Saint-pol-roux

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Saint-Pol-Roux

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Saint-Pol-Roux

Nom de naissance Paul-Pierre Roux
Activité(s) Poète, Dramaturge
Naissance 15 janvier 1861
à Saint-Henri, Marseille, France
Décès 18 octobre 1940
à Brest, France
Langue d'écriture Français
Mouvement(s) Symbolisme, précurseurs du surréalisme
Genre(s) Poésie, Théâtre

Paul-Pierre Roux, dit Saint-Pol-Roux, né à Marseille dans le quartier de Saint-Henry le 15 janvier 1861 et mort à Brest le 18 octobre 1940, est un poète symboliste français.

Sommaire

Biographie

Enfance

Poète symboliste, Saint-Pol-Roux est né le 15 janvier 1861 à Saint-Henry - de nos jours un quartier de Marseille - dans une famille d'industriels en produits céramiques. En 1872, à l'âge de 10 ans, il est envoyé au collège de Notre-Dame des Minimes à Lyon et en sortira en 1880 en tant que Bachelier ès Lettres. La même année, il s'engage pour un an de service militaire. Sa première œuvre, Raphaëlo le pèlerin, drame en trois actes, montre son attirance pour le théâtre.[1]

Années parisiennes

En 1882, il part s'installer à Paris et commence des études de droit, qu'il ne terminera jamais. Il fréquente en particulier le salon de Stéphane Mallarmé pour qui il a la plus grande admiration. Il gagne une certaine notoriété, essaie quelques pseudonymes et signe à partir de 1890 « Saint-Pol-Roux ». Il tente de faire jouer une de ses pièces, la Dame à la faux, par Sarah Bernhardt. Il est même interviewé par Jules Huret, en tant que membre du mouvement symboliste. Il aurait peut-être participé à la Rose-Croix esthétique de Péladan. Mais il n'y appartient pas très longtemps, car il ne figure pas parmi les signataires sur l'original du document. Saint-Pol-Roux s'est sans doute intéressé à cette audacieuse tentative littéraire, et a dû la quitter rapidement. En 1891, il rencontre sa future femme, Amélie Bélorgey. À cause de difficultés financières, Saint-Pol-Roux quitte Paris.[1]

L'exil volontaire

Portrait de Saint-Pol-Roux
par Félix Valloton
paru dans Le Livre des masques
de Remy de Gourmont (1898).

Son exil l'amènera d'abord à Bruxelles, avant qu'il ne trouve une retraite paisible dans les forêts d'Ardenne. C'est là, en toute tranquillité, qu'il terminera sa Dame à la faux. Après un court retour à Paris, Saint-Pol-Roux quitte la capitale définitivement en 1898. Il exécra rapidement la capitale pour son ostracisme et la médiocrité du milieu de la critique littéraire, qu'il ignora avec autant de superbe qu'elle le méconnut. Il s'installe ensuite avec sa femme à Roscanvel dans le Finistère, où naît sa fille Divine. La « chaumière de Divine » devenue trop petite, il s'installe à Camaret-sur-Mer et fait de la Bretagne le centre de gravité de son œuvre. Il profite des subsides que lui avait assurés un opéra, Louise, dont il avait rédigé pour Gustave Charpentier le livret. Il acheta en 1903 une maison de pêcheur surplombant l'océan, au-dessus de la plage de Pen-Had, sur la route de la pointe de Pen-Hir. Il la transforme en manoir à huit tourelles dont la maison formerait le centre et baptisa la demeure « Manoir du Boultous ». À la mort de son fils Coecilian, mort en 1914 près de Verdun, il le renommera « Manoir de Coecilian » dont on peut encore voir les ruines.[1] Face à la mer, l'homme est plus près de Dieu, disait-il.

Il reçoit de nombreux artistes et écrivains comme André Antoine, Victor Ségalen, Alfred Vallette, Max Jacob, André Breton, Louis-Ferdinand Céline et même, en 1932, Jean Moulin, alors sous-préfet de Châteaulin. Les membres du mouvement surréaliste le considèrent comme un prédécesseur. André Breton publia son "Hommage à Saint-Pol-Roux" le 9 mai 1925 dans Les Nouvelles Littéraires, où il revendiqua Saint-Pol-Roux comme le seul authentique précurseur du mouvement dit moderne[1]

Saint-Pol-Roux fut membre de l'académie Mallarmé de 1937 à 1940.

Mort tragique de Saint-Pol-Roux

Dans la nuit du 23 au 24 juin 1940, un soldat allemand investit le manoir, tue la fidèle gouvernante, viole sa fille Divine et la blesse grièvement à la jambe d'une balle de révolver. Saint-Pol-Roux échappe miraculeusement à la mort. Le soldat allemand fut condamné à mort par un Conseil de guerre et fusillé. Saint-Pol-Roux, qui était à Brest pour s'occuper de sa fille, avait négligé de mettre ses inédits en lieu sûr. Lorsqu'il retourna à Camaret et trouva le manoir livré au pillage et ses manuscrits déchirés, dispersés ou brûlés, il ne se remit pas de ce choc. Transporté le 13 octobre à l'hôpital de Brest, Saint-Pol-Roux « le Magnifique », « mage de Camaret », atteint d'une crise d'urémie, y meurt de chagrin le 18 octobre.[1]

Le manoir de Coecilian fut bombardé en août 1944 par les avions alliés et complètement incendié. Il ne reste, de nos jours, que quelques vestiges de cette demeure.

Un poète oublié

À partir de la Libération, Divine tentera en vain que l'oubli ne se fasse pas sur l'œuvre de son père. C'est en grande partie grâce au travail de sauvetage, défrichage et publication des éditions Rougerie que pendant ces années de « purgatoire », les poèmes, essais et pièces de théâtre rescapés de la barbarie nazie furent édités ou réédités. Une masse considérable de manuscrits inédits (Le Trésor de l'Homme, La Répoétique) a survécu au pillage.

Saint-Pol-Roux représente l'archétype du « poète oublié ». C'est à ce titre qu'André Breton lui dédie son Clair de Terre (ainsi qu'à « ceux qui comme lui s'offrent le magnifique plaisir de se faire oublier (sic) » et que Vercors lui dédie Le Silence de la mer (« le poète assassiné »).

L'œuvre de Saint-Pol-Roux

Saint-Pol-Roux a tenté de créer une œuvre d'art totale. Ce rêve de la littérature symboliste, consistait à créer une œuvre parfaite répondant à tous les sens. Saint-Pol-Roux s'était donc intéressé au genre théâtral et à l'opéra, pendant ses années parisiennes. A la fin de sa vie, il s'émerveille des possibilités artistiques offertes par le cinéma.

Saint-Pol-Roux a également créé la notion d'« idéoréalisme ». Il souhaitait une fusion artistique entre le monde réel et le monde des idées, dans une perspective néoplatonicienne. Il imagine une cosmologie, où la Beauté perdue dans le monde réel doit être révélée par le poète.

Notes et références

  1. a , b , c , d  et e Théophile Briant, Saint-Pol-Roux, Éd.Séghers, coll. « Poètes d'aujourd'hui », Paris, 1952 (réimpr. 1989), 230 p. (ISBN 2-232-10209-2) 

Œuvres

  • Raphaëlo le pèlerin, imprimerie de H. Olivier, Paris, 1879.
Sous le nom de Saint-Paul de Roux
  • Raphaëlo le pèlerin, Pinet (Marseille) et Josserand (Lyon), 1880
Sous le nom de Paul Roux
  • Maman!, Ollendorff, 1883
  • Garçon d'honneur, Ollendorff, 1883
  • Le Poète, Ghio, 1883
  • Un drôle de mort, Ghio, 1884
  • Rêve de duchesse, Ghio, 1884
  • La Ferme, Ghio, 1886
Sous le nom de Saint-Pol-Roux
  • Bouc émissaire, s.n., 1889
  • L'ame noire du prieur blanc, Mercure de France 1893
  • Les Reposoirs de la procession, vol 1., Mercure de France, 1893
  • L'Épilogue des saisons humaines, Mercure de France 1893
  • La Dame à la faux, Mercure de France, 1899
  • Les Reposoirs de la procession, vol. I : La Rose et les épines du chemin, Mercure de France, 1901
  • Anciennetés, Mercure de France, 1903
  • Les Reposoirs de la procession, vol. II : De la colombe au corbeau par le paon, Mercure de France, 1904
  • Les Reposoirs de la procession, vol. III : Les Féeries intérieures, Mercure de France, 1907
  • Les Fééries intérieures, 1907
  • La Mort du Berger, Broulet, Brest, 1938, 69 p.
  • La Supplique du Christ, 1939.
Œuvres posthumes
  • Bretagne est Univers, Broulet, Brest, 1941
  • Florilège Saint-Pol-Roux, L'Amitié par le Livre, 1943
  • Anciennetés, Seuil, 1946
  • L'Ancienne à la coiffe innombrable, Éd. du Fleuve, Nantes, 1946
  • Août, Broder, 1958
  • Saint-Pol-Roux "Les plus belles pages", Mercure de France, 1966
  • Le Trésor de l'homme, Rougerie, Mortemart, 1970
  • La Répoétique, Rougerie, Mortemart, 1971
  • Cinéma vivant, , Rougerie, Mortemart, 1972
  • Vitesse, Rougerie, Mortemart, 1973
  • Les Traditions de l'avenir, Rougerie, Mortemart, 1974
  • Saint-Pol-Roux / Victor Segalen, Correspondance, Rougerie, Mortemart, 1975
  • La Transfiguration de la guerre, Rougerie, Mortemart, 1976
  • Genèses, Rougerie, Mortemart, 1976
  • La Randonnée, Rougerie, Mortemart, 1977
  • De l'art magnifique, Rougerie, Mortemart, 1978
  • La Dame à la faulx, Rougerie, Mortemart, 1979
  • Les Reposoirs de la procession, vol. I : La Rose et les épines du chemin, Rougerie, Mortemart, 1980
  • Les Reposoirs de la procession, vol. II : De la colombe au corbeau par le paon, Rougerie, Mortemart, 1980
  • Les Reposoirs de la procession, vol. III : Les Féeries intérieures, Rougerie, Mortemart, 1981
  • Le Tragique dans l'homme, vol. I : Les Personnages de l'individu, Les Saisons humaines, Tristan la Vie, Rougerie, Mortemart, 1983
  • Le Tragique dans l'homme, vol. II : Monodrames, L'Âme noire du prieur blanc, Fumier, Rougerie, Mortemart, 1984
  • Tablettes. 1885-1895, Rougerie, Mortemart, 1986
  • Idéoréalités. 1895-1914, Rougerie, Mortemart, 1987
  • Glorifications. 1914-1930, Rougerie, Mortemart, 1992
  • Vendanges, Rougerie, Mortemart, 1993
  • La Besace du solitaire, Rougerie, Mortemart, 2000 (ISBN 2856680658)
  • Les Ombres tutélaires, Rougerie, Mortemart, 2005 (ISBN 2856681123)

Bibliographie

  • Louis Aragon, Saint-Pol-Roux ou l'espoir, Seghers, Brest, 1945 
  • Auguste Bergot, Le Solitaire de Camaret, Poésia, Brest, 1947, 158 p. 
  • Auguste Bergot, Épaves du Magnifique, Poésia, Brest, 1950, 96 p. 
  • Théophile Briant, Saint-Pol-Roux, Paris, 1952 
  • Paul Pelleau, Saint-Pol-Roux, le crucifié, Éd. du fleuve, Paris, 1946, 206 p. 

Liens externes

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