Serge De Beketch

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Serge de Beketch

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Serge André Yourevitch Verebrussoff de Beketch, né à Tours dans l'Indre-et-Loire le 12 décembre 1946 et mort le 6 octobre 2007 à Clichy dans les Hauts-de-Seine, inhumé au cimetière du Père-Lachaise (division 39), est un journaliste français, un scénariste de bande dessinée[1] et un écrivain lié à l'extrême-droite. Il fut en particulier cofondateur de Radio Courtoisie, où il a dirigé une émission le mercredi soir jusqu'à sa mort, ainsi que fondateur et animateur du Libre Journal de la France courtoise.

Sommaire

Biographie

Il est d'origine russe avec une ascendance tartare. Son grand-père maternel était colonel dans l'armée française. Son grand-père paternel était aide de camp du général Dénikine, chef des armées blanches durant la guerre civile russe. Son père, sous-officier de Légion étrangère, est mort pour la France à la bataille de Dien Bien Phu.

Après sa scolarité comme enfant de troupe, il exerce divers emplois (manœuvre du bâtiment, puis vendeur en librairie, etc.). En 1966, il entre comme pigiste de la page des spectacles à l'hebdomadaire Minute.

En 1967, il s'engage dans l'armée israélienne à l'occasion de la guerre des Six-Jours[2], mais « les affrontements furent si rapides qu'il n'eut même pas le temps de revêtir l'uniforme[3] ».

En 1970, il est embauché par Havas Conseil, où il participe à la création d'un département des « médias spécifiques ». Un temps membre de la franc-maçonnerie (Grande Loge de France, puis Grande Loge nationale), il s'en éloigne très vite, comme il a eu l'occasion de le raconter à plusieurs reprises[4].

Dès 1969, René Goscinny l'invite à collaborer comme scénariste aux pages d'actualité de l'hebdomadaire Pilote. Il écrira en outre diverses histoires en bande dessinée et rédigera pour les éditions Publicness les versions françaises des revues américaines Eerie, Creepie et Vampirella. Il collaborera également, sous le pseudonyme d'Altamont Baker, à la revue internationale de l'image Zoom.

En 1975, Serge de Beketch quitte Pilote à la suite du départ de René Goscinny. Il devient alors chef des informations, puis rédacteur en chef de Minute en 1979. Il quitte cette publication en 1986 à la suite d'un désaccord avec la nouvelle direction et occupe, à la demande de Jean-Marie Le Pen, le poste de directeur de la rédaction de National-Hebdo.

En 1987, il participe activement avec Jean Ferré à la naissance de Radio Courtoisie, après avoir été évincé de Radio Solidarité. Il y animera un Libre Journal hebdomadaire de trois heures le mercredi soir jusqu'à son décès en 2007.

En 1990, à la demande de Serge Martinez, nouveau propriétaire du titre, il revient prendre la direction de la rédaction de Minute. En 1993, il est démis de ses fonctions par l'équipe qui, ayant racheté le titre à Martinez, le juge trop engagé politiquement. Il fonde alors avec son épouse, Danièle, son propre journal décadaire, Le Libre Journal de la France courtoise, qui n'était pas, contrairement à ce que l'on a pu croire parfois, une version écrite de son émission de Radio Courtoisie.

Il fut un grand ami du journaliste et romancier A.D.G., qu'il rencontra en 1974 à Minute, et qui s'inspira de Serge de Beketch pour camper son personnage de Sergueï Djerbitskine, alias Machin, journaliste alcoolique et anarchisant.

Serge de Beketch décède le 6 octobre 2007 des suites d'un Streptocoque contracté à l'hôpital en soignant son hépatite B qu'il avait contractée quinze ans plus tôt en soignant sa maladie de Hodgkin. Ses obsèques sont célébrées le 12 octobre 2007, en l'église Sainte-Odile à Paris, en présence de plus de deux mille personnes parmi lesquelles de nombreuses personnalités telles que Jean-Marie Le Pen, Bruno Gollnisch, Bruno Mégret et Jean Raspail.

Positionnement

Son histoire familiale conditionne son engagement politique à droite, puis à l'extrême droite, classification à laquelle il préfère celle de « royaliste-tendance-dure ». Son engagement politique s'est nettement radicalisé avec les années ; ainsi, le 22 janvier 1992, il réplique à Philippe Guilhaume, ancien président d'Antenne 2 et FR3, qu'il n'est, lui-même, « ni démocrate, ni libéral[5] ». Selon Le Monde, « ses calembours suintent l'antisémitisme et il ne rate jamais une allusion au génocide juif pour en relativiser l'ampleur[6] ».

Il se présente comme créationniste en affirmant qu'il ne « croi[t] pas à l'évolution », que « le monde n'est pas vieux de plus d'une dizaine de milliers d'années » et que « le Déluge, l'arche de Noé, la tour de Babel sont des faits historiques[7] ».

Pour « échapper aux diktats de la pensée unique » et « décaper les neurones », il conseille la lecture du « révisionniste » Robert Faurisson[7].

Dans son émission de radio, il vitupère « l'État socialiste avorteur », « les territoires occupés » (les banlieues), « la saloperie de Karl Zéro et son émission anal-pute » (Canal+), les « cloportes merdeux » (les journalistes), les « imbéciles qui lisent Libé », les « batteurs d'estrade » (comme Guy Bedos, Jean-Jacques Goldman) auxquels « autrefois on ne donnait même pas une sépulture chrétienne[6] ».

En 1995, il est directeur de la communication de la mairie de Toulon, alors dirigée par le maire Front national Jean-Marie Le Chevallier. Il mettra cependant de son propre chef un terme à cette collaboration au bout de quatre mois, considérant que l'incompétence de l'équipe municipale nuit à l'image du Front national. Il fut également directeur du Patriote du Var. Lors du conflit qui oppose Bruno Mégret et Jean-Marie Le Pen entre 1998 et 1999, il tente en vain d'adopter une attitude conciliatrice.

Dans ses émissions, il a souvent défendu des thérapies combattues par les milieux officiels, comme celles proposées par Mirko Beljanski et Loïc Le Ribault, car il estimait leur efficacité pour s'être lui-même soigné avec.

Polémiques publiques

Le 20 novembre 1996, il déclare à Radio Courtoisie : « En France, en 1943, on ne traitait pas les Juifs comme on traite aujourd'hui les gens du Front national. Évidemment, (continuait-il), on les arrêtait, on les déportait… En Allemagne, il y a eu des choses, mais en France, je n'ai pas souvenir qu'il y ait eu de pogroms comme on en fait actuellement aux gens du FN. »

Ses prises de positions lui ont valu de nombreuses comparutions en justice et plusieurs condamnations.

Il a été notamment condamné deux fois le 26 mai 1993, pour diffamation envers Olivier Biffaud, journaliste au quotidien Le Monde. Dans la première affaire, Serge de Beketch a été condamné à verser un franc symbolique de dommages-intérêts, ainsi que 8 000 francs de frais de justice. Dans la seconde, il a été condamné à payer 80 000 francs de dommages-intérêts, ainsi que, là encore, 8 000 francs de frais de justice pour « atteinte à la délicatesse et à la dignité de la personne visée[8] ».

Engagements associatifs

Serge de Beketch, ancien vice-président de l'AGRIF (Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l'identité française et chrétienne), dont il fut membre jusqu'à sa mort, a également fondé le Cercle d'amitié française juive et chrétienne avec Bernard Antony, Alain Sanders, Jean-Pierre Cohen et Pierre Semour.

En 2006, il est signataire de « l'Appel des 25 », une pétition réclamant une grâce présidentielle pour Michel Lajoye.

Par ailleurs, Serge de Beketch était un grand défenseur du village d'enfants de Riaumont.

Publications

BD (textes)

  • avec Loro, Thorkaël I. L'œil du dieu, dessins de Loro, texte de Serge de Beketch, Tury Éditions SERG, « Classiques de l'Âge d'or », 1976. (ISBN 2-85869-018-9) ; rééd. Paris-Lausanne-Montréal, Dargaud, « Pilote », 1982.
  • avec Loro, Thorkaël II. La Porte de Taï-Matsu, dessins de Loro, texte de Serge de Beketch, Tury, Éditions SERG, « Classiques de l'Âge d'or » 1977. (ISBN 2-85869-023-5) ; rééd. Paris-Lausanne-Montréal, Dargaud, « Pilote », 1982. (ISBN 2-205-02193-1)
  • avec Loro, Déboires d'outre-tombe I, dessins de Loro, texte de Serge de Beketch, Paris, Éditions du Cygne, « BD Cygne », 1981.
  • avec Loro, Déboires d'outre-tombe II, dessins de Loro, texte de Serge de Beketch, Paris, Éditions du Cygne, « BD Cygne », 1982. (ISBN 2-902748-10-8)
  • avec Jacques Tardi, "Un hussard en hiver", et "La voiture maudite" deux histoires brèves en 4 pages pour le Journal Pilote 1972

Essais, pamphlets et autres écrits

  • avec Denis Maraval et Jean Piverd, Les Grandes Découvertes archéologiques du XXe siècle. L'Histoire arrachée à la terre, présentées par Jean Dumont, enquêtes et textes de Serge de Beketch, Denis Maraval, Jean Piverd, Genève, Famot, 1979.
  • avec Alain Sanders, La Nuit de Jericho I. La Révolte du lieutenant Poignard, Paris, Éditions des Vilains hardis, 1991. (ISBN 2-9506220-0-3)
  • Dictionnaire de la colère, recueil de chroniques parues dans Le Libre Journal de la France courtoise, Paris, Éditions des Vilains hardis, 2005, 270 p. 
  • Catalogue des nuisibles, Paris, Éditions des Vilains hardis, 2006, 190 p.  (ISBN 9782952842907)
  • Préface à Philippe Randa, Présumé coupable politique. Chroniques barbares, vol. 4, Coulommiers, Éditions Dualpha, « Politiquement incorrect », 2007. (ISBN 978-2-35374-024-6)
  • À l'appel de Dénikine, éd. Renaissance Catholique, 2007, 310 p.  (ISBN 978-2916951058) (Interventions de Serge de Beketch lors des universités d'été de Renaissance Catholique ; parution posthume.)

Documentaire

  • co-réalisation et commentaires avec Patrick Buisson et Anne Sophie Druet, Le Pen sur le front, Patrick Buisson, Paris, Édition et distribution Intervalles, 1985. Description : 1 cassette vidéo (VHS) (SECAM, couleur, 1 h 15 min).

Voir aussi

Articles connexes

Réactions après son décès

Liens externes

Notes et références

  1. Didier Pasamonik, Serge de Beketch : Mort d’un homme d’extrême-droite égaré dans la bande dessinée, Actubd, le 9 octobre 2007.
  2. « En 67, moi je me suis engagé pour aller me battre dans les rangs de Tsahal », déclaration de Serge de Beketch le 13 décembre 2006 à Radio Courtoisie.
  3. Notice mortuaire de Serge de Beketch par Jean Auguy, in Lectures françaises no 607, novembre 2007, p. 24
  4. La première fois dans une lettre publiée par Lectures françaises, no 470.
  5. « Le Front national, vingt ans après Radio-Courtoisie » par Olivier Biffaud, Le Monde du 12 février 1992
  6. a  et b « Radio-Courtoisie… à démontrer », Le Monde du 4 janvier 1998
  7. a  et b Entretien avec le magazine "Quartier Libre" (2001)
  8. « Pour injure envers un journaliste du Monde, Serge de Beketch et Radio Courtoisie sont condamnés par le tribunal de Paris », paru dans Le Monde du 19 juin 1993
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