Rétro-gaming

Rétro-gaming

Retrogaming

Le retrogaming est l'activité qui consiste à jouer et à collectionner des jeux vidéo anciens.

Sommaire

Origine linguistique

Contraction des termes anglais retro pour « ancien » ou « d'un style s'inspirant du passé » et gaming, qui se réfère ici à l'activité du jeu vidéo. Le retrogaming est donc un terme d'origine anglaise très général et il serait réducteur de le considérer comme ne désignant que la simple activité de jouer aux jeux vidéo anciens, en effet le phénomène du retrogaming englobe aussi la collection d'ordinateurs personnels, de consoles de jeux vidéo, de bornes d'arcade, ainsi que l'art et la culture ayant trait à l'avènement du jeu vidéo et de la micro-informatique familiales dans les années 1980.

Les synonymes de retrogaming sont essentiellement anglophones et la presse vidéoludique parle volontiers de classic gaming, jeu vidéo old school ou encore de oldies, cependant les synonymes francophones coexistent et l'on rencontre parfois la traduction littérale « jeu vidéo rétro » ou la simple référence aux « joueurs nostalgiques ».

Naissance et évolution du retrogaming

Donkey Kong, un des oldies les plus célèbres.

Bien qu'il soit impossible de dater avec précision les débuts du retrogaming, on peut considérer que celui-ci est né avec les premières rééditions des classiques du jeu vidéo ainsi que le déclin des consoles 8 bits et l'avènement des consoles 16 bits, à la fin des années 1980 et au début des années 1990.

En 1987 sort Pac-Mania, réédition en 3D isométrique du célèbre jeu vidéo Pac-Man de Namco. Le jeu est très semblable à son ainé de huit ans mais le joueur peut désormais se sortir de situations périlleuses en sautant par dessus les ennemis comme dans un jeu de plates-formes. Après la version arcade développée par Namco, de nombreuses adaptations sont réalisées : en 1988 sur Amiga, Atari ST, Amstrad CPC, Commodore 64, ZX Spectrum, MSX 2, Sharp X68000, en 1989 sur NES, en 1990 sur Acorn Archimedes et Master System, enfin en 1991 sur Megadrive ! La même année, Namco éveille à nouveau la nostalgie des anciens joueurs avec le jeu d'arcade Galaga '88, ce quatrième épisode de la fameuse série de shoot them up propose le même principe de jeu que Galaxian (sorti en 1979) ou Galaga (sorti en 1981) mais avec une réalisation graphique et sonore plus attrayante.

En 1990, c'est au tour du mythique Space Invaders de 1978 de Taito de connaître une cure de jouvence avec Super Space Invaders '91. D'abord sorti dans les salles d'arcade, Le jeu est adapté sur Amiga, Amstrad CPC, Atari ST, Commodore 64, Game Gear, Master System, Megadrive, PC et ZX Spectrum.

En 1994, Space Invaders DX de Taito remet une fois de plus l'ancêtre Space Invaders au goût du jour. Sorti sur borne d'arcade, il a été adapté l'année suivante sur PC-Engine (Super CD-ROM²) et Super Nintendo sous le titre de Space Invaders: The Original Game.

Donkey Kong, en 1994 encore, connaîtra le succès sur Game Boy treize ans après sa version originale en arcade, grâce à un jeu du même nom développé et édité par Nintendo.

Le jeu vidéo de plate-forme Donkey Kong Country, toujours en 1994, développé par Rare et sorti en 1994 sur la Super Nintendo, n'est pas un remake du Donkey Kong de 1981 mais fait de nombreux clins d'œil à son ascendant : l'ancien gorille kidnappeur apparait par exemple en vieillard bougon sous le nom de « Cranky Kong », jouant au gramophone le thème musical du Donkey Kong d'origine et rappelant aux jeunes gorilles incarnés par le joueur combien les jeux d'antan étaient formidables comparés aux jeux modernes aux fioritures graphiques inutiles.

La même année, Commodore International fait faillite et cesse de commercialiser l'Amiga, ordinateur personnel très populaire auprès des amateurs de jeux vidéo et de démos. Avec l'avènement des processeurs Intel 386, 486 puis Pentium, la généralisation des kits multimédias comprenant carte son et lecteur de CD-ROM, ainsi que du standard d'affichage VGA, le PC devient enfin crédible dans le domaine du jeu vidéo et monopolise peu à peu le marché des ordinateurs personnels, au détriment des machines les plus anciennes telles que le CPC ou le C64, mais aussi de l'Amiga ou de l'Atari ST que continuent à utiliser bien des joueurs nostalgiques des années après leur commercialisation.

En 1995, le succès de la PlayStation de Sony et des autres consoles de jeux vidéo de cinquième génération marque la transition vers des jeux entièrement en 3D. Alors qu'à de rare exceptions près, les jeux vidéo demeuraient en 2D à défilement (ou scrolling) horizontal, vertical ou multidirectionnel, la puissance des processeurs 32 ou 64 bits permet de créer des décors de jeux en 3D temps réel, texturés et non plus simplement constitués de surfaces pleines comme dans Star Wing de Nintendo EAD, sorti en 1993 sur Super Nintendo et utilisant le processeur Super FX. La popularité croissante des jeux en 3D et le délaissement des jeux 2D est diversement salué par la presse et, à titre d'exemple, Yoshi's Island sur Super Nintendo est alors considéré par les principaux magazines vidéoludiques comme le meilleur jeu de plates-formes du moment, devant les titres new school aux graphismes et à la musique certes meilleurs mais au détriment de l'intérêt et du gameplay (ou « jouabilité »).

Les jeux en 3D subjective marquent une transition du retrogaming vers le modern gaming.

Le milieu des années 1990 marque bel et bien la scission entre les jeux des machines 8 et 16 bits définitivement rétro, de par leur aspect 2D pixelisé, leur intérêt reposant avant tout sur la jouabilité et la durée de vie, et les jeux modernes généralement en 3D, entrecoupés de scènes cinématiques ou de films interactifs grâce au support CD-ROM ou DVD-ROM qui permet un stockage sur plusieurs centaines de mégaoctets contre quelques uns tout au plus pour le support cartouche.

La NES, une des consoles phares du retrogaming.

En 1997, la disponibilité d'émulateurs pleinement fonctionnels de consoles, de bornes d'arcade ainsi que de micro-ordinateurs permet à de nombreux joueurs nostalgiques de retrouver avec plaisir les jeux de machines remisées un peu trop vite dans les greniers. Parmi les émulateurs fortement téléchargés sur Internet pendant cette période, citons NESticle pour la NES, Genecyst pour la Megadrive, ZSNES pour la Super Nintendo, MAME pour les bornes d'arcades, ou encore UAE pour l'Amiga. Le phénomène du retrogaming se développe mais se trouve rapidement confronté à celui de la contrefaçon où sur des sites web se côtoient entre autres émulateurs de machines 8 bits et copies de jeux du domaines public, mais aussi émulateurs de consoles 32 ou 64 bits et copies de jeux encore largement commercialisés.

En 1998, le shoot them up à défilement vertical Radiant Silvergun, développé par Treasure, édité uniquement au Japon par Sega sur borne d'arcade et par Entertainment Software Publishing sur Saturn, est considéré par la presse vidéoludique comme l'un des meilleurs titres d'un genre alors en voie de disparition, grâce à son système de jeu innovant et ses qualités graphiques et musicales. Au fil des années, le jeu obtient une notoriété de plus en plus grande auprès de la communauté vidéoludique, ce qui accroît considérablement son prix sur le marché de l'import vers les pays occidentaux. Le scoring est une attraction majeure pour les fans, celui-ci exige beaucoup d'entraînements et de pratique au vu de la difficulté du jeu.

En 2002, Ikaruga, initialement prévu pour être la suite de Radiant Silvergun, renouvelle lui aussi le genre du shoot them up vertical grâce à un gameplay centré autour du concept de bichromie. Ce jeu développé par Treasure Co.Ltd est sorti en arcade (système Naomi GD-Rom), sur Dreamcast uniquement au Japon, sur GameCube, et sur le Xbox Live Arcade.

En 2004, Gradius V sort sur Playstation 2. À l'instar des précédents jeux développées par le studio japonais Treasure, comme Radiant Silvergun et Ikaruga, ce shoot them up à défilement horizontal allie une réalisation moderne à une jouabilité old school. La difficulté du jeu est d'ailleurs importante, à l'instar de l'ensemble de la série éditée par Konami et dont ce cinquième opus est souvent considéré comme le meilleur[1].

Le logo officiel du service de Console virtuelle.

En 2006, la plate-forme de téléchargement Console virtuelle de Nintendo sur Wii permet aux nostalgiques de retrouver les titres de leur enfance et aux plus jeunes joueurs de s'essayer aux jeux d'antan, grâce à un système d'émulation des consoles NES, SNES, Nintendo 64, Master System, Megadrive, PC-Engine, Neo-Geo AES, et du micro-ordinateur Commodore 64[2].

En 2007, Geometry Wars: Galaxies, développé par Bizarre Creations et Kuju Entertainment, édité par Sierra Entertainment, sort sur les consoles Wii et Nintendo DS. Ce jeu est un shoot them up multidirectionnel de type manic shooter au style graphique et sonore volontairement épuré (formes géométriques, peu de couleurs, bruitages et musiques simplistes) mais au gameplay addictif. Il renoue avec la tradition du hi-score en tant que finalité du jeu. A l'origine mini-jeu intégré à Project Gotham Racing 2 en 2003, publié en version complète sous le titre Geometry Wars: Retro Evolved sur le Xbox Live Arcade en 2005 où il connaît un immense succès, adapté sur téléphone mobile, sa sortie bien accueillie[3] sur les consoles Nintendo montre la viabilité des jeux aux concepts les plus rétro.

En 2008, SNK Playmore commercialise le premier volume de la série SNK Arcade Classics qui permet aux joueurs de retrouver les premiers grands classiques de la Neo-Geo, avec par ordre alphabétique : Art of Fighting, Baseball Stars 2, Burning Fight, Fatal Fury, King of Fighters '94, King of the Monsters, Last Resort, Magician Lord, Metal Slug, Neo Turf Masters, Samurai Shodown, Sengoku, Shock Troopers, Super Sidekicks 3, Top Hunter et World Heroes.

La même année, Megaman 9 est disponible sur le service de téléchargement numérique de la Wii (WiiWare), le PS Store et le Xbox Live Arcade. Ce neuvième volet de la série Megaman revient au style 8-bit des premiers épisodes sortis sur NES. Keiji Inafune, producteur et game designer de Megaman depuis l'origine, a lui-même signé les designs de plusieurs boss, il justifie le choix des limitations graphiques et sonores au standard 8-bit par le désir de revenir aux fondamentaux de la série classique et de suivre la mode du retrogaming.

Le phénomène du retrogaming semble encore très loin de s'essouffler au vu de l'importance prise par la collection de jeux vidéo anciens, les speedruns (vidéos de jeux finis le plus rapidement possible, généralement en mode de difficulté maximum et en utilisant des bugs du moteur de jeu et des raccourcis), la commercialisation en ligne ou traditionnelle de musts du jeu vidéo des années 1970 aux années 1990 (par adaptation ou par émulation), de remakes de ces derniers ou encore de jeux au gameplay retro.

Causes du retrogaming

Le succès du retrogaming s'explique en partie par la jouabilité simple mais efficace des jeux de consoles 8 et 16-bit.

Le retrogaming peut s'expliquer par plusieurs facteurs. D'une part la nostalgie, qui joue un rôle important, mais il serait erroné de s'arrêter à cette seule causalité : beaucoup de joueurs considèrent que le passage à la 3D a appauvri les jeux en termes de gameplay. C'est la critique qui semble revenir le plus fréquemment dans la bouche des retrogamers[4] mais c'est loin d'être la seule.

L'essentiel de l'attrait des oldies vient de la primauté de la jouabilité sur l'aspect esthétique :

  • Gameplay 2D globalement plus intuitif.
  • Absence de problèmes liés à la gestion des angles de vue (« caméras »).
  • Liberté d'action par rapport à de nombreux titres 3D obligeant le joueur à faire des allers-retours.
  • Variété des jeux.
  • Concepts plus audacieux du fait d'équipes de développeurs plus réduites, moins coûteuses[5].
  • Difficulté souvent élevée donc à même de satisfaire les joueurs les plus aguerris.
  • Possibilité de réaliser des hi-scores dans la plupart des jeux.
  • Simplicité des commandes.

L'aspect graphique et sonore des jeux modernes n'est pas exempt de critiques et les jeux rétros présentent souvent certains avantages :

  • Style graphique plus personnel et original.
  • Variété des représentations graphiques, en comparaison avec les jeux modernes dont la majorité des titres sont en 3D texturée et vue subjective, à tel point que les jeux 2D sont désormais systématiquement assimilés au style rétro.
  • 2D fluide et au sommet de son art à l'époque où les jeux 3D ont encore un aspect polygonal.
  • Machines souvent poussées dans leurs derniers retranchements, par opposition à la puissance inexploitée des machines modernes.

Enfin, le marché actuel des jeux vidéo est mis en cause à la faveur de celui plus restreint des années 1980 et 1990 :

  • Prises de risques plus importantes, du fait d'un marché brassant moins d'argent, moins axé sur le très grand public et concernant une gamme de machines (tant du côté des consoles que des ordinateurs) plus étendue.
  • Profusion de beat them up à scrolling horizontal, de shoot them up, de jeux de plateau ou de réflexion, actuellement délaissés par le marché des jeux vidéo et par conséquent réduits à une portion congrue.

Cyril Drevet, ancien journaliste connu sous le pseudonyme de « Crevette » au magazine Player One, reste très attaché aux jeux rétro : « de toute l'histoire du jeu vidéo, mon cœur balance entre Super Mario World et Bomberman sur Nec PC-Engine, j'ai un faible pour Zelda 3 Sur Super NES et aujourd'hui, ma référence reste Gran Turismo 3 ». Il est peu enthousiaste sur les jeux vidéo et les consoles actuelles, qu'il s'agisse de la série Final Fantasy : « je tiens cinq minutes devant un Final Fantasy. Je reste tout de même époustouflé par la qualité des images de synthèse de cette série. Malgré tout, le système au tour par tour me lasse très vite, génération de gameplay maximum oblige », de la série Castlevania : « les quatre premiers épisodes étaient bétons », de la Wii : « ça va rester une console pour gamin, à la vue du premier line-up avec Mario 12, Zelda 36 et plétord », de la série Super Mario ou Zelda : « je déteste ces séries depuis leur passage à la 3D » [6].

Pour Jean-Marc Demoly alias J'm Destroy, journaliste ayant écrit dans de nombreux magazines de jeux vidéo tels que Micro News, Joystick, Joypad, Super Power, Mega Force, Playmag : « le marché [des jeux vidéo] est en crise. Il n'y a plus d'originalité, l'évolution veut que nous fassions machine arrière, curieusement. Nous avons tous les moyens du monde au niveau technique et les développeurs ne capitalisent que là dessus. C'est beau, superbe, même trop beau finalement. J'ai joué à Assassin's Creed. J'en ai pris plein la gueule et au bout d'une heure je me suis ennuyé. Le jeu était toujours super beau, mais aussi ultra répétitif. Franchement, je préfère Tetris, Mario, etc. On ne le dira jamais assez un beau jeu ne fait pas un bon jeu. Mais bon, l'esbrouffe marche souvent, surtout lorsqu'on y ajoute des centaines de milliers d'euros en communication, marketing et promotions diverses ». Les jeux qu'il a préféré ou qui l'ont le plus marqué restent Tetris (« une véritable drogue »), Pro Evolution Soccer, Bomberman, Doom, The Way of the Exploding Fist et ActRaiser, selon lui la PC-Engine était « une vraie petite merveille et son lecteur CD-ROM, une tuerie ». Il a par ailleurs un avis très critique sur la presse vidéoludique des années 2000 : « je risque d'être d'une violence extrême mais voila, les mags sont pourris, stéréotypés et surtout manquent sérieusement d'humour sauf chez Canard PC. Comme ça c'est clair »[7] [8].

Alain Huygues-Lacour est rentré chez Tilt en tant que pigiste en 1987 puis est devenu rédacteur en chef de Joystick en 1991, parallèlement il a créé et dirigé Mega Force et Joypad. En 1994, il quitte Joypad et rejoint Consoles + en tant que rédacteur en chef, il y restera une dizaine d'année et dirigera en parallèle Nintendo Magazine. Comme J'm Destroy c'est un des piliers de la presse du jeux vidéo de la fin des années 1980 et des années 1990, il a comme son confrère un avis plutôt négatif sur cette presse à l'heure du modern gaming : « il n'y a plus de concurrence, ce qui est un gros problème pour ce type de presse. Il n'y a plus que Future ou presque, ce qui n'est guère stimulant. D'autre part, les mags sont assez uniformes, ils n'ont pas un ton ou un style qui leur soit particulier, comme c'était le cas dans les années 80 / 90 [...] il faut bien se rendre compte qu'à l'époque cette presse ne manquait pas de personnalités fortes qui étaient mises en avant dans les magazines ».

Il dit avoir aimé aussi bien les consoles, qui n'avaient pas la côte à l'époque où il est rentré chez Tilt, que les micro-ordinateurs tels que l'Amiga, l'Atari ST et le Commodore 64, à l'exception du PC qu'il « haïssait » avant la sortie de Doom. Il se décrit lui aussi comme fan absolu de Tetris et joueur friand de Bomberman.

Son avis sur les jeux dits next gen est plus modéré que celui de ses confrères : « ils sont magnifiques, mais parfois ennuyeux. Plus que jamais, entre un jeu moche mais passionnant et un jeu parfait techniquement mais peu excitant, j'ai choisi mon camp. L'évolution est logique, le public veut du beau alors on va lui en donner. Cependant, les super productions sont tellement chères qu'il faut bien les rentabiliser, alors les éditeurs ne prennent pas de risques, aux dépens de l'originalité car quand l'investissement est à ce point conséquent, les éditeurs préfèrent jouer la sécurité ». Il reste ouvert aux jeux d'aujourd'hui : « un jeu comme Bioshock par exemple est incontournable. C'est en ce sens que je me retrouve plus sur la console de Microsoft. Si tu la couples avec une partie de Mario Galaxy sur Wii c'est carrément le bonheur ».

Enfin, il se réjouit du retrogaming : « ça fait vraiment plaisir. On ne parle que de 3D, on fait des courses techniques et on oublie la base. La 3D c'est génial, mais la 2D ne doit pas disparaitre »[9].

Un aspect non négligeable du retrogaming concerne la collection de consoles, de bornes d'arcade et de jeux vidéo anciens. En effet, de nombreux adeptes de jeux rétro fréquentent assidûment les brocantes, vide-greniers, marchés aux puces, boutiques de troc et sites de ventes aux enchères de particulier à particulier, afin de retrouver les machines ou les jeux manquants à leur collection, et avec eux les graphismes et la maniabilité originales que ne peut apporter parfaitement l'émulation sur des ordinateurs ou des consoles modernes. Alain Huygues-Lacour est lui-même collectionneur : « j'ai tout Nec ! Du moins les meilleurs de ce que la PC-Engine peut proposer. J'ai des milliers de jeux que j'ai entassé, cependant il y a une différence entre retrogaming et collection. Moi je collectionne, mais je ne suis pas un maniaque de l'emballage. J'ai jeté tous les emballages de mes jeux. Ca prend trop de place ! Oui je sais que je fais bondir des collectionneurs, mais les collectionneurs sont-ils des fans de jeux vidéo et du rétro ? moi je collectionne le jeu pas le carton autour, question de point de vue ».

Enfin, le retrogaming permet aux joueurs de se replonger (ou de plonger) dans l'histoire des jeux vidéo. Un gigantesque travail d'archivage de données sur les jeux vidéo a été effectué par les internautes : MobyGames catalogue les jeux de consoles et de micro-ordinateurs, tandis que le site The Killer List of Videogames catalogue quant à lui bornes et jeux d'arcade passés et présent. Parmi les projets francophones les plus connus, citons le site de l'association MO5.COM qui a pour but la préservation du patrimoine informatique et vidéoludique, ou encore Emu Nova qui propose une encyclopédie collaborative de tests de jeux vidéo à travers le « Projet Veda ». Par ailleurs, d'anciens magazines consacrés aux jeux vidéo tels que Tilt, Génération 4, Joystick, Player One, Consoles + et bien d'autres ont été numérisés[10].

Le retrogaming est un phénomène sociologique multiforme, constituant à la fois une approche particulière des jeux vidéo, de l'art et de la culture vidéoludique, lié à l'archivage et à la collection. Sa frontière avec le modern gaming est parfois ténue dans la mesure où une part importante de jeux modernes a une représentation graphique et une jouabilité 2D rétro, old school.

Tous ces aspects peuvent expliquer l'attachement que peuvent avoir aujourd'hui les retrogamers pour ces jeux qui les ont tant fait rêver, sur borne d'arcade, Commodore 64, NES, Master System, Atari ST, Amiga, PC-Engine, Megadrive, Neo-Geo AES, Super Nintendo, pour ne citer que quelques unes de leurs machines de prédilection.

Aspects artistiques et culturels du retrogaming

Space Invaders : l'invasion a débuté à Paris

L'aspect pixelisé des premiers jeux vidéo et de l'ère des machines 8 bits telles que la NES a inspiré de nombreux artistes plasticiens contemporains, le pixel devenant à la fois vecteur et matériau de création artistique. Parmi ces artistes, citons un artiste français connu sous le pseudonyme d'Invader ou Space Invader qui, depuis les années 1990, envahit les villes du monde entier avec ses mosaïques (dont les fragments sont assimilés aux pixels) en forme de Space Invaders, protagonistes du célèbre jeu éponyme, ainsi que d'autres jeux vidéo de la fin des années 1970. La forme d'art la plus proche du jeu vidéo rétro, au point de se confondre parfois avec lui, est le pixel art, qui désigne la réalisation d'une composition numérique pixel par pixel, en utilisant une résolution et un nombre limité de couleurs, comme du temps des premières consoles.

La musique des jeux vidéo old school est aussi une source d'inspiration artistique. Une communauté fondée sur Internet à la fin de l'année 1999 sous le label Overclocked Remix a constitué une imposante base de données de musiques de jeux vidéo remixées, allant de thèmes désormais classiques tels que ceux de Super Mario Bros. ou Zelda à des thèmes plus méconnus tels que ceux d'Alisia Dragoon ou de Valis III.

Jeux rétro de référence

Action

La série Castlevania de Konami, débutée en 1986 avec Castlevania sur Famicom Disk System, est un modèle du jeu d'action ayant pour cadre le château du comte Dracula. Parmi la multitude d'épisodes de cette série très appréciée pour sa jouabilité et ses musiques, Castlevania (Tilt d'or 1989) et Castlevania III: Dracula's Curse sur NES, Super Castlevania IV sur Super Nintendo, Castlevania: Bloodlines sur Megadrive ainsi qu'Akumajo Dracula X: Chi no Rondo sur PC-Engine Super CD-ROM² sont des titres d'action pure et dure (sans éléments empruntés aux jeux de rôle) particulièrement prisés des retrogamers.

Autre série à succès dans le genre du jeu d'action, Megaman de Capcom, débuté en 1987 par un premier épisode réservé aux joueurs les plus persévérants, suivi par le très convaincant Megaman 2 puis par quatre autres épisodes sur NES auxquels il est reproché le manque d'innovations. La série dérivée Megaman X, apparue sur Super Nintendo, conserve l'essentiel (possibilité d'utiliser les armes des boss une fois ceux-ci vaincus) tout en apportant des innovations salutaires dans la maniabilité du célèbre robot bleu.

Metal Slug est une série de jeux à l'action frénétique, qui a connu un grand succès dans les salles d'arcade et sur Neo-Geo. Tout comme Megaman, le manque de renouvellement a cependant fini par lasser les fans de la série, essentiellement à partir du quatrième opus, considéré comme moins bon que son prédecesseur[11].

Sega est à l'origine de nombreux jeux d'arcade à succès qui seront plus tard adaptés sur Master System et Megadrive. La série Shinobi en est un des exemples emblématiques, avec des jeux d'arcade tels que Shinobi, Shadow Dancer ou les épisodes The Revenge of Shinobi (Tilt d'or 1990 du meilleur jeu d'action ex-æquo avec Turrican) et Shinobi III, propres à la Megadrive. Cette dernière console a connu de nombreux grands jeux d'action tels qu'Alisia Dragoon, Comix Zone, Gunstar Heroes ou Moonwalker, pour n'en citer que quelques uns.

Les consoles Nintendo ont été plutôt bien dotées elles aussi avec des titres tels que Batman, Gremlins 2, Metal Gear (sorti en 1987 et premier d'une longue série), Teenage Mutant Ninja Turtles sur NES, ou ActRaiser, Contra III: The Alien Wars, Super Bomberman, Super Star Wars, Super Ghouls'n Ghosts sur Super Nintendo.

La PC-Engine était bien plus réputée pour ses shoot them up que ses jeux d'action mais elle compte tout de même parmi sa logithèque quelques programmes remarqués tels que Jackie Chan ou Ninja Spirit.

Les micro-ordinateurs n'ont pas connu autant de grands jeux d'action que les consoles, mais certains titres Amiga rivalisent avec les meilleurs titres sur console : Gods, Pinball Fantasies, Sword of Sodan, The light corridor, Shadow of the Beast et bien sûr la série Turrican (adaptée sur de nombreuses consoles et notamment sur Super Nintendo avec Super Turrican). Les conversions Atari ST de la plupart de ses jeux étaient généralement moins colorées, la machine ne disposant que de 16 couleurs affichables par défaut contre 32 sur l'Amiga. Quant au PC, étant considéré jusqu'au début des années 1990 comme une machine dédiée à la bureautique, il ne disposait que de peu de jeux d'action jusqu'à la sortie en 1993 de Doom, jeu vidéo de tir subjectif développé et édité par id Software, qui a connu le succès que l'on connaît.

Les retrogamers s'intéressant au premiers grands jeux d'action sur arcade se tourneront volontiers vers l'incontournable Pac-Man (sorti en 1980), Berzerk (sorti en 1980, un des premiers jeux à utiliser des voix de synthèse), Frogger (sorti en 1981), Dig Dug, (sorti en 1982) Joust (sorti en 1982), Q*bert (sorti en 1982), Marble Madness (sorti en 1984), Arkanoid (sorti 1986), ou vers des titres d'arcade moins anciens tels que Bionic Commando, Crossed Sword, Ghouls'n Ghosts, Green Beret, Hammerin' Harry, Magician Lord, Rygar, Strider ou encore Toki.

Aventure

L'aventure/action a longtemps été le point fort de la Nes puis de la Super Nintendo avec la série Zelda. Cette série a débuté avec The Legend of Zelda qui est un chef d'œuvre du genre et peu de possesseurs de la Nes sont passés à côté d'un tel classique. Sa suite, The Legend of Zelda II: The Adventure of Link est un épisode singulier de la série des Zelda dans la mesure où vue aérienne et vue de profil alternent tout au long de la partie, le magazine Tilt lui a décerné le Tilt d'or 1990 du meilleur programme d'aventure/action tout en reconnaissant que « The Legend of Zelda demeure le chef d'œuvre incontesté de l'aventure/action. Il est pratiquement impossible de l'égaler, mais The Adventure of Link n'en est vraiment pas loin »[12]. The Legend of Zelda: A Link to the Past revient aux canons de la saga avec une vue de haut tout au long du jeu. The Legend of Zelda: Link's Awakening sur Game Boy, The Legend of Zelda: Oracle of Ages, The Legend of Zelda: Oracle of Seasons, The Legend of Zelda: The Minish Cap sur Game Boy Advance, n'ont pas connu le succès des épisodes sur console de salon mais n'en sont pas boudés par les retrogamers pour autant.

Si Zelda est le jeu d'aventure le plus connu sur les consoles 8 et 16-bit de Nintendo, il est loin d'être le seul titre de qualité dans le genre et des jeux tels que Faxanadu ou Battle of Olympus sur Nes, Demon's Crest ou Flashback (jeu vidéo) sur Super Nintendo n'ont pour beaucoup de retrogamers pas grand chose à envier à la série phare de Nintendo.

Les autres consoles ne sont pas dépourvus non plus dans le genre, qu'il s'agissent de jeux très fortement inspirés de Zelda tels que Golden Axe Warrior sur Master System, Soleil sur Megadrive ou Neutopia sur PC-Engine, ou de jeux plus originaux tels que la série Ecco ou certains épisodes de la série Wonderboy de Sega : Wonder Boy in Monster Land, Wonder Boy III: The Dragon's Trap, Wonder Boy in Monster World.

Plusieurs épisodes de la série Castlevania présentent des éléments de jeu d'aventure et de jeu de rôle : Castlevania II: Simon's Quest sur Nes, Castlevania: Symphony of the Night sur Playstation (souvent mentionné pour être l'un des meilleurs de la série Castlevania, avec l'épisode Akumajo Dracula X: Chi no Rondo[13], dont il constitue la suite directe), ainsi que la majorité des épisodes suivants.

L'arcade compte très peu de jeux d'aventure/action et Cadash est l'un des rares jeux du genre à être sorti dans les salles d'arcade.

Les micro-ordinateurs, excepté certains programmes tels qu'Another World , disposent de jeux d'aventure généralement très différents de ceux présents sur consoles, par exemple ceux du genre « Pointer-et-cliquer » où l'action est moins présente voire inexistante. Ils n'en sont pas moins intéressant et les éditeurs de jeux étaient autrefois prolixes dans le genre, tels LucasArts Entertainment Company avec des jeux tels que Maniac Mansion, Indiana Jones et la Dernière Croisade, Loom, la série Monkey Island (The Secret of Monkey Island, Monkey Island 2: LeChuck's Revenge, The Curse of Monkey Island, Escape from Monkey Island), Indiana Jones et le Mystère de l'Atlantide, Maniac Mansion: Day of the Tentacle, Sam & Max Hit the Road, Full Throttle, The Dig, Grim Fandango. Du côté de l'éditeur Sierra, on trouve aussi de nombreuses séries à succès : King's Quest, Space Quest, Leisure Suit Larry, Police Quest, Gabriel Knight. Enfin, du côté des autres éditeurs, quelques jeux sont parvenus à se démarquer : KGB, The Legend of Kyrandia, Alone in the Dark, Under a Killing Moon, Discworld, Myst, Les Chevaliers de Baphomet ou encore The Longest Journey qui, bien que sorti en 1999, dispose d'un gameplay des plus classiques. Ce dernier jeu a reçu de nombreux prix[14] et a été honoré par les critiques pour la qualité de ses dialogues, de son scénario et son monde virtuel très immersif, qui en font une référence du genre.

Beat them up

Final Fight, un des jeux de référence du beat them up.

Bien que Kung Fu Master (sorti en 1984), Renegade et Trojan (sortis en 1986) soient les pionniers du beat them up, Double Dragon est le premier jeu du genre à proposer des graphismes réellement attrayant à sa sortie (en 1987) et à poser les bases qui seront reprises par la quasi-totalité des jeux de combat à progression.

En la matière, les bornes d'arcade ont longtemps eu une longueur d'avance sur les consoles du fait du nombre et de la taille des sprites à animer pour un résultat final convainquant. Final Fight de Capcom, sorti en 1989, reste une référence absolue du genre, mais de nombreux autres beat them up d'arcade continuent à être appréciés des retrogamers : Altered Beast, Captain Commando, Two Crude, Dungeons & Dragons: Shadow over Mystara, Golden Axe, Pretty Soldier Sailor Moon, Teenage Mutant Ninja Turtles: Turtles in Time, Undercover Cops, Violent Storm. Du côté des consoles, on trouve bien sûr de nombreuses adaptations d'arcade mais aussi des jeux originaux tels que ceux de la série Streets of Rage sur consoles Sega.

Du côté des jeux de combat en un-contre-un ou versus fighting, Street Fighter II: The World Warrior de Capcom, sorti en 1991 sur borne d'arcade et sujet à de multiples adaptations, révolutionne le genre en proposant huit personnages jouables et huit styles de combats différents, un système de jeu rapide et novateur, ainsi qu'une grande performance technique due à des graphismes et une bande sonore riches et variés.

Parmi la quantité astronomique de jeux de combat du même genre, certains sortent du lot : le très violent Mortal Kombat et ses suites Mortal Kombat II puis Mortal Kombat 3, The King of Fighters '98: The Slugfest qui est l'un des épisodes préférés d'une longue série[15], The Last Blade 2, Megaman: The Power Battle, Street Fighter Alpha 3, Virtua Fighter

Là encore, les consoles « rétro » (essentiellement les 16-bit) bénéficient surtout de conversions d'arcade, qui rivalisent difficilement avec leur version d'origine mais n'en sont pas moins réussies, tel que Killer Instinct sur Super Nintendo. Sur cette dernière console se trouve aussi plusieurs jeux de combat originaux tels que ceux de la série Dragon Ball Z.

Plates-formes

Rayman, des graphismes attrayants au service d'un jeu de plates-formes old school.

Le jeu de plates-formes est assez caractéristique du jeu vidéo rétro, à tel point que les rares titres du genre à être sorti à l'époque des consoles 32 bits ou ultérieurement et adoptant une vue de profil ont pour la plupart été qualifié de jeux rétro par la presse vidéoludique, tel LittleBigPlanet sur Playstation 3[16].

Historiquement, Donkey Kong, jeu vidéo d'arcade créé par Nintendo en 1981, est un des premiers jeux de plates-formes. Il a été suivi par de nombreux jeux à succès dans les salles d'arcade pendant les années 1980 et au début des années 1990 : Blue's Journey, Bombjack, Bubble Bobble, Elevator Action, Mario Bros, The New Zealand Story, Snow Bros.

Cependant, c'est surtout les consoles qui donneront au genre ses lettres de noblesse. Les 8-bit tout d'abord, avec Super Mario Bros., Super Mario Bros. 2 (remake de Yume Kojo: Doki Doki Panic, sorti sous le nom Super Mario USA au Japon) et Super Mario Bros. 3 sur Nes. Super Mario Bros a été vendu à 40 millions d’unités à travers le monde[17], ce qui en fait l'un des jeux vidéo les plus vendus de tous les temps, et la grande série des Mario accumule à elle seule 152 millions de jeux vendus[18]. La Nes a de nombreux jeux de plates-formes dans sa ludothèque : Circus, Duck Tales, Kid Icarus (jeu d'une grande richesse, qui se rapproche de l'aventure / action), Kirby's Adventure, Metroid (dont on ne viendra pas à bout facilement mais un système de codes permet de progresser dans le jeu), Snake Rattle 'n' Roll, Wizards & Warriors. Sur Master System, Alex Kidd in Miracle World, Asterix, Psycho Fox ou Wonder Boy se distinguent d'autant plus que cette console n'a connu que peu de jeux du genre.

Sur 16-bit, il y véritablement une profusion de titres de plates-formes de qualité, à commencer par la série Sonic, sur Megadrive, dont le petit hérisson bleu est vite devenu la mascotte de Sega. Sonic the Hedgehog (jeu vidéo, 1991), sorti en 1991, se démarque de ses concurrents par la vitesse de son animation et la qualité de ses graphismes, il a été suivi de Sonic the Hedgehog 2, Sonic the Hedgehog CD, Sonic the Hedgehog 3 puis Sonic & Knuckles qui en plus d'être un épisode à part entière peut aussi êtré associé à d'autres jeux Sonic via la technologie « Lock-on ». A côté de cette série de jeux de plates-formes très appréciée sur Megadrive, d'autres titres se démarquent : Aladdin, Alex Kidd in the Enchanted Castle, Castle of Illusion, Kid Chameleon, Quackshot, Ristar, The Simpsons: Bart vs. the Space Mutants ou encore Tiny Toon Adventures: Buster's Hidden Treasure. Du côté de la Super Nintendo, Super Mario World est le jeu le plus vendu de cette console, et se place en sixième position des jeux les plus vendus au monde[19]. Les joueurs arrivés au bout des 96 niveaux de ce jeu pourront tenter de finir sa suite Super Mario World 2: Yoshi's Island ou se replonger dans les précédents opus de la série avec la compilation Super Mario All-Stars dont les capacités graphiques et sonores tirent parti de la 16-bit de Nintendo. On peut encore citer, parmi la multitude de jeux de plates-formes de cette console, The Addams Family (jeu vidéo), Donkey Kong Country, Earthworm Jim, Earthworm Jim 2, The Magical Quest, Mr. Nutz, Super Metroid, Tiny Toon Adventures.

PC Kid est une série de jeux de plate-formes particulièrement renommée sur PC-Engine et adaptée sur de nombreux supports tels que la Nes, la Super Nintendo et l'Amiga.

Quant aux micro-ordinateurs, on y trouve en plus de nombreuses conversions de jeux en provenance des bornes d'arcade ou des consoles, certains titres originaux tels que Prince of Persia (Tilt d'or 1990 de la meilleure animation[20]), sorti sur Apple II en 1989 et adapté sur la quasi-totalité des supports de l'époque, ou James Pond 2: Codename RoboCod sorti en 1991 sur Amiga 500 et Atari ST puis adapté sur Commodore 64, Megadrive, Amiga 1200, Amiga CD 32, PC, Super Nintendo et Master System.

Enfin, Rayman développé et édité par Ubisoft, sorti en 1995 sur Jaguar, PC, PlayStation et Saturn, est un jeux de plates-forme old-school possédant un graphisme et une animation très fluide pour l'époque. Super Mario 64, sorti l'année suivante sur Nintendo 64, n'est pas le tout premier jeu de plates-formes en 3D mais a révolutionné et redéfini le genre à l'instar de Super Mario Bros au temps de la 2D et peut à ce titre être considéré comme l'un des premiers sinon le premier jeu de plates-formes new school.

Réflexion

Tetris : ce jeu de réflexion demande beaucoup de sang-froid.

Tetris semble être indémodable auprès des joueurs. Ce jeu de réflexion conçu en 1985 par Alexei Pajitnov compte d'innombrables versions, tous supports confondus. Alliant simplicité, intelligence et adresse, il est l'un des jeux vidéo les plus populaires au monde. On en a dit (ironiquement) que c'était peut-être la plus efficace des armes de guerre de l'URSS tant il avait fait perdre de temps et de productivité au bloc de l'ouest pendant les dernières heures de la guerre froide.

Le genre est plutôt bien représenté en arcade avec des titres comme Cameltry (On The Ball en est l'adaptation sur Super Nintendo), Columns, Klax, Lunar Lander, Puzzle Bobble, Qix, Solomon's Key, ou encore Super Pang.

Les micro-ordinateurs ne manquent pas non plus de softs de réflexion d'une grande qualité. Lemmings, développé par DMA Design et édité par Psygnosis en 1991 sur Amiga, fut porté sur pratiquement tous les ordinateurs et consoles de l'époque. L'Amiga a connu bien d'autres jeux de réflexion à succès tels que Life & Death, Pushover (adapté sur Atari ST, PC et Super Nintendo en 1992), Worms (adapté sur la plupart des supports en 1995). Les amateurs d'échec apprécieront quant à eux la série Chessmaster débutée en 1986 avec The Chessmaster 2000.

Les consoles ont connu quelques jeux de réflexions originaux tels que Dr. Mario ou Solstice sur Nes, Goof Troop sur Super Nintendo.

Rôle

Sur consoles Nintendo sont nées deux séries phares du jeu de rôle : Final Fantasy de Square (dont le premier opus est sorti en 1987 sur NES) et Dragon Quest d'Enix (série qui débute un an auparavant, en 1986, sur la même console). Final Fantasy VI et Dragon Quest V sont parmi les RPG les plus appréciés des retrogamers.

Phantasy Star est une série de jeu vidéo de rôle de Sega. Contrairement à bon nombre de jeux de rôle sur console, elle se déroule dans un univers futuriste et permet de combattre avec des armes à feu en plus des armes blanches et magies récurrentes au genre. Débutée en 1987 sur Master System avec Phantasy Star, elle se poursuit sur Megadrive avec Phantasy Star II, Phantasy Star III: Generations of Doom et Phantasy Star IV: The End of the Millennium.

Autre série à succès, Shining propose différents épisodes partageant le même univers mais allant du jeu de rôle au jeu de stratégie au tour par tour en passant par le jeu d'aventure/action. Citons aussi Fire Emblem, dont le quatrième opus est souvent considéré comme le meilleur de la série (pour son scénario notamment), ou encore Suikoden.

Du côté des micro-ordinateurs, Dungeon Master (le jeu le plus vendu sur Atari ST), Eye of the Beholder, la série Might and Magic et la série Ultima restent très appréciés des retrogamers.

Stratégie

Micropolis, version libre du SimCity original

SimCity, sorti en 1989 sur Amiga, Amstrad CPC, Atari ST, Commodore 64, PC et Mac, reste une référence du jeu de stratégie / gestion. Il en va de même pour Populous, Dune II puis Warcraft: Orcs & Humans (dont la suite Warcraft II: Tides of Darkness reprend le concept en y ajoutant des graphismes en SVGA très impressionnants au moment de la sortie du jeu).

En dehors des conversions de jeux de stratégie les plus populaires sur micro-ordinateurs, à l'instar de SimCity et Populous, les consoles rétro ne disposent que de peu de jeu de stratégie. Les consoles dotées de dispositifs de contrôle tels que le stick analogique, le stylet ou la Wiimote semblent plus adaptés à ce genre de jeux.

Simulation

Les simulations sont essentiellement l'apanage des micro-ordinateurs. Flight Simulator, Stunts (aussi connu sous le nom de 4D Sports Driving), Panza Kick Boxing, Kick Off 2 sont quelques uns des modèles du genre.

Pilotwings sur Super Nintendo, est une des rares simulations (en l'occurrence une simulation de vol) développée pour une console. Le mode 7 et la manette de la 16-bit de Nintendo ont permis d'obtenir un résultat très satisfaisant.

Shoot them up

Space Invaders, l'archétype du shoot them up et un des jeux vidéo les plus influents.

Genre autrefois très prolixe, le shoot them up s'est considérablement raréfié sur console depuis le milieu des années 1990, à tel point que les nouveaux jeux de tir avec graphismes 2D ou vue de profil sont souvent perçus comme jeux vidéo rétro ou oldies, à l'instar de Gradius V[21] sur Playstation 2.

Plusieurs jeux d'arcade posent les bases du shoot them up : Space Invaders (sorti en 1978, archétype du shoot them up et un des jeux vidéo les plus influents), Asteroids (1979), Battle Zone (sorti 1980, premier titre de l'histoire du jeu vidéo à proposer un environnement en 3D, en l'espèce avec un rendu de type « fil de fer »), Centipede (sorti en 1980, un des premiers jeu vidéo crée par une femme, le joueur incarne un nain qui doit protéger son jardin des insectes), Defender (sorti en 1980, shoot them up qui inaugure le scrolling horizontal), Missile Command (sorti en 1980), Tempest (sorti en 1980, premier jeu à proposer le choix d'un niveau de difficulté), Galaga (sorti en 1981, premier jeu d'arcade à comporter des « niveaux bonus » entre les niveaux), Moon Patrol (sorti en 1982, premier jeu vidéo à utiliser la technique du scrolling différentiel ou parallaxe), Time Pilot (1982) Xevious (sorti en 1982, shoot them up à scrolling vertical inaugurant le concept de boss dans les shoot them up à scrolling, la possibilité de porter des attaques au sol par largage de bombes, les bonus cachés non mentionnés dans les instructions mais apparaissant suite à certaines manœuvres), Zaxxon (sorti en 1982, jeu d'une difficulté particulièrement corsée, à l'instar de Defender, ayant l'originalité de présenter une pseudo 3D en utilisant une perspective isométrique), Star Wars (1983).

Tous ces jeux font partie de ce que les anglo-saxons nomment le classic gaming. Les amateurs de shoot them up d'arcade portés vers une réalisation graphique et sonore plus attrayante apprécieront davantage des titres tels que 1941: Counter Attack, After Burner, Cabal, les manic shooters DoDonPachi et Gigawing, G-Darius, Gradius, Last Resort, Parodius DA!, R-Type, Raiden, Salamander (spin-off de la série Gradius de Konami), Viewpoint.

Côté consoles, le shoot them up semble être le domaine de prédilection de la PC-Engine, tant les titres de qualité sont nombreux sur cette console. Aldynes (sur SuperGrafX), Gate of Thunder (sur Super CD-ROM²), Soldier Blade, Super Star Soldier n'en sont que quelques exemples. La Megadrive compte une poignée de shoot them up très appréciés à leur sortie, tels que Bio-Hazard Battle, Hellfire, Thunder Force III (auquel le magazine Tilt a décerné le Tilt d'or 1990 du meilleur shoot them up ex-æquo avec Battle Squadron, malgré son classicisme[22].) ou IV. Quant à la Super Nintendo, son architecture organisée autour d'un processeur 16 bits faiblement cadencé (3,58 MHz à fréquence maximale) rend la programmation de shoot them up difficile, dans la mesure ou ce genre de jeux requiert l'animation d'une multitude de sprites, souvent de grande taille. Des titres tels qu'Axelay ou Super Aleste ont montré à l'ensemble de la presse vidéoludique que la Super Nintendo pouvait tout à fait se prêter à ce genre de titre. Toujours sur cette console, Star Wing, incluant dans sa cartouche le coprocesseur graphique Super FX cadencé à 10,5 MHz, est le premier épisode d'une longue série de shoot them up en 3D et l'un des premiers jeux en 3D polygonale (alliant surfaces pleines et textures) temps réel sur console.

Sur micro-ordinateurs, les shoot them up sont plus rares, mais certains titres rivalisent tout à fait avec leurs homologues sur console, à l'instar d'Apydia (développé par le studio allemand Kaiko et édité par Play Bite en 1992 sur Amiga) ou de Xenon 2: Megablast (développé conjointement par The Bitmap Brothers et The Assembly Line, édité par Image Works en 1989 sur Amiga et Atari ST, puis converti sur PC, Master System, Megadrive, Acorn Archimedes et Game Boy).

Sport

Les amateurs de jeux de sport se tourneront volontiers vers le jeu de bowling League Bowling, de basket NBA Jam, de golf Neo Turf Masters, de football Neo Geo Cup '98: The Road to the Victory, d'athlétisme Track & Field, ou encore les jeux de course auto/moto tels que Neo Drift Out: New Technology, le très connu Out Run ou son ancêtre Pole Position, Spy Hunter, Virtua Racing (jeu en 3D polygonale préfigurant les jeux de course modernes). Tous ces jeux sont sortis en arcade.

Sur console, Track & Field II reprend le gameplay du premier volet sorti en arcade et a malmené une grande quantité de manette Nes. International Superstar Soccer Deluxe est un jeu de football sur Super Nintendo doté d'une jouabilité simple pour une prise en main immédiate, à l'instar de la série Super Sidekicks et Neo-Geo Cup sur système d'arcade MVS et Neo-Geo. Le jeu de boxe Super Punch-Out!!, toujours sur Super Nintendo, reprend les concepts de ses prédécesseurs sortis en arcade et sur Nes. Comme en arcade, les jeux de course de qualité sont légion : Excitebike ou Rad Racer sur Nes, F-Zero (premier jeu à utiliser le fameux mode 7 de Nintendo permettant d'effectuer en hardware zooms et rotations sur des éléments plans), Micro Machines, Super Mario Kart (utilisant lui aussi le mode 7), ou encore Unirally sur Super Nintendo.

Enfin, sur micro-ordinateurs, les retrogamers apprécieront le jeu de sport multi-épreuves California Games adapté sur de nombreux supports, le jeu de tennis Great Courts 2, le jeu de sport futuriste Speedball 2: Brutal Deluxe, ou encore le jeu de course automobile Lotus Esprit Turbo Challenge (Tilt d'or 1990 dans la catégorie « meilleure course auto/moto »[23]).

Notes et références

  1. Gradius - La série, GrosPixels, consulté le 1 mai 2007.
  2. http://wii.nintendo-europe.com/1346.html
  3. http://www.jeuxvideo.com/articles/0000/00008550-geometry-wars-galaxies-test.htm
  4. http://www.grospixels.com/site/dosretro1.php
  5. On pense notamment à Karateka et Prince of Persia créés par Jordan Mechner, ou à Another World créé par Eric Chahi.
  6. http://connectiongames.forumactif.com/jeux-video-f2/interview-de-cyril-drevet-alias-crevette-t2050.htm
  7. http://www.zeplayer.com/joomla/index.php?option=com_content&view=article&id=1:de-jmdestroy-a-esolucescom&catid=9:interview&Itemid=3
  8. http://www.retrogame-mag.com/Site/?rub=rubriques&opt=retrobox&id=189
  9. http://www.zeplayer.com/joomla/index.php?option=com_content&view=article&id=2:interview-dalain-huyghues-lacour&catid=9:interview&Itemid=3
  10. http://www.abandonware-magazines.org/
  11. http://www.emunova.net/veda/test/902.htm
  12. Tilt numéro 85, page 23
  13. Test de "Castlevania : Symphony of the Night" sur Playstation sur emunova.net
  14. The Longest Journey - Media Coverage sur le site officiel, § Awards. Consulté le 27 novembre 2006
  15. http://www.emunova.net/veda/test/561.htm
  16. http://www.jeuxvideo.fr/jeux/littlebigplanet/article.html
  17. Super Mario Bros (NES) sur VG Chartz.
  18. http://www.generation-nt.com/bestseller-jeux-video-actualite-11278.html
  19. VGChartz.com | Super Mario World (SNES) sur VG Chartz
  20. Tilt numéro 85, page 10
  21. http://www.jeuxvideo.fr/jeux/gradius-5/article.html
  22. Tilt numéro 85, page 25 : « l'animation est très rapide, avec des accélérations foudroyantes, et on appréciera également les superbes scrollings différentiels, ainsi que la bande sonore très convaincante. Si l'originalité n'est pas le point fort de ce programme, il faut reconnaître que ce shoot them up excitant joue la carte de l'efficacité »
  23. Tilt numéro 85, page 22

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • (fr) Grospixels : fiches descriptives et articles sur les jeux les plus marquants de la micro-informatique.
  • (en) MobyGames : projet de documentation et de revue de jeux vidéo passés et présents.

Bibliographie

  • Daniel Ichbiah, La saga des jeux vidéo, Vuibert 2004.
  • François Houste, Push start, 30 ans de jeux vidéo, Alternatives 2006.
  • Portail du jeu vidéo Portail du jeu vidéo
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