Richard II d’Angleterre

Richard II d’Angleterre

Richard II d'Angleterre

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Richard II
Roi d'Angleterre
Richard II of England.jpg
Richard II

Règne
22 juin 1377 - 29 septembre 1399
Couronnement 16 juillet 1377
Dynastie Plantagenêt
Prédécesseur Édouard III
Successeur Henri IV

Autres fonctions
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Biographie
Naissance 3 avril 1367
Décès 17 février 1400 (à 32 ans)
Père Édouard le Prince Noir
Mère Jeanne de Kent
Consort(s) Anne de Bohême
Isabelle de Valois

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Monarques de Grande-Bretagne

Richard II d'Angleterre (6 janvier 1367, Bordeaux[Note 1],[Note 2]17 février 1400, château de Pontefract, Angleterre), duc de Cornouailles, est le huitième roi d’Angleterre de la dynastie des Plantagenêt. Il règne de 1377 à sa destitution en 1399. Fils d’Édouard de Woodstock, surnommé le Prince noir, il naît durant le règne de son grand-père, Édouard III. À l’âge de quatre ans, il passe second dans l’ordre de succession à la couronne d’Angleterre lorsque son frère aîné, Édouard d’Angoulême, meurt, puis devient héritier du trône à la mort de son père en 1376. Avec la mort d’Édouard III l’année suivante, Richard accède au trône à l’âge de dix ans.

Durant les cinq premières années de règne de Richard, le gouvernement est aux mains d’une série de conseils. Cette solution avait été préférée par la classe politique à une régence dirigée par l’oncle de Richard, Jean de Gand, bien que celui-ci demeure très influent durant cette période. Le premier élément marquant du règne de Richard est la révolte des paysans de 1381, que le jeune roi gère assez bien, jouant un rôle majeur dans l’arrêt de la rébellion. Cependant, les années suivantes, la dépendance du roi vis-à-vis de quelques-uns de ses courtisans crée un mécontentement qui aboutit à la reprise en main du gouvernement par un groupe de nobles connus comme les « Lords Appelants ». Le roi reprend le contrôle en 1389, et il s’ensuit huit années de règne sans accrocs avec ses opposants. Mais il prend sa revanche en 1397, et beaucoup des appelants sont exécutés ou exilés. Les deux années suivantes sont souvent qualifiées de « tyranniques » par les historiens. En 1399, après la mort de Jean de Gand, le roi déshérite le fils de celui-ci, Henri de Bolingbroke, qui avait été préalablement contraint à l’exil. Henri entre en Angleterre en juin 1399 avec une petite armée qui grandit rapidement en nombre. Il fait savoir dans un premier temps que son seul objectif est de recouvrir son patrimoine, mais il devient rapidement clair qu’il entend accéder au trône par la même occasion. Il ne rencontre qu’une faible résistance et peut se faire couronner Henri IV d’Angleterre. Richard meurt en captivité l’année suivante, probablement assassiné.

Richard était un homme de grande taille, intelligent. Bien qu’il n’était probablement pas fou comme certains historiens l’ont parfois cru, il semble qu’il souffrait de troubles de la personnalité, particulièrement marqués à la fin de son règne. Moins enclin à la guerre que son père ou son grand-père, il cherche à mettre un terme à la guerre de Cent Ans qu’Édouard III avait entamée. Fervent adepte de la monarchie absolue, il est amené durant son règne à restreindre le pouvoir de la noblesse et à s’appuyer sur son entourage pour la protection militaire. Il cultive autour de lui une cour raffinée, qui privilégie les arts et la culture, contrastant fortement avec la cour fraternelle et militaire de son grand-père. Richard doit en grande partie sa réputation posthume à William Shakespeare qui, dans sa pièce Richard II, décrit les mauvais jugements de Richard et sa déposition par Henri de Bolingbroke comme responsables de la Guerre des Deux-Roses qui marque plus tard le XVe siècle. Les historiens contemporains contestent cette interprétation, sans toutefois ôter à Richard sa part de responsabilité dans sa propre destitution. La plupart des spécialistes s’accordent pour dire que même si ses manœuvres politiques n’étaient pas complètement irréalistes, la manière dont il les a menées n’était pas acceptable pour les autres responsables politiques, et c’est ce qui l'a conduit à sa chute.

Sommaire

Enfance

Naissance

Le Prince Noir s’agenouillant devant son père Édouard III.

Richard est le fils d’Édouard de Woodstock, le Prince noir, et de Jeanne de Kent. Édouard, prince de Galles et héritier du trône, s’est distingué comme chef militaire au début de la Guerre de Cent Ans, notamment en remportant la bataille de Poitiers en 1356. Toutefois, il contracte la dysenterie en Espagne au cours d'une autre campagne en 1370. Il ne se rétablit jamais véritablement, et doit rentrer en Angleterre l’année suivante[1].

Jeanne de Kent avait fait l’objet d’une dispute entre Thomas Holland et William Montagu qui souhaitaient tous deux la prendre en mariage, et de laquelle Holland était sorti vainqueur. Moins d’un an après la mort de ce dernier en 1360, Jeanne épouse le prince Édouard. Ce mariage requiert l’approbation du pape, Jeanne et Édouard étant cousins, petits-enfants d’Édouard I [2].

Richard naît le 6 janvier 1367 à l’abbaye Saint-André de Bordeaux, en Aquitaine, alors principauté anglaise dont Édouard est prince depuis 1362. Selon des sources d’époque, trois rois : « le roi d’Espagne, le roi de Navarre et le roi du Portugal » sont présents à sa naissance[3]. Cette anecdote, associée au fait que sa naissance corresponde avec la fête de l’Épiphanie, sera reprise par la suite dans le diptyque de Wilton, dans lequel Richard est l’un des trois rois rendant hommage à Jésus[4]. Ils est baptisé trois jours plus tard, le 9 janvier 1367, par l'archevêque de Bordeaux[3].

Une accession très précoce au trône

Richard reste à Bordeaux pendant quatre ans. Lorsque son frère aîné, Édouard d’Angoulême, meurt en 1371, le laissant héritier de son père, il est envoyé à Londres[5]. Le Prince noir succombe finalement à sa longue maladie en 1376. Les membres de la Chambre des communes au Parlement craignent alors que l’oncle de Richard, Jean de Gand, veuille usurper le trône[Note 3]. C’est pour cette raison que Richard est rapidement investi des titres de son père dont, notamment, celui de prince de Galles[6]. Le 22 juin de l’année suivante, Édouard III meurt à son tour, et Richard est couronné roi d’Angleterre le 16 juillet 1377 à l’âge de dix ans[7]. Encore une fois, la crainte de Jean de Gand et de ses ambitions sur le pouvoir orientent les responsables politiques dans leur décision, et l’idée d’une régence dirigée par l’oncle du roi est refoulée[Note 4],[8],[9]. Plutôt que de laisser au jeune roi exercer ses pouvoirs, on choisit d'instaurer une série de « conseils continus » desquels Jean de Gand est exclu[3]. Ce dernier garde, avec son frère cadet Thomas de Woodstock, comte de Buckingham, une grande influence informelle sur les décisions du gouvernement[10]. Mais ce sont les conseillers et amis du roi, et notamment Simon de Burley et Aubrey de Vere, qui gagnent petit à petit le contrôle des affaires royales en gérant les pétitions soumises au roi, et éveillent ainsi la méfiance des membres de la Chambre des communes. Celle-ci tente d'abord de rapprocher le conseil et la maison royale en nommant Aubrey de Vere et un autre chevalier du roi, Richard Rous, conseillers. Les conseils sont finalement évincés en janvier 1380[3].

Éducation

On connaît assez mal la manière avec laquelle Richard est éduqué. Parmi ses premiers mentors se trouvent des proches du Prince noir, comme Simon de Burley ou Guichard d'Angle, qui sont tous deux nommés tuteurs de Richard, ainsi que Richard Abberbury, parfois décrit comme son « premier maître ». L'influence réelle de ces hommes sur le futur roi est difficile à juger, et fait l'objet de diverses interprétations par les historiens[3]. Pour Anthony Steel, le choix de proches du Prince Noir pour l'éducation de son fils vise à assurer que celui-ci sera « formé à l'image de son père »[11], sans réellement atteindre le but escompté. De son côté R. H. Jones suggère que Simon de Burley aurait pu influencer la vision de la monarchie de Richard vers l'absolutisme en l'initiant aux écrits de Gilles de Rome.

Reprise des hostilités avec la France

À la fin de son règne, le roi Édouard III a signé une trêve avec Charles V, roi de France. Quand cette trêve arrive à son terme, Charles V ne compte aucunement la renouveler, et le début de règne de Richard II est donc marqué par la reprise des offensives des Français, qui pillent les côtes de l'Angleterre. L'Angleterre jouit toujours à l'époque de possessions sur le territoire français, notamment Calais et Bordeaux, et a signé un traité avec le duché de Bretagne lui permettant d'avoir des troupes dans les grands ports français que sont Brest et Cherbourg[12].

Afin de financer la défense des positions anglaises sur le continent, mais également des opérations militaires en France et pour sécuriser les frontières écossaises, le gouvernement réclame régulièrement, au grand damne du Parlement, des fonds supplémentaires qui sont prélevés sous forme de taxes. Les expéditions se révèlent particulièrement infructueuses : l'armée anglaise arrivée non sans difficulté en Bretagne au lendemain de la mort de Charles V voit le duc de Bretagne se réconcilier avec la couronne et se soumettre au nouveau roi Charles VI, et est contrainte de rentrer en Angleterre[13]. Le fardeau de plus en plus important que constituent les trois poll taxes, levées entre 1377 et 1381 pour financer ces expéditions hasardeuses, contribue au mécontentement de la population[14] et au développement d’un fort ressentiment envers la classe dirigeante au sein de la société anglaise[15].

Adolescence

La révolte des paysans

Richard II regardant la mort de Wat Tyler et s’adressant aux paysans à l’arrière-plan. Image tirée du manuscrit de Gruuthuse de Jean Froissart dans ses Chroniques (c. 1475).

Bien que la poll taxe de 1381 soit la cause directe de la révolte des paysans, ce conflit trouve sa véritable origine dans les tensions profondes qui existent à l'époque entre propriétaires et paysans. Ces tensions sont principalement liées aux conséquences démographiques de la peste qui a frappé le pays à plusieurs reprises[3]. La rébellion commence fin mai à Brentwood en Essex, puis dans le Kent. Le 12 juin, des paysans s’attroupent à Blackheath près de Londres, menés par Wat Tyler, John Ball et Jack Straw. Ils finissent par entrer dans Londres, certains habitants de la ville adhérant à leurs idées. L'Hôtel de Savoie de Jean de Gand est réduit en cendres, et de nombreux juristes sont tués[16]. Les rebelles réclament la totale abolition de la servitude, ce qui serait une véritable révolution dans l'Angleterre médiévale[17]. Le roi se réfugie dans la Tour de Londres avec ses conseillers. Ils s’accordent pour avouer l’incapacité du gouvernement à maîtriser la rébellion par la force, et s’apprêtent à négocier[18].

On ne sait pas exactement à quel point Richard, âgé de seulement 14 ans, s’est impliqué dans les délibérations, bien que certains historiens suggèrent qu’il y contribuait activement[3]. Le roi tente de quitter la tour par le fleuve le 13 juin, mais la foule présente à Greenwich rend impossible toute sortie de l’eau, et il doit retourner d’où il vient[19]. Le jour suivant, vendredi 14 juin, il part à cheval et rencontre les rebelles à Mile End[20],[21]. Le roi accepte alors toutes les demandes des rebelles, promettant de les affranchir et même de les amnistier s'ils acceptent de rentrer chez eux, mais cela ne fait que les enhardir et ils poursuivent leur campagne de pillages et de meurtres[22],[23]. Profitant de l'absence du roi, des rebelles restés à Londres prennent d'assaut la Tour de Londres et tue le Lord chancelier et archevêque de Cantorbéry Simon Sudbury et le Lord trésorier Robert de Hales, ainsi que d'autres membres du gouvernement compromis[24]. Richard rencontre à nouveau Wat Tyler le lendemain à Smithfield, et répète que les souhaits des rebelles seront exaucés, mais le leader rebelle n’est pas convaincu de la sincérité du roi. Les hommes du roi demeurent récalcitrants à appliquer toutes les volontés des rebelles. Une altercation éclate et William Walworth, Lord-maire de Londres, pousse Tyler de son cheval et le tue[25]. La situation devient très tendue lorsque les rebelles réalisent ce qui s’est passé, mais le roi agit avec calme et, en disant « Je suis votre capitaine, suivez moi ! », il écarte l’attroupement de la scène du crime[Note 5]. Pendant ce temps, Walworth réunit une force pour encercler l’armée rebelle, mais le roi demande la clémence et permet aux rebelles de se disperser et de rentrer chez eux[26].

Le roi révoque rapidement la charte des libertés et, comme les manifestations se poursuivent dans d’autres parties du pays, il va personnellement dans l’Essex pour mettre fin à la rébellion. Le 28 juin, il défait à Billericay les derniers rebelles au cours d’une brève escarmouche, mettant définitivement un terme à la révolte des paysans[17]. Malgré son jeune âge, Richard montre beaucoup de courage et de détermination dans sa prise en main de la rébellion. Il est probable que ces évènements aient alerté le roi vis-à-vis des dangers de la désobéissance et de la peur sur l’autorité royale, inspirant ainsi son règne en monarque absolu, absolutisme qui entraînera sa chute[3].

Véritables débuts politiques

C’est seulement avec la révolte des paysans que Richard commence à être mentionné sérieusement dans les annales[27]. Le 20 janvier 1382, il se marie avec Anne de Bohême, fille de Charles IV, roi de Bohême et empereur du Saint-Empire romain germanique, et d’Élisabeth de Poméranie[28],[Note 6]. Ce mariage a une signification diplomatique, puisqu’en ces temps où l’Europe est divisée par le grand schisme d'Occident, la Bohême et le Saint-Empire romain germanique sont des alliés potentiels pour l’Angleterre dans la Guerre de Cent Ans face à la France[Note 7]. Toutefois, ce mariage n’est pas très populaire en Angleterre. Malgré les sommes importantes allouées au Saint-Empire, l’alliance politique ne permet aucune victoire militaire[29]. Anne meurt en 1394, sans laisser d’héritier à Richard[30].

Michael de la Pole est intervenu dans les négociations pour le mariage[3] ; il a la confiance du roi et s’implique de plus en plus à la cour et au gouvernement au fur et à mesure que Richard devient en âge de gouverner. Ce fils de commerçants ambitieux[Note 8] est fait Lord chancelier par Richard en 1383, puis comte de Suffolk deux ans plus tard, ce qui contrarie la noblesse de l’époque[31]. Un autre proche du roi est Robert de Vere, comte d'Oxford, le neveu d'Aubrey de Vere. Il apparaît comme le favori du roi à ce moment. Le lignage de De Vere, bien que très ancien, est relativement modeste au sein de la noblesse anglaise[32] et son amitié avec le roi n’est pas non plus appréciée par les autres nobles. Ce mécontentement est exacerbé par l’élévation de De Vere au nouveau rang de duc d'Irlande en 1386[33]. Le chroniqueur Thomas Walsingham suggère que la relation entre le roi et De Vere était de nature homosexuelle[34].

La tension monte à son comble à l’approche de la guerre contre la France. Tandis que la volonté de la cour est de négocier, Jean de Gand et Thomas de Woodstock font pression pour organiser une campagne à grande échelle pour protéger les possessions anglaises en France[3]. Une opportunité se présente avec les prémices d'une révolte dans les Flandres, région traditionnellement alliée de l'Angleterre mais dont les comtes actuels sont plutôt favorable à la France. L'éventualité du renversement de ces comtes lors de la révolte est donc vu d'un bon œil en Angleterre, même si on tarde à intervenir/ Il en est effet difficile de soutenir une rébellion pour le gouvernement anglais alors que l'on finit juste de contenir celle qui touche l'Angleterre. Le jeune Charles VI entre lui rapidement en guerre, envoyant ses troupes vers les Flandres[35]. Au lieu de cela, c’est une soi-disant croisade menée par Henri le Despencer, évêque de Norwich, qui est envoyée[3]. Quand cette armée arrive en Flandres, les troupes françaises ont d'ores et déjà annexées les Flandres, leur expédition se soldant par une victoire lors de la bataille de Rosebecque. Les Anglais profitent que le roi de France s'est retiré pour prendre les villes de Bourbourg, Bergues et Gravelines, mais en sont rapidement délogées par les forces du roi de France[36]. Devant cet échec sur le continent, Richard se retourne vers l’allié de la France, l’Écosse. En 1385, le roi lui-même mène une expédition punitive au nord, mais sans succès, et son armée revient sans même avoir engagé le combat avec les forces écossaises[37], tandis que les Écossais suppléés par une force française menée par Jean de Vienne ravagent le Northumberland[38]. Pendant ce temps, une simple émeute à Gand empêche l’invasion française au sud de l’Angleterre[39]. Les relations entre Richard et son oncle se détériorent rapidement au gré des déboires militaires. Alors que des rumeurs de complot contre sa personne circulent, Jean de Gand quitte l’Angleterre pour aller poursuivre sa revendication du trône de Castille en 1386[3]. Avec son départ, Thomas de Woodstock, devenu duc de Gloucester et Richard FitzAlan, 11e comte d'Arundel, deviennent les leaders non officiels des dissidents au roi et ses courtisans[3].

Intervention des Lords Appelants

Robert de Vere s’échappant de la bataille de Radcot Bridge (Froissart).

En envoyant une expédition en Castille, l'Angleterre prend le risque de déclencher un conflit majeur avec la France. Charles VI ne manque pas cette occasion pour préparer une forte armée, et la menace d’une invasion française prend de l’ampleur en 1386, bien qu'elle n'a finalement jamais lieu, sur conseil du duc de Berry, oncle du roi de France[40]. Au cours du parlement d’octobre de cette année, Michael de la Pole – en tant que Lord chancelier – demande une taxation d’un niveau sans précédent pour assurer la défense du royaume[41]. Plutôt que de consentir à sa requête, le parlement demande la démission du chancelier comme condition nécessaire avant de répondre à une quelconque demande[42]. On présume que cette assemblée, qui sera connue plus tard sous le nom d' « admirable parlement », travaillait avec le soutien de Woodstock et Fitzalan[3],[43]. Le roi rejette dans un premier temps cette demande[44]. C’est seulement quand il est menacé de destitution qu’il est forcé d’accepter, laissant partir de la Pole[45]. Celui-ci est jugé pour divers chefs d'accusations, parmi lesquels des mauvaises utilisations de fond, ou des fraudes, et condamné[46]. Une commission est chargée de revoir et contrôler les finances royales pour un an[47].

Richard est profondément perturbé par cet affront fait à son autorité royale. De février à novembre 1387, il se lance dans une grande campagne dans le pays pour rassembler des soutiens autour de lui[48]. En établissant Robert de Vere juge de Chester, il commence à créer une base de pouvoir militaire loyale dans le Cheshire[49]. Il assure également la légitimité du juge en chef Robert Tresilian, qui soutien le roi dans l'idée que le parlement a agi dans l’illégalité et de manière traître[50].

À son retour à Londres, le roi se retrouve confronté à Woodstock, FitzAlan et Thomas Beauchamp, 12e comte de Warwick, qui accusent de trahison[Note 9] de la Pole, de Vere, Tresilian et deux autres loyalistes : le maire de Londres Nicolas Brembre, et Alexandre Neville, l’archevêque de York [51]. Ils les accusent notamment d'avoir conseiller le roi de traiter avec la France, et de livrer Calais à ce pays, accusations qui paraissent peu probables, mais qui permettent aux opposants au roi de s'assurer le soutien du peuple, qui n'apprécie déjà pas beaucoup certains des favoris du roi et est enclin à croire à ces accusations[52]. Richard cherche à gagner du temps dans les négociations, espérant une arrivée de de Vere en provenance du Cheshire avec des renforts militaires[53]. Les trois comtes unissent alors leurs forces avec Henri, comte de Derby, fils de Jean de Gand et futur roi Henri IV, et Thomas de Mowbray, comte de Nottingham – ce groupe est connu sous le nom des « Lords Appelants ». Le 20 décembre 1387, ils interceptent de Vere à la bataille de Radcot Bridge, et le contraignent à quitter le pays[54].

Richard n’a alors plus de recours possible et doit accepter les demandes de ses opposants. Brembre et Tresilian sont condamnés et exécutés, tandis que de Vere et de la Pole – qui a désormais lui aussi quitté le pays – sont condamnés à mort in absentia lors de l'« impitoyable parlement » de février 1388[Note 10]. Mais les appelants vont encore plus loin et des chevaliers de Richard sont également exécutés, parmi lesquels Burley[55]. Ils parviennent ainsi à briser intégralement le cercle de favoris autour du roi[3].

Restauration de l'autorité royale

Gestion du conflit avec la France

Richard rétablit petit à petit un semblant d’autorité royale les mois suivant l'impitoyable parlement, grâce à trois facteurs. Tout d’abord, la politique étrangère agressive menée par les « Lords appelants » échoue, leurs efforts pour construire une large coalition contre la France ne menant à rien et le nord de l’Angleterre étant victime d’une incursion écossaise[56]. Ensuite, Richard a maintenant 21 ans passés et peut désormais réclamer avec confiance le droit de gouverner lui-même[57]. Enfin, Jean de Gand revient en Angleterre en 1389 et une fois son différend avec le roi réglé, le vieil homme d’État agit comme modérateur auprès des politiques anglais[58]. Le 3 mai 1389, Richard peut assumer le plein contrôle du gouvernement, insistant sur le fait que ses déboires passés étaient uniquement liés à de mauvais conseillers, et remplace les principaux membres du gouvernement, en veillant toutefois à choisir des hommes en qui ses ennemis ont une certaine confiance pour ne pas les inquiéter[59]. Il dessine une politique bien différente de celle des appelants, cherchant à faire la paix et à se réconcilier avec la France, et promet que cela permettra d’alléger le fardeau des taxes qui pèsent sur le peuple anglais[57]. Il gouverne paisiblement lors des huit années suivantes, s’étant réconcilié avec ses adversaires d’autrefois[3]. Les événements montrent plus tard qu’il n’a toutefois pas oublié ce qu’il a subi auparavant, notamment l’exécution de Simon de Burley qu’il lui est difficile d’oublier[60].

Une fois la stabilité politique rétablie, Richard commence à négocier une paix durable avec la France. Une proposition faite en 1393 offre à l’Angleterre la possession de l’Aquitaine. Toutefois, elle n’est pas entérinée car la condition suivant laquelle le roi d’Angleterre devait rendre hommage au roi de France était inacceptable pour le peuple anglais[61]. Les négociations pour la paix peuvent très bien prendre fin lorsque Charles VI présente ses premiers symptômes de folie, laissant le gouvernement français dans une situation inconfortable. Mais Richard décide finalement de ne pas tenter de profiter de ces évènements et signe une première trêve, qui devra être suivie d'autres négociations[62].

Tandis qu’il cherche à faire la paix avec la France, Richard a une approche très différente de la situation en Irlande. Les territoires sous domination anglaise en Irlande sont menacés, et les seigneurs anglo-irlandais demandent au roi d’intervenir[63]. La trêve avec la France offre une très bonne occasion pour intervenir dans ce pays où la couronne anglaise n'a que très peu d'influence. Un premier départ est ajourné à cause de la mort de la reine Anne le 7 juin 1394. Cet évènement touche profondément le roi[64]. Finalement, à l'automne 1394, Richard part pour l’Irlande, où il reste jusqu’en mai 1395. Son armée, composée de 8 000 hommes, est alors la plus grande force à débarquer sur l’île[65]. La campagne est fructueuse et de nombreux chefs de clans irlandais se soumettent à la souveraineté anglaise[66]. Cette opération est une des plus grandes réalisations du règne de Richard, et elle contribue à renforcer la popularité du roi en Angleterre, même si la consolidation de la position anglaise en Irlande est de courte durée[3]. Dés son retour, Richard reprend les négociations avec la France. C’est finalement une trêve de 28 ans qui est signée en 1396[67],[68], les accords pour une éventuelle paix étant bloqués par les visions des deux pays sur la ville de Calais[69]. Ce traité comprend notamment le mariage de Richard avec Isabelle de Valois, fille de Charles VI de France. Certaines craintes entourent ce mariage, car la princesse n’a que six ans et ne peut donner naissance à un héritier avant de nombreuses années[Note 11].

Dernières années tyranniques

À la fin des années 1390 commence la période du règne de Richard II que les historiens qualifient de « tyrannique »[70]. Après avoir tout au long de son règne récompensé ses ennemis, Richard réhabilite ceux qui l'avaient autrefois soutenus, notamment les juges qui avaient affirmé son droit de gouverner seul qui sont rappelés d'Irlande. La plupart des autres exilés sont morts en exil, notamment Robert de Vere dont Richard fait rapatrié le corps pour qu'il soit inhumé en Angleterre[71]. Le parlement de 1397 s'ouvre sur la proposition du roi d'accompagner Charles VI dans sa campagne en Italie, afin de sceller l'amitié avec la France[72]. Les communes ne voient pas d'un très bon œil cette campagne et les frais qui l'accompagnent et rédigent une pétition relevant notamment les fortes dépenses de la maison royale. Le roi, vexer de ce qu'il considère comme un affront à ses prérogatives, rejette le contenu de cette pétition, bafouant un des droits des communes[73]. Le roi arrête Woodstock, FitzAlan et Beauchamp en juillet 1397. On connaît mal les raisons de ces arrestations : même si une chronique suggère qu’un complot était prévu contre le roi, aucun indice ne confirme cette hypothèse[74]. Il est plus probable que Richard, se sentant désormais assez fort, ait décider de se venger des événements de 1386-88 et d’éliminer d’éventuels ennemis[75]. Lors du parlement de septembre 1397, FitzAlan est le premier à être mis à l’épreuve et, après une chaude querelle avec le roi, il est condamné et exécuté[76]. Quand vient le tour de Thomas Woodstock, le comte de Nottingham annonce la mort de celui-ci alors qu’il était son prisonnier à Calais. Il est probable que Richard ait commandité le meurtre de Woodstock, évitant ainsi de devoir exécuter un prince de sang[77]. Thomas Beauchamp est également condamné à mort, mais sa vie est finalement épargnée et il est exilé, tout comme le frère de FitzAlan, Thomas Arundel, archevêque de Cantorbéry[78]. Les persécutions de Richard se portent ensuite sur la province. Tandis qu’il s’assure de nouveaux soutiens dans divers comtés, il s’en prend à différents membres des instances locales qui avaient été loyaux aux appelants. Les amendes levées sur ces hommes amènent des revenus importants à la couronne, mais la légalité de ces procédures dont des interrogations pour les chroniqueurs[3].

Jean de Gand a été au centre des politiques anglaises pendant plus de trente ans, et sa mort en 1399 conduit à une insécurité.

Ces actions ont été rendues possibles par la collusion de Jean de Gand, mais également par le soutien de nombreux hommes qui doivent leur prééminence à Richard, et qui sont désobligeamment appelés sa « duketti »[79]. Jean et Thomas Holland, le demi-frère et le neveu du roi, respectivement comtes de Huttingdon et de Kent, sont promus aux rangs de ducs d’Exeter et de Surrey. Parmi les autres loyalistes on compte Jean de Beaufort, comte de Somerset, Édouard d'York, comte de Rutland, John Montacute, comte de Salisbury, et Thomas le Despenser[Note 12]. Le roi peut dès lors récompenser tous ces hommes avec les terres confisquées aux appelants et leurs proches et les revenus correspondant à leurs nouveaux rangs[80].

Mais une menace à l’autorité de Richard persiste avec la dynastie des Lancastre représentée par Jean de Gand et son fils Henri de Bollingbroke, comte de Derby. Les Lancastre ne sont pas seulement la plus riche famille d’Angleterre, ils sont de lignée royale, et ainsi des candidats à la succession de Richard, qui n’a pas d’enfant[81]. Une querelle éclate dans le cercle très fermé de la cour en décembre 1397 entre Henri et Thomas Mowbray – qui sont devenus respectivement duc de Hereford et duc de Norfolk[80]. Selon Henri, Mowbray a déclaré qu’ils vont tous deux pouvoir prétendre à la succession au trône, en tant qu’anciens « Lords appelants ». Mowbray nie avoir tenu ces propos, qui sont assimilables à de la trahison[79]. Un comité parlementaire décide qu’ils doivent régler ce problème par un duel mais, au dernier moment, Richard choisit de les exiler, Thomas Mowbray à vie et Henri de Bollingbroke pour dix ans[82]. Le 3 février 1399, Jean de Gand meurt. Plutôt que de faire d’Henri son héritier, Richard prolonge son exil indéfiniment et le déshérite[83]. Il se sent alors un peu plus en sécurité, Henri vivant maintenant à Paris. Toutefois, il n'est pas complètement à l'abri, car les Français, qui s’intéressent à tout ce qui peut perturber Richard et sa politique de paix, n'ont pas accueilli Henri par hasard[84]. Richard quitte le pays en mai pour une nouvelle expédition en Irlande[85]

Destitution et mort

Richard, arrêté par Henry Percy, comte de Northumberland (Froissart).

En juin 1399, Louis Ier d'Orléans prend le contrôle de la cour de Charles VI de France, devenu fou. La politique de « rapprochement » avec la couronne anglaise ne convient pas aux ambitions politiques de Louis, et c’est pourquoi il juge opportun de laisser Henri retourner en Angleterre[86]. Avec un petit groupe de partisans, Henri de Bolingbroke débarque à Ravenspur, dans le Yorkshire, à la fin du mois de juin 1399[87]. Des hommes venus des quatre coins du pays s’allient bientôt à lui. Lorsqu’il rencontre Henry Percy, comte de Northumberland, qui a ses propres désaccords avec le roi, Bolingbroke précise bien que son seul objectif est de récupérer ses biens. Percy le prend au mot et décide de ne pas se mêler de cela[88]. La plupart des chevaliers et hommes de confiance du roi l’ont suivi en Irlande, et Henri ne rencontre pas réellement de résistance lors de sa campagne vers le sud. Edmond de Langley, duc d'York, chargé de protéger le royaume en l’absence du roi, n’a guère d’autres solutions que de prendre le parti d’Henri[89]. Pendant ce temps, le retour d’Irlande de Richard est retardé et il ne débarque pas au Pays de Galles avant le 24 juillet.[90]. Il prend alors la direction de Conwy où il rencontre le comte de Northumberland le 12 août pour négocier[91]. Une semaine plus tard, Richard II se rend à Henri au château de Flint contre la promesse d’avoir la vie sauve[92]. Les deux hommes rentrent alors à Londres, le roi prisonnier faisant toute la route derrière Henri. À son arrivée le 1er septembre, il est enfermé dans la tour de Londres[93],[23].

Henri est maintenant fermement résolu à monter sur le trône, mais il lui faut justifier cette action[3]. Il est souvent dit que Richard, du fait de sa tyrannie et de sa mauvaise gouvernance, s’est rendu lui-même indigne d’être roi[94]. Toutefois, Henri n’est pas le mieux placer dans l’ordre de succession au trône ; l’héritier est en fait Edmond Mortimer, qui descend du second fils d’Édouard III, Lionel d'Anvers. Le père d’Henri, Jean de Gand, n’est que le troisième fils d’Édouard III[95]. Il règle ce problème en soulignant le fait qu’il descend d’une ligne directe « mâle » tandis que Mortimer est héritier par sa grand-mère[Note 13]. Officiellement, Richard accepte volontairement de laisser sa couronne à Henri le 29 septembre[96]. Bien que cela soit peu probable, le parlement réuni le 30 septembre accepte la démission de Richard. Henri est couronné Henri IV d’Angleterre le 13 octobre[97].

La destinée exacte de Richard après sa destitution n’est pas très claire. Il reste dans la tour de Londres avant d’être emmené dans le château de Pontefract peu de temps avant la fin de la guerre[98]. Bien que le roi Henri lui ait, dans un premier temps, promis la vie, il change rapidement d’avis lorsque les comtes d’Huntingdon, Kent, Somerset et Rutland, ainsi que Thomas Despenser – tous maintenant déchus du rang que Richard leur avait offert – commencent à comploter pour assassiner le nouveau roi et restaurer Richard au pouvoir[99]. Bien qu’il l'ait anticipé, ce complot montre les risques qu’encourt Henri s’il laisse Richard en vie. Richard meurt en captivité aux alentours du 14 février 1400, bien que de sérieux doutes planent quant à la date exacte et la cause réelle de sa mort[3]. Le corps est emmené dans la cathédrale Saint-Paul le 17 février, avant d’être enterré dans l’église Kings Langley le 6 mars. Des rumeurs selon lesquelles Richard serait toujours en vie persistent un temps, mais ne gagnent jamais vraiment de crédit en Angleterre[100], alors qu’en Écosse un homme identifié comme Richard est logé dans le château de Stirling par le duc d’Albanie Robert Stuart et se dit être un personnage important, responsable de plusieurs intrigues Lollards et contre les Lancastre en Angleterre. Le gouvernement d’Henri IV dénonce une imposture, et plusieurs sources de part et d’autre de la frontière suggèrent que l’homme en question souffre de troubles mentaux, et est même décrit par certains comme un mendiant au moment de sa mort en 1419. Il est toutefois enterré comme un roi dans le monastère dominicain de Stirling. Pendant ce temps, en 1413, Henri V – dans l’optique d’expier la faute de son père et de faire taire les rumeurs sur Richard – décide de déplacer le corps de Richard vers sa dernière demeure à l’abbaye de Westminster. Là, Richard a lui-même préparé une tombe élaborée où se trouve déjà le corps de sa femme Anne[101].

La personnalité de Richard II

Caractère et image

Les historiens contemporains, même les moins favorables au roi, s’accordent pour dire que Richard est un « très beau roi », avec « une figure blanche, ronde et féminine ». Il manque d’ailleurs de virilité[102]. Il est grand et athlétique[Note 14],[103] Il est intelligent et s’exprime bien, même s'il a tendance à bégayer quand quelque chose le tourmente[104]. Le portrait de l’abbaye de Westminster semble être une représentation honnête du roi, mais le Wilton Diptych le montre bien plus jeune qu’il ne l’est à l’époque de sa réalisation[105]. Il est catholique et devient à la fin de son règne un opposant à l’hérésie Lollard[106]. Il se dévoue particulièrement au culte d’Édouard le confesseur et, aux environs de 1395, ses armoiries se voient ajouter le blason d’Édouard le confesseur[3]. Il n'est pas un roi guerrier à l’image de son grand-père, mais apprécie néanmoins les tournois et les chasses[107].

Portrait anonyme de Richard II au XIXe siècle.

La pièce Richard II de William Shakespeare contribue fortement à bâtir l’image de Richard auprès du grand public. Dans la pièce, Richard est un roi irresponsable, cruel et rancunier, qui n’accède à un semblant de splendeur qu’une fois destitué[108]. Il ne s’agit cependant qu’une fiction et Shakespeare fait de nombreuses omissions et prend quelques libertés dans la rédaction de son œuvre. Il base sa pièce sur les travaux d’Édouard Hall et Samuel Daniel, qui s’inspirent eux-mêmes de chroniqueurs comme Thomas Walsingham[109]. Hall et Daniel sont des historiens de la dynastie des Tudor, hostiles à Richard[110]. La vision des Tudor, renforcée par Skakespeare, voit une continuité dans les désordres civils s’étalant des mauvais choix de Richard jusqu’à l’accession au trône d’Henri VII en 1485[111]. L'idée suivant laquelle Richard tient une large part de responsabilité dans la Guerre des Deux-Roses reste dominante jusqu’au XIXe siècle, mais est remise en cause au cours du XXe siècle[112]. Les historiens modernes préfèrent étudier la Guerre des Deux-Roses indépendamment du règne de Richard II[113].

L'équilibre mental de Richard est un sujet majeur de discussion depuis que les premiers historiens académiques se sont intéressés au sujet au XIXe siècle. Un des premiers historiens modernes à travailler sur la personnalité de Richard II est l’évêque William Stubbs. Pour celui-ci, Richard souffre, à la fin de son règne, d’un certain déséquilibre mental[114]. Selon l’historien Anthony Steel, qui a écrit une biographie complète du roi, Richard souffre de schizophrénie[115]. Cette hypothèse est par la suite remise en cause par Vivian Hunter Galbraith pour qui aucune base historique ne valide un tel diagnostic[116]. Il est suivi par d’autres historiens, comme Anthony Goodman et Anthony Tuck[3]. Nigel Saul, qui a écrit une biographie de Richard II, concède que – même si ce n’est pas une base pour fonder un quelconque trouble mental – Richard II montre à plusieurs reprises des signes de narcissisme[117].

Une des questions fondamentales concernant le règne de Richard est la raison de son échec final. Sa façon de régner marque les prémices de la monarchie absolue, et sert plus tard d’exemple à la dynastie des Tudor[118]. Plus récemment, on a rapproché le concept de la royauté de Richard à celui de ses prédécesseurs, considérant que c’est en restant dans le cadre de la monarchie traditionnelle qu’il a pu mettre en œuvre la plupart de ses réalisations[3],[119]. Toutefois, ses agissements sont trop extrêmes. Ainsi, alors que l’absence de guerre aurait dû signifier une réduction des taxes, afin de maintenir Richard en bon terme avec le Parlement, ce n'est jamais réellement le cas. En effet, l’opulence de la cour et la présence d'artistes autour du roi sont des sources de dépenses égales aux guerres, sans en apporter les mêmes profits[120]. Le confiance exclusive de Richard dans le comté du Cheshire diminue également son support dans le reste du pays[121]. Ainsi, comme le conclut Simon Walker : « ce qu’il disait n’était, en termes contemporains, jamais injustifié ou inaccessible ; c’est la manière avec laquelle il cherchait à l’atteindre qui l'a trahi »[119].

La culture de la cour

Richard vénérant la Vierge et l’Enfant, accompagné par ses saints-patrons : Edmond d'Est-Anglie, Édouard le confesseur et Jean le Baptiste (de gauche à droite)

Dans les dernières années de son règne, et particulièrement après l’élimination des « appelants » en 1397, Richard jouit d’un véritable monopole du pouvoir dans le pays, une situation peu commune dans l’Angleterre médiévale[122]. À cette période, une culture de cour particulière émerge, plus poussée que ce que l’on a pu connaître auparavant. Alors que le roi est auparavant appelé simplement « your highness » (« votre grandeur »), on s’adresse maintenant à lui régulièrement comme « your royal majesty » (« votre majesté royale ») ou « your high majesty » (« votre haute majesté »). On dit parfois que, lors de festivals solennels, le roi s’assoit sur son trône pendant des heures sans parler tandis que chaque personne qu’il regarde doit se mettre à genou devant lui[123]. Ce haut respect de la dignité et toute cette somptuosité sont importés des cours du continent ; non seulement les cours de France et de Bohême, d’où proviennent les deux femmes du roi, mais également de la cour du Prince Noir en Aquitaine[124].

L’approche de la royauté de Richard prend racine dans sa forte croyance en la prerogative royale, inspirée dans son enfance par l’affront fait à son autorité une première fois par la révolte de paysans, puis par les « Lords appelants »[125]. Richard rejette l’approche de la noblesse qu’avait son grand-père Édouard III. La cour d’Édouard était une cour militaire, basée sur l’interdépendance entre Édouard et ses capitaines militaires de confiance[126]. Du point de vue de Richard, cela donne trop de pouvoir aux nobles. Pour éviter d’avoir à dépendre de la noblesse dans le domaine militaire, il poursuit une politique de paix envers la France[120]. Dans le même temps il développe sa propre garnison, plus grande que celle de n’importe quel roi d’Angleterre avant lui, et lui donne des livrées portant son écusson et son emblème, le Cerf blanc[127], également portées par les anges dans le diptyque de Wilton. Il est ensuite libre de développer une atmosphère courtoise dans laquelle le roi est une figure distante et vénérée, et les arts et la culture ont une place centrale[128].

Le mécénat et les arts

Le Westminster Hall au début du XIXe siècle

Toujours en vue de consolider son autorité, Richard tente de cultiver son image. Comme aucun roi d’Angleterre avant lui, son portrait est peint sur de somptueux tableaux à sa gloire[129]. Deux de ces œuvres sont parvenues jusqu'à nous : le portrait du roi grandeur nature de l’abbaye de Westminster (1390) et le diptyque de Wilton (1394-99), une œuvre facilement transportable qui est vraisemblablement réalisée pour accompagner le roi lors de sa campagne en Irlande[130]. Il s’agit d’un des rares exemples anglais d’art gothique, qui se développe à l’époque dans les cours du continent, notamment à Prague et Paris[131]. Les dépenses de Richard en joyaux et riches textiles dépassent de loin celles consacrées aux peintures mais, comme pour les enluminures, il paraît peu probable de retrouver de tels objets que l’on puisse clairement associer à Richard. Une couronne fait exception, « un des plus fin accomplissement de l’orfévrerie gothique » qui aurait appartenu à la reine Anne[Note 15].

Parmi les plus grands projets architecturaux de Richard, on compte Westminster Hall, qui est reconstruit en profondeur durant son règne[132], peut-être en réponse à la réalisation, en 1391, du magnifique hall du château de Kenilworth par Jean de Gand. Quinze statues de rois à taille humaine sont placées dans des niches creusées dans les murs, et la charpente réalisée par le charpentier du roi Hugh Herland, « la plus grande création de l’architecture médiévale en bois », permet de remplacer les trois ailes romanes par un vaste espace ouvert, avec un dais permettant à Richard de s’asseoir en solitaire[Note 16].

La littérature est également très importante à la cour de Richard, car c’est à cette période que l’anglais devient une langue littéraire[3]. Peu d’indices permettent de lier directement Richard à la poésie, mais c’est néanmoins au sein de sa cour que cet art devient florissant[133]. Le plus grand poète de l’époque, Geoffrey Chaucer, sert le roi comme diplomate, douanier et clerc au King’s Work alors qu’il écrit en parallèle la plupart de ses œuvres les plus connues[134],[135]. Il est également au service de Jean de Gand et écrit Le Livre de la Duchesse, éloge de Blanche de Lancastre, la femme de Jean de Gand[136]. Le collègue et ami de Chaucer, John Gower, écrit ses Confessio Amantis sur demande de Richard, bien qu'il se contrarie avec lui quelques années plus tard[137].

Armoiries

Les armoiries de Richard II connaissent trois évolutions. À l'origine, il porte une brisure des armes de son père.
Cela donne : écartelé en 1 et 4 de gueules aux trois léopards d'or et en 2 d'azur semé de fleurs de lys d'or, à un lambel d'argent brochant sur le tout, le pendant central chargé d'une croix de gueules.

Quand son père meurt en 1376, il hérite de la principauté de Galles et du blason paternel. La croix disparait du pendant central.
Cela donne : écartelé en 1 et 4 de gueules aux trois léopards d'or et en 2 d'azur semé de fleurs de lys d'or, à un lambel d'argent brochant sur le tout.

Quand son grand-père Édouard III meurt en 1377, il hérite du royaume d'Angleterre et du blason de ses rois. Le lambel d'argent disparaît. Les fleurs de lys sont plus petites et plus nombreuses.
Cela donne : écartelé en 1 et 4 de gueules aux trois léopards d'or et en 2 d'azur semé de fleurs de lys d'or.

Peu après, il associe ses armes avec celles - mythiques - du roi Édouard le Confesseur. Une croix d'or s'ajoute.
Cela donne : parti en 1 d'azur, à la croix fleuronnée d'or, accompagnée de cinq merlettes du même, et en 2 écartelé en 1 et 4 d'azur semé de fleurs de lys d'or et en 2 et 3 de gueules aux trois léopards d'or.

Notes et références

Notes

  1. Probablement au palais archiépiscopal (il se trouvait devant la mairie actuelle et derrière la cathédrale).
  2. Dans l'ouvrage Mémoire en images, éd. Allan Sutton, 2002, Jacques Clément et Patrice Gaudin précisent que Richard II d'Angleterre est né à Lormont, commune proche de Bordeaux, au Château de Lormont, dit « du Prince Noir ».
  3. Le frère de Jean de Gand, Edmond de Langley, avait seulement un an de moins, mais il était considéré comme « limité », et n’intervint pas autant dans le gouvernement que Jean.
  4. Les précédents du jeune Henri III d'Angleterre dont William Marshal assura la régence en 1216 et de Louis IX de France dont la régence fut assurée par la reine douairière Blanche de Castille n'ont donc pas été suivis cette fois.
  5. Certains historiens pensent que l’incident conduisant à la mort de Wat Tyler avait été planifié à l’avance par le conseil, de manière à donner un terme à la rébellion.
  6. Le mariage a été accepté le 2 mai 1381. Saul (1997), p. 87.
  7. L’Angleterre et le Saint-Empire romain germanique reconnaissent le pape Urbain VI à Rome tandis que les Français traitent avec Clément VII à Avignon.
  8. On dit de lui au Parlement qu’il a été « élevé de petit propriétaire au rang de comte ».
  9. Le mot « appeal » à l’origine des « Lords Appelants », désignait en loi médiévale une charge criminelle, souvent une trahison.
  10. Neville, en tant qu’homme d’Église, est privé de ses biens temporels, également in absentia, Saul (1997), pp. 192–3.
  11. Elle ne donne en fait jamais d’héritier, car Richard meurt quatre ans plus tard, McKisack (1959), p. 476.
  12. Beaufort est le plus âgé des enfants que Jean de Gand eut avec Katherine Swynford ; enfants illégitimes auxquels Richard donne une légitimité en 1390. Il est nommé marquis de Dorset ; marquis étant un titre relativement nouveau en Angleterre à cette époque. Rutland, héritier d’Edmond de Langley, est nommé duc d’Aumale. Montacute succède à son oncle William Montacute comme comte de Salisbury un peu plus tôt la même année. Despenser, petit-fils de Hugh Despenser le jeune, favori d’Édouard II d’Angleterre exécuté pour trahison en 1326, se voit offrir le comté de Gloucester
  13. Bien que la tradition soit de transmettre les comtés par lignée masculine, aucune tradition n’existe pour la succession au trône d’Angleterre. Un précédent existe un France où les prétentions pour le trône de France par le roi d’Angleterre ont été invalidées car passant par la lignée féminine, ce qui est à l’origine de la Guerre de Cent Ans.
  14. Quand sa tombe est ouverte en 1871, on s’aperçoit qu’il mesurait 1,83 mètres.
  15. Alexander and Binski, pp. 202-3 et 506. Elle est mentionnée dans la collection royale de 1399 et accompagne Blanche, la fille d’Henri IV, lors de son mariage en Bavière. Elle est toujours à Munich à l’heure actuelle. image Voir également Richard's Treasure roll, The Institute of Historical Research and Royal Holloway. Consulté le 12 octobre 2008
  16. Alexander and Binski, pp. 506-7 et 515. Seulement six des statues, bien dégradées, persistent aujourd’hui, et le dais a été remodelé, mais dans l’ensemble le hall demeure tel que Richard et son architecte Henry Yevele l’avaient laissé.

Références

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Richard II of England ».
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  113. (en)Christine Carpenter, The Wars of the Roses: Politics and the Constitution in England, c. 1437-1509, Cambridge University Press, Cambridge, 1997, 20 p. (ISBN 0521318742) 
  114. William Stubbs, The Constitutional History of England, vol. vol. ii, Clarendon Press, Oxford, 1875, 490 p. 
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  118. Simon Walker, Rulers and Ruled in Late Medieval England, Hambledon Press, London, 1995 (ISBN 1852851333), « Richard IIs Views on Kingship » 
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  121. Saul (1997), pp. 440, 444–5
  122. Saul (1997), pp. 331–2.
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  131. Levey, pp. 13-29.
  132. R.A. Brown, H. M. Colvin, History of the King's Work, vol. I, HMSO, London, 1963, 527–33 p. 
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Bibliographie

Chroniques

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Sources secondaires

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  • (en)Michael J Bennett, Richard II and the Revolution of 1399, Sutton Publishing, Stroud, 1999 (ISBN 0750922834) 
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  • (en)Gwilym Dodd, The Reign of Richard II, Tempus, Stroud, 2000 (ISBN 0752417975) 
  • (en)Gillespie James et Anthony Goodman, The Age of Richard II, Sutton Publishing, Stroud, 1997 (ISBN 0750914521) 
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  • (en)Anthony Goodman (historian), The Loyal Conspiracy: The Lords Appellant under Richard II, Routledge, Londres, 1971 (ISBN 0710070748) 
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  • (en)Rodney Hilton, Bond Men Made Free: Medieval Peasant Movements and the English Rising of 1381, Temple Smith, Londres, 1973 (ISBN 0851170390) 
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  • (en)Ian Mortimer, The Fears of King Henry IV: The Life of England's Self-Made King, Jonathan Cape, Londres, 2007 (ISBN 9780224073004) 
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  • (en)Anthony Steel (historian), Richard II, Cambridge University Press, Cambridge, 1941 
  • (en)Anthony Tuck, Crown and Nobility 1272-1461: Political Conflict in Late Medieval England, Fontana, Londres, 1985 (ISBN 0006860842) 
  • (en)Anthony Tuck, Richard II (1367–1400), Oxford University Press, Oxford, 2004 
  • (fr)H. Wallon, Richard II (Tome 1), Imprimerie de Ch. Lahure, Paris, 1864 
  • (fr)H. Wallon, Richard II (Tome 2), Imprimerie de Ch. Lahure, Paris, 1864 
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