Région autonome du Tibet

Région autonome du Tibet

31° 42′ 20″ N 86° 56′ 25″ E / 31.7056, 86.9403

Cet article parle principalement de la région autonome de la République populaire de Chine. Voir aussi l'article Tibet.
Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Tibet (homonymie).
Région autonome du Tibet
Carte indiquant la localisation du Xizang (en rouge) à l'intérieur de la Chine
Carte indiquant la localisation du Xizang (en rouge) à l'intérieur de la Chine
Administration
Pays Drapeau de Chine Chine
Noms Tibétain : བོད་རང་སྐྱོང་ལྗོངས་
Wylie : Bod-rang-skyong-ljongs
Chinois : 西藏自治区
Pinyin : Xīzàng Zìzhìqū
Français : Région autonome du Tibet
Abréviation 藏 (zàng)
Statut politique Région autonome
Capitale Lhassa
Géographie
Superficie 1 228 400 km² (2e)
Démographie
Population (2010) 3 002 166 hab. (31e)
Densité 2,44 hab./km² (31e)
Nationalités Tibétains (92,8%)
Hans (6,1%)
Hui (0,3%)
Monba (0,3%)
Autres (0,2%)
Économie
PIB (2004) 21 150  (31e)
PIB/hab. 7 045 Ұ (tibétain : བོད་རང་སྐྱོང་ལྗོངས་; Wylie : Bod-rang-skyong-ljongs ; en sinogrammes simplifiés : 西藏自治区 ; en sinogrammes traditionnels : 西藏自治區 ; en pinyin : Xīzàng Zìzhìqū) est l'une des cinq régions autonomes de la République populaire de Chine (RPC) située au sud-ouest, dont le chef-lieu est Lhassa, l'ancienne capitale du Tibet depuis le XVIIe siècle. La région autonome du Tibet a été officiellement fondée en septembre 1965[1]. Elle compte aujourd'hui environ trois millions d'habitants[2].

Elle contient approximativement l'Ü-Tsang et la moitié ouest du Kham, deux des trois provinces (avec l'Amdo) du « Tibet historique ». Ses limites coïncident à peu près avec celles du territoire gouverné indépendamment de la Chine de 1912 à 1951 et administré par le gouvernement tibétain jusqu'en 1959[3],[4].

Sommaire

Géographie

Article détaillé : Géographie du Tibet.

Le Tibet est principalement constitué d'un haut plateau, le plateau Tibétain, ainsi que de hautes montagnes. Souvent appelé « le Toit du Monde », le Tibet a une altitude moyenne de 4 222 mètres et son plus haut sommet, l'Everest culmine à 8 848 mètres.

Délimitation

Article détaillé : Définitions du Tibet.

L'appellation Xizang

En chinois, le nom de la région autonome est Xizang (西藏), employé pour la première fois par l'empereur Qianlong au XVIIIe siècle. Selon certains auteurs xi veut dire « ouest » et zang désigne une des deux parties de la région de l'Ü-Tsang[réf. nécessaire]. Pour d'autres auteurs, dont des représentants du gouvernement tibétain en exil, Xizang signifie « maison des trésors de l'ouest[5] » ou encore « réservoir de ressources naturelles de l'Ouest[6] ».

Xizang ne doit pas être confondu avec Xikang, qui sert à désigner le Sichuan occidental.

Le gouvernement tibétain régional

L'économie

L'aéroport de Lhassa (2005)

Depuis 2001, Pékin a dépensé 45,4 milliards de dollars au développement économique de la région autonome du Tibet. Cela a eu des effets bénéfiques sur la croissance économique, le niveau de vie, les infrastructures, et s'est traduit par un accroissement à deux chiffres du produit intérieur brut de 2001 à 2009. Un tiers de cette somme est allé à des investissements dans les infrastructures, notamment le train reliant Pékin à Lhassa, lequel a fait baisser le prix des produits industriels et ménagers pour les Tibétains tout en favorisant la vente des produits tibétains dans le reste de la Chine. Le tourisme a fait un bond, passant à 5,5 millions de visiteurs en 2009[7].

Andrew Martin Fischer indique que le discours sur la croissance ne mentionne pas le « contexte de privation continue du pouvoir politique des Tibétains » où les stratégies de subventions massives servent directement le gouvernement ou des entreprises chinoises dont le siège se situe à l’extérieur des secteurs tibétains. Cette situation permet une appropriation de l’économie locale par les populations non tibétaines et ce malgré l’importance des subventions. Fischer note ainsi que la majorité des constructions sont confiées à des entreprises extérieures au Tibet et qui emploient essentiellement des travailleurs d’origine Han. Ces entreprises réinvestissent les bénéfices dans leur province d’origine plutôt que dans l’économie du Tibet[8]. Le sinologue Jean-Luc Domenach considère que « si les Tibétains ont regagné partiellement le contrôle de leur culte et de leurs mœurs, ils n’ont guère renforcé leur poids économique et social. De leur côté, avec le développement économique, les colons chinois se sont installés en nombre croissant alors que se répandait dans les villes chinoises l’idée que le Tibet n’était plus qu’une charmante bizarrerie touristique »[9].

L'industrie

Selon le Livre blanc illustré publié par le gouvernement de la RPC en 2009 à l'occasion du Cinquantenaire de la Réforme démocratique au Tibet, une industrie moderne aux couleurs tibétaines s'est développée avec pour piliers l'extraction minière, les matériaux de construction, l'artisanat et la médecine tibétaine, et comme auxiliaires la production d'électricité, la transformation des produits de l'agriculture et de l'élevage et la production alimentaire. La valeur ajoutée industrielle a grimpé de 15 millions de yuan en 1959 à 2,968 milliards de yuan en 2008. Le commerce moderne, le tourisme, la restauration, les loisirs et autres industries, inconnues avant 1950, sont en plein essor et constituent les industries premières de la région[10].

Le tourisme

Article détaillé : Tourisme au Tibet.
Étal de souvenirs à Lhassa (2007).

La région autonome s'est ouverte au tourisme dans les années 1980. Cette activité, qui est encouragée par les autorités, connaît d'année en année un essor croissant. La région avait accueilli 1,1 million de touristes en 2004, elle en a accueilli 4 millions en 2007. Cependant, en raison des événements de mars 2008, le chiffre est descendu à quelque 2,2 millions[11].

Selon Vegard Iversen, le développement de l'industrie du tourisme a été freiné par la présence de l'Etat chinois au Tibet. Alors qu'au Népal, les revenus de ce secteur atteignirent plus de 24% des revenus des échanges extérieurs en 1985-1990, les nombre de touriste étrangers ayant visité le Tibet entre 1985 et 1989 est de 23 000 contre 273 000 en 1991 au Népal, où les revenus de cette industrie sont de 73 millions de dollars US[12].

Les visiteurs sont des Chinois à 90%[13].

L'agriculture

Article détaillé : Agriculture au Tibet.

L'agriculture dans l'ancien Tibet était dominée par l’agriculture de subsistance. Pour cette raison l'entrée de 35 000 militaires chinois dans les années 1950 a pesé lourdement sur les ressources alimentaires du Tibet.

Dans les années 1960, les autorités chinoises ont forcé les agriculteurs tibétains à cultiver le blé, à la place de l'orge qui est la récolte traditionnelle dans la région de l’Himalaya, ce qui a eu pour résultat la première famine d'une telle ampleur de l'histoire tibétaine. Les moissons ont échoué comme les agriculteurs l’avaient prédit et des milliers de Tibétains sont morts de faim[14],[15].

Avec ses 80 millions d'hectares de prairies, le Tibet est une des cinq grandes régions pastorales de la Chine[16]. Au début des années 1950, la valeur de la production pastorale représentait les 2/3 de la production agricole et pastorale totale. Depuis 1994, la production agricole dépasse la production pastorale[17].

Le gouvernement oblige les bergers à quitter leur activité d'éleveur et à rejoindre les grandes villes. Le directeur pour l'Asie de Human Rights Watch indique que « Certaines autorités chinoises prétendent que leur urbanisation forcée des bergers tibétains est une forme éclairée de modernisation[18] ».

Les effets du développement économique

La ligne de chemin de fer Qingzang (2007)

Selon ce que rapportent Xu Mingxu et Yuan Feng dans leur étude The Tibet Question: A New Cold War, publiée en 2006, la vie des Tibétains change, les ampoules remplacent les lampes au beurre, la cuisine se fait au gaz et non plus à la bouse de yak. Les gens se déplacent en bus, en voiture, en moto, en vélo, en avion, ils disposent des attributs de la modernité que sont le téléphone, la télévision, l'eau courante. L'ordinateur et l'Internet font leur entrée dans les écoles, les entreprises, les services sociaux et les administrations. Les enfants, les gens d'âge mûr et même les anciens aiment à regarder la télévision chez eux, se rendant moins souvent qu'autrefois dans les temples[19].

Selon les journalistes Claire Goubier et Virginie Morel, cette modernisation de l'économie profite en priorité aux Chinois expatriés. Les salaires sont majorés dans les emplois réservés aux Chinois Han pour compenser l'éloignement de leur région d'origine et l'inconfort de l'altitude. Les loyers et les prix des biens de consommation sont proportionnels. Ainsi il existe au Tibet une société a deux vitesses : l'une des travailleurs chinois qui peuvent consommer normalement et l'autre constituée essentiellement de Tibétains qui sont marginalisés[20].

Elisabeth Martens précise que « le développement du marché libre dans les villes du Tibet favorise les Han et les Hui qui ont plus d’expérience dans le commerce que les Tibétains[21] ». Cette fracture économique peut se retrouver aussi dans des salaires différents selon l'origine ethnique des demandeurs d'emploi voire des refus d'employer des Tibétains[22].

Selon Claude B. Levenson un phénomène nouveau est apparu dans les villes avec la mendicité enfantine, phénomène explicite concernant la situation économique du Tibet. Les investissements mis en avant par le gouvernement chinois servent avant tout à la réalisation des infrastructures afin de relier le Tibet à la Chine et au paiement d'une administration importante[23].

Histoire de la région autonome du Tibet ou Xizang

Historique

Version du gouvernement chinois

Selon l'histoire officielle de la République populaire de Chine, le Tibet a été annexé par la Chine dès le XIIe siècle, sous la dynastie Yuan, remplaçant le contrôle mongol sur son empire englobant Chine et Tibet[24],[25],[26].

Seule la période coloniale britannique du début du XXe siècle a donné au Tibet des dalaï-lama une relative indépendance temporaire vis-à-vis de Pékin. Les Tibétains sont donc depuis le retour du gouvernement chinois en 1949 sous le contrôle politique du gouvernement régional autonome du Tibet, avec un ascendant de Pékin[27].

Après l'intervention militaire chinoise au Tibet (1950-1951), le maréchal chinois Chen Yi inaugure en 1956, un Comité préparatoire à l'établissement de la Région autonome du Tibet[28]. La Région autonome du Tibet a été créée en 1965[29].

Version du gouvernement tibétain en exil

Le Tibet fut conquis par les Mongols en 1250 juste après la mort de Gengis Khan, à l'époque du prince Godan, époque où les Mongols n'avaient pas encore conquis la Chine[30]. Kubilai Khan se convertit au bouddhisme sous l'influence de Drogön Chögyal Phagpa alors qu'il était empereur mongol, et avant qu'il ne conquiert la Chine et ne devienne empereur de Chine, instituant la dynastie Yuan. En échange, Kubilai Khan donna la reconnaissance de la pleine souveraineté sur « les 3 provinces du Tibet : U-Tsang, Dhotoe et Dhome » à Drogön Chögyal Phagpa, qui fut nommé vice-roi du Tibet[31]. Kubilai Khan ne régna pas sur le Tibet, mais interagit avec les dignitaires bouddhistes Sakyapa qui développèrent ainsi leur rôle politique.

L'indépendance du Tibet fut pleinement rétablie après la chute de l'empire mongol en 1368, sous le règne du Phagmodru-pa au Tibet[30]. La dynastie Qing des Mandchous développa une relation de protectorat avec le Tibet. Après la chute des Mandchous en 1911, l'indépendance du Tibet fut proclamée par le 13e Dalaï Lama, Thubten Gyatso, en 1913. L'indépendance du Tibet fut reconnue de façon mutuelle par la Mongolie cette même année.

Le 7 septembre 1904, le Traité de Lhassa reconnait les frontières existantes entre le Tibet et la région indienne du Sikkim, ainsi que l’instauration d’un protectorat économique de la Grande-Bretagne sur le Tibet.

Le 27 avril 1906, la Chine reconnait l’autorité de l’Inde sur le Tibet en signant avec les Anglais, et à l’insu des Tibétains, une convention ratifiant le Traité de Lhassa.

Afin de conclure un traité frontalier définitif, l’Inde, le Tibet et la Chine se retrouvent à la Conférence de Simla le 6 octobre 1913. La Chine souhaite intégrer les espaces tibétains conquis par les troupes du général Zhao Erfang en 1908 alors que les Tibétains souhaitent que ces territoires leur soient rendus et que leur indépendance soit reconnue. Le 11 mars 1914, Sir McMahon soumet aux plénipotentiaires chinois et tibétains un tracé frontalier que le représentant chinois parapha le 27 avril.

Le 10 août 1918, l’Accord de Chamdo, signé sous l’entremise de l’Inde britannique par le général Liu Canjing et le commandant des forces tibétaines aux frontières Chamba Deba, fixe une ligne de cessez-le-feu derrière laquelle les troupes chinoises durent se retirer[32],[33].

Le 7 octobre 1950, l'armée chinoise entre au Tibet, l'Inde exprime son désaccord mais ne condamne pas fermement cette « invasion » ou « libération pacifique ». En novembre 1950, la plainte déposée par une délégation tibétaine, qualifiant l’entrée des troupes chinoises au Tibet d’« agression caractérisée », est saisie par l’ONU. Les anciens colons britanniques et l’Inde sont les deux forces majeures qui empêchent alors toute condamnation de la Chine. Le représentant indien Jam Sahib de Nawangar déclare à l’Assemblée « que la question tibétaine serait résolue par des moyens pacifiques[32] ».

La révolution culturelle (1966-1976)

Les réformes économiques et la libéralisation du pouvoir (1977-1987)

Retour de la sinisation (1988-2008)

Restriction et autorisation du lamaïsme

Les photos du 14e Dalaï Lama, depuis son exil pour l'Inde en 1959 sont interdites sous peine de prison, mais non celles du 10e Panchen-lama. Le bouddhisme tibétain (bouddhisme tantrique), et plus particulièrement l'école Gelugpa dont il est moine, a été sévèrement contrôlé. Le gouvernement central accuse régulièrement le 14e dalaï-lama de séparatisme, alors qu'il demande depuis plus de 20 ans une autonomie réelle pour l'ensemble du Tibet dans une volonté d'entente et de réconciliation à construire avec la Chine. Cette école du bouddhisme tibétain ainsi que les différents Dalaï-lama sont toutefois cités dans les expositions comme celles que l'on peut parfois voir dans la lamaserie et temple de Yonghe de Pékin, ou dans les livres d'histoire en Chine. La pratique des autres écoles du bouddhisme tibétain ou du Bön[34] sont autorisées, comme dans toute la République populaire de Chine.[réf. nécessaire]

Il faut cependant remarquer que le 11e Panchen Lama, 2e autorité de la hiérarchie du bouddhisme tibétain, de l'école Gelugpa, est en résidence surveillée depuis 1995. Les autres écoles du bouddhisme tibétain ne sont pas épargnées, on déplore chez les Nyingmapa, la plus ancienne des écoles bouddhiste du Tibet, la destruction en 2001 de l’institut bouddhiste de Serthar fondé par Khenpo Jigme Phuntsok mis en résidence surveillée et disparu dans des circonstances suspectes. La plupart des grands maîtres du Bouddhisme tibétain ont été contraints de s'exiler, comme l'ont illustré la fuite de Rigdzin Namkha Gyatso Rinpoché en 1998 et celle du 17e Karmapa, Orgyen Trinley Dorje. Choekyi Gyaltsen, le 10e Panchen-lama a quant à lui préféré rester sur place. L'école Bön a aussi subi de graves troubles, comme la destruction de ses lieux de culte et aussi les blessures de son chef spirituel, Lopön Tenzin Namdak, lors de son exil en 1959.[réf. nécessaire]

Malnutrition (années 1990)

Article principal : malnutrition au Tibet.

Un organisme privé américain, le Western Consortium for Public Health, a déclaré en 1996 que 60 pour cent des enfants étudiés étaient de taille inférieure à la norme internationale, en raison d'une malnutrition chronique dans les 3 premières années de leur existence[35].

Une étude publiée en 2001 par le docteur Nancy S. Harris, en collaboration avec des chercheurs de l'Institut de la santé publique de Santa Cruz de l'Université de Californie et de l'Institut Tibétain de Recherche Médicale de Lhassa, menée dans les années 1990 sur 2078 enfants tibétains de moins de 7 ans de régions urbaines et rurales de la Région autonome du Tibet, a montré un retard de croissance lié à la malnutrition, souvent accompagné de problèmes osseux et dermatologiques. Un rachitisme fut diagonistiqué chez 66 % des enfants étudiés. Cette étude indique que le niveau de malnutrition observé est associé à un risque d'augmentation de la mortalité, qui est de 13,2 % parmi les enfants des mères interrogées[36].

La question de la sinisation

Article principal : Sinisation du Tibet.

Dans la culture

Selon le linguiste Nicolas Tournadre (2002), « En moins de cinquante ans, la langue tibétaine est devenue une langue menacée, condamnée à un déclin irréversible, voire à la disparition en deux générations si la politique linguistique actuelle est maintenue. La responsabilité du gouvernement régional et du gouvernement central est, dans ce domaine, évidente[37] ».

Mathieu Ricard précise que les expressions anodines de la culture tibétaine sont tolérées mais tout ce qui est l'essentiel de la culture tibétaine est censuré  : « tout ce qui porte une pensée tibétaine est attaqué[38] ».

En 2008, le professeur Robert Barnett, directeur du « programme des études tibétaines modernes » à l'université Columbia aux États-Unis, déclare que l'accusation de génocide culturel au Tibet portée contre la Chine n'est plus soutenable[39] : « Je suis d'avis qu'il nous faut en finir avec l'idée que les Chinois sont mal intentionnés ou qu'ils essaient de faire disparaître le Tibet ».
Il explique ses doutes dans un compte rendu d'ouvrage qu'il écrit pour la revue New York Review of Books : « si la culture tibétaine à l'intérieur du Tibet est en train d'être prestement annihilée, comment se fait-il que tant de Tibétains de l'intérieur paraissent malgré tout avoir une vie culturelle plus dynamique – à preuve la centaine de revues littéraires en tibétain – que celle de leurs homologues exilés[40] ? »

En 20 ans (jusqu'en 2011), le gouvernement central et la région autonome du Tibet ont dépensé 700 millions de yuans, soit plus de 100 millions de dollars, pour la conservation et la restauration de plus de 1400 temples, monastères et palais[41].

Le gouvernement central a affecté des sommes colossales à la collecte, au classement et à la publication du Tripitaka et autres œuvres classiques du bouddhisme[42]. Il a également créé une cinquantaine d’institutions de recherches tibétologiques et l’institut supérieur du bouddhisme tibétain[43].

Dans l'administration

Selon Françoise Pommaret (2002), les cadres de l'administration de la RAT sont des Chinois à 66% et les Tibétains occupent 16% des postes de commandement dans l'armée. Enfin aucun Tibétain n'a été secrétaire du Parti communiste dans la Région autonome du Tibet[44].

La question du génocide

Selon le gouvernement tibétain en exil, plus d'un million deux cent mille Tibétains, soit 20% de la population, seraient morts directement ou indirectement du fait de l'occupation du Tibet par la République populaire de Chine entre 1949 et 1979[45],[46],[47],[48],[49],[50].

L’historien et journaliste de Radio Free Asia Warren W. Smith Jr[51], après avoir étudié les déficits de croissance de la population, affirme que les statistiques chinoises « confirment les thèses tibétaines d'un nombre massif de morts et réfutent les dénégations chinoises ». Selon ses estimations, plus de 200 000 Tibétains « manqueraient » à la population de la Région autonome du Tibet. Le nombre de morts tibétains semble aussi élevé dans les régions du Gansu, du Sichuan et du Qinghai, trois régions où les taux de mortalité au début des années 1960 sont élevés et vérifiables. Si cela est vrai, on peut estimer qu'environ un demi-million de Tibétains sont directement morts en raison de la politique appliquée au Tibet par la République populaire de Chine[52].

Ce « génocide tibétain » n'est cependant pas homologué[53], ni reconnu par la majorité des États de la communauté internationale[54] et sa réalité est en outre contestée par le gouvernement de la région autonome du Tibet[55].

La thèse du génocide physique est rejetée par Barry Sautman, professeur associé en sciences sociales à l'université de science et de technologie de Hong Kong, lequel met en avant l'absence de données vérifiables : « Les chiffres employés régulièrement par les milieux exilés ne reposent sur aucune base. Ils avancent le chiffre de 1,2 million de Tibétains morts à partir des années 1950 jusqu'aux années 1970, mais sans donner aucune source. En tant que juriste, je n'accorde aucun crédit à des statistiques non étayées par des données, par des sources visibles[56] ». Pour le professeur Sautman, la notion d'une « annihilation démographique des Tibétains » est une illusion nationaliste échafaudée pour obtenir des soutiens à l'objectif politique des chefs émigrés de revenir au pouvoir au Tibet[57]. Le chiffre de 432 000 morts au combat sort de nulle part. S'il était exact, il représenterait 17 % de la population, soit en proportion plus de cinq fois le nombre des pertes britanniques pendant la première Guerre mondiale[58]. Le chiffre de 175 000 morts en prison et dans des camps de travail n'est pas défendable. Si l'on se base sur un chiffre – très large – d'un million de détenus morts en Chine de 1950 à 1970, la proportion de Tibétains serait de 17 % alors qu'ils ne représentent que moins de 0,5 de la population totale de la RPC (aucune étude ne fait état d'une politique disproportionnée d'emprisonnement ou d'un régime pénitentiaire plus sévère pour les Tibétains)[59].

La prostitution

Article détaillé : Prostitution au Tibet.

Selon le Gouvernement tibétain en exil, la prostitution au Tibet se développe rapidement. L'introduction à grande échelle de la prostitution, particulièrement à Lhassa et Tsetang, a eu lieu en 1990 du fait de l'afflux d'une population ouvrière majoritairement masculine, s'ajoutant à l'importante population de soldats chinois déployés au Tibet[60] En 1998, selon le Tibet Times, journal publié par des exilés tibétains, il y avait environ 8 890 prostituées à Lhassa, soit 9 % de la population féminine (le journal a obtenu ces chiffre par ses propres investigations directes)[61]. Selon Lobsang Sangay, un exilé tibétain et juriste, qui reprend les conclusions de Tibet Times, bien que la prostitution soit proscrite en Chine, il est commun de trouver des maisons closes devant les casernes de l'armée et les bureaux du gouvernement à Lhassa. Lhassa étant une ville sainte pour les Tibétains, la prostitution y est particulièrement mal considérée par la population tibétaine. Il précise toutefois que la prostitution n'était pas absente dans l'ancien Tibet mais qu'elle y restait un phénomène mineur[62]. Cette opinion rejoint celle de Thomas Laird, pour qui la biographie du 6e dalaï-lama (1683-1706) attesterait l'existence de bordels à son époque : le jeune Tsangyang Gyatso, contrevenant à ses vœux, « passait ses nuits à boire dans les bordels » de Lhassa[63]. De même, l'alpiniste autrichien Heinrich Harrer, qui séjourna à Lhassa de 1944 à 1950, signale dans ses mémoires qu'au Barkhor, « des dames de petite vertu y exerc(ai)ent leur profession[64] ».

Un documentaire de Marie Louville, Les trottoirs de Lhassa, a été consacré au sujet en 2003[65]. Selon le Tibetan Centre for Human Rights and Democracy, une ONG liée au gouvernement tibétain en exil, l'augmentation de la prostitution induit une augmentation de la transmission du SIDA au Tibet[66].

En voyage en région autonome du Tibet en septembre-octobre 2004, le poète Jean Dif déclare ne pas avoir vu de prostituées à Lhassa[67].

Armes nucléaires

La tibétologue Anne-Marie Blondeau indique qu'au moins 3 sites nucléaires seraient implantés dans la région autonome du Tibet[68]. Selon un article de Tsultrim Palden Dekhang l'un d'eux serait implanté au sud-est de Lhassa, au Kongpo, et 2 autres à 250 kilomètres au nord de Lhassa, dans la région de Nagchuka. Le gouvernement chinois rejette ces allégations[69]

Le journaliste François Gautier écrit que, selon la CIA, la Chine aurait transféré un tiers de son arsenal nucléaire à Nagchuka, où 100 missiles balistiques intercontinentaux ont été installés, dont beaucoup pointés sur des villes indiennes[70] Toujours selon Tsultrim Palden Dekhang, des missiles seraient stockés à proximité du monastère de Séra[69].

Contrôle des naissances

Article principal : Contrôle des naissances au Tibet.

Le contrôle des naissances a été introduit dans la Région autonome du Tibet en 1985 puis a été renforcé en 1992. La population rurale tibétaine de la RAT n'avait aucune contrainte avant 1992. Selon Human Rights Watch le respect des quotas ayant une incidence politique sur les responsables des cantons, certaines exactions auraient été observées dans ce sens dans les années 1990, entraînant des stérilisations et des avortements forcés[71].

Ayant parcouru le Tibet rural et urbain en 2007, deux géographes américains font état de leurs impressions sur la natalité dans les campagnes : « On aurait dit qu'il y avait des bébés partout au Tibet, où les familles hors de Lhassa sont autorisées à avoir jusqu'à trois enfants (...). Au moins les Chinois n'ignorent-ils pas les réalités de l'existence dans le Tibet rural et autres régions autonomes, où une famille nombreuse est nécessaire pour répondre aux gros besoins de main-d'œuvre d'un mode de vie agricole ou de subsistance. Le fait que les familles à plusieurs enfants soient autorisées dans ces régions, exonère également les Chinois de l'accusation d'utiliser la politique de l'enfant unique pour faire disparaître les ethnies minoritaires[72] ».

Recensement

Selon le 6e recensement national effectué en 2010, le nombre de résidents permanents dans la région autonome est de 3 003 166, soit une hausse de 14,75% par rapport au précédent recensement de 2000 et un taux de croissance annuel moyen de 1,4% (contre 0,57% pour le reste de la Chine). Le nombre de foyers s'élève à 670 835, avec une moyenne de 4,23 personnes par foyer (en baisse par rapport au chiffre de 4,75 en 2000). Les Tibétains sont au nombre de 2,716 millions, soit 90,48% de la population totale, les Han représentant 8,17% et les autres groupes ethniques 1,35%. Le chiffre de la population était seulement de 1,23 millions en 1959[73].

Villes principales

Les villes y sont très peu peuplées, la population agricole étant importante dans cette province. Le recensement chinois du 1er novembre 2000 donne les populations urbaines pour les villes de Lhassa et Xigazê et les populations urbaines de leurs districts pour les autres villes.

source : city population.de

Population urbaine des villes de la province du Xizang au 1/11/2000

Ville Population urbaine 1/7/1990 Population urbaine 1/11/2000
Lhassa (Lhasa, Lasa) 91 968 171 719
Xigazê (Shigatse) 30 206 46 060
District de Nêdong : (ville Zedang) (Zêtang) 16 700 32 584
District de Qamdo (Chamdo) 18 877 30 484
District de Nagchu (Nagqu) 13 299 24 364
District de Nyingchi : (ville Bayi) (Bayizhen) 14 346 21 293
District de Lhünzê (Longzi) 0 14 552
District de Gonggar 2 939 12 592

Voir aussi

Articles connexes

Notes et références

  1. (en) French China.
  2. http://www.stats.gov.cn/english/newsandcomingevents/t20110429_402722516.htm
  3. (en) Tibet, Tibet, A Personal History of a Lost Land By Patrick French : « It would be more realistic, French argues, for the Tibetans to base their claim on roughly the area of the current TAR, whose borders generally coincide with those of the de facto independent state between the two world wars ».
  4. Histoire du Tibet de Laurent Deshayes (citation ?).
  5. (en) « TIBET 2000, Environment and Development Issues », Environment and Development Desk, DIIR Central Tibetan Administration : « The Chinese word for Central Tibet is ‘Xizang’ meaning “Western Treasure House” ».
  6. Stéphane Guillaume, La question du Tibet en droit international, L'Harmattan, 2008, p. 248 (ISBN 978-2-296-07716-4) : « Xizang signifie “réservoir de ressources naturelles de l'Ouest” (Ouest pour toutes les régions qui se trouvent à l'occident de la plaine chinoise orientale, baignée par les fleuves et berceau de civilisation) ».
  7. (en) Isaac Stone Fish, Charity Case. Whether they like it or not, China has been very good for Tibetans, Newsweek Web, Feb 17, 2010 : « The other story is that, for China's many blunders in mountainous region, it has erected a booming economy there. Looking at growth, standard of living, infrastructure, and GDP, one thing is clear: China has been good for Tibet. Since 2001, Beijing has spent $45.4 billion on development in the Tibet Autonomous Region (TAR). (That's what the Chinese government calls Tibet, even though many Tibetans live in neighboring provinces, too). The effect: double-digit GDP growth for the past nine years. About a third of the money went to infrastructure investment, including the train connecting Beijing to Lhasa. “A clear benefit of the train was that it makes industrial goods cheaper for Tibetans, who, like everyone else in the world, like household conveniences, but normally had to pay very high prices,” said Ben Hillman, a Tibet expert from the Australian National University's China Institute. The train also provides an opportunity for Tibetan goods to be sold outside of the region and for a massive increase in number of tourists, reaching more than 5.5 million in 2009—up from close to 2 million in 2005, the year before the train. »
  8. Andrew Martin Fischer, L’économie politique de l’« aide boomerang » dans la Région autonome du Tibet, suivi de Débats sur la population au Tibet [PDF], traduit par Laure Courret, Perspectives chinoises, 3, 2009.
  9. Sur la crise tibétaine par Jean-Luc Domenach (2008).
  10. (en) Tibet's GDP has an average annual growth of 8.9 percent, Illustrated White Paper: Fifty Years of democratic Reform in Tibet, sur le site chinahumanrights.org : « There was no modern industry in old Tibet. Now, a modern industrial system with Tibetan characteristics has formed, with mining, building materials, folk handicrafts and Tibetan medicine as pillar industries, and power, farming and animal product processing and foodstuffs as supplement. The industrial added value skyrocketed from 15 million yuan in 1959 to 2.968 billion yuan in 2008. Modern commerce, tourism, catering, entertainment and other industries that had never been heard of in old Tibet are now booming as primary industries in the region ».
  11. « Le Tibet réduit le prix de ses transports et hôtels pour attirer les touristes », Les nouvelles à travers la Chine et le monde, 23 décembre 2008.
  12. Vegard Iversen Le Tibet est-il chinois ? Ouvrage collectif dirigé par Anne-Marie Blondeau et Katia Buffetrille, ed. Albin Michel, coll. Sciences des religions 2002 (ISBN 2226134263), p. 316
  13. « Les touristes chinois à l'assaut du Tibet », op. cit.
  14. (en) Tsering Shakya, (1999), The Dragon in the Land of Snows, Columbia University Press (ISBN 978-0-7126-6533-9).
  15. (en) Rolf Stein, Tibetan Civilization, Stanford University Press, 1972 (ISBN 0-8047-0806-1).
  16. Wang Wenchang et Lha Can, op. cit., p. 4.
  17. Wang Wenchang et Lha Can, L'économie du Tibet, Collection Tibet, Chine Intercontinental Presse, 2004, 121 p. (ISBN 7508505670.), p. 4.
  18. Les bergers tibétains contraints de rejoindre les villes.
  19. (en) Xu Mingxu and Yuan Feng, The Tibet Question; A New Cold War, in Barry Sautman, June Teufel Dreyer (sous la direction de), Contemporary Tibet: Politics, Development, and Society in a Disputed Region, China Perspectives, No 68, novembre-décembre 2006, p. 313 : « (...) the Tibetans are changing (...). They are now using electric lights as a substitute for butter lamps. They are cooking with gas instead of yak chips. They travel by buses, cars, motorcycles, planes, and bicycles (...). They are enjoying other basic conveniences of modern times, such as telephones, movies, televisions, and running water. Computers and the Internet are entering Tibetan schools, businesses, government offices, and social services. Children, middle-aged, and even old Tibetans like to watch TV at home. They visit temples less frequently than they did in the past ».
  20. Claire Goubier et Virginie Morel, « Les touristes chinois à l'assaut du Tibet », 11 août 2007.
  21. Benito Perez, Les coulisses de la révolte tibétaine, sur le site Centre Tricontinental (CETRI), 10 avril 2008.
  22. Françoise Robin (enseignante de littérature tibétaine), article paru dans Rue 89, 16/08/2008.
  23. Claude B. Levenson (texte), Pierre-Yves Ginet (photos), Tibet : un peuple en sursis, Actes Sud, 2000, pp. 53 et suivantes.
  24. Voir pages 12-13 in (en) Authenticating Tibet: answers to China's 100 Questions, sous la direction d'Anne-Marie Blondeau & Katia Buffetrille, University of California Press, 2008 - Version française : Le Tibet est-il chinois? Réponses à cent questions chinoises, Albin Michel, 2002
  25. Cette version des faits est remise en cause par nombre d'historiens qui, comme Frederick W. Mote, estiment que le contrôle de Pékin sur le Tibet fut limité, aucune armée mongole n'ayant envahi cette région ou ne stationnant sur place : Voir pages 483-484 in (en) Imperial China 900-1800, Frederick W. Mote, First Harvard University Press, 2003
  26. Voir pages 487-488 in (en) The Cambridge History of China: Volume 6, Alien Regimes and Border States (907-1368), sous la direction de Herbert Franke & Denis Twitchett, Cambridge University Press, 1988
  27. Voir pages 878 in (en) Imperial China 900-1800, Frederick W. Mote, First Harvard University Press, 2003
  28. La politique des nationalités de la République populaire de Chine par Richard Poulin
  29. Région autonome du Tibet, site du Trésor de la langue française au Québec (TLFQ), Université Laval, Québec.
  30. a et b Une histoire du Tibet : Conversations avec le Dalaï Lama, de Thomas Laird, Dalaï-Lama, Christophe Mercier, Plon, 2007, (ISBN 2259198910)
  31. (en) BRIEF HISTORY OF TIBET.
  32. a et b L’Inde des britanniques à Nehru : un acteur clé du conflit sino-tibétain, FOSSIER Astrid, Paris,janvier 2004, http://www.irenees.net
  33. Histoire du Tibet, FOSSIER Astrid, Paris, janvier 2004, http://www.irenees.net
  34. pratiqué par 10 % de la population selon les autorités chinoises.
  35. (en) Malnutrition plagues Tibet's children.
  36. (en) Nutritional and Health Status of Tibetan Children Living at High Altitudes Harris NS, Crawford PB, Yangzom Y, Pinzo L, Gyaltsen P, Hudes M. Engl J Med. 2001; 344: 341-347.
  37. Nicolas Tournadre, Le bilinguisme tibétain-chinois : situation et enjeux.
  38. Emmanuel Tellier, « Entretien, Matthieu Ricard : “Après les JO, ce sera fichu, on ne parlera plus du Tibet” », Télérama, Paris, 16 avril 2008.
  39. Seven Questions: What Tibetans Want, site Foreign Policy, mars 2008 : « I think we have to get over any suggestion that the Chinese are ill-intentioned or trying to wipe out Tibet ».
  40. (en) Robert Barnett, Thunder for Tibet, compte rendu du livre de Pico Iyer, The Open Road: The Global Journey of the Fourteenth Dalai Lama, Knopf, 275 p., in The New York Review of Books, vol. 55, number 9, May 29, 2008 : « Why, if Tibetan culture within Tibet is being "fast erased from existence", (do) so many Tibetans within Tibet still appear to have a more vigorous cultural life, with over a hundred literary magazines in Tibetan, than their exile counterparts? ».
  41. La Chine restaure des sites tibétains soigneusement choisis, sur le site artclair, 3 mars 2011.
  42. Site de l’Ambassade de la République de Chine en République française, conférence de presse du 8 avril 2008 du porte-parole du Ministère des Affaires étrangères Jiang Yu.
  43. Site de l’Ambassade de la République de Chine en République française, op. cit.
  44. Françoise Pommaret, Le Tibet : Une civilisation blessée, Découverte Gallimard, 2002, p. 123.
  45. (en) Chinese population - Threat to Tibetan identity : « The exiled Tibetan government, however, revealed in 1984 that since the invasion over 1.2 million Tibetans died as a direct result of China's invasion of their nation. This figure was compiled after years of analysis of documents, refugee statements and interviews, and by official delegations sent to Tibet by the Tibetan Government between 1979 and 1983. The fact-finding delegations travelled to most parts of Tibet ». Over 1.2 Million Tibetans Died Under Chinese Rule, Tibetan Review, March 1984, p 7.
  46. (en) 'Tibet: Proving Truth from Facts', The Department of Information and International Relations: Central Tibetan Administration, 1996. p. 53 : «  »
  47. . Dans le cadre du chapitre intitulé « The 'Genocide' Myth Re-examined » de son étude Tibetan Population in China: Myths and Facts Re-examined, le démographe Yan Hao (de la Commission du département de planification d'État à l'Institut de recherche économique à Pékin) décortique un tableau dont la source indiquée est le Bureau du Tibet, Droits de l'homme, 1984 (dépendant du GTE) et qui avance le chiffre de 1 278 387 morts tibétains, page 19 « (Table 4 : Distribution of Tibetan deaths directly resulting from China’ s invasion, by causes of death and regions (1949–79)) ».
  48. (en) La page Human rights sur le site basé à Londres du gouvernement tibétain en exil, au chapitre "1949-1979: Killings and destructions" on peut lire: « Over 1.2 million Tibetans have died as a direct result of the Chinese invasion and occupation of Tibet. Today, it is hard to come across a Tibetan family that has not had at least one member imprisoned or killed by the Chinese regime. According to Jigme Ngabo, "after the suppressions of 1959 and 1969, almost every family in Tibet has been affected in some way". » et « According to information compiled by the Tibetan Administration in exile, over 1.2 million Tibetans died between 1949 and 1979. » avec un tableau détaillé donnant le chiffre total de 1 207 387 morts tibétains.
  49. Tendzin Choegyal, le conseiller du dalaï-lama, dans un discours fait en 1999 au Hillsdale’s Center pour un seminaire sur les alternatives constructives, intitulé "Faith and Freedom Around the World" : « More than 1.2 million Tibetans are dead as a result of the Chinese occupation ». Tendzin Choegyal, "The Truth about Tibet" Imprimis (publication of Hillsdale College, Michigan), April 1999. The Truth about Tibet.
  50. Un dossier du groupe interparlementaire d'amitié liant le Sénat français au Tibet, intitulé "Un tibet pour le XXIe Siècle" , chapitre "2.3. Bilan de l'occupation du Tibet par la Chine" avance : « Massacres et déni des droits individuels : si l'on doit donner une comptabilité des pertes en vies humaines depuis 1949, on estime à plus de 1,3 million le nombre de Tibétains (un cinquième de la population) morts directement ou indirectement du fait de l'occupation ».
  51. Ce dernier est décrit par Barry Sautman comme propagandiste officiel travaillant pour la radio Radio Free Asia du gouvernement américain ; cf (en) Barry Sautman's response to Jamyang Norbu's opinion piece "Running-Dog Propagandists", sur le site Phayul.com, august 04, 2008 : « Warren Smith, a professional propagandist for the US government's Radio Free Asia ».
  52. Patrick French, op. cit. : « L'historien Warren Smith, travaillant sur les déficits dans la croissance des populations, a écrit que les statistiques du gouvernement chinois « confirment les thèses tibétaines d'un nombre massif de morts et réfutent les dénégations chinoises ». D'après ses estimations, ce sont plus de 200 000 Tibétains qui « manqueraient » à la population de la Région autonome du Tibet. Avec les taux élevés et vérifiables de mortalité dans le Ganzou, le Sichuan et le Qinghai, au début des années soixante, il semble que le nombre de morts tibétains ait été aussi élevé dans ces régions que dans le Tibet central. Si cela est vrai, on peut avancer avec un certain degré de probabilité qu'environ un demi-million de Tibétains sont directement morts à cause de la politique appliquée au Tibet par la République populaire de Chine. Chiffre de toute façon terrifiant, en conséquence, et qui ne diminue en rien l'horreur de ce qui a été fait au Tibet. »
  53. Bruno Etienne, professeur émérite des Universités, Est-ce aux politiques de dire comment l'histoire doit être enseignée ?, in La pensée de midi, septembre-octobre 2006; reproduction sur le site LDH-Toulon (Ligue des droits de l'homme-Toulon) : « les "mémoristes" français juifs, arméniens, pieds-noirs et autres s'intéressent fort peu au génocide tibétain... non homologué... ».
  54. Armeline Dimier, Tibet: A quand l'indépendance ?, Diplôme de Sciences politiques, Institut d'études politiques de Grenoble, Séminaire « Géopolitique du monde contemporain » 2005-2006, sous la direction de Jean-William Dereymez : « Le génocide tibétain (...) n'est malheureusement par reconnu comme tel par la majorité des États constituant la communauté internationale ».
  55. Un responsable tibétain condamne les allégations de la clique du dalaï lama sur le "génocide tibétain", Le quotidien du peuple en ligne, Le vrai Tibet, 11 mars 2009 : « Un responsable tibétain a qualifié (...) "d'invention" et de "diffamation" les rumeurs sur le génocide tibétain que fait courir le dalaï lama et sa clique sécessionniste en prétendant que plus d'un million de Tibétains ont été tués ces 50 derniers ans. La population du Tibet est passée de 1,2 million de personnes en 1959 à 2,87 millions en 2008 et les 50 années écoulées ont été la période de croissance la plus rapide de la population tibétaine depuis plusieurs siècles, a fait remarquer Qiangha Puncog, gouverneur de la Région autonome du Tibet ».
  56. (en)Leslie Evans, How repressive is the Chinese government in Tibet?, sur le site UCLA International Institute, 4 décembre 2002, compte rendu d'une conférence du professeur Barry Sautman à l'université de Californie à Los Angeles; citation : « There are no bases at all for the figures used regularly by the exile groups. They use the figure of 1.2 million Tibetans dying from the 1950s to the 1970s, but no source for this is given. As a lawyer, I give no credence to statistics for which there is no data, no visible basis ».
  57. (en)Barry Sautman, “Demographic Annihilation” and Tibet, op. cit., p. 232 : « The idea of demographic aggression against Tibet, like the notion of the demographic annihilation of Tibetans, is, however, a nationalist-crafted illusion designed to foster support for the émigré leaders' political goal of restored power in Tibet ».
  58. Barry Sautman, “Demographic Annihilation” and Tibet, op. cit., p. 245 : « The TGIE claim of 432,000 battle deaths comes out of nowhere. If accurate it would mean Tibetan battle deaths were 17 percent of the population – proportionately more than five times higher than those of Britain in World War I […] ».
  59. (en)Barry Sautman, “Demographic Annihilation” and Tibet, op. cit., p. 245 : « The claims of 175,000 Tibetan prison/labor camps deaths and 866,000 deaths from all nonfamine causes, most of which would have happened in confinement, are untenable. Shalom (1984) examines the welter of assertions made about the number of such deaths in China generally. He concludes that even making “assumprions that are likely to err in the direction of overestimating the number of deaths,” perhaps one million died in China's prison and labor camps from 1950 to 1970 (1984, 109-110). If this estimate and émigré figures are both accepted, the Tibetan would account for a very high proportion – anywhere from 17 percent to 85 percent – of PRC prison deaths. Yet Tibetans are less than one-half of 1 percent of the PRC population, and no studies show that Tibetans were disproportionately imprisoned or subjected to a harsher prison regime than non-Tibetans ».
  60. (en) Growing sex workers in Tibet: Is It a Part of the Current Development Boom in Tibet?, Tibetan Bulletin Online, The Official Journal of the Central Tibetan Administration of H. H. the Dalai Lama, May-June 2005, Vol. 9, Issue 3.
  61. Tibet Times, 13 novembre 1998, (Dharamsala, Inde). Cet article rapporte qu'il y a 1 270 maisons closes à Lhassa, principalement déguisé en salons de coiffure, et en moyenne, 7 prostituées par maison close. Le Tibet Times, journal bimensuel indépendant, a obtenu ces chiffre par ses propres investigations directes.
  62. (en) Lobsang Sangay, China in Tibet: Forty Years of Liberation or Occupation?, Harvard Asia Quarterly, Vol. III, No 3, Summer 1999.
  63. « The teenager (...) went drinking in the brothels ». Source : Thomas Laird, The Story of Tibet. Conversation with the Dalai Lama, Grove Press, 2007, p. 182, (ISBN 080214327X), (ISBN 9780802143273).
  64. Heinrich Harrer, Seven Years in Tibet, E. P. Dutton, 1954 : « Ladies of easy virtue are also there (in the Barkhor) professionally ».
  65. Marie Louville, Les trottoirs de Lhassa (documentaire), France 2, 2003, 30 min.
  66. (en) Annual Report, 2000: Enforcing Loyalty Sur le site de l'ONG TCHRD.
  67. Jean Dif, Chronologie de l'histoire du Tibet et de ses relations avec le reste du monde (Suite 3) : « Et, pour le tourisme sexuel, on rencontrerait plus de 4 000 prostituées dans la cité, mais je n'en ai pas vues ».
  68. Le Tibet est-il chinois ? de Anne-Marie Blondeau et Katia Buffetrille, Albin Michel, page 340 et suivantes
  69. a et b Tsultrim Palden Dekhang, Nuclear Weapons on the Tibetan Plateau, publié sur le site tibet.com (site du gouvernement tibétain en exil), 9 octobre 1998.
  70. Francois Gautier, Why must India kow-tow to China?, 18 avril 2008, reproduit sur le site rediff.com.
  71. (en) Human Rights in China and Tibet
  72. (en) Ben and Faye's Eurasian Adventure. The Trek of Two Alaskans Geographers, On the Road to Everest - Days 3-5: Everest Base Camp to Lhasa - April 14-16 2007 : « It seemed like babies were everywhere in Tibet, where families outside of Lhasa are allowed up to three children (...). At least the Chinese haven’t ignored the realities of life in rural Tibet and other autonomous regions, where larger families are necessary to meet the labor-intensive demands of a subsistence/agricultural lifestyle. The allowance of multi-child families in these regions also exonerates the Chinese from accusations of using the one-child policy to breed out minority populations ».
  73. Tibet's population tops 3 million; 90% are Tibetans, Chinatibetnews, 4 mai 2011. L'article précise que « la politique de l'enfant unique ne s'applique pas aux Tibétains et que les familles d'agriculteurs et d'éleveurs tibétaines ont souvent deux enfants ou plus ».

Bibliographie

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