Régence d'Alger

Régence d'Alger

Régence d'Alger

15151830

Accéder aux informations sur cette image nommée Guillaume Delisle North West Africa 1707.jpg.
Informations générales
Statut de jure province de l'Empire ottoman[1],[2]
de facto monarchie élective investie par la Sublime Porte jouissant d'une large autonomie[3],[4],[5],[6],[7]
Capitale Alger
Langue arabe, langues berbères, ottoman, lingua franca, espagnol[8]
Religion islam malékite, ibadite et hanafite, judaïsme

Entités précédentes :

De 1515 jusqu'en 1830, date de la conquête de l'Algérie par la France, la régence d'Alger est un État qui s'étend depuis l'est d'Oujda à l'Ouest jusqu’à La Calle à l'Est. En droit province de l'Empire ottoman, elle dispose progressivement, de fait, d'une large autonomie[9],[10]. Après le désastre de Charles Quint en 1541, sa capitale, Alger, devient le port le plus puissant de la rive Sud de la Méditerranée. Sous la domination ottomane, son appellation en arabe est Oualiyat el-Djezaïr (Régence d'Alger), à l'époque des Deys, elle fut appelée[Par qui?] Mamelakat el-Djezaïr (qui se traduit par Royaume d'Alger)[11].

Cette province est formée par plusieurs Beylic, qui sont sous l'autorité des Beys, puis de Deylic sous l'autorité de Deys. La régence est gouvernée par des Pachas, des Aghas, des Beys et des Deys. Les provinces ou Beylic sont : Alger, Constantine, Oran, Mascara, Mazouna, Tlemcen et Médéa. Chaque Beylic est divisé en « outan » (cantons) avec à sa tête un caïd, relevant directement du bey. Pour administrer l’intérieur du pays, les Turcs s’appuient sur les tribus dites « Makhzen ». Ces tribus sont chargées d’assurer l’ordre et de lever l’impôt sur les régions tributaires du pays[12]. C’est par ce système que durant trois siècles l’État ottoman d’Alger étend son autorité sur le Nord de l’Algérie actuelle. Cependant, plusieurs régions du pays bravent de manière régulière l’autorité des Beys, menant à des révoltes et sultanats.

Pendant l'Époque des beylerbeys à Alger, en 1540, le Pape Paul III publie une croisade contre les Algériens. Charles Quint est le seul à suivre la consigne en voulant conquérir tout le Maghreb, il rassemble des hommes d'Espagne et d'Italie et débarque en terre d'Algérie actuelle en 1541. Les Ottomans interviennent et défont Charles-Quint. Pendant le pouvoir de Salah Raïs l'état de Tlemcen est annexée à la régence d'Alger en 1550, le royaume de Fès est conquit et rendu tributaire de la Régence d'Alger[13],[14]. La ville de Béjaïa est restituée à la Régence d'Alger en 1554 sous Salah Raïs. La ville d'Oran est sous siège et plusieurs villes de l'est de l'Algérie et du sud sont prises Biskra, Ouargla et Touggourt [15]. Ali-Fartaz, après avoir participé à la bataille de Lépante, obtient le grand étendard de Saint-Jean de Jérusalem, est désigné Pacha d'Alger. Il conquiert le royaume de Tunis. Dans la même période, 120 000 chrétiens sont vendus comme esclaves à Alger. En 1601, les Deys sont élus pour contrecarrer le pouvoir des Pachas, suite à des conflits internes. La Régence d'Alger bombarde sans relâche la côte du sud de l'Europe du Portugal à l'Italie et attaque les vaisseaux chrétiens français et britanniques. En 1603, les Arabes, les Berbères et les Kouloughlis se révoltent contre le pouvoir des Deys. Le complot fait plusieurs milliers de morts, mais le pouvoir reste le même. Vers le début du XIXe siècle, le régence d'Alger subit plusieurs pertes et signe alors des pactes et des traités de paix avec certains pays d'Europe et d'Amérique parmi ces traités: l'abolition de l'esclavage des chrétiens et leur remise en liberté[16]. La relation entre la régence d'Alger et la France se dégrade, cela amène la Conquête de l'Algérie par la France. Plusieurs Beylik sont occupés et d'autres font leur soumission. En 1837, Constantine, est occupée. Le dernier Bey de Constantine, Ahmed Bey choisit de se rendre 1848 à la France[17] plutôt que de s'allier à l'émir Abd el-Kader[18].

Sommaire

Les Frères Barberousse à Alger

Alger à l'époque de la Régence (1680)

Après avoir achevé la Reconquista en 1492 avec la chute du dernier bastion en possession musulmane : l'Émirat de Grenade, le cardinal Ximenès, primat d’Espagne veut porter la Croisade au cœur des petits États barbaresques. Les espagnols annexent plusieurs villes côtières : Mers El Kébir en 1505, Oran en 1509 et Bougie (Béjaïa) en 1510[19].

Alger, qui n’a ni l'armée, ni l'artillerie suffisante pour affronter l'armée espagnole, commence à prendre crainte. D’autant que les Espagnols construisent en 1510 sur un des îlots qui fait face à la cité, une forteresse, le Peñon, qui les tient en respect. Sélim et Tûmi, Sidi Ahmed ou el Kadhi, rois d’Alger, font appel aux frères Barberousse, mercenaires albanais originaires de l’île de Mytilène, qui écument alors la Méditerranée et les côtes espagnoles au secours des populations musulmanes victimes de la Reconquista espagnole.

Arudj Barberousse s'installe à Jijel d'abord, ensuite, il prend Alger en 1516 à la tête de 1 300 turcs et d’une flotte de 16 galiotes. Il devient maître de la ville après avoir fait étrangler Sélim . Tûmi rejoint le village natal de sa famille à Koukou (Ifigha). il ne peut déloger les Espagnols du Peñon. Il conquiert tout l’arrière-pays et l’Ouest algérien : la Mitidja, le Chélif, le Titteri, le Dahra, l’Ouarsenis et Tlemcen. En 1518, au retour d’une expédition contre le souverain zianide Abou Hammou, il est tué à Rio Salado (El Malah), défait par les Espagnols.

Khayr ad-Din Barberousse succède à son frère. Pour asseoir son autorité, il fait allégeance au sultan de Constantinople Sélim Ier qui envoie à Alger 6 000 hommes dont 2 000 janissaires, troupe d’élite turque, et le nomme émir des émirs (beylerbey). Il repousse une attaque espagnole menée par Hugo de Moncade en 1519 et s’empare de Constantine, Annaba, Ténès, Cherchell et Mostaganem. En 1529, il rase le Peñon et fait construire avec les matériaux de démolition un môle qui relie les quatre îlots à la cité. Alger avait son port. C’est l’acte de naissance de la Régence d’Alger, « république » militaire. Il scelle un traité de paix avec Tumi et épouse sa nièce dont il aura un enfant né à Aourir en Kabylie

Les espagnols une fois repoussés, Alger, dotée d’un port et entraînée par un chef de guerre se livre avec un succès sans cesse croissant à l'attaque de navires en mer (corso) et au pillage des régions côtières européennes.

La ville d'Alger devient un grand port de guerre qui gagne au fil des expéditions étrangères la réputation de « bien gardée » (المحروسة en arabe) et d'« imprenable ». La Régence est solidement structurée et armée face aux visées espagnoles. En 1541, Charles Quint, le souverain le plus puissant d'Europe, roi d'Espagne, empereur, réunit une flotte de 65 vaisseaux de guerre, 451 navires et 23 000 combattants dont 2 000 cavaliers et vient faire le siège de la ville. L'attaque d'Alger par Charles Quint est un échec pour les Espagnols, face au commandement d'Hassan Agha : la contre-attaque de ses troupes défait les assaillants, désorganisés par une forte tempête qui a détruit la plus grande partie de leur flotte.

Population

Alger au début de la Régence (XVIe siècle).

À la moitié du XVIe siècle, la capitale Alger était formée de 12 000 maisons, dont 6 000 habitées par des « renégats », anciens chrétiens européens ou Juifs convertis à l'islam, ce qui correspond à 25 000 citoyens de cette origine[20]. Le certificat de citoyenneté est délivré uniquement à ceux qui se convertissent à l'islam . La population totale était alors d'environ 50 000 habitants; elle culminera à l'apogée de la course, vers 1610/1620, à 150000 ou 200000 personnes, et est estimée vers 1730 à 100 000 sans compter les esclaves[21].

La population de la régence est estimé entre 1 500 000 et 5 000 000 d’âmes[22].

Composition ethnique

La régence est peuplée par quatre ethnies principales, selon Abel Hugo [23]. Selon lui, les Maures sont un peuple formé de mélange des anciens Maurétaniens avec les Phéniciens, les Romains et les Arabes, ils représentent la moitié de la population, et le terme kabyles représente les Berbères de langues berbères. Cependant, certains historiens français nomment les habitants des villes de la régence d'Alger par le terme Maures (citadins)[24]. Ces Maures représentent l'ancienne population andalouse et une minorité d'eux étaient de confession juive[25]. Avec l'arrivée des forces maritimes ottomane, plusieurs janissaires et Européens dit renégat ont pris le pouvoir de la régence d'Alger. De plus, plusieurs Turcs se sont installés dans la régence d'Alger. Les Cologlis sont issus du mariage entre les autochtones et les ottomans. Enfin, plusieurs colonies européennes s'installent dans la régence d'Alger soit à El Kala, à Collo, à Annaba[26] et à Oran (Plazas de soberanía).

Berbères

Ils occupent pour la plupart les montagnes et ils habitent les dacheras ou douars(villages). Leur langue est le berbère

Ils sont isolés dans les montagnes comme les montagnes en Kabylie, dans les Aurès, sur la vallée du chélif, au voisinage de Blida, etc. Ils ont formés en tribus et ils ont conservé la plupart de leurs anciens usages et beaucoup ont échappés aux pouvoir des Turcs, grâce à l’inaccessibilité de leurs montagnes[22].

Arabes

Ce sont des nomades vivant dans des campements, ils sont aussi de très bons cavaliers. Et bien qu’ils soient sous le joug des Turcs, ils ont leurs propres magistrats, et peuvent exercer la justice à leur manière .

Pour chaque douare (campement), on trouve un chef nommé cheik ; mais celui qui se trouve à la tête de toute une tribu, et dont l’autorité s’étend sur plusieurs douares, porte le titre de "cheik el-kibir", c’est-à-dire grand-seigneur ou ancien, ou bien "émir" (prince)[22].

Maures ou Andalous

Article détaillé : Morisques.

Les Maures sont citadins, ils envoient leurs enfants mâles à l’école à l’âge d’environ six ans ou ils apprennent à lire et à écrire.

La musique des Maures est très harmonieuse et s’exécute avec beaucoup d’art. Ils ont aussi une grande variété d’instruments. Ils savent si bien tous les morceaux qu’ils jouent, en vingt ou trente personnes ensemble des nuits entières, en changeant continuellement d’airs, sans jamais se tromper, et sans faire la moindre dissonance.

De tous les arts, celui que les Maures entendent le mieux, c’est l’architecture ; et la chose à laquelle ils attachent le plus de prix dans leurs habitations, c’est d’être commodément et largement logés.

Les Maures mangent toutes sortes de ragoûts et de viandes fricassés. Chez les gens riches, on sert aussi un grand nombre de plats d’amandes, de dattes, de confitures, de laitage et de miel[22].

Les femmes moresques, lorsqu’elles paraissent en public, s’enveloppent de leurs haïkes. La plupart des femmes moresques passeraient pour belles, même en Angleterre. Quant à leurs enfants, ils ont un très beau teint, il est vrai que les garçons, qui sont constamment exposés au soleil, brunissent ; mais les filles, qui restent davantage à la maison, conservent leur beauté jusqu’à l’âge de trente ans, époque à laquelle elles cessent ordinairement d’être mères[22].

Kouloughlis

Article détaillé : Kouloughlis.

Les Kouloughlis étaient les enfants nés d'unions entre les janissaires de la milice et les femmes du pays. Ils avaient donc le caractère fondamental d'être rattachés aux populations autochtones par leur parenté maternelle. À ce titre, ils pouvaient mettre en péril le monopole de pouvoir que l'Odjak avait acquis sur la Régence d'Alger, et diverses étapes d'affrontement et d'apaisement entre les deux groupes vont se succéder pendant les trois siècles que durera la Régence[27].

On trouve des fortes populations Kouloughlis dans les villes de:Tlemcen, Médéa, Mascara, Mostaganem, Miliana, Constantine, Annaba, Biskra, etc. Ils étaient recrutés pour les postes administratives et militaires des beyliks, à Tlemcen, ils formaient la majorité de la population, à côté de la population autochtone de souche citadine dite "Hadar", de nombreux Beys étaient Kouloughlis[27].

La première mention officielle des Kouloughlis date de 1596, il existait déjà une vigoureuse minorité kouloughlie. Au XVIe siècle, qui est l'époque des Beylerbeys, leur influence n'est pas négligeable, et l'on compte 2 Kouloughlis sur 18 Beylerbeys se succédant de 1535 à 1586, dont Hassan Pacha, fils du célèbre Kheir ed Din, fondateur de la Régence. Cette époque est favorable aux Kouloughlis[27].

Cependant l'époque des pachas va changer la donne, en ouvrant la voie aux ambitions des Turcs immigrés, qui vont se retourner contre les Kouloughlis ressentis comme menaçants de réduire leur portion dans la milice.un conflit éclata en 1596 entre Kheder Pacha et la Milice , et un autre en 1629. Il semble que les Kouloughlis aient pensé renverser le pouvoir de la Milice.Mais la Milice réagit avec rapidité, qui les expulsera d'Alger, La plupart des expulsés rejoindront la Kabylie: certains d'entre eux y formeront la tribu des Zouathna, sur les bords de l'oued Zitoun, d'autres rejoindront les environs de Zemmorah, d'autres encore le royaume de Kouko. La lutte ouverte durera une quinzaine d'années entre la Milice et les forces coalisées des Kabyles et des Kouloughlis, marquée par une amnistie donnée aux Kouloughlis en 1639, qui ne fut pas suivie d'effet[27].

Une trêve finalement s'instaura, mais la situation des Kouloughlis était bien diminuée jusqu'à 1693 ou le Dey Chaban rétablie leurs droits .Leurs dernières actions d'éclat dans le cadre de la Régence seront l'appui apporté au Dey Ali Khodja dans l'écrasement de la milice des janissaires en 1817, qui verra l'abaissement politique définitif de cette milice, la participation du corps des 5000 Kouloughlis sous les ordres d'Ibrahim Aga à Staoueli le 19 juin 1830 et les actions du Kouloughli Hadj Ahmed, bey de Constantine,qui maintiendra jusqu'en 1837 la souveraineté théorique du calif ottoman sur le beylik de l'est [27].

Européens (dit renégats)

Chrétiens libres

Les chrétiens libres sont jugés par leurs consuls sans l'intervention du Dey. Cependant, si un chrétien a une plainte contre un musulman, alors le Dey le juge, en présence de son consul, et parfois remet le jugement au consul, s'il estime son équité[28].

Juifs

Article détaillé : Histoire des Juifs en Algérie.

Les communautés juives développent chacune leurs propres coutumes et leurs propres rites (algérois constantinois, oranais, ...), qu'on retrouve aujourd'hui encore puisque certaines synagogues sont, par exemple, de rite algérois ou d'autres de rite constantinois[29]. Ce judaïsme accorde une grande importance à la Kabbale et à la vénération des « saints » c'est-à-dire des rabbins fondateurs comme le Ribach et Rachbatz ou encore Ephraim Encaoua à Tlemcen dont la tombe est fréquentée par les Juifs comme par les musulmans. Certaines synagogues deviennent des lieux de pèlerinage, comme celles de Bône et de Biskra[29].

Dans chaque ville, on trouve à la tête de la communauté le « chef de la nation juive » (Mokdem), nommé par le pouvoir et chargé de la collecte des impôts. Malgré les risques que comporte cette fonction, elle est très recherchée pour son influence auprès du Dey. Les procès entre Juifs sont jugés par les juges des tribunaux rabbiniques mais ceux impliquant aussi des musulmans sont jugés par des musulmans. Autres notables importants, les Guizbarim sont chargés des œuvres de bienfaisance[30].

Les Juifs, qui, comme dhimmis, n'ont pas le droit d'être propriétaires fonciers sont le plus souvent artisans ou commerçants : tailleurs, brodeurs, cordonniers, mais orfèvres, bijoutiers ou joaillers. Ils peuvent même battre la monnaie du Dey. Comme commerçants, ils assurent les liaisons avec les provinces sahariennes et aussi grâce à leurs liens professionnels et familiaux avec les Juifs de Livourne, ils sont en relations d'affaires avec les ports européens de la Méditerranée comme Marseille[31]. Cette puissance commerciale et financière leur donne accès au Dey.

Peste

En 1680, 7 000 personnes meurent de la peste à Biskra[32].

En 1787, la peste fait 16 721 morts à Alger [33]. La maladie se propage dans plusieurs villes du Maghreb et dure des années.

Le statut de Dhimmi dans la Régence d'Alger

Article détaillé : Dhimmi.

Pendant la période ottomane, les Juifs d’Algérie sont strictement soumis au statut de « dhimmi » qui leur assure à la fois une certaine protection mais les discrimine par rapport aux musulmans. Ce statut leur octroie une très grande liberté de culte, mais leur impose de nombreuses interdictions et des mesures vexatoires (ne pas être armés, interdiction d’aller à cheval, obligation de se déchausser au voisinage des mosquées et de porter des vêtements distinctifs de couleur sombre, obligation de résider dans les quartiers réservés, le mellah)[34].

Organisation politique

La Régence d'Alger est gouvernée par des beylerbeys (1529-1587), par des pachas (1588-1659) puis des aghas (1659-1671). Elle passe en 1671 sous le pouvoir des deys.

Les beylerbeys et les Pachas sont désignés par le sultan de Constantinople. Ils exercent leur suzeraineté sur les Pachas de Tunis et de Tripoli.

Au cours du XVIIe siècle, Alger se dégage de l'autorité de la Sublime Porte. Des pouvoirs nouveaux émergent des conflits pachas-taïfa-odjaq: celui des aghas puis des deys. De 1671 à 1689 les deys sont choisis par la taïfa des raïs (armateurs) et de 1689 à 1830 par l'odjaq, la turbulente milice des janissaires. Sur les 30 deys qui se succédèrent de 1671 à 1818, 14 sont imposés par l'émeute après l'assassinat de leur prédécesseur. En 1711, le dixième dey, Ali Chaouch refuse d'accueillir l'envoyé de Constantinople et obtient du sultan l'autonomie. Les deys gouvernent en souverains absolus conseillés par le diwan, composé de hauts fonctionnaires turcs. Ils sont assistés par un agha, le khaznadji chargé de la trésorerie et de trois beys installés à Oran (après Mazouna et Mascara), Médéa et Constantine.

Organisation militaire

Article connexe : Janissaire.
La cité, le port et le môle d'Alger circa 1690

L'organisation militaire repose d'une part sur les janissaires ou marins (selon les historiens), et d'autre part sur les capitaines (raïs) des navires corsaires. Malgré leurs rivalités permanentes, ces deux corps puissants corps militaires sont indissociables : c'est avec le produit des prises des raïs que les janissaires sont payés. La milice militaire contrôle l'intérieur de la régence, plusieurs bordjs sont construits. La milice désigne les Noubas qui sont sous le contrôle des Aghas et ont seulement un mandat de trois mois, après cela ils sont relevés de leur fonction [35].

Flotte de la régence

Tableau montrant quelques navires en activité en face de la ville d'Alger

Après la libération de la totalité des régions de l’emprise espagnole, il est dès lors envisageable de fonder la Marine algérienne, ce qui est entrepris à travers la construction dans un premier temps de quatre petits navires de guerre, et au fil du temps, une véritable industrie militaire voit le jour à travers plusieurs chantiers navals (notamment à Cherchell, Bejaia et Alger) qui fournissaient à la Marine algérienne un nombre considérable de navires de guerre équipés de canons développés entièrement par des compétences algériennes. À partir de là une nouvelle page s’ouvre pour la Régence d’Alger qui à travers sa Marine peut imposer son leadership en Méditerranée durant près de trois siècles[réf. nécessaire].

Cette domination lui permet également de repousser plusieurs attaques provenant d’un certain nombre de pays européens à commencer par celle menée par Charles Quint en octobre 1541, les troupes de ce dernier étant sévèrement défaites par la flotte algérienne qui était alors sous le commandement de Hassan Agha. D’autres attaques sont menées par les Espagnols aux XVIe et XVIIe siècles mais sont toutes repoussées par la Marine algérienne.

En 1588, La flotte (taïfa) algéroise compte 35 galères. Il n’en restera que quatre cinquante ans plus tard. Plus des deux tiers des galiotes algéroises sont commandées par des renégats européens[36].

Autres attaques d’importance, l'expédition américaine de 1815 et celle que conduisent les Marines britannique et hollandaise sur Alger en août 1816, ces dernières subirent de grandes pertes et sont empêchées d’accoster sur Alger. Cependant l'armada algérienne perd également un très grand nombre de navires.

Tableau représentant la bataille qui opposa près d'Alger, la Marine algérienne aux Marines britannique et hollandaise

Par ailleurs l’Algérie imposait aux différentes flottes pénétrant en mer Méditerranée un impôt, avec protection contre toutes attaques de pirate ou de pays tiers.

Le Capitaine en:William Bainbridge paie tribut au Dey d'Alger, au nom des États-Unis ; vers 1800.

ci-dessous la liste des pays ayant souscrit à cet impôt :

« 

[37]

Plusieurs bâtiments, des frégates, des corvettes et des bricks forment la flotte de la régence d'Alger et appartiennent au Bey.

Les navires appartenaient aux raïs, membres de la puissante Taïfa, sont tous de petite jauge et sacrifiaient à la vitesse la puissance de leur armement. C'étaient des chébecs, galiotes ou brigantins. Ils utilisaient plus souvent la rame que la voile afin d'éviter d'être vus de loin.

Odjaq

On appelle Odjaq la milice des janissaires. Pleins de morgue et de mépris pour les autres habitants de la ville, les janissaires forment une caste à part qui n'obéit qu'à ses chefs. Honnis par la population en raison de leurs exactions, leur rôle est grandissant à Alger dont ils finissent par devenir les maîtres. Turbulents et indisciplinés, faisant et défaisant les gouvernements, ils tiennent de moins en moins compte de l'autorité de la Porte. En 1817, la milice doit renoncer à ses prétentions sur le gouvernement du pays: le Dey Ali Khodja ayant annoncé son intention de faire rentrer les Janissaires dans le rang, ils se révoltent et s'avancent sur Alger pour en chasser le Dey, qui les écrase grâce à un contingent de 6000 Kouloughlis encadrés de Turcs fidèles et renforcés des contingents Zouaoua. 1200 d'entre eux périssent et parmi les autres, ayant demandé l'aman, beaucoup regagnent la Turquie. De 1817 à 1830, l'odjaq est reconstitué en une médiocre force armée[38].

Révoltes des Aghas

Taïfa des raïs

Ce sont les raïs qui arment les navires pour la "course". Les plus grands raîs d'Alger se recrutent parmi les "renégats" (chrétiens convertis) qui ont souvent une grande connaissance des choses de la mer. Cette nouvelle caste de "Turcs de profession" se développe jusqu'à devenir puissante rivale des janissaires: c'est la Taïfa des Raïs. En 1558, la marine de la Régence est forte de 35 galères et 25 brigantins. Lorsque la flotte dispose de navires de haut bord, les écumeurs algériens portent la terreur jusqu'en Islande (1616). Les pays européens tels la France, l'Angleterre, la Hollande, l'Espagne et même les États-Unis organisèrent aux XVIIe et XVIIIe siècles des expéditions punitives contre les Algériens, mais sans résultats notables.

Raïs d'Alger

Ex-voto d'une bataille navale entre un navire Turc d'Alger et un navire de l'Ordre de Malte commandé par Langon en 1719.
Une porte du Palais du Dey d'Alger (en 2005)
Plaque du Rais Hamidou (1773-1815).

Les navires appartenaient aux raïs, membres de la puissante Taïfa. Les voiliers des corsaires sont tous de petite jauge et sacrifiaient à la vitesse la puissance de leur armement. C'étaient des chébecs, galiotes ou brigantins. Ils utilisaient plus souvent la rame que la voile afin d'éviter d'être vus de loin.

La chiourme était bien entraînée, disciplinée et maigrement nourrie : "la ration journalière se composait de trois biscuits et d'une mesure d'eau vinaigrée". Les rameurs étaient enchaînés à leur place et n'en bougeaient pas pendant la manœuvre. Cette légèreté de manœuvre va faire la fortune de la "course" algérienne. Cervantès, captif à Alger de 1574 à 1580, nous la décrit par la bouche d'un marin algérien: "Nous autres, nous allons à la légère et aussi vite que le feu". L'attaque se faisait à l'abordage et les combats à l'arme blanche.

Haëdo: "À leur retour, tout Alger est content. On partage le butin, vend les captifs au Batestan (marché aux esclave s). On ne fait que manger, boire et se réjouir".

Au plus fort de la course, on recensait 60 000 habitants à Alger, non compris les 25 000 captifs chrétiens.

Place forte, hérissée de défenses contre les attaques maritimes, la ville était entourée d'une enceinte protégée par un fossé large et profond. Sur le parapet étaient pratiqués des créneaux et des embrasures pour les fusils et les canons. On accédait à la ville par 5 portes : Bab Jedid, Bab Azzoun, Bab El Oued, Bab Dzira et la Porte de la Pêcherie. Les deux dernières s'ouvraient sur le môle.

Les maisons sont blanches, à terrasses, étagées. À la fin du XVIe siècle, les raïs édifièrent de somptueux palais dans la basse ville. Haëdo en 1580 recense 100 mosquées, chapelles ou zaouias. En 1660, l'odjaq éleva le plus important monument religieux de l'Alger turc : la mosquée de la Pêcherie.

Les Turcs constituaient une aristocratie militaire. Les métis de Turcs et de femmes indigènes : les Kouloughlis: participaient aux affaires publiques. Les Maures tenaient l'industrie locale et l'artisanat. Ils étaient parfois cultivateurs. Les Juifs, immigrés d'Espagne aux XIVe et XVe siècles représentaient une aristocratie intellectuelle et commerçante[non neutre]. Les Européens étaient parfois marchands mais surtout captifs.

Les souverains français et de Grande-Bretagne étaient représentés auprès de la Régence par un consul.

Alger exportait des céréales, des chevaux barbes, des cuirs, de la laine, de la cire et même de l'or et des esclaves. La vie était assez facile [évasif] car les vivres étaient abondantes et à bon marché.[évasif]

Organisation territoriale

Les Turcs ne se limitent pas à l'occupation du littoral. Ils placent des garnisons à demeure dans les villes qui ont une position stratégique. Ils sont les artisans de la délimitation du futur territoire algérien par des frontières précises avec la Tunisie et le Maroc. Salah Raïs (1552-1556) oblige les caïds de Touggourt et Ouargla à payer tribut. Il conquiert le Sud grâce à l'aide des Béni-Abbès (kabyles).

La province d'Alger est le domaine propre du dey (Dar Es Sultan). Les provinces ou beyliks d'Oran, Médéa et Constantine ont à leur tête un bey. Chaque beylik était subdivisé en cantons (outân) comprenant plusieurs tribus et administrés par des commissaires ou caïds qui ont sous leurs ordres les chefs de tribus ou cheikhs.

Pourvu qu'ils se soumettent à l'impôt et au passage des troupes, les beys ne s'inquiètent pas de troubler les coutumes de leurs sujets. Néanmoins l'influence turque en Algérie était très faible et uniquement formelle.

Alger était tenue par les émirs de la tribu des Biscaras, cette tribu avait un rôle de surveillance durant la nuit[22].

Organisation économique

La monnaie de la régence d'Alger est le boudjou.

Alliance franco-ottomane

Article détaillé : Alliance franco-ottomane.
La flotte de Barberousse hiverne à Toulon en 1543.

En 1536, l'amiral français Bertrand d'Ornesan unit ses douze galères françaises à une petite flotte ottomane appartenant à Barberousse à Alger, faite d'une galère ottomane et de 6 galiotes, et attaque l'île d'Ibiza, dans les Baléares. Après avoir échoué dans la prise de la tour de Salé, la flotte attaque la côte espagnole entre Tortosa et Collioure, puis prend ses quartiers d'hiver à Marseille avec 30 galères à partir du 15 octobre 1536. C'est la première fois qu'une flotte turque séjourne pour l'hiver à Marseille.

Après le siège de Nice, François Ier propose aux Ottomans de passer l'hiver à Toulon. Au cours de l'hivernage de Barberousse, la cathédrale de Toulon est transformée en mosquée, l'appel à la prière a lieu cinq fois par jour, et les pièces ottomanes ont cours. Tout au long de l'hiver, les Ottomans peuvent utiliser Toulon comme base arrière pour attaquer les côtes espagnoles et italiennes.

Contexte du Maghreb

Guerre et relation avec Tunis

La guerre entre la régence d'Alger et de Tunis fut un grand désastre pour les Tunisiens, elle se prolongea plusieurs années[39].

En 1689 et 1695, la régence d'Alger s'empare de Tunis sous le day Chaaban. Le day Chaaban fut averti d'une conspiration de l'intérieur de l'Algérie et des deux États voisins, la Tunisie et le Maroc, allaient le renverser, mais il réussit à gagner.

En 1675, Romdhane Bey expulse les Français du Cap Nègre mais fait face à une guerre contre le dey d'Alger. En 1700, Mourad bye de Tunis prend la ville de Constantine, mais il ne tardera pas, la régence d'Alger reprend le dessus et deux mille Tunisiens furent tués[40]. Ibrahim Cherif, l'agha des spahis, met fin au régime mouradites, il est nommé dey par la milice et fait pacha par le sultan ottoman. Il n'arrive toutefois pas à faire cesser les incursions algériennes et tripolitaines. Finalement vaincu par le dey d'Alger en 1705, il est capturé et emmené à Alger. 1720, le Bey Kelian Hosseïn organise une expédition contre Tunis.

En 1755, le Bey Hoseïn (de la province de Constantine) dit Zereg Aïnou (yeux bleus) s'empare de Tunis[41].

L'armée algérienne prend la ville de Tunis d'assaut le 31 août 1756[42]. Fait prisonnier par les Algériens, Ali I Pacha est déposé le 2 septembre[43]. Ramené à Alger enchaîné, il est étranglé par des partisans de son cousin et successeur Rachid le 22 septembre.

Alger a imposé un tribut en 1756 à Tunis, cette dernière devait envoyer de l'huile pour éclairer les mosquées d'Alger à chaque année. Hammouda Pacha, en 1805, organise une tentative de renversement et attaque des caravaniers de Constantine en sol tunisien. Alors Ahmed Khodja humilié et aussi préoccupé par la situation de révolte à Oran et de la famine de Constantine, décide d'envoyer seulement une frégate et fait razzier la Goulette en 1807. Au même moment, Hammouda Pacha et Mustapha Engliz (renégat chrétien britannique expulsé d'Alger et réfugié à Tunis), organisent une attaque de la province de Constantine avec 50 000 hommes sous le commandement de Soliman Kiahia. Ce dernier résista deux mois, mais les renforts d'Alger arrivent de plusieurs côtés. Le bilan des morts tunisiens reste lourd, leurs oreilles sont envoyés à dos d'âne vers Alger en signe de victoire. La ville de Constantine rassemble seulement 4000 hommes (envoyé d'Alger), d'une part la population locale se préparait à renverser le régime du bey, car les tribus arabes de Biskra et les chefs des Aurès et de Sétif aurait promis aux Tunisiens à leur passage à la frontière de les aider, d'autre part les Kabyles sous le commandement du roi Derkaoui, ce dernier fut opposant au régime de la régence d'Alger; il a plusieurs fois attaqué la garde de Constantine. Hammouda Pacha fut consterné après cette défaite, il rassemble toute son armée et marche vers la frontière avec 180 000 hommes, cette fois-ci vers le Sud au Kef. Les Algériens de leur côté rassemblèrent tous les hommes et marchèrent vers le Kef. Cette fois la victoire est du côté tunisien, l'armée algérienne fut écrasée 600 à 700 morts et plusieurs prisonniers. Après quelques négociations de prisonniers, la guerre reprend, mais cette-fois-ci en mer près de la côte de Sousse en 1811. Raïs Hamidou défait la frégate du raïs tunisien[44]. Les Tunisiens étaient sous le commandement du Raïs Mohammed el-Mourali. La flotte de Hamidou était composée de 6 gros navires et de 4 canonnières. Par contre, les forces tunisiennes étaient formées de 12 bâtiments de guerre.

Guerre et relation avec Fès

Régence d'Alger et les esclaves

Les caravaniers qui partent du Maroc vers l'Afrique alimentaient les marchés des villes du nord de la côte du nord du Maghreb, les esclaves étaient composés d'hommes et de femmes dans la régence d'Alger[45]. Comme la régence de Tunis, le protectorat ottoman et État barbaresque qu'est la régence d'Alger, pratique l'esclavage des chrétiens[46].

Oppositions au régime à l'intérieur

Kabylie et le centre

En Kabylie, le contrôle territorial direct des gouverneurs d’Alger était limité aux grands centres urbains de la région (Tizi Ouzou, Bouira, Boghni) dans lesquels ils y édifièrent des bordjs (forts) et y stationnaient en permanence un nombre limité de troupes. L’administration de l'arrière-pays se faisait donc indirectement par le biais d’alliés, personnages ou tribus, certaines tribus étaient totalement indépendante comme les Ait Abbas et Ait Yaala[47]. D'une manière générale l'indépendance de la région marquera un tournant important dans la constitution de l'identité régionale[48]. Cependant, deux royaumes tribaux s'opposeront régulièrement aux Ottomans : ceux de Koukou allié aux Espagnols[49] et des Ait Abbas. Dans la Haute Kabylie, le royaume de Koukou est fondé au XVIe siècle par Sidi Ahmed ou el Kadhi. Ce dernier, d'abord allié aux Ottomans notamment lors de la résistance face aux Espagnols, deviendra ensuite un rival pour le contrôle du nord de l'Algérie. En 1520, Khayr ad-Din Barberousse décide de mener une expédition contre Sidi Ahmed ou el Kadhi. La bataille aura lieu dans la plaine des Issers. La victoire des Kabyles sera sans équivoque et c’est avec beaucoup de chance que Khayr ad-Din Barberousse aura la vie sauve en ayant pris la fuite au bon moment. Victorieux, Sidi Ahmed ou el Kadhi s’empare d’Alger et règnera sans difficulté jusqu’en 1527, date à laquelle Khayr ad-Din Barberousse le défait et rétablit son autorité à Alger avec l'aide Abd-el-Aziz, chef kabyle des Aït Abbas et rival de Sidi Ahmed ou el Kadhi. Le royaume de Koukou perdurera plus de deux siècles, jusqu'à son extinction vers 1750 [50].

Le royaume de Ait-Abbas contrôle le passage stratégique des Portes de Fer appelés Tiggoura par les Kabyles et Demir kapou par les Turcs qui est un point de passage obligatoire sur la route reliant Alger à Constantine. La Régence d'Alger devait payer un tribus pour le passage de ses troupes, dignitaires et commerçants. C'est d'ailleurs dans l'Algérie de l'époque le seul endroit où le pouvoir Makhzen payait un tribus à des populations locales insoumises[51].

Entre le XVIIe siècle et le XIXe siècle il y aura plusieurs conflits entre les royaumes kabyles et la Régence d'Alger dont les principaux ont eu lieu en 1609 où les Kabyles ont dévasté la Mitidja et menacé Alger, entre 1758 et 1770 dans toute la Kabylie et entre 1805 et 1813 dans la vallée de la Soumam[52]. En 1816, il y a eu la révolte des Iflissen, leur chef Hadj Mohamed ben Zamoun conclu la paix avec les Turcs[53]. Enfin en 1823 ils entrent en révolte contre l'autorité de la Régence et coupent les voix de communications entre Alger et Constantine. Ce n'est qu'après plusieurs mois de combats que l'agha Yahia parvient à négocier la soumission des tribus et en 1824 est signé le dernier traité de paix[54].

Aurès

Dans les Aurès, plusieurs tribus s'unissent et déclenchent des luttes contre les Ottomans. Cependant, plusieurs luttes internes entre fractions Chaouis s'enflamment dans les zones montagneuses des Aurès. Les Ouled Daoud ainsi que plusieurs tribus empêcheront les Ottomans de pénétrer dans leurs territoires [55]. Saleh Bey tenta sans y parvenir de les soumettre en dirigeant contre eux une expédition [55]. En somme, la grande union des Chabias se divise, cela provoque l'indépendance de plusieurs tribus à l'égard des Ottomans entre le XVIIe siècle et le XVIIIe siècle[56]. En 1816, Chaker bey fut défait par la tribu des Ouled sid Obeid dans la Memcha pour avoir pris leur bétail[57].

Constantine

Khayr ad-Din Barberousse a créé le Makhzen dans la province de Constantine. Les Zemoul furent alliés des Ottomans, leurs terres servaient à toute personne voulant être du Makhzen. Chaque membre du Maghzen est exempté d'impôt et reçoit un cheval et un fusil du Bey. Plusieurs tribus se rallient aux Turcs et plusieurs immigrants s'installent alors dans la province, ce qui formera des Zmalas (villages pour auxiliaires militaires et politiques ou hommes du gouvernement)[58]. En 1667, Redjeb Bey fait une expédition contre les Ouled Bou Aoun. Après une année, en 1668, le Bey Chaâbane organise une deuxième expédition contre les Ouled Bou Aoun. Après la prise de Constantine par les Tunisiens, vers 1705, Ibrahim Bey déclare la guerre aux Righas de Sétif, aux Ouled Sellam, aux Ouled Soltane et les force à la soumission. Vers 1707, Le Bey Hamouda mène une expédition dans les Aurès. En 1708, Ali ben Hamouda Bey fait une autre expédition contre les montagnard du Mont Babor dans les Aurès. En 1709, Hosseïn Chaouch Bey s'engage dans une expédition contre les montagnard de La Calle. 1710, Abd Rahmen ben Ferhat Bey supervise une expédition contre les Hanencha. En 1717, le Bey Kelian Hosseïn dit bou Kemia organise l'armée turque et à ce moment le caïd de Zmella est nommé par le Pacha d'Alger. Après la prise de Tunis en 1755, Kermiche ben Selama, caïd des Zemoul, où il a été à la tête de la cavalerie dans l'expédition de Tunis, entame 6 expéditions contre les montagnards des Ouled Soltane, mais il sera tué, il sera attaché à un arbre et les Ouled soltane le brûlent[59]. En 1720, le Bey Kelian Hosseïn déclare la guerre contre les Hanencha, les Ouled Abd Nour, les montagnards des Aurès. En 1746, le Bey Hassen Bou Hanak déclenche la guerre contre les Saoula. En 1754, Sigus est attaquée par le Bey Hosseïn dit Zerak Aïnou. En 1756, la tribu des Flissa en Kabylie est attaquée par le Bey Ahmed el Colli. En 1771, Saleh Bey attaque les Ouled Naïl, les Ouled Bou Aoun, les Ouled Seguen, la ville de Touggourt et des oasis du Sahara. 1794, Moustapha bey el Ouznadji attaque le mont Mestaoua et les Ouled Zerdazas. 1797, les Henancha sont attaqués par Ingliz Bey.

En 1804, le Bey Osman traque Chérif Bou Dali des Ouled Seguen. Car ce dernier a pris Constantine avec l'aide des Kabyles en absence du Bey. En 1805, Abd Allah Bey fait une expédition contre la révolte de Nememcha et aussi il fit une autre expédition en Kabylie.

En 1808, le Bey Toubbal attaque les Ouled Seguen, il rase leur village. En 1811, Naâman Bey entreprit une expédition contre les Ouled Seguen, il sera vaincu. En 1813, Tchaker Bey demande l'aide des tribus de Teleghma, des Zemoul, des Ouled Abd Nour pour attaquer les Ouled Seguen. Ces derniers, cernés, demandent la grâce. Les Ouled Oudjana des Aurès les attaquent, mais les Ouled Seguen ont pu les repousser. En 1817, les Saharis attaquent les Ouled Seguen. Les deux se rejoignent au mont Bouarif, il y aura plusieurs morts des deux côtés. En 1818, Brahim Bey et ses troupes s'engagent dans une bataille contre les Ouled Seguen, ces derniers gagnent le Bey. Sans réussir à vaincre les Ouled Seguen, Brahim Bey est remplacé par Hadj Ahmed Bey vers 1825-1826. Ce dernier décide de battre les Ouled Seguen, il tue 30 cavaliers parmi eux. À son retour de Constantine, 15 de ses cavaliers sont tués. En 1830, les Ouled Seguen refusent de combattre au côté de Hadj Ahmed Bey lors de la prise d'Alger. Alors les Ouled Seguen constituent leur propre chef dit Ben Djaber ou Bey el Oumma (le bey du peuple) et ils essayent de regrouper toutes les tribus pour combattre Hadj Ahmed Bey. Dès que ce dernier est revenu à Constantine, il invite les Ben Gana à le rejoindre pour faire la guerre contre les Ouled Seguen. Les Zemoul aussi se regroupent autour de Hadj Amed Bey. Mais cette fois-ci, les Ouled Seguen décident alors d'envahir les villages des Zemoul, ce qui conduit Hadj Ahmed Bey a demander la paix aux Ouled Seguen. Ces derniers acceptent, mais avec des conditions. Alors Hadj Ahmed Bey décide de les attaquer. À l'arrivée de l'Armée française, les Ouled Seguen furent les premiers à s'engager contre le Bey de Constantine.

Ouest

Dans la partie méridionale de l'Algérie entre 1515 à 1830, les Ottomans n'étaient pas en mesure d'étendre leur autorité aux régions sahariennes du pays. Le Sahara était l'axe principal des échanges commerciaux entre l'Afrique noire et le Nord. La relation entre les Saadiens et les Ottomans se dégradait. Cela a amené Ahmad al Mansour à contrôler Gourara et Touat (région)[60]. Ensuite, Mulay M'hammed prend le pays de la Gourara avec l'aide des tribus locales. Par la suite, il rattache Tlemcen, Laghouat et plusieurs villes de l'Ouest et du Sahara à son autorité[60]. Et, il se déclare indépendant. Mais, par la suite Tlemcen et plusieurs villes furent rattachées à la Régence d'Alger.

Oran fut un territoire espagnol. En 1792, le Bey d'Alger Mohammed el Kébir prend Oran et chasse les Espagnols Il construit alors la mosquée du Bey Mohamed el-Kébir. Et il sollicite les Juifs à s'installer. En 1808, Mustapha dey d'Alger devait combattre une grande révolte dans le Constantinois soulevée par les tribus berbères et ordonnée par Ben Chérif. Ce dernier défait les armées du dey et fait trancher la tête de Mustpha dey. Le bey d'Oran attaque alors les troupes de Ben Chérif, ce qui provoque une deuxième défaite de la part des Ottomans. Ben Chérif devient maitre de Tlemcen, de Mazouna, de Callah, de Miliana jusqu'à Oujda. Un nouveau bey fut nommé, Mohammed Mekallech, ce dernier comprime cette révolte. Le père de l'émir Abdelkader se soulève alors contre le régime de la régence en 1815[61].

Sud

En 1553, Salah Raïs fait la conquête de Biskra après avoir vaincu la résistance. Il y construit un Bord (citadelle). Au temps de Saleh Bey de Consatntine, ce dernier fait quatre expéditions pour le contrôle de Biskra. Il détruit la ville de Tougourt[62]. Cependant, les tribu arabes du sud dont le chef nommé cheikh al arabe de la tribu des daouaouïda. Le Bey Ahmed el Colli fait opposer les deux tribus du sud le Bouakaz et les Ben Gana pour avoir le pouvoir[53].

À l'arrivée du pouvoir des Alaouites, ces derniers abandonnent les régions du Sahara Gourara, Touat. Alors, les émirs locaux prennent en charge la gouvernance de leurs territoires. L'impôt était prélevé par les Caïds envoyés par les Alaouites, et celui qui ne voulait pas payer était emmené comme esclave[60]. À Ouargla, les habitants étaient gouvernés par l'autorité des Zaouïas [60]. Les mouvements des Marabouts étaient fort implantés dans toutes les régions du Sud et dans une partie des Aurès. Par contre, le Mzab a gardé la pratique du dogme Ibadites.

Au sud le Sultanat de Touggourt prit son indépendance en 1414. À la constitution du Beylic de Constantine, Touggourt devient rapidement tributaire de celui-ci. Les refus récurrents des Sultans de Touggourt de s'acquitter du tribut imposé par les Turcs provoquèrent de nombreuses expéditions des autorités de la Régence à leur encontre. Enfin dans l'extrême sud, une confédération targuie, les Kel Ahaggar, fut formée dans le Sahara algérien vers l'année 1750.

Conflit avec les puissances occidentales

Expéditions européennes contre Alger

Expédition espagnole de 1541

Article détaillé : Attaque d'Alger par Charles Quint.

Expéditions britanniques de 1620 et 1621

En 1620, une flotte britannique sous le commandement de l'amiral Robert Mansell soutenu par Richard Hawkins et Thomas Button est envoyée à Alger pour mettre fin aux prises des pirates barbaresques sur la route commerciale à travers le détroit de Gibraltar.

Après avoir obtenu la libération de 40 captifs, après négociations, en novembre 1620, Mansell participe a une seconde expédition en 1621 durant laquelle il envoie des brûlots (vieux navires incendiés) contre la flotte pirate amarrée dans la baie. Cette seconde expédition est un échec et Mansell doit se retirer, il est rappelé en Angleterre le 24 mai 1621[63].

Expédition française de 1766

Une escadre française est expédiée à Alger en 1766 et le Dey Ali est forcé de faire des excuses au chevalier de Fabry[64].

Expédition danoise de 1770

La flotte du Danemark fait une expédition à Alger en 1770[64].

Expédition britannique de 1804

Peu avant la bataille de Trafalgar, en 1804, l'amiral Nelson vient menacer Alger avec sa flotte[64].

Bombardement anglo-hollandais de 1816

Sous le règne d'Omar Agha, une expédition anglo-hollandaise sous le commandement du britannique Lord Exmouth, est menée en 1816.

Guerre franco-algérienne (1681-1688)

Déclaration de guerre (1681)

En 1681, les barbaresques capturent un navire de guerre français et emmènent à Alger le capitaine et l'équipage pour les réduire en esclavage[65]. Le 18 octobre 1681, le Dey d'Alger déclare officiellement la guerre à Louis XIV[65].

Bombardements de 1682 et 1683

La Consulaire pièce utilisée par les Turcs d'Alger pour supplicier le Père Levacher est érigée à Brest. Elle est surmontée par le Coq gaulois.

En 1682-1683, l'amiral français Abraham Duquesne commande par deux fois le bombardement d’Alger, et força le dey à restituer tous les esclaves chrétiens.

En représailles au bombardement de Duquesne les Turcs supplicie le consul de France, le Père Jean Le Vacher en l'utilisant comme boulet de canon humain. Suite à la prise d'Alger en juillet 1830, la pièce d'artillerie est surnommée la "Consulaire"[66] et est expédiée à Brest par l'amiral Guy-Victor Duperré; elle est dressée à son emplacement actuel le 27 juillet 1833[67].

Bombardement de 1684

En 1684, le vice-amiral de Tourville dirige une expédition contre Alger. Des négociations aboutirent et la paix fut signée[66]. En 1684, il bombarda de même Gênes (qui avait vendu quelques secours aux Algériens); ce bombardement contraint le doge à venir s'humilier aux pieds du roi de France (1684).

Bombardement de 1688

La paix que Tourville avait conclue avec les Algériens fut de nouveau rompue par ces derniers[66]. Le maréchal d'Estrées leur infligea, en 1688, un châtiment ses galiotes jetèrent dans la ville d'Alger près de 10 000 bombes[66]. Les Algériens usèrent en cette circonstance de représailles: Ils attachèrent à la bouche de leurs canons plusieurs Français de distinction dont les membres mutilés vinrent tomber sur les bâtiments français[66]. À la suite de cette expédition, la paix fit définitivement conclue avec la Régence[66]. Elle dura plus d'un siècle[66].

Mais les corsaires algériens, tout en respectant le pavillon de la France, n'en continuèrent pas moins leur course; ils causèrent de grands ravages sur les côtes d'Espagne[66].

Guerre hispano-algérienne (1775-1785)

Expédition de 1775

Une expédition espagnole commandée par l'amiral irlandais Alejandro O'Reilly (voir Oies sauvages) est menée en 1775. Elle est destinée à réduire les pirates de Méditerranée mais tourne au désavantage des assaillants. 4000 Espagnols sont tués à la bataille de Mustapha[64], le reste des troupes parvint à rembarquer.

Bombardements de 1783 et 1784

Le 1er août 1783 au 9 août 1783 a lieu le bombardement d'Alger par une escadre espagnole de vingt-cinq navires. Le commandant de cette flotte et de celle de 1784 en est l'amiral espagnol Dom Antoine Barcelo.

Une ligue européenne réunissant le Royaume d'Espagne, le Royaume du Portugal, la République de Venise et l'Ordre de Malte et composée de cent-trente navires débute le bombardement d'Alger le 12 juillet 1784.

Guerre américano-algérienne (1801-1815)

Traité Américano-Algérien (1795)

Suite à l'indépendance des États-Unis en 1776, les navires de commerce américains ne bénéficient plus de la protection des navires de la Royal Navy ce qui leur pose un problème en Méditerranée. Les navires américains se retrouvent alors attaqués par les corsaires de ce que l'Occident appelle alors la Barbarie, correspondant au provinces ottomanes du Maghreb, (actuelle Algérie, Tunisie, Libye). Le Sénat américain décide de proposer un « traité de paix et d'amitié avec les États de Barbarie » dont un avenant sera paraphé le 5 septembre 1795 à Alger puis de nouveau le 3 janvier 1797. Un traité similaire sera signé avec le bey de Tunis.

Le traité est ratifié a l'unanimité par le Sénat des États-Unis début juin puis signé par John Adams, second président américain et parait dans ce qui est le journal officiel américain de l'époque, le Philadelphia Gazette le 17 juin 1797.

L'article 11 de ce traité indique que :« Considérant que le gouvernement des États-Unis n'est en aucun sens fondé sur la religion chrétienne, qu'il n'a aucun caractère hostile aux lois, à la religion ou à la tranquillité des musulmans et que lesdits États-Unis n'ont jamais participé à aucune guerre ni à aucun acte d'hostilité contre quelque nation mahométane que ce soit, les contractants déclarent qu'aucun prétexte relevant d'opinions religieuses ne devra jamais causer une rupture de l'harmonie régnant entre les deux nations ». Cet article 11 fera l'objet de controverses car il n'aurait pas figuré dans l'acte original du traité et la version arabe aurait été différente de la version anglaise. Il a été rédigé par John Barlows, consul général des États-Unis à Alger et adepte des Lumières. Néanmoins, la rédaction de ce traité n'a jamais été remise en cause par le gouvernement américain et sera toujours imprimé par la suite avec cet article 11.

Mort de Raïs Hamidou

Raïs Hamidou sillonna la Méditerranée et l’Océan. Il prit part entre 1808 et 1815 à des attaques en vue de butin contre des navires venant de Tunis, de la Grèce, du Portugal, des États-Unis, etc Le 17 juin 1815, alors qu’il écumait la mer à bord d’un bateau de guerre appartenant au prince du Brésil - l’un des 200 voiliers dont il s’était emparé durant sa carrière - il rencontra une puissante escadre américaine qui venait demander raison au dey Omar des insultes faites au pavillon américain. Au début du combat qui fut engagé, un boulet tua le Raïs Hamidou sur son banc de quart, et la flottille algérienne ne tarda pas à être dispersée, après avoir perdu deux de ses navires.

Seconde guerre de Barbarie (1815)

Article détaillé : Guerre Americano-Algérienne.

Le 27 août 1816, Bombardement de la rade d’Alger par une flotte anglo-hollandaise (lord Exmouth et Van Cappelen), qui ne parvient pas à débarquer : le dey refuse de s’acquitter des dettes contractées envers la Grande-Bretagne et subit des pressions des États-Unis qui contraignent le régent à payer un tribut.

Colonies européennes dans la Régence d'Alger

Les présides espagnols (1509-1790)

Article connexe : Plazas de soberanía.
Le Peñón de Argel (rocher d'Alger), forteresse espagnole prise par les janissaires de Barberousse en 1529 (XVIe siècle)

L'Espagne établie des présides ou « places de souveraineté » dans la Régence d'alger (ex-Barbarie), à Oran (1509 à 1708 puis 1732 à 1790), Alger (151029) et Bougie (151054).

Les comptoirs français (1518-1827)

Articles connexes : La Calle et Bastion de France.
Vue de la colonie de La Calle, chef-lieu des établissements de la Compagnie Royale d'Afrique sur la côte de Barbarie, 1788
Bastion de France, dans la côte de Barbarie. Les Français y étaient établis depuis 1560.

Les possessions françaises en Afrique sont enlevées à la France en 1806 et rendues en 1817[68]. Depuis quatre siècles, la France possédait des établissements sur la côte septentrionale de l'Afrique; son droit de possession, acheté primitivement des Arabes, avait été reconnu, en 1518, 1692, 1694 et 1801, par les sultans turcs suzerains du dey d'Alger, et par le dey d'Alger lui-même. La situation avantageuse des Concessions d'Afrique, leur richesse en grains, en bestiaux, en laines, en cire, en miel, etc., la facilité de répandre les marchandises de fabrique française dans l'intérieur de l'Afrique, enfin les produits de la pèche du corail, procuraient de grands avantages aux compagnies qui, avant la révolution, exploitaient les concessions. Ce commerce fut languissant et presque nul durant les longues guerres de la révolution et de l'empire. La force navale de l'Angleterre paralysa toutes nos relations d'outre-mer;[non neutre] mais les deys d'Alger restèrent neutres dans la lutte et ne contestèrent pas à la France ses droits de possession[68].

Cependant, en 1798, lors de la campagne d'Égypte, les Algériens, contraints par la Porte, déclarèrent la guerre à la République française et attaquèrent la Galle, établissement où se trouvaient alors environ 200 hommes et vingt canons. Ils s'en emparèrent et en détruisirent les fortifications. Mais cette hostilité forcée n'eut pas de suite, et en 1801, après la paix d'Amiens, les marchands français reparurent sans obstacle sur la côte africaine[68].

Contentieux financier franco-algérien

En 1801, Napoléon Ier fait la paix avec le Dey Mustapha[69].

Affaire Busnah et Bacri

Durant la Révolution française, deux négociants livournais, Bacri et Busnach[70] arrivent à nouer une relation privilégiée avec le Dey d’Alger, devenant son conseil financier et bénéficient de privilèges et monopoles commerciaux qui font leur fortune. Ils fournissent en blé les armées du Directoire vers 1795-1796, sans parvenir à s’en faire régler le prix, sauf de façon partielle sous la Restauration. Ce conflit commercial connaît de multiples rebondissements plus ou moins dramatiques et empoisonne les relations entre la France et la Régence pendant une trentaine d’années. David Bacri nommé par Napoléon consul général à Alger est décapité en 1811 par ordre du dey d’Alger[71]. Cet évènement est une première étape du conflit entre les Ottomans et les Français. Finalement, le Dey Hussein, ne pouvant prélever sa part majoritaire sur le produit de la transaction non réglée, convoque le consul français Deval pour régler les dettes de la France. C’est donc suite à ce conflit commercial que surviennent l’affaire du « coup d'éventail », la prise d'Alger et la conquête de l’Algérie[72].

Guerre d'Alger (1827-1830) et fin de la Régence

Blocus maritime d'Alger (1827-1830)

Affaire de l'Éventail

L'Affaire de l'éventail.

L'Affaire de l'éventail entre le pacha Turc Hussein Dey et le consul Français Pierre Deval, le 30 avril 1827, est le casus belli de la guerre déclarée par le Royaume de France à la Régence d'Alger, qui déclenche le blocus maritime d'Alger par la marine royale française en 1827.

Les dettes de la France

En 1798, lors de la campagne d'Égypte de Bonaparte, deux négociants algériens, Busnach et Bacri, proposent au Directoire de ravitailler en blé l'armée française. Le contrat est signé et le dey d'Alger avance l'argent pour toute l'opération[73]. Les caisses du Directoire sont vides et le paiement est ajourné. Une fois au pouvoir, Napoléon repousse à la fin de la guerre le paiement de ses créances. Sous la Restauration, le gouvernement de Louis XVIII refuse de reconnaître une dette contractée par la république. Trente ans après l'emprunt, en 1827, le dey d'Alger n'a toujours pas été payé.

L'incident diplomatique

Reçu en audience, le consul de France Pierre Deval refuse catégoriquement tout ultimatum et se montre méprisant au goût du Dey, qui lui donne un coup d'éventail. Cet incident diplomatique sert de prétexte à l'intervention française.

Ultimatum au Dey d'Alger (juin 1827)

En juin 1827, le gouvernement français envoie deux missions à Alger, la première est chargée d'évacuer le consul Deval ainsi que tous les ressortissants français d'Alger, la seconde doit adresser un ultimatum au dey d'Alger[68]. La mission d'évacuation est remplie le 11 juin 1827 par la goélette La Torche, tandis que le capitaine Collet arrivé peu après, à bord de La Provence, est à la tête d'une division navale en charge de la mission de négociation[68]. Les relations diplomatiques entre Paris et Alger étant rompues, le consul de Sardaigne Datili de la Tour fait office de médiateur en adressant un ultimatum de 24h au dey dont le rejet entraînerait le blocus et la guerre d'Alger[68].

Les conditions imposées par cet ultimatum étaient :

« 1° Tous les grands de la Régence, à l'exception du Dey, se rendront à bord du vaisseau La Provence, pour faire, au nom du chef de la Régence, des excuses au consul de France ;
2° À un signal convenu, le palais du Dey et tous les forts arboreront le pavillon français et le salueront de cent-un coups de canon ;
3° Les objets de toute nature, propriété française, et embarqués sur les navires ennemis de la Régence, ne pourront être saisis à l'avenir;
4° Les bâtiments portant pavillon français ne pourront plus être visités par les corsaires d'Alger;
5° Le Dey, par un article spécial, ordonnera l'exécution dans le royaume d'Alger des capitulations entre la France et la Porte ottomane ;
6° Les sujets et les navires de la Toscane, de Lucques, de Piombino et du Saint-Siège, seront regardés et traités comme les propres sujets du roi de France.[68] »

Le pacha Hussein Dey rejeta l'ultimatum, le blocus du port d'Alger fut ainsi formé.

Blocus maritime d'Alger (1827-1830)

Bataille navale dans la baie d'Alger et bataille de Navarin (octobre 1827)

Le 4 octobre 1827 quelques embarcations de l'escadre de la régence tentent de forcer le blocus. Elles sont décimées par la marine française[74].

Le 20 octobre, une partie de la flotte de la Régence (4 frégates, 4 corvettes et 5 bricks), envoyée au cours de l'année renforcer la flotte ottomane, est détruite à la bataille de Navarin[75].

Jusqu'à la veille du débarquement français, de petites embarcations de la régence parviennent à se faufiler de nuit et à accoster sur le littoral de la baie d'Alger.

Massacre de la Duchesse de Berry

L'équipage d'une chaloupe de la frégate française Duchesse de Berry est massacré et décapité par un millier d'Algériens près de Dellys à l'est d'Alger, les têtes mutilées sont vendues au dey d'Alger 100 piastres la pièce[74].

Affaire du bombardement de La Provence (1829)
La Provence devant Alger, le 3 août 1829. Le bombardement du navire royal par les Ottomans est le casus belli de la prise d'Alger.

Si l'Affaire de l'éventail est une première provocation qui a pour conséquence le blocus maritime d'Alger en 1827, c'est une seconde provocation en 1829 alors que la France lève le blocus et tente de négocier qui provoque la conquête d'Alger.

Le bâtiment de la marine royale française La Provence monté par l'amiral de la Bretonnière, commandant les forces navales du roi dans ces parages, et battant pavillon parlementaire arrive dans la rade d'Alger le 30 juillet 1829 précédé du brick l'Alerte. Le 3 août 1829, les négociations entre les parlementaires et le dey d'Alger échouent, la Bretonnière quitte le port quand son navire est bombardé par les batteries d'Alger[76]. L'amiral ne riposta pas par égard à son pavillon, « une seule bordée aurait compromis sans gloire son caractère de parlementaire »[76], ce qui aurait provoqué la solidarité du capitaine britannique Quin commandant la corvette Le Pilorus s'écriant « Don't fire, my boys, keep up close to the wind! » ("Ne faites pas feu, mes enfants, serrez le vent!")[76]. Mais l'insulte faite à la France constitua un échelon supplémentaire vers l'opération de représailles terrestres qui eut lieu en 1830 avec le débarquement de Sidi-Ferruch.

La même année, le turcologue et secrétaire-interprète du roi Thomas Xavier Bianchi conclut son Relation de l'arrivée dans la Rade d'Alger du vaisseau de S.M. La Provence et Détails précis de l'insulte faite au pavillon du roi par les algériens, le 3 août 1829 par:

« Si, depuis longtemps, la cause de l'humanité, celle de la civilisation et l'honneur de la France réclamaient impérieusement l'exécution de la grande entreprise qui vient d'être confiée à la bravoure de notre année, c'était surtout à ceux qui comme nous furent les témoins et presque les victimes de l'insulte faite au pavillon du roi dans des parages ennemis, qu'il appartenait de faire des vœux ardents pour le succès de notre expédition. Mais après avoir vu et admiré la fécondité et les immenses ressources de la plus belle partie de l'Afrique septentrionale, nos désirs les plus chers seraient remplis, si, pour prix du sang de ses braves et des sacrifices qu'elle s'impose, la France pouvait un jour s'ouvrir dans ces contrées un long avenir de gloire, de richesse et de prospérité.[76] »

Le 3 juillet 1830, La Provence navire amiral de l'escadre du Ministre Guy-Victor Duperré participe au bombardement d'Alger en support des troupes débarquées. Le 14 juillet 1830, un mois après le débarquement victorieux de Sidi-Ferruch et neuf jours après la prise d'Alger, La Provence est rebaptisée Alger[77].

Campagne d'Alger (1830)

Article détaillé : Prise d'Alger.
Le débarquement de Sidi-Ferruch le 14 juin 1830 suit le plan de 1808 par l'espion Boutin et marque le début de la conquête française de l'Algérie.
Bombardement d'Alger par mer le 3 juillet 1830. La Provence (à droite) montée par l'amiral Duperré participe à la manœuvre.

La régence d'Alger possède en 1830 1 800 marins et 200 raïs au total[78].

Reconnaissance d'Alger par l'espion Boutin (1808)

L'État-major français bénéficie d'un plan de débarquement, Reconnaissance des forts et batteries d'Alger, dressé par un officier du génie sous le Premier Empire, Vincent-Yves Boutin. Le capitaine Boutin est envoyé en espion dans la régence en 1808 sur ordre de Napoléon[79]; celui-ci prépare l'après Campagne d'Égypte (1798-1801) avec un débarquement à Alger et une colonisation de l'Afrique du Nord[80]. Afin de ne point éveiller les soupçons des Ottomans, Boutin est officiellement envoyé auprès du consul général français à Alger Dubois de Thimville (le frère du général)[79].

Il accomplit sa mission d'espionnage du 24 mai 1808 au 16 juillet 1808, ses relevés lui permettent non seulement d'établir Sidi-Ferruch comme lieu propice au débarquement mais également d'élaborer un plan de contournement d'Alger dont l'itinéraire emprunte Staoueli, Sidi Khalef et le Fort de l'Empereur[79]. Du reste, son rapport suggère l'emploi d'une force d'invasion s'élevant à 35 000-40 000 et contient des recommandations à l'adresse de la future armée d'occupation[79]. Quinze ans après l'assassinat de Boutin par les Hashashins syriens, les commandants des forces terrestres et navales de Bourmont (Ministre de la guerre) et Duperré (Ministre de la Marine et des Colonies) mettent en application son travail de 1808; travail qui du reste sert de base au géographe Charles Picquet pour son Aperçu historique, statistique et topographique sur l'état d'Alger: à l'usage de l'armée expéditionnaire d'Afrique publié par le dépôt de la guerre en 1830[81]. À l'occasion du centenaire du débarquement français, les autorités d'Alger rendent hommage à Boutin avec l'inauguration d'une table d'orientation à son nom[79].

Débarquement de Sidi Ferruch (14 juin 1830)
Article principal : Débarquement de Sidi Ferruch.
Article principal : Sidi-Ferruch.

Les Troupes d'Afrique débarquent le 14 juin 1830 dans la presqu'île de Sidi Ferruch, située à 30 km de la ville d'Alger, afin de prendre à revers la forteresse d'Alger, réputée invincible depuis la tentative espagnole de Charles Quint de prendre la ville d'assaut au XVIe siècle. Le combat de Sidi Ferruch s'engage dès le débarquement des pièces d'artillerie[réf. nécessaire] par les Français.

Bataille de Staoueli (19 juin 1830)
Article principal : Bataille de Staoueli.

Une seconde bataille a lieu le 19 juin dans la ville Staoueli, aux abords de Sidi Ferruch.

Bataille de Sidi Khalef (24 juin 1830)
Article principal : Bataille de Sidi Khalef.
Bataille de Sidi Khalef

Une troisième bataille se déroule à Sidi Khalef le 24 juin.

Bombardements d'Alger (3 juillet 1830)

La flotte française entreprend de bombarder la ville d'Alger en soutien des troupes débarquées.

Siège du Fort de l'Empereur (3 juillet 1830)
Débarquement de l'armée française à Sidi Ferruch, 14 juin 1830.

Les troupes françaises assiègent le Fort de l'Empereur le 3 juillet 1830.

Prise de la ville d'Alger (5 juillet 1830)
Combat aux portes d'Alger en 1830
Attaque d'Alger. Explosion du Fort de l'Empereur.

Alger est prise le 5 juillet, après des combats difficiles. Le Dey n'eut plus qu'à faire sauter son dispositif défensif à l'explosif (fort l'Empereur) et signer une reddition dans laquelle il s'efforça de sauvegarder les lois et coutumes de ses sujets. Charles X comptait d'ailleurs utiliser cette victoire pour renforcer sa légitimité de roi de France, à l'intérieur du pays, et faire plus facilement passer ses 4 ordonnances de Saint-Cloud. Mais il fut renversé en juillet (Trois Glorieuses).

L'armée française, composée de 37 612 soldats et 27 000 marins, commandée par le général de Bourmont, ministre de la guerre, quitte Toulon pour Palma de Majorque le 16 mai 1830 sur une flotte française composée de 567 navires, dont 103 bâtiments de guerre et 83 pièces de siège, commandée par le futur amiral Duperré. Grâce aux reconnaissances que Napoléon Ier a fait faire sur le terrain au commandant du génie Boutin une dizaine d'années auparavant, Bourmont peut préparer minutieusement le plan de débarquement. La flotte se dirige vers Alger qu’elle atteint le 31 mai, mais une partie des navires étant encore à Palma, Bourmont attend le 14 juin pour accoster près de la presqu’île de Sidi-Ferruch, 25 km à l’ouest d’Alger. L'apparition de cette flotte formidable dans la baie d'Alger fut à même de le faire capituler sans combat. Des milliers d'habitants quittent Alger à la hâte. Au cours du débarquement, les Français n'eurent à rencontrer qu'un petit détachement d'une batterie côtière vite submergé.

De son côté, Hussein Dey avait rassemblé une armée hétéroclite s'appuyant sur la milice janissaire et renforcée par les contingents fournis par les beys d'Oran, de Constantine et du Titteri. Son commandement a été confié à l'agha Ibrahim. Selon les sources, les estimations concernant l'effectif total de cette armée varient de 30 000 à 50 000 hommes[82],[83]. Cependant, cette armée était particulièrement mal préparée à l'expédition française. En effet les quelques milliers de janissaires constituaient les seuls véritables soldats de métier de cette armée. Pour le reste, l'essentiel des troupes disponibles fut composé de volontaires recrutés à la hâte parmi les tribus de l'intérieur du pays.

Jusqu’au 28 juin, Bourmont se contente de riposter, car le matériel de siège n’est pas encore débarqué. Le chef de la milice d'Alger, Agha Ibrahim, gendre du Dey, s'avéra un mauvais tacticien. Il lui faudra cinq jours pour diriger sa troupe vers l'Ouest alors qu'au départ il attend à El-Harrach, à l'Est d'Alger où il croit que les Français hésitent encore à débarquer. La milice parvient à stopper les forces françaises, notamment après l'arrivée de renforts plus aguerris du Bey de Constantine Hadj Ahmed, mais ces dernières reprennent leur progression sous le tir ralenti par le manque de munitions des quelques bouches à feu turques. Enfin, Le 29 juin, commence l’attaque décisive contre Fort l’Empereur (Sultan-Khalessi), principal ouvrage de défense d’Alger. les pièces d'artillerie françaises pilonnent Fort l'Empereur, dernier dispositif défensif sur la route d'Alger. Celui-ci, soumis à un feu d'enfer, tient mais les tobjis (artilleurs) qui tenaient le fort font tout sauter. occupé le 4 juillet après son dynamitage par les janissaires pour que l'armée française ou ses auxiliaires autochtones ne s'emparent pas des réserves de poudre et de salpêtre de la milice de la Régence. Le dey Hussein propose aussitôt des négociations et capitule le lendemain. Les troupes françaises entrent dans la ville. Le 7 juillet, ordre est donné d’évacuer la Casbah. Ce sera la première violation du Traité de capitulation conclu deux jours auparavant seulement. La gigantesque explosion de Fort l'Empereur fut telle qu'aussi bien les Français que les Algériens, stupéfaits, arrêtèrent le combat pendant un certain temps. Cette explosion frappe l'imagination de la population et conforte les défaitistes à l'intérieur du Sérail. Cet épisode déterminera la capitulation du Dey.

Après la capitulation

Le 15 juillet, le dey Hussein refuse l'offre du Bey de Constantine de l'accueillir dans sa province et de continuer le combat dans les montagnes du Beylicat de l'Est. Le Dey s’embarque avec l'ensemble de sa famille pour Naples en Campanie, et, les Janissaires qui ont choisi le départ, pour l’Asie mineure. Le trésor du Dey, évalué à l'équivalent actuel de 4 milliards d'euros est saisi par les vainqueurs mais sera vite détourné. Une commission de gouvernement et un conseil municipal institués par Bourmont remplacent l’administration turque. Le corps expéditionnaire a eu 415 morts et 2 160 blessés, dont Amédée, l'un des quatre fils de Bourmont.

Sitôt Alger prise, l'autorité turque s'effondre dans les deux tiers du pays, à l'exception du beylik de Constantine. L'historien Pierre Boyer y voit la conséquence des fortes tensions entre le pouvoir et les confréries maraboutiques, qui s'étaient manifestées par des révoltes apparemment matées à la veille de 1830; or, l'antagonisme avait été moins violent dans le Constantinois, où les confréries avaient connu un moindre développement[84].

Expédition contre Ahmed Bey

Emblèmes

Il n'existe pas d'étude exhaustive sur les emblèmes de la Régence d'Alger, à l'exception d'une étude sur les sceaux utilisés de 1515 à 1745[85].

Aussi, divers auteurs prétendent-ils présenter le véritable drapeau officiel de la Régence d'Alger.

Drapeau de l'empire ottoman

Il s'agit, d'après certains, du drapeau ottoman lui-même[86], qui flottait sur Alger et sur toutes les villes de garnison turques disséminées le long de la côte, et dans l'intérieur (Constantine, Mazouna, Tlemcen, etc...)[87].

Dans l'« Islam Ansiklopedis » publiée en 1942, l'auteur Fuad Köprölü indique dans l'article « Les emblèmes » plusieurs drapeaux utilisés au temps de la Régence d'Alger: Barberousse utilisait en mer un pavillon au sabre Dul-Fikar sur fond vert; au XVIIIe siècle, le pavillon d'Alger était composé d'un fond rouge avec une paire de ciseaux blancs ouverts, ou à fond rouge orné d'une tête de mort et d'un bras nu porteur d'un sabre[88].

Des drapeaux à bandes horizontales en nombre variable, rouges et jaunes, sont également signalés comme très significatifs de la Régence: ils apparaissent comme pavillon naval dans plusieurs iconographies, à diverses époques, et sont bien représentés parmi les drapeaux régimentaires pris par les Français en 1830[89].

Pavillons navals et drapeaux régimentaires attestés à plusieurs époques

Divers

Emanuel d'Aranda à Alger (1640-1641)

Article détaillé : Emanuel d'Aranda.
Débarquement et maltraitance de prisonniers à Alger au XVIIIe siècle.

Emanuel d'Aranda, Espagnol des Flandes, est capturé par les Barbaresques et reste environ un an esclave en Alger pendant que son échange se négocie. Son récit[90] est l'un des plus faciles à lire pour le lecteur moderne en raison de son style simple, enlevé, coloré. D'Aranda expose ses aventures personnelles d'une part, et d'autre part, il trace un portrait de l'Alger de son temps : histoire, géographie, politique, mœurs, anecdotes. L'on choisira de le suivre pour décrire l'Alger qu'il a vu (à quarante ans près, c'est l'époque de la gravure qui ouvre cet article), plutôt que de mélanger les auteurs et les périodes.

Captivité de Miguel de Cervantes

Article détaillé : Miguel de Cervantes.

Miguel de Cervantes , est un romancier, poète et dramaturge espagnol , il a été capturer à son retour d'un voyage vers l'Espagne par les Barbaresques en 1575, il reste captif à Alger malgré ses tentatives d'évasion jusqu'en 1580 où il est racheté en même temps que d'autres prisonniers espagnols.

Pirates ou corsaires

Le chébec du marin espagnol Dom Antoine Barcelo (au centre) face à deux galiotes de la Régence d'Alger. (1738)
Man'o'war espagnols engageant des corsaires de Barbarie. (1615)

Corso, course, piraterie

Le Corso méditerranéen, dans le cadre duquel opèrent les raïs d'Alger, est une activité de prédation réciproque entre Chrétiens et Musulmans ; il obéit à un certain cadre administratif qui ne constitue pas pour autant une véritable régulation ; l'on se réfèrera à l'article dédié ; il se distingue de la course véritable, celle des Jean Bart et des Surcouf, qui obéit à des règles précises, et plus généralement aux lois de la guerre.

La course des lettres de marque et des Tribunaux de prise

Régulée par de grands États capables de se faire respecter, la course se distingue de la piraterie par des critères difficiles à contourner.

Le cadre légal de la course classique (celui qui sert à distinguer le corsaire du pirate) se trace, avec une certaine précision, comme suit :

  1. Un corsaire est titulaire d'une lettre de marque de l'autorité politique légitime
  2. Il rend compte de ses captures au cas par cas à un Tribunal des Prises ; Le jugement obéit à la règle du contradictoire ; Les prisonniers sont interrogés en premier, hors de la présence de leurs capteurs, et peuvent signaler au juge tout fait de traitrise ou de pillage ; Si le Tribunal juge que les règles ont été respectées, il déclare la capture "de bonne prise" ; Ce terme juridique précis n'est utilisé à bon escient qu'après un tel jugement
  3. Le corsaire ne s'attaque qu'aux navires ennemis
  4. Il agit dans le cadre d'une guerre formellement déclarée par l'autorité compétente
  5. Il respecte les "lois de la guerre", au sens de cette époque, ce qui implique le respect de la personne des prisonniers, qui sont protégés contre le pillage de leurs effets, sans même parler d'une réduction en esclavage totalement impensable.

Le corso algérien, données administratives

L'archiviste Albert Devoulx (voir bibliographie) a trouvé de précieux documents. Il s'agit du registre des prises commencé en 1765, qu'il a magistralement exploité, ainsi que de nombreux documents consulaires. Ces documents lui permettent d'appréhender avec un bon degré de précision le cadre administratif dans lequel les raïs opéraient ; ce n'est pas le cadre légal de la course au sens généralement donné à ce mot à l'époque du registre (fin du XVIIIe siècle).

Les écumeurs d'Alger agissent dans un cadre administratif assez précis, matérialisé en particulier par le registre des prises. Cependant, les critères de la course classique ne sont pas présents :

  1. S'agissant de la lettre de marque :
    On n'a pas connaissance de lettres de marque algériennes, même si le Registre des Prises retrouvé par Devoulx permet à l'autorité politique locale d'avoir une connaissance bateau par bateau et sortie par sortie, de l'activité "corsaire" ; la reddition de compte se borne cependant exclusivement à apporter les preuves que le raïs partage le butin avec cette autorité ; l'autorité politique supérieure (la Sublime Porte) est tenue à l'écart de l'information opérationnelle (quel bateau, quels captifs de quelle nationalité), ce qui rend inopérants les "traités de paix" que les puissances occidentales pourraient passer avec l'autorité supposée supérieure.
  2. S'agissant de s'en remettre à un Tribunal de Prises :
    Un tel tribunal n'existe pas à Alger, et il n'existe pas non plus, même au sens très large, une autorité susceptible d'examiner les prises sans être elle-même partie prenante au partage du butin.
  3. S'agissant de ne s'attaquer qu'à des navires ennemis  :
    Il devrait s'agit des navires ennemis de l'Empire ottoman, dont Alger fait partie à l'époque. Or, ce n'est clairement pas le cas. Les prises sont très éclectiques. Les ennemis attaqués peuvent être neutres, sujets de cet Empire (bateaux grecs ou tunisiens), voire être musulmans.
    On peut citer de nombreuses attaques portant sur des navires neutres, sur des vassaux de la Turquie ou sur des navires musulmans : D’après le registre des prises, le 12 décembre 1768, Hamidou et d’autres capturent un navire grec (la Grèce étant alors partie intégrante de l'Empire Ottoman) ; le 10 octobre 1810, Hamidou capture des marchandises tunisiennes (les Régences d'Alger et de Tunis s'étaient déclarées la guerre à nombreuses reprises); ) ; de même le 22 mai 1811.
    Les cibles sont choisies par les raïs algériens eux-mêmes, en fonction de l'occasion et du rapport de forces. La Sublime Porte s'en plaint en permanence, dans des lettres que Devoulx a retrouvées et cite parfois in-extenso.
    À l’époque de Napoléon, la France est jugée trop forte pour être ciblée par les écumeurs d’Alger, bien que la Sublime Porte soit particulièrement irritée par l’expédition d’Égypte ; Devoulx cite une lettre du 24 février 1801 écrite au nom du souverain turc : « Il a appris cependant qu’après avoir incarcéré le consul français pendant un mois, vous l’aviez relaxé ; et que, lorsque vos corsaires rencontrent des navires français, ils ne les traitent pas comme les traiteraient des navires de la Sublime-Porte. Vous les épargnez et ils sont à l’abri de vos attaques. Il y a plus, vous réservez vos sévices et vos agressions pour les sujets de la Sublime-Porte, bien que vous soyez vous-mêmes ses vassaux ! »
    Aux « premiers jours de ramadan de l’année 1230 » (du 7 au 16 août 1815), le souverain turc adresse un « firman » (décret) au Régent d’Alger pour exiger encore une fois que cessent les attaques contre les navires turcs ou amis de la Turquie : « Les corsaires de la Régence d’Alger capturent les navires de commerce appartenant soit aux sujets de la Sublime-Porte, soit à des nations qui sont en paix avec elle ; ils réduisent en captivité leurs capitaines et leurs marins et s’emparent de leurs cargaisons. Cependant la Sublime-Porte est responsable de ces navires ; ils sont munis de sauf-conduits et elle est en paix avec eux. »
  4. S'agissant de n'agir que dans le cadre d'une guerre :
    Là encore, il devrait s'agir d'une guerre déclarée par (ou contre) l'Empire Ottoman préalablement aux attaques "corsaires".
    Or, les guerres dans le cadre desquelles les corsaires algériens sont supposées agir peuvent se situer à plusieurs niveaux : étatique (guerres déclarées par la Sublime Porte) ; infra-étatique (guerre entre vassaux, ici contre ce qui deviendra la Tunisie) ; supra-étatique (la "guerre sainte") ; sachant que, dans le cadre de la "guerre sainte", il n'existe pas d'autorité musulmane centralisée qui pourrait refuser efficacement de la déclarer : la notion de "guerre sainte" se confond donc ici avec la notion de "guerre permanente".
    Ce n'est donc pas la guerre qui vient provisoirement interrompre la paix, c'est le contraire. Le critère consistant à agir dans le cadre d'une guerre est entendu de façon si large qu'il a cessé d'être un critère, puisqu'il est supposé rempli en permanence.
    L'exemple, détaillé par Devoulx, de la guerre avec la jeune Amérique, est particulièrement illustratif.
    Lorsque les premiers navires arborant la bannière étoilée furent vus des raïs algériens, il n'y avait pas le moindre litige, et même, ces couleurs leur étaient totalement inconnues ; mais, justement pour cette raison, ces navires furent présumés non-musulmans et donc de bonne prise. Les algériens prirent donc l'habitude d'attaquer les navires américains. Un traité de paix, comme celui signé par les États-Unis en 1795, consistait à suspendre les risques d'attaque en payant un tribut.
    Ce n'est donc pas ici une guerre préexistante (sauf à faire appel à la notion de la "guerre sainte permanente") qui déclenche les attaques de "corsaires" ; les premiers actes de guerre sont les attaques "corsaires" ; il n'y a pas de but de guerre autre que le butin, surtout pas avec les jeunes États-Unis que les "corsaires" ne sauraient sans doute pas situer sur la carte ; il n'y a pas d'autre objet au "traité de paix" que de prévoir un butin sans combat.
    Dès qu'ils se sentirent plus forts, les États-Unis dénoncèrent le traité de 1795 ; une expédition américaine contre Alger fut lancée en 1815 (c'est elle qui coûta la vie au raïs Hamidou).

Le tournant de 1816 : la fin du corso

Navires marchands hollandais quittant Alger. (vers 1650)

Après une phase de déclin dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, liée à la consolidation des relations diplomatiques avec les États européens et à la tentative de la Régence de mieux s'insérer dans le commerce méditerranéen, le corso connaît trois sursauts successifs avec la contraction des échanges lors des guerres européennes de la Révolution et de l'Empire : en 1793, puis entre 1802 et 1810 et finalement après 1812, lorsque les navires de commerce algérois, tunisois et tripolitains sont définitivement exclus des ports européens. L'équilibre entre les deux rives de la Méditerranée qui ménageait la permanence du corso se rompt au début du XIXe siècle : après l'engagement de mettre fin à la traite pris au Congrès de Vienne et dans un contexte économique où le développement commercial ne s'accommode plus de l'insécurité maritime, les États européens agissent pour la première fois de concert. Comme le montre l'historien Daniel Panzac, l'expédition anglo-hollandaise menée en 1816 sous le commandement de Lord Exmouth marque un tournant décisif, mettant pratiquement fin au corso[91].

Notes et références

  1. "XVIe siècle - 2003 : année de l'Algérie", in revue Historia no 680, par l'historienne Georgette Elgey, 01/08/2003
  2. William Spencer, Islamic fundamentalism in the modern world, Twenty-First Century Books, 1995, ISBN 9781562944353, p. 73.
  3. Alain Spenatto, « La régence d 'Alger et le monde turc » sur Algerie ancienne
  4. Sophie Dulucq (dir.), Jean-François Klein (dir.), Benjamin Stora (dir.) et al., Les mots de la colonisation : XIXe-XXe siècles, Toulouse, Presses universitaires du Mirail, coll. « Les mots de », 2008, broché, couv. ill., 127 p. (ISBN 2858168938 et 978-2-85816-893-4)(ISSN 1629-5374) (notice BNF no FRBNF412278933) [lire en ligne] [présentation en ligne], p. 44 
  5. Smaïl Goumeziane, Ibn Khaldoun : 1332-1406 : un génie maghrébin, Paris, Non lieu, coll. « Personna grata », 2006, carte, couv. ill. en coul. ; 21 cm, 189 p. (ISBN 9981-896-82-9, 2-35270-001-9 et ISBN 9973-827-32-5) (notice BNF no FRBNF402193439) [lire en ligne] [présentation en ligne], p. 144 
  6. L'Algérie durant la période ottomane Mahfoud Kaddache ,Office des publications universitaires, 1998
  7. Charles-André Julien et Roger Le Tourneau (revue et mise à jour par), Histoire de l'Afrique du Nord : Tunisie, Algérie, Maroc, vol. 2 : De la conquête arabe à 1830, Paris, Payot, 1952, 2e éd., In-8°, cartes, plans, couv. ill., 367 p. (notice BNF no FRBNF32379159q) [lire en ligne], p. 292 
  8. Ambroise Queffélec, Yacine Derradji, Valéry Debov, Dalila Smaali-Dekdouk et Yasmina Cherrad-Benchefra, Le français en Algérie : lexique et dynamique des langues, Bruxelles, Duculot, coll. « Champs Linguistiques », 2002, broché, 24 cm, 590 p. (ISBN 2-8011-1294-1 et 978-2-8011-1294-6) (notice BNF no FRBNF388586087) [lire en ligne] [présentation en ligne], p. 17-18 
  9. Alban Dignat, « 1546 à 1830 : L'Algérie à la veille de la conquête française » sur Herodote.net
  10. Les régences barbaresques en Afrique du Nord, paragraphe "Les corsaires et la course en Méditerranée"
  11. Alger, Algérie : documents algériens Série culturelle : toponymie les appellations successives de l'Algérie 8 pages - n°74 - 30 novembre 1954
  12. Par Kamel Kateb, Benjamin Stora : Européens, « indigènes » et juifs en Algérie (1830-1962), Institut national d'études démographiques (France), p. 9
  13. Muḥammad ibn Muḥammad al-Tilimsānī (trad. Alphonse Rousseau), Chroniques de la régence d'Alger, traduites d'un manuscrit arabe intitulé : « El-Zohrat-el-Nayerat », Alger, Imprimerie du gouvernement, 1841, in-8°, 240 p. [lire en ligne], p. 204 
  14. Antoine de Juchereau de Saint-Denys, Considérations statistiques, historiques, militaires et politiques sur la régence d'Alger, Paris, Delaunay, 1831, In-8°, 328 p. [[[1] lire en ligne]], p. 98 
  15. Considérations statistiques, historiques, militaires et politiques sur la ... Par Antoine de Juchereau de Saint-Denys (baron), p.98
  16. Dictionnaire des dates, des faits, des lieux et des hommes historiques ou ... Par A.-L. d'Harmonville, p.118 livre en ligne
  17. Au forgeron de Batna Par Jean-Pierre Marin,Jean Deleplanque, p.37
  18. Confessions d'un archiviste algérien: Un regard constantinois : études ... Par Abdelkrim Badjadja, p.121 livre en ligne
  19. Louis Abadie, Oran et Mers el Kébir : vestiges du passé espagnol, SERRE EDITEUR, 2002 (ISBN 9782906431539) [lire en ligne] 
  20. note, le nombre comprend aussi les enfants et les femmes, voir Pierre Boyer, Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, p.94
  21. Pierre Boyer, Les renégats et la marine de la Régence d'Alger. In: Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, N°39, 1985. pp. 94, 96 et 99.livre en ligne
  22. a, b, c, d, e et f Docteur Thomas Shaw (trad. J. Mac Carthy), Voyage dans la régence d'Alger ou Description géographique, physique, philologique, etc., de cet état, Paris, Marlin, 1830, 2 tomes en 1 vol. ; in-18, 405 p. (notice BNF no FRBNF313617055) [lire en ligne] 
  23. Abel Hugo, France pittoresque ou Description pittoreque, topographique et statistique des départements et colonies de la France, vol. 3, Paris, Delloye, 1835, pl. et cartes gravées ; in-4° (notice BNF no FRBNF362795387) [lire en ligne], p. 259 
  24. Les mythes fondateurs de l'Algérie française Par Jean-François Guilhaume, p.69 livre en ligne,
  25. livre en ligne, Les mythes fondateurs de l'Algérie française Par Jean-François Guilhaume, p.69
  26. livre en ligne, Dictionnaire universel, géographique, statistique, historique et ..., Volume 5, p.570
  27. a, b, c, d et e Boyer Pierre. Le problème Kouloughli dans la régence d'Alger. In: Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, N°8, 1970. pp. 79-94. Lire en ligne
  28. Description géographique, physique, philologique, etc., de cet état Par Thomas Shaw,J. MacCarthy, p. 180, livre en ligne
  29. a et b Allouche-Benayoun et Doris Bensimon 1989, p. 18
  30. Allouche-Benayoun et Doris Bensimon 1989, p. 19, 20
  31. Allouche-Benayoun et Doris Bensimon 1989, p. 21
  32. Marc Côte, La ville et le désert : Le Bas-Sahara algérien, Paris, Karthala, coll. « Hommes et sociétés », 2005, broché, ill., cartes, graph., couv. ill. en coul. ; 24 cm, 306 p. (ISBN 2-84586-733-6 et 978-2845867338) (notice BNF no FRBNF40094476n) [[[2] lire en ligne]] 
  33. livre en ligne
  34. Voir notamment pour ce paragraphe et le suivant : Taïeb 2000, p. 36-46. Dr Louis Frank (1761-1825) (très antisémite et méprisant), Histoire de Tunis, p. 95, in L’Univers, Éd. Firmin Didot frères, Paris, 1850 (accessible dans Gallica). William Shaler, consul général des États-Unis à Alger, Esquisse de l’État d’Alger, p. 87, trad. de X. Bianchi, Libr. Ladvocat, Paris, 1830 (accessible dans Gallica). Mordecaï Manuel Noah (1785-1851), consul des États-Unis à Tunis, dans son récit Travels in England, France, Spain and Barbary states in the years 1813, 14 and 15, New York, Kirk and Mercein, 1819.
  35. De la domination turque dans l'ancienne régence d'Alger Par Walsin Esterhazy, p.168
  36. Bruno, Les Problèmes juridiques des minorités européennes au Maghreb, Éditions du Centre national de la recherche scientifique, 1968 [présentation en ligne] 
  37. Algaf.bravehot
  38. Pierre Boyer - Le problème Kouloughli dans la régence d'Alger, In: Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, no 8, 1970. p. 92 - Lire en ligne
  39. Annales tunisiennes, ou Aperçu historique sur la régence de Tunis Par Alphonse Rousseau, p. 252
  40. Algérie Par Rozet (Claude Antoine, M.), Ernest Carette, p.249 livre en ligne
  41. Recueil des Notices et Mémoires, Volume 13 Par Société archéologique du département de Constantine, p.49
  42. (fr) Alphonse Rousseau, Annales tunisiennes ou Aperçu historique sur la régence de Tunis, éd. Bastide, Alger, 1864, p. 160
  43. Henri Cambon, Histoire de la Régence de Tunis, éd. Berger-Levrault, Paris, 1948, p. 72
  44. Annales tunisiennes, ou Aperçu historique sur la régence de Tunis Par Alphonse Rousseau, p.268
  45. Voyage dans la régence d'Alger, ou Description du pays occupé ..., Volumes 1 à 2 Par Claude-Antoine Rozet, p.137 livre en ligne
  46. The Cruelties of the Algerine pirate: English slaves and other Européans at Algiers & Tunis, Captain Walter Croker, London, 1816
  47. tiziouzou-dz site officiel de la Wilaya de Tizi Ouzou
  48. M'Barek Redjala, « Kabyles » [archive], section 1 : « La Kabylie », Encyclopædia Universalis en ligne, 2011. Consulté le 4 mai 2011.
  49. Histoire Universelle, Depuis Le Commencement Du Monde Jusqu'à Présent, par Société des gens de lettres, publié par Moutard, 1784, p. 16 Ouvrage en ligne
  50. Maghreb2000, par Ali Farid Belkadi
  51. NOTICES ET MEMOIRES DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE DE LA PROVINCE DE CONSTANTINE 5e VOLUME DE LA DEUXIÈME SÉRIE 1871-1872, BnF ,p249
  52. Les Archs, tribus berbères de Kabylie:histoire, résistance, culture et démocratie,Youcef Allioui,L'Harmattan, 2006, p369
  53. a et b Ernest Mercier, Histoire de l'Afrique septentrionale (Berbérie) depuis les temps les plus reculés jusqu'à la conquête française (1830), t. 3, Paris, Ernest Leroux éditeur, 1868, in-8°, 627 p. (notice BNF no FRBNF30928326s) [lire en ligne] 
  54. Ernest Mercier, Histoire de la Berbérie, tome III, p. 515-516.
  55. a et b Monographie de l'Aurès. De Raoul Julien François de Lartigue Publié par Imprimerie à vapeur Marle-Audrino
  56. Revue africaine. Par Société historique algérienne. Publié par La Société, 1873, p. 148 livre en ligne
  57. livre en ligne
  58. Recueil des Notices et Mémoires, Volume 13 Par Société archéologique du département de Constantine, p.41
  59. Recueil des Notices et Memoires, Volume 13 Par Société archéologique du département de Constantine, p.50
  60. a, b, c et d Les oasis du Gourara (Sahara algérien) : Le Temps Des Saints, par Rachid Bellil, Institut national des langues et civilisations orientales Centre de recherche berbère. Édition : illustrated. Publié par Peeters Publishers, 1999 (ISBN 90-429-0721-5)
  61. Histoire de la conquète d'Alger: écrite sur des documents inédits et ... Par Alfred Nettement, p.136 livre en ligne
  62. livre en ligne
  63. Dictionary of Battles and Sieges: A-E, Tony Jaques, Greenwood Publishing Group, 2007, page 32
  64. a, b, c et d A. Berthet, Les naufragés de la "Marie Elisabeth" (22 avril 1882), G. Téqui, Paris, 1884, p.208
  65. a et b Roland Courtinat, La piraterie barbaresque en Méditerranée : XVIe ‑ XIXe siècle, SERRE EDITEUR, 2003, page 61
  66. a, b, c, d, e, f, g et h France. Ministère de la marine et des colonies, Revue maritime et coloniale / Ministère de la marine et des colonies, Librairie de L. Hachette (Paris), 1861-1896, page 663
  67. La Consulaire, Brest
  68. a, b, c, d, e, f et g France militaire, abel hugo, "la conquête d'alger", page 320, 1838
  69. A. Berthet, Les naufragés de la "Marie Elisabeth" (22 avril 1882.), G. Téqui, Paris, 1884, p.208
  70. Un contentieux à l’origine de la colonisation de l’Algérie - L'affaire Bakri-Busnach. Consulté le 12 mai 2010
  71. Attal 1996, p. 24
  72. Tous les ouvrages relatant la conquête d’Alger par les Français en 1830 traitent de ce conflit commercial. Cf. plus particulièrement, sur le rôle des familles Bacri et Busnach. Maurice Eisenbeth, Les Juifs en Algérie, esquisse historique depuis les origines jusqu’à nos jours, in Encyclopédie coloniale et maritime, Paris, 1937, p. 17-18, et Claude Martin, Les Israélites algériens de 1830 à 1902, Paris, 1936, p. 20-21.
  73. Pierre Montagnon, La conquête de l'Algérie, Pygmalion, 1986, p.50
  74. a et b La piraterie barbaresque en Méditerranée : XVIe-XVIIe siècle, Par Roland Courtinat, page 65, Serre éditeur, 2003
  75. Revue maritime et coloniale, Volume 76 Par France. Ministère de la marine et des colonies,France. Ministère de la marine, p.619
  76. a, b, c et d Relation de l'arrivée dans la Rade d'Alger du vaisseau de S.M. la Provence: sous les ordes de M. le comte de la Bretonnière, Thomas Xavier Bianchi, 1830
  77. la marine de Napoléon III
  78. Revue maritime et coloniale, Volume 76 Par France. Ministère de la marine et des colonies,France. Ministère de la marine, p.620
  79. a, b, c, d et e Petite histoire de l'Algérie (1830-1962): comment formez-vous le futur?, Par André Micaleff, Editions L'Harmattan, 1998, page 29
  80. Boutin : le Lawrence de Napoléon, espion à Alger et en Orient, pionnier de l'Algérie française, Jean Marchioni, Gandini, 2007, page 63
  81. Aperçu historique, statistique et topographique sur l'état d'Alger: à l'usage de l'armée expéditionnaire d'Afrique
  82. Léon Galibert, « L'Algérie ancienne et moderne » sur Algerie ancienne
  83. Article l’expédition d’Alger
  84. Pierre Boyer. Contribution à l'étude de la politique religieuse des Turcs dans la Régence d'Alger (XVIe-XIXe siècles). In: Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, N°1, 1966. p. 49. [Pierre Boyer, « Contribution à l'étude de la politique religieuse des Turcs dans la Régence d'Alger (XVIe ‑ XIXe siècle) », dans Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, vol. 1, no 1, 1966, p. 11-49 [texte intégral, lien DOI] 
  85. Abdeljelil Temimi, Le drapeau constantinois à l'époque de Hadj Ahmed, dernier Bey de Constantine, in Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée , Année 1973, Volume 15, Numéro 15-16, Note 2 page 323, Lire en ligne
  86. Jaume Ollé, Regency of Algiers, (en) Site crwflags
  87. Et probablement sur le Fort l'Empereur le 4 jullet 1830. cf. A Temimi, opus cité, p. 325
  88. A.Temimi, opus cité, p.325
  89. Cf. Jaume Ollé, (en) Site crwflags, et Firas Tayyib sur (ar) Site hukam
  90. Relation de la captivité et liberté du sieur Emmanuel d'Aranda , jadis esclave à Alger. Paris 1665 Lire en ligne
  91. « Bien sûr, dans les semaines qui suivent, Tripolitains, Tunisiens et Alégriens tentent à nouveau d'envoyer des corsaires mais cette fois l'élan est brisé et passé 1818, la course barbaresque est pratiquement morte ». Daniel Panzac, « La course barbaresque : les hommes, les navires, les pratiques (fin XVIIIe-début XIXe) », dans Sophie Linon-Chipon et Sylvie Requemora (dir.), Les tyrans de la mer: pirates, corsaires et flibustiers, Presses Paris Sorbonne, 2002, pp. 99-107.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Tal Shuval, « Remettre l'Algérie à l'heure ottomane. Questions d'historiographie », dans Revue des Mondes Musulmans et de la Méditerranée, no 95-98 « Débats intellectuels au Moyen-Orient dans l'entre-deux-guerres », avril 2002, p. 423-448 (ISBN 2-7449-0299-3)(ISSN 2105-2271) [texte intégral, lien DOI] 
  • Hocine Mezali, Alger, 32 siècles d'Histoire , ENAG/Synergie Ed., Alger 2000
  • Tal Shuval, La ville d'Alger vers la fin du xviiie siècle. Population et cadre urbain, Paris, CNRS Éditions, 1998, (présentation par Daniel Panzac)
  • Charles-André Julien, Histoire de l'Afrique du Nord, des origines à 1830, édition originale 1931, réédition Payot, Paris, 1994
  • Diégo de Haëdo, traduction H.D. de Grammont, Histoire des Rois d'Alger, édition originale Adolphe Jourdan - Alger 1881 - , réédition éditions Grand-Alger-Livres -Alger 2004.
  • Corinne Chevallier, Les trente premières années de l'État d'Alger 1510-1541, OPU, Alger 1988
  • Jean-Louis Belachemi, Nous, les frères Barberousse, corsaires et rois d'Alger, Fayard, Paris 1984
  • Pierre Boyer, « Les renégats et la marine de la Régence d'Alger », dans Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, no 39 « Les Ottomans en Méditterranée - Navigation, diplomatie, commerce. », 1985, p. 93-106 [texte intégral, lien DOI] 
  • Pierre Boyer, « Historique des Béni Amer d'Oranie, des origines au Senatus Consulte. », dans Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, no 24, 1977, p. 39-85 [texte intégral, lien DOI]  (période ottomane - pp. 48-58)
  • Pierre Boyer, « La révolution dite des « Aghas » dans la régence d'Alger (1659-1671) », dans Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, no 13-14 « Mélanges Le Tourneau. I. », 1973, p. 159-170 [texte intégral, lien DOI] 
  • Pierre Boyer, « Le problème Kouloughli dans la régence d'Alger », dans Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, no 8 « Actes du IIe Congrès International d'Études Nord-Africaines. », 1970, p. 79-94 [texte intégral, lien DOI] 
  • Pierre Boyer, « Contribution à l'étude de la politique religieuse des Turcs dans la Régence d'Alger (XVIe ‑ XIXe siècle) », dans Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, no 1, 1966, p. 11-49 [texte intégral, lien DOI] 
  • Albert Devoulx, Conservateur des Archives arabes du Service de l’Enregistrementet des Domaines, à Alger, Membre de la Société historique Algérienne, Correspondant de la Société Académique du Var Le raïs Hamidou: notice biographique sur le plus célèbre corsaire algérien du XIIIe siècle de l'hégire, Dubos Frères, 1859
  • Muḥammad ibn Muḥammad al-Tilimsānī (trad. Alphonse Rousseau), Chroniques de la régence d'Alger, traduites d'un manuscrit arabe intitulé : « El-Zohrat-el-Nayerat », Alger, Imprimerie du gouvernement, 1841, in-8°, 240 p. [lire en ligne] 
  • Albert Devoulx, La Marine de la Régence d'Alger, en ligne sur le site Algérie-Ancienne
  • Docteur Shaw, voyage dans la Régence d'Alger, 1830, en ligne sur le site Algérie-Ancienne
  • Correspondance des Consuls d'Alger (1690-1742), en ligne sur le même site
  • Mémoires du Chevalier d'Arvieux, 1735, tome V, même site
  • Haedo, de la captivité à Alger, même site
  • E. Rouard de Card, Traités de la France avec les pays de l'Afrique du Nord, 1906, même site
  • Emmanuel d'Aranda Relation de la captivité et liberté du sieur Emanuel d'Aranda
  • Daniel Panzac, Les esclaves et leurs rançons chez les barbaresques (fin XVIIIe - début XIXe siècle)
  • Xavier Labat Saint-Vincent, ingénieur d'études à l'université Paris IV Sorbonne La course et le corso en Méditerranée du XVIe au XIXe siècle; Les régences barbaresques en Afrique du Nord Malte et le commerce maritime au XVIIIe siècle
  • À propos de la mosquée d'Ali Bitchnin
  • H. D. de Grammont Histoire d'Alger sous la domination turque, Paris 1887
  1. Élément de la liste numérotée

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