Sainte-Suzanne-sur-Vire

Sainte-Suzanne-sur-Vire
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49° 03′ 46″ N 1° 03′ 30″ W / 49.0628, -1.0583

Sainte-Suzanne-sur-Vire
L'église
L'église
Administration
Pays France
Région Basse-Normandie
Département Manche
Arrondissement Saint-Lô
Canton Saint-Lô-Est
Code commune 50556
Code postal 50750
Maire
Mandat en cours
Marc Le Barbey
2008-2014
Intercommunalité Saint-Lô Agglomération
Site web perso.wanadoo.fr/ste-suzanne-sur-vire
Démographie
Population 503 hab. (2008[1])
Densité 100 hab./km²
Géographie
Coordonnées 49° 03′ 46″ Nord
       1° 03′ 30″ Ouest
/ 49.0628, -1.0583
Altitudes mini. 17 m — maxi. 110 m
Superficie 5,05 km2

Voir la carte physique

Voir la carte administrative

Sainte-Suzanne-sur-Vire est une commune française, située dans le département de la Manche et la région Basse-Normandie.

Sommaire

Géographie

Situation et voies de communication

  • Le bourg situé tout près de la Vire est par la route D 86 à 7 km de Saint-Lô, chef-lieu du département. La Vire, fleuve côtier long de 118 km (ou 115), prend sa source aux limites de la Manche, du Calvados et de l'Orne, à une altitude de 300 m environ. Elle constitue une frontière naturelle de la commune sur toute sa partie sud-ouest. Tout près de la limite nord-est passe une route à quatre voies, depuis 2005 (N 176), qui mène à l'autoroute A84 à une quinzaine de kilomètres (sortie n°40).
  • Une voie de chemin de fer, désaffectée depuis quelques années (trains très rares depuis 1995), enjambe la Vire tout près de l'église par un pont de type Eiffel construit en 1890. Un pont-route en service en 1949 traverse également la Vire à proximité. Il remplace le pont lancé en 1902 qui, bombardé par l'aviation américaine mais jamais atteint, a été détruit en 1944 par les Allemands ; lors de leur retraite, les allemands essayaient d'entraver la progression des troupes alliées. Ce pont était le frère jumeau du pont de chemin de fer.
  • Depuis la fin du XVIIe siècle au moins, un pont précaire appelé « les planches de Ste-Suzanne », permettait d'accéder à la commune voisine, La Mancellière-sur-Vire.
    Au temps des gabares, celles-ci naviguaient sur la Vire et déchargeaient des matériaux au « port de Sainte-Suzanne ». La dernière gabare serait passée en 1932, six ans après le déclassement de la Vire comme voie navigable.

Histoire

Repères historiques

  • Le XIIe siècle avait vu le patronage de Ste-Suzanne passer aux mains du Prieuré de Saint-Fromond appartenant au diocèse de Bayeux. Cela résultait de la donation de l'église (primitive) de Sainte-Suzanne aux moines de Saint-Fromond. Don fait par Marie de Thaun, et Hodierne de Sainte-Suzanne, épouse de Guillaume Corbel, à la suite de la prise d'habit dans le monastère par Nicolas, fils de Hodierne.
    Bien que Sainte-Suzanne dépende de Saint-Fromond, Henri Corbel en est seigneur et patron en 1356. Mais des difficultés mal connues apparaissent très vite ; des Carentan, des Pouilly figurent dans des transactions. En 1588, Robert de Brébeuf est noté comme noble de la paroisse. Son fils Georges en est le seigneur en 1623. Des d'Aubigny viennent ensuite dont Jean Campion d'Aubigny, beau-frère de Georges de Brébeuf qui précède. Henry-Anne Bernard d'Aubigny est seigneur et patron de la paroisse en 1699. Les Bernard d'Aubigny le sont toujours en 1774, mais demeurent à Saint-Amand (près de Thorigny). En 1808, la famille d'Aubigny, en la personne de Rose demeurant à Valognes, perd toute attache à Sainte-Suzanne après vente de ses biens.
  • Sous la Révolution, en 1792, figurent comme émigrés un nommé Courvalet et Jean-Baptiste Lerebour, prêtre réfractaire dont la famille demeure à Sainte-Suzanne. L'abbé Lerebour devient alors aumônier de Louis de Bourbon, prince de Condé, lors de son exil. Le curé de la paroisse, Bon Pinabel qui prête serment à la Constitution civile du clergé, se rétracte. Il est emprisonné au château de Thorigny et est libéré après le 28 juillet 1794 à la chute de Robespierre.
    L'église, dont on cacha les statues et qui fut rendue au culte en 1800, ne semble pas avoir subi d'importants dommages durant l'agitation, celle-ci ayant été limitée d'un côté à quelques têtes échauffées par les idées républicaines et de l'autre à la mutilation de l'arbre de la liberté planté. Elle fut toutefois mise en vente comme Bien national, mais sans suite. Un acquéreur projetait de la démolir et de se servir des débris pour remplacer les « planches » et construire un nouveau pont sur la Vire. Par contre, le presbytère fut vendu le 11 prairial an IV avant d'être réhabilité en 1822. Endommagé par les bombardements de 1944, il a été démoli en 1956.

Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
 ? mars 2001 Pierre Bernard - -
mars 2001 en cours Marc Le Barbey SE Menuisier
Toutes les données ne sont pas encore connues.

Démographie

Il y avait 16 feux ou habitations en 1455, avec 6 pauvres. En 1467 : 20 feux, 2 pauvres, et l'on mentionne 2 nobles. En 1722 : 92 feux, et en 1765 : 91 feux. Entre 1656 et 1800, on relève en moyenne 12 à 13 naissances, un peu moins de 10 décès et un peu plus de 3 mariages par année.
La population atteint un maximum de 525 habitants en 1828. Après 1841, la population décroît pour se stabiliser autour de 300 habitants entre 1901 et 1968, en passant par le minimum de 284 en 1931. Elle augmente régulièrement depuis 1968 et avoisine 530 âmes en 2006.

Évolution démographique
Années 1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
Population 427 410 451 525 500 515 522 468 456
Années 1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
Population 461 442 396 384 382 372 353 353 341
Années 1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
Population 300 312 300 304 293 284 287 313 324
Années 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 - -
Population 308 309 343 413 475 508 504 - -
Notes, sources, ... Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes.
(Sources : EHESS[2] et Insee[3])

Éducation

Cycle Établissement public Établissement privé
Écoles Ecole

Lieux et monuments

L'église, édifices publics et privés

  • L'église est classée monument historique depuis le 3 mars 1931.
    Elle date du XVe siècle comme le pensait M. de Gerville qui s'est beaucoup occupé d'archéologie dans la Manche, tout en laissant entendre qu'elle pourrait être du début du siècle suivant. Elle est de style gothique flamboyant, mais on relève une certaine inégalité dans la construction qui n'en altère pas la valeur et son charme reconnu des visiteurs. La nef fait suite au chœur, directement sans transept. Un petit clocher quasi central abrite l'unique cloche qui date de 1903, alors qu'il y en eut deux (refondues sous la Révolution) et une clochette. Les baies sont surmontées de trèfles et quadrilobes très variés ; l'une d'elles comporte une élégante fleur de lys. Un arc roman sur une petite porte est peut-être un vestige de l'église primitive.
  • Comme les clés de voûte, les corbeaux sur lesquels reposent les arceaux comportent des sculptures qui méritent l'attention. Les attributs des quatre évangélistes, et des personnages pouvant être des témoignages d'événements dans la paroisse y sont représentés. La belle arcade qui sépare la nef du chœur soutient une poutre de gloire avec statuaire bois : le Christ en croix (XVIIIe s.), la Vierge douloureuse et saint Jean l'évangéliste (XVIIe s. – XVIIIe s.) inscrits à l'inventaire supplémentaire des M. H. depuis 1988.
    Une statue de sainte Suzanne en bois du XIIe s. classée M. H. depuis 1954 a disparu en 1967.
  • Deux sites sont reconnus : Aubigny dont les parties les plus anciennes remontent au XVIe s. ainsi que les communs de Brébeuf également du XVIe s. Le château de Brébeuf (même lieu), visiblement une reconstruction, est d'époque plus tardive. (lieux privés)
  • L'école est une construction de 1956 accueillant deux classes mixtes. Un regroupement pédagogique avec la commune de Baudre existe depuis 1990. Antérieurement, l'école était là où se trouve la cantine scolaire.
    Dans un passé plus ancien, c'est à l'emplacement actuel et primitif de la mairie (d'aspect originel en partie conservé) qu'une école des garçons fut ouverte sur un plan de 1838. La construction d'une école des filles eut des difficultés à se réaliser. Elle n'aboutit que vers 1863, et elle était à l'emplacement de la cantine. Mais en 1925, il n'y avait plus qu'une école mixte à cet endroit, et encore après 1945 quand une baraque fut ajoutée. La baraque devenue salle des fêtes a été remplacée par une nouvelle construction au même usage en l'an 2000.

Personnalités liées à la commune

  • Georges de Brébeuf, poète oublié, traducteur de la Pharsale de Lucain, et à l'occasion décrié par le poète critique Boileau, est aussi l'auteur d'une traduction du VIIe livre de l'Énéide. On lui doit encore les « Entretiens solitaires », les « Eloges poétiques », des épigrammes. Des glanes d'État Civil d'érudits nous indiquent qu'il a deux frères et une sœur nés à Sainte-Suzanne. Mais en fait aucune certitude pour le poète, en 1617 ou 18 en cette paroisse, pas plus qu'à Torigni-sur-Vire où eut lieu la ratification du traité de mariage de ses parents, et où son père était avocat (sources originelles disparues).
    Le poète est le neveu de Saint Jean de Brébeuf, dont la famille demeurait paroisse de Condé-sur-Vire à « La Boissaie », village partagé avec Sainte-Suzanne. Jean a été l'apôtre évangélisateur des Hurons au Canada et martyrisé par les Iroquois (1593 – 1649). Canonisé en 1930, il est honoré par un vitrail en l'église de Sainte-Suzanne, et une chapelle près des ruines de la maison familiale (1993).
    C'est près de Caen, à Venoix, que le poète dut mourir en 1661 en la paroisse où son frère Nicolas était prieur-curé.
  • L'abbé Jean-Baptiste Lerebour, aumônier du prince de Condé lors de son exil en 1792 et qui perdit les doigts de pied, par sa conduite irréprochable était fort estimé. À son retour, il revient à Sainte-Suzanne dans sa famille et devient curé de la paroisse. Des réformes administratives envisagent la suppression de la commune au profit de deux communes voisines, Baudre et Condé-sur-Vire. Il se bat alors en s'adressant aux autorités diocésaines pour empêcher cette division ; seules des limites ont été changées.
    Son handicap l'obligeait à se déplacer à cheval dans la paroisse. Il y est décédé en 1822.
  • L'abbé Desurvire a été curé de la paroisse durant 43 ans. Ce qu'il rapporte dans les « Conférences ecclésiastiques » ordonnées par Mgr Bravard en 1866, au vu de la rigueur de l'enquête, font de lui une source fiable sur des événements durant les trois quarts de siècle qui précèdent. Mort en 1905, il repose dans le cimetière de la paroisse.

Sources essentielles et bibliographie

Archives municipales :
État Civil, registres paroissiaux .
Archives départementales de la Manche :
La Vire, voie navigable (C.D.D.P. – 1985),
Notices, mémoires et documents (1901),
Essai sur la vie et les origines de Georges de Brébeuf (1617 ?, 1661) (R. Harmand, Paris – 1897),
Almanach et Annuaire de la Manche (...1829 à 2000),
Minutes notariales.
Archives diocésaines de Coutances.
Conservatoire des Antiquités et Objets d'Art de la Manche.
Sainte-Suzanne-sur-Vire dans la tourmente des années 39-45 (P. Q. – 1994).
Un bout de chemin à Sainte-Suzanne-sur-Vire (R. M. – 2002).

Voir aussi

Notes et références

Altitudes, superficie : IGN[4].

Liens externes

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