Raymond Poulidor

Raymond Poulidor
Raymond Poulidor Icône cycliste
Poulidor.jpg
Raymond Poulidor à Angers, sur le Tour de France 2004
Informations
Nom Poulidor
Prénom Raymond
Surnom Poupou
L'Éternel Second
Date de naissance 15 avril 1936 (1936-04-15) (75 ans)
Pays Drapeau de France France
Équipe pro
1960-1969
1970-1971
1972-1976
1977
Mercier-BP-Hutchinson
Fagor-Mercier-Hutchinson
Gan-Mercier-Hutchinson
Miko-Mercier-Hutchinson
Principales victoires
1 championnat

Maillot tricolore Champion de France sur route 1961
1 grand tour
Jersey gold.svg Tour d'Espagne 1964
4 classements annexes sur un grand tour
Jersey yellow number.svg Classement par équipe du Tour de France 1967 1972 1975
Jersey yellow number.svg Classement par équipe du Tour d'Espagne 1965
11 étapes dans les grands tours
Tour de France (7 étapes)
Tour d'Espagne (4 étapes)
2 classiques
Milan-San Remo 1961
Flèche Wallonne 1963
10 courses à étapes
Paris-Nice 1972 et 1973
Critérium du Dauphiné libéré 1966 et 1969
Grand Prix du Midi libre 1973
Critérium national 1964, 1966, 1968, 1971 et 1972

Raymond Poulidor lors de la 30e Foire du livre de Brive-la-Gaillarde, le 5 novembre 2011.

Raymond Poulidor, dit « Poupou », est un coureur cycliste français, né le 15 avril 1936 à Masbaraud-Mérignat, dans le département de la Creuse.
Sa popularité (« poupoularité ») fut exceptionnelle dans l'Hexagone, en dépit de son statut d'« éternel second » sur le Tour de France, épreuve qu'il n'a jamais gagnée et au cours de laquelle il n'a même jamais porté le maillot jaune, mais dont il codétient le record de podiums (8) avec l'Américain Lance Armstrong. Aussi pour les Championnats du Monde sur route il codétient le record de podiums (4) avec 6 autres coureurs.

Sommaire

L'enfance et ses débuts

Ses parents sont des métayers installés dans la Creuse avant de gagner Saint-Léonard-de-Noblat (Haute-Vienne), qui devient sa terre d'adoption. Il est habitué jeune à manier les charrues[1]. Rien ne semble le destiner à une carrière cycliste malgré son intérêt envers les exploits du coureur cycliste italien Gino Bartali, qui remporta trois Tours d'Italie et deux Tours de France.

Sa famille est elle aussi intéressée par l'univers du vélo. Ses frères aînés, Henri et André étaient pratiquants. Raymond, quant à lui, devait se contenter du vélo de sa mère qu'il empruntait parfois en cachette. Raymond était privé de vélo car il butait sur l'opposition de sa mère que les nombreuses chutes dans le peloton local effrayaient. Mais, au cours de sa croissance, son intérêt envers le vélo ne s'épuise pas, si bien qu'André Marquet, un marchand de cycles de Sauviat-sur-Vige, offre à Poulidor un demi-course pour ses 16 ans. En dépit de l'opposition de sa mère, il prit sa première licence auprès de « La pédale marchoise », dont le siège se trouvait à Montboucher. Il participe à sa toute première course en 1952 à Saint-Moreil. Il termine septième, tandis que son frère Henri l'emporte.

Sa carrière

Il est entré dans la légende en tant que « l'éternel second » du tour et de Jacques Anquetil dans les années 1960 puis d'Eddy Merckx dans les années 1970. Légende née d'exploits inachevés et d'infortunes rencontrées dans le Tour de France. Mais légende erronée au regard de nombreux succès majeurs. Au XXe siècle, il est l'une des personnalités les plus populaires en France. Au début du XXIe siècle, « Poupou » déclenche encore des applaudissements nourris lors de ses passages au sein de la caravane du Tour de France.

Cycliste professionnel entre 1960 et 1977. Il a ainsi pu courir avec Louison Bobet, Jacques Anquetil, Eddy Merckx et Bernard Hinault. Il est en contrat avec « Cycles Mercier » durant toute sa carrière, sous différentes dénominations : « Mercier-BP » (1960-1967), « Fagor-Mercier » (1970-1971), « Gan-Mercier » (1972-1976) et « Miko-Mercier » (1977).

La rivalité Jacques Anquetil - Poulidor est l'une des grandes oppositions du sport français. Avec en point d'orgue un combat coude à coude sur les pentes du Puy de Dôme dans le Tour 1964. La rivalité avec Merckx intervient dans la seconde partie de la carrière de Poulidor, trentenaire puis quadragénaire, ou « quadragêneur » selon Antoine Blondin. « Poupou » l'emporte à Paris-Nice en 1972 mais s'incline dans le Tour 1974 malgré une victoire au Pla-d'Adet.

Vainqueur de 189 courses dont Milan-San-Remo, la Vuelta, les Nations etc., il est classé n°1 mondial en 1964, Raymond Poulidor n'a jamais remporté la Grande Boucle en 14 participations, ni même porté le maillot jaune serait-ce une journée. Il échoua à 14 secondes du maillot jaune au sommet du Puy de Dôme en 1964, ou encore à 8/100 de seconde lors du prologue de 1973.

Ses inconditionnels affirment qu'il aurait dû gagner au moins 3 Tours de France, sans la malchance et la maladresse en 1964 (oubli d'un tour de parcours à Monaco qui donne la victoire et la minute de bonification à Anquetil, chute et crevaison dans l'étape Andorre-Toulouse, mauvais choix de braquet dans le Puy-de-Dôme avec lesquels il prend tout de même 42 secondes à Anquetil), le secours « étonnant » d'Anglade à Gimondi dans le Ventoux en 1965, et la moto qui le renversa en 1968, le contraignant à abandonner à Aurillac alors que la victoire lui était promise. Il codétient cependant avec Lance Armstrong, le record du nombre de podiums sur la grande boucle (8) et remporta plusieurs victoires d'étapes dans la plus grande adversité.

Puncheur de très haute lignée, très bon rouleur, il a gagné sur tous les terrains. Selon Antonin Magne, son premier directeur sportif, il ne pouvait y avoir de gloire sans vertu. Poulidor ne fut jamais suspecté de dopage en 17 ans de carrière. Toutefois dans le journal L'Équipe du 17 janvier 1997 il indiquait : « Bien sûr, nous aussi, on prenait bien quelques vitamines, quelques excitants, mais rien d'aussi risqué pour la santé. »

Retraite sportive

Il se retire du peloton en décembre 1977, après 18 saisons au plus haut niveau.

Il travaille un temps pour Manufrance puis France Loire, qui fabrique alors des vélos sous les marques Mercier et Poulidor.

Depuis quelques années, il intervient dans le Tour de France pour le compte de la banque LCL (partenaire du maillot jaune).

En janvier 2003, il est élevé au grade d'officier de la Légion d'honneur[2].

En 2004 sont sorties ses mémoires Poulidor par Poulidor avec la complicité de Jean-Paul Brouchon et la préface d'Eddy Merckx.

En 2008, il accepte de devenir, après Henri Desgrange et Jacques Goddet, le 3e président d'honneur des Audax.

Palmarès

autographes sur le Tour de France 1993.

Résultats sur les grands tours

Tour de France

  • 1962 : 3e et vainqueur d’une étape (Aix-les-Bains)
  • 1963 : 8e et 2e du classement du meilleur grimpeur
  • 1964 : 2e et vainqueur d’une étape (Luchon)
  • 1965 : 2e et vainqueur des deux étapes (Châteaulin contre-la-montre, Mont Ventoux)
  • 1966 : 3e et vainqueur d’une étape (Vals-les-Bains contre-la-montre)
  • 1967 : 9e et vainqueur d’une étape (Paris contre-la-montre).Jersey yellow number.svg vainqueur du classement par équipe .
  • 1968 : abandon (16e étape)
  • 1969 : 3e
  • 1970 : 7e
  • 1972 : 3e .Jersey yellow number.svg vainqueur du classement par équipe .
  • 1973 : abandon (13e étape).Jersey green.svg maillot vert pendant une étape
  • 1974 : 2e et vainqueur d’une étape (Pla-d'Adet)
  • 1975 : 19e .Jersey yellow number.svg vainqueur du classement par équipe .
  • 1976 : 3e

Tour d'Espagne

  • 1964 : Maillot or vainqueur du classement général et vainqueur d’une étape (contre-la-montre).Maillot or Maillot or pendant 3 jours.
  • 1965 : 2e du classement général et vainqueur de deux étapes (deux contre-la-montre).Maillot or maillot or pendant 4 jours.Jersey yellow number.svg vainqueur du classement par équipe .
  • 1967 : 8e du classement général et vainqueur d’une étape (contre-la-montre)
  • 1971 : 9e du classement général

Décoration

  • Chevalier de la Légion d'honneur : 25 janvier 1973
  • Lauréat du Prix Henri Deutsch de la Meurthe de l'Académie des sports en 1974, récompensant un fait sportif pouvant entraîner un progrès matériel, scientifique ou moral pour l’humanité
  • Audax : n° 75.000

Citations

  • À propos du Tour de France 1971, auquel il n'a pas participé : « Je le précédais afin de reconnaître le parcours et de donner mes impressions à un poste de radio. Mais jamais je ne me suis senti si étranger à mon milieu qui est celui du vélo et de la compétition. » (source : L'équipe Cyclisme, juin 1974).

Anecdotes

Raymond Poulidor et Guy Penaud inaugurant la plaque commémorant le passage de Lawrence d'Arabie à Châlus
Raymond Poulidor et Guy Penaud inaugurant la plaque commémorant le passage de Lawrence d'Arabie à Châlus
  • Raymond Poulidor n'a jamais porté le maillot jaune. Il a été à huit dixièmes de secondes de le porter à l'issue du prologue de l'édition 1973 où il finit second.
  • Il n'a jamais non plus porté celui à pois de meilleur grimpeur (créé en 1933), mais il a revêtu le maillot vert à l'occasion de la première étape du Tour 1973 ayant terminé second de ce prologue.
  • Lors de la 9e étape du Tour 1964, il arrive en tête au vélodrome de Monaco. Il ignore qu'il faut boucler un tour de circuit supplémentaire et s'arrête alors qu'il lui reste un tour. Jacques Anquetil juste derrière réussit à le doubler et à gagner l'étape. Surtout il récupère à cette occasion une minute de bonification. L'erreur fait donc perdre à Poulidor le Tour qu'il finit à 55 secondes d'Anquetil[3].
  • Il n'aurait pas pu porter le maillot blanc du meilleur jeune (s'il avait existé dans les années 1960) car il avait déjà 26 ans lors de sa première participation au Tour, ayant dû faire 2 ans et demi de service militaire avant d'engager sa carrière professionnelle.
  • Il est le onzième cycliste à monter sur le podium d'une étape du Tour de France au moins 10 ans après une première victoire d'étape. C'est en remportant la 16e étape du Tour de France 1974 (sa 7e) entre la Seu d'Urgell et Saint-Lary-Soulan qu'il renoue avec la victoire sept ans après sa 6e victoire d'étape et 12 ans après son premier succès sur la Grande Boucle[4].
  • Sans les bonifications il aurait remporté le Tour de France 1964
  • Il a déjeuné par hasard avec Salvador Dali, fan de cyclisme, et Amanda Lear au restaurant de l’Hôtel Meurice, à Paris, à la fin des années 1960[5].
  • A noter qu'en 2009 s'est formé à Amiens un groupe de punkrock nommé Les Poulidoors[6] dont les compositions traitent toutes de vélo et du Tour de France. Une chanson hommage à Raymond, "Pou Pou Pou" dans laquelle est expliqué pourquoi il finit toujours second est paru en 2010 sur la compilation "Gimme Somme Punk"[7].
  • La route qui fait le tour du Lac de Vassivière porte le nom de Circuit Raymond Poulidor.

Bibliographie

Raymond Poulidor à la foire du livre 2010 de Brive la Gaillarde
  • Raymond Poulidor, La gloire sans maillot jaune, Calmann-Lévy, 1968
  • Raymond Poulidor, Poulidor par Poulidor, Jacob-Duvernet, 2004
  • Raymond Poulidor, Poulidor intime, éditions Jacob-Duvernet, 2007
  • Jacques Augendre, Anquetil-Poulidor, un divorce français, Bernard Pascuito Editeur, 2008

Notes et références

  1. Poulidor sur le site de Christian Laborde.
  2. sport.fr
  3. Sport vox
  4. Jean Alavoine, Henri Pélissier, Philippe Thys, Louis Mottiat, André Leducq, Antonin Magne, René Vietto, Gino Bartali, André Darrigade et Jean Stablinski sont les premiers à avoir réussi cet exploit. Puis ce sont Felice Gimondi, Gerben Karstens, Ferdinand Bracke, Joaquim Agostinho, Lucien Van Impe, Lance Armstrong, Richard Virenque et Cédric Vasseur qui s'illustrent dans ce palmarès.
  5. Les dictateurs font très bien l’amour, Matthias Debureaux, éd. Nil, 2011
  6. [1]
  7. [2]

Lien externe

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