Sergueï Rachmaninov

Sergueï Rachmaninov
Sergueï Rachmaninov
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Nom de naissance Сергей Васильевич Рахманинов
Naissance 1er avril 1873
Semionovo, Romanov Flag.svg  Empire russe
Décès 28 mars 1943 (à 69 ans)
Beverly Hills, Drapeau des États-Unis États-Unis
Activité principale Compositeur de musique classique, pianiste et chef d'orchestre

Sergueï Vassilievitch Rachmaninov, né le 1er avril 1873[1] à Semionovo, près de Novgorod, et mort le 28 mars 1943 à Beverly Hills aux États-Unis, est un compositeur, pianiste et chef d'orchestre russe. Son œuvre est d'un romantisme hérité de ses maîtres dont Rimski-Korsakov et reste indifférente à l'évolution de son époque[2]. Il est connu pour ses célèbres concertos pour piano nº 2 et nº 3, et son poème symphonique L'île des morts. Il a laissé plusieurs enregistrements de son œuvre.

Sommaire

Orthographe du nom

Sergueï Vassilievitch Rachmaninov (en russe : Сергей Васильевич Рахманинов) a toujours orthographié son nom Rachmaninoff, avec deux « f » (car telle était la transcription française, langue internationale d'alors[3], et aussi probablement parce que c'était le seul moyen de faire prononcer son nom à peu près correctement par les Anglo-Saxons, le /v/ étant prononcé [f] en position finale.

Biographie

Sergueï Rachmaninov

L'enfance

En 1877, Sergueï Rachmaninov a quatre ans. Pendant deux ans, Anna Ornazkaïa, diplômée du Collège russe de musique fondé par Anton Rubinstein en 1862 (le futur Conservatoire de Saint-Pétersbourg) est engagée à demeure pour donner au jeune Sergueï Rachmaninov ses premières vraies leçons de piano. Vassili Arkadievitch Rachmaninov, le père de Sergueï, est un homme charmant et un père affectueux, mais prodigue, dépensier et, paraît-il, joueur. Des cinq propriétés de la dot maternelle, seule reste Oneg (située près de Novgorod), vendue aux enchères en 1882. Les Rachmaninov n’ont plus désormais les moyens de faire entrer Sergueï et son frère aîné Vladimir au prestigieux Corps des Pages qui prépare les officiers de la Garde impériale à laquelle ils étaient destinés. La famille emménage dans un appartement à Saint-Pétersbourg. La mésentente conjugale persistant, Vassili et Lioubov Rachmaninov se séparent. Les enfants demeurent avec leur mère et leur grand-mère venue en renfort, Sofia Boutakov (1823-1904), la « babouchka » bien-aimée dont Sergueï est officiellement le petit-fils préféré. À cette grand-mère dévote qui l'emmène dans les églises, le jeune garçon doit une découverte capitale : le chant orthodoxe et la beauté du son des cloches de la cathédrale Sainte-Sophie de Novgorod, composantes essentielles de l'âme russe et source d'inspiration pour le futur compositeur.

Les années de formation

À l'automne 1882, à neuf ans, Sergueï Rachmaninov entre au Conservatoire de Saint-Pétersbourg où il suit des cours de piano, puis à celui de Moscou. Entre douze et seize ans, il est préparé par le professeur Nikolaï Zverev (1832-1893), ami de Anton Rubinstein et de Tchaïkovski. Zverev est un pédagogue renommé, respecté, rigoureux et sévère. Il prend chez lui quelques élèves doués de sa classe au conservatoire. Logés et nourris, ses pensionnaires doivent se soumettre à une discipline de travail draconienne et être dès six heures du matin devant le piano. Ce professeur exigeant tient à donner à ses élèves une grande ouverture culturelle par sa bibliothèque et en les faisant assister à des représentations théâtrales, à des concerts, à des opéras. Il invite les grands musiciens de passage à Moscou à venir écouter ses petits protégés. Le jeune Sergueï y rencontre notamment Tchaïkovski, qui apprécie déjà ses dons de jeune pianiste, mais il entre en conflit avec son maître qui juge le piano incompatible avec la composition.

Après deux ans sous la tutelle de Zverev, il obtient son diplôme du premier degré au conservatoire. Il a quinze ans. Il peut étudier l'harmonie, la théorie musicale, puis la fugue et la composition libre avec le jeune Anton Arenski, le contrepoint avec Serge Taneïev. Ces deux enseignements marqueront profondément le caractère et la musique de Rachmaninov. Pour le piano, il étudie avec Alexandre Siloti (son cousin germain) et ancien élève de Liszt et de Zverev lui-même. Ses pairs, au conservatoire, sont Josef Lhévinne, Alexandre Scriabine et Alexandre Goldenweiser.

Un foyer chez les Satine et les premiers succès

En 1889, il a 16 ans et s'installe chez ses cousins Satine à Ivanovka où il trouvera un vrai foyer. Sa cousine Natalia deviendra plus tard sa femme. Il obtient son examen de piano en 1891. Par la suite, il écrit alors son Prélude en ut dièse mineur ainsi que son opéra en un acte, Aleko, pour lequel il obtient un prix de composition en 1892, avec un an d'avance. Cet opéra, qui était très influencé par La Dame de pique de Tchaïkovski qui venait d'être joué, fut créé le 23 avril 1893 au théâtre Bolchoï. Rachmaninov, à 20 ans, commence une carrière brillante de virtuose et de compositeur. Il écrit de nombreuses œuvres, le Concerto n° 1, Prélude en ut dièse mineur, Trio élégiaque n° 2 à la mémoire de Tchaïkovski. Le succès est au rendez-vous.

Une dépression et un retour à la vie

La reconnaissance du public ne peut-elle pas être définitivement acquise par la composition d'une symphonie ? En 1897, Rachmaninov présente sa première symphonie, opus 13. Dirigée par un Glazounov visiblement ivre, sa création est un échec retentissant et Rachmaninov sombre alors dans une dépression dont il ne sortira que quatre ans plus tard grâce à l’énorme succès de son deuxième concerto pour piano, opus 18, et, entre temps, au traitement du médecin neurologue et hypnotiseur Nicolas Dahl qui le rend véritablement à la vie. C'est Nicolas Dahl qui lui rappelle sa promesse à la Société philharmonique de Londres d'écrire un concerto pour piano et c'est à lui que sera dédié ce concerto superbe. L'inspiration et le bonheur reviennent : il écrit la Sonate pour violoncelle et piano, la cantate Le printemps et épouse (avec l'autorisation du tsar) sa cousine germaine Natalia, très bonne pianiste elle aussi. De cette union naîtront deux filles, Irina et Tatiana, toutes deux musiciennes.

Les années de bonheur en Russie

Sergueï Rachmaninov vers 1900

Les quinze premières années du XXe siècle seront pour lui quinze belles années pendant lesquelles il vivra de manière heureuse et aisée, notamment dans la propriété des Satine près de Moscou où il aime se réfugier l'été pour se reposer de ses multiples concerts et pour composer. Au cours de ces années, il dirigera de 1904 à 1906 les représentations lyriques du théâtre Bolchoï, il s’établira ensuite quelque temps à Dresde où il écrira avec difficulté, trop loin sans doute de sa chère Russie, sa Symphonie n° 2 et un opéra, Monna Vanna. En 1909, à 36 ans, il entamera sa première tournée aux États-Unis, où il obtiendra un immense succès grâce notamment à son troisième concerto, opus 30, écrit pendant l'été à Ivanovka pour sa tournée américaine. Il le créa à New York le 28 novembre 1909 où il le rejoua le 16 janvier 1910 sous la direction de Gustav Mahler. On lui proposera le poste de chef permanent de l’orchestre symphonique de Boston, qu’il refusera. La création à Moscou, sous sa direction, de sa symphonie Les Carillons connaît en février 1914 un succès extraordinaire. La première guerre mondiale met fin à cette période heureuse de sa vie ; il perd son ami Scriabine qu'il a connu chez Zverev. La conduite de la guerre est un désastre pour son pays et bientôt survient la Révolution d'Octobre.

L'exil et une nouvelle carrière

En 1917, la révolution russe le force à quitter définitivement son pays natal. C'est à cette époque qu'il écrit un petit prélude opus posthume 1917, pour piano seul, empreint de nostalgie et de sombres sentiments, prélude à son départ douloureux. Parti avec ses mains pour seul capital comme lui dira un de ses amis avant son départ pour l'exil, il entame alors à 44 ans une nouvelle vie et avec son ami Nikolaï Medtner, une carrière de pianiste virtuose à temps plein. La nécessité de travailler intensément l'instrument et de se bâtir un répertoire l'éloigne de la composition. Au moment où il quitte pour toujours la Russie en 1917, il avait composé toutes ses œuvres publiées à l'exception de six d'entre elles. Il ne composera à nouveau qu'en 1926. L’inspiration ne l'a toutefois pas entièrement abandonné. Il écrit la célèbre Rhapsodie sur un thème de Paganini, opus 43, une série de variations pour piano et orchestre sur le 24e caprice de Paganini, publiée en 1934 et la très belle symphonie n° 3 en 1936. Ses tournées aux États-Unis et en Europe qu'il lui arrive d'assimiler à des travaux forcés lui assureront une vie matérielle très confortable.

L'amitié avec Horowitz

Il rencontra Vladimir Horowitz le 8 janvier 1928. Cette rencontre fut arrangée par le représentant de Steinway, Alexander Greiner, dans la cave du Steinway Hall (57th Street), quatre jours avant un concert d'Horowitz jouant le premier concerto pour piano de Tchaïkovsky au Carnegie Hall.

Rachmaninov, trouvant exceptionnelle l'interprétation qu'Horowitz avait donnée de son troisième concerto pour piano, aurait dit à Greiner :

« Mr. Horowitz plays my Concerto very well. I would like to accompany him. » (« Monsieur Horowitz joue très bien mon concerto, j'aimerais l'accompagner. ») [4]

Pour Horowitz, c'était un rêve devenu réalité de rencontrer Rachmaninov, qu'il décrivait comme le dieu musical de son enfance. Penser que cet homme pouvait l'accompagner dans son propre troisième concerto était la nouvelle la plus importante de sa vie.

Pour Rachmaninov, cette rencontre fut tout aussi marquante : il considérait alors qu'Horowitz était le pianiste qui avait le mieux saisi ses œuvres (même si certains musicologues pencheraient plutôt pour Sviatoslav Richter - mais ce dernier n'avait encore que 13 ans en 1928).

Cette rencontre marqua le début d'une amitié qui ne fut interrompue que par la mort de Rachmaninov : les deux hommes s'admiraient et suivirent sans cesse le travail de l'autre. Horowitz stipula à son agent qu'il devait être autorisé à annuler ses représentations, si Rachmaninov jouait à New York. De la même manière, Rachmaninov était toujours présent aux concerts d'Horowitz à New York, et était le dernier à quitter la salle[5].

Le 12 janvier 1928, Rachmaninov offrit son avis à Horowitz, en le complimentant, et en l'invitant à dîner pour discuter de son interprétation de Tchaïkovsky, que Rachmaninov trouva légèrement trop rapide.

Horowitz n'a jamais été d'accord avec cette critique de son tempo et il conserva son interprétation lors des représentations suivantes de l'œuvre.

Les avis et conseils de Rachmaninov sur sa propre musique étaient inestimables pour Horowitz.

L'Union soviétique et le compositeur

En 1931, sa musique est bannie en Russie, comme représentant « l'attitude décadente des classes moyennes », et comme « spécialement dangereuse sur le front musical dans la présente guerre des classes ». Cependant, elle est réhabilitée dès 1933, et en 1939 le compositeur annonce même que ses œuvres « reçoivent un traitement plein d'appréciation » en Union soviétique.

La villa Sénar

À l'automne de l'année 1930, à 57 ans, Sergueï Rachmaninov, qui n'aime rien tant que la vie de famille et qui voyage par obligation professionnelle, est fatigué, saturé de concerts et affecté par l'échec de son Concerto n° 4. Il décide alors de revenir en Europe où il se fait construire en Suisse une maison en bois dans la région du lac des Quatre-Cantons qu'il baptisera Sénar de son prénom et de celui de sa femme Natalia et qui lui rappelle la maison de ses cousins Satine. Il y est heureux, il compose, travaille au jardin et s'occupe avec tendresse de ses deux petits-enfants, Sophie Wolkonsky et Alexandre Conus.

La Deuxième Guerre mondiale et la fin de sa vie

La Seconde Guerre mondiale qui le surprend aux États-Unis l'empêchera de retourner en Europe et de revoir sa fille Tatiana qui vit en France. Il compose en 1941 sa dernière œuvre, les Danses symphoniques, une métaphore de la vie (le matin, le midi et le soir). Il achète une maison à Beverly Hills et au cours de sa dernière saison (1942-1943) il ressent les douleurs d'un cancer du poumon qui l'emporte le 28 mars 1943, à l'âge de 69 ans.

Analyse

Influences

Du point de vue du style, Rachmaninov n’est pas réellement un innovateur : ses compositions restent fermement ancrées dans la tradition romantique du XIXe siècle, même s’il a tenté progressivement d’utiliser une palette harmonique un peu plus étendue. L'île des morts, chef-d'œuvre orchestral comme il en existe peu dans la littérature musicale, est une exposition des images sentimentales à l'état pur ponctuée par des harmonies souvent riches, une ligne mélodique qui nous plonge dans le mystère existentiel du cœur et de la pensée. Le style de Rachmaninov était très influencé, au début de sa carrière de compositeur, par Piotr Ilitch Tchaïkovski (dont la mort, en 1893, l'amena à composer le Trio élégiaque en son hommage).

Il commence à trouver un style qui lui est propre lorsqu'il compose sa première symphonie : ses gestes puissants et sa force physique utilisée pour exprimer les nuances musicales étaient sans précédents chez les compositeurs russes de l'époque. Il trouvera lors de cette symphonie une sobriété dans l'usage de ses thèmes musicaux, qu'il développera et raffinera avec le temps. Cette symphonie sera accueillie de manière mitigée par le public, mais le style de Rachmaninov se développera tout de même dans ce que l'on pourrait qualifier d'un mélange équilibré entre concision et raffinement.

L'on retiendra de Rachmaninov, également, son usage d'accords très espacés : son second concerto de piano, son étude en mi majeur (Tableaux, opus 33 n°7) et surtout son prélude en si-mineur (opus 32, n°10).

Son style était également très influencé par les chants russes de la religion orthodoxe. Une grande partie de son matériau thématique (pour la composition de ses mélodies) vient de ces chants. L'influence religieuse se retrouve également dans son usage de la structure du Dies Irae (notamment, sa rhapsodie sur le thème de Paganini).

Une autre caractéristique stylistique de la musique de Rachmaninov est son usage du contrepoint chromatique (venant de son apprentissage auprès de Taneïev. Cette technique, datant du Moyen Âge, est magnifiée par Rachmaninov, qui l'utilisera tant sur de petites échelles (tierces, ou quartes dissonantes) ou sur de grandes échelles (douzième voire treizième note pour certains de ses accords, que beaucoup de pianistes ne peuvent jouer faute d'avoir les doigts assez longs).

La dernière réplique de la pièce Oncle Vanya d'Anton Tchekhov a inspiré Rachmaninov pour écrire Nous nous reposerons (Op.26 N°3 : My otdokhniom en russe, We shall rest en anglais).

Évolution stylistique

Lorsque la révolution d'octobre le força à quitter la Russie, le style de Rachmaninov était déjà en pleine mutation. La structure harmonique des ses œuvres se raffina encore lorsqu'il arriva aux États-Unis, notamment avec l'arrivée d'ornementations chromatiques[6].

Au début des années 1930, Vladimir Wilshaw remarqua que son style devint encore plus extraverti (il cassait occasionnellement des cordes de son piano lors de représentations). Ses compositions, notamment le thème de Corelli (1931, Opus 42), se font plus incisives au niveau de la rythmique, et utilisent encore plus de chromatisme.

Ces caractéristiques seront présentes dans tout son travail après 1930. Le plus introverti de ses ouvrages est le concerto pour piano n°4, de 1926 (opus 40), et est plus émotionnel que les œuvres qu'il composera plus tard.

Le pianiste

Il était connu pour avoir une virtuosité technique incomparable au piano : clarté des notes, un taux d'erreurs exceptionnellement bas, une précision du geste, du rythme, et un staccato extrêmement précis. Il aimait, en particulier, interpréter Chopin avec ce genre de traits.

Le répertoire de Rachmaninov contenait principalement des œuvres pour virtuoses du XIXe siècle, et bien sûr Beethoven, Debussy, Borodine, Grieg, Liszt, Mendelssohn, Mozart, Schubert et Tchaïkovski.

Rythmiquement, Rachmaninov était surtout un interprète romantique. Il était connu pour ne jamais perdre le rythme, même s'il effectuait des variations.

Rachmaninov possédait des mains d'une taille gigantesque : il pouvait ainsi jouer les accords les plus complexes. Il est possible que Rachmaninov ait souffert du syndrome de Marfan : cela aurait expliqué ses mains disproportionnées et si utiles à un pianiste de son niveau, ainsi que les douleurs nerveuses récurrentes dont il souffrait.

Le style de Rachmaninov était également marqué par la précision, là où les autres pianistes masquaient leurs imperfections par des utilisations intempestives de la pédale… À cette époque, seul Josef Hofmann a la même réputation de clarté (ils avaient Anton Rubinstein, comme modèle commun qui partageait déjà, avec Liszt, cette rivalité de clarté, une génération plus tôt). Pour l'anecdote, la sonate Appassionata de Beethoven, et la marche funèbre de Chopin étaient la pierre angulaire des récitals de Rubinstein, et plus tard... de Rachmaninov.

Rachmaninov était également doué d'une mémoire exceptionnelle : il pouvait retrouver d'oreille une œuvre entendue seulement une fois, et rejouer, même des années plus tard, une œuvre qu'il avait déjà interprétée.

Il s'échauffait tous les jours en jouant, notamment, l'étude en La bémol majeur, Opus 1, n°2, de Paul de Schlözer [7]

Personnalité

Rachmaninov est une personnalité complexe angoissée par la perspective de la vieillesse et de la mort. Cette peur de la mort est à l'origine de deux chefs-d'œuvre : le poème symphonique L'île des morts (1907) et la symphonie Les Carillons (1913). Il doute souvent de son inspiration et est rarement satisfait de son travail. Il reprend souvent ses œuvres : son premier concerto pour piano de 1891 sera remanié vingt-six ans plus tard, en 1917 au point de pouvoir considérer ces deux versions comme deux œuvres distinctes. Le Trio élégiaque bien reçu à sa création sera révisé à deux reprises, en 1907 et puis à nouveau dix ans plus tard. Il écrit à son ami Nikolaï Medtner quand il compose son Quatrième concerto pour piano : « J'ai reçu la copie de la réduction pour piano… et j'ai été terrifié ! »

Sa personnalité austère en public cherche à préserver son intimité familiale. C'est un père généreux et aimant, un grand-père attentif et un ami fidèle (Vladimir Horowitz, son proche voisin de Los Angeles, Nikolaï Medtner, dédicataire de son Quatrième concerto, Fédor Chaliapine, rencontré pendant sa dépression et exilé russe comme lui, etc.). Devenu citoyen américain au moment de sa mort, son pays natal ne cessera de lui manquer et il connaîtra toujours un sentiment de déracinement.

Sa renommée est immense. Les Anglo-Saxons appellent son Troisième concerto pour piano le « Rach 3 » ; aucune œuvre d'un autre compositeur n'a jamais été désignée d'une semblable abréviation. Vladimir Horowitz a beaucoup contribué à la célébrité de ce concerto d'une difficulté technique proverbiale, un des concertos romantiques les plus difficiles. Rachmaninov disait qu'il lui était impossible d'exécuter un bis après l'avoir joué. Il avouait modestement que Horowitz lui avait fait découvrir ce concerto par son interprétation. Il aurait alors déclaré : « le concerto n° 3 appartient à Horowitz. »[réf. nécessaire]

La Rachmaninoff Society, organisme créé en 1990, a pour but de promouvoir à travers le monde la musique de Sergueï Rachmaninov.

Œuvres principales

Portrait de Rachmaninov, par Konstantin Somov (1925)
Œuvres audios
Rhapsodie hongroise n° 2 de Liszt
Jouée par Rachmaninoff
Valse op. 18 de Chopin
Jouée par Rachmaninov le 21 janvier 1921
Concerto pour Piano n° 2
I. Moderato
Joué par le Skidmore College Orchestra
Vocalise
(transcrite pour violon et piano)
Jouée par Roxana Pavel Goldstein (violon) Monica Goldstein (piano)

Autres compositions sur commons

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Musique orchestrale

Musique concertante

Musique de chambre

  • Quatuor à cordes n° 1, 1889 (2 mouvements : Romance et Scherzo)
  • Romance pour violon et piano
  • Lied (Romance) pour violoncelle et piano, 1890
  • Mélodie sur un thème de S. Rachmaninov, 1890 (pièce en ré majeur arrangée par le violoncelliste Modest Altschuler)
  • Trio élégiaque n° 1 en sol mineur, pour piano, violon et violoncelle, 1892
  • Deux Pièces, op. 2 pour violoncelle et piano, 1892 : Prélude et Danse orientale
  • Deux Pièces, op. 6 pour violon et piano, 1893 : Romance et Danse hongroise
  • Trio élégiaque n° 2 en ré mineur, op. 9, 1893 (À la mémoire de P.I. Tchaïkovski) (Révisé en 1907 et en 1917)
  • Quatuor à cordes n° 2, 1896 (deux mouvements : Allegro moderato et Andante molto sostenuto)
  • Sonate pour violoncelle et piano en sol mineur, op. 19, 1901

Pièces pour piano

Musique vocale

  • Six Romances, op. 4 (1890-1893)
  • Six Mélodies, op. 8 (1894)
  • Douze Romances, op. 14 (1896)
  • Douze Romances, op. 21 (1902)
  • Quinze Romances, op. 26 (1906)
  • Quatorze Romances, op. 34 (1912)
  • Six Romances, op. 38 (1916)
  • Trois Chants Russes, op. 41

Musique religieuse

  • Liturgie de saint Jean Chrysostome op.31
  • Les Vigiles, op. 37, une importante contribution à la musique orthodoxe russe

Opéra

Bibliographie

Sur les autres projets Wikimedia :

  • Jacques-Emmanuel Fousnaquer, Rachmaninov, 1994, Seuil. (ISBN 2-02-013699-6)
  • Catherine Poivre d'Arvor, Rachmaninov ou La Passion au bout des doigts, 1986, Éditions du Rocher.
  • J.M. Charton, Les années françaises de Serge Rachmaninoff, 1969, Éditions La Revue Moderne.
  • Victor I. Séroff, Rachmaninoff, Paris, 1954, Robert Laffont, 270 p. traduit de l'anglais par Michel Bourdet-Pleville.
  • (en) Sergei Bertensson, Jay Leyda, Sergei Rachmaninoff: A Lifetime in Music, 1956, New York University Press.
  • (en) Barrie Martyn, Rachmaninoff: Composer, Pianist, Conductor, Scholar Press.
  • (en) Geoffrey Norris, Rachmaninoff (in Master Musicians Series), Oxford University Press.
  • (en) Oskar von Rieseman, Rachmaninoff's Recollections, 1934, Mac Millan.
  • (en) Watson Lyle, Rachmaninoff: A Biography, 1938, Reeves.
  • (en) Max Harrison, Rachmaninoff: Life, Works, Recordings
  • (en) Robert Threlfall, Geoffrey Norris, A Catalogue of the Compositions of S. Rachmaninoff, 1982, Scholar Press.
  • (en) Robert Palmieri, Sergei Vasil'evich Rachmaninoff: A Guide to Research, Taylor & Francis.
  • (it) Claudio A. D'Antoni Rachmaninov - Personalità e poetica; 2003 Roma, Bardi Editore, pp. 400 ; (ISBN 8888620060)
  • (it) Claudio A. D'Antoni Dinamica rappresentativa del ’suono-parola’- La ’drammaturgia compressa’ delle Romanze di Rachmaninov; pp. 480 (seulement par www.ilmiolibro.it) 2009 Roma

Liens externes

  • Rachmaninov.fr : Biographie, chronologie, catalogue des œuvres et commentaires dans l'univers musical et poétique du pianiste.

Notes

  1. 20 mars du calendrier julien
  2. Dictionnaire de la musique, Gérard Pernon, Ouest France, 1984
  3. La transcription anglaise ne sera en usage qu'à partir des années 1990, dans la traduction officielle figurant sur les passeports russes. La transcription en -off ou -eff apparaît à la fin du XVIIIe siècle, jusqu'aux années 1960 ; elle est aussi en ow ou ew pour la transcription allemande. La transcription ch de х est en usage dans les langues slaves (polonais, tchèque) ou l'allemand ; en français cette lettre se transcrit kh.
  4. Plaskin, Glenn, Horowitz, a biography,, 107.
  5. [1]
  6. Harrison, 190-191.
  7. [2]


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Sergueï Rachmaninov de Wikipédia en français (auteurs)

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