Rivarol (hebdomadaire)

Rivarol (hebdomadaire)
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Rivarol
Pays France
Langue Français
Périodicité Hebdomadaire
Genre Politique
Prix au numéro 3,50 €
Date de fondation 18 janvier 1951
Éditeur Paris

Propriétaire SARL Éditions des Tuileries
Directeur de publication Jérôme Bourbon
Directeur de la rédaction Jérôme Bourbon
ISSN 0035 56 66
Site web www.rivarol.com

Rivarol est un hebdomadaire français se réclamant de l'opposition nationale et européenne et classée à l'extrême-droite, fondé en 1951 par René Malliavin[1].

Sommaire

Nom du journal

Le nom du journal fait référence au pamphlétaire contre-révolutionnaire français Antoine de Rivarol, émigré en juin 1792. Le journal porte en exergue une citation d'Antoine de Rivarol : « Quand les peuples cessent d'estimer, ils cessent d'obéir ».

Origine du journal

René Malliavin, plus connu sous le pseudonyme de Michel Dacier, avait déjà fondé en décembre 1944 le mensuel Questions actuelles qui devint dès janvier 1947 Écrits de Paris, conçu comme un organe de résistance au « résistantialisme » alors triomphant. Il milita pour l'amnistie des personnes visées par l'Épuration dont il dénonça les « crimes ».

Rivarol est l'héritier direct de La Fronde[2], brûlot d'extrême droite de Maurice Gaït, Julien Guernec, Antoine Blondin et Ben, à l'audience ultra-confidentielle et financé par l'industriel Philippe Wolf[3],[4].

Idéologie du journal

  • Organe se présentant comme « antisystème » dès sa fondation, Rivarol a combattu la Ve République après la chute de la IVe.
  • L'antisémitisme y est présent depuis sa fondation[5].
  • Rivarol soutient par ailleurs le « droit à la libre expression » des partisans du « révisionnisme »[6] pour lesquels le journal a parfois exprimé des sympathies. Il lui arrive selon l'association belge RésistanceS de faire l'apologie d'anciens nazis[7].
  • L'une des originalités du titre au sein de la presse de droite radicale a longtemps été l'engagement européen de Rivarol dont les options de politique étrangère étaient proches de celles du Mouvement républicain populaire. Rivarol a notamment fait campagne pour la Communauté européenne de défense (CED), s'opposant ainsi à Jeune Nation. Son sous-titre initial, « Hebdomadaire de l'opposition nationale », est devenu ensuite « Hebdomadaire de l'opposition nationale et européenne » afin d'insister sur la dimension européenne du journal. Le vif intérêt que ce journal témoigne pour les mouvements nationalistes européens est un héritage de cette orientation pro-européenne.
  • Rivarol est par ailleurs propriétaire du mensuel Écrits de Paris depuis 1951 et le considère comme sa revue théorique.
  • L'hebdomadaire, qui paraît le jeudi après-midi à Paris et le vendredi matin dans le reste de la France, a emprunté de manière mesurée le virage vers l'économie numérique, en proposant un abonnement électronique, par réception le mercredi après-midi d'une version de l'hebdomadaire au format PDF, à un tarif moindre de celui de l'abonnement au journal imprimé. En outre, la rédaction de Rivarol a placé en libre consultation et téléchargement tous les numéros du journal pour les années 2006 à 2009.

Relations avec le Front national

Rivarol a apporté un soutien constant mais non sans critiques ponctuelles[8] au Front national, sans que ce journal ou ses collaborateurs soient pour autant membres de ce parti.

En 2005, les relations entre Rivarol et le Front national se dégradèrent quand Jérôme Bourbon publia le texte d'une conversation à bâtons rompus avec Jean-Marie Le Pen relative à la seconde guerre mondiale et qu'il présenta comme un entretien et qui selon le président du FN n'aurait pas dû être publié comme tel[9].

En 2010, ce soutien critique s'est transformé en conflit violent suite à la mise en cause de Jean-Marie et Marine Le Pen lors de la campagne pour l'élection du président du Front national. Le journal est en particulier très hostile à Marine Le Pen dont son directeur Jérôme Bourbon a déclaré en 2010 : « Pour moi, Marine Le Pen est un démon, c’est l’ennemie absolue à tout point de vue, sur le plan moral, sur le plan politique, sur le plan intellectuel. C’est une catastrophe absolue, je n’ai aucune confiance en elle. C’est une révulsion totale, qui est réciproque d’ailleurs. » Pour lui, les proches de celle qui est alors vice-présidente du FN, sont « une bande de dégénérés ».

L'opposition de Marine le Pen aux différentes tentatives d'entrisme au sein du Front National (exclusion des cadres du mouvement antisémite et pétainiste de l'Oeuvre Française) conduit à une hostilité toujours plus importante de la part de Rivarol. Marine Le Pen déclare en décembre 2010 sur le plateau de Serge Moati: "Je suis opposée à voir revenir dans le FN des groupuscules radicaux, caricaturaux, anachroniques. Entre les catholiques intégristes, les pétainistes et les obsédés de la Shoah, ça ne me paraît pas cohérent. Le FN ne servira pas de caisse de résonance à leurs obsessions." Ce à quoi Jérôme Bourbon répondra par une série d'articles virulents, accusant la nouvelle présidente du Front National de se rapprocher du "Système", et donc de trahir la cause du combat nationaliste dont Rivarol entend être un des héritiers les plus intransigeants.

Jean-Marie Le Pen a, quant à lui, qualifié de « taliban hystérique »[10] Jérome Bourbon ; ce dernier intitula son éditorial du 19 novembre 2010 « Le Pen veut tuer Rivarol ».

Collaborateurs du journal

Plusieurs écrivains comme Antoine Blondin, Robert Poulet, Lucien Rebatet et Albert Paraz ont écrit dans Rivarol.

Parmi les autres collaborateurs du journal, on peut citer, à des époques très diverses :

Les principaux collaborateurs actuels du journal sont : Claude Lorne, Patrick Laurent, Jérôme Bourbon, Jean-Paul Angelelli, Pierre-Patrice Belesta, Petrus Agricola, René Blanc, Jim Reeves, François-Xavier Rochette, Robert Spieler (ancien député et par ailleurs délégué général de la Nouvelle Droite Populaire), Pierre Vial (universitaire et président de Terre et peuple), André Gandillon (aussi directeur de la revue Militant) et le Québécois Gilbert Gendron, Anne Brassié et Hervé Ryssen.

Poursuites et condamnations par la justice française

Plusieurs collaborateurs du journal ont été poursuivis et condamnés par la justice française, notamment pour « incitation à la haine raciale ».

  • Albert Paraz, contributeur régulier du journal, fut de nombreuses fois condamné : « condamnation aux dépens dans l'affaire Roure en novembre 1953, confirmé en appel le 11 février 1954[11], condamnation pour diffamation et injure envers France Soir dirigé par Lazareff dans un article de Rivarol du 10 au 16 juillet 1953, procès[12] contre L'Express en mai 1954[13] ».
  • Le 27 mai 1993, Marie-Luce Wacquez dite Camille-Marie Galic, directrice de publication de Rivarol depuis 1983, a été déclarée coupable du délit de provocation à la haine raciale pour un article dont elle est l'auteur paru dans Rivarol du 20 novembre 1992, titré « Sous la botte des lobbys », et qui présentait notamment les Maliens comme « un cancer ». Elle sera condamnée en première instance à 10 000 francs français de l'époque d'amende et à verser 1 franc français aux parties civiles (LICRA, MRAP, Ligue des droits de l'homme). Marie-Luce Wacquez fera appel de cette décision, mais la 11e chambre de la Cour d'appel de Paris (section A) confirmera la condamnation de première instance le 24 novembre 1993 en augmentant de 6 000 francs la somme à verser à chacune des parties civiles. Le pourvoi en cassation de Marie-Luce Wacquez est rejeté le 31 mai 1994 par la Chambre criminelle de la Cour de cassation[14].
  • En avril 1994, Marie-Luce Wacquez et Françoise Pichard, dessinatrice, sont condamnées, par la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris, à 15 000 F d’amende pour injure publique envers Laurent Fabius[15].
  • Le 8 novembre 1994, Marie-Luce Wacquez a été déclarée coupable du délit de provocation à la discrimination, à la haine, ou à la violence raciale envers la communauté noire. Françoise Pichard, dite Chard, est reconnue coupable de complicité de ce délit. La première avait diffusé dans Rivarol du 4 mars 1994 un dessin de la seconde représentant deux femmes enceintes, dont l'une, noire, se saisit de billets de banque qui semblent tomber du ciel, empêchant ainsi l'autre femme, blanche, de profiter à son tour de l'argent. La directrice de publication de Rivarol et la dessinatrice sont condamnées chacune à 20 000 francs français d'amende et à 1 franc français aux parties civiles (LICRA, MRAP, Ligue des droits de l'homme)[16].
  • Le 8 février 2008, la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris condamne Marie-Luce Wacquez et Jérôme Bourbon (journaliste à Rivarol) à 5 000 et 2 000 € d’amende pour avoir publié en 2005 un entretien de Jean-Marie Le Pen, où ce dernier déclarait, notamment, que l’Occupation n’avait pas été « particulièrement inhumaine ». Le 21 janvier 2009, la 11e chambre de la cour d’appel confirme ces condamnations[17]. Le 7 mai 2010, la Cour de cassation rejette la question prioritaire de constitutionnalité présentée par l’avocat de Rivarol[18].
  • Le 8 novembre 2010, le directeur de Rivarol a reçu une citation à comparaître devant le tribunal correctionnel de Paris à la requête du Front national et de Jean-Marie Le Pen demandant la somme de 50 000 euros pour diffamation, plus les intérêts, plus les dépens, pour des propos tenus dans un article du 15 octobre 2010 intitulé «La tension continue à monter au Front national» et contenant de virulentes attaques contre Jean-Marie et Marine Le Pen.

Notes et références

  1. Source : notice bibliographique du catalogue BN-Opale Plsu de la Bibliothèque nationale de France.
  2. Pierre Milza, Fascisme français. Passé et présent, Éditions Flammarion, collection « Champs », 1987, p. 295 (ISBN 2-08-081236-X)
  3. François Duprat, Les mouvements d'extrême-droite depuis 1944, Les Éditions Albatros, 1972, p. 54.
  4. Joseph Algazy, La tentation néo-fasciste en France, 1944-1965, Paris, Fayard, 1984, p. 130.
  5. "Sous la signature de vieux briscards comme Alfred Fabre-Luce, Marcel Jouhandeau, Lucien Rebatet [52], Xavier Vallat [53], Henry Coston, Albert Paraz, Jean Madiran, Pierre-Antoine Cousteau [54], ou de jeunes prometteurs tels Pierre Boutang [55] ou François Brigneau, l’antisémitisme le plus violent, ordurier parfois, s’exprime à longueur de colonnes. Maurice Vanikoff a dressé ainsi une « anthologie » des articles publiés au cours de l’année 1951 [56]." Des signes de résurgence de l’antisémitisme dans la France de l’après-guerre (1945-1953) ?, Cahiers de la Shoah, 2001/1
  6. Notamment un article de Paul Rassinier publié sous le pseudonyme de « Jean-Pierre Bermont » en mars 1964, pour lequel ce dernier a été jugé et condamné en octobre 1965. Selon Paul Rassinier, la mortalité dans les camps de concentration nazis serait due aux prisonniers qui se volaient la nourriture.
  7. « Le journal Rivarol soutient toujours les négationnistes et ex-SS », RésistanceS, 14 janvier 2006.
  8. Le journal a par exemple protesté contre la reprise du Chant des partisans lors de réunions publiques du FN ou critiqué le projet de rencontre entre Jean-Marie Le Pen et Nelson Mandela.
  9. Article du journal Le Point du 21 janvier 2009.
  10. le 18 novembre 2010 sur RFI
  11. Décision du Tribunal d'Aix-en-Provence en date du 11 février 1954 (Fonds Paraz, Bibliothèque nationale).
  12. Décision du Tribunal de Grasse en date du 8 octobre 1953 (Fonds Paraz, Bibliothèque nationale).
  13. Florant Brayard, Comment l'idée vient à M. Rassinier, Fayard, 1996, p. 189-190.
  14. Cf. greffes des tribunaux concernés. Voir aussi « Les poursuites contre "Rivarol" », Présent, 3 mai 1993.
  15. « CARICATURE: “Rivarol” condamné pour injure à Laurent Fabius », Le Monde, 28 avril 1994.
  16. Extrait des minutes du Greffe du Tribunal de Grande instance de Paris, audience du 8 novembre 1994, 17e chambre.
  17. http://www.lexpress.fr/actualite/societe/justice/le-pen-peine-confirmee-en-appel-pour-ses-propos-sur-les-crimes-nazis_734944.html
  18. « La Cour de cassation "juge" constitutionnelle la loi sur les crimes contre l'humanité », Le Monde, 9 mai 2010.

Liens externes


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