Sexualité

Sexualité
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Le terme sexualité englobe les phénomènes de la reproduction biologique des organismes, les comportements sexuels permettant cette reproduction, et enfin les nombreux phénomènes culturels liés à ces comportements sexuels.

La division sexuée des organismes en sexes complémentaires permet un brassage des gènes (par méiose et fécondation) qui favorise la diversité génétique et l'adaptation des organismes à leur environnement.

Chez l'être humain (et le Chimpanzé, le Bonobo, l'Orang outan et le Dauphin, entre autres), le comportement sexuel n'est plus un comportement de reproduction, mais devient un comportement érotique[1]. Au cours de l'évolution, l'importance et l'influence des hormones[2] et des phéromones[3],[4] sur le comportement sexuel a diminué. Au contraire, l'importance des récompenses / renforcements est devenue majeure[5].

La sexualité humaine varie en fonction des époques et des cultures. Des différences sont observées dans la diversité des pratiques érotiques, mais surtout dans la très grande diversité des mœurs, des croyances, des valeurs, et des représentations sexuelles. Ces observations ethnologiques montrent l'importance majeure de la culture dans le développement sexuel et dans l'expression de la sexualité humaine.

Les études du sentiment amoureux en neurosciences suggèrent une relation avec la dépendance, état qui serait provoqué par les endorphines libérées durant les relations amoureuses. L'état amoureux peut provoquer des émotions intenses, d'euphorie ou de détresse. Les passions associées à l'amour peuvent être source de problèmes individuels ou sociaux, mais également de productions artistiques remarquables.

Sommaire

Définition de la sexualité

Article détaillé : Définition de la sexualité.

La sexualité est un terme très général qui recouvre plusieurs phénomènes :

  1. L'existence biologique d'organismes sexués et des caractéristiques spécialisées et complémentaires permettant la reproduction. Les sexes sont en général mâle et femelle mais il existe des distinctions sexuées plus complexes.
  2. Le comportement sexuel, qui est chez la plupart des animaux un comportement de reproduction (le but est la copulation, qui permet la fécondation), et chez certains mammifères évolués un comportement érotique (le but est la stimulation du corps et des zones érogènes, ce qui procure du plaisir érotique).
  3. Tous les aspects affectifs et émotionnels (attachement romantique, désirs et plaisirs érotiques, passions ...) en relation avec le comportement sexuel.
  4. Tous les aspects cognitifs et culturels (mœurs, représentations, croyances, valeurs, symboles, amour ...) qui sont en relation avec les trois phénomènes précédents.


Étymologiquement, les mots sexualité, sexué et sexe sont dérivés des mots latins sexualis et sexus. Ces mots sont utilisés à partir du XVIe siècle. La racine latine sexus signifie "séparation, distinction"[6]. Le sens "séparation" du mot sexus correspond à la séparation biologique des sexes, qui est la caractéristique fondamentale de la reproduction sexuée.

Recherche sur la sexualité

Technique d'imagerie
Article détaillé : Sexologie.

La sexologie est l'étude scientifique de la sexualité et de ses troubles chez l'humain.

La sexologie étudie tous les aspects de la sexualité, à savoir le développement sexuel, le comportement sexuel et les relations affectives, en incluant les aspects physiologiques, psychologiques, médicaux, sociaux et culturels. La sexologie, dans sa forme moderne, est une science récente d'origine médicale qui s'est développée à la fin du XXe siècle. Pour des raisons surtout culturelles, les aspects non médicaux de la sexualité, c'est-à-dire l'amour, le plaisir érotique, l'éducation sexuelle, et, surtout, l'épanouissement, le bien-être et le bonheur sexuel, sont des sujets peu étudiés[7].

L'article détaillé sexologie présente un état actuel de la sexologie, dans les domaines de la recherche, de la formation et de la pratique médicale. Les aspects historiques ainsi que les défis futurs sont également présentés.

Reproduction sexuée

Le cycle de reproduction sexué sur le plan génétique
Article détaillé : Sexualité (reproduction).

La reproduction sexuée est un mode de reproduction qui fait intervenir des organismes de sexe complémentaires. Ce mode de reproduction est caractérisé par un cycle de vie alternativement haploïde et diploïde. Les paires de chromosomes parents sont séparés durant la formation des gamètes (méiose) puis recombinés en un nouvel organisme singulier lors de la fécondation. Ce brassage génétique conduit à l'échelle de l'espèce la diversité génétique, multipliant ainsi les possibilités d’adaptation à l'environnement[8].

Dans le règne végétal, c'est par exemple le cas des angiospermes, plus communément des plantes à fleures, la fleur étant l'organe sexuel des végétaux.

Dans le règne animal ce brassage génétique est associé à des stratégies comportementales permettant notamment une sélection en fonctions de divers critères.

L'article détaillé Sexualité (reproduction) présente les différentes formes de la reproduction sexuée, décrit les mécanismes du brassage génétique, et explique l'intérêt biologique de la reproduction sexuée.

Psychobiologie du comportement sexuel

Comportement sexuel

Comportement sexuel de coccinelles
Article détaillé : Comportement sexuel.

Le comportement sexuel est l'ensemble des activités motrices qui permettent la reproduction des animaux sexués.

Ce comportement est contrôlé principalement par le système nerveux, mais aussi, en particulier chez les animaux les plus simples, par le système endocrinien. En schématisant, plus le système nerveux est simple, plus le comportement sexuel est stéréotypé. C'est le cas par exemple des insectes. Au contraire, plus le système nerveux est complexe, plus le comportement sexuel sera élaboré et lié à des phénomènes culturels. C'est le cas typique de l'être humain[9].

Chez les mammifères, certaines structures et axones du cerveau diffèrent chez le mâle et la femelle, y compris chez l'Homme, dans le corps calleux par exemple[10] ou l'hypothalamus (avec dans ce dernier cas des variations selon l'âge)[11].

Chez les mammifères, les principaux facteurs biologiques qui contrôlent le comportement sexuel sont les hormones, les phéromones, les récompenses et la cognition. Selon l'espèces, la structure du cerveau est différente et l'importance de ces facteurs change. Par exemple, chez la souris, où le cerveau est relativement petit, les hormones sont le principal facteur ; tandis que chez l'être humain, qui possède un néocortex extrêmement développé, la cognition devient un facteur majeur. De plus, en raison de la nature en partie aléatoire de l'évolution, les organismes ainsi que le contrôle du comportement sexuel ne sont pas "optimisés"[12],[13]. C'est cette caractéristique qui explique l'existence d'activités sexuelles dites « non reproductrices ».

Chez les humains, comportements sexuels entre hommes et femmes sont en partie innés et en partie acquis, et marqués par trois différences importantes :

  • les organes sexuels, avec des cas de pseudohermaphroditisme ;
  • l'orientation sexuelle (qui caractérise l'attirance sexuelle pour le sexe opposé (hétérosexualité), ou identique (homosexualité) ou d'autres orientations sexuelles) ;
  • l'identité de genre (qui se réfère au sentiment intérieur profond de masculinité ou de féminité).

Les mécanismes des deux derniers déterminants demeurent mal compris. L'hypothèse dominante est que les hormones prénatales d'origine gonadique - in utero - jouent un rôle majeur dans l'orientation sexuelle et l'identité de genre. Toutefois, l'expérimentation scientifique ne parvient pas à expliquer l'un de ces traits pour la grande majorité des êtres humains. Par ailleurs, les corrélations avec plusieurs paramètres, dont l'Indice de Manning, impartialité, l'ordre de naissance fraternelle, et l'anatomie du cerveau, ne fournissent pas claires étiologie causale au comportement sexuel masculin ou féminin. Des études sur les jumeaux émergents et l'application de l'analyse de liaison de fournir des arguments pour une influence génétique sur l'orientation sexuelle.


L'article détaillé comportement sexuel présente : 1) des descriptions des comportements sexuels de différentes espèces animales, 2) les facteurs biologiques qui contrôlent ces différents comportements, et 3) les modifications de ces facteurs biologiques au cours de l'évolution, afin de bien comprendre les différences des comportements entre les espèces.

Remarque importante

Chez les mammifères, en raison des modifications au cours de l'évolution de l'organisation du cerveau, le comportement sexuel est un comportement de reproduction chez les mammifères les plus simples, et devient un comportement érotique chez les hominidés.

Comportement de reproduction

Copulation entre deux cochons sauvages
Article détaillé : Comportement de reproduction.

Le comportement de reproduction est le comportement sexuel typique des mammifères inférieurs (rongeurs, canidés, ovins …).

Le but de ce comportement est la copulation hétérosexuelle, qui permet la fécondation et la reproduction. Des facteurs innés, principalement les hormones, les phéromones et les réflexes sexuels, contrôlent ce comportement[14]. À la puberté, les hormones activent le comportement de reproduction[15], les phéromones sexuelles déclenchent l'excitation sexuelle[16],[17] et permettent de reconnaître le partenaire de sexe opposé[18],[19], et enfin les réflexes sexuels, lorsque le mâle monte la femelle, permettent la copulation et l'éjaculation[20].

L'article détaillé comportement de reproduction présente : 1) les facteurs innés et acquis à l'origine du comportement, 2) détaille l'interaction entre ces facteurs, et 3) explique les conséquences sur le comportement de reproduction d'une modification ou d'une disparition de ces facteurs au cours de l'évolution.

Comportement érotique

Une position du Kâmasûtra
Article détaillé : Comportement érotique.

Le comportement érotique est le comportement sexuel typique des êtres humains et des bonobos, des dauphins, des chimpanzés et des orang outang (cf cité en début de page).

Au cours de l'évolution, l'importance et l'influence des hormones[21] et des phéromones[22],[23] sur le comportement sexuel a diminué. Au contraire, l'importance de la récompense/renforcement est devenue majeur[5]. Chez l'être humain, le but du comportement sexuel n'est plus le coït vaginal mais la recherche du plaisir érotique, procuré par la stimulation du corps[24] et des zones érogènes[25].

À noter que le comportement érotique ne se développe pas d'une manière indépendante. Les facteurs affectifs et cognitifs, et surtout le contexte culturel, ont une influence majeure sur son développement. Néanmoins, les caractéristiques innées de ce comportement (zones érogènes, plaisir érotique …) existent et s'expriment quel que soit l'environnement culturel.

L'article détaillé comportement érotique présente : 1) les facteurs biologiques qui contrôlent ce comportement, 2) le développement de ce comportement, et 3) les caractéristiques de l'environnement culturel qui modifient le développement de ce comportement érotique.

Article connexe : Comportement sexuel humain.

À partir des observations réalisées en éthologie humaine, on remarque que dans toutes les cultures le comportement érotique s'organise toujours autour de la stimulation du corps et des zones érogènes. Mais suivant les sociétés, les régions du corps, les formes et les moyens de la stimulation érotique changent : la région génitale est toujours stimulée, les zones anale et orale moins fréquemment. Le moyen de la stimulation peut être l'organe génital ou la main, moins fréquemment la bouche, la langue ou un objet ; parfois, plusieurs ou toutes les modalités sensorielles sont stimulées, comme dans les orgies[26]. La durée des activités est également variable. Enfin les activités érotiques peuvent être réalisées seul ou avec plusieurs partenaires, et être hétérosexuelles, homosexuelles, ou bisexuelles, voire avec des animaux[27]. Concrètement, les modifications du comportement érotique s'exercent par des actions sur les adultes (par la peur de sanctions souvent exemplaires : lapidation, bûcher[28], pendaison[29], emprisonnement … ou de manière positive, par la reconnaissance sociale, pour récompenser un comportement sexuel socialement valorisé), mais surtout sur les enfants et les adolescents, au moyen des conditionnements aversifs (châtiments physiques ou psychologies) ou appétitifs (récompenses, louanges …) ; d'inductions d'émotions négatives (peur, honte, dégoût …), ou positives (fierté …) ; d'informations reflétant les croyances sociales («la masturbation provoque des maladies»[30] …) ; et également par la pratique des activités érotiques culturellement acceptées. Indirectement, l'observation, l'imitation, et les apprentissages sociaux jouent également un rôle majeur dans la modification du comportement érotique vers les pratiques culturellement acceptées.

L'article connexe Comportement sexuel humain présente la grande diversité des activités érotiques : 1) dans l'histoire, 2) dans les sociétés contemporaines, et 3) les caractéristiques de l'environnement culturel qui modifient le développement du comportement.

L'émergence de la culture

Caractéristiques culturelle de la sexualité animale

Utilisation d'un outil pour capturer des termites
Article détaillé : Sexualité animale.

La culture est un ensemble de savoirs et de pratiques (règles sociales, utilisation d'outils, apprentissages sociaux …) qui, au sein d'un groupe donné, se partagent et se transmettent socialement et non par héritage génétique[31]. On observe l'émergence de la culture chez l'animal à partir des primates. L'existence de la culture indique que la sexualité devient plus que la simple mise en jeu des réflexes, des récompenses et des conditionnements. Un exemple de comportement sexuel de l'ordre du culturel serait chez le bonobo l'utilisation d'objet pour la masturbation[32].

L'article détaillé Sexualité animale présente : 1) les critères définissant la culture animale, 2) les problèmes de l'évaluation de la nature culturelle des comportements observés, et 3) les principaux comportements sexuels des animaux qui seraient de l'ordre du culturel.

Caractéristiques culturelle de la sexualité humaine

Sens, signe et sexe...
Article détaillé : Sexualité humaine.

La culture est une caractéristique majeure de l'espèce humaine. L'étude des phénomènes culturels de la sexualité (modèles normatifs, valeurs, croyances …) est une des clé de la compréhension de la sexualité humaine.

Suivant les sociétés, les normes sexuelles se construisent à partir de critères magiques, religieux, moraux, sociaux, affectifs, comportementaux, ou médicaux. Puis, en fonction de ces normes, les activités érotiques sont fréquentes ou rares, certaines activités érotiques seront interdites ou considérées comme inappropriées (sodomie, activités sexuelles avec les divinités, cunnilingus, baiser …) et d'autres pourront être valorisées (masturbation, coït vaginal, ou homosexualité …). Bien que la sexualité puisse être très différente d'une société à une autre, on remarque que la sexualité de la quasi-totalité des individus est conforme aux normes de leur groupe social, ce qui montre l'influence majeure et structurante du contexte culturel sur la sexualité humaine[27],[33].

L'article détaillé sexualité humaine présente : 1) les différentes valeurs et modèles normatifs de la sexualité, 2) les analyses de ces normes et valeurs, et 3) l'influence structurante des normes et valeurs sur la sexualité.

La symbolique de la sexualité

La sexualité est l'un des thèmes récurrents de l'art et de la mythologie.

Amour

Eros / Cupidon, Dieu de l' Amour
Article détaillé : Amour.

Les études animales de l’attachement ont montré que les différents types d’attachement (filial, romantique, fraternel, amical, pour un animal, un habitat, un milieu ou pour un objet) ont des bases neurobiologiques en partie communes. Chez l’Homme, l’attachement « romantique » met en jeu globalement les mêmes régions cérébrales, ainsi que certaines structures impliquées dans les récompenses[34]. L’attachement "romantique" dépendrait, au moins en partie, du contexte socioculturel. En effet, on observe que dans les sociétés où l’activité érotique se déroule simplement et quotidiennement, l’attachement romantique est moins marqué et plus "apaisé" que dans les passions et les extases sentimentales de l’amoureux occidental, «qui soupire comme une fournaise» pour un impossible idéal romantique[35]. Plusieurs auteurs ont souligné la ressemblance entre certains aspects de la passion amoureuse (altération de l’état mental, exaltation de l’humeur, pensées intrusives de l’objet aimé…) et certains troubles psychiques (observés par exemple dans les troubles bipolaires et obsessionnels-compulsifs)[36]. En schématisant, il semblerait que la mise en jeu du système des récompenses, facteur primordial de la sexualité humaine[5], induise une "dépendance" à l’objet "aimé" qui conduirait à des états de "manque" lorsque cet objet est inaccessible[37]. Ces états psychiques intenses provoqués par les passions amoureuses sont à l'origine, non seulement d'accomplissements remarquables dans les arts, la poésie et la littérature, mais également de bouleversements individuels (tentatives de suicide, crimes passionnels …) ou sociaux (selon la légende, la guerre de Troie fut provoqué en raison de l'enlèvement d'Hélène par le prince Pâris, qui fut subjugué par sa beauté extraordinaire).

L'article détaillé Amour présente : 1) les facteurs biologiques à l'origine de l'attachement romantique, 2) les caractéristiques individuelles et sociales de la passion amoureuse, ainsi que leurs conséquences, et 3) les différentes manifestations culturelles de l'amour, en particulier dans les arts, la poésie et la littérature.

Développement de la sexualité

La sexualité de l'enfance à l'âge adulte

Le développement de la sexualité, de l'embryon à l'âge adulte, est provoqué par des facteurs biologiques bien précis, suit des étapes chronologiques, et l'influence de la culture est déterminante.

Les facteurs innés du comportement érotique (réflexes sexuels, zones érogènes, récompenses/renforcement …) se développent dès la période fœtale[38],[39],[40] et les premières années de la vie. Potentiellement, l'organisme est alors prêt pour apprendre la sexualité. Le développement sexuel ultérieur sera déterminé par le contexte culturel, qui, à partir d'un âge variable suivant les sociétés, interdira ou valorisera telle ou telle activité érotique, transmettra des croyances sexuelles particulières, façonnant ainsi les comportements, les représentations et les valeurs sexuelles des adultes[41],[42]. Au cours de son développement, l'enfant intègre les normes sexuelles de sa société, et à l'âge adulte ces normes seront perçues comme "naturelles" et "évidentes".

L'article détaillé Sexualité infantile, en fonction des données des neurosciences et de la psychologie du développement, présente : 1) la chronologie du développement des facteurs innées et acquis de la sexualité, 2) Les caractéristiques culturelles qui influencent le développement de la sexualité, et 3) les principales possibilités de variations du développement de la sexualité.

L'article connexe Sexualité infantile présente le développement de la sexualité de l'enfant d'après la théorie psychanalytique.

Éducation sexuelle

Salle de classe
Article détaillé : Éducation sexuelle.

L'éducation sexuelle, dans son sens le plus large, est indissociable du développement de la sexualité. Que les apprentissages soient institutionnels ou informels, décidés et organisés ou laissés au hasard des circonstances de la vie, ils déterminent l'essentiel du devenir de la sexualité humaine.

Dans les sociétés modernes, les enjeux de l'éducation sexuelle sont multiples : accès à la santé sexuelle, prévention des troubles de la sexualité, apprentissages de connaissances relatives à la reproduction, à la sexualité, au plaisir et à l'amour, développement de la socialisation sexuelle, ainsi que du sens moral et éthique. Mais la sexualité est un sujet particulier dans les sociétés modernes, et la transmission du savoir sexuel est compliqué par une forte réticence sociale à l'éducation sexuelle ainsi que par l'état de minorité civile des élèves. Or l'adolescence en Occident est une période particulièrement sensible du développement, et le manque d'informations fiables et le manque de communication avec des adultes de confiance sont des handicaps pour gérer les problèmes de la représentation de son corps, de l'identité sexuelle, des croyances en de nombreux stéréotypes, de la performance sexuelle, de la relation sexuée à l'autre et de la gestion des émois sexuels et amoureux[43],[44].

L'article détaillé Éducation sexuelle présente : 1) les enjeux pédagogiques, médicaux, mais également sociaux, de l'éducation sexuelle, 2) une analyse des pratiques de l'éducation sexuelle au XXe siècle, et 3) les principaux bénéfices individuels et sociaux de l'éducation sexuelle, observés dans certains pays, en particulier nordiques à la fin du XXe siècle.

Pathologies et thérapies sexuelles

Satyre de la mythologie grecque, symbolisant l'excès pathologique du désir sexuel (satyriasis)
Article détaillé : Paraphilie.

Suivant les époques, les mœurs et les connaissances disponibles, ont existé plusieurs modèles de la normalité physiologique, comportementale et psychologique. Ces modèles déterminent l'anormal et le pathologique : par exemple, dans le modèle Antique de la virilité, la passivité était un crime, tandis qu'au XIXe siècle, dans le modèle médical de l'instinct sexuel, les activités sexuelles non reproductrices (masturbation, fellation, sodomie …) étaient une perversion[45]. Actuellement, les principaux troubles sexuels identifiés sont les dysfonctions sexuelles, les paraphilies, et les troubles de l'identité de genre[46]. Les principales maladies liées à la sexualité sont les infections sexuellement transmises. En sexologie clinique, les méthodes thérapeutiques les plus utilisées sont les thérapies cognitives et comportementales, les méthodes de Masters et Johnson (sensate focus), les thérapie de couples, ainsi que la sexocorporelle et la psychanalyse[47].

L'article détaillé Paraphilie présente : 1) les différents modèles de références de la normalité, culturels ou médicaux, à partir desquelles se construisent le discours moral et médical, 2) les principaux troubles et maladies de la sexualité, et 3) les principaux types de thérapies et de stratégies préventives.


Notes et références

  1. Les distinctions entre “comportement sexuel”, “comportement de reproduction” et “comportement érotique” sont expliquées dans cet article et dans l'article Comportement de reproduction. Ces expressions ont été proposées par les auteurs Martin Johnson et Barry Everitt dans leur ouvrage Reproduction (De Boeck Université 2001), afin de tenir compte des différences comportementales et neurobiologiques du comportement sexuel entre les espèces. L'ouvrage qui présente le plus de vérifications expérimentales de cette distinction est Functional and dysfunctional sexual behavior du neurobiologiste Anders Agmo.
  2. BUVAT J. : Hormones et comportement sexuel de l'Homme : données physiologiques et physiopathologiques, Contracept. Fertil. Sex., 24/10:767-778, 1996
  3. ZHANG J. , WEBB D. M. Evolutionary deterioration of the vomeronasal pheromone transduction pathway in catarrhine primates, Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America, 100(14):8337-8341, 2003
  4. FOIDART A. , LEGROS J.J. , BALTHAZART J. : Les phéromones humaines : vestige animal ou réalité non reconnue, Revue médicale de Liège, 49/12:662-680, 1994
  5. a, b et c (en) AGMO Anders Functional and dysfunctional sexual behavior Elsevier 2007.
  6. Grand Robert Electronique, v. 2.0, 2005
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  9. LEVAY Simon, BALDWIN Janice. Human sexuality. Sinauer Associate, third edition, 2009
  10. Laura S. Allen and Roger A. Gorski, Sex Differences in the Human Brain  ; Encyclopedia of the Human Brain, Doi:10.1016/B0-12-227210-2/00314-9 ; En ligne : 2003.
  11. Dick F. Swaa, Wilson C. J. Chung, Frank P. M. Kruijver, Michel A. Hofman et Andon Hestiantoro, Sex differences in the hypothalamus in the different stages of human life Neurobiology of Aging Volume 24, Supplement 1, May-June 2003, Pages S1-S16 Supplement: The brain and behavior in different stages of human life. Proceedings of an expert workshop, organized by the International Health Foundation, Wassenaar, The Netherlands, 18-19 April 2002. doi:10.1016/S0197-4580(03)00059-9 (Résumé, en anglais)
  12. JACOB François, Evolution and tinkering, Science, 196:1161-1166, 1977
  13. Jacob, F. (1981) Le Jeu des possibles, Fayard
  14. Voir les références et les explications détaillées dans l'article Comportement de reproduction. Voir également THIBAULT C. , LEVASSEUR M.-C. (Eds). La reproduction chez les mammifères et l'Homme, INRA Ellipse, 2(27):611-637, 2001
  15. SISK C. L. , FOSTER D. L. The neural basis of puberty and adolescence, Nature Neuroscience, 7(10):1040-1047, 2004
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  27. a et b FORD Clellan S. , BEACH Frank A. : Patterns of sexual behavior, Methuen & Co, London, 1965. Le livre existe en français, mais il est plus difficile à trouver : Le comportement sexuel chez l'homme et l'animal, R. Laffont, 1970
  28. LEVER Maurice : Les bûchers de Sodome, Fayard 10/18, 1996
  29. Au XXIe siècle, l'homosexualité est encore punie de mort dans plusieurs pays. Voir les références dans l'article Homosexualité
  30. Voir les références et les exemples donnés dans la partie "Condamnation et répression" de l'article Masturbation
  31. Klaus Immelmann, Anne Ruwet, Dictionnaire de l'éthologie, Mardaga, 1995
  32. DE WAAL Frans : De la réconciliation chez les primates, Flammarion 1992
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  35. V. : Maison des jeunes chez les Muria, 1978,Gallimard
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    • Histoire de la sexualité, vol. 3, Paris, Gallimard, 1984, 288 p. (ISBN 2-07-027382-2) 
  • (en) Anders Agmo Functional and dysfunctional sexual behavior Elsevier 2007
  • (en) Simon Levay, Janice Baldwin. Human Sexuality, Sinauer Associates, 3e édition, 2009

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