Saint-Fraimbault (ermite)

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Saint Fraimbault

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Saint Fraimbault (° vers 500 en Auvergne - + 15 août 570 à Saint-Fraimbault), appelé aussi Fraimbault-de-Lassay ou Fraimbaud ou Fraimbourg ou Frambaud ou Frambourg ou Frambaldus en latin, dit "l'Auvergnat".

Ermite, évangélisateur et fondateurs de monastères dans le Maine, c'est un saint chrétien fêté le 16 août.

Sommaire

Biographie

Fraimbault est né dans une famille sénatoriale. Son père exerce, au nom du roi Clovis, un pouvoir judiciaire, fiscal et militaire.

À l'âge de 15 ans, son père le place à la cour du roi Childebert Ier, fils aîné de Clovis ; cependant très tôt Fraimbault s'engage dans la voie du renoncement.

Vers 517, il mène une vie de contemplation, de méditation et devient ermite. Il trouve abri dans une grotte à Ivriac au bord de la Seine. Son père veut le dissuader de choisir cette vie. Mais, selon la tradition, lorsqu'il le retrouve une signe se produit : les eaux se mettent à enfler au point de transformer les abords de la caverne en véritable lac.

En 518, il entre à l'abbaye de Micy, fondée par Clovis aux abords d'Orléans. Pendant des années, il est formé à l'évangélisation. Il devient prêtre et, répondant à l'invitation de saint Innocent évêque du Mans, il se rend dans le Maine. En 532, il suit la voie romaine accompagné de saint Constantien. Ils font une première étape à Saint-Georges-de-la-Couée où ils construisent des cellules rudimentaires qui sont les bases d'un monastère pour les futurs disciples, selon la règle rédigée par Saint-Fraimbault. Son séjour dans le Haut-Maine est de courte durée, car l'évêque du Mans leur demande de se rendre dans le Passais.

Les deux amis vont alors se séparer. Saint Constantien se fixe à Javron où il fonde un monastère qu'il dirige jusqu'à la fin de ses jours. Saint-Fraimbault choisit comme lieu de retraite une grotte sur la rive gauche de la Mayenne, toute proche de l'actuel village de Saint-Fraimbault-de-Prières. Les foules attirées par ses vertus viennent en nombre et son évêque lui demande d'évangéliser la contrée ; il fonde ensuite un nouveau monastère sur le plateau de Lassay. Son zèle infatigable va lui valoir d'être considéré comme "l'apôtre de toute la contrée". Il apprendra aux habitants à défricher et à travailler la terre.

Fraimbault consacra le reste de sa vie à visiter ses anciens monastères et ses amis de Micy : saint Constantinien ; saint Bômier, saint Avée, et saint Siviard. Il poursuivit ses courses évangéliques et c'est au cours de l'une d'elles qu'il succombe à Saint-Fraimbault dans l'Orne en 570.

Il fut enterré dans son monastère de Lassay. De nombreux miracles eurent lieu sur son tombeau et les foules de pélerins ne cessèrent d'affluer jusqu'à la fin du VIe siècle.

Culte

Saint-Fraimbault est fêté le lundi de Pentecôte. Ses reliques sont portées en procession de l'église de Saint-Fraimbault à l'église de Lassay où est chantée une grande messe. Il protège les biens de la Terre. On attribue sa pierre tombale à une pierre intégrée dans un angle de la façade nord de l'église de Saint-Fraimbault-de-Lassay (pierre portant trèfle et graal).

Eglise de Saint-Fraimbault-de-Lassay

Des pierres tombales, déjà signalées par M. l'abbé Gillard[1], ont été encastrées dans les murs de l'église paroissiale de Saint-Fraimbault-de-Lassay, lors d'une restauration qu'on peut attribuer au XVe siècle. C'étaient de simples dalles tumulaires, affirme l'abbé Angot, et non des couvercles de sarcophages. Faites en granit du pays, grossièrement façonnées, elles n'ont pour toute décoration qu'une petite croix à l'endroit de la tête du défunt. Cette structure les distingue des pierres tombales du XIIIe siècle taillées, elles aussi, dans le granit, mais plus soigneusement, et décorées d'une croix gravée au trait, ordinairement nimbée, qui prend toute la longueur de la tombe et qu'accompagnent un livre, un calice ou une épée, suivant la condition du personnage. Ces dernières se rencontrent encore dans un très grand nombre de localités. Celles de Saint-Fraimbault sont uniques à la connaissance de l'abbé Angot. Les croix pattées, gravées en creux qu'on y remarque, ne sauraient être postérieures au XIe siècle et peuvent être bien plus anciennes. Leur présence à Saint-Fraimbault-de-Lassay peuvent faire croire à l'existence d'un monastère dans ce lieu plutôt qu'à Saint-Fraimbault-de-Prières, où rien de semblable n'est signalé. D'ailleurs, d'après les historiens de la province, le couvent de Saint-Fraimbault-de-Prières aurait été détruit par les Normands au IXe siècle et, comme nous savons par certains textes, qu'il existait un monastère de Saint-Fraimbault au XIIe siècle, on peut croire que ce dernier était dans le voisinage de Lassay. Cette ville, comme Saint-Fraimbault-de-Prières, est située dans le pays de Javron, « in pago Gabronensi. » M. l'abbé Gillard appuie encore les mêmes conclusions en faveur du monastère de Saint-Fraimbault-de-Lassay de la découverte, dans le voisinage de l'église, de tombeaux et de substructions d'anciens murs.

Rouleaux des morts

Léopold Delisle a donné dans la collection dite de la Société de l'Histoire de France, un volume sur les Rouleaux des morts. C'étaient ces rouleaux qu'il était d'usage aux XIIe siècle et XIIIe siècle de transporter de couvent en couvent, d'église en église, pour annoncer le décès de personnages remarquables. Ils débutaient par une notice sur le défunt et chaque communauté s'y inscrivait pour des prières en faveur de son âme. Souvent même le couvent visité ajoutait à ses promesses un nouveau panégyrique et la recommandation réciproque de ses religieux décédés. Le nom de saint Fraimbault apparaît deux fois dans ces documents. La première fois dans le rouleau mortuaire de saint Vital de Mortain décédé en 1122, et la seconde en celui de Guillaume des Barres, qui fut présenté, en 1223, à la collégiale de Saint-Fraimbault de Senlis. Les religieux de Savigny firent porter le rouleau de saint Vital, leur fondateur, à un monastère qui s'inscrivit sous cette forme : « Titulus sancti Frambaldi abbatis. Anima piissimi Vitalis et animae omnium fidelium defunctorum requiescant in pace. Amen. Septem ei plena officia faciemus. Orate pro nobis. » (Titre de Saint Fraimbault abbé. Que l'âme du très pieux Vital et que les âmes de tous les fidèles défunts reposent en paix. Amen. Nous lui ferons sept offices pleins. Priez pour nous).

Léopold Delisle a cru, du moins si l'on s'en rapporte à la table, que les deux communautés portant le vocable de saint Fraimbault n'en faisaient qu'une et attribue l'une et l'autre à Senlis. Le titre de Saint Fraimbault abbé, avec l'inscription précédente, doit être attribué à Saint Fraimbault du Maine, et à Saint-Faimbault-de-Lassay. Il suffit, pour s'en convaincre, de lire le nom des couvents visités qui précèdent et suivent cette citation. On verra que les messagers viennent de Bourgueil, Fontevrault, Angers, quand ils arrivent à Saint-Fraimbault, et lorsqu'ils en repartent, c'est pour se rendre au Mans, puis à Séez.

Légende inédite

L'abbé Angot donne d'abord la traduction puis le texte latin de la légende inédite de Saint Fraimbault, extraite d'un légendaire du XIVe siècle provenant de l'abbaye de Saint-Victor près Paris et déposé aujourd'hui à la bibliothèque Mazarine. De ce texte il rapproche celui que les Bollandistes ont emprunté au Père Labbe qui lui même l'avait pris dans un ancien bréviaire de Senlis. Par la comparaison de ces deux textes on pourra au moins juger des différences qui existent entre ces deux rédactions et des influences sous lesquelles elles ont été écrites. L'abbé se borne aux remarques suivantes : Si ces rédactions sont faites l'une sur l'autre, il faudra dire que le manuscrit de la bibliothèque Mazarine est l'original, et le texte du P. Labbe, la copie, car il laisse de coté trois des miracles rapportés par le premier scribe. Il croît plutôt que les deux textes sont empruntés à une même source, à une légende plus ancienne, où chaque copiste a puisé ce qui lui convenait, car si l'Eloge publié par les Bollandistes est incomplet, il est beaucoup plus développé dans les parties communes, et au milieu des amplifications générales, on distingue des détails assez précis, qu'il serait téméraire d'attribuer à la seule imagination d'un copiste. Ce dernier texte, celui des leçons du bréviaire de Senlis, est le plus littéraire dans la forme. L'abbé Angot affirme y voir aussi l'intention plus marquée d'exalter les vertus apostoliques et religieuses de saint Fraimbault ; tandis que le légendaire semble plutôt viser à l'édification du lecteur par le récit des faits merveilleux du thaumaturge. [2]

Lancelot du Lac

Le personnage de Saint-Fraimbault est associé par certains chroniqueurs à celui du personnage de la Légende arthurienne Lancelot du Lac. Pour René Bansard, la reine Adélaïde d'Aquitaine, épouse d'Hugues Capet consacra une église (la collégiale royale Saint-Fraimbourg-de-Senlis) à ce saint en 990, parce qu'il contribuait à la prospérité de la famille royale et à la tranquillité du Royaume. Le corps du saint fut déposé dans une chasse d'argent, hormis le chef demeuré à Lassay. Plus tard, Louis VII lui consacra un plus bel édifice en signe de reconnaissance. L'estime de la dynastie allait s'exprimer différemment avec l'une de ses filles, Marie de Champagne, qui avait crée une sorte d'académie, où paraissaient les meilleurs écrivains dont Chrétien de Troyes. Favori de la comtesse, il transforma en vers courtois l'histoire du saint.

Voir aussi

Bibliographie

  • Abbé Angot, « Notes sur saint Fraimbault », dans le Bulletin de la Commission historique et archéologique de la Mayenne, 1892 (t. IV), p. 56-64. [1]

Notes et références

  1. Vie de Saint-Fraimbault, par M. l'abbé Gillard (1886), page 73.
  2. Saint Fraimbault naquit en Acquitaine de parents nobles et non vulgaires. Il fut instruit dans les belles lettres et passa son enfance au milieu des religieux dont il imitait la vie. Il s'adonnait au jeûne et à la prière, et fuyait tout péché. Miséricordieux, il nourrissait les pauvres, leur donnait le vêtement et l'hospitalité. Le Seigneur voulut manifester sa sainteté par des miracles. Un femme longtemps stérile vint trouver saint Fraimbault et le pria de demander pour elle au Seigneur un héritier. Celui-ci pria le Seigneur et lui obtint un enfant qu'elle plaça dans le monastère de saint Fraimbault. Un enfant était tellement dévoré par les grandes fièvres que tous désespéraient de sa vie ; le Saint, après avoir adressé une prière au Seigneur et l'avoir oint d'huile bénite, le rendit à la santé. Encore, une femme qui avait les mains contractées, conjura le serviteur de Dieu et celui-ci, faisant sur elle le signe de la croix, la guérit subitement. Encore, un vieillard malade depuis beaucoup d'années, et ayant perdu complètement l'usage d'une main, pria le Saint d'avoir pitié de lui ; il supplia pour lui le Seigneur et lui obtint sur le champ sa guérison. Encore, sous le règne des rois francs Childebert et Clotaire, il vint dans le pays des Cénomans et fut accueilli avec bienveillance par l'évêque saint Innocent qui lui concéda, dans le territoire de Javron, un emplacement qu'il lui avait demandé, afin de construire des cellules pour lui et ses compagnons. C'est ce que fit le Saint, qui demeura chez les Cénomans menant une vie solitaire. Beaucoup accoururent auprès de lui, s'adonnant sous sa conduite à la vie solitaire et religieuse. Pendant qu'il construisait en cet endroit son monastère, il arriva qu'un des frères fit une chute si grave qu'il se brisa le crâne. Tous le regardaient déjà comme mort. Saint Fraimbault se mit à prier pour lui et aussitôt le guérit. Un jour, après qu'il avait prêché et célébré la messe solennelle, un aveugle vint vers lui en criant : « Secourez-moi, seigneur, père et saint prêtre, afin que je recouvre la vue. » Le Saint lui répondit : « Va à l'église, balaie-la, et prie pendant toute la nuit. » L'aveugle fit ce que le Saint avait ordonné et passa toute la nuit en prière. Le matin, à l'exemple de Notre-Seigneur, le Saint mêla sa salive avec de la poussière et en frotta les yeux de l’aveugle qui recouvra la vue. Par ces miracles et plusieurs autres le Seigneur glorifia saint Fraimbault pendant sa vie et par de plus grands encore après sa mort. Il passa de ce monde le XVII des kalendes de septembre.
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