Récupération de l'eau de pluie

Récupération de l'eau de pluie

La récupération d'eau de pluie consiste en la mise en place d'un système pour stocker l'eau pluviale et l'utiliser, par la suite, de manière collective ou individuelle.

Elle nécessite une installation qui peut varier dans sa complexité suivant l'utilisation finale (à but de consommation comestible ou non).

Sommaire

Quelques chiffres

  • Une douche d’une durée moyenne de 5 minutes, utilise 50 à 60 litres d’eau, tandis que un bain consomme 100 à 110 litres.
  • 2,5% de consommation totale en eau soit 3 à 6 litres servent à boire et cuisiner. Les toilettes à elles seule envoient directement dans les égout 1/3 de l'eau potable<réf name="WWF">(fr)Vivons l'eau sur le site du WHARF</réf>. L'essentiel des besoins d'un foyer (dans un pays riche, et où il pleut suffisamment) pourrait donc être satisfait par la récupération d'eau de pluie.
Consommation par poste<réf amen="WHARF"/>:
 % Poste
35% Bains et douches
35% WC
14% Lessives
2.5% Boire et cuisiner
6.5% Divers (nettoyage, jardin...)

En Belgique

  • En Belgique, les ménages utilisent environ un tiers de la consommation globale d’eau.
  • Chaque habitant consomme en moyenne 120 litres d'eau par jour.
  • Environ 50 et 80% (respectivement pour les Régions flamande et wallonne) de l’eau de distribution provient du sous-sol. Dans de nombreuses régions, cette pratique entraîne un abaissement des nappes phréatiques, ce qui a des conséquences néfastes sur les écosystèmes.

Coût de l'eau

En 2011, le montant de la facture en eau pour la Belgique varie entre 113 et 372 Euros par an et prend en charge les frais d'entretien de l'infrastructure, la protection des captages, et une partie des dépenses nécessaires à l'épuration[1].

En France

Eau pluviale

Article détaillé : Eau pluviale.

On constate que l'eau de pluie a des caractéristiques bio-chimiques assez proches d'une eau potable et même bio-compatible sans aucun traitement. Néanmoins, il existe une relative contamination de l'eau de pluie au contact de gaz (oxydes d’azote, de soufre), de particules souvent riches en matériaux lourds et des différents aérosols relâchés par les activités humaines.

L’eau de pluie se charge aussi de substances posées sur les toits (excréments d’oiseaux, feuilles, particules de poussière) ou dans la citerne d’eau dans lequel elle sera stockée.

Dès lors, l’eau de pluie n’est pas potable. Cependant, il est possible de purifier celle-ci. Mais sa consommation ne peut être recommandée que si la technique de filtration est parfaite.

L’eau de pluie légèrement purifiée peut servir à quantité d’autres applications. On peut facilement utiliser l'eau de pluie pour les toilettes, l'arrosage du jardin, le nettoyage, ou la lessive.

Utilisation

Le remplacement du flotteur horizontal par deux flotteurs verticaux permet d'alimenter la chasse d'eau par l'un ou l'autre des deux circuits sans nécessité de déconnexion

La récupération d'eau de pluie peut se faire à plusieurs destinations.

Dans les utilisations non comestibles :

  • Arrosage des plantes, pelouses (principalement l'été en période de restriction d'eau), lavage voiture, mise à niveau de la piscine ;
  • Alimentation d'un « jardin pluvial » épurant l'eau avant de l'infiltrer vers la nappe (éventuellement en sortie de trop-plein d'une cuve de récupération)
  • Alimentation des toilettes ou de la machine à laver (dont les eaux grises pourront éventuellement être épurées par lagunage naturel ou marais filtrant ;
  • Nettoyages divers (sols, extérieur...)

Dans les utilisations comestibles (non autorisé pour l'instant en France) :

  • Consommation de l'eau pour boire ;
  • Douches, bains ;
  • Lave-vaisselle ;
  • ...

Dans une habitation, pour des raisons de sécurité sanitaire, l'eau de pluie et l'eau de ville (fournie par les services de la ville) doivent circuler dans deux réseaux de plomberie différents, et donc disposer avant les toilettes ou la machine à laver d'un système de dis connexion réglementaire pour éviter toute pénétration d'eau de pluie dans le réseau d'eau de ville[2] a comparé les capacités de rétention/épuration d'engrais contenus dans l'eau de ruissellement, sur quatre types de systèmes commercialisés aux États-Unis contenant chacun au moins trois types distincts de plantes. L'eau ruisselant sur des plates-formes expérimentales végétalisées a été retenue par le substrat pour 38,6% (pour le support Xeroflor) à 58,1% (pour le support Siplast).
C'est l'épaisseur du substrat plutôt que de système de drainage ou le type de flore qui expliquait le mieux la capacité de rétention d'eau, ainsi que la teneur en humidité du substrat juste avant une pluie[3].
Le chauffage urbain et la Pollution routière étant sources de NOx pouvant former des nitrates en se combinant avec l'ozone, il était intéressant de mesurer la capacité des terrasses végétalisées à épurer les nitrates. Qualitativement ; dans l'eau de ruissellement, les taux de phosphores étaient comparables pour les 4 systèmes, mais 314 jours après l'application d'engrais, les taux de nitrates de l'eau de ruissellement n'étaient que de 0,22 ppm (après passage sur le Sarnafil planté de plantes indigènes) et de 22,7 ppm au sortir des dalles de Xeroflor ensemencés par du sédum[3].

Les filtres

Avant de parvenir dans la citerne, l'eau doit idéalement être filtrée ; au moins par un filtre primaire. Il en existe plusieurs types :

Filtres non auto-nettoyants

C'est par exemple sous de la gouttière, un petit bassin de décantation qui retient les matières solides et dont le trop-plein alimente la citerne. Ce bassin sera nettoyé quelquefois par an (en siphonnant par exemple). Ce système n’est pas recommandé car devant être régulièrement nettoyé, et vidé en cas de gel prolongé.

Filtres auto-nettoyants

Ces filtres sans entretien laissent l’eau s’écouler au travers d’un fin tamis en acier inoxoxydable. Ils ont deux ouvertures ; une par laquelle s’écoule l’eau filtrée qui poursuit son chemin vers la citerne, l’autre par laquelle s’écoule l’eau souillée qui élimine ainsi environ 10 % de la quantité totale d’eau. Les feuilles y sont emportées par l’eau qui s’écoule vers une sortie de décharge. Il existe différents types de filtres :

-Filtre automatique à tamis horizontal
-Filtre cyclone
-Filtre collecteur (installé dans la gouttière)

Un deuxième filtre primaire peut être placé entre la citerne d’eau de pluie et la pompe pour retenir les matières solides en suspension. Il contient généralement une cartouche en gaine de nylon, lavable toutes les 2 à 3 semaines.

Choix de la cuve

Il existe sur le marché des dizaines de cuves de récupération d’eau répondant à différents besoins (pour la maison, le jardin, le lavage de la voiture…)

  • Le choix du volume se fait selon la place disponible et les objectifs d'utilisation de l'eau de pluie
  • Il tient également compte de la quantité d'eau de pluie potentiellement récupérable, selon la pluviométrie locale, et le type de pluie (grosse pluie peu régulière ou bruines fréquentes).
Deux types de matériaux sont disponibles sur le marché[1]:
Matières synthétiques Béton
Belgique: Pas de label Belgique: De préférence avec label BENOR (obligatoire en Flandre).
Plus légères que le béton : peuvent être placées sans l’aide d’une grue; Plusieurs petits réservoirs peuvent être placés en série dans une cave existante. Doit être installée à l’aide d’une grue. Les parois et le fond doivent être d’une seule pièce.
On peut prévoir une fine couche de gravier, dans laquelle certains micro-organismes peuvent spontanément s’installer. Ceux-ci dégradent les petites impuretés qui se trouvent dans l’eau. Cette couche de gravier, si elle est importante permet également d’éviter que la citerne ne soit poussée vers le haut suite à la pression de l’eau souterraine en cas de remontée de nappe phréatique autour d'une cuve vide. Sur les parois et sur le fond s’installent de micro-organismes qui dissolvent les petites impuretés présentes dans l’eau de pluie.
On peut installer des pierres calcaires dans la citerne : celles-ci neutraliseront l’acidité des eaux de pluie, ce qui est nécessaire pour éviter la corrosion des conduites d’eau si elles sont métalliques. Le béton neutralise l’acidité de l’eau de pluie, mais certains ciments peuvent contenir des métaux lourds.
Une citerne en matières synthétiques est plus onéreuse mais sa pose est plus aisée, même dans un jardin situé à l’arrière de la maison. Les modèles carrés peuvent passer dans l’ouverture d’une porte. Les citernes en béton préfabriquées constituent souvent l’option la moins onéreuse si l’installation peut se faire dans un endroit accessible au camion et à la grue.

La citerne correctement installée peut fonctionner pendant plus de dix ans avant d’être nettoyée. Les micro-organismes exercent un rôle de nettoyeurs.

Il ne faut pas, lors du nettoyage, frotter les parois, car il faut beaucoup de temps avant que les micro-organismes (biofilm) ne s’y réinstallent.

Les sédiments qui se serait éventuellement déposée sur le fond sous forme de vase (milieu plus anoxique) doivent être éliminés.

Micro-crépine

Une micro-crépine équipée d’un flotteur permet de puiser l’eau environ une dizaine de cm sous la surface et d’éviter ainsi que les impuretés stagnantes au fond du réservoir et flottantes ne soient entraînées vers la pompe. Le puits est muni d’un trop-plein pour éviter les inondations. En effet quelques dizaines de fois par an, le puits déborde. Ainsi le biofilm ou la fine pellicule de poussière accumulée en surface sont régulièrement évacués.

On connectera de préférence le trop-plein à un puits d’infiltration, un bassin d’infiltration, un fossé ou un étang, afin de permettre à l’eau excédentaire de s’infiltrer dans le sol. En Suisse et dans certains États de la République fédérale d’Allemagne, il s’agit là d’une obligation légale. Ne raccorder le trop-plein à l’égout que s’il n’existe vraiment aucune autre option. Si tel est le cas, il faudra munir le trop-plein d’un système empêchant l’eau venant de l’égout de refluer dans le puits, ce qui pourrait arriver si l’égout est saturé suite à une violente averse ou en cas de précipitations prolongées[1].

Pompe de distribution

Par un circuit séparé, une pompe distribue l’eau de pluie dans la maison. Il existe divers types de pompes, qui ont chacun leurs avantages et leurs inconvénients (voir tableau). On peut éventuellement placer après la pompe un filtre mécanique qui retiendra toutes les petites particules de poussière (ces filtres sont munis de cartouches renouvelables ou en mode automatique avec mécanisme de refoulement). Avantages Inconvénients[1].

Comparatif systèmes de pompe[1]:
Système Avantages Inconvénients
Pompe d’évacuation Aucun Chère; demande un entretien intensif
Pompe centrifuge avec groupe hydrophore Bon marché et fiable Bruyante; risque de développement de bactéries sur la membrane du réservoir
Pompe centrifuge électronique à vitesse variable Moins bruyante; possède un système empêchant la pompe de s’assécher Plus onéreuse
Pompe centrifuge immergée. Silencieuse, permet de gagner de la place car posée sur le fond du puits Plus onéreuse

En cas de sécheresse prolongée, la citerne se vide, il faut alors pouvoir se connecter à l’eau de distribution. L'alimentation de la citerne se fait manuellement ou automatiquement: Un senseur de niveau qui mesure en permanence le niveau d’eau, émet un signal au système de commande, celui-ci remplit la citerne, avec l’eau de distribution: la quantité nécessaire pour une journée.

Il est interdit d’installer une liaison fixe entre le système d’eau de pluie et le circuit alimenté en eau de distribution, ceci afin d’éviter que l’eau de pluie moins pure ne se mélange à l’eau de distribution. Il faut donc pouvoir séparer complètement les deux systèmes en connectant chaque vanne d’alimentation à deux canalisations différentes, munies chacune de son propre robinet.

Infiltrer l’eau de pluie

  • L’eau de pluie s’écoule bien souvent le long de surfaces étanches comme les parkings, les trottoirs et la voirie pavée ou goudronnée. Il en résulte que par endroits, l’eau de pluie ne parvient plus à s’infiltrer dans le sol pour alimenter la nappe phréatique. Bien souvent, un tel phénomène conduit à l’abaissement des nappes phréatiques. Le milieu naturel en pâtit, tandis que l’approvisionnement en eau potable peut se trouver menacé.
  • En cas de fortes précipitations, les collecteurs ne parviennent pas toujours à absorber les énormes quantités d’eau de pluie qu’ils reçoivent, ce qui constitue un autre problème. L’eau polluée se trouvant dans les collecteurs peut de la sorte aboutir dans les cours d’eau. Les efforts menés en vue d’épurer les eaux de surface peuvent s’en trouver en partie compromis. Lorsque l’eau de pluie s’écoule trop rapidement, elle peut en outre provoquer des inondations en aval.
  • Enfin, il est plus difficile de traiter les eaux usées lorsqu’elles sont diluées par les eaux de pluie. Dans les stations d’épuration, ce sont les bactéries qui se chargent de purifier les eaux usées. Elles se nourrissent des particules de saletés et les dissolvent. Lorsque de l’eau de pluie est mélangée aux eaux d’évacuation, ces bactéries ne peuvent plus fonctionner de manière optimale, car elles ne trouvent pas suffisamment de nourriture. C’est la raison pour laquelle de nombreuses stations d’épuration souffrent d’un rendement insuffisant.

Il faut toujours bien réfléchir et étudier les conditions locales avant d’installer un système d’infiltration et demander éventuellement l’avis de spécialistes. Il est déjà possible d'aider l’eau de pluie à s’infiltrer dans le sol en adaptant le recouvrement des abords. Voici les matériaux dont on dispose à cet effet :

  • Graviers
  • Dolomies
  • Pavés espacés de 2 à 3 cm
  • Dalles en béton perméables
  • Dalles en béton pour gazon
  • Dalles en polyéthylène pour gazon
  • Écorces

Systèmes plus élaborés

  • Bassin d’infiltration composé de blocs en polypropylène à structure alvéolaire en nid d’abeilles.
  • Puits ou un tuyau d’infiltration. Si vous disposez de l’espace nécessaire.

Le bassin d’infiltration constitue la solution la plus aisée. Ce système permet de stocker l’eau temporairement afin de la laisser s’infiltrer. De plus, il crée une zone humide dans votre jardin, très intéressante d’un point de vue écologique[1].

Jardin de pluie

Article détaillé : Jardin de pluie.

Obligations, primes, incitants fiscaux

En France

La législation sur les citernes est exposée plus loin.

Des incitations fiscales ont été mises en place en mai 2007 pour l'achat d'un système de récupération d’eau de pluie pour usages extérieurs :

  • Une TVA à 5,5% sur les équipements (si l'habitation a plus de deux ans).
  • Une crédit d'impôts égal à 25% des dépenses en équipements[4] (hors pompe et dans la limite de 8 000 € pour une personne seule, 16 000 € pour un couple).


La loi sur le crédit d'impôt lié à la récupération d'eau de pluie a évolué en 2008. L'usage des eaux pluviales dans les toilettes, et dans les machines à laver est autorisé[5].

Certaines collectivités locales encouragent aussi l'installation de système de récupération des eaux de pluie, comme la Lorraine, qui subventionne ces installations jusqu'à 750 € ou Lille, qui attribue une prime à l'installation d'équipements de récupération d'eau pluviale de 100 € par m3 d'installation.

En Belgique

Obligations en Belgique

  • Bien que la Région wallonne n’oblige pas l’installation d’une citerne d’eau de pluie, une commune sur cinq la demande. En Régions flamande et Bruxelles-Capitale, par contre, l’installation d’une citerne est obligatoire si vous construisez ou rénovez (sauf si la façade de la maison a moins de 6 m de largeur ou la parcelle moins de 3 ares).
  • Une petite dizaine de communes de Wallonie offrent une prime allant jusqu’à environ € 500.
  • En Flandre vous bénéficierez d’une prime dans la plupart des communes, non seulement pour les citernes mais aussi pour l’installation d’un bassin d’infiltration. La Région octroie également une prime si la commune a signé la ‘convention environnementale’ et si l’installation d’eau de pluie est conforme au Code de bonne pratique (ce qui fait l’objet d’un contrôle par la commune). Dans certains cas, les provinces flamandes octroient une troisième prime. Le montant total peut dans certains cas s’élever à € 1.000.
  • A Bruxelles, la région octroie une prime si votre bien est situé dans le périmètre de développement renforcé du logement.
Pour l'infiltration
  • Seule la Région de Bruxelles-Capitale a une exigence : la zone de recul et la zone de cours et jardins doivent comporter ensemble une surface perméable d’au moins 50% de leur surface cumulée. Cette surface perméable est en pleine terre, plantée ou recouverte de matériaux perméables.
  • Seule la Région flamande octroie des primes pour un bassin d’infiltration[1].

Coût d'une installation

La récupération d'eau de pluie peut se révéler un système simple et peu couteux à mettre en place (1 500 € pour un équipement minimum) et permettre de ne plus utiliser de l'eau “potable” (donc traitée) pour les toilettes, ou encore l'arrosage du jardin. L'eau récupérée peut aussi servir à la confection de l'unique plat gastronomique du pays: les frites. Une installation plus sophistiquée permet de vivre en autarcie complète (filtrage, multiples cuves). Pour des coûts allant de 6 000 € à 9 000 € posé par un professionnel. Le coût d'installation par un professionnel tend à augmenter considérablement le devis mais pour une installation plus performante et surtout plus sure.

Législation en France

En France, l'Arrêté du 21 août 2008 relatif à la récupération des eaux de pluie et à leur usage à l'intérieur et à l'extérieur des bâtiments[6],[7], vise à favoriser la récupération de l'eau de pluie, et fixe le champ d'applications et les modalité d'exécution des installations.

Sa philosophie est que si la récupération des eaux de pluie est une mesure utile parmi d’autres dans le cadre d’une stratégie d’optimisation de la ressource, il convient de mettre en place les dispositifs de façon prudente, compte tenu de risques potentiels pour la santé publique.

L'arrêté est l'un des textes d’application de la loi sur l'eau du 30 décembre 2006.
Un autre texte doit : l’arrêté relatif au crédit d'impôt. Le texte définit « les conditions d’usage de l’eau de pluie récupérée en aval de toitures inaccessibles, dans les bâtiments et leurs dépendances, ainsi que les conditions d’utilisation, d’entretien et de surveillance des équipements nécessaires à leur récupération et utilisation. » (par toitures inaccessibles, il faut entendre les couvertures ne recevant aucun public).

Loi Grenelle II

En 2010, la Loi Grenelle II[8] précise que (hors certains périmètres de protection (dont ZPPAUP ; zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager) ; {{– Nonobstant toute disposition d'urbanisme contraire, le permis de construire ou d’aménager ou la décision prise sur une déclaration préalable ne peut s'opposer à l'utilisation de matériaux renouvelables ou de matériaux ou procédés de construction permettant d’éviter l'émission de gaz à effet de serre, à l'installation de dispositifs favorisant la retenue des eaux pluviales ou la production d'énergie renouvelable correspondant aux besoins de la consommation domestique des occupants de l'immeuble ou de la partie d'immeuble concernés. La liste des dispositifs, procédés de construction et matériaux concernés est fixée par voie réglementaire. Le présent alinéa ne fait pas obstacle à ce que le permis de construire ou d'aménager ou la décision prise sur une déclaration préalable comporte des prescriptions destinées à assurer la bonne intégration architecturale du projet dans le bâti existant et dans le milieu environnant}} .

Des règles relatives à l’utilisation des eaux de pluie

  • Le texte autorise la collecte des eaux de pluie, mais en limite l’usage. L’eau de pluie collectée à l’aval de toitures inaccessibles peut être utilisée pour des usages domestiques extérieurs au bâtiment : arrosage, fontaines, etc. L’arrosage des espaces verts accessibles au public ne pourra l’être qu’en dehors des périodes de fréquentation du public.
  • En ce qui concerne les usages domestiques intérieurs, les limites sont importantes : d’une part les toitures ne doivent pas être en amiante-ciment ou en plomb ; d’autre part, l’eau collectée ne peut être utilisée que pour les sanitaires et le lavage des sols. Pas question de la boire ou de s’en servir pour se laver!
  • Autre autorisation : ceux qui souhaiteraient laver leur linge avec de l’eau de pluie doivent le déclarer auprès du ministère en charge de la santé, et doivent mettre en œuvre des dispositifs de traitement de l’eau adaptés, à titre expérimental.
  • Certains établissements n’ont pas le droit de mettre en place ce genre de dispositif : les établissements de santé et établissements, sociaux et médicaux (sociaux, hébergement de personnes âgées), les cabinets médicaux, cabinets dentaires, laboratoires d’analyses de biologie médicale et des établissements de transfusion sanguine ou les crèches, écoles maternelles et élémentaires.

Enfin, les usages professionnels et industriels de l’eau de pluie sont autorisés à l’exception de ceux qui requièrent l’emploi d’eau destinée à la consommation humaine telle que définie au Code de la santé publique.

Des règles relatives à la mise en place des dispositifs de récupération

L’arrêté précise un certain nombre d’obligations relatives aux dispositifs à mettre en place pour récupérer et conserver l’eau, ainsi que pour la mettre à disposition des individus. Les prescriptions générales, quelle que soit l'utilisation, sont détaillées dans l'article 2 :

  • Stockage à la pression atmosphérique.
  • Matériaux inertes à l'eau de pluie.
  • Grille antimoustique de mailles de 1 millimètre au maximum.
  • Disconnexion avec le réseau public d'eau potable par surverse totale avec garde d'air.
  • Trop-plein calibré avec clapet anti-retour si raccordement avec les égouts.
  • Affichage « eau non potable ».

Eau non-potable

  • Il est interdit de raccorder le réseau d’eau de pluie avec le réseau de distribution d’eau destinée à la consommation humaine.
  • Les points de soutirage d’eau de pluie doivent présenter une plaque de signalisation qui comporte la mention "eau non potable" et un pictogramme explicite.
  • Des dispositifs de filtration doivent être mis en place pour l’usage domestique à l’intérieur.
  • On installe des mécanismes pour éviter les élévations de température (développement des bactéries)
  • On affiche clairement sur les canalisations que l’eau n’est pas potable (pour éviter les branchements erronés sur le réseau public).
  • Pour éviter que les gens confondent différents types d’eau, il est interdit de mettre à disposition dans la même pièce (sauf les caves, les sous-sols ou les pièces annexes à l’habitation).
  • Pour éviter les problèmes en cas de fortes précipitations, un système de trop-plein doit permettre d’évacuer l’eau en surplus.
  • On doit vérifier tous les 6 mois la propreté, la signalisation et la déconnexion du réseau d’eau de pluie.
  • Les filtres et les cuves de stockages doivent être nettoyés tous les ans.
  • Un carnet sanitaire doit être tenu à jour, avec le plan des installations, une fiche de mise en service, le listing des opérations d'entretien réalisées et le relevé mensuel du « système d'évaluation des volumes d'eau de pluie utilisés à l'intérieur des bâtiments raccordés au réseau de collecte des eaux usées ».

L'arrêté rappelle également l'obligation de déclaration d'usage en mairie prévue par l'article R.2224-19-4 du CGCT avec l'identification du bâtiment et l'évaluation des volumes utilisés à l'intérieur des bâtiments.

Pourquoi toutes ces contraintes

  • Si l'on peut se féliciter de ce qu'un cadre légal permette désormais d'encadrer des pratiques de recyclage qui avaient déjà cours, il faut maintenant s'assurer que sa mise en œuvre préservera les consommateurs de toute confusion et de tout risque sanitaire.
  • La récupération de l’eau de pluie est évidemment sympathique. Elle semble participer de ces petits gestes que nous souhaitons tous faire, afin d’améliorer la situation de l’environnement. Elle comporte aussi d’autres avantages : l’eau n’est pas calcaire et l’on peut se constituer des réserves en cas de sécheresse.
  • Cependant, contrairement aux idées reçues et aux imaginaires bien ancrés, l’eau de pluie n’est ni pure ni potable, même si elle est en théorie très proche de l’eau douce.
  • En effet, l’eau de pluie, avant de tomber dans nos toits et rues, subit la contamination des gaz, particules, aérosols provenant de l’activité humaine. Elle contient donc outre de la poussière, des ions inorganiques en provenance de la mer (Calcium, Magnésium, Sodium, Potassium, Chlore, SO4, cuivre, zinc, plomb). On y retrouve évidemment toutes les particules et pollutions urbaines issues des industries et des gaz d’échappement des voitures (Dioxyde de carbone, NOx, SOx). On y trouve aussi des pesticides, parfois en grandes concentrations. Le docteur René Seux, Professeur à l'école nationale de santé publique, explique comment ils peuvent se retrouver dans l’atmosphère : « Les départs » ont lieu lors de l'application (dérive) puis dans les jours qui suivent l'épandage (transfert sol/air). Les pesticides se trouvent alors sous forme gazeuse ou particulaire, susceptibles d'être entraînés dans l'eau de pluie. » Le docteur cite des résultats pour 1996 et 2000 sur la Bretagne : « les concentrations pour l'atrazine et l'alachlore, qui sont les deux principaux pesticides du maïs, peuvent atteindre 10, 20, voire plus de 200 fois les normes tolérées pour l'eau potable ! »
  • Il faut aussi savoir que la pollution par pesticides se déplace : « À Paris, les concentrations sont égales à celles constatées à 100 km de la capitale ».
  • Il faut aussi penser aux pluies acides.
  • Mais il y a un autre risque, dû aux souillures du toit, par des mousses, des déjections animales, mais aussi au stockage dans des citernes.
  • Au final, selon un avis du Conseil supérieur d’hygiène publique de France, rendu public en septembre 2006, l’eau de pluie doit être utilisée avec précaution.
  • Il peut être dangereux de la boire, comme chacun sait. Le problème, c’est que l’expérience d’autres pays montre que des bricoleurs finissent toujours par installer une arrivée d’eau polluée sur le réseau.
  • D’autre part, si l’arrêté paraît aussi pointilleux, c’est que des insuffisances d’entretien posent parfois des problèmes de mélange entre les réseaux, l’eau pluviale non traitée contaminant l’eau traitée.
  • Il va donc être nécessaire, outre les recommandations techniques concernant les dispositifs eux-mêmes, de développer la formation et la qualification des professionnels et d’encadrer le contrôle et le suivi de ces installations, en instaurant des systèmes de déclaration et de surveillance par des organismes tiers. En outre un certain nombre de bâtiments n’obtiendront pas l’autorisation d’utiliser de l’eau non potable, qu’il s’agisse des industries agro-alimentaires, des établissements de santé ou des crèches.

Bibliographie

  • Lune au Sylvie - Récupérer l'eau de pluie, Éditions Ulmaire, 140 p,novembre 2008
  • Bertrand Gonfliez - Utiliser l'eau de pluie, Éditions Girolles, 2008, 130 p. (ISBA 978-2-212-12275-6)

Notes et références

  1. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte ; aucun texte n’a été fourni pour les références nommées WWF.
  2. En France : Réglementation sanitaire et départementale, article 16-3</réf>.

    L'eau récupérée du toit

    Procédé simple de filtration et récupération d'eau de pluie à partir de tuyaux et raccords PIC du commerce

    Tous les types de toits ne conviennent pas à la collecte d’eau de pluie:

    50%;"
    Taux de récupération en eau de pluie des toits par type de couverture<réf amen="WHARF"/>:
    Type de toit Taux de récupération
    Toit plat recouvert de gravier 60 %
    Toit plat recouvert de matière synthétique ou de bitume (Rowling) 70 - 80 %
    Toit plat recouvert de gazon ou d’autres plantes 20 %
    Toit en pente recouvert de panneaux ou de tuiles 75 - 95 %
    Toit en pente recouvert de matière synthétique ou de bitume 80 - 95 %
    Toit en pente recouvert de gazon ou d’autres plantes 25 % en moyenne (très variable selon le type de substrat et la pluviométrie)

    Le taux de récupération donne une idée approximative de la quantité d’eau de pluie que l’on peut effectivement collecter selon le type de toit. Un taux de 60 % signifie que vous pourrez collecter 60 % de l’eau de pluie et que les 40 % restants seront perdus par évaporation, transpiration, etc.

    le cas des toitures ou terrasses végétalismes

    Pour les raisons, éthiques, environnementales, économiques et esthétiques, les toits verts couverts d'une couche de végétation extensive (sédums majoritairement) sont de plus en plus répandus.


    Une étude<réf amen=ToitVertsUSA2004>M.A. Monterrey, D.B. Rose, C.E. Rush, D.K. Ruisselle, Runologue water quantity and qualité froc green rouf systèmes ; ISIS Acta Horticulture 639: XVIE International Horticulture Congres: Expansion Soles for Horticulture in Improving Human Well-Being and Life Quality, Toronto, Canada, 30 juin 2004 ; ISBN:978-90-66057-27 (Résumé)
  3. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte ; aucun texte n’a été fourni pour les références nommées ToitVertsUSA2004.
  4. Pour des informations plus détaillées sur le crédit d'impôts lire le BULLETIN OFFICIEL DES IMPÔTS n°96 du 3 AOÛT 2007 et le Journal Officiel n° 105 du 5 mai 2007 page 8022 texte n° 67.
  5. Détails sur le crédit d'impôt lié à la récupération des eaux pluviales.
  6. Arrêté du 21 août 2008 relatif à la récupération des eaux de pluie et à leur usage à l'intérieur et à l'extérieur des bâtiments sur [1]
  7. La récupération de l'eau de pluie sur developpement-durable.gouv.fr
  8. Loi Grenelle II ; Cf. Art. L. 111-6-2., voir page 12/308

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • (fr)

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