquences dans les sociétés humaines

Cette pratique menaçant les populations de requins affecte aussi la pêche car du fait de la fragilisation de l'écosystème, les eaux s'appauvrissent en ressources halieutiques. De nombreuses études scientifiques démontrent que la disparition des requins provoque la disparition de poissons commercialement importants et d'espèces de mollusques, mais également d'autres prédateurs comme le thon[31].

De plus, en raison des profits lucratifs engendrés, il y a parfois des liens avec le crime organisé. Par exemple, les polices d'Afrique du Sud et de Hong Kong ont démontré que depuis les années 1970, les Chinois et Taïwanais qui faisaient transiter les ailerons de requins par l'Afrique du Sud appartenaient à des gangs connus dans leurs pays respectifs et profitaient de l'exportation légale des ailerons pour pratiquer une exportation illégale d'ormeaux. Depuis les années 1980, ces gangs ont ajouté à leur actif un grand nombre d'activités illégales telles que l'importation de contrefaçons et de drogues ou la prostitution, toujours sous le couvert du commerce d'ailerons de requins[32]. De plus, des gangs armés de braconniers officient dans plusieurs pays où cette pratique est interdite, notamment au Costa Rica[33].

Comme la plupart des superprédateurs marins, les requins bioaccumulent dans leur organisme de fortes concentrations de polluants d'origine anthropique, comme les PCB, les métaux lourds et les pesticides[12]. Le mercure est présent sous sa forme la plus dangereuse, le méthylmercure[34]. Il peut provoquer la stérilité chez l'homme, des maladies du système nerveux central et des problèmes rénaux. Les ailerons sont souvent traités avec du peroxyde d'hydrogène afin de rendre leur couleur plus attrayante pour les consommateurs. Ce puissant biocide est toxique et peut entrainer des problèmes de santé à forte dose[12].

Réactions internationales

Des ailerons fraichement coupés sur un séchoir à Hong Kong.
Des ailerons séchés dans un magasin de Taipei, à Taiwan.

De nombreux pays développés interdisent le finning, cependant, de nombreuses eaux internationales ne sont pas réglementées. Les autorités de pêche internationales envisagent d'interdire la pêche au requin dans l'océan Atlantique et la mer Méditerranée. Mais la plupart des espèces de requins effectuent des migrations traversant les frontières des ZEE et les eaux internationales, nécessitant une coopération internationale pour une protection efficace. De plus, l'application des accords existants exigent des fonds conséquents car la protection des aires marines souvent immenses, nécessitent d'importants moyens humains et matériels[35].

En 2005, l'IATTC (Inter-American Tropical Tuna Commission), qui regroupe la Colombie, la France, le Nicaragua, l'Espagne, le Costa Rica, le Guatemala, Panama, les États-Unis, l'Équateur, le Japon, le Pérou, les Vanuatu, le Salvador, le Mexique, la Corée du Sud et le Venezuela a interdit par résolution[36] la pratique du finning dans l'océan Pacifique oriental, mais la pêche au requin et aux ailerons se poursuit sans relâche dans le reste de l'océan Pacifique et dans l'océan Indien[37].

Dans les années 2000, l'Afrique du Sud, les États-Unis, le Brésil, le Costa Rica, le Canada, la Namibie, l’Équateur, la plupart des États d'Australie, les Palaos, l'Union européenne, les Seychelles et la Polynésie française interdisent le découpage d'ailerons de requins. Mais il n'interdisent pas tous le débarquement d'ailerons désolidarisés du corps. Dans tous ces pays, sauf exceptions locales, la vente et la consommation de la soupe aux ailerons de requins reste autorisée. Les restaurants chinois qui la servent n'affichent pas toujours la provenance des ailerons, entretenant ainsi le commerce illicite[38].

D'autres, comme les îles Marshall, les Palaos, les Maldives, le Honduras et les Bahamas sont allés plus loin en formant des sanctuaires de requins, mais ils restent des cas isolés.

Asie

Des ailerons séchés dans une boutique de Bangkok (Thaïlande).

La Chine est le plus important consommateur de soupe aux ailerons de requin. Le célèbre basketteur Yao Ming a promis d'arrêter de manger la soupe d'ailerons de requin à une conférence le 2 août 2006. Ses commentaires ont été repris dans les médias chinois et ont attiré les critiques des associations chinoises de l'industrie de la pêche. Ironiquement, la soupe figurait au menu du mariage de Yao Ming. Le basketteur américain Tracy McGrady, un coéquipier de Yao, a déclaré qu'il a adoré la soupe quand il y a goûté pour la première fois, cette remarque fut ensuite condamnée par la branche de Hong Kong du World Wide Fund for Nature. Le chef sino-américain Ken Hom affirme que l'Occident ferait mieux de protéger ses stocks de cabillaud et d'esturgeons (caviar) au lieu de s'indigner du prélèvement des nageoires, mais il critique aussi le gaspillage engendré par le shark finning. En 2011, pour la première fois un homme politique chinois, le député Ding Liguo, propose un embargo total sur le commerce d'ailerons de requins, malgré une faible mobilisation[39].

Hong Kong Disneyland a abandonné la soupe aux ailerons de requin dans son menu de mariage, du fait de la pression internationale des ONG, qui ont menacé de boycotter ses parcs dans le monde entier, malgré la forte demande en Chine[40]. L'Université de Hong Kong a interdit la soupe d'ailerons de requin sur le campus[41].

Le Japon, avec une capture moyenne annuelle de près de 25.000 tonnes, pêche le requin pour ses ailerons mais aussi pour sa viande. Mais rien est fait pour protéger les populations de requins, les Japonais n'étant pas sensible à la question[15].

Le 15 septembre 2007, le ministre malaisien du ministère des Ressources naturelles et de l'Environnement, Azmi Khalid, a fait interdire la soupe d'ailerons de requin, s'engageant ainsi auprès de la Malaysian Nature Society[42].

Le 20 octobre 2011, Taïwan a promulgué une loi qui oblige les pêcheurs à ramener au port les carcasses complètes[43].

Océanie

L’Océanie, avec ses nombreux récifs coralliens, constitue un endroit idéal pour le shark finning. Les exportations et les importations ne sont généralement pas déclarés. En 1997, seules les îles Salomon, Kiribati, Vanuatu et Fidji ont déclaré des exportations d'ailerons de requins, et seuls l'Australie et les Iles Marshall ont signalé des importations.

En 2009, la République des Palaos a créé le premier sanctuaire de requins du monde. Il est illégal de pêcher les requins dans la zone économique exclusive (ZEE) des Palaos, qui couvre une superficie de 600 000 km2, ce qui représente une superficie comparable à la taille de la France. Le président Johnson Toribiong a également appelé à une interdiction mondiale du shark finning, déclarant : « Ces créatures sont abattues et sont peut-être au bord de l'extinction à moins que nous prenions des mesures positives afin de les protéger »[44].

En octobre 2011, la République des îles Marshall a ouvert le plus grand sanctuaire de requins au monde avec plus de 1 990 530 km2[45].

Les grands requins blancs ont reçu une protection complète dans les eaux territoriales de la Nouvelle-Zélande[46], mais le shark finning est légal sur les autres espèces de requins, si le requin est mort. Le ministère des Pêches a fixé des quotas de pêche pour cette pratique. La Royal Forest and Bird Protection Society of New Zealand aux côtés de plusieurs personnalités de la gastronomie ont signé un engagement promettant de ne pas manger, de réaliser ou de servir de soupe d'ailerons de requin, et à soutenir un changement de la loi pour rendre illégal le shark finning en Nouvelle-Zélande[47].

Afrique

Des requins morts sans nageoires sur une plage du Sénégal.

L'Afrique a un rôle limité dans le commerce mondial d'ailerons de requins avec seulement 122 tonnes en 1997, avec un pic de 360 ​​tonnes en 1991 selon la FAO. En 1997, l'Afrique du Sud a été le principal producteur avec près de 80 tonnes, mais jusqu'en 1995 le Sénégal a été le premier pays. En 1997, l'Afrique du Sud exportée la production rapportée à la FAO et a également été le premier exportateur d'ailerons de requins en Afrique en termes de volume.

En Afrique de l’Ouest, la pauvreté pousse les pêcheries artisanales à liquider les populations restantes. Généralement, la viande est vendue et consommée sur place, tandis que les ailerons sont revendus sur le marché asiatique. Au Sénégal, un système de quotas de pêche a été mis en place, mais il profite seulement aux plus riches[48].

En 2007, le SEAFO (South East Atlantic Fisheries Organization), une agence internationale d'Afrique australe qui a pour mandat la protection des ressources halieutiques de la zone sud-africaine, et qui regroupe l'Angola, la Namibie et l'Afrique du Sud, a interdit le finning. Mais le Japon et la Russie, les deux principales nations qui pêchent dans cette zone, ne sont pas membres de cette agence[49].

Moyen-Orient

Les Émirats Arabes Unis sont parmi les plus grands exportateurs d'ailerons.

Amérique du Sud

Au Brésil, il est illégal de séparer les ailerons de la carcasse et la pêche des requins est soumise à des quotas. En 2010, malgré ces mesures, un exportateur brésilien de fruits de mer (Siglo do Brasil Comercio) a illégalement tué près de 300 000 requins pour l'exportation de leurs ailerons vers le marché chinois. Cette affaire a mis en lumière le braconnage intense qui a lieu dans les eaux brésiliennes[44].

Amérique centrale

En 2007, le Mexique a interdit le shark finning dans ses eaux. En 2011, le pays souhaite créer un sanctuaire de requins pour protéger les requins et les raies d'ici à 2012[50].

En 2011, la République du Honduras a interdit la pêche aux requins, créant ainsi un sanctuaire de requins d'environ 240 000 km2 [51].

Le 5 juillet 2011, les Bahamas prohibent la pêche aux requins et ouvrent ainsi un sanctuaire de requins de plus de 630 000 km2[39]. Cela profite à l'activité touristique du pays, qui engendre chaque année 56 millions d'euros grâce à la plongée avec les requins[39].

Amérique du Nord

Un agent de la NOAA compte des ailerons de requins confisqués.

En 2000, les États-Unis ont légiféré[52] pour interdire cette pratique dans les eaux américaines[53]. C'est Bill Clinton qui a interdit le finning avec la société américaine des navires immatriculés, mais pas des navires immatriculés à l'étranger. Les ailerons de requins détachés du reste du corps ne peuvent pas être importés aux États-Unis. En 1991, le pourcentage de requins tués par la pêche à la palangre américaine dans l'océan Pacifique pour le finning a été d'environ 3 %. En 1998, ce pourcentage est passé à 60 %. En 2011, les États-Unis représentaient 70 % des importations d'ailerons de requin en dehors de l'Asie, 85 % de ces ailerons sont ensuite réexportés à travers le monde[54]. En 2010, Hawaï est devenu le premier état à interdire la possession, la vente et la distribution d'ailerons de requins[55]. En 2011, des lois semblables ont été adoptées dans les États de Washington[56], de Californie[54], de l'Oregon[57] et les îles Mariannes[58]. En janvier 2011, le président Barack Obama a signé le Shark Conservation Act afin de combler les lacunes du Shark Finning Prohibition Act de 2000[24]. Plus précisément, la nouvelle loi interdit toute embarcation d'avoir les ailerons de requins sans le numéro correspondant et le poids des carcasses, et tous les requins doivent toujours être apportés au port avec leurs nageoires attachées[59],[60].

En 2011, les ailerons de requin et la soupe sont interdits ou progressivement interdits dans quelques villes du Canada. Notamment dans le sud de l'Ontario, à Toronto, Oakville[61], Mississauga[62] et Brantford[63]. L'interdiction est seulement significative à Toronto et à Mississauga, où de nombreux restaurants chinois servent la soupe. Jusqu'ici, Markham et Richmond Hill ont choisis de considérer la motion comme une question de compétence fédérale. Les restaurants chinois et les entreprises qui vendent des ailerons de requins s'opposent à l'interdiction et affirment qu'ils défieront les règlements devant les tribunaux une fois que des amendes seront imposées[64].

Europe

Les pays européens ne font pas état du commerce des ailerons de requins, car ce produit ne figure pas dans les statistiques d'Eurostat, ni dans la plupart des statistiques nationales. Cependant, les statistique des pays asiatiques comme Hong Kong, Singapour et la Thailande montrent des importations de plusieurs pays européens, dont notamment l'Espagne mais aussi le Portugal, la Pologne, la France, l'Allemagne, l'Islande, la Norvège et Royaume-Uni. Généralement sous forme séchée ou en boite de conserve, ils sont importés de pays asiatiques comme Hong Kong, Singapour, la Thaïlande et des pays africains comme la Tanzanie. Ces produits sont consommés par les communautés chinoises dans les principales villes européennes où ils sont vendus dans les restaurants et les magasins asiatiques. La France est le principal importateur européen d'ailerons de requins[6]. Les exportations sont principalement les ailerons de requin bleu, ramassa l'aiguillat, requin-taupe bleu et le requin renard.

L'Union européenne a interdit le finning en 2003. Toutefois, des dérogations sont accordées aux pêcheurs. Si la France n'en a pas demandé, l'Espagne en a obtenu pour près de 200 bateaux, faisant de l'Espagne l'un des plus importants fournisseurs au monde d'ailerons de requins[65]. De plus, les pêcheurs autorisés sont également en mesure de débarquer les nageoires et les carcasses de requin dans des ports différents, ce qui entrave d'autant plus les contrôles et l'application de la législation. L'Allemagne et le Royaume-Uni ont récemment arrêté de délivrer ces permis. L'Espagne et le Portugal en accordent à la plupart de leurs pêcheurs de requins. Chypre en a récemment délivré un[66]. L'interdiction du finning pour les bateaux de l'Union européenne reste laxiste et est aisément contournée.

En 2006, la Polynésie française a interdit la pêche des requins, à l'exclusion du requin mako qui est employé en cuisine, cette décision a été motivée pour maintenir l'écosystème mais également compte tenu de l'intérêt que les touristes manifestent pour les requins[9].

Organisations non gouvernementales

En 2010, l'ONG Shark Alliance rassemblait 85 ONG de plus de 35 pays différents.

Les associations de protection des animaux s'opposent vigoureusement au shark finning sur le plan moral et parce qu'elle est la principale cause du déclin mondial des populations de requins. Sur la liste rouge de l'UICN datant de 2007, 48 espèces d'élasmobranches (requins et raies) étaient inscrites sur la liste des espèces menacées (en danger critique d'extinction, en danger ou vulnérable). En 2009, 26 nouvelle espèces vinrent s'y rajouter[12].

Parmi les ONG spécialisés dans la lutte contre le shark finning on compte Stop shark finning, Shark Savers et Shark Alliance. À Hong Kong, de nombreuses organisations luttent contre le finning, parmi elles la plus grande est l'ONG TRAFFIC[13]. Les grandes ONG de protection de l'environnement comme PEW, Greenpeace et le WWF militent également, mais dans une mesure moindre. Ces associations critiquent le laxisme des états en matière de législation et de moyens alloués à la conservation des requins[65]. Elles dénoncent le lobbying de la pêche commerciale qui paralyse ou ralentit les efforts de protection d'espèces menacées et de baisse des quotas. Notamment lors des conférences de la CITES, les lobbies empêchent l'ajout d'espèces à l'annexe I et l'annexe II par l'achat des votes de certains pays. Les associations constatent également l'incapacité de nombreux gouvernement à appliquer correctement leur législation. Le problème est surtout d'ordre budgétaire, mais il est aussi lié à la corruption[67]. Elles encouragent les états à considérer l'importance qu'ont les requins dans leur économie, à travers le tourisme et la santé des récifs, donc des pêcheries[65],[67].

Imitations

Les jeunes pousses de haricot mungo sont souvent utilisées pour imiter les cératotriches.
Une imitation végétarienne de la soupe aux ailerons de requins

Comme tout produit de luxe, on trouve sur le marché des imitations aux ailerons de requins. Elles reproduisent à partir de matière animale et végétale l'apparence voire même la texture des vrais ailerons pour un coût moindre, soit en moyenne 10 $ le kg. Ces imitations ont vu le jour dans les années 60, car la classe ouvrière ne pouvait pas s'offrir de soupe d'ailerons de requin. Les restaurateurs utilisant ces imitations profitent de l'ignorance du consommateur, mais ils n'hésitent pas à les mélanger avec de vrais ailerons dans un rapport de 30 % de vrais et 70 % de faux. Cette supercherie est surtout utilisée pendant les repas de noce chinois, permettant ainsi d'amortir le budget tout en respectant la tradition. Les ailerons artificiels restent différentiables pour un averti, elles sont moins élastiques et résistent moins à la chaleur. Pour le non-averti, la différenciation est plus difficile, surtout que l'expérience de la plupart des convives de cette soupe est généralement plutôt limitée[18].

Si l'on trouve ces substituts aussi bien dans des fast-food que dans des magasins spécialisés, et que les commerçants de Hong Kong les estiment aussi bons que les ailerons, ils restent peu utilisés. Les dénonciateurs de cette pratique avancent aussi que les végétariens chinois aiment les imitations des produits carnés, comme la viande de porc ou de canard, or l'aileron de requin végétarien est généralement fabriqué à partir de l'extrait de haricot mungo qui est une légumineuse tropicale à bas coût. Cette imitation est particulièrement populaire à Taïwan. On utilise également des champignons, des vermicelles, tout ce qui imite la texture de l'aileron[68].

L'imitation d'origine animale est quant à elle fabriquée avec un mélange de la gélatine et de gomme coagulées dans une solution de sels métalliques. Ainsi, cette imitation a un aspect transparent homogène contrairement aux vrais ailerons qui ont plutôt une structure fibreuse. Elles sont insolubles dans l'eau comme les vrais, même montée à ébullition. Dans de l'hydroxyde de potassium, les véritables ailerons se désintègrent en trois heures, tandis que les faux ne sont presque pas dégradés au bout de 30 jours. Pour atténuer la différence, une imitation à base de gélatine dérivée de poisson a aussi fait son apparition sur le marché[6].

Identification des nageoires

Avec l'augmentation de la pêche illégale, les autorités des pays ayant interdits le finning, doivent développer un protocole de protection et de sanction efficace. Certains chercheurs mettent au point des guides d'identification des ailerons isolés en se fondant sur leur morphologie, leur coloration et les caractéristiques de leur revêtement cutané[12]. Mais parfois, l'apparence ne suffit pas pour déterminer l'espèce avec précision. Ainsi, les tests ADN sont également utilisés pour identifier les requins. Des bases de données d'empreintes génétiques voient le jour, comme celle du Departement of Fisheries and Chemistry Center, en Australie occidentale, qui comptabilise neuf espèces de requins protégés. En 2006, Des chercheurs de la Nova Southeastern University de Floride ont aidé les pêcheries fédérales a identifier la provenance d'une cargaison d'une tonne de requin. Initialement étiquetés comme des ailerons de requin-taupe d'Espagne, les ailerons appartenaient en réalité à des requins blancs, une espèce protégée[69].

Dans les médias

Le cinéma s'est emparé du sujet afin de montrer en détail au grand public les tenants et aboutissants de cette pêche. Le film documentaire de Rob Stewart, Les Seigneurs de la mer, sorti en 2006, décrit et illustre précisément les étapes du shark finning et ses conséquences. Le film documentaire Océans, de Jacques Perrin et Jacques Cluzaud, sorti 2010 montre une reconstitution du finning. La pratique est également dénoncée dans les documentaires animaliers. En mars 2011, la branche Special English de Voice of America du gouvernement américain diffuse un document de quinze minutes sur le shark finning[70].

Voir aussi

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Articles connexes

Bibliographie

Filmographie

Notes et références

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  8. (fr)Juliet Eilperin, « Les requins sont bons pour l'économie », 16 juillet 2011
  9. a et b (fr)[PDF]Arrêté N°396/CM du 28 avril 2006, 28 avril 2006
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Wikimedia Foundation. 2010.

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