Saint-Geniez-de-Dromon

Saint-Geniez-de-Dromon

Saint-Geniez

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Saint-Geniez
Armoiries
Détail
Administration
Pays France
Région Provence-Alpes-Côte d'Azur
Département Alpes-de-Haute-Provence
Arrondissement Forcalquier
Canton Sisteron
Code Insee abr. 04179
Code postal 04200
Maire
Mandat en cours
Michel Manceau
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes du Sisteronais
Démographie
Population 107 hab. (2006)
Densité 3 hab./km²
Géographie
Coordonnées 44° 14′ 45″ Nord
       6° 03′ 13″ Est
/ 44.2458333333, 6.05361111111
Altitudes mini. 637 m — maxi. 1 705 m
Superficie 38,94 km²

Voir la carte physique

Voir la carte administrative

Saint-Geniez (Sant Giniés en occitan vivaro-alpin), ou parfois Saint-Geniez-de-Dromon, est une commune française, située dans le département des Alpes-de-Haute-Provence et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Ses habitants sont appelés les Geniésiens.

Sommaire

Géographie

La commune est traversée par le Riou de Jabron et le Vançon (ou Vanson). Le village est situé à 1 100 m d'altitude[1]. Une mine de plomb qui était exploitée est aujourd'hui abandonnée.

Hameaux :

  • Abros (ancienne paroisse) ;
  • Chabert ;
  • Chardavon (ancienne commune) ;
  • Dromon ;
  • La Forest (ancienne paroisse) ;
  • la Roubine (ancienne paroisse) ;
  • le Roucas Blance (ancienne paroisse) ;
  • Saurines ou Sorine depuis le début du XXe siècle.

Le hameau de Chardavon est situé dans un bassin isolé, entre les massifs d’Aigue-Champs au sud et de Gache au nord.

Économie

Une partie de la population vit de l’agriculture, essentiellement de l’élevage ovin, mais aussi de vaches, chevaux et chèvres. Le tourisme, bénéficiant d‘un environnement calme et d’un climat ensoleillé, s’appuie sur quelques infrastructures minimales : gîtes et chambres d’hôtes[2].

Carrières de marbre.

Histoire

Antiquité

Chardavon, isolé dans un vallon accessible uniquement par le défilé de Pierre-Écrite, recèle plusieurs traces d’occupation ancienne, depuis le néolithique[3] et l’Âge du Bronze. Le territoire était habité sous le Haut-Empire romain, comme l’attestent les découvertes de surface[4] (aucune fouille entreprise). Chardavon est un des emplacements avancés pour la cité de Théopolis fondée par Dardanus, un préfet du prétoire du Bas-Empire romain, le site étant isolé et protégé par les montagnes.

Une agglomération gallo-romaine se situe à Dromon.

Moyen Âge

Le rocher de Dromon (1285 m) est occupé par un château fort à partir du XIe siècle : auparavant, il avait été occupé au néolithique[5]. Quand le château est détruit, le village se déplace sur son site actuel[1]. L’abbaye Saint-Victor de Marseille est seigneur du lieu jusqu’au XIVe siècle ; les Gombert lui succèdent jusqu’à la Révolution.

Le village est déserté au XVe siècle, après la peste noire et les destructions de Raymond de Turenne. Le village de Dromon, qui comptait 500 habitants au Moyen Âge[6], et celui de Saint-Geniez fusionnent à la fin du XVe siècle[7].

Révolution française et Empire

À l’été 1790, une émeute envahit le château et le met à sac : les deux tours du château sont abattues et l’incendie est évité de peu[8].

Des mines de plomb ont existé à Chardavon. Jugées anciennes, ces galeries sont appelées mines sarrasines. Même si on ne peut les dater aussi loin, on peut attester leur exploitation au XVe siècle[9]. La mine de plomb de Saurine (actuel lieu-dit de Sorine) du seigneur est comblée dès qu’il émigre[10]. Seule celle de Sorine continua d’être exploitée jusqu’au début du XIXe siècle, avec un très faible rendement[11], et ne fut pas remise en service, malgré de très nombreux projets formulés entre les années 1820 et les années 1940[12].

La société patriotique de la commune est créée après la fin de 1792[13]. Pour suivre le décret de la Convention du 25 vendémiaire an II invitant les communes ayant des noms pouvant rappeler les souvenirs de la royauté, de la féodalité ou des superstitions, à les remplacer par d'autres dénominations, la commune change de nom pour Dromont[14], d’après le nom d’une montagne (d’où le t en référence au rocher[15]). En 1793, le château est mis aux enchères pour démolition[16].

En 1810, le vallon de l’Aigue est creusé au pied de la montagne de Trenon et de la Barre Rousse, pour détourner les eaux qui coulaient de ces montagnes, emportaient les terres cultivables et inondaient le village[17].

XIXe siècle

La commune absorbe celle de Chardavon en 1859[18]. Son monastère, qui a été fondé au XIe siècle (cité seulement en 1204[1]), est victime des guerres du XIVe siècle, se déplace près de Sisteron, et décline après les guerres de religion pour disparaître à la Révolution.

Entre 1820 et 1874, trois moulins sont construits subitement à Saint-Geniez, en partie par rivalité avec Authon, pour faire de la farine et de l’huile de noix[19]. En 1884, la commune est touchée par une épidémie de choléra : elle cause 3 morts[20].

Toponymie

Le nom du village apparaît pour la première fois en 1030 (ecclesia Beati Genesii), il est nommé d’après saint Genesius, Sant Genesio sous sa forme occitane, qui a été francisée par la suite[21].

Légende

Une ancienne légende raconte que le partage des fiefs de la vallée du Haut-Vançon s’est fait sur le pointu de Serette. Quatre seigneurs ont écarté les bras en se tournant le dos, ce qui était contenu entre leurs bras devenait leur fief. Les fiefs d’Entrepierres, Vilhosc, Saint-Geniez et Authon naquirent ainsi[22].

Héraldique

Blason Saint Geniez.svg

Blasonnement :
De gueules à une fasce d'argent, chargée du mot ST-GENIEZ de sable, et accompagnée de trois croisettes pattées d'or, deux en chef et une en pointe[23].

Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
mars 2001 juillet 2005 Bernard Airaudi
juillet 2005 réélu en 2008[24] Michel Manceau

Démographie

Évolution démographique
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
470 500 550 505 482 482 500 552 515
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
566 526 498 450 439 432 398 424 426
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
410 375 339 249 218 188 147 105 90
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 - -
74 67 51 59 55 90 107[25] - -
Population sans doubles comptes de 1962 à 1999 ; population municipale en 2006
Sources : INSEE[26], EHESS[27]
Courbe d'évolution démographique de Saint-Geniez depuis 1793

Lieux et monuments

L’inscription dite Pierre-Écrite

La Pierre-Écrite (peira escricha) est une inscription romaine classée monument historique[28], sur un rocher, dans un défilé, un peu au-dessous de Chardavon. Elle date du deuxième quart du Ve siècle (entre 425 et 450), et le dénommé Dardannus y signale la construction d’une route et d’une ville nouvelle pour qu’une communauté de chrétiens puisse s’y installer, formant une Théopolis, en référence à saint Augustin[29]. En amont et en aval du défilé, se trouvent une volée de marches qui permettaient d’éviter le passage par ce lieu resserré, en passant par les hauteurs[30].

Dans le vallon des Teyssières, la source des Eaux-Chaudes surgit, laissant couler une eau soufrée à 30 °C, que le maire Jourdan a tenté de mettre en valeur dans les années 1950[31]. Le monument aux morts est une plaque émaillée[32].

Près de Chardavon, à la crête du Lauzas, se trouvent les vestiges d’un four à chaux[33].

Plusieurs maisons ont un linteau avec une date inscrite, souvent du XIXe siècle. Parfois, il s’agit simplement de la date du remplacement du linteau en bois par un autre en pierre, la maison est plus ancienne[34]. Le linteau de la maison Bernard, les derniers maçons de la commune, est orné depuis 1896 des outils du maçon, sculptés en bas-relief : massette, truelle, têtu (marteau à deux têtes pointus), équerre[35].

Près du passage caladé du Malpas, entre Authon et Saint-Geniez, se trouve une pierre gravée, portant la date de 1849, représentant un diable ou un démon, souriant et aux traits félins, comme le Matagot des Hautes-Alpes[36].

La chapelle Notre-Dame-de-Dromon, sur le site de Dromon (antique oppidum et ville romaine de Théopolis[réf. nécessaire]), du XIIe siècle, mais reconstruite en 1656[37], en ruines dans les années 1970 et restaurée depuis. Les chapiteaux sont du Xe siècle. Elle se trouvait à proximité d’un ancien château du XIe siècle. Elle est bâtie sur un plan tricconque : une abside en cul-de-four et deux absidioles. Elle possède une crypte datant des VIIIe/IXe siècles et aux décorations de style byzantin. La chapelle latérale de la crypte a presque disparue, il ne reste que l’abside[38]. L’ensemble et le sol environnant sont classés monument historique[39]. Elle abrite une statue de la Vierge à l’Enfant, en albâtre, du XVIIe siècle (classée monument historique au titre objet[40],[41]).

L’église paroissiale Saint-Geniez ou Saint-Genes (XVIIe-XIXe siècle), possède une nef de quatre travées et un seul bas-côté, au nord ; elle est inscrite comme monument historique[42]. Elle possède un médaillon de grande dimensions représentant le Baptême du Christ, en marbre, du XVIIIe siècle, classé au titre objet[43].

La chapelle, ancienne église, Saints-Jacques-et-Saint-Philippe au hameau de Abroz, construite en 1617, comporte une nef de deux travées, sous fausses croisées d’ogives[44].

  • ruines du château de Brianson ;
  • église Notre-Dame-de-Consolation (1671) à Chardavon (avec deux chapelles XIIIe siècle)
  • chapelles en ruines aux hameaux de Forêt et de Robinette

Fêtes

Personnalités liées à la commune

Voir aussi

Articles de Wikipédia

Liens externes

Sources

  • Irène Magnaudeix, Pierres assisses, pierres mouvantes : Usages et représentations de la pierre par les habitants du Haut-Vançon, Mane, Les Alpes de Lumière, Forcalquier, 2004. ISBN 2-906162-73-6

Notes

  1. a , b  et c Michel de La Torre, Alpes-de-Haute-Provence : le guide complet des 200 communes, Deslogis-Lacoste, coll. « Villes et villages de France », Paris, 1989, Relié, 72 (non-paginé) p. (ISBN 2-7399-5004-7) 
  2. Dominique Bidon, L’économie locale, page consultée le 11 décembre 2008
  3. Géraldine Bérard, Carte archéologique des Alpes-de-Haute-Provence, Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Paris, 1997, p 405
  4. Géraldine Bérard, Carte archéologique, op. cit., p 405
  5. Géraldine Bérard, Carte archéologique, op. cit., p 409
  6. Irène Magnaudeix, op. cit., p 51
  7. Guide des ressources documentaires en PACA, Archives municipales [Saint-Geniez], consultée le 11 décembre 2008
  8. André Lombard, « Violences et troubles de 1789 à l’An VI », La Révolution dans les Basses-Alpes, Annales de Haute-Provence, bulletin de la société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, no 307, 1er trimestre 1989, 108e année, p 157
  9. Irène Magnaudeix, Pierres assisses, pierres mouvantes : Usages et représentations de la pierre par les habitants du Haut-Vançon, Mane, Les Alpes de Lumière, Forcalquier, 2004. ISBN 2-906162-73-6, p126
  10. Irène Magnaudeix, op. cit., p 36
  11. Irène Magnaudeix, op. cit., p 127-128
  12. Irène Magnaudeix, op. cit., p 130-132
  13. Patrice Alphand, « Les Sociétés populaires», La Révolution dans les Basses-Alpes, Annales de Haute-Provence, bulletin de la société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, no 307, 1er trimestre 1989, 108e année, p 296-298
  14. Jean-Bernard Lacroix, « Naissance du département », in La Révolution dans les Basses-Alpes, Annales de Haute-Provence, bulletin de la société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, no 307, 1er trimestre 1989, 108e année, p 114
  15. Irène Magnaudeix, op. cit., p 25
  16. Raymond Collier, La Haute-Provence monumentale et artistique, Digne, 1986, 559 p., p 243
  17. Irène Magnaudeix, op. cit., p 47
  18. EHESS, notice communale de Saint-Geniez sur la base de données Cassini, consultée le 31 juillet 2009
  19. Irène Magnaudeix, op. cit., p 89
  20. Pierre Colomb, « L'épidémie de choléra de 1884 », Annales de Haute-Provence, Bulletin de la Société scientifique et littéraire de Haute-Provence, no 320, 3e trimestre 1992, p 210
  21. Ernest Nègre, Toponymie générale de la France : étymologie de 35 000 noms de lieux, Genève : Librairie Droz, 1990. Collection Publications romanes et françaises, volume CVCIII. Volume III : Formations dialectales (suite) ; formations françaises, § 28401, p 1617-1618
  22. Irène Magnaudeix, Pierres assisses, pierres mouvantes : Usages et représentations de la pierre par les habitants du Haut-Vançon, Mane, Les Alpes de Lumière, Forcalquier, 2004. ISBN 2-906162-73-6, p 26
  23. Louis de Bresc, Armorial des communes de Provence, 1866. Réédition : Marcel Petit CPM, Raphèle-lès-Arles, 1994
  24. Site de la préfecture des AHP
  25. INSEE, Population municipale au 1er janvier 2006, consulté le 11 janvier 2009
  26. Saint-Geniez sur le site de l’INSEE
  27. EHESS, notice communale de Saint-Geniez sur la base de données Cassini, consultée le 31 juillet 2009
  28. Arrêté du 10 mars 1909, notice de la Base Mérimée, consultée le 10 décembre 2008
  29. Parc naturel du Luberon, Autour de l’An Mil en pays de Forcalquier, catalogue d’exposition, p 11
  30. Irène Magnaudeix, op. cit., p 29
  31. Irène Magnaudeix, op. cit., p43-44
  32. http://www.saint-geniez.net/village/morts.html
  33. Irène Magnaudeix, op. cit., p 94
  34. Irène Magnaudeix, op. cit., p 150
  35. Irène Magnaudeix, op. cit., p 151
  36. Irène Magnaudeix, op. cit., p 172-174
  37. Irène Magnaudeix, op. cit., p 51
  38. Raymond Collier, op. cit., p 44 et 408
  39. Arrêté du 13 février 1997, notice de la Base Mérimée, consultée le 10 décembre 2008
  40. Arrêté du 20 janvier 1936, notice de la Base Palissy, consultée le 10 décembre 2008
  41. Raymond Collier, op. cit., p 469
  42. Arrêté du 10 juin 1993, notice de la Base Mérimée, consultée le 10 décembre 2008
  43. Arrêté du 30 décembre 1988, notice de la Base Palissy, consultée le 10 décembre 2008
  44. Raymond Collier, op. cit., p 189
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