Astérix

Astérix
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Astérix
Série
Astérix.svg
Doppelhausfassade in Hagen-Westf. IMGP8309.jpg
Logo représentant Astérix (image du haut) et mur représentant les personnages d'Astérix (à gauche) et d'Obélix (à droite).

Scénario René Goscinny
Albert Uderzo
Dessin Albert Uderzo
Genre(s) Franco-Belge
Humour
Aventure

Personnages principaux Astérix
Obélix
Idéfix
Panoramix
Abraracourcix
Assurancetourix
Jules César
Lieu de l’action Gaule
République romaine

Pays Drapeau de la France France
Langue originale Français
Autres titres Une aventure d'Astérix le Gaulois
Éditeur Dargaud
Albert René
Hachette
Nb. d’albums 34
Site web www.asterix.com

Astérix (anciennement Astérix le Gaulois) est une série de bande dessinée française, créée le 29 octobre 1959 par René Goscinny (scénario) et Albert Uderzo (dessins puis, à partir de 1980, scénario et dessins) dans Pilote. Il s'agit certainement de la bande dessinée française qui a connu le plus de succès, avec 350 millions d'albums vendus dans le monde en 50 ans.

Sommaire

Synopsis

« Nous sommes en 50 avant Jésus-Christ ; toute la Gaule est occupée par les Romains… Toute ? Non ! Car un village peuplé d'irréductibles Gaulois résiste encore et toujours à l'envahisseur. Et la vie n'est pas facile pour les garnisons de légionnaires romains des camps retranchés de Babaorum, Aquarium, Laudanum et Petibonum… ». Ce village gaulois d'Armorique résiste à l'envahisseur grâce à la potion magique préparée par le druide Panoramix, qui procure momentanément une force surhumaine à quiconque en boit.

La bande dessinée se focalise principalement sur l'un des habitants de ce village, Astérix, courageux guerrier, qui se sert non seulement de la potion magique mais aussi de son intelligence pour déjouer les plans de Jules César et défendre son village de l'envahisseur, qu'il soit romain, goth ou normand. Le premier album mis à part, Astérix est accompagné dans toutes ses aventures (qui l'amènent souvent au-delà des frontières de la Gaule) par son ami Obélix, le seul Gaulois pour qui les effets de la potion magique sont permanents depuis qu’il est tombé dedans étant enfant. À partir du cinquième album (Le Tour de Gaule d'Astérix), les deux héros sont accompagnés par Idéfix, un petit chien qu'adopte ensuite Obélix.

Historique

Création de la série

En 1959, la petite société Edipresse-Edifrance (créée par René Goscinny, Albert Uderzo et Jean Hébrard) a la lourde tâche d'assurer la partie bande dessinée d'un nouveau périodique pour jeune, financé par Radio Luxembourg et intitulé Pilote[1]. Le duo René Goscinny-Albert Uderzo, qui se connaît depuis la fin des années 40, a déjà plusieurs projets en commun. Leur première idée est d'adapter le Roman de Renart ; quelques planches sont réalisées pour la maquette du journal, mais le dessinateur Raymond Poïvet leur apprend que Jean Trubert a réalisé une bande dessinée sur le même thème. Déçu, le duo décide de trouver une nouvelle idée[2].

À deux mois de la sortie du journal, ils sont réunis dans la petite HLM d'Albert Uderzo à Bobigny (située face au cimetière de Pantin)[3]. René Goscinny a l'idée de faire quelque chose de « folklore français » et demande à Albert Uderzo de lui citer les grandes périodes de l'Histoire de France. Après avoir commencé sur le paléolithique, il enchaîne sur les Gaulois, mais est tout de suite arrêté par le scénariste[4]. En quelques heures, les deux compères créent dans la joie le village et ses habitants. Pour le personnage principal, Albert Uderzo voit un gaulois très musclé alors que René Goscinny penche plutôt pour un nabot au physique amusant, mais malin. S'il obtient gain de cause, Albert Uderzo lui adjoint quand même un compagnon bien en chair et il en fait un livreur de menhirs[5].

La série intègre le journal Pilote à temps pour son lancement. La première histoire s'intitule Astérix le Gaulois et parait pour la première fois dans le no 1 publié 29 octobre 1959. Avec 300 000 exemplaires écoulés, le lancement de Pilote est un succès et Astérix est une des séries les plus plébiscitées par les lecteurs[6]. Malgré cela le journal manque rapidement d'argent[7] et pour survivre il est racheté, ainsi que les séries qui le composent, pour un franc symbolique par Dargaud[8].

Une série qui monte

Fort de son succès, les auteurs enchaînent avec une deuxième histoire intitulée La Serpe d'or, publiée en 1960 dans Pilote. C'est la première fois que les deux héros s'éloignent des environs du village (pour aller à Lutèce) et que le barde est bâillonné durant le banquet final[9]. En 1961, le premier album est vendu à 6 000 exemplaires[10]. La même année, la troisième histoire paraît dans Pilote : intitulée Astérix et les Goths, c'est la première aventure hors de Gaule pour Astérix et Obélix. C'est aussi dans ce récit qu’apparaît pour la première fois la hutte dans l'arbre d'Assurancetourix[11]. Astérix gladiateur, la quatrième histoire publiée en 1961 dans Pilote, est la première se déroulant à Rome. Les auteurs y font un clin d’œil à Victor Hubinon et Jean-Michel Charlier et leur série Barbe-Rouge, publiée elle aussi dans Pilote, en faisant croiser à l'équipage la route d'Astérix et Obélix. Le naufrage des pirates deviendra par la suite un gag récurrent de la série. Les ventes de l'album commencent à exploser, ce quatrième opus atteint 150 000 exemplaires vendus la première année. L'histoire suivante intitulée Le Tour de Gaule d'Astérix permet aux auteurs de caricaturer toutes les régions de France et leurs habitants. Albert Uderzo dote les deux héros d'un chien, d'un rôle d'abord très secondaire dans cette histoire (il suit Astérix et Obélix durant l'aventure sans que ceux-ci ne le remarquent avant la dernière planche et ne l'adoptent). Pour le baptiser un concours va être lancé dans les pages du journal et c'est finalement le nom qui revient le plus de fois, Idéfix, qui est choisi[12].

En 1963, les auteurs profitent de la sortie du film Cléopâtre (l'un des films les plus chers de l'histoire du cinéma) pour envoyer Astérix et Obélix en Égypte à la rencontre de la reine Cléopâtre VII. La couverture originale et la première case de l'histoire sont des parodies de l'affiche du film et du début du film[13]. L'année suivante, Le Combat des chefs parodie la campagne de l'élection présidentielle en cours, mais couvre aussi un autre sujet plus grave : la collaboration pendant la seconde guerre mondiale, avec les Gallo-Romains assimilés aux Français qui collaboraient avec l'occupant allemand[14].

Un fort succès

Paru en 1965 dans Pilote, l'histoire Astérix chez les Bretons marque le début de « la folie Astérix ». Les ventes d'albums explosent et le premier satellite artificiel français est baptisé Astérix. Dans cette histoire, René Goscinny s'en donne à cœur joie et parodie les anglais modernes, notamment la construction des phrases à l'anglaise[15]. Pour Astérix et les Normands, les auteurs inventent les ancêtres des Vikings nommés Normands qui envahissent la Gaule plusieurs siècles avant les raids vikings afin de connaître la peur, car selon eux celle-ci donne des ailes. Avec le personnage de Goudurix, ils caricaturent le jeune parisien des années 60, celui qui sera dans les manifestations estudiantines de mai 68. Les ventes décollent littéralement et 1,2 millions d'albums trouvent preneurs en deux jours[16].

Le premier personnage féminin majeur fait son apparition en 1966 dans l'histoire Astérix légionnaire, il s'agit de Falbala[17]. L'histoire suivante intitulée Le Bouclier arverne, publiée en 1967, traite pour la seconde fois du thème de l'occupation et de la collaboration[18]. Pour Astérix aux Jeux olympiques les auteurs s'inspirent une nouvelle fois de l'actualité, en l’occurrence les Jeux olympiques d'été de 1968 à Mexico. Cette histoire permet à Albert Uderzo de dessiner la ville d'Athènes antique et à René Goscinny d'aborder un sujet qui fait polémique depuis la création de la série : la potion magique est-elle du dopage[19]. Les problèmes des auteurs avec les impôts, dû au succès de la série, inspire l'histoire Astérix et le Chaudron[20]. Dans l'histoire suivante, Astérix en Hispanie, c'est l'Espagne des années 1960 façon carte postale qui est caricaturée[21].

Publiée pour la première fois en 1970, La Zizanie s'inspire des événements survenus au sein de la rédaction de Pilote lors de mai 68 où René Goscinny, alors rédacteur en chef du journal, est victime d'une fronde de jeunes auteurs, mené par Jean Giraud, pour prendre le pouvoir au sein de la rédaction. René Goscinny va être convoqué par une trentaine d'auteurs, puis jugé et condamné comme dans un tribunal[22]. Astérix chez les Helvètes, l'histoire suivante, est carrément suggéré par le président de la République Georges Pompidou. Après avoir envoyé un de leur album au président, celui-ci leur renvoie une carte avec cette idée. Les auteurs attendent quelque temps avant de l'exploiter pour ne pas faire croire qu'il s'agisse d'une idée du président. La Suisse et ses stéréotypes sont donc caricaturés dans cette histoire. Un autre sujet abordé est la corruption, et pour une fois les gaulois combattent du côté de Rome en défendant le questeur romain contre le fonctionnaire romain qui détourne les impôts[23].

En 1971, la polémique qui s'ouvre dans la société avec le bétonnage des bords de plage français inspire aux auteurs l'histoire Le Domaine des dieux, où César a l'idée de faire disparaître la forêt autour du village en construisant un complexe immobilier[24]. Les Lauriers de César critique les nouveaux riches et envoie de nouveau les deux héros à Rome[25]. Dans l'histoire suivante, Le Devin, ce sont les charlatans qui sont la cible des auteurs. Ces derniers sont souvent qualifiés de misogynes du fait de l'absence de femme dans les rôles importants de la série ; d'abord crédules au contact du devin, elles se reprennent et attaquent le camp romain[26]. En 1973, Astérix en Corse est la dernière histoire à paraître dans Pilote. Pour l'occasion, les auteurs effectuent leur premier voyage d'étude sur place. C'est aussi l'occasion pour eux de caricaturer les corses, de la pratique de l'omertà à la légendaire paresse insulaire[27].

Après Pilote

Désormais les histoires de la série, à quelques exceptions près, paraissent directement sous forme d'album. La première à paraître sous ce format est Le Cadeau de César en 1974[28]. Dans La Grande Traversée les deux héros gaulois découvrent l'Amérique[29]. La dérision de l'économie libérale, en vogue dans le pays à l'époque, est le sujet de l'histoire Obélix et Compagnie où un jeune technocrate romain tente d'introduire la loi de l'offre et de la demande dans le village gaulois. Ce qui va créer une course entre les habitants pour devenir le plus riche et le plus puissant du village[30].

Le 5 novembre 1977, René Goscinny meurt brutalement d'une crise cardiaque lors d'un test d'effort dans une clinique. Avant cette tragique disparition il avait fini d'écrire le scénario de la nouvelle histoire d'Astérix intitulée Astérix chez les Belges que va dessiner consciencieusement Albert Uderzo. Le scénario est basé sur une phrase de La Guerre des Gaules de Jules César « De tous les peuples de la Gaule, les belges sont les plus braves » ; nos deux héros accompagnés d'Abraracourcix se rendent donc en Belgique pour laver cet affront[31].

Uderzo seul

Après la mort de René Goscinny en 1979, Albert Uderzo décide de continuer la série en assurant lui même le scénario. Sa première histoire Le Grand Fossé qui parait en 1980 parodie la ville de Berlin, alors séparé en deux par un mur, au travers d'un village gaulois traversé par un fossé. L'année suivante, L'Odyssée d'Astérix est l'occasion pour l'auteur de dénoncer les marées noires qui sont dans l'actualité avec le naufrage du Tanio qui souille les plages de l'Île de Batz[32]. Après l'histoire Astérix et Cléopâtre en 1963, le film Cléopâtre inspire une nouvelle histoire à Albert Uderzo, plus précisément la scène de fin avec la reine Cléopâtre VII et le bébé Césarion. Désirant donner une suite plus gauloise il fait abandonner un bébé devant chez Astérix dans Le Fils d'Astérix. Quatre ans plus tard sort Astérix chez Rahàzade une histoire inspirée des Mille et Une Nuits se déroulant en Inde[33]. La Rose et le Glaive qui sort en 1991 permet à l'auteur de répondre une nouvelle fois aux accusations de misogynie envers la série. Une barde remplace Assurancetourix et entraîne une révolution féministe au sein du village[34].

En 1996, sort l'album La Galère d'Obélix, le premier d'une série ou l'auteur va tenter de casser les codes de la série. Ainsi dans cette aventure Obélix va boire pour la première fois de la potion magique à haute dose ce qui va le transformer en statue de pierre puis le rajeunir[35]. Dans Astérix et Latraviata, paru en 2001, ce sont les parents des deux héros qui apparaissent[36] et dans Le ciel lui tombe sur la tête il introduit de la science-fiction dans l'histoire avec des extra-terrestres. Même les conventions sur le titre sont brisés et pour la première fois c'est une phrase qui fait office[37]. Ce dernier album sort en 2005, mais entre temps parait un album regroupant quatorze histoires courtes paru à diverses époques dont une inédite. Cet album s'intitule Astérix et la Rentrée gauloise, mais est différent de la version offerte en 1993[36].

L'après Uderzo

En septembre 2011, Uderzo annonce qu'après avoir envisagé que la série des Astérix s'éteigne avec lui, il a finalement changé d'avis et a choisi Jean-Yves Ferri pour lui succéder. Un album est ainsi envisagé pour la fin 2012, avec Ferri au scénario, Frédéric Mébarki au dessin et son frère Thierry Mébarki à la couleur[38].

Personnages

Principaux personnages

Astérix

Article détaillé : Astérix (personnage).

Astérix est un guerrier gaulois et le héros de la série. Il apparaît pour la première fois dès la première planche de la première histoire[39] il porte déjà son uniforme de héros composé d'un haut noir, d'un pantalon rouge et surtout d'un casque agrémenté de deux plumes qui selon leurs orientations révèlent son humeur[40]. Petit, maigre, voir laid, il est loin du physique traditionnel des héros de bande dessinée de l'époque. Au début, Albert Uderzo voulait le dessiner grand et fort, mais le scénariste René Goscinny souhaitait absolument un anti-héros qui ait un physique marrant[41]. Les auteurs souhaitaient qu'il soit teigneux, intelligent et débrouillard afin de coller à la caricature du français moyen[42]. Son nom commence par la lettre « A » afin, selon les auteurs, d'être référencé au début des futurs encyclopédie de bande dessinée. Le suffixe « ix » est ajouté en référence au chef gaulois Vercingétorix[39].

Il est né en 85 avant J.-C., le même jour que son ami Obélix. Son père s'appelle Astronomix et sa mère Praline, ils tiennent une boutique de souvenir à Condate avec les parents d'Obélix. Il est célibataire sans enfant et a un cousin germain breton, Jolitorax[41].

Obélix

Article détaillé : Obélix.

Obélix est un livreur de menhirs et meilleur ami d'Astérix. Tombé dans la marmite de potion magique quant il était petit, ses effets sont maintenant permanent chez lui[43]. Il apparaît pour la première fois dès la première planche de la première histoire[44] ou il porte déjà des braies à raies verticales blanches et bleues et le torse nu, uniforme qu'il porte tout au long de la série à quelques exceptions près [45]. Son nom vient, comme celui d'Astérix, d'un signe typographique, l'obèle[43]. Il est ajouté dans la série par Albert Uderzo qui souhaitait un personnage grand et fort, après le refus de René Goscinny qu'Astérix ait ce physique de superhéros. Dans la première histoire, il apparaît de manière anecdotique, mais prendra rapidement de l'importance dès La Serpe d'or, la seconde histoire, au point d'être considéré comme le co-héros de la série. Grand amateur de chasse (aux sangliers ou aux Romains) et de festins interminables, il est aussi susceptible (il n'aime pas être traité de gros), romantique et sensible[46].

Il est né en 85 avant J.-C., le même jour que son ami Astérix. Son père s'appelle Obélodalix et sa mère Gélatine, ils tiennent une boutique de souvenirs à Condate avec les parents d'Astérix. Il est célibataire sans enfant, a un cousin germain Lutécien, Amérix qui fabrique des serpes d'or et un descendant nommé Obélisc'h qui vit au XXe siècle[47].

Idéfix

Article détaillé : Idéfix.

Idéfix est le chien d'Obélix. Il apparaît pour la première fois dans la planche neuf de l'histoire Le Tour de Gaule d'Astérix, ou il va suivre les deux héros tout au long de leur périple dans la Gaule sans que ceux-ci ne le remarquent[42] jusqu'à la dernière planche ou Obélix le remarque et lui donne un os. Sans nom, un concours est alors lancé dans le journal Pilote pour lui en trouver un. Idéfix est choisis, car il est le nom le plus cité par les lecteurs (quatre). Idéfix est un petit chien blanc dont la race est indéterminée, qui adore les os et les arbres. Il a cinq chiots depuis l'histoire Astérix et Latraviata[48]. Contrairement à d'autres animaux mis en scène par René Goscinny, Idéfix ne s'exprime qu'avec des aboiements et jamais avec des mots[42].

Panoramix

Article détaillé : Panoramix.

Panoramix est le druide du village, c'est lui qui prépare les potions dont celle qui rend invincible. C'est l'un des personnages clefs de la série, car c'est de lui que dépend la survie du village gaulois. Il apparaît pour la première fois dans la troisième planche de la première histoire intitulée Astérix le Gaulois, il porte déjà son uniforme composé d'un habit blanc et d'une cape rouge. Il a aussi une longue barbe blanche et une serpe en or qui lui permet de cueillir le gui. Son nom vient de « Panoramique », un vaste paysage[49].

Abraracourcix

Article détaillé : Abraracourcix.

Il est le chef du « village des fous ». Il apparaît pour la première fois dès la sixième planche de la première histoire de la série. Son nom provient de l'expression « tomber sur quelqu'un à bras raccourcis » qui signifie attaquer violemment en pliant ses bras. Bien qu'il soit le chef et un ancien guerrier qui a notamment participé à la bataille d'Alésia, il ne semble toutefois pas à la hauteur de son rôle et la plupart des décisions importantes sont prises par Astérix ou Panoramix[50]. Néanmoins, il possède certaines compétences de chef, se tenant parfaitement au courant de la situation politique extérieur[51].

Il est marié avec Bonemine et est le fils de l'ancien chef du village, ce qui laisserait suppposer que la transmission du titre de chef se fait héréditairement, mais le fait qu'il n'ait pas d'enfant ne semble pas poser de problème de succession aux habitants du village[52]. Il a aussi un frère, Océanix, qui vit à Lutèce et un neveu, Goudurix, ainsi qu'un beau-frère, Homéopatix, qu'il déteste pour son côté nouveau riche de Lutèce et une belle-sœur, Galantine[53].

Assurancetourix

Article détaillé : Assurancetourix.

Barde du village dont les prestations musicales sont peu appréciées.

Jules César

Article détaillé : Jules César (Astérix le Gaulois).

Jules César est un consul romain, conquérant de la Gaule, et irrité par la résistance du village de fous. Il s'agit d'une représentation du personnage historique éponyme qui apparaît pour la première fois dès la première planche de la première histoire[54]. Physiquement, il possède alors un visage rond et un nez long et droit, mais à la fin de l'album son physique a changé spectaculairement puisqu'il possède désormais un visage fin et un nez toujours long, mais cette fois cassé[55]. Il possède un fils avec Cléopâtre nommé Césarion et un fils adoptif, Brutus[56].

La figure du personnage historique est respectée puisqu'il n'est jamais atteint physiquement par les coups, ni menacé dans sa fonction par les irréductible Gaulois[57]. Il est néanmoins souvent malmené, ses célèbres citations latines sont fréquemment détournées et parodiées par les auteurs[56], sa façon de parler à la troisième personne est moquée, ainsi que sa préoccupation à vouloir tenir une grande place dans l'Histoire comme un homme digne en le faisant perdre son sang froid dans certaines situations où il n'arrive pas à se faire craindre et respecter[58]. Toutefois, au final, sa stature de personnage historique est toujours rétablie en mettant plusieurs fois sa clémence en avant[59].

Autres personnages récurrents

Le « village des fous »

Les membres importants du village sont représentés par un corps de métier. Cétautomatix est le forgeron, il apparaît pour la première fois dans la planche onze de la première histoire, mais il a alors un physique totalement différent. Sa forme graphique définitive apparaît dans l'histoire Astérix et les Normands[60] après moult transformation physique (il apparaît avec un physique différent dans chaque album)[61]. Il a la particularité d'être un critique musical et culinaire brutal qui tape à chaque fois sur Assurancetourix pour l’empêcher de chanter ou sur Ordralfabétix quand il juge à l'odeur les poissons pas assez frais[60].

Le village comporte aussi des femmes, à commencer par Bonemine, la femme du chef qui apparaît pour la première fois dans l'histoire Le Bouclier arverne. Elle se considère comme « la première dame du village » et elle n'hésite pas à en abuser auprès des autres dames du village, elle est aussi très dirigiste auprès de son mari, Abraracourcix[62].

    • Agecanonix, le doyen du village, marié à une jeune femme que l'on connaît sous le nom de madame Agecanonix ;
    • Ordralfabétix, poissonnier dont la fraîcheur des poissons est régulièrement mise en cause, ce qui le met en colère et génère souvent des bagarres entre villageois ;
    • Iélosubmarine, poissonnière, épouse d'Ordralfabétix ;

Autres Gaulois

Falbala est une Gauloise qui étudie à Condate et la fille de Plantaquatix, un villageois[63]. Elle apparaît pour la première fois dans la première planche de l'histoire Astérix légionnaire[64]. Charmante elle fait tomber sous son charme Obélix qui en devient comme fou, plus tard c'est Astérix qui succombera à un baiser. Elle est fiancée à Tragicomix[63], un jeune homme qui apparaît lui aussi pour la première fois dans l'histoire Astérix légionnaire. Il tient un commerce le location de chars et de chevaux à Condate, mais est aussi enrôlé de force dans les légions romaines[65].

Les Romains

    • Brutus, fils adoptif de César ;
    • Caïus Bonus, centurion… et bien sûr les légionnaires ;

Les pirates

Article détaillé : Les pirates (Astérix).

Les pirates sont une bande qui parcourt les mers pour dévaliser des navires. Elle est composée du chef Barbe Rouge[66], de la vigie noire Baba, qui ne prononce pas les « r »[67], et deTriple-Patte dont le rôle est de prononcer des citations latines avant et après le naufrage, il possède aussi une jambe de bois[68]. D'autres membres d'équipage dont les noms sont inconnus apparaissent ; comme le fils de Barbe-rouge nommé Erix qui apparaît dans l'histoire Le Tour de Gaule d'Astérix avant de disparaître complètement laissé comme caution par son père pour acheter un nouveau bateau[69]. Il s'agit d'une parodie de la série Barbe-Rouge de Jean-Michel Charlier et Victor Hubinon qui parait en même temps dans Pilote. Il s'agit d'un comique de répétition dans la série, puisque dans pratiquement chaque grande histoire le bateau est coulé par les Gaulois. Ils apparaissent pour la première fois dans la planche onze de l'histoire Astérix gladiateur[66].

Personnages secondaires

Il existe aussi des personnages qui n'apparaissent que dans un seul tome.

Analyse

Humour

Personnalités caricaturées

Outre des personnages historiques comme Jules César ou Cléopâtre, de nombreux personnages existants ou ayant existé sont apparus au fil des albums successifs, sous forme de clins d’œil humoristiques. Par exemple, La Zizanie met en scène un centurion romain qui a les traits de l'acteur Lino Ventura, très populaire à l'époque où l'album a été publié. Cette pratique contribue à donner différents niveaux de lecture à l'œuvre (les enfants, et même les adultes, ne vont pas nécessairement reconnaître toutes les personnalités caricaturées) et empêche de la réduire au rang de « bande dessinée pour enfants ».

Pierre Tchernia
Pierre Tchernia, ami de Goscinny et d'Uderzo, est la personnalité la plus souvent caricaturée dans Astérix.

Gags visuels

Jeux de mots

Les jeux de mots sont très nombreux, Goscinny en a disséminé pour différents âges.

  • Les noms de la plupart des personnages apparaissant dans les quelque trente albums d'Astérix le Gaulois sont basés sur des jeux de mots, à commencer par le nom d'Astérix, qui évoque le signe typographique appelé « astérisque ». On peut également citer le personnage d'Idéfix, dont le nom fait penser à l'expression « idée fixe », mais aussi la Gauloise Iélosubmarine, dont le nom rappelle la chanson des Beatles Yellow Submarine, ou encore le doyen du village, qui s'appelle logiquement Agecanonix (nom évoquant l'expression « âge canonique »), et bien d'autres. Par ailleurs, tous les noms des Gaulois se terminent en -ix (Astérix mais aussi Boulimix, Ocatarinetabellatchitchix…), ce qui est en fait une interprétation personnelle des auteurs à partir des noms de chefs gaulois en -rix (roi), alors qu'en réalité les noms masculins se terminaient le plus souvent en -os, ce qui correspond au nominatif masculin singulier latin -us, ceux des Gauloises se terminent généralement en -ine (Bonemine, Iélosubmarine, etc. Falbala faisant partie des exceptions), ce qui par contre correspond à une certaine réalité, tous ceux des Normands en -af (Grossebaf, Autograf, Batdaf…), sur le modèle du saint roi Olaf II de Norvège, tous ceux des Ibères en -on (Soupalognon y Crouton…), des Bretons en -ax (Jolitorax, Antrax…) ou plus rarement en -ix (Mac'Anotérapix) ou en -os (Zebigbos), des Goths en -ic (Téléféric, Périféric…), conformément au noms german-iques en -ric, des Romains en -us (Garovirus, Roméomontaigus, Infarctus…), des Grecs en -os ou -as (Plexigas, Invinoveritas…) et des Égyptiens en -is (Numérobis, Tournevis, Amonbofis…). Pour plus d'exemples, voir la liste des personnages d'Astérix le Gaulois.
  • Dans Astérix aux Jeux Olympiques : les athlètes venus de différentes contrées de Grèce défilent dans l'arène : « Cela commence par le défilé des Thermopyles. Ils sont suivis par ceux de Samothrace, sûrs de la victoire ; ceux de Milo sont venus aussi… Ceux de Cythère viennent de débarquer ; ceux de Marathon arrivent en courant ; ceux de Macédoine sont très mélangés ; les spartiates sont pieds nus… Rhodes n'a envoyé qu'un seul représentant, un colosse. » Goscinny fait ici référence (dans l'ordre) au Défilé des Thermopyles (un lieu géographique), à la Victoire de Samothrace (une célèbre statue du Louvre), à la Vénus de Milo (une autre statue du Louvre), à L'embarquement pour Cythère (un tableau d'Antoine Watteau), à la course du marathon, à la macédoine de légumes, aux chaussures spartiates, et au Colosse de Rhodes (l'une des sept merveilles du monde).
  • Dans Astérix en Hispanie : Jules César affranchit un esclave aux cheveux roux. L'un des spectateurs de la scène la commente ainsi: « Il affranchit le rubicond », phrase qui rappelle un évènement historique, à savoir la traversée du Rubicon par César (« Il a franchi le Rubicon »).
  • Dans Le Domaine des dieux : un maître d'esclaves parle à un de ses esclaves, un Numide, et le force à travailler. Le Numide ayant bu de la potion magique l'envoie dans les airs. Un des spectateurs de la scène commente : « Eh oui… Il ne faut jamais parler sèchement à un Numide. » Ici, grâce à la prononciation de Numide (qui fait penser à humide), Goscinny crée une antithèse.

Comique de répétition

Le comique de répétition est très présent tout au long de la série. Il se présente sous forme de malentendus entre les personnages ou des problèmes de langages. Certaines scènes reviennent fréquemment, comme la scène de naufrage des pirates qui débute toujours par un cri de peur du personnage Baba la vigie : « Les Gau... les GauGau... » et qui se finit par une citation en latin de Triple-patte, le vieux pirate estropié. Les chants du barde sont aussi très réguliers, et provoquent toujours la fuite des auditeurs ou la neutralisation du barde par les coups[70]. Les bagarres dues aux poissons pas frais d'Ordralfabétix et les chutes à répétition du chef du haut de son pavois, qui commencent à partir du quatorzième album Astérix en Hispanie, sont aussi très fréquents dans la série[71].

Anachronismes

Bien que la bande dessinée soit très documentée à de nombreux égards, l'image qu'elle donne de la vie quotidienne en Gaule ne doit pas être prise au pied de la lettre :

  • les cheminées dans les huttes : les Gaulois ne connaissaient pas la cheminée, l'évacuation des fumées se faisant par des ouvertures en pignon à même le toit ; leurs maisons étaient d'ailleurs souvent bien plus proches des demeures romaines que celles que l'on présente dans la série ;
  • la tenue du druide Panoramix : constamment en toge blanche, l'habit de cérémonie ;
  • les casques : les hommes portent constamment leur matériel de guerre sur eux (casque, épée…) ;
  • les menhirs : les Gaulois n'ont jamais élevé de menhirs ; ils préexistaient à leur arrivée et, dans tous les cas, ils n'en élevaient plus à l'époque de César ;
  • le bouclier : le fait d'élever le chef sur un pavois n'est pas du fait des Gaulois mais des Barbares, et notamment des Francs qui apportèrent cette coutume en Gaule au Ve siècle ;
  • pour les hommes, le port systématique de la moustache : mode masculine plus attestée chez les Francs que chez les Celtes ;
  • il est peu probable également de trouver dans un même village un druide et un barde, car leurs fonctions étaient similaires ;
  • les sangliers : les Gaulois mangeaient rarement des animaux sauvages pris à la chasse ; au quotidien, ils consommaient des animaux d'élevage, en particulier des moutons ;
  • la cervoise : la boisson la plus prisée des Gaulois était le vin, qui était importé de Rome ; la cervoise était en fait considérée comme une boisson de basse qualité laissée aux classes inférieures ;
  • les pommes de terre : ces légumes ne furent introduit en Europe qu'au XVIe siècle par les Conquistadores qui les rapportèrent d'Amérique ; jamais un Gaulois ou légionnaire romain n'en a mangé ni pelé.

Incohérences chronologiques et libertés prises avec l'Histoire

Chaque album place l'histoire comme se déroulant en -50, mais il est évident que les années se succèdent. On peut retracer approximativement la ligne chronologique comme suit:

Cependant, les auteurs prennent beaucoup de liberté par rapport à la réalité historique. Leurs héros participent par exemple à des évènements antérieurs à -50, telle que l'invasion partielle de la Bretagne insulaire (-55) et de la Belgique, qui faisaient partie intégrante de la campagne de la guerre des Gaules, dans les années -50. À l'inverse, les références aux pillages Vikings dans Astérix et les Normands, et à l'expédition vers le Vinland dans La grande traversée, correspondent à des faits se déroulant bien plus tard, entre le VIIIe siècle et le XIe siècle siècle.

  • Jules César « empereur » : dans la réalité il n'a jamais porté ce titre, puisque la fonction communément désignée sous cette appellation n'a été créée qu'une trentaine d'années plus tard par Auguste ; de plus, il ne s'est jamais fait construire de palais à Rome, où il n'a exercé seul et personnellement le pouvoir qu'entre -46 (victoire définitive sur Pompée et ses partisans) et -44 (assassinat). Par corollaire, il n'y avait aucun Empire romain à la date de -50. Jusqu'en l'an -27, Astérix et ses amis n'auraient pu combattre que la République romaine. César semble aussi vivre une passion assumée et affichée avec Cléopâtre, alors qu'en réalité, leurs relations étaient plus discrètes (chacun étant marié de son côté), tandis que la paternité de son seul fils biologique présumé, Césarion, qu'il n'a jamais connu, reste discutée.
  • le « Cirque Maxime » : le monument dessiné change selon les albums mais ne correspond jamais à la réalité ; dans Astérix gladiateur, il s'apparente au Colisée, le grand amphithéâtre de Rome qui accueillait effectivement les combats de gladiateurs et d'animaux sauvages, mais dont la première pierre ne fut posée qu'en 70, soit plus d'un siècle après qu'Astérix et Obélix eurent visité la ville éternelle ; dans Les Lauriers de César, le dessin représente bien le monument qui existait dans la Rome antique sous le nom de « Circus Maximus », mais il s'agissait du grand hippodrome de la cité, où se déroulaient les courses de chevaux et de chars et qui n'a jamais abrité un seul combat de gladiateurs ;
  • la représentation de Rome dans Astérix chez Rahàzade : au cours de leur périple en tapis volant les conduisant en Inde, les Gaulois survolent la ville éternelle et notamment le Forum, cœur historique de la cité, représenté de manière très fidèle mais sous sa version "définitive", c'est-à-dire tel qu'il pouvait exister à l'époque de l'empereur Constantin, vers 330 ; si plusieurs édifices majeurs étaient déjà présents sur le Forum de l'époque d'Astérix (Tabularium, Curie et Comitium, Rostres, basiliques Julia et Æmilia, Maison des Vestales, temples de Castor et Pollux, de la Concorde, de Saturne ou de Romulus), la plupart présentait un aspect architectural très différent car ils ont ensuite été reconstruits, parfois à des emplacements différents, suite à des incendies ou pour être agrandis et embellis ; enfin, nombre de bâtiments dessinés n'existaient pas encore vers -50 (forums de César et de Nerva, basilique de Maxence, temples de César, de Vespasien et de la Paix, arcs d'Auguste, de Titus et de Septime Sévère) car ils sont le fruit des multiples campagnes d'extension et de rénovation menées à partir de Jules César et pendant plus de trois siècles par les empereurs romains ;
  • les camps romains : si la représentation et l'organisation des camps militaires romains est assez proche de la réalité, elle est très simplifiée, notamment pour ceux entourant le village gaulois : en aucun cas un centurion, officier subalterne commandant une centurie, unité comprenant de 60 à 90 hommes, ne peut diriger un camp, car seules les légions, corps de 5 000 à 6 000 soldats (soit 10 000 à 12 000 hommes avec les troupes auxiliaires et la logistique) commandés par des légats ou généraux, établissaient des camps militaires ; de plus, les camps permanents, comme ceux surveillant le village, étaient construits en pierre, et non faits de palissades de bois, réservées aux camps provisoires. Les camps romains ou « Camp de César », illustrés par de nombreux lieux-dits, sont pris au pied de la lettre par la série, alors qu'il ne s'agit pour l'archéologie moderne que de traces d'établissements de l'age de fer (donc gaulois), voire de la période médiévale, dans la majorité des cas. En outre, sur les vestiges des quelques camps romains du Haut Empire jamais trouvé en France, aucun n'a été mis au jour au nord ouest de la Gaule, où est censée se dérouler l'action[72] ;
  • la tenue des légionnaires romains : les Romains portent presque toujours une armure segmentée (lorica segmentata). Ce type d'armure n'est apparu dans l'armée romaine qu'un siècle plus tard ;
  • la tenue des Gaulois : celle des guerriers différait peu de celle des légionnaires romains. En effet, si les Gaulois portaient effectivement des braies en tartan selon l'archéologie, leur coupe de cheveux ressemblait souvent à celle des Romains et ils n'avaient pas tous la moustache (sur les monnaies, Vercingétorix est représenté cheveux courts, sans moustache). Les guerriers (du moins, certains) portaient la cotte de mailles et un modèle de casque, proche de celui des Romains, qui ont d'ailleurs utilisé, du moins sur une certaine période, des casques d'origine gauloise. Quant à leurs boucliers, ils n'étaient pas rond (comme chez les Germains par exemple) mais le plus souvent en forme d'amande, modèle d'ailleurs utilisé également par l'armée romaine. Astérix reprend en cela les clichés usuels du XIXe et du XXe siècle à propos de « nos ancêtres les Gaulois » chers à la IIIe République ;
  • les références à Pompée dans Astérix et Latraviata : dans cet album, Pompée se trouve en Gaule, cherchant à lever une armée pour renverser César, qui se trouve à Rome. Dans la réalité historique, les rôles étaient inversés. D'ailleurs, Pompée ne devrait plus être en vie, puisque cet album se passe après Astérix légionnaire (Tragicomix et Falbala sont mariés) qui avait pour cadre la bataille de Thapsus, se déroulant après la mort de Pompée. Quant à son fils, Pompée le jeune, il est mort à la bataille de Munda, lors de la campagne de César en Espagne, que la série avait déjà abordé dans Astérix en Hispanie.
  • référence à l'éruption du Vesuve, qui n'eut lieu que plus d'un siècle plus tard. Le Tour de Gaule d'Asterix

En règle générale, il convient de rappeler qu'en dépit des efforts de documentation, l'univers d'Astérix est très loin de la réalité historique puisque souvent, il consiste à appliquer « l'esprit » moderne plus ou moins caricatural d'un pays, à sa forme antique. Il ne s'agit pas alors d'approximation involontaire mais bien d'un esprit de décalage explicite. Par exemple, dans la Lutèce Astérixienne (qui tient pour cette Gaule fictive le rôle d'avant-garde de l'art, de la fête et de la mode que tiendra ensuite le Paris contemporain pour la « province », ce qui en soi, est déjà éloigné de la réalité historique de la position de Lutèce en Gaule Romaine), un pigeonnier géant singe trait pour trait la Tour Eiffel, tandis que la ville accueille une délégation du comité olympique Grec, afin qu'il lui permette d'accueillir l'organisation des jeux. Assimiler le fonctionnement des Jeux modernes, se passant dans des lieux à chaque fois différents, à celui des Jeux antiques originaux est bien entendu absurde sur le plan historique, mais l'esprit d'Astérix n'est justement pas dans la retranscription fidèle de l'Histoire. Autre exemple : dans la bande dessinée, la Germanie contemporaine de Jules César (assimilée dans l'album aux seuls Goths, Wisigoths, Ostrogoths) est en partie un amalgame de références au militarisme Prussien, au Reich Hitlérien, et au célèbre morcellement politique interne du Saint Empire Romain Germanique. Dans les îles Britanniques, les Bretons jouent au rugby dans des stades, etc. La plupart des albums se focalisant sur un peuple en particulier (Gaulois inclus) ont recours à ce schéma de mélange du passé, du présent et des clichés. Un dernier exemple plus fantaisiste encore pourrait être celui des « montagnes slaves » installées à l'occasion du Combat des chefs, grands manèges mécaniques présentant une version « barbare » transparente des montagnes russes.

Cependant, de nombreux éléments historiques véridiques sont habilement intégrés aux aventures d'Astérix : conquête de la Bretagne (même si elle ne fut pas le fait de Jules César, qui ne fit que des incursions), révoltes ibériques, combats de César en Afrique contre les anciens partisans de Pompée, liaison avec Cléopâtre, les questeurs, les vingt ans de service dans l'armée, la formation militaire dite en « tortue », etc.

Graphismes

Style graphique

Article connexe : École de Marcinelle.

Le dessin d'Albert Uderzo et de la série est proche de l'école de Marcinelle du journal Spirou, où les dessins sont réalisés de manières semi-réaliste. C'est-à-dire que les personnages sont en partie caricaturés au niveau des expressions et possèdent tous des gros nez[73].

Expression

Les expressions sont caricaturées à l’extrême afin de faire rire immédiatement le lecteur. Le nez des personnages sont énormes, chaque détail physique et caractériel est exagéré. Un personnage ivre a le nez rouge, un gros mangeur a le ventre énorme ou encore un maître autoritaire a un cou démesuré[73]. La couleur du visage fait aussi partie de la caricature avec un visage rouge pour la colère et vert pour la peur. Dans l'histoire La Grande Traversée, une planche sans parole est consacrée à détailler l'expression des caractères gaulois par Astérix et Obélix, avec la gourmandise représentée par des mains se frottant le ventre et une langue salivante, la mauvaise humeur par des sourcils froncés, des mains dans les poches et des épaules remontées ou encore la bagarre représentée par une posture de boxeur[74].

Paysage

Les décors que dessine Albert Uderzo naissent la plupart du temps de son imagination et il ne s'aide jamais de photographie ou de documentation. Seule exception pour l'histoire Astérix en Corse où il ira lui-même en Corse pour se documenter et prendre des photographie de la faune et la flore. Les paysages d'Albert Uderzo sont toujours très détaillés et bien réalisés[75].

Architecture

Pour dessiner les architectures représentées dans la série, Albert Uderzo n'utilise pas toujours des documents. Ainsi dans l'histoire Le Tour de Gaule d'Astérix, il dessine le port de Gésicrobate de l'époque selon son imagination. Par la suite il reçoit un courrier d'un agrégé d'histoire pour le féliciter du tracé du port fidèle à la représentation antique[75]. La ville de Lutèce est, elle, représentée selon le tracé de l'actuelle Île de la Cité, avec un temple romain à la place de l'Église Notre-Dame de Paris et l'axe de la rue Rue Saint-Jacques[76]. Pour la ville de Rome présente dans l'histoire Les Lauriers de César, il s'inspire de la grande maquette de l'architecte Italo Gismondi qui représente Rome sous l'Empereur Constantin Ier[77]. Pour l'histoire L'Odyssée d'Astérix, Albert Uderzo fait son second voyage d'étude sur place, après la Corse, pour dessiner un décor. En l’occurrence il part à Jérusalem, il s'inspire notamment de la maquette présente au musée d’Israël pour dessiner le Second Temple de Jérusalem[78].

Institutions

Le « village des fous »

Le conseil du village

Il s'agit d'une des institutions du village, où siègent plusieurs membres importants ou représentants de villageois. Le conseil possède le pouvoir de bannir un habitant du village en cas de faute grave[79]. Ainsi, dans l'album Astérix et le Chaudron, le héros Astérix est banni du village par le conseil pour s'être fait voler le chaudron rempli de sesterces que Moralélastix, un autre chef gaulois, avait confié au village. Ce bannissement, prononcé au nom des lois immuables du village, montre à quel point la communauté prime sur l'individu. Astérix, en acceptant naturellement ce bannissement, accepte d'être traité comme une monnaie d'échange pour réparer un autre village ; il reconnaît, comme n'importe quel autre habitant du village, qu'il doit aux institutions de la tribu une part de son identité et doit donc s'acquitter d'une dette généalogique[80].

Le chef

Durant la période où se déroule la série, c'est Abraracourcix qui occupe la place de chef du village, après avoir succédé à son père. Néanmoins le titre de chef n'est pas transmis héréditairement : il est élu démocratiquement par les autres habitants du village quand un de celui-ci conteste sa place de chef. Peu après la bataille d'Alésia auquel il a participé, Abraracourcix récupère dans une taverne le bouclier de Vercingétorix. Celui-ci, comme le reste des armes du grand chef gaulois, deviennent dès qu'elles sont déposées aux pieds du vainqueur romain un symbole de la résistance et de l'indépendance du peuple gaulois. Jules César lui-même ne s'en empare pas et elles restent sur place jusqu'à leur vol par un légionnaire romain peu scrupuleux. Dépositaire de cette relique, le chef du village incarne l'indépendance de la communauté gauloise. Il n'est lui-même pas le propriétaire du bouclier, qui ne peut être une possession personnelle, comme les bijoux et la couronne de France sous l'Ancien Régime appartenaient à l'État et non au Roi[81]. Le chef du village possède des pouvoirs qui mal utilisés peuvent faire éclater le village dans des luttes internes. Ainsi dans l'album Astérix et Cléopâtre le chef utilise son droit de censure en interdisant à Obélix de réaliser des menhirs de forme égyptienne[79].

Le druide

Dans la série, le rôle de druide du village est occupé par Panoramix. Le druide détient le secret de la potion magique, qui se transmet seulement de bouche de druide à oreille de druide depuis la nuit des temps[82]. Il a aussi le rôle de faire la classe aux enfants[83].

République romaine

Sénat

Le Sénat romain représenté dans la série est entièrement contrôlé par Jules César, qui a acheté la soumission des sénateurs qui y siègent ou réduit leur influence. Il semble avoir perdu son rôle de chef de l'État romain au détriment de César et ne contrôle même plus la politique extérieure de la République. Quand le Sénat est représenté c'est pour le montrer comme une assemblée endormie composée d'anciens militaires ou d'anciens partisans de Pompée, rendus mous par le luxe et les fortunes acquises, qui créent des commissions et des sous-commissions pour enterrer chaque dossier ou se donner l'occasion de l'examiner lors d'un prochain déjeuner. Ils cherchent avant tout à maintenir leurs intérêts en conservant le pouvoir en place, permettant à César de régner seul sur la République romaine face à ce pouvoir totalement affaibli[84].

Armée

Comme dans la réalité historique, l'armée romaine est loyale envers Jules César et non plus envers le Sénat romain. Elle est composée en majorité d'engagés volontaires qui recherchent la gloire et la fortune (ils regrettent très vite leur choix), mais aussi de troufions envoyés principalement en Corse. Si les légionnaires sont fidèles à César, beaucoup de ses gradés, principalement des centurions, rêvent de le renverser et le remplacer. C'est le cas notamment dans l'histoire Le DevinCaius Faipalgugus, le centurion du camp de Petibonum est contrarié dans ses plans par son optione qui reste jusqu'au bout fidèle à la légalité du pouvoir en place. Malgré quelques trahisons, César tient son armée d'une main de maître et n'hésite pas à la commander lui-même comme dans Astérix chez les Belges. De plus, il punit lui-même les gradés qui lui désobéissent comme dans la première aventure de la série où il envoie un centurion en Mongolie inférieure[85].

Jeux du cirque

Les jeux du cirque sont représentés dans la série comme un instrument pour abrutir le peuple et l'éloigner de la politique. Pendant les jeux, César suit les avis du public car il sait que plus le peuple est content, plus son pouvoir est renforcé. Par exemple dans l'histoire Astérix gladiateur, il accorde sa grâce à Assurancetourix, très applaudi par le public avec Astérix et Obélix[86].

Les barbares et les brigands

Les barbares et les brigands : le lecteur les voit entre autres dans "La serpe d'or" et "Le tour de Gaule d'Astérix".

Parodie

Peuples

Les Français
Paris et les Parisiens

Paris est dans la série représentée par Lutèce. Blottie dans l'Île de la Cité, Lutèce est alors représentée comme le Paris contemporain, ville lumière, des arts, de l'amour, de la mode et réputée pour sa vie nocturne. Les touristes viennent en masse des autres pays antiques pour y voir un moulin rouge qui propose la visite de la ville pour trois sesterces. C'est la capitale de la mode : dans l'histoire La Rose et le Glaive, les villageoises sont curieuses de savoir ce qui est à la mode dans la ville. C'est la ville où il faut monter pour connaître une carrière artistique ou faire fortune : dans Astérix et les Normands, Assurancetourix espère bien pouvoir chanter à « l'Olympix », dirigé par Brunococatrix. Les Arvernes y ouvrent des établissements qui vendent du vin et du charbon et les méridionaux des auberges comme dans l'album La Serpe d'or où un personnage ressemblant au César de Marcel Pagnol tient un établissement nommé Au soleil de Massilia. Les Gaulois sont attachés à leur capitale (dans la réalité Lutèce n'a pas ce statut) et n'hésitent pas à le faire savoir en chanson : ainsi, prisonnier des Goths, le druide Panoramix chante « Revoir Lutèce » et Assurancetourix, dans les prisons de Rome, chante « Menhir montant » parodie de Revoir Paris et Ménilmontant de Charles Trenet (composé pendant l'occupation allemande); Maestria, dans La Rose et le Glaive, chante « Lutèce est une blonde », parodie de Ça, c'est Paris de Mistinguett ; pour fêter l'arrivée au Pirée dans Astérix aux Jeux Olympiques le village chante « À Lutèce on l'aime bien Nini peau d'sanglier ! » parodie de Nini peau d'chien d'Aristide Bruant[87].

L'Auvergne et les Auvergnats

Dans la série, l'Auvergne et ses habitants sont représentés par les Arvernes. On vient principalement y faire des cures thermales, dans les villes d'Aquae calidae (Vichy) ou Borvo (La Bourboule). Les voyageurs, comme Astérix et Obélix, n'hésitent à grimper le Puy de Dôme, où là-haut l'air est délicieux. La capitale Nemessos (Clermont-Ferrand) possède une grosse entreprise de fabrication de roues évoquant l'entreprise Michelin. C'est aussi une région avec une forte diversité de spécialités culinaires comme le « bleu d'Arverne », la potée au chou ou la encore la saucisse sèche, et à la fin du repas on danse la bourrée. Les habitants ont un accent qui chuinte bien que les nouvelles générations le perdent selon les vieux Arvernes[88]. Les Arvernes n'hésitent pas à quitter leur région pour faire fortune dans la capitale en ouvrant des boutiques de vin et de charbon[87].

La Provence et les Provençaux

La Provence représentée dans la série est principalement celle de Marcel Pagnol. Dans l'album Le Tour de Gaule d'Astérix, les deux irréductibles Gaulois vont à Massilia (Marseille) et entrent dans une établissement nommé « Taverne des Nautes » où se joue une partie de cartes avec trois caricatures tirées du film Marius, adapté de Pagnol. Le tenancier, César Labeldecadix, est la caricature de Raimu jouant le personnage de César. Il râle contre « l'estranger » de Lugdunum qui refuse de boire le « pastix ». À côté se trouve une poissonnerie où la marchande ressemble à Honorine Cabanis, autre personnage de Pagnol. Massilia c'est la ville de l'exagération, de la bouillabaisse et la pétanque. L'accent marseillais est caricaturé et les auteurs déforment les sons et le parler franco-provençal[89].

La Corse et les Corses

La Corse et ses habitants sont représentés principalement dans l'histoire Astérix en Corse, qui voit Astérix et Obélix voyager sur l'île de beauté. Graphiquement, la Corse dessinée par Uderzo est totalement stéréotypée : l'île est montagneuse, couverte de bois de chênes, châtaigniers et de maquis. Les villages sont faits de maisons en pierres sèches, des vieillards passent leur temps assis sur des bancs, les femmes portent le mezzaro et des cochons sauvages vivent en liberté devant les habitations. Les références à la culture corse sont grandes, notamment au chanteur Tino Rossi : le nom d'Ocatarinetabellatchitchix, le Corse principal de l'histoire, est en référence au refrain de la chanson Tchi tchi et le mot de passe qu'utile les pirates et les gaulois est une référence à une autre chanson Vieni vieni. Les références à Napoléon Ier sont aussi très nombreuses : Ocatarinetabellatchitchix est montré à plusieurs reprises dans la stature de Napoléon la main dans le pli de sa pelisse[90], il annonce notamment après la victoire face aux légionnaires romains que pour que les Corses acceptent un empereur, il faudra qu'il soit Corse lui-même[91].

Les stéréotypes corses sont grossis à l'extrême. Les querelles ancestrales et la vendetta sont caricaturés par l'opposition entre le clan Ocatarinetabellatchitchix et Figatellix, dont les origines sont si anciennes qu'on ne connaît plus la raison exacte, les motifs donnés étant dérisoires et ne concernant même pas un des membres direct du clan[92]. La fierté des Corses est caricaturée par des personnages raides et stoïques, jamais souriants et montrant rarement leurs émotions[93]. Les femmes corses sont représentées comme parfaitement soumises aux hommes du clan : elles restent cloîtrées à la maison, ne pouvant parler en la présence d'homme n'appartenant pas au clan[94]. Dernier stéréotype parodié, la paresse des Corses. Ocatarinetabellatchitchix, délivré des Romains par les irréductibles Gaulois, refuse d'interrompre sa sieste pour sortir de la cellule ; les druides corses ne cueillent pas le gui dans les arbres mais attendent qu'il tombe, et le chantier de la voie romaine avance au ralenti : ouvert il y a trois ans, il ne compte que quelques dalles[95]. En réalité, si les noms des Corses se terminent en -ix et si la Corse a des Druides, c'est pour montrer de manière moderne son appartenance à la Gaule, donc à la France, alors qu'en réalité, les Corses ne descendent pas des Gaulois (qui n'ont jamais colonisé l'île) et n'ont par conséquent pas de druides, au sens celtique du terme.

Le reste de la France

Les albums de la série mettent en scène un grand nombre d'habitants des différentes régions de France et leurs différences. Ainsi l'Armorique, où se situe le village des irréductibles, est une représentation de la Bretagne moderne. Dans l'histoire Le Fils d'Astérix un des habitants du village plante des menhirs dans un champ, allusion aux menhirs de Carnac ; la région possède déjà un fort patrimoine de chansons et de danses ( « Ils ont des casques ailés, vive les Celtes » chante Assurancetourix parodie de la chanson Ils ont des chapeaux ronds)[96]. La Normandie est parodiée par deux représentations, celle des Normands dans l'album Astérix et les Normands et par les habitants de Rotomagus (Rouen) dans l'album Le Tour de Gaule d'Astérix. Le débarquement des Normands sur les plages gauloises est une double allusion aux invasions viking du Moyen Âge, qui fonderont la province en 911, et au débarquement allié sur les plages normandes, lors de la Seconde Guerre mondiale. Ils creusent « de beaux trous normands », référence au fait de boire un verre d'alcool entre les repas. Ils accompagnent tous leurs plats de crème et leur spécialité culinaire est la « crème à la crème ». En arrivant en Gaule, ils chantent qu'ils veulent revoir leur Normandie, référence à l'hymne normand Ma Normandie écrit par Frédéric Bérat. Quant aux habitants de Rotomagus, ils fournissent des réponses de Normand aux légionnaires qui poursuivent Astérix et Obélix à base de « P'têt ben qu'oui, p'têt ben qu'non ». La ville de Suindinum (Le Mans) est connue pour sa célèbre course de char à bœufs de vingt-quatre heures[97].

Nicae (Nice) se trouve « la promenade des Bretons », bordée de palmiers, et les plages de la ville sont remplies de touristes. La spécialité culinaire est la « salade nicaesoise »[98]. Burdigala (Bordeaux) a pour spécialité le vin et les huitres et la célèbre Place des Quinconces est nommée ainsi suite aux ordres du centurion romain qui exige que ses légionnaires se mettent en quinconce, lors de la bataille contre les habitants de la ville qui protègent la fuite d'Astérix et Obélix[97]. Le Pays Basque est représenté par le peuple des Vaccéens, excellents montagnards et guides, qui aident à passer en Hispanie. Leur spécialité culinaire est le « poulet vasconne », parodie du poulet basquaise[99]. Lugdunum est un important foyer de résistance à l'occupation romaine, en référence à la Lyon moderne, ville de résistance et surtout de Jean Moulin. Les légionnaires romains se perdent dans les ruelles de la ville qui rappellent les traboules[100]. Sans oublier les villes surtout représentées par leurs spécialités culinaires dans Le Tour de Gaule d'Astérix : Tolose (Toulouse) pour la saucisse, Aginnum (Agen) pour ses pruneaux, Camaracum (Cambrai) pour ses bêtises et Durocortorum (Reims) pour son vin pétillant en amphore, dont les bouchons sautent facilement[99].

Autres identités

Classes sociales

Classes moyennes

La classe moyenne est la représentation sociale la plus présente dans la série. Elle est composée d'artisans, de commerçants, d'employés, d'agriculteurs et de fonctionnaires[101]. Les fonctionnaires romains sont représentés à plusieurs reprises dans la série, et parodient l'administration française, comme dans l'histoire Astérix et le Chaudron qui met en scène un collecteur d'impôts dont les phylactères parodient les formulaires administratifs ; les douaniers sont parodiés par des légionnaires romains gardant les frontières et accusant Astérix et Obélix d'importations frauduleuses. Des entreprises nationales comme La Poste ou la banque du Crédit lyonnais (parodié en Crédit Latin) sont aussi mis en scène[102].

Classes populaires

Les classes populaires apparaissent rarement dans la série. La classe ouvrière est toutefois représentée dans l'histoire Le Domaine des dieux, par l'intermédiaire des esclaves de toutes nationalités qui coupent les arbres dans la forêt, parodiant le travail de force à la chaine. Le chef des esclaves, Duplicatha, représente le travailleur immigré et le meneur syndical qui négocie les conditions de travail avec le patronat. Évocation aussi à travers le phénicien Epidemaïs, qui à plusieurs reprises au cours de la série trouve des moyens pour exploiter des travailleurs : ainsi dans l'histoire Astérix gladiateur, ses rameurs sont des employés qui n'ont pas bien lu le contrat qu'ils ont signés. De même, dans l'histoire L'Odyssée d'Astérix, il est devenu organisateur de croisière, et ses rameurs des clients partant en croisière. Dernière référence dans l'histoire Le Bouclier Arverne, avec l'entreprise de roues présente dans la ville de Nemessos, où des femmes travaillent à graver des catalogues de vente, en parodiant la division et la spécialisation des taches, avec un rythme éprouvant de travail[103].

Histoire

L'image de la Gaule et des Gaulois

Dans la série, l'histoire est renversée par les auteurs dès la carte de la Gaule, présente dans chaque ouverture d'album. Tout est fait pour que le lecteur pense à la France moderne, bien que les frontières ne soient pas représentées. Ainsi, la carte centrée sur la France évacue hors cadre la partie allemande et suisse de la Gaule, la Belgique mentionnée au Nord fait une confusion volontaire avec l'État moderne de Belgique. Lutèce est mentionnée sur la carte, représentée comme l'égal de Paris et capitale de la Gaule. Le texte introductif, présent sur la carte, accompagne le lecteur dans le sens de l'identification. Le texte commence par « Nous » pour faire participer le lecteur, puis l'utilisation du présent de l'indicatif sert à casser la distance historique. Ensuite, il prend l'Histoire à contrepied, en renversant les forces et les Romains ont désormais la vie dure. De plus, les Gaulois sont qualifiés d'« irréductibles », donc un gage pour le lecteur qu'ils ne seront jamais vaincus.

Dès la première planche de la série, dans Astérix le Gaulois, l'histoire est parodiée avec la capitulation de Vercingétorix, qui jette ses armes non pas aux pieds de César, mais sur les pieds de César, ce qui le fait bondir de son siège. Le chef gaulois, avec sa forte musculature, domine la scène par rapport au chétif chef romain au crâne dégarni et lançant un fort cri de douleur en recevant les armes sur ses pieds. La scène historique est renversée au profit des Gaulois dont l'honneur sort vainqueur de cette scène. C'est aussi une parodie poussée à l'extrême des livres d'Histoire de la Troisième République, qui glorifiaient Vercingétorix par rapport à Jules César. Dans Le Bouclier arverne, l'histoire est de nouveau renversée avec un nouveau Gergovie pour les romains : Abraracourcix triomphe dans la ville sur le bouclier de Vercingétorix, devant un César qui ne peut que constater son échec. La revanche gauloise est totale et renverse l'histoire en annulant symboliquement Alésia.

Autre symbole de l'Histoire renversée, la paix romaine. Commencée selon les auteurs de la Troisième République après la défaite gauloise d'Alésia, pour pacifier les territoires conquis qui étaient en lutte perpétuelle entre clans, elle apparait dans la série comme de la simple propagande. Au lieu de pacifier, le Jules César de la série ne pense qu'à faire la guerre au minuscule village des irréductibles, qui pourtant ne le menacent pas dans sa puissance. Dans le récit Le Combat des chefs, c'est même le contraire de la paix romaine puisqu'au lieu de pacifier les tribus, il n'hésite pas à les monter les unes contre les autres en poussant le chef Aplusbégalix à se battre contre Abraracourcix pour s'emparer du village des irréductibles. Poussée plus loin dans la parodie, la paix romaine devient la paix gauloise, le mode de vie simple du village à base de rigolade, de loisir et de bonne humeur contamine les camps retranchés aux alentours, qui préfèrent vivre une existence simple enfermée dans leur camp plutôt que de prendre des baffes en exerçant leur mission de soldats censés diffuser la culture romaine. L'exemple le plus probant se trouve dans l'histoire Obélix et Compagnie, qui montre les camps romains totalement dominés par la culture du petit village, où les légionnaires s'occupent des taches ménagères, du jardinage ou les loisirs plutôt que de faire leur devoir de soldat. De plus, la discipline romaine censée être diffusée par la pax romana est tournée en ridicule par les déroutes que subissent continuellement les légions de Rome face aux Gaulois, qui se lancent dans la bagarre dans un désordre général. Les camps romains ou « Camp de César », illustrés par de nombreux lieux-dits, sont pris au pied de la lettre par la série, alors qu'il ne s'agit pour l'archéologie moderne que de traces d'établissements de l'age de fer (donc gaulois), voire de la période médiévale, dans la majorité des cas. En outre, sur les vestiges des quelques camps romains du Haut Empire, jamais trouvé en France, aucun n'a été mis au jour au nord ouest de la Gaule, où est censée se dérouler l'action[104].

Une œuvre politique

Astérix de droite ou de gauche ?

Depuis le début des années 1960 et le succès de la série, la question du bord politique d'Astérix et du village gaulois est posée, au grand dam des deux auteurs qui empêchent toute récupération politique de droite comme de gauche. Le premier album de l'ère Uderzo, Le Grand Fossé caricature les affrontements partisans en voyant un village gaulois être coupé en deux et deux chefs, l'un élu par la partie droite et l'autre par la partie gauche, revendiquer la pleine gouvernance du village. La droite et la gauche du village étant traitées sur un pied d'égalité, cet album ne permet pas de déterminer de quel bord politique est la série puisqu'au final c'est Comix, le fils d'un des deux chefs qui prend la tête du village réuni en se mariant avec Fanzine la fille de l'autre chef[105].

La politique du village n'est pas non plus très claire. Le chef ne gouverne pas seul et s'en reporte souvent au conseil du village ou à l'avis du druide et d'Astérix. Il ne permet pas de déterminer un bord politique. Le druide est plus facile à classer, il occupe des fonctions qui sont généralement des priorités d'homme de droite : il s'occupe de la défense du village en détenant seul le secret de la potion magique, mais aussi de la santé avec ses potions diverses. Ses qualités, qui sont d'être raisonnable et autoritaire sont celle d'un homme de droite. Le barde dont les fonctions d'homme de culture et d'enseignant sont plutôt des priorités de gauche, et qui a pour qualités d'être un rêveur et un éducateur de peuple est lui un homme de gauche[106].

La politique d'immigration du village est sans conteste de droite : les ennuis viennent sans arrêt des étrangers, que ce soit les Romains, les Goths, les Normands ou de Gaulois exogènes au village comme dans les albums Le Devin ou Le Cadeau de César. Depuis le début de la série, aucun nouvel habitant n'est venu s'installer durablement dans le village et quand une famille étrangère vient s'installer un temps elle est accueillie par l'ancien Agecanonix avec cette phrase « Moi, les étrangers ne me dérangent pas tant qu'ils restent chez eux. » qui résume le sentiment général des habitants du village. La politique économique est de gauche, puisque le libéralisme est rejeté par le fait que les gaulois ne chassent que pour se nourrir et non pour vendre le produit de leur chasse. L'album Astérix et le Chaudron montre à quel point ils méconnaissent les systèmes économiques, puisqu'ils vendent quatorze sangliers pour cinq sesterces et achètent tout de suite après un sanglier, pour le consommer, avec ces mêmes cinq sesterces. Dans l'album Obélix et Compagnie ils préfèrent renoncer à faire fortune pour rigoler et chasser le sanglier comme avant, mais on peut clairement y voir une critique du keynésianisme et du plan Chirac de 1975[107]. Si économiquement le village balance entre libéralisme et anti-libéralisme, fiscalement il est complètement libéral puisqu'il a chassé le collecteur d'impôt et est depuis dispensé d'impôt. Diplomatiquement le village est de gauche, les interventions extérieures sont faites pour des raisons morales, comme sauver une personne menacée de mort ou aider un peuple en difficulté contre l'envahisseur[108].

Une œuvre gaullienne ?

Astérix romaniste ?

Les historiens sont partagés, surtout pendant la Troisième République, sur l'interprétation à donner de la défaite gauloise face aux légions romaines. Certains comme Camille Jullian pense qu'elle a détruit une civilisation gauloise viable alors que d'autres comme Ernest Lavisse pense que la défaite était inéluctable pour faire entrer la Gaule dans la modernité en créant une civilisation gallo-romaine[109]. Les auteurs de la série semblent être de l'avis de ces derniers en faisant jouer à Astérix et au village des irréductibles le rôle de résistant pour l'honneur et non de libérateur de la Gaule. Le but des irréductibles Gaulois est de faire enrager César en l'empêchant d'être maître de l'intégralité du territoire de la Gaule, ainsi que de l'empêcher de s'approprier les symboles de l'indépendance et de la résistance Gauloise. Les irréductibles Gaulois savent qu'ils vont être balayés par l'Histoire en même temps que la culture Gauloise par rapport à la modernité que représente la République romaine, et ils ne cherchent jamais à empêcher ce processus[110]. Le druide Panoramix en est le premier conscient et dans l'histoire Le Domaine des dieux il dit à Astérix qu'ils n'arriveront jamais à empêcher le cours de choses, mais qu'ils ont encore le temps[111].

Entre le village des irréductibles Gaulois et la République romaine, les relations sont parfois ambigües. S'ils n'hésitent pas à flanquer une bonne rouste aux légionnaires romains et empêcher toute annexion de leur village, ils font échouer à plusieurs reprises des complots de centurions romains pour renverser Jules César, comme dans les albums Astérix le Gaulois ou Le Devin. Ils luttent en plus contre les fonctionnaires corrompus ou mafieux de la République : ainsi dans l'histoire La Serpe d'or, ils font tomber le préfet romain de Lutèce, chef d'un réseau de trafiquants de serpe d'or. Dans l'album Astérix chez les Helvètes, ils combattent l'administration corrompue de Genava et Condate et sauvent même le questeur romain, empoisonné par un gouverneur de Condate alors qu'il essayait de récolter les impôts de la province détournés par ce même gouverneur. Dans l'album Astérix aux Jeux olympiques, il offre même sa palme olympique à un athlète romain, ce qui sauve l'honneur de la République aux Jeux Olympique[112]. En fait, pour les irréductibles Gaulois, la véritable menace sont les barbares représentés par les Goths et les Normands. Ils combattent toute intrusion en Gaule et par conséquence dans la République romaine, là où les légionnaires romains se trouvent complètement incompétents. En renforçant par là même le pouvoir romain[110].

Publication

Albums

Article détaillé : Liste des albums d'Astérix le Gaulois.

Revues

La série naît en même temps que le journal Pilote puisqu'elle fait sa première apparition dans le premier numéro du journal du 29 octobre 1959 avec l'histoire Astérix le Gaulois. La série était déjà parue dans le no 0 de Pilote du 1er juin 1959 avec un extrait d'une page de la même histoire. La série paraît dans le journal au rythme d'une à deux pages par semaine jusqu'au no 38 du 14 juillet 1960. En outre la série fait la couverture du no 21 du périodique du 17 mars 1960 avec un dessin intitulé Rendez–vous avec Obélix et Astérix chez vous. La série fait rapidement son retour dans l'hebdomadaire avec la publication de la seconde histoire La Serpe d'or à partir du no 42 du 11 août 1960 jusqu'au no 74 du 23 mars 1961.

Succès mondial

Sur les 325 millions d'albums vendus, on estime à 95 millions ceux vendus dans les pays francophones, à 88 millions en Allemagne, 20 millions au Royaume-Uni ainsi qu'aux Pays-Bas, à 17 millions en Espagne, à 5 millions en Suède et en Italie, à 4 millions pour la Finlande, la Norvège, le Danemark et la Grèce, à 3 millions au Brésil et à 2 millions au Portugal. On remarque l'absence des États-Unis où le héros n'a jamais percé malgré une tentative de traduction.

Astérix a ainsi été traduit en 107 langues selon les éditions Albert-René (112 si on y ajoute quatre éditions pirate en lituanien, mandarin, cinghalais et thaï, ainsi qu'une publication d'Obélix et Compagnie en groenlandais sous forme de feuilleton dans le quotidien Atuagagdliutit en 1981 et 1982). Les albums sont d'abord traduits par une personne vers la langue de destination, puis retraduits par une autre en français et relu par Albert Uderzo et René Goscinny pour s'assurer du bon niveau de la traduction.

Plusieurs albums ont été traduits dans des langues régionales ou minoritaires. En France, l'album « La rentrée gauloise » a été traduit dans 6 langues régionales, mais c'est en Allemagne qu'on trouve le plus grand nombre de traductions dans des parlers régionaux (65 albums et 29 dialectes)[113].

Reconnaissance

Critiques

Hommages

De nombreux dessinateurs, auteurs, stylistes ont rendu hommage à Astérix. Il y a, parmi tant d'autres :

Dans la littérature historique

  1. "Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les Gaulois sans jamais oser le demander à Astérix" par David Louyot (Acropole, 2011).

Adaptations

Au cinéma

La bande dessinée a eu plusieurs adaptations cinématographiques :

Dessins animés

  1. Deux Romains en Gaule (téléfilm)
  2. Astérix le Gaulois (1967)
  3. Astérix et Cléopâtre (1968)
  4. Les Douze Travaux d'Astérix (1976)
  5. Astérix et la surprise de César (1985)
  6. Astérix chez les Bretons (1986)
  7. Astérix et le coup du menhir (1989)
  8. Astérix et les Indiens (1994)
  9. Astérix et les Vikings (2006)

Films

Adapter Astérix au cinéma est une idée de longue date. Les premiers projets, avortés, imaginaient Louis de Funès dans le rôle du petit gaulois. Finalement, il a fallu attendre les années 1990 et l'impulsion du producteur Claude Berri pour que le projet soit réellement lancé. Trois films sont sortis à ce jour. Un quatrième est prévu pour 2012.

  1. Astérix et Obélix contre César (1999) de Claude Zidi avec Christian Clavier (Astérix), Gérard Depardieu (Obélix), Roberto Benigni (Tullius Détritus)
  2. Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre (2002) d'Alain Chabat avec Christian Clavier (Astérix), Gérard Depardieu (Obélix), Jamel Debbouze (Numérobis)
  3. Astérix aux Jeux Olympiques (2008) de Frédéric Forestier, Thomas Langmann avec Clovis Cornillac (Astérix), Gérard Depardieu (Obélix), Benoît Poelvoorde (Marcus Junius Brutus), Alain Delon (Jules César)
  4. Astérix et Obélix : Au service de sa Majesté (2012) de Laurent Tirard avec Edouard Baer (Astérix), Gérard Depardieu (Obélix)

Certains personnages changent d'interprète à chaque film : Panoramix fut incarné dans l'ordre par Claude Piéplu, Claude Rich, et Jean-Pierre Cassel ; Jules César par Gottfried John, Alain Chabat, et Alain Delon. Le héros à moustaches jaunes, lui, fut incarné par Christian Clavier dans les deux premiers films, par Clovis Cornillac dans le troisième et c'est Edouard Baer qui l'interprètera dans le quatrième. Seul Gérard Depardieu conservera son rôle d'Obélix durant les quatre films.

Box office Astérix

Box office des films et dessins animés Astérix
Class. Titre Année Réalisateur Box-Office France
Dessins animés
1. Astérix le Gaulois 1967 Ray Goossens 2 415 230 entrées
2. Les Douze Travaux d'Astérix 1976 Albert Uderzo, René Goscinny 2 206 163 entrées
3. Astérix chez les Bretons 1986 Pino Van Lamsweerde 1 724 770 entrées
4. Astérix et la Surprise de César 1985 Gaetan Brizzi, Paul Brizzi 1 704 226 entrées
5. Astérix et le Coup du menhir 1989 Philippe Grimont 1 442 311 entrées
6. Astérix et les Vikings 2006 Stefan Fjeldmark, Jesper Møller 1 374 027 entrées
7. Astérix et les Indiens 1994 Gerhard Hahn 1 059 709 entrées
Films
1. Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre 2002 Alain Chabat 14 559 509 entrées
2. Astérix et Obélix contre César 1999 Claude Zidi 8 948 624 entrées
3. Astérix aux Jeux Olympiques 2008 Thomas Langmann, Frédéric Forestier 6 817 803 entrées

Jeux de société

Les aventures d'Astérix ont inspiré de nombreux jeux de société de plusieurs sortes (parcours, quizz...). Le premier en date, Astérix et la potion magique, de type jeu de hasard raisonné, a été édité par la société Noël en 1967.

Parc de Loisirs

Article détaillé : Parc Astérix.

La bande dessinée a inspiré un parc de loisirs, le Parc Astérix, situé dans l'Oise.

Notes et références

  1. Les années Pilote, p. 23
  2. Les années Pilote, p. 60
  3. Goscinny : Biographie, p. 114
  4. Goscinny : Biographie, p. 115
  5. Goscinny : Biographie, p. 116
  6. Les années Pilote, p. 67
  7. Goscinny : Biographie, p. 119
  8. Goscinny : Biographie, p. 120
  9. Le Figaro : Astérix l'irréductible, p. 23
  10. Le Figaro : Astérix l'irréductible, p. 22
  11. Le Figaro : Astérix l'irréductible, p. 24
  12. Le Figaro : Astérix l'irréductible, p. 25
  13. Le Figaro : Astérix l'irréductible, p. 26
  14. Le Figaro : Astérix l'irréductible, p. 27
  15. Le Figaro : Astérix l'irréductible, p. 28
  16. Le Figaro : Astérix l'irréductible, p. 29
  17. Le Figaro : Astérix l'irréductible, p. 30
  18. Astérix ou les lumières de la civilisation, p. 148
  19. Le Figaro : Astérix l'irréductible, p. 32
  20. Le Figaro : Astérix l'irréductible, p. 33
  21. Le Figaro : Astérix l'irréductible, p. 34
  22. Le Figaro : Astérix l'irréductible, p. 35
  23. Le Figaro : Astérix l'irréductible, p. 36
  24. Le Figaro : Astérix l'irréductible, p. 37
  25. Le Figaro : Astérix l'irréductible, p. 38
  26. Le Figaro : Astérix l'irréductible, p. 39
  27. Le Figaro : Astérix l'irréductible, p. 40
  28. Le Figaro : Astérix l'irréductible, p. 41
  29. Le Figaro : Astérix l'irréductible, p. 42
  30. Le Figaro : Astérix l'irréductible, p. 43
  31. Le Figaro : Astérix l'irréductible, p. 44
  32. Le Figaro : Astérix l'irréductible, p. 45
  33. Le Figaro : Astérix l'irréductible, p. 46
  34. Le Figaro : Astérix l'irréductible, p. 47
  35. Le Figaro : Astérix l'irréductible, p. 48
  36. a et b Le Figaro : Astérix l'irréductible, p. 49
  37. Le Figaro : Astérix l'irréductible, p. 51
  38. http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/09/26/97001-20110926FILWWW00568-jean-yves-ferri-va-reprendre-asterix.php"
  39. a et b Le Dictionnaire Goscinny, p. 115
  40. Le Livre d'Astérix le Gaulois, p. 14
  41. a et b Le Dictionnaire Goscinny, p. 116
  42. a, b et c Astérix & Cie…, p. 135
  43. a et b Le Dictionnaire Goscinny, p. 139
  44. Le Dictionnaire Goscinny, p. 138
  45. Le Livre d'Astérix le Gaulois, p. 20
  46. Le Dictionnaire Goscinny, p. 140
  47. Le Dictionnaire Goscinny, p. 141
  48. Le Dictionnaire Goscinny, p. 136
  49. Le Dictionnaire Goscinny, p. 147
  50. Le Dictionnaire Goscinny, p. 105
  51. Astérix ou la parodie des identités, p. 67
  52. Astérix in Britain, p. 51
  53. Le Dictionnaire Goscinny, p. 106
  54. Le Dictionnaire Goscinny, p. 125
  55. Le Livre d'Astérix le Gaulois, p. 84
  56. a et b Le Dictionnaire Goscinny, p. 126
  57. Astérix ou la parodie des identités, p. 88
  58. Astérix ou la parodie des identités, p. 86
  59. Astérix ou la parodie des identités, p. 87
  60. a et b Le Dictionnaire Goscinny, p. 129
  61. Le Livre d'Astérix le Gaulois, p. 39
  62. Le Dictionnaire Goscinny, p. 242
  63. a et b Le Dictionnaire Goscinny, p. 132
  64. Le Dictionnaire Goscinny, p. 131
  65. Le Dictionnaire Goscinny, p. 238
  66. a et b Le Dictionnaire Goscinny, p. 122
  67. Le Dictionnaire Goscinny, p. 173
  68. Le Dictionnaire Goscinny, p. 179
  69. Le Dictionnaire Goscinny, p. 187
  70. Beaux Arts hors-série n°7 p.90 à 93
  71. Beaux Arts hors-série n°7 p.84 à 87
  72. Michel Reddé, L'armée romaine en Gaule, éditions errance 1996. p. 178 à 183.
  73. a et b Astérix a 50 ans ! Les secrets de la potion magique, p. 50
  74. Astérix a 50 ans ! Les secrets de la potion magique, p. 51
  75. a et b Astérix a 50 ans ! Les secrets de la potion magique, p. 47
  76. Astérix a 50 ans ! Les secrets de la potion magique, p. 52
  77. Astérix a 50 ans ! Les secrets de la potion magique, p. 54
  78. Astérix a 50 ans ! Les secrets de la potion magique, p. 57
  79. a et b Nicolas Rouvière, Astérix ou les lumières de la civilisation p.18
  80. Nicolas Rouvière, Astérix ou les lumières de la civilisation p.52-53
  81. Nicolas Rouvière, Astérix ou les lumières de la civilisation p.27 et 28
  82. Nicolas Rouvière, Astérix ou la parodie des identités p.76
  83. Nicolas Rouvière, Astérix ou la parodie des identités p.79
  84. Nicolas Rouvière, Astérix ou les lumières de la civilisation, p. 58 et 59
  85. Nicolas Rouvière, Astérix ou les lumières de la civilisation p.59 et 60
  86. Nicolas Rouvière, Astérix ou les lumières de la civilisation p.60
  87. a et b Nicolas Rouvière, Astérix ou la parodie des identités p.112 et 113
  88. Nicolas Rouvière, Astérix ou la parodie des identités p.114
  89. Nicolas Rouvière, Astérix ou la parodie des identités ps 115-116
  90. Nicolas Rouvière, Astérix ou la parodie des identités p.137
  91. Nicolas Rouvière, Astérix ou la parodie des identités p.138
  92. Nicolas Rouvière, Astérix ou la parodie des identités p. 139
  93. Nicolas Rouvière, Astérix ou la parodie des identités p. 140
  94. Nicolas Rouvière, Astérix ou la parodie des identités p. 141
  95. Nicolas Rouvière, Astérix ou la parodie des identités p. 145
  96. Nicolas Rouvière, Astérix ou la parodie des identités p.119
  97. a et b Nicolas Rouvière, Astérix ou la parodie des identités p.120
  98. Nicolas Rouvière, Astérix ou la parodie des identités p.115
  99. a et b Nicolas Rouvière, Astérix ou la parodie des identités p.121
  100. Nicolas Rouvière, Astérix ou la parodie des identités p.122
  101. Nicolas Rouvière, Astérix ou la parodie des identités p.157
  102. Nicolas Rouvière, Astérix ou la parodie des identités p.159
  103. Nicolas Rouvière, Astérix ou la parodie des identités p.158
  104. Michel Reddé, Ibidem
  105. Alexis Brézet, Le Figaro Hors-série n°21, p.56 et 57
  106. Alexis Brézet, Le Figaro Hors-série n°21, p.59
  107. http://voxthunae.wordpress.com/2009/10/29/anniversaire-d%E2%80%99asterix-2-obelix-et-compagnie-ou-goscinny-vs-keynes/
  108. Alexis Brézet, Le Figaro Hors-série n°21, p.60
  109. Nicolas Rouvière, Astérix ou la parodie des identités p.92
  110. a et b Nicolas Rouvière, Astérix ou la parodie des identités p.99
  111. Nicolas Rouvière, Astérix ou la parodie des identités p.100
  112. Nicolas Rouvière, Astérix ou la parodie des identités p.89
  113. Liste des 65 albums en dialecte sur site de l'éditeur allemand Egmont Ehapa Verlag,  2009. Consulté le 17 novembre 2010

Annexes

Bibliographie

  • Patrick Gaumer, Les années Pilote, Pantin, Dargaud, février 1996, 303 p. (ISBN 2-205-04382-X) 
  • Marie-Ange Guillaume et José-Louis Bocquet, Goscinny : Biographie, Paris, Actes sud, novembre 1997, 289 p. (ISBN 2-7427-1472-3) 
  • Collectif, « Astérix l'irréductible », dans Le Figaro, no 21 Hors-série, octobre 2005, p. 130 (ISSN 0182-582) 
  • Nicolas Rouvière, Astérix ou les lumières de la civilisation, Vendôme, Puf, janvier 2006, 228 p. (ISBN 2-13-055265-X) 
  • « L'Histoire secrète d'Astérix », dans Lire, hors série, no 1, 22 octobre 2004, p. 148 
  • Collectif, Ils sont fous... d'Astérix : un mythe contemporain, Éditions Albert-René, 1997.
  • Collectif, Ethnologie française n°3 : Astérix : un mythe et ses figures, juin-septembre 1998.
  • Collectif, Lire, hors-série L'Histoire secrète d'Astérix, 2004.
  • Olivier Andrieu (préf. Anne Goscinny), Le Livre d'Astérix le Gaulois, Éditions Albert René, 1999, 23 cm x 32 cm, 144 p. (ISBN 2-86497-133-X) 
  • Dominique Poncet, Uderzo Goscinny : la recette de la potion magique, Hazard Edizioni, 2000.
  • Nicolas Rouvière, Astérix ou la parodie des identités, Flammarion, coll. « Champs », 2008
  • André Stoll, Astérix : l'épopée burlesque de la France, Complexes/PUF, 1978.
  • Aymar du Chatenet (direction), Le Dictionnaire Goscinny, Milan, Jc Lattès, septembre 2003, 1247 p. (ISBN 2-7096-2313-7) 
  • Patrick Gaumer et Guy Vidal, René Goscinny - Profession : Humoriste, Pantin, Dargaud, 1997, 115 p. (ISBN 2-205-04670-5) 
  • Numa Sadoul, Astérix & Cie… : Entretiens avec Uderzo, Luçon, Hachette, mars 2001, 239 p. (ISBN 2.01.210110-0-02) 
  • « Astérix a 50 ans ! Les secrets de la potion magique », dans Beaux Arts, hors série, no 7, novembre 2009, p. 130 

Liens externes



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