René Dumont

René Dumont
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René Dumont
Naissance 13 mars 1904
à Cambrai
Décès 18 juin 2001 (à 97 ans)
Nationalité Drapeau de France France
Profession agronome

René Dumont, né le 13 mars 1904 à Cambrai (Nord) et mort le 18 juin 2001, est un agronome français, connu pour son engagement écologiste.

Sommaire

Biographie

Origines et jeunesse

René Dumont est né à Cambrai (19, allée Saint-Roch), le 13 mars 1904. D'origine rurale, René Dumont descend du côté de son père d'une lignée de paysans de l'Ardenne.

Son père, Rémy Dumont, est initialement instituteur rural avant d'entrer à l'école nationale d'agriculture de Grand-Jouan pour devenir ingénieur agricole. Il devient alors professeur spécial d'agriculture à Cambrai de 1899 à 1925 et écrit une quinzaine d'ouvrages agronomiques chez Larousse et participe à la rédaction du premier Larousse agricole en 1921. Il est également franc-maçon et militant du Parti radical et fut quelque temps conseiller municipal de Sedan. Espérant que son fils suive sa voie, il inculque à René Dumont l'amour de la terre[1].

Sa mère, née Françoise Busque, est en 1898 l'une des premières femmes agrégées de mathématiques en France[2]. D'abord professeur de sciences, elle devient directrice de collège. Sa fonction la mène à Arras, puis à Amiens, à Évreux et enfin à Montargis, au collège du Chinchon. En 1920, René Dumont y côtoie de jeunes Chinois qui allaient ensuite lancer la révolution dans leur pays[3].

René Dumont est ainsi élevé dans une famille de républicains laïques militants[1]. Il est également très tôt sensibilisé à l'agriculture. Ses parents ne sont eux-mêmes pas agriculteurs mais ses deux oncles et son grand-père tiennent une ferme à Rubécourt, près de Sedan, où il part chaque été et participe aux activités agricoles.

Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, sa famille réside encore dans le Nord et se trouve très proche du front. Le collège où enseigne sa mère est reconverti en hôpital militaire et René est marqué par l'horreur de la guerre. La famille part ensuite dans la Nièvre.

Pendant un an, René Dumont entre en classe préparatoire mathématiques élémentaires au lycée Henri-IV à Paris, afin de préparer le concours d’entrée de l’Institut national agronomique (INA). Entré brillamment[4] en 1922 à l'INA, il en sort avec un diplôme d'ingénieur agronome en poche.

Il part effectuer son service militaire, mais en raison de son tempérament pacifiste et de son comportement rebelle, l'expérience se passe mal et il fait une dépression. Il part se soigner à l’établissement de Charenton puis, en 1926, il passe une année de convalescence comme ouvrier agricole dans la ferme de son frère, puis dans celle d’un de ses oncles.

Rétabli en 1927, il entre à l’Institut national d’agronomie coloniale (INAC) à Nogent-sur-Marne suivre une formation d'un an d'ingénieur colonial. Intéressé par l'agronomie tropicale, il quitte la France pour le Viêt Nam le 19 janvier 1929 et commence sa carrière dans les rizières du Tonkin.

Débuts de carrière au Tonkin

René Dumont commence sa carrière en soutenant le modèle agricole de l'époque, fondé sur l'utilisation des fertilisants chimiques et sur le machinisme agricole.

En février 1929, René Dumont est affecté comme « ingénieur adjoint de troisième classe des Services techniques et scientifiques de l’agriculture en Indochine ». Responsable de stations agricoles dans le delta du Fleuve Rouge, il est chargé de développer l'utilisation des engrais en rizières, notamment l'acide phosphorique qui est produit par la Société des phosphates du Tonkin, une compagnie française locale. Bien que cantonné à l'évaluation de l'efficacité des engrais prescrits, René Dumont étudie également en profondeur les techniques locales traditionnelles de la culture du riz.

En 1930, il devient responsable de la nouvelle Section du Nord indochinois de l’Office du riz. La même année, ses premières études sont publiés dans le Bulletin économique de l’Indochine. Ces premières missions recèlent déjà une approche originale de l'agronomie, dans laquelle Dumont essaye d'analyser les situations dans leur globalité tout en s'intéressant aux modes de vie et aux techniques des populations locales[1].

Toutefois, il remet assez vite en question les bienfaits du colonialisme. Son approche critique de l'agronomie entre en conflit avec l'idéologie des agronomes coloniaux de l'époque qui méprisait souvent l'agriculture traditionnelle des populations indigènes[1]. Écœuré par l'administration française et épuisé par son rythme de travail, il démissionne de son poste et retourne en France.

De retour à Paris, il commence la rédaction de son premier ouvrage, La Culture du riz dans le delta du Tonkin. Publié en 1934, il s'illustre par son approche novatrice de l'agronomie, une approche pluridisciplinaire s'intéressant autant à la géographie qu'à l'humain, que l'agronome Igor Besson qualifie d'« ethno-agronomique »[1].

Carrière académique

En octobre 1933, il entre à l'INA et occupe, à titre provisoire, le poste de chef de travaux des chaires d’agriculture et d’agriculture comparée. En janvier 1935, il est titularisé à ce poste, puis exerce à l'Institut national agronomique Paris-Grignon (INA-PG 25) où il enseigne l'agriculture comparée jusqu'à sa retraite en 1974[1].

En 1936, il devient maître de conférences en agriculture spéciale à vacation. En 1951, il est maître de conférence d’agriculture spéciale à l'occasion de la création de la chaire 26. En 1953, il devient professeur titulaire de la chaire d’agriculture comparée.

Parallèlement, il est enseignant à l'École supérieure d’application d’agriculture tropicale entre 1941 et 1970. De 1946 à 1966, il enseigne le thème de l'« Économie agricole en France et dans le monde » à l'Institut d'études politiques de Paris. Au début des années 1950, il enseigne l'économie et la sociologie rurale à l'École pratique des hautes études et à l'Institut des hautes études d'Amérique latine et étudie ces thèmes au Centre de formation des experts de la coopération technique internationale de la Fondation nationale des sciences politiques. Il donne des cours à l'École nationale d'administration de 1955 jusqu'à la suppression de l'agriculture dans le cursus en 1958. Il enseigne à l'Institut d'étude du développement économique et social de l'université Paris I à partir de 1958 et à l’Institut international d’administration durant les années 1960 et 1970.

En dehors de la France, il est invité à cinq reprises en Amérique du Nord, notamment six semaines à la faculté d’agronomie de l’université Laval à Québec en 1966, ainsi qu'un mois aux départements de géographie des universités d’Ottawa en 1969 et de Montréal en 1970. Il obtient quatre doctorats honoris causa.

Après sa retraite professionnelle en 1974, il continue ses activités d'enseignement à l'INA-PG et de publication et tient régulièrement des conférences jusqu'au milieu des années 1990[1].

Activités gouvernementales

Au long de sa carrière, René Dumont est plusieurs fois sollicité par le gouvernement français.

En 1937, il passe trois mois en intérim au cabinet du ministre de l’Agriculture Georges Monnet au sein du gouvernement de Front populaire.

Marqué par la Première Guerre mondiale, il rejoint la Ligue internationale des combattants de la paix pendant l'entre-deux guerres et, y défendant le « pacifisme intégral », se prononce contre la guerre avec l'Allemagne. Toutefois, pendant la Seconde Guerre mondiale, il écrit des articles dans La Terre française, hebdomadaire contrôlé, comme toute la presse française, par le gouvernement du Maréchal Pétain et prônant le corporatisme agricole. Cette activité collaborationniste, où il citait l'agriculture nazie en modèle pourtant en contradiction avec ses idées pacifistes, lui sera reprochée après la guerre[5].

De décembre 1945 à 1953, il est conseiller agricole au Commissariat général du Plan de modernisation et d’équipement où il assure la direction pratique des travaux de la section agricole du plan Monnet. Pendant cette période, il publie Le Problème agricole français. Esquisse d’un plan d’orientation et d’équipement. L'ouvrage est l'aboutissement d'un travail qu'il mène depuis 1933 en parcourant le pays pour analyser les besoins de moderniser l'activité agricole française et livre ses premières propositions. Il part également faire un séjour aux États-Unis d'août à octobre 1946 pour s'inspirer de leurs techniques agricoles. Pour améliorer le rendement agricole français, il propose la formation des agriculteurs, le remembrement et la mécanisation, et est favorable à une agriculture productive et ouverte aux échanges internationaux[1].

À la suite de son action au sein du Commissariat général, il devient une des icônes de ce mouvement de modernisation[1].

Après 1953, la production agricole française augmente et René Dumont s'intéresse alors au tiers monde, où il souhaite lutter contre la famine. Il reste toutefois épisodiquement sollicité par la France.

En 1959, il est membre du Comité consultatif de la recherche scientifique et technique. Il doit cependant démissionner du comité en 1962, après avoir signé le Manifeste des 121 contre la guerre d'Algérie.

De 1959 à octobre 1961, il entre au Comité directeur du Fonds d’aide et de coopération du ministère de la Coopération pour lequel il réalise des missions au Rwanda, au Mali, au Tchad, au Congo, au Bénin, à Madagascar et au Cameroun. Sa liberté d'analyse ne plaît pas et le Premier ministre Michel Debré demande des sanctions contre lui[1]. Après cela, il est essentiellement sollicité par des gouvernements étrangers, des ONG et des organismes internationaux.

Il a été l'un des premiers à dénoncer les dégâts issus de la Révolution verte et à lutter contre l'agriculture productiviste. Il fut un expert aux Nations unies et à la FAO.

Candidat aux élections présidentielles de 1974

Dès 1972, l'idée de se présenter à la prochaine élection présidentielle circule dans les milieux écologistes[6]. Le 7 avril 1974, quelques jours après la mort du président Georges Pompidou, divers groupes et personnalités de l'écologie (Amis de la Terre, Pollution Non, Jean Carlier et les Journalistes-écrivains pour la nature et l'écologie) affichent leur volonté de présenter une candidature écologiste pour l'élection présidentielle.

Après le retrait de Charles Piaget, René Dumont accepte de se présenter en tant que premier candidat écologiste[6]. Le résultat est faible (1,32 % des votes), mais il s'agissait surtout d'utiliser les médias et particulièrement la télévision pour faire connaître la pensée écologiste en politique. Brice Lalonde fut son directeur de campagne électorale.

En avance sur son temps, le plus célèbre des agronomes français, bien connu pour son éternel pull over rouge, surprend les Français en se montrant à la télévision avec une pomme et un verre d'eau, pour leur expliquer avec des mots tout simples combien ces ressources étaient précieuses et en péril. Il prédisait l'inévitable hausse du prix des carburants.

La politique écologique française fondée par Dumont est contre la guerre, contre le capitalisme, pour la solidarité entre les peuples et prenant en compte le monde sous-développé. Certains, toutefois, considèrent que ces racines ne sont pas suffisamment ancrées dans l'écologie profonde.

À la suite de sa campagne, en juin 1974, lors des Assises de Montargis (Loiret), où se réunissent les militants qui s'étaient engagés dans celle-ci, est fondée la première organisation de l'écologie politique d'envergure nationale : le Mouvement écologique.

Certains voient en René Dumont le père spirituel du parti des Verts. Les Verts, dont il soutint régulièrement les candidats à la présidentielle et qui après sa mort créent une fondation portant son nom, l'ont toujours considéré comme l'un des leurs. C'était sûrement un humaniste de gauche, mais surtout un mondialiste et certainement un altermondialiste ; il était membre fondateur d'Attac.

Thèses écologistes

Grand voyageur, il était spécialiste des problèmes du monde agricole dans les pays sous-développés.

Il soutenait en particulier :

René Dumont considérait que le développement n'était pas un problème d'argent, d'engrais ou de semences, mais plutôt la résultante d'un équilibre entre les trois. Il soutenait que les relations entre hommes et leurs champs reposaient essentiellement sur les relations existantes entre les hommes eux-mêmes, les relations sociales constituant les bases sur lesquelles reposent une agriculture et un développement industriel de qualité. Enfin, il considérait que les piliers soutenant de bonnes relations sociales entre les hommes reposaient sur de bonnes relations entre les hommes et les femmes. Il affirmait ainsi sa croyance en l'importance de l'émancipation de la femme dans le cadre du contrôle démographique.

Dumont a été un des premiers à expliquer les conséquences de ce qui ne s'appelait pas encore la mondialisation : explosion démographique, productivisme, pollution, bidonvilles, fossé grandissant entre pays du Sud et pays du Nord.[non neutre]

Œuvres

  • La Culture du riz dans le Delta du Tonkin (1935, édition revue, corrigée et augmentée en 1995)
  • Le Problème agricole français. Esquisse d'un plan d'orientation et d'équipement (1946)
  • Voyages en France d'un Agronome (1951)
  • Économie agricole dans le monde (1954)
  • Terres vivantes, voyage d'un agronome autour du monde (1961), texte écrit de 1959 à 1961 sur des notes prises sur le terrain depuis 1956 et édité dans la collection Terre humaine fondée par Jean Malaurie.
  • L'Afrique noire est mal partie (1962)
  • Cuba, socialisme et développement (1964)
  • Sovkhoz, kolkhoz, ou le problématique communiste (1964)
  • Nous allons à la famine (1966) avec Bernard Rosier
  • Développement et socialismes (1969) avec Marcel Mazoyer
  • Cuba est-il socialiste ? (1970)
  • L'Utopie ou la Mort (1973)
  • L'Agronome de la faim (1974)
  • Seule une écologie socialiste... (1977)
  • Pourquoi les écologistes font-ils de la politique ? : Entretiens de Jean-Paul Ribes avec Brice Lalonde, Serge Moscovici et René Dumont, Volume 49 de Combats (Paris), Éditeur Seuil, 1978, (ISBN 978-2-02-004794-4)
  • L'Afrique étranglée (1980)
  • Pour l'Afrique, j'accuse en collaboration avec Charlotte Paquet (1986)
  • Taïwan le prix de la réussite avec la collaboration de Charlotte Paquet (1987)
  • Un monde intolérable : le libéralisme en question (1988)
  • Mes combats. Dans quinze ans les dés seront jetés (1989)
  • Démocratie pour l'Afrique (1991)
  • Cette guerre nous déshonore en collaboration avec Charlotte Paquet (1992)
  • Famines, le retour. Désordre libéral et démographique non contrôlée (1997)

Notes et Références

  1. a, b, c, d, e, f, g, h, i et j Wilfrid Séjeau, « René Dumont agronome », Ruralia [lire en ligne], 15 | 2004, mis en ligne le 1er juillet 2008, consulté le 6 juin 2011.
  2. INRP
  3. Le Monde, 26 mai 2005.
  4. En cinquième position des quatre-vingt-dix admissibles sur les six cents candidats
  5. René Dumont, pacifiste, fasciste et tiers-mondiste est mort, Réseau Voltaire, 8 août 2001, (page consultée le 8 juin 2011).
  6. a et b Patrick Salmon, Les Écologistes dans les médias : de René Dumont à Dominique Voynet, éditions L'Harmattan, 2001, p. 20 (ISBN 2747508374).

Voir aussi

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Bibliographie

  • Jean-Paul Besset, René Dumont, une vie saisie par l’écologie, Stock, Paris, 1992
  • Marc Dufumier (dir.), Un agronome dans son siècle. Actualité de René Dumont, Association pour la création de la Fondation René Dumont/Éditions Karthala/INA P-G, coll. « Hommes et Sociétés », Paris, 2002
  • Alain Lipietz, René Dumont. 1904 - 2001, Universalia 2002, Encyclopaedia Universalis, Paris, 2002 (voir : René Dumont (1904 - 2001))
  • « René Dumont, un agronome d'exception », dans Ingénieurs de la vie : la revue des ingénieurs de l'INA P-G, Mazarine, Paris, 2005

Filmographie

Articles connexes

Liens externes


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article René Dumont de Wikipédia en français (auteurs)

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